Misteur Valaire, leur modèle économique

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J’étais invitée au lancement de Golden Bombay le dernier album de Misteur Valaire et j’ai eu l’occasion de jaser avec Guillaume Deziel, le gérant du groupe et de discuter de son modèle économique. Comme il l’explique dans son billet MP3 contre courriel :

Renonçant à la majeure partie des revenus traditionnels liés à la vente de la musique, le groupe auto-produit concentre ses activités à vendre ce qui ne se copie pas, c’est à dire les produits et services sur lesquels il a du contrôle. À ce titre, voici comment se divise leur chiffre d’affaire en 2009_:

Spectacles (concerts, télés, web) 56,40 %
Produit dérivés (t-shirts, bobettes, posters, etc…) 16,27 %
Bourses, subventions et dons 14,12 %
Éditions (droits radio, synchro, pub, films, etc…) 8,08 %
Disques physiques (en magasins) 4,23 %
Disques numériques (par principe) 0,90 %
Donner, c’est payant
Lorsque MV donne 100 albums en ligne, il vend 8,1 copies à la table des produits dérivés et 1,9 copie en magasin. MV a vendu 756 copies de son album Friterday Night physique en magasin entre le 10 mars et le 31 décembre 2009, ce malgré le fait que l’album n’ait été mis en magasin que 18 mois après son lancement en septembre 2007. Depuis mars 2009, Friterday Night génère en moyenne 17,2 ventes en magasin par semaine, soit plus de 2 ans après le lancement. Cela représente une moyenne hebdomadaire impressionnante tenant compte du fait que l’album est donné en ligne; Friterday Night vend plus en magasin que beaucoup d’autres titres (exclusivement vendus et non donnés), selon les dires de plusieurs professionnels de la distribution physique issus de toutes allégeances.

Dans la discussion impromptue et désorganisée que je vous mets en lignes plus bas, nous avons parlé du site du groupe, de son twitter, de WordPress, de Buddy Press, de Bibitte Électrique (son Twitter), de Seth Godin et nous avons aussi jasé avec le journaliste de CISM, Éric Samson (son Twitter). Je vous fais aussi remarqué que cette vidéo est tournée à partir de mon iPhone, que j’avais un peu bu avant de la faire et qu’elle est dans son intégralité telle que le préconise mon pote le Dalaï Lamothe en chef (le gentil sobriquet dont j’affuble le copain Christian Aubry), dans ce qu’il nomme une entrevue en “open sources”

MAJ
C’est Friedrich Thor Nissen qui est le grand roux qui fait les médias sociaux pour Misteur Valaire dans l’entrevue. Désolé Toran (c’est comme ça qu’on l’appelle) je n’avais pas pris tes coordonnées après notre rencontre. Merci d’avoir fait ce commentaire sur Facebook (ce qui m’a permis de te retrouver)…

Friedrich Thor Nissen boit, jase, mais surtout fait des High Five avec Michelle Blanc (et Guillaume Déziel) sur son blogue https://www.michelleblanc.com/2010/05/20/misteur-valaire-leur-modele-economique/

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Commentaires

  1. Olivier

    – La musique de artiste A est gratuite.
    – La musique de artiste B est payante (piratée).
    Pourquoi A vendrait-il plus de t-shirts que B ?

  2. La patate chaude de la musique - La Barbe

    […] Michelle Blanc vante leur tactique sur son blogue, entrevue avec Guillaume Déziel en […]

  3. Marc Decourt

    On en revient aux bonnes vielles méthodes du troc quasiment !

  4. Connell Barnes

    – La musique de artiste A est gratuite.- La musique de artiste B est payante (piratée).Pourquoi A vendrait-il plus de t-shirts que B ?
    +1

  5. Caro Cloutier

    Merci pour cette entrevue. Super intéressant de voir que ce modèle économique fonctionne pour eux.

    J’adore MV et je trouverais ça dommage qu’un groupe aussi talentueux ne fasse pas assez d’argent pour en vivre car ils ont eu l’audace d’essayer qqchose de différent.

  6. Mickaël B

    @Olivier et Connell Barnes
    Dans le cas de Misteur, il y a une bonne différence. En tant qu’artiste émergent, en offrant gratuitement ou selon un prix discrétionnaire ses albums, Misteur Valaire propulse un efficace bouche à oreilles, comparativement à un autre artiste émergent qui passe par la voie habituel des magasins.

    De plus, en l’offrant eux-mêmes, il ouvre la porte à ceux qui refusent de pirater et rend aussi plus acccessible à ceux qui ne savent pas comment pirater. La majorité du monde n’est pas très familier avec Internet, on l’oublie trop souvent.

    Puis, de plus, en s’autoproduisant et en se vendant eux-mêmes, le groupe élimine beaucoup de frais (distribution, fabrication, etc) et l’argent va directement dans leur poche.

  7. Olivier

    iTunes est plus simple que le piratage, mais downloader sur mistervoltaire.com est à peu près aussi compliqué, à mon avis.

    La plupart des artistes ne comprennent rien et ne supportent pas la vente. Leur truc c’est la musique. C’est comme dans une société, y’a des ingénieurs et des vendeurs.

    En art, le bouche à oreille ne se base pas sur le prix d’une oeuvre mais sur les émotions qu’elle nous procure. “wow, écoute ça, c’est gratuit !” (avec lien sur formulaire de téléchargement) ou “wow, écoute ça, c’est beau !” (avec lien sur youtube) ?

    Vendre des MP3s coûte plus cher que vendre des t-shirts ?

  8. Guillaume Déziel

    @Olivier : Parce que l’artiste A touche plus d’oreilles que l’artiste B.

    GD

  9. Olivier

    Je ne suis pas d’accord Guillaume, je ne crois pas que la gratuité aide le bouche à bouche, c’est tout au plus un stunt publicitaire temporaire car c’est un tout nouveau concept de vente. Tant que la chanson est “piratée” sur YouTube pour qu’on puisse la linker sur Facebook, c’est bon à mon avis, un formulaire de téléchargement officiel gratuit ne sert pas à la promotion.

    J’aurais une stratégie opposée : vendre des MP3s car ça ne coûte pas grand chose à distribuer, et laisser le prêt à porter de côté, trop coûteux.

  10. L-za

    Olivier : parce l’argent que vous auriez pu mettre pour acheter le tshirt de l’artiste B vous l’avez mis dans le cd de l’artiste b tandis que Misteur Valaire vous n’avez pas acheté l’album il vous reste donc du fric pour le tshirt qui sera un excellent souvenir du super concert 🙂

    Ceci dit je dis ça, mais je viens d’acheter Golden Bombay en format mp3 et j’ai été un peu déroutée je m’explique : je télécharge comme a peu prés la majorité de ma génération. Mais j’ai des “cibles” je télécharge les énormes productions qui ont tellement de pognon qu’elles pourraient faire vivre le Nigeria a elles toutes seules ou des tunes introuvables ailleurs (genre ukulele japonnais produits en 4 exemplaires sur le label fidji^^). Par contre les artistes émergeants qui font vraiment des trucs qui méritent qu’on les payent ça je les achétent.

    Pour MV le choix a été le suivant: d’habitude soit je télécharge soit je paye le prix fixé par le distributeur. Mon problème a été quel prix je peux mettre pour ne pas payés aussi cher que pour un cd physique mais pour que se soit pas dérisoire, genre: 2 euros…
    Finalement je l’ai d’abord prit gratos puis j’ai écouté plusieurs fois, quand j’ai vraiment adoré j’ai dis okai ca vaux bien 15$!!

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