Le gouvernement québécois est devenu «une filiale de Microsoft»
C’est la citation qu’on prête à Cyrile Béraud de Savoir-Faire Linux, dans un article Denis Lessard de La Presse.
Ça me fait penser à l’ancien ministre Henri-François Gautrais, qui avait déposé le livre vert Pour un Québec branché vers les citoyens (PDF). Dans son document on pouvait lire les recommandations suivantes :
6.4 Nous recommandons de faire de l’évaluation des possibilités de partenariat public-privé une condition préalable à l’investissement dans tout projet majeur. Ce processus doit aussi tenir compte des possibilités d’intégration des petites et moyennes entreprises du Québec aux projets majeurs. Nous recommandons aussi, lors de projets gouvernementaux à portée régionale, l’inclusion des entreprises locales ayant une expertise liée aux TIC.
6.5 Nous recommandons de prévoir, dans la définition des critères d’appel d’offres, la latitude nécessaire au développement d’initiatives requérant une marge de manoeuvre substantielle pour les entreprises.
6.6 Nous recommandons que les projets développés au Québec satisfassent aux normes internationales en matière de TIC, afin que l’expertise ainsi développée puisse être exportable par les partenaires privés et donner lieu à un partage de profits.
6.7 Nous recommandons que les réflexions en vue de l’adoption d’une politique d’orientation gouvernementale en matière de logiciels libres se poursuivent au sein du gouvernement.
C’est vraiment dommage que ce n’eût été que des vœux pieux. L’industrie des PME informatique au Québec aurait bien plus besoin de contrats gouvernementaux pour se développer que de subventions. Mais il faut croire que les lobbys et les mafias TI des grands intégrateurs et manufacturiers sont bien plus puissants que toute la bonne volonté et les idées positives d’un ancien ministre. Juste comme ça, le Portugal et la Russie ont déjà le code source de Microsoft dans leur langue respective. Pour être au moins logique dans son illogisme, le gouvernement du Québec ne pourrait-il pas lui aussi exiger de recevoir ce code?
Bien vu Michelle. Un autre Michel célèbre avait d’ailleurs fait un article à ce sujet sur Logique Libre un an auparavant. Il est dommage de voir que les mois passent et que les mentalités ne changent pas chez certains responsables du gouvernement. J’espère que la requête de Cyrille Béraud aboutira et sera en faveur des logiciels libres.
Déjà il y a cinq and (au début de ma pratique) je m’insurgeais sur les pratiques d’appels d’offres douteuse auprès du ministre. Je lui fit valoir qu’il était inconcevable que mon gouvernement qui a financer ma M.Sc. et les institutions d’enseignements, ne puissent bénéficier de l’expertise qu’ils ont eux-mêmes créé, à cause d’appels d’offres excluant de facto les entreprises n’ayant pas de chiffres d’affaires de plusieurs millions, qui ne sont pas ISO 9002 et patati et patata. Je lui démontrai qu’il y avait de petite firme québécoise de classe mondiale, qui travaillait pour des multinationales internationales mais qui n’étaient jamais capable de soumissionner sur quelque projet gouvernemental que ce soir. Notamment en logiciel libre, en développement AGILE, en web services et tutti quanti. C’est alors qu’il eu l’idée géniale d’exiger que les preneurs d’ouvrage des gros travaux TI gouvernementaux soient nécessairement sous-traités (à hauteur de 30%) à des firmes de petites tailles. Mais c’est un beau rêve qui fut concrétisé dans son livre vert (ce qui me valut une invitation à son dépôt) mais qui ne devint jamais force de loi. Faudra donc encore se battre pour que les petits aient aussi leur apport et leur rétribution à notre informatique gouvernementale…
Je te soutiens à 100%. C’est bien qu’on parle de Web2 machin. Mais, c’est encore mieux quand des personnes comme toi prennent la parole pour parler des problématiques liées au logiciel libre, et plus largement au développement économique local.
Ça prendrait des politiques comme toi qui n’ont pas leur langue dans leur poche. Peut-être une nouvelle carrière ? Si c’est le cas, je prépare déjà la colle pour tes affiches 😉
Humm, je vais prendre ça comme une bonne blague. Des visées politiques? Je suis trop vieille et j’aime trop chialer pour faire la brebis et suivre une ligne de parti. D’ailleurs, je ne saurais quel parti choisir. J’admire l’abnégation des politiciens qui se donnent corps et âme pour une cause et qui se font torcher par les médias pour un trop maigre salaire. Non la politique ne m’attire vraiment pas… Je préfère et de loin ma situation, soit-elle « hors-norme » comme elle l’est et l’a toujours été finalement.
Michelle, Linux est gratuit en autant que votre temps ne vaut rien. J’utilise Ubuntu de façon quotidienne et Linux est un partie importante des logiciels que nous utilisons — c’est crucial d’avoir une alternative à Windows.
Ceci étant dis, je suis convaincu que « Linux is not ready for the desktop » et que ce qui est important est que la majorité des gens sont très productifs avec les produits Microsoft — ils savent les utiliser.
(Je suis conscient qu’ils le deviendraient avec Linux, mais il y a une période d’adaptation et elle n’est certainement pas négligeable).
M. Brunet vous avez raison qu’il y a des coûts associés au « lock in » que crée Windows avec ses clientèles et que l’apprentissage de nouveaux outils requiert temps et argent. De plus, je ne pense pas non plus que les fonctionnaires soient prêts à utiliser des logiciels de bureautique à code source ouvert. Cependant, la fourchette « code source ouvert » est très grande et notre gouvernement semble malheureusement fermé aux nombreuses options possibles. Le Brésil a adopté il y a belle lurette, une politique « open source » mur à mue et ça fait de ce pays une référence et ça permet d’exporter et de faire de l’argent avec le savoir qu’ils ont acquis. Ça permet aussi de développer de petites boîtes de support technique régionales et ça créé de l’emploi localement au lieu d’avoir un support technique, payé à gros prix, qui vient d’un call-center aux quatre coins du globe. C’est finalement une question de philosophie. Ha oui, les services secrets américains (CIA, NSA, etc.) sont en « open source » parce qu’ils ne pouvaient se permettre de laisser des backdoor ouverts à Microsoft. Question de sécurité nationale…
Il n’y a pas si longtemps je faisais mention du virage open source pris par la gendarmerie nationale française avec à la clé des économies de plusieurs millions d’euros pas année en terme de licences entre autre de Ms Office : http://tinyurl.com/5a3v6h
Si je met mon chapeau de contribuable, il serait temps que le gouvernement prenne des mesures quitte à froisser les p’tits zamis.
C’est certain que ce n’est pas amusant pour un fournisseur de ne pas avoir d’option de soumissionner.
C’est vrai qu’il arrive trop souvent que le gouvernement ne respecte pas les règles qu’il a établies.
Par contre, faut pas trop pleurer sur le fait que le gouvernement utilise Windows comme desktop. Même s’ils avaient fait un appel d’offres, ils n’auraient surement pas changé de plateforme.
Comme beaucoup le disent, changer pour Linux comme desktop sans le support et les connaissances appropriées est tout un contrat. Puis le gouvernement a surement développé aussi ses propres logiciels pour Windows.
Ping : Le gouvernement du Québec poursuivi pour avoir ignoré le logiciel libre • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure
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