Le Web 2.0 n’a pas encore de pénétration significative chez nos PME. C’est le constat que j’offre au journaliste André Ouellet de Direction informatique dans son article Faible intérêt des PME québécoises pour le Web 2.0 (et ici).
Bien entendu, les grandes entreprises ont été les premières à exploiter les promesses du Web 2.0. Le conseiller en marketing Internet, Michel Leblanc, cite les exemples du secteur bancaire canadien, ainsi que de Canoë, Radio-Canada et Yahoo Québec. Les PME en ont aussi les moyens, toutefois. Pour Martin Lessard, consultant stratégique Web, ces nouvelles technologies « sont tout à fait accessibles à la petite et moyenne entreprise ». Elles peuvent lui permettre de développer des canaux de commercialisation à peu de frais et de rejoindre facilement son public cible.
Pourtant, les exemples de PME québécoises embrassant le Web 2.0 se font rares. Il y a bien des utilisateurs de blogues – des travailleurs autonomes particulièrement, précise Martin Lessard – mais de façon générale, le Web 2.0 est boudé par nos petites entreprises. Pour Michel Leblanc, elles en sont encore à établir une présence efficace sur le « Web 1.0 ».
Pour en savoir un peu plus sur le Web 2.0, vous pouvez visiter ma catégorie spécifique Web 2.0, celle portant sur le marketing 2.0 ou encore visiter la compilation de Direction Informatique Repères : le Web 2.0.
Ce billet m’interpelle particulièrement.
Je vois l’intérêt du web 2.0 pour les grandes entreprises avec des budgets pub/marketing/relations publiques astronomique, avec des assises financières assez solide et où expérimenter sans réussir complètement est une option envisageable et est quand même relativement bien perçu.
Pour une PME, pour laquelle investir dans l’aventure 2.0 représente la différence entre un bilan positif ou négatif et où une réussite partielle n’est même pas envisageable, je ne vois pas très bien. Dans une PME où la réussite de tout projet publicitaire/marketing/RP doit absolument être totale faute de quoi le proprio devra ré-hypothéquer sa maison pour faire rouler son entreprise (vous voyez le topo), je ne vois pas très bien non plus.
Désolé de la grossièreté des situations décrites ci-haut, mais le deuxième cas existe assurément.
Quelqu’un aurait-il des cas concrets de PME à soumettre ? À quand une catégorie «Web 2.0 pour PME» dans un blogue ? Existe-t-il des projets web 2.0 réalisé pour moins 5 000,00 $ (je lance un chiffre) ? Combien ont rapporté ces projets de manière concrète $$$ ? Combien de temps après leur lancement ?
Boum, dans ta propre université (tu es de l’UQAM n’est-ce pas?), le réseau de veilles en tourisme utilisera un blogue au lieu du CMS merdique qu’ils ont payé $80 000 il y a trois ans, pour la mise en ligne de leurs excellents contenus. Le coût de la mise en place de deux portails, du transfert des données du vieux CMS à la plate-forme actuelle et de mes honoraires exorbitants sont de l’ordre de $15 000. C’est donc une économie de $65 000, sans compter les bénéfices d’affaires d’être finalement visibles aux moteurs de recherche (ce qui n’était pas le cas), d’avoir des fils RSS, un engin de recherche intégré, des archives visibles et facilement localisables, des tags et des moyens de rétroactions avec le lectorat. Alors oui, le Web 2.0 pour des PME (le réseau de veilles en tourisme en est certainement une) est possible et cela pour moins cher encore que le Web 1.0 et avec des outils et des retombées potentielles énormes…
Mon adresse de courriel est de l’UQAM, mais je n’y travaille pas. Ancien étudiant
Ce que je comprends du message est qu’il est possible de faire mieux avec moins d’argent en ayant recours au service de Michel Leblanc, pas si exorbitant. Ça rime en plus J.
Dois-je conclure que l’investissement minimal est de l’ordre de 15 000,00 $ ?
Pour savoir pourquoi les PME ne se lancent pas dans le web 2.0, il faudrait, je crois, croiser le montant que tu as osé fournir (merci !) avec les montants qu’investissent les PME en marketing/publicité/RP dans une année. Je dis dans une année, car ce type d’organisation manque parfois de planification. J’ai travaillé au sein de plusieurs PME, qui faisaient pourtant de un à plusieurs millions de dollars de vente annuelle, qui avaient à peine la moitié du chiffre que tu mentionnes comme budget marketing/publicité/RP. Peut-être ces entreprises n’étaient-elles pas beaucoup «orienté marketing», j’en conviens, mais cette réalité existe. Le frein que tu semble voir dans la technologie se situe peut-être dans les finances des entreprises, d’où mes questions pratiques du post précédent.
Ceci dit, plusieurs PME n’hésiteront pas à dépenser le quart ( souvent beaucoup plus) de la somme que tu as mentionné pour participer à une foire commerciale dont le rendement est pour le moins incertain. Pourquoi ?
Dernièrement, lors d’une allocution devant des gens de l’industrie du voyage, je leur demandais combien d’entres eux investissaient de leur budget marketing (incluant les salaires) 50% sur le web? Puis 40, 30, 20, 10, 5, à 3% quelques, mais se levaient, à 2 et 1 % on commençait à avoir plus de joueurs. Je leur dis qu’ils étaient des imbéciles puisqu’au Canada, dans leur secteur d’activité, 52% des transactions se feront cette année à partir du Web et que plutôt que de leur enfoncé dans la tête les statistiques qui prouvent à quel point ils sont stupides, je m’attarderais plutôt à leur expliquer ce qu’ils peuvent faire pour changer la situation (au niveau du Web). Ce qu’ils devraient réellement faire est de mettre 50% de leur budget marketing sur le Web, mais ils ne le feront pas.
Le $15 000 donné plus haut en exemple, ne va à mon entreprise que pour $3 000. Le reste va à l’entreprise qui a mis les CMS en ligne, a modifié les gabarits pour qu’ils correspondent aux besoins du réseau de veilles, pour le développement de certains widgets et pour le transfert des nombreux contenus. Ça aurait pu coûter encore moins cher si l’entreprise avait fourni les ressources internes pour faire le travail de bras de transfert des contenus. Voilà! Pour monter un Slog (site Web trad sur plate-forme de blogue) il en coût entre 3 et 5000$ si on travaille à partir de gabarits déjà existants. De plus, le code reste à l’entreprise qui peut virer ses fournisseurs à volonté et trouver des remplacements à la grandeur de la planète. On s’entend cependant pour dire que dans ce budget il n’y a pas de marketing, il n’y a qu’une plate-forme. Maintenant, si les entreprises n’ont pas de budgets de marketing, il n’y a pas de miracles à faire. Le marketing gratis vaut ce que ça vaut, c’est à dire rien. À tout le moins, avec le Web 2.0 et ses outils, une possible autonomie pour les PME est très certainement atteignable.
Maintenant, je ne conseille que très rarement les PME. Ma clientèle est surtout composée de grandes entreprises. Les PME ont certainement besoin de mes services, mais ils sont trop radins pour s’en rendre compte. Ils ne veulent pas savoir, ils veulent faire. Quitte à faire n’importe quoi et à tirer l’argent par la fenêtre. Ils ne réalisent pas que de se payer mes services pour un après-midi, peut leur sauver plusieurs dizaines de milliers de dollars. Je m’en suis fait une idée et maintenant je m’en fous. Mon business va très bien et mes gros clients sont contents. Voilà…