Journal Voir, sont les rois de la convergence

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Beaucoup de journalistes, de syndicats et d’exégètes du média conspuent la convergence. Ça va faire perdre des emplois, ça va diminuer la qualité et patati et patata. Mais malgré les augures de malheurs, une petite entreprise québécoise converge à qui mieux mieux et fait ça avec une qualité reconnue par tous. On en parle peu mais c’est le plus beau succès de convergence d’ici. Mais cette convergence s’est fait du papier vers les autres médias et n’a pas été forcée. Il s’agit de celle du journal Voir qui est devenue, livre, émission de télévision et dont la présence web a toujours été l’une des plus efficaces des médias québécois. Ça a commencé par un journal localisé et ça a été reproduit à la grandeur du Québec, mais avec une couleur locale. Ça a aussi créé de nombreuses jobs pour des journalistes qui deviendront souvent par la suite des références majeures du métier. Je voulais juste leur faire une petite fleur comme ça en passant…

MAJ
En complément, je vous invite à relire l’histoire du Nordjyske newspaper dont je parle dans mon billet La crise appréhendée des journaux au Québec. Peut-être qu’un jour le cas du Journal Voir sera ausi étudié par Harvard?

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Commentaires

  1. Samuel

    Le problème n’est pas la convergence mais la manière dont c’est fait. Journaliste pour l’Empire, je peux vous dire que c’est très mal fait, sans aucune stratégie et dans le seul but de faire des économies et/ou de gagner plus d’argent, en se souciant totalement du consommateur-téléspectateur-lecteur.

    Au contraire, le VOIR a pensé à sa démarche stratégique et a construit dans le but de fignoler son image.

  2. Marc Desjardins

    C’est drôle, moi je n’appellerais pas ça de la convergence mais de la divergence… Pour moi, la convergence, c’est négatif, c’est la concentration d’un discours unique au travers de plusieurs médias, pas pour ouvrir le monde mais plutôt pour le refermer sur son huître. C’est plus proche de la concentration des médias, de Québécor et compagnie. Ça ressemble à l’obstruction des cablodistributeurs face au partage des revenus avec les chaines généralistes et à l’obsession du profit des grandes entreprises de communications genre Rogers ou Bell.

    C’est pourquoi je préfère nommer ce développement, hors des silos, de l’équipe de Voir une diversification, une divergence, juste pour ne pas les mettre dans le même bac que ceux qui se qualifient de convergentes.

    Voir, après sa première époque un peu monolithique, sous la barre de Martineau, Barbe et compagnie, a su devenir un lieu ouvert de discussion, de diffusion et de découverte. Plutôt que de cultiver le discours unique, on se rend compte qu’il n’y a pas de concertation éditoriale et que tous les journalistes peuvent aller dans toutes les directions. Les blogues ne sont pas des prolongements des articles papier mais des foyers d’explorations indépendante.

    Par contre, pour être réaliste, il faut savoir que la plupart des journalistes du Voir sont des pigistes qui ne pourraient pas vivre uniquement de ça. À part une équipe réduite salariée et un team dynamique de cadres, la masse monétaire d’honoraires du Voir est vraiment très basse, et la plupart des textes en ligne ne sont pas payés en suppléments. C’est une convention établie dans la communauté des collaborateurs et ça permet à Voir de faire ces efforts sans trop de risques. On ne peut donc pas comparer Voir à une entreprise de presse traditionnelle, avec ses masses salariales et ses obligations contractuelles. Voir, c’est plus un modèle un peu idéologique avec un sens de l’utopie accepté de tous et c’est louable, mais malheureusement on ne peut l’appliquer à d’autres entreprises de presse.

    Parallèlement, et pour être honnêtes, il faut dire qu’en ce moment Voir connaît des difficultés financières comme les autres médias qui vivent grâce aux ventes publicitaires. Je sais même de sources internes que, récemment, sa survie a été remise en question quelques fois. Rien n’est parfait… Mais Voir reste un très beau modèle.

  3. NathalyD

    Voir a été mon école, mon premier job de journaliste. J’en garde un souvenir empreint de chaleur, d’ouverture d’esprit et de gros gros gros fun noir…;-)

  4. Patrice Laurendeau

    Fleur bien méritée… À mon avis, Laurent Saulnier, Richard Martineau, Nathalie Collard et bien d’autres journalistes se sont fait remarqués lors de leur passage au Voir.

    En tant que musicien de la scène locale, recevoir la nouvelle édition chaque semaine pour y lire critiques et nouveautés est un pur bonheur. De loin la meilleure couverture de tous les journaux culturels gratuit toutes langues confondues

  5. Tweets that mention Journal Voir, sont les rois de la convergence • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure -- Topsy.com

    […] This post was mentioned on Twitter by Michelle Blanc and Michelle Blanc, Nicolas Dickner. Nicolas Dickner said: @VOIR https://www.michelleblanc.com/2009/11/20/journal-voir-rois-convergence/ […]

  6. Stéphane Najman

    Je tiens juste à préciser que le Journal VOIR, est également un médium extraordinaire pour les photographes, et m’a permis d’asseoir ma carrière grâce à cette exposition hebdomadaire de mon travail, aux vues de toute une province !

    Une des qualité de ce journal est de donner une très grande liberté d’action à ses pigistes et je pense que bien des groupe de presse devraient en faire autant.

    Nombre de photographes qui sont passé par ce journal mènent de formidables carrières.

  7. Venise

    Oui, le Voir, c’est vraiment convivial. J’ai commencé à y commenter en 2005, tout le monde me disait, c’est une clique, tes commentaires ne vont pas être approuvés à leur juste valeur (ils nous donnaient soit, 10, 20 ou 30 points que l’on accumulaient pour miser dans des enchères culturelles), heureusement que je n’ai pas tenu compte des préjugés, j’ai commenté, commenté et commenté, tenant compte des votes (à ce moment les lecteurs votaient pour le meilleur commentaire) et des points, et c’est en forgeant que l’on devient forgeron. Mais ma récompense ultime n’était pas les points, ni les votes, cela a été toutes les fois où ils ont choisi mon commentaire pour l’imprimer dans le journal “papier” (faut dire que ça me donnait aussi 100 points !).

    Voici à peu près un an, ils ont complètement changé leur système de “récompenses” (c’est un concours au lieu d’un enchère) et en plus, ils ont accordé un espace “Blogue” à leurs commentateurs réguliers. J’ai donc un blogue à l’intérieur du Voir. Si ce n’est pas faire une place de choix à ses lecteurs, ça ?!

    Alors je me joins ici à vous, pour les féliciter en même temps que les remercier sincèrement pour leur apport dans notre communauté. Ils respectent la mission qu’ils se sont donnés :
    informer, stimuler et rapprocher les consommateurs de culture.

  8. Rémi Régis

    Le Voir est le seul journal qui m’intéresse. J’aime leur approche, avec les photos sur la front page qui sont géniales et les critiques musicales et culturelles. C’est un journal qui est différent de tout ce qui se fait et j’aime ça.