De la vision

J’ai la chance de travailler dans un secteur qui est propice pour trouver des passionnés et des gens de visions. Hier, lors de mon court périple à Toronto, j’ai rencontré un homme qui m’a touché particulièrement. Il s’agit de Joël Marier, le directeur général national de Hostelling International – Canada. Lorsqu’on me l’a présenté, il s’est empressé de s’excuser du fait qu’il avait un handicap visuel (il est complètement aveugle). Je lui réponds du tac au tac, qu’il n’a pas à s’en faire puisque je suis moi-même un handicapé mental (bien que ce fût une blague, mes amis proches savent que ce n’est pas totalement faux). J’ai donc dîner avec lui et passé l’après-midi avec les quelque 50 gestionnaires de son organisation. J’étais ébloui par la vision et la luminosité de cet homme et ça fait drôle de dire ça quand on sait qu’il est complètement aveugle. Ce fut donc une expérience drôlement enrichissante, qui m’insuffla une dose d’humilité et qui me fit réaliser à quel point un handicap, peut devenir un atout. Il ne voyait rien, mais saisissait plus des échanges que la majorité des gens que je rencontre. Son esprit était si vif qu’on aurait dit qu’il avait des yeux tout le tour de la tête. En prime, il saute en parachute! D’un autre côté, c’est peut-être un avantage de ne rien voir avant de se jeter en bas de l’avion, mais quand c’est le temps d’atterrir, c’est pratique d’avoir un écouteur pour entendre ses chums nous dire qu’on est plus qu’à quelque mètre du sol…

Je me sens donc choyer d’avoir monsieur Marier comme nouveau client. Je sens qu’il va me faire voir bien des choses que je ne voyais pas avant…

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