Déjà en 2005, je m’inquiétais de l’américanisation possible de notre industrie touristique en ligne. Ces craintes sont maintenant confirmées par l’indice du commerce électronique qui révèle que près de 60 % des ventes en ligne échappent à l'économie nationale.
En mai dernier, 17 % des adultes québécois ont acheté pour plus de 251 millions de dollars de produits et services sur Internet, révèle le plus récent Indice du commerce électronique au Québec réalisé par le CEFRIO, l’agence Internet VDL2 et la firme SOM Recherches et Sondages. Ainsi, plus d'un million d'adultes québécois ont dépensé une moyenne de 240 dollars par consommateur.
L’Indice révèle également que 58 % des achats effectués sur Internet par les adultes québécois au cours du mois de mai 2008, ont été réalisés sur des sites situés à l’extérieur du Canada. Ainsi, 146 millions de dollars ont abouti dans des coffres non canadiens, ce qui représente, en moyenne, une dépense de 139 dollars par acheteur québécois. À titre comparatif, rappelons qu’en mars 2008, l’Indice dévoilait que 36 % des achats effectués en ligne par les Québécois avaient été réalisés auprès de détaillants ou de particuliers situés à l’étranger.
Sur une période d'un an, l'Indice démontre une certaine stabilité. En mai 2008, 17 % des adultes québécois ont acheté des produits et services sur Internet contre 18 % en mai 2007. Le montant moyen dépensé par acheteur a, quant à lui, subi une légère baisse passant de 281 dollars en mai 2007 à 240 dollars un an plus tard.
Encore un autre incitatif qui devrait motiver les gouvernements à aider nos entreprises à se positionner convenablement sur le web et à celle-ci, à se « diguidiner » (pour les copains français ça veut dire à se sortir les deux pieds de la même bottine) et à enfin être là ou les consommateurs les attendent…
Il y a un autre facteur d’importance : les prix.
Quand les détaillants canadiens cesseront de penser que les consommateurs sont des imbéciles, ils arrêteront de leur demander de payer 25% de plus pour des articles disponibles ailleurs pour moins cher.
Encore faudrait-il que lesdits détaillants se rendent compte que la rareté crée par la distance il y a 50 ans est maintenant un facteur négligeable dans les décisions d’achats.
Un des rares détaillants en ligne à avoir ajusté ses prix pour les rendre plus intéressants au Canada? Amazon.ca, la division canadienne de Amazon.com. Incroyable…
La plupart des marques qui vendent leurs produits avec des restrictions pour la livraison au Canada (par exemple, Patagonia) le font pour protéger leurs distributeurs et revendeurs locaux. Et ces derniers profitent de la situation. C’est mauvais pour l’image de la marque et pour les consommateurs. Heureusement que pour ces exceptions, il y a eBay!
J’accepte de payer une différence de prix raisonnable de 10% parce que je sais que les entreprises supportent de plus lourdes charges sociales au Canada, et que je bénéficie, en tant que citoyen, de cette différence. Mais quand on exagère et me prend pour un imbécile, je décroche et n’ai aucune sympathie pour ces entreprises.
Est-ce au gouvernement à aider les entreprises à comprendre le message? Je ne suis pas sûr. Ce n’est pas comme si l’information n’était pas disponible, ou que les exemples de succès manquaient. L’innovation, ça s’encourage, je suis d’accord. Je laisserais cependant le marché faire son oeuvre pour la mauvaise foi…
Ping : Les ¾ des Canadiens seront en lignes bientôt | Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure
@Michael
L’un des détaillants en ligne américains qui me fait vraiment suer est Gap qui a une ligne de vêtement pour très grande femme. Cette ligne de produits n’est pas en vente chez les détaillants canadiens et il est aussi impossible de se faire livrer depuis les É-U. C’est comme s’il n’y avait pas de grandes femmes au Canada ou que notre marché n’était pas assez important pour qu’ils nous respectent. Depuis que je me suis rendu compte de ça, je n’ai jamais plus remis les pieds chez Gap. De plus, j’ai découvert deux designers de mode québécoise qui s’adresse spécifiquement aux dames de grandes tailles. Ce sont elles que j’encourage maintenant (quoique leurs sites ont encore besoin de travail). Ce sont OCollection et Boutique Grandheur et je salue chaudement les deux propriétaires Nathalie et Hélène.
Ping : Profilage internet et le Commissaire à la vie privée au Canada (mon entrevue à la radio Radio-Canadas Winnipeg) | Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure
Ping : NON c’est pas cher • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure
et cela est sans même parler des ventes publicitaires qui sont subtilement déplacés vers les Etats-Unis…
Ping : ISIQ débute sa campagne, on fait peur au monde • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure
Ping : Élection américaine, Internet dépasse les journaux chez les jeunes • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure
Ping : Signets pour une gentille candidate aux élections et pour un fonctionnaire de bonne volonté • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure