Ma discussion à propos de la loi C-18 et des médias sur le podcast La French Connection


La French Connection se décrit comme suit :
Podcast international sur la sécurité et le hacking. Nouvelles et opinions du Québec et de l’Europe!

Il est animé par Patrick Mathieu et Jacques Sauvé. D’ailleurs voici la présentation que Jacques Sauvé en fait sur Twitter:

Bon…si vous ne savez pas trop quoi faire en fin d’semaine, vous pouvez écouter cet épisode spécial de La French Connection !

J’avais mis une vidéo ici au mois d’août demandant de l’aide à comprendre la Loi C-18 des Libéraux, le blocage des nouvelles sur Meta, etc. Je n’y comprends rien !

Je voulais en discuter avec quelqu’un qui pourrait nous éclairer sur les enjeux, donc Pat et moi avons invité
@MichelleBlanc
!! Vraiment cool qu’elle ait accepté de faire ça avec nous.

Bonne écoute !

Pour écouter c’est ici : https://securite.fm/special/2023/11/30/episode-0x233.html#7a667d3e

Threads, le soi-disant Twitter Killer est-il là pour rester?

Twitter Rivals
(Source: Visualcapitalist.com https://www.visualcapitalist.com/meet-the-competing-apps-battling-for-twitters-market-share/)

Après le Metaverse de Meta qui devait bouleverser le monde, Meta, la maison mère de Facebook et d’Instagram sort le nouveau lapin de son chapeau, Threads. En fait, il s’agit d’une autre application de microblogage somme toute, identique à Twitter. Elle y est si semblable que l’avocat de Musk a envoyé une mise en demeure à Zuckerberg, l’accusant d’enfreindre la propriété intellectuelle. Rappelons au passage que Facebook a été fondée sur le vol de données photographique à Harvard lors du lancement de son ancêtre Facemash. Rappelons aussi les très nombreux scandales qui ont jonché son histoire. (Dans TheGuardian)

Indeed, Facebook was born, lives and thrives in scandal. There were scandals before this hearing, such as violations of privacy that led to a Federal Trade Commission consent decree in 2012. There were scandals after this hearing, such as Facebook being exposed as facilitating a genocide in Myanmar. In 2019, the US government fined Facebook $5bn for violating its commitment to the government to stop deceiving its users over their ability to control the privacy of their personal information. In 2020, the House antitrust subcommittee revealed documents showing Mark Zuckerberg as explicitly predatory in his business methods, which were supplemented by the Federal Trade Commission complaint filed earlier this year. And yet, we see almost no action of consequence.

Vous pouvez d’ailleurs aussi lire chez BusinessInsider, The 16 biggest scandals Mark Zuckerberg faced over the last decade as he became one of the world’s most powerful people.

Le dernier scandale en liste étant celui de la menace de retirer les médias canadiens de Facebook (et éventuellement d’Instagram et de Threads) lorsque la loi C-18 entrera en fonction.

Mais pour revenir à Threads, il est effarant de constater l’engouement des médias pour ce nouvel arrivé et la joie à peine cachée, qu’il fasse disparaître Twitter. C’est que Twitter serait devenu un repère de complotistes, d’extrême droite, de républicains et d’adorateurs de Donald Trump et dirigé par l’égocentrique Elon Musk qui n’a vraiment pas bonne presse. On dit aussi qu’il ne connaîtrait rien à la technologie et qu’il aurait pratiquement tué Twitter. Il a pourtant développé la société logicielle Zip2, la banque en ligne X.com qui est devenue Paypall. Il a cofondé et co-présidé les débuts d’Open AI en plus de fonder et diriger SpaceX, Starlink, Boring Company, Neuralink et Tesla qui est doté du « logiciel » de conduite autonome le plus développé, au moment d’écrire ces lignes. Mais selon certains, il ne connaîtrait rien à la technologie et serait un très mauvais dirigeant pour Twitter.

C’est donc très ironique de lire les louanges de Threads dans ces mêmes médias qui pleurent le détournement de publicité des médias vers Facebook. Mais il semble que la haine de Musk soit plus forte que le bon sens stratégique. Je rappellerai aussi que c’est ce même engouement médiatique, publicitaire gratuit et corporatif qui a mis au monde Facebook. Tous ont durant des années dit à répétition et gratuitement « venez-nous voir sur notre page Facebook ». Et une fois que Facebook est devenue le béhémoth qu’il est, il a remercié les organisations et les publicitaires qui lui ont fait cette pub planétaire gratuite, en faisant pratiquement disparaître les pages de médias et d’entreprises dans l’accueil des usagers. Le fameux ‘facebook Zero » décrié par l’agence Ogilvy.

A niveau fonctionnel et contrairement à Twitter, nous ne pouvons utiliser et suivre les usagers strictement sur mobile. La version bureau étant dépourvue de pratiquement toutes fonctionnalités, lorsqu’elle est disponible. Au moment d’écrire ces lignes, elle est pratiquement toujours en erreur 429.

erreur 429

Le code de statut de réponse HTTP 429 Too Many Requests indique que l’utilisateur a envoyé trop de requêtes en un temps donné. Un en-tête Retry-After (en-US) peut être inclus dans cette réponse afin d’indiquer le temps à attendre pour effectuer une nouvelle requête.

Par ailleurs, comme le note le pote Charles Nouÿrit en commentaire à un statut de l’autre ami Claude Malaison lors d’une conversation que nous y avions:

Charles Nouÿrit
un fiasco annoncé

Claude Malaison
Charles Nouÿrit Par?

Charles Nouÿrit
Quelle est la valeur ajoutée à Twitter ?

Michelle Blanc
Charles Nouÿrit Meta’s Threads Is Currently A Dystopian Utopia Because Of Its Algorithmic Feed https://www.forbes.com/sites/paultassi/2023/07/10/threads-is-currently-a-dystopian-utopia-because-of-its-algorithmic-feed/ #Analyweb

Charles Nouÿrit
Michelle Blanc c’est exactement ce que je pense, facile d’avoir 100m d’utilisateurs quand tu pars d’une base de 2,35 milliards d’Instagrameurs mais l’ADN et les algos de threads en font un fiasco en devenir

Michelle Blanc
Charles Nouÿrit mon avis aussi. D’ailleurs je disais: Sur Instagram, les gens ne sont pas là pour jaser mais pour voir et se faire voir. De mettre un peu de Facebook version Twitter dans Threads n’en fera pas un Twitter. Les chiffres d’abonnement sont imposants mais j’ai hâte de voir l’engagement disons…

Vous noterez aussi que le fait que la version bureau de Threads, de même que son manque de fonctionnalités nous forçant à utiliser l’interface mobile, permet en outre à Meta de faire le plein d’infos confidentielles. Et ils sont si gourmands d’infos personnelles et confidentielles, qu’ils ont refusé de s’installer dans les pays de l’Union européenne parce que de toute évidence, ils sont loin de respecter la RGPD. On trouvait déjà Tiktok gourmand, mais là, je crois bien que Threads, dépasse toutes les bornes…

données personnelles Threads

Vous pouvez aussi écouter l’entrevue « à chaud » que j’ai donné à CHOI RadioX lors de la sortie de Threads.

Entrevue Threads à CHOI

L’évaluation des présences sociales des chefs et des partis politiques fédéraux

Comme c’est à mon habitude depuis plusieurs années, j’aime bien analyser les présences sociales des acteurs politiques avant, pendant et après une élection. Je l’ai fait au niveau provincial et fédéral, mais aussi lors de campagnes américaines ou françaises. Sauf qu’ici, on s’entend que l’étendue et la complexité des présences web de nos chefs, sont d’une pauvreté effarante, comparativement à ce qui se fait ailleurs. Nos politiciens ne semblent toujours pas avoir compris la nature bidirectionnelle des médias sociaux et se servent de ceux-ci principalement comme canal de broadcast. Ils ont massivement investi Facebook et ils semblent croire que c’est le bouton à quatre trous qui leur fera gagner une élection. Ils ne sont sans doute pas au courant que l’algorithme de Facebook (le Edgerank) confortera leurs fans sur la justesse de leur choix, mais que les indécis ne verront pratiquement jamais leurs contenus.

En effet, la bataille politique se gagne ou se perd avec les indécis. Or, le Edgerank a la particularité de nous montrer toujours de plus en plus des types de contenus qu’on aime déjà. Disons donc que pour être exposé à la pluralité des idées politiques et ainsi faire un choix éclairé et d’acquérir le cœur des indécis (pour les partis), ce n’est certainement pas le médium média social le plus efficace. Plusieurs études récentes ont d’ailleurs mis cet état de fait en exergue, constat qui a vigoureusement été démenti par Facebook qui a commandité une étude interne tentant, tant bien que mal, de minimiser le constat de ce biais politique. Par ailleurs, il ne faut pas non plus ignorer la faiblesse du pourcentage des fans d’une page (autour de 5%) qui sont exposés aux contenus d’une page qu’ils aiment déjà. Ce qui avait fait développer le concept de Facebook zéro par la réputée firme de publicité Ogilvy. On s’entend par contre qu’on parle ici de médias acquis (owned media) et non pas de publicité (paid media).

Tous ça pour vous dire qu’au moment de la capture des graphiques plus bas (la semaine dernière), le leader incontesté de la course était Justin Trudeau, autant sur Facebook que sur Twitter. Cette avance qui apparait avec l’outil e-Value (diapositive 2) est aussi confirmé par Politwitter (diapo 11). Par contre, pour ce qui est de la responsiveness (interaction avec les usagers) sur Twitter, c’est Elisabeth May qui est la plus proactive (diapo 8). Finalement, sur Instagram, c’est Thomas Mulcair qui au moment d’écrire ces lignes est le plus efficace (diapo 9). Notons toutefois que pour tous les acteurs politiques, l’utilisation des médias sociaux est très faible et peu innovante si on les compare aux candidats des élections américaines ou françaises.


Un merci particulier à EngagementLabs pour l’accès à leur technologie et pour l’aide précieuse dans la rédaction de cet article.

MAJ

Voici certaines entrevues que j’ai donné à ce propos

J’ai aussi discuté de l’utilisation des médias sociaux par nos politiciens au FM98,5 avec Jean Pagé (MP3)

@RDImatinWeekEnd L’utilisation des médias sociaux dans la campagne électorale : les bons coups et les mauvais coups. http://ici.radio-canada.ca/widgets/mediaconsole/medianet/7332343 (entrevue télé)

Conte urbain: “Moé c’est ça Noël” qui sera joué à La Licorne en décembre

C’est la copine, cliente et metteure en scène des 20e Contes urbains Brigitte Poupart, qui m’a demandé il y a quelque mois, d’écrire et de jouer l’un des contes, qui sera présenté du 2 au 20 décembre au Théâtre La Licorne. C’est une production du Théâtre Urbi et Orbi. Comme j’aime le risque (quoique je ne savais vraiment pas dans quoi je m’embarquais et que maintenant j’ai la trouille), j’ai accepté d’emblée.

« Croyez-moi ! Le secret pour récolter la plus grande fécondité, la plus grande jouissance de l’existence, consiste à vivre dangereusement ! »
de Friedrich Nietzsche

contes urbains
Moé c’est ça Noël

DEBOUT

(Voix Hors-champ) AVERTISSEMENT : Les personnages de ce conte ne représentent personne en particulier et toute ressemblance avec des gens vivant réellement n’est que le fruit d’un très gros méchant hasard que personne ne pouvait imaginer. Mettons… Il était une fois

Ça commence bien un conte ça il était une fois.

PAUSE


Donc, il était une fois quelqu’un qui était en tabarnak. Mais vraiment en tabarnak. Noël c’est tellement une esti de période du tabarnak. Ce criss de Noël qui s’en vient encore. Cette maudite fête à marde. Cette période de l’année soi-disant pour les réjouissances. Allez donc chier avec le temps des fêtes. Que la dinde aille se faire fourrer de farce ailleurs.

ASSISE


Bon, quand même , quand même, il y a déjà eu des Noëls mémorables. Je me souviens de ma cousine Suzanne qui m’avait acheté une bonbonnière de chocolat au Noël de mes 6 ans. WOW, une bonbonnière de chocolat! Juste pour moi! Un cadeau de grand! Je me souviens aussi, lorsque j’étais ti-cul, de notre catalogue Distribution aux consommateurs. WOW. Je découpais les cadeaux dont je rêvais et je les collais dans un scrapbook spécialement pour le père Noël. Mais, ça arrivait des fois qu’il y avait un bon cadeau des deux côtés de la page. Mais j’avais de l’imagination et je découpais avec soin le plus gros des deux, je coloriais le bout qui dépasse de l’autre côté et je collais seulement un des côtés de l’image dans le scrapbook avec un warning « n’oubliez pas de tourner l’image il y a une autre idée cadeau de l’autre côté ».

Les photocopieuses n’existaient pas encore dans ce temps-là. D’ailleurs , on ne savait pas encore à quel point les photocopieuses seraient utiles dans le futur pour les partys de Noël.

Je me rappelle aussi ce Noël où j’ai reçu mon jeu de chimie à quatre panneaux, j’avais 11 ans. Je l’aimais TELLEMENT ce jeu de chimie! Ça m’a servi en secondaire 4 quand je distillais de l’alcool pendant les activités parascolaires.

J’ai déjà quand même aimé Noël, pis ça c’est à cause de ma mère. Ma mère aimait faire la cuisine bien avant que ce soit « trendy ». Une de ses chums mariées avec un chinois qui avait plusieurs restaurants lui avait montré tous les secrets de la vraie cuisine cantonaise. Je me souviens aussi de ce Noël chinois. Ma mère qui était fière de ses nouvelles connaissances s’était déguisée en geisha chinoise. Les geishas c’est Japonais, mais pour ma mère, fuck that, elle serait une geisha chinoise. Elle acheta de la musique chinoise, de l’encens chinois, des décorations chinoises, des lanternes chinoises et nous fit un festin chinois à tomber su’l cul pour le réveillon de Noël.

En plus ça se réchauffe bien les restants de chinois. Après une semaine de restants de chinois, on s’ennuie du pâté chinois, mais bon, une fois par année ça fait plaisir et ça fait du stock à raconter dans un conte urbain. Maudit que je l’aimais ma mère et que j’aimais sa passion à cuisiner, à inventer et à vivre pour nous ses enfants. Je l’ai aimé toute ma vie. Sauf une fois, OK je me sens cheap de dire ça. Surtout qu’elle avait le cancer généralisé, pis qu’il ne lui en restait pas beaucoup à vivre. N’empêche que de recevoir une buche de Noël pour ma fête qui est le premier janvier, je l’ai avalé de travers, pis il commençait à être pas mal sec à part ça. Disons que je comprends qu’elle n’avait plus la force de me faire un nouveau gâteau juste pour moi.

DEBOUT

D’ailleurs çà aussi ça me fait royalement chier. Avoir sa fête le jour de l’an. Yééééééééééé

Je suis née premier bébé de l’année en 1961. Ma face « sa » première page de tous les journaux. Mais aujourd’hui plus personne ne me reconnaît. Ma mère au eu 5 ans de couches en cadeau, pis d’autres cochonneries promotionnelles. Comme c’était des couches lavables, mes quatre autres frères et sœurs qui ont suivi ont tous porté mon cadeau de naissance. Le 1er janvier l’école est fermée. Personne de mes chums pour me dire bonne fête. Plus vieux, personne pour venir à mon party de fête. Ils étaient tous chez leur grand-mère. J’haïs ça les grand-mères. Encore plus vieux, ils ne pouvaient pas venir à ma fête parce qu’ils se remettaient de la brosse de la veille Et moi-même lorsque j’ai eu l’âge de prendre ma propre brosse, à minuit tout le monde était su’l party. Mais pas pour moi. Ils étaient su,l party pour le Nouvel An. Hey… bonne année! Ha oui. C’est vrai, c’est ta fête aussi? Bonne fête d’abord. Lorsqu’enfin quelqu’un pense à ma fête et m’offre un cadeau, il dit bon bin ça c’est pour ta fête ET pour Noël. S’il est prévoyant à Noël il me dit, ça c’est ton cadeau pour Noël ET pour ta fête. Tabarnak

Quand quelqu’un m’invite à son party de fête BBQ du 15 juillet, je lui réponds « va donc chier avec ta fête esti de fatiguant qui va recevoir plein de cadeaux et de chanson de bonne fête dehors, en gougoune, au gros soleil. Pis mange un gâteau de marde.

Bon j’étais où là déjà?

ASSISE


Ha oui, Noël pis le temps des fêtes ça me fait chier. Mais c’est tout de même récent.

J’ai grandi. À défaut d’être fêtée le jour de l’an, j’ai travaillé longtemps dans les bars. C’était une sorte de Noël du waiter. Maudit que c’était payant. Le monde sou à la Saint-Sylvestre, ça tip en sacréfice. J‘avais encore bin des « bonnes fêtes d’abord », mais avec un p’tit deux, ça passait pas mal mieux. Dire que les deux en papier ça n’existe plus non plus. J’aimais bin ça les deux en papier.

Pis un jour, à 33 ans, je suis tombée en amour. J’ai rencontré ma Bibitte Électrique. Ça c’est son nom d’amour que je lui donne pour la protéger des cons qui me veulent du mal. Des fois lorsqu’elle est vraiment, mais vraiment touchante, ou sexy, ou bin bin fine, je l’appelle Bibitos Sanctos. Sainte Bibitte.

Bibitte avait déjà un fils. Lorsque je l’ai rencontré la première fois, j’ai pogné mon buzz. J’imaginais un petit maigrichon intellectuel à lunette. Ho que boy que je m’étais trompé. La première fois que je suis allée chez elle, il m’ouvre la porte et me dit bonjour avec sa grosse voix. Ce n’était pas un petit ado, c’était un homme. J’ai demandé si j’étais bien à la bonne place. Bin oui. C’était là. Je suis entrée et on est devenu des chums. Drette ce soir-là.

Deux ans plus tard, on emménage ensemble, Bibitte, son fils et moi. Toute la petite famille recomposée. Puis, la mère de Bibitte et la mienne décèdent.

CIGARETTE


La mort de ma mère, je n’oublierai jamais ça. Je voulais lui faire un dernier cadeau avant son départ. Mais qu’est-ce qu’on donne à quelqu’un qui va crever? J’ai passé sa dernière soirée avec elle et toute la journée je me torturais à trouver quel dernier plaisir je pourrais lui faire. Je ne trouvais pas. Puis il y avait un plat de fruit avec des fleurs sur la commode de l’hôpital. Mais elle ne pouvait même plus manger. J’ai pensé à couper une orange en deux et lui foutre sous le nez. Comme elle était sur la morphine, elle se met à halluciner de bonheur. Je suis aux îles Canari, ça sent les fruits exotiques, les fleurs, j’entends la mer, il fait chaud, je suis bien. Mettons que j’étais un petit peu émue. Le lendemain matin, je lui tenais la main lors de son dernier souffle. Je n’oublierai jamais le frisson qui m’a traversé le corps lorsqu’elle est partie. C’est comme si elle me faisait une dernière caresse en s’en allant.

Ouf…

Pourquoi je vous parle de ça? Bin, c’est parce qu’elle est morte juste après le temps des fêtes. Le plus ironique est que son dernier cadeau était l’odeur d’une orange et que j’ai passé mon enfance à entendre ses histoires que lorsqu’elle était petite, ils étaient si pauvre qu’à Noël, ils ne recevaient qu’une orange dans un bas de laine avec des bonbons durs.
Pis on parle beaucoup du Père Noël, le Père Noël par ça, la parade du Père Noël, mais c’est les mamans qui font tout. Ce sont les fées des glaces qui se tapent la job. Sans fée des glaces, les réveillons sont plutôt drabes. Ce sont des Noëls en canne ou en produit congelé ou pire encore, au restaurant.

C’est ce qu’on vit avec le beau-père qui passe l’hiver en Floride. Donc en novembre, on se fait un Noël de la belle famille. C’est-à-dire qu’on se fait un souper dans un resto et le beau-père donne ses enveloppes de cash. C’est un Noël qui ressemble à un souper de chambre de commerce. On est habillé propre, on prend un verre et on discute de la météo et de sujets bin artificiels et insignifiants.

Après la mort de ma mère, j’ai décidé de faire le Noël de ma famille avec ma Bibitte. Un an sur deux, on recevra tout le monde de mon bord et notre fils. L’autre année ce sera pas mal plus mollo parce que mes sœurs iront chez leurs belles familles. Pour continuer les traditions de ma mère, on fait un méchant festin. Il y a tellement de bouffe et de boisson que nous pourrions être 60. On est plutôt une vingtaine. Puis plus tard, mes sœurs ont des enfants. Puis je tombe en amour avec mes neveux et nièces. Je les ai tellement aimés ces enfants-là. Quand je pense à eux, j’ai des images de grenouilles, de cerf-volant, de baignade, de fou rire, de bonbons et de Haagen-Dasz.

Comme je me souviens de mon immense bonheur d’avoir reçu une bonbonnière lorsque j’étais enfant, je propose à Bibitte l’idée qu’on fasse à chaque enfant une assiette de bonbons. Ça commence par une face de père Noël. L’année suivante la face grossit jusqu’à ce qu’elle devienne une maison. Finalement, c’est plutôt une ferme avec la clôture, l’étang et le chemin, puis un village pour chaque enfant que nous confectionnons chaque année et chaque année, le village grossit. Ça nous prend 3 jours à faire ces maisons et je trouve énormément de joie à les faire et à voir les yeux des enfants lorsqu’ils les reçoivent. C’est le moment fort de mes Noëls bisannuels. Pour les bouffes, nous nous efforçons de trouver ce qu’il y a de mieux. Il faut continuer la tradition de ma mère et la marche est haute.

Puis un peu avant Noël, y a une fée Carabosse qui débarque. Vous savez celle qui se promène dans votre petite tête à partir de l’hypophyse? Vous la voyez jamais, mais c’est elle qui décide en maudit « car à boss ». La fée Carabosse elle avait un méchant meeting avec moi. Elle me dit, tu te souviens, lorsque tu avais 3 ans et que tu pensais que t’étais une fille? Tu m’avais suppliée de t’aider à être ce que tu es vraiment? Bin cou donc, je ne suis pas vite, vite et 44 ans plus tard, ton souhait est exaucé. Tu seras une fille, heu bon une femme,. Ça va se faire dans les prochaines années et c’est ça ou tu seras en dépression le reste de ta vie. Là il y a comme un grand silence puis elle part à rire comme une malade et elle fou le camp.

Ayoye, que je me suis dit. Je vais changer de sexe! Ça ou la dépression. Et ça ne va déjà pas trop bien durant le temps des fêtes … s’il faut en plus que je sois sur la dep le reste de mes jours, aussi bien plonger. Je l’annonce à ma chérie et avec son amour incroyable, et sans doute un P’tipeu aussi parce que je suis hot, elle décide de m’accompagner. Je commence donc à changer de sexe et je l’annonce à ma famille. La réception est vraiment frette, tellement frette qu’une de mes sœurs m’a dit qu’elle aurait préféré que je lui apprenne que j’étais mort. Je suis donc morte pour elle et le reste de ma famille. Ils m’ont flushé de leur vie et de celle de mes neveux et nièces que j’adorais. Pus de Noël familial. Barré, flushé, fuck you, No way rosé, Adios amigos, Nieeeet.

Tant pis pour eux, Bibitte et moi on est allé fêter aux Îles-Turquoises. Que c’était une belle période des fêtes. Avec plein de gens qu’on ne connaissait pas et qui étaient très sympathiques. C’est drôle à dire, mais fêter, manger et boire comme des rois avec des gens qu’on ne connait pas, c’est cool et il n’y a jamais de drame! Le champagne coulait à flot puis sorti de nulle part, Bibitte se met à genoux et me demande de l’épouser. Je lui ai dit, bon tu en profites parce que je suis chaude? Par faiblesse (et par amour aussi sans doute) je lui dis oui avec mon plus beau sourire et les yeux humides (c’était à cause de la boucane de la machine à fumée du DJ). Ça fait déjà sept ans que ma famille m’a flushée et que je devrais avoir crissé ma blonde là et que je suis partie faire le tour de la planète de whatever.

Puis les années ont passé . Puis notre fils nous annonce qu’il serait papa.

DEBOUT


Ho que boy! Je serai grand-mère! Mon cœur ne fait qu’un tour!

Je pourrais enfin refaire un village de bonbon. Que dis-je, plutôt une ville, une capitale, une métropole de bonbon. Au lieu de passer trois jours à faire ma métropole, j’y passerai trois semaines. Pis fuck le père Noël. Ce sera un Spiderman de Noël. Faut comprendre ici Minerman parce que mon petit chéri appelle Spiderman Minerman. Même que son père tente de lui faire dire SSSSSSSSpiderman et il répète SSSSSSSMinerman. Je ferai même du homard au gingembre cantonais et des yet ca mein aux fruits de mer en mémoire de ma défunte maman. Il y aura de la bouffe pour 300 personnes. Je ferai des décorations sur ma maison, sur mon terrain, sur mes arbres, sur mon lac avec une piste d’atterrissage pour le traineau du Minerman. Je tenterai même de pogner une couple de chevreuils pour en faire des reines. Pis pour ma fête? Pas grave, je me soulerai avec un vieux deux en papier à côté de mon verre, en chérissant mes souvenirs de la nuit de Sminerman. Je suis maintenant si heureuse. Vive le temps des super héros…

Pis pour ceux qui n’aimeraient pas mon concept du temps des super héros y préférant le temps des fêtes avec le petit Jésus et le père Noël, moi je suis pour la diversité. Je vous rappellerai d’ailleurs que Jésus lui-même avait deux papas, trois parrains et que Marie était la mère porteuse du St-Esprit. Pis le Père Noël, j’ai des doutes sur le fait qu’il aime peut-être trop les petits enfants. Donc moi je vote pour la diversité, pour le temps des super héros avec Sminerman qui sera le boss des Captain America, Hulk, Bernard l’ours, Bob l’éponge et autres gentils personnages. Et je n’oublie pas la fée des glaces. Bibitte et moi serons les deux fées des bonbons, des biscuits, des gâteaux et des Haagen Dasz.

EN QUITTANT LA SCÈNE


Ha oui, la fin!

Elles vécurent heureuses et n’urent qu’un petit-fils. Mais maudit qu’il fut aimé, gâté, pourri et souriant à la vie et à la différence.

MAJ
Dans le Journal de Montréal

Dans LaPresse
Contes urbains 2014: les porteuses de mots

Chez Catherine Perrin à Medium Large, Radio-Canada Première
20 ans des Contes urbains | Médium large http://ici.radio-canada.ca/emissions/medium_large/2014-2015/chronique.asp?idChronique=356713

MAJ
Les critiques

Contes Urbains Michelle Blanc

REVUE JEU

Le Noël écrit et interprété par Michelle Blanc est à la fois percutant et bouleversant. Elle évoque le petit garçon qu’elle fut, «la Fée Carabosse qui lui a donné son sexe », la femme qu’elle est devenue et la mort de sa mère, avec une ironie et un ton toujours très justes, à la fois drôles et poignants.

(…)L’univers féminin de ces Contes urbains n’est pas sans évoquer d’autres spectacles dont l’argument se voulait féministe. Et là est un joli paradoxe. Car, c’est de ces petites histoires (dont cinq écrites par des hommes) que se dégagent des propos pertinents sur la condition féminine, telle que vécue par ces « belles-sœurs » contemporaines qui, loin de tout militantisme, disent leurs angoisses, leurs misères, leurs bonheurs sans jamais s’apitoyer, avec un humour noir et grinçant qui vient désamorcer le moindre accent mélodramatique. Et cette parole, mieux qu’un long discours, nous touche en plein cœur.

lesmeconnus.net

Si j’avais eu à clore ce spectacle, j’aurais laissé le mot de la fin à Michelle Blanc qui a bouclé son témoignage avec un message d’ouverture à la diversité. Si elle a râlé sur ses Noël d’enfance, sur ceux éloignés de sa famille en raison de conflits, en bout de ligne, c’est elle qui a livré l’essence même de Noël : l’accueil, le partage et l’amour. Merci Michelle Blanc. Merci Contes urbains d’allumer notre imaginaire.

Sorstu.ca

Les textes de Contes urbains sont naturels et touchants et l’interprétation très sincère. Michelle Blanc et Sandrine Bisson sont particulièrement troublantes, et France Arbour tout à fait délicieuse.

Voir

Michelle Blanc vient casser le sérieux des contes précédents avec sa propre histoire, racontée de façon lumineuse avec humour et tendresse, livrée en tout franchise, comme à une connaissance de longue date. Sa vision de la fête de Noël et sur les petites joies qui l’animent la mène à se livrer sur sa longue histoire avec son amoureuse, son vécu en tant que femme, sur ses frustrations antérieures et ses réflexions sur le bonheur.

bouclemagazine

Toutefois, parmi toutes ces minipièces, deux se sont démarquées du lot à mes yeux, car elles portent sur des sujets rarement sous les feux de la rampe. Tout d’abord, dans Moé c’est ça Noël, Michelle Blanc exprime avec sincérité ce que représente Noël lorsqu’ on est une femme ayant changé de sexe. Ce n’est pas le genre de situation qui fut bien acceptée par tous dans sa famille. Malgré le fait que Michelle ne soit pas une actrice, l’authenticité ressortant de son histoire la rend particulièrement intéressante.

Je suis VRAIMENT ravie de ces premières critiques

2e MAJ

Journal de Montréal

Par ailleurs, Michelle Blanc, devenue conteuse pour l’occasion, nous a agréablement surpris par son conte aux allures autobiographiques qu’elle signait.

La Presse

Autre moment fort (et étrange): la performance de l’auteure et blogueuse Michelle Blanc. La transsexuelle montréalaise y va d’une ode à la diversité, revenant sur les circonstances qui l’ont amenée à changer de sexe. Malgré certaines maladresses – elle n’est évidemment pas comédienne – son récit est poignant. Justement parce qu’il dépasse la fiction.

Montheatre.qc.ca

Il est suivi du conte Moé c’est ça Noël, écrit et joué par Michelle Blanc, un récit à l’état brut d’une femme qui s’est vue privée des célébrations de Noël auprès de sa famille suite à l’annonce de sa transsexualité. L’histoire est débordante d’amour et sincère malgré quelques imperfections.

La revue Séquences

Et puis, dans Moé c’est ça Noël, Michelle Blanc, l’auteur et blogeuse montréalaise transsexuelle assume avec ses propres mots son intériorité libératrice avec un étonnant réalisme. Consciente qu’elle n’est pas comédienne, la scène devient pour elle une sorte de laboratoire expérimental où une âme en peine, blessée par un vécu aussi tragique que fascinant, finalement s’épanouit. Un des clous de la soirée.

3e MAJ, ma première critique négative, comme quoi l’unanimité est rare 🙂

HuffingtonPost

J’ai été quelque peu désarçonnée par Moé c’est ça Noël de et dit par Michelle Blanc. On comprend qu’il s’agit d’un transgenre (Michelle Blanc d’ailleurs a endossé cette cause et parlé abondamment de sa propre expérience lorsqu’elle a changé de sexe), mais le texte m’a paru éparpillé, sans structure, allant dans toutes les directions. Ça relève davantage de l’anecdote banale alors que la charge aurait pu être autrement puissante. Mais la fin est adorable.

Mon lavage de la semaine à l’émission Medium Large de Radio-Canada


(Crédit photo: Radio-Canada/Marie-Sandrine Auger)

J’étais touchée d’être l’invitée de Catherine Pérrin qui pilote l’émission Medium Large de la radio de Radio-Canada. Son segment « le lavage de la semaine » est toujours savoureux et il permet à des personnalités de se prononcer sur leurs perceptions très personnelles de l’actualité de la semaine. Lorsque cela m’est possible, j’écoute toujours cette chronique radiophonique avec grand intérêt.

J’y étais accompagnée de madame Raymonde Provencher, célèbre documentariste.

Vous pouvez écouter cet entretien sur le site de la radio de Radio-Canada

Voici d’ailleurs mes notes personnelles de l’actualité qui m’ont servie à faire cette chronique.

1 Qu’est-ce qui devrait passer dans le tordeur? (exaspération, ce qui vous met à boutte)
La couverture de l’affaire Pinault-Caron
http://blogues.journaldemontreal.com/sophiedurocher/societe/charte-mauvaise-foi-ostentatoire/
http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/patrick-lagace/201401/22/01-4731142-et-la-tablette-tomba-sur-la-tete-des-liberaux.php
http://youtu.be/TdUn5aC2uBE

La condescendance d’une certaine couverture médiatique envers la position pro-charte en général et les Pinault-Caron en particulier. Bien que je condamne la position xénophobe des Pinault-Caron, je trouve qu’on les a traités de petits peuples d’une manière éhontée. D’un côté on trouve que la population ne participe plus à la démocratie et de l’autre lorsqu’elle le fait, on lui tape dessus avec une grandiloquente suffisance qui m’exaspère.

2 Qui ou quoi est dans l’eau chaude?
Les conservateurs sont dans l’eau chaude avec le scandale du sénat, leur politique étrangère (Israël) et avec la loi C-279 qui dort au Sénat pour des motifs religieux… et à cause de la continuité d’une politique antigaie http://www.theglobeandmail.com/news/national/anti-gay-pastor-is-travelling-with-harpers-delegation-in-israel/article16428085/
http://www.straight.com/life/570086/cyberspace-expert-ron-deibert-raises-alarm-government-surveillance-canada

3 À qui devrait-on savonner la langue? (qui est allé trop loin, a dépassé les bornes, les limites)

Les bullys sur les médias sociaux
http://quebec.huffingtonpost.ca/michelle-blanc/web-dieu-diable_b_4570228.html

J’y parlerai du sociologue français Gérard Bronner qui présente son livre La démocratie des crédules.

4 Qu’est-ce qu’on a oublié de mettre dans la laveuse ? (ce dont on ne parle pas assez)

On ne parle pas assez d’un plan numérique pour le Québec.
https://www.michelleblanc.com/2013/09/23/un-reveil-brutal-pourquoi-devrions-nous-planifier-le-numerique/

5 Qui ou quoi aurait besoin d’assouplisseur ? (d’assouplissement, flexibilité, accommodement)?
Le barreau du Québec
http://www.lapresse.ca/debats/votre-opinion/201401/21/01-4731041-limmobilisme-du-barreau.php
entrevue de @Dutrizac avec l’ancienne bâtonnière du Barreau du Qc Me Julie Latour pro #Charte http://www.985fm.ca/webradio/#/dutrizac-393/benoit-dutrizac-970/2014-01-22-l-ancienne-batonniere-du-barreau-de-montreal-me-207780.mp3
http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et-faits-divers/201401/22/01-4731469-guy-bertrand-fustige-le-barreau-pour-sa-position-contre-la-charte.php

6 Avec qui voudriez-vous accrocher votre linge, partager votre corde à linge ? é(une idole, un modèle, un mentor…)

Avec Jacques Nantel de HEC Montréal avec qui je prépare une série de capsules web à propos des médias sociaux et du commerce de détail au Québec et une série de conférence pour cadres supérieurs à HEC Montréal

Projet

Cherche un éditeur américain pour publier la traduction des mes deux best-sellers Les médias sociaux 101 et 201 qui sont maintenant traduits et seront jumellés dans un seul livre dont le titre de travail est pour l’instant : Social media from the trenches

Je ne suis pas généreuse

Pour la prochaine édition de L’Itinéraire qui paraîtra le 1er septembre, la rédaction du journal me demande de pondre une chronique pour leur section Feu Vert à la fin du magazine. Cette chronique apparaît ici dans le but de vous inciter fortement à encourager les camelots de L’Itinéraire qui grâce à ce médium, tente de se sortir de la rue. N’hésitez donc pas à acheter cette revue et à visiter le site http://itineraire.ca/ Le magazine qui fait du bien…

On me demande de chroniquer pour L’Itinéraire. Journal que je ne lis pratiquement pas. On me demande d’écrire un papier « dans lequel vous exprimez vos préoccupations sociales et humanitaires en toute liberté ». Le problème est que je ne me trouve pas généreuse. En fait je le suis, mais c’est toujours intéressé. Je suis de centre droit. Je préconise une ouverture à la différence et je milite pour un tas de trucs ayant référence aux droits humains, à la différence d’identité de genre et d’orientation sexuelle et j’appuie de nombreuses causes humanitaires. Mais ce n’est pas ce qui me fera aller au ciel.

Je n’ai pas cet élan gratuit. J’ai mis sur pied la Guignoléeduweb.org, le Webothon Haïti, je me mets aux enchères chaque année au profit d’une œuvre de charité, je suis l’une des marraines du Chaînon, je donne de nombreuses conférences gratuites dans les Universités et je fais une foule d’autres trucs (dont de soutenir un frère schizophrène). Mais si je regarde bien, ma motivation est souvent la culpabilité. Je me sens coupable de réussir, d’être « à l’aise », de bien gagner ma vie malgré ma condition de transsexuelle. D’écrire ici et d’aider de nombreuses organisations c’est bon pour mon marketing. C’est bon pour mon image. Je me trouve poche d’être si consciente de ça. J’aimerais avoir cet élan d’aider gratuitement, parce que ça me tente. Mais voilà, ça ne me tente pas tant que ça. J’aime mieux promener mon chien que d’aller passer un week-end à l’hôpital tenir la main de quelqu’un que je ne connais pas. J’aime mieux relaxer de temps à autre et je me sens aussi coupable de ça. Je suis très loin d’être une « mère Thérésa ». Soit dit en passant je me demande souvent si elle faisait ses bienfaisances gratuitement. Je me dis que très probablement elle non plus elle ne faisait rien de gratuit et qu’elle attendait probablement sa récompense dans l’au-delà. Elle voulait sans doute avoir une place à la droite de dieu. Puis ça me rassure. Je me sens moins coupable. Je me dis que nous faisons tous du bien aux autres parce que ça nous fait d’abord du bien à nous ici bas… ou dans l’au-delà.

Puis je me dis « fuck les motivations ». Pourquoi je me casse la tête à comprendre mes motivations à aider. L’important est que j’aide, que je sois ouverte à aider et que cette aide, si minime soit-elle, fait une différence. Si vous aussi ne vous trouvez pas généreux, « ce n’est pas grave ». Faites comme moi et aidez les autres parce que ça vous fait d’abord du bien. Comme ça, nous vivrons peut-être dans un monde meilleur…

Conférence internationale de l’ONU sur la régulation d’internet, le Canada et le Québec y sont-ils?

C’est cette semaine que ce tiens à Dubaï la World Conference on International Telecommunications qui est chapeautée par Hamadoun Toure, le secrétaire général de l’agence des télécommunications de l’ONU (U.N. International Telecommunications Union). En présence de 193 pays, dont une délégation américaine de 123 personnes incluant les bonzes de Google, Microsoft et autres technos et telco. C’est ipolitics.ca qui nous informe de la nature des discussions qui sont encore tenues secrètes.

The agenda for the gathering of more than 1,900 participants from 193 nations covers possible new rules for a broad range of services such as the Internet, mobile roaming fees and satellite and fixed-line communications. Questions include how much sway the U.N. can exert over efforts such as battling cyber-crimes and expanding the Internet into developing nations.

(…)
But the head of the American contingent, Ambassador Terry Kramer, said the U.S. would propose taking all Internet-related discussions off the table and concentrating on already regulated services such as phone networks.

“What we don’t want to do is bring in all the private networks, the Internet networks, the government networks, etc.,” he told The Associated Press. “That opens the door to censorship.”

(…)
More than 900 regulatory changes have been proposed, but details have not been made public. Broad consensus is needed to adopt any items — the first major review of the UN’s telecommunications protocols since 1988, well before the Internet age.

La question qui tue

Le Canada et le Québec sont-ils à cette importante conférence? Quels diplomate ou parlementaire représentent notre pays? Quelles sont les positions du Canada en matière de régulation d’internet? Serons-nous tributaires des décisions américaines et étrangères? Avons-nous un intérêt à prendre part à l’économie numérique qui est l’économie du XXIe siècle?

J’en discutais d’ailleurs hier avec Rudy Desjardins, animateur de l’émission radiophonique Café-Show de la Société Radio-Canada en Alberta. (07:32 min.)

MAJ

La question a été posée via twitter à l’honorable John Baird, Ministre des Affaires étrangères et Commerce international du Canada et à Jean-François Lisée Ministre des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur du gouvernement du Québec.

@HonJohnBaird is Canada present at this UN int’l conference on internet regulation? https://www.michelleblanc.com/2012/12/05/conference-internationale-onu-regulation-internet-canada-quebec-y-sont-ils/ …
https://twitter.com/MichelleBlanc/status/276326523361968128

@jflisee est-ce que le Québec est présent à ce forum int’l de l’ONU sur la régulation d’internet ? https://www.michelleblanc.com/2012/12/05/conference-internationale-onu-regulation-internet-canada-quebec-y-sont-ils/ …
https://twitter.com/MichelleBlanc/status/276325950638133249

L’autre question qui tue
Aurais-je une réponse, de qui et dans combien de temps?

MAJ

MAJ

Dans les poches des contribuables,
Un scandale oublié qui coûte cher!

Quand le vérificateur général du Québec conclu un rapport sur les contrats informatiques accordés à diverses firmes, d’une valeur de plus de 500 millions, ça laisse un goût amer chez plusieurs. Un scandale qui a tombé dans le vide comme une goutte d’eau dans l’océan.

Entrevue à CHOI Radio X à l’émission le 2 à 4 de Sophie Bérubé et de Vincent Rabault (avec la participation de Anne-Lovely Étienne). (18 :15 min.)

Un genre à part, la revue de presse

Je suis comblée, émue et flabergastée de la qualité et de l’étendue de la couverture de presse de ma bio Un genre à part lancé cette semaine. Je remercie chaleureusement tous les journalistes qui ont traité de la sortie de mon livre admirablement écrit par Jacques Lanctôt et suis admirative du travail exceptionnel de la relationniste de mon éditeur Groupe librex, Véronique Déry.

Télévision VOX LAURENTIDES
Émission MAGAZINE PARTOUT ICI, journaliste Catherine Verdon (pas encore en ligne)

Journal de Montréal
Journaliste Isabel Maher : Ainsi soit-elle, Michelle Blanc raconte son histoire dans une biographie à paraître intitulée Un genre à part

Radio FM98,5
Journaliste Isabelle Maréchal : Entrevue radio On ne choisit pas son sexe. Pas simple de vivre en femme dans un corps d’homme, quand ça ne nous convient pas. Qu’est-ce qui pousse quelqu’un à changer de sexe? (40 :20 min.)

Journal Métro
Journaliste Mathias Marchal : Michelle Blanc raconte son exil intérieur

Télévision TVA
Émission Salut Bonjour, Journaliste Gino Chouinard : Michelle Blanc – «Un genre à part» (06 :41 min.)

Radio de Radio-Canada
Émission Médium Large, Journaliste Catherine Perrin
La spécialiste en commerce électronique et en médias sociaux, Michelle Blanc, née Michel Leblanc, nous propose sa biographie signée par Jacques Lanctôt, Michelle Blanc, un genre à part. Cette rencontre étonnante entre l’éditeur, ancien membre du FLQ, et la blogueuse hors du commun nous donne un livre qui relate la vie troublante de cet homme devenu femme. Chose certaine, Jacques Lanctôt semble être tombé sous le charme de son sujet. Catherine Perrin les rencontre pour parler de cet ouvrage, mais aussi de la chirurgie de transformation sexuelle, et tout ce que cette transformation implique. (15 :37 min.)

Télévision VTélé
Émission MCBG, journalistes Marie-Claude Savard et Benoît Gagnon : MICHELLE BLANC PARLE DE SA BIOGRAPHIE (08 :33 min.)

Radio Rythme FM Estrie
Émission heureux l’Estrie, Journaliste Julie Normand

Radio Choi RadioX Montréal
Émission Le 2 à 4 : Journaliste Sophie Bérubé : Michelle Blanc: change de sexe ou déprime! (MP3 42 :45 min.)

Télévision TVA
Émission 2 filles le matin, Journalistes Marie-Claude Barette et Annie-Soleil Proteau

Web Canoë
Journaliste Josianne Massé : La vie et l’amour de Michelle Blanc et vidéo de l’entrevue avec Michelle Blanc (04:55 min.)

Web Sympatico
Journaliste Marie Josée Turgeon, section Style de vie : Michelle Blanc – Un genre à part

Journal LaPresse
Journaliste François Gagnon : Merci de l’appeler madame…

Magasine Dernière Heure
Journaliste Nathalie Slight : Michelle Blanc un genre à part « Mon changement de sexe était une question de survie »

Magasine Le Lundi
Journaliste Annie-Soleil Proteau : « Le courage de Michelle Blanc »

Kony2012 = mouais, bon, bof une efficace infopub

La première fois qu’on m’a twitté Kony2012, j’ai passé un gros 90 secondes à regarder la vidéo. Puis les recherchistes de l’émission Les Lionnes à la télé de Radio-Canada m’ont demandé de venir parlé « du phénomène Web » de l’heure alors j’ai pris le temps de le regarder au complet. Ma réaction est dans le titre et pour en savoir un peu plus sur pourquoi je la trouve efficace cette infopub, qu’elle me fatigue et que je la trouve même raciste et dangereuse, écoutez l’entrevue à ce propos à partir de 9 :50min…

Embrasser le changement, l’article de l’itinéraire

© ANNE-MARIE PIETTE photographe

© ANNE-MARIE PIETTE photographe

J’ai la chance d’être amplement médiatisée. Cependant rares sont les portraits qu’on fait de moi qui me touche vraiment. C’est que je n’aime pas vraiment qu’on fasse mon portrait. Je préfère être interviewée pour mon expertise. Je n’aime pas tellement « parler de moi ». J’ai toujours peur du jugement, du biais journalistique et j’haïs le sensationalisme qu’on fait trop souvent avec le fait que « j’ai beaucoup changé ». Mais il y a certains articles qui m’ont émue. Il y a entre autres celui de Josée Blanchette, celui que ma copine à SCANDALE (que je ne vois plus que trop rarement) la mère indigne elle-même Caroline Allard, qui avait écrit pour le spécial Châtelaine 100 Femmes qui marquent le Québec, Michelle Blanc (PDF), puis il y a celui du plus récent numéro de l’Itinéraire, Embrasser le changement de la rédactrice en chef, Catherine Girouard. Je vous laisse le soin de le lire et je vous remercie Catherine pour ce touchant article.