Les patrons c’est des cons, surtout les patrons de médias au Québec

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C’est vraiment étrange la polarisation de la couverture médiatique des enjeux syndicaux au Québec. On dirait que le juste milieu et le « deux côtés de la médaille » n’existent pas. C’est sans doute juste moi qui suis une grosse capitaliste sale, mais je me questionne tout de même. Pourquoi la fermeture de GM, d’innombrables grèves d’entreprises, de fermetures d’usines et autres calamités de travailleurs ne reçoivent que peu de presses alors que les négociations de La Presse, du Journal de Montréal et d’autres « shops » journalistiques en tourment, reçoivent autant d’attention? Qui plus est, il est étrange que « l’éthique journalistique » soit toujours du bord de la communication syndicale (sauf dans le(s) média(s) du patron dans la tourmente)? Où est le « fair-play » journalistique? Où est la neutralité de l’information?

Voici quelques twitts de mon cru :

LaPresse ou JdeM en négo = GROSSE NOUVELLES, autres travailleurs en négo = who cares???

Reprise de la position syndicale de médias en négo = Nouvelles +, reprise de position patronale de média = crosseur, vendu, pourri, etc.

Syndicat = font pitié, patronat = gros capitalistes sales qui font de l’argent sur le dos de pauvres travailleurs

Oui les médias ont une perte de crédibilité et à agir avec si peu d’objectivité dans le traitement des problèmes syndicaux des journalistes et à ne traiter qu’avec tant de parcimonie les déboires d’autres travailleurs « non médiatiques », je ne crois pas que les médias aident la cause de leur impartialité et de leur crédibilité. La couverture médiatique d’enjeux syndicaux au Québec est une grosse blague qui ne rallie plus personne parce que les biais sont trop énormes. Pas surprenant que le Journal de Montréal continue de se vendre, que l’alcool coulait à flot durant le conflit de la SAQ et que les Québécois traversent allègrement les piquets de grève. Le discours syndical ne touche plus personne parce que le discours patronal n’existe plus. Les gens ne sont pas dupes, ils ont tous été travailleurs ou patrons et ont tous un souvenir de conflits de travail, de fermetures d’usines, de déménagement et se souviennent de ce qu’en disaient (ou pas) les médias…

My 2 cent et oui j’ai un biais patronal (c’est normal ce sont eux qui me font vivre), mais moi mon biais il est clair et je n’ai jamais prétendu adhérer au code de déontologie des journalistes du Québec

MAJ
Via un twitt de @vrombino

Le capitalisme, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme. Le syndicalisme, c’est le contraire. — Coluche

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Commentaires

  1. Robert Bergeron

    Les syndi ats sont elles-memes des entrprises qhi exploitent allegrement à la fois, les syndiqués et le patronat. On vit dans un monde où les valeurs d’éthique et de morales ont étés surclasser par la quête effrénée du rendement et des dividendes. Tout ça avec l’accord tacite des gouvernements. À quoi s’attendre sinon le constat navrant que c’est encore et toujours les travailleurs qui paie t le plus gros prix.

  2. Tweets that mention Les patrons c’est des cons, surtout les patrons de médias au Québec • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure -- Topsy.com

    […] This post was mentioned on Twitter by Michelle Blanc and nova tourist, Stephane Lessard. Stephane Lessard said: RT @MichelleBlanc: Mon billet: Les patrons c’est des cons, surtout les patrons de médias au Québec http://bit.ly/fXSszM […]

  3. Mariane Cayer

    Ta citation de Coluche est bien, mais j’ai toujours entendu Le capitalisme, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme et le communisme est le contraire. (Citation de Henri Jeanson http://www.dicocitations.com/citations/citation-23844.php)
    Bel adaptation avec lequel je ne suis par contre que partiellement d’accord…

  4. Richard Lapointe

    Équilibre, équilibre!! Rappelons le capitalisme sauvage du XVIIIe jusqu’à l’après-guerre de 1939-45 (et qui se repointe le nez aujourd’hui). Quand le salaire des patrons atteint des niveaux indécents (http://bit.ly/gUcki0, http://bit.ly/f47Mmm), sans rapport réel avec le risque, le rendement, l’apport positif à la société, il y a de quoi ne pas être
    content.

    “En outre, les salaires des grands patrons sont disproportionnés par rapport à leur engagement personnel.”(http://bit.ly/ia8W3z)

    Cependant, la position syndicale n’est pas plus défendable quand ledit syndicat monte aux barricades pour défendre un système qui favorise l’ancienneté plutôt que les compétences, quand il compartimente les tâches de façon étanche, qu’il défend une idéologie qui ne tient pas compte de l’ensemble de la société.

    Patrons (dont je suis) et syndicats ont un rôle à jouer, mais les intérêts corporatistes sont trop souvent au rendez-vous.

    Cependant, au nom des non-syndiqués, donc de l’immense majorité des travailleurs, je pose la question : “L’humain est-il fait pour le travail où le travail pour l’humain?” Pourquoi le grand capital a-t-il le droit de “fourrer” le système, sinon le soumettre à ses impératifs (on voit ce que ça donne aux É.-U.), sans que monsieur et madame tout le monde aient un droit de parole qu’une certaine gauche (syndicale ou non) revendique??

    Enfin, pour réflexion : http://bit.ly/g0GuW9

  5. Alex

    C’est peut-être normal que le lock-out du JdM reçoivent autant d’attention ces jours-ci, ça a fait 2 ans le 24 janvier. 2 ans bondance! Mais bon, tsé, empêcher 250 personnes, peu importe leur salaire et conditions, de faire leur métier et de faire ce qu’ils aiment, ce qui met du beurre sur leurs toasts, ce qui leur donne la certitude de servir à quelque chose, d’être utile, de s’accomplir, ce n’est pas si grave que ça non? Ils ont juste à faire autre chose non? Prendre leur destin en main et se grouiller le cul, n’est-ce-pas?

    C’est l’adage du nombrilisme et de l’individualisme, au diable la compassion et la solidarité. Chacun pour soi et oeil pour oeil, dent pour dent. Il faut regarder le monde avec des oeillères pour conclure que les syndicats, ça ne sert plus à rien. Les Québécois ont la plus belle devise possible: «Je me souviens» et pourtant, ils oublient sans cesse les combats d’hier et d’aujourd’hui.

    Personnellement, je préfère être solidaire avec les lock-outés et tous les gens en grève. Ils se battent pour leur bonheur et le cynisme capitaliste du patronat qui se promène en voiture de luxe est superflu ici. À la base, on parle d’être humains, de leur honneur, de leur dignité et de leur droit au travail bien rémunéré. À voir ton taux horaire, tu dois comprendre au moins ça, non?

  6. raynald

    Bien justement, les seules personnes qui empêchent ces travaileurs de travailler, ce sont eux-même! Ils doivent comprendre que les offres proposées sont essentielles à la survie de leur média à long terme. C`est justement cette attutude des syndicats qui est nombriliste et individualiste. Et oui les syndicats sont nécéssaire, mais ils doivent évoluer et s`adapter.Et les compagnies pour survivre doivent faire du profit et des rendements, ces mêmes rendements qui engraissent vos fonds de pension à la bourse!!!!!!!Chez nous on appelle ca mordre la main qui nous nourris!

  7. Alex

    @Raynald, il ne faut pas avoir suivi le dossier de très près pour prétendre que les lockoutés auraient dû accepter l’offre de Québécor… En somme, celle-ci représente à peu près rien. La dernière offre exigeait même la fermeture de ruefrontenac.com alors que ce site donnerait la chance de faire vivre plusieurs des ex-employés du JdM qui n’y retourneront jamais. C’est d’une méchanceté lâche et crasse et je comprends parfaitement pourquoi les travailleurs du JdM ont refusé.

    C’est une évidence que les syndicats ne sont pas parfaits. Mais je suis convaincu qu’ils ont leur utilité pour contrebalancer le patronat. Dire que c’est uniquement la faute aux travailleurs est plutôt de mauvaise foi. Renseignez-vous un peu sur les offres patronales, mettez-vous à leur place et demandez-vous si vous accepteriez de telles conditions.

    Et ce qui aurait dû évoluer, c’est la loi sur le travail, et ça, c’est absolument terrible que le gouvernement actuel ne fasse rien après tout ce temps. On voit très bien qu’elle ne sert plus à rien aujourd’hui. Québécor peut continuer d’imprimer un semblant de journal très facilement. Ce qui est pathétique, c’est que les gens continuent de lire. Faut croire qu’ils regardent juste les images… La moitié d’entre eux ayant un niveau de littératie trop faible pour comprendre autre chose de toute façon.

  8. Sébas

    @ Alex:

    Si le Journal de Montréal n’était pas “captif” de son marché, le dogmatisme syndical aurait faire fuir ou fermer cette entreprise.

    TOUTES, je dis BIEN TOUTES les entreprises DOIVENT être rentables et TOUTES celles qui affrontent “l’entêtement syndical” ferment ou partent du Qc !

    Que vous le vouliez ou non, que vous aimiez ou non, nous sommes dans un marché global (par toujours fait sur des bases symétriques, je vous concède ça)… de plus en plus compétitif et sans pitié !

    Nous ne pouvons pas faire fi du contexte actuel et ériger des murs autour du Québec, car nous dépendons de nos exportations pour survivre et maintenir notre niveau de vie.

    Les syndicats devront se faire TRÈS petits ou TRÈS “accommodants” dans les prochaines années, sinon le backlash sera ÉNORME et TRÈS virulent (le RLQ n’est que le prélude…).

    p.s.
    Il y a 100 ans, j’aurais eu discours 100% pro-syndicats.

  9. Marc Gauthier

    Le syndicalisme a toujours eu une bonne presse par solidarité des journalistes. Appartenant eux aussi à un syndicat, il y a un insidieux manque de transparence quand vient le temps de les critiquer…