Hier, dans ma messagerie LinkedIn, j’ai reçu ce message. Vous trouverez ma réponse et ma prise de position par rapport au sujet de l’intersectionnalité. Mais juste avant, pour ceux qui ne sont pas familiers avec ce concept, en voici une définition et une critique (dans Wikipedia)
L’intersectionnalité (de l’anglais intersectionality) ou intersectionnalisme est une notion employée en sociologie et en réflexion politique, qui désigne la situation de personnes subissant simultanément plusieurs formes de stratification, domination ou de discrimination dans une société.
Le terme a été proposé par l’universitaire afroféministe américaine Kimberlé Williams Crenshaw en 19891 pour parler spécifiquement de l’intersection entre le sexisme et le racisme subi par les femmes afro-américaines, les conséquences en matière de pouvoir, et expliquer pourquoi ces femmes n’étaient pas prises en compte dans les discours féministes de l’époque2. Le sens du terme a depuis été élargi, dans les années 2010, avec la montée du cybermilitantisme et englobe désormais toutes les formes de discriminations qui peuvent s’entrecroiser.
Critique :
La notion fait l’objet de critiques de la part d’universitaires et d’essayistes qui lui reprochent, en particulier, de brouiller la distinction entre analyse scientifique et engagement politique.
Le politologue Laurent Bouvet, cofondateur du Printemps républicain, estime ainsi que « ce concept est utilisé, aujourd’hui, en France, essentiellement pour rendre acceptables – tout particulièrement à gauche – les revendications identitaires et culturalistes de minorités en les assimilant à des luttes sociales menées au nom de l’égalité21. »
Karan Mersch, du Comité Laïcité République, considère que ce qui pose un problème dans l’intersectionnalité, c’est « l’introduction d’une hiérarchisation dans les modèles de lutte22. »D’après Caroline Fourest, alors que certains l’utilisent comme synonyme à la convergence des luttes, pour d’autres, « l’intersectionnalité relève d’une vision américanisée et ghettoïsée » qui aboutit à opposer le féminisme dit « noir » au féminisme dit « blanc » et donc jugé « bourgeois »23.
Fatiha Agag-Boudjahlat juge que l’intersectionnalité, « concept utile quand il est étudié par des spécialistes », se manifeste également comme un courant de pensée politique qui « prétend faire reconnaître le cumul de discriminations (femme et noire par exemple) » mais n’en fonctionne pas moins « comme une intersection routière : il y a toujours une priorité et un « cédez le passage ». Avec l’intersectionnalité, ce sont toujours les femmes qui cèdent le passage aux intérêts du groupe ethnique et religieux auquel on les assigne. » En se conformant au « culturalisme, qui consiste à défendre des droits différents en fonction de la couleur et de la culture des femmes, en fait leur ethnie et leur religion », l’intersectionnalité phagocyte le féminisme et détourne celui-ci de son objectif d’émancipation individuelle et collective de toutes les femmes, selon l’essayiste24.
La discussion (les noms, lieux et dates ont été caviardés pour respecter la confidentialité des parties).
Bonjour Mme Blanc,
Je m’appelle (XXXXX) et je suis étudiante à (XXXX). J’occupe le poste de VP Logistique au sein du comité (XXXX).: Leadership pour elles pour l’année 2020-2021. Je vous contacte pour vous faire part de notre ambition de proposer à la communauté étudiante un panel qui aura pour but d’entamer la discussion sur l’intersectionnalité. (XXXX). organise un événement le (XXXX). 2021, en collaboration avec les comités (XXXX). et (XXXX)., qui a pour but d’entamer une discussion sur le féminisme intersectionnel. Les détails concernant le déroulement et les descriptions des comités participants ainsi que le rôle des panelistes se trouvent dans le document de présentation de l’événement que je vous enverrai en pièce jointe dans un prochain message. Ainsi, ce serait un réel plaisir de vous compter parmi les (XXXX) panélistes de notre évènement. Nous avons découvert votre profil via l’article de HuffPost Québec « 10 personnalités québécoises LGBTQ qui nous rendent fiers d’être inclusifs ». Votre parcours en tant que femme d’affaires et conférencière ainsi que votre expérience personnelle nous semblent inspirants et contribuera certainement à enrichir la conversation. Nous pourrons discuter davantage des modalités techniques de l’organisation de l’évènement si cela vous intéresse. Vous pouvez aussi me joindre facilement par courriel ou par téléphone au numéro ci-bas si vous avez quelconque question ou désirez davantage d’informations sur le sujet. Je vous remercie de votre considération, (XXXX).
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Michelle Blanc M.Sc. a envoyé le message suivant à 15:56
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Michelle Blanc M.Sc. 15:56Ça me ferait grand plaisir de participer à votre panel mais il y a un bogue pour moi. Je pense que « l’intersectionnalité » c’est de la merde. J’abhorre le « wokisme » la « cancell culture » et « l’intersectionnalité » qui est une de leurs déclinaisons. Cette idéologie de « la gradation de la souffrance » est ridicule et ne sert qu’à envenimer les interrelations et l’inclusion. j’ai toujours été plus « Martin Luther-King » que « Malcolm X » disons. J’écrivais récemment sur mes médias sociaux « Le paradoxe de l’idéologie cancell et call-out culture est de valoriser la victimisation à outrance, liée à des événements hypothétiques ou même, remontant a des centaines d’années, tout en accusant des gens et des organisations qui deviennent de réelles victimes maintenant… » et j’écrivais aussi dernièrement « Ce n’est pas de votre faute si je suis trans. JAMAIS je ne vous rendrais coupable de mon état et vous culpabiliserez d’être « cisgenre ». L’acceptation viendra de l’exemple positif. Pas des accusations, du wokisme, de l’invention de nouveaux prénoms ou des « safe space » … » Si ma position vous va, ça me fera plaisir. Sinon, c’est ça qui est ça…
MAJ
Voici la réponse de l’étudiante
Bonjour à vous,
Je comprends parfaitement votre bogue à ce niveau. En fait, nous sommes très ouvertes à en apprendre plus, nous nous avançons en terrain peu connu nous-mêmes car dans ses premières années d’existence notre comité était davantage concentré sur la diversité de genre. Nous voulons être plus inclusif et donc proposer des événements qui mettent de l’avant la diversité à un sens plus large, mais c’est un premier pas. Nous aimerions justement être nous-mêmes mieux éduquées en ce sens. Serait-ce possible vous pensez d’organiser un appel pour qu’on s’assure d’être sur la même page en matière de vision et de direction pour cet événement? Notre objectif est de discuter de l’émancipation individuelle et collective de toutes les femmes, tel que c’est mentionné dans la critique de l’intersectionnalité mentionné sur votre billet ci-haut, et de mettre de l’avant l’inclusivité et l’importance de la diversité!
Michelle Blanc M.Sc. a envoyé le message suivant à 11:22
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Michelle Blanc M.Sc. 11:22
oui tout à fait et je suis ravie de votre réponse. je vous téléphone
Bravo madame Blanc,
Je suis un membre fondateur de PDF Québec dont vous avez déjà dit que vous ne les aimiez pas du tout. Je constate à la lecture de votre réponse à l’invitation qu’on vous a faite de participer à un panel sur l’intersectionnalité que votre position s’est rapprochée grandement de celle de PDF Québec et qu’une réconciliation est possible. Et souhaitable car, malgré nos différends, j’admire votre courage et votre intelligence.
Ce n’est qu’une opinion personnelle et je n’ai aucun pouvoir dans la direction de PDF Québec mais je voulais vous le dire.
Je vais faire parvenir le lien de cette page à d’autres féministes et humanistes.
Bonne continuation,
Pierre Cloutier
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Bonjour,
Etant cité dans votre réponse, je me permets de vous proposer un article plus complet que celui d’où a été extrait la citation :
https://www.laurorethinktank.fr/note/les-habits-neufs-de-lanti-universalisme/
Bonne soirée à vous.
Merci de lire mon humble blogue et de l’enrichir de votre réflexion…