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Gourou, papesse ou reine des médias sociaux, inaccessibilité et narcissisme

On m’affuble des titres de papesse, de gourou ou de reine des médias sociaux très souvent. Ça me fait rire plus qu’autre chose et ça me flatte aussi. Il y a cependant un côté sombre à ça. Plusieurs personnes perçoivent qu’avec ces titres de noblesse, je suis certainement inaccessible et narcissique. C’est évident que je ne suis pas la moins dispendieuse des consultantes en stratégie Web et marketing internet ou conférencière au Québec. Mais je suis tout de même dans les prix du marché. J’avais d’ailleurs fait le saut l’automne dernier en jasant avec Don Tapscott, l’auteur de Wikinomics qui me révéla le cachet qu’il demandait pour faire une conférence en même temps que moi. Il était 7.5 fois plus dispendieux que moi pour une prestation d’une heure. Mais nous ne sommes pas dans le même marché et monsieur Tapscott est certainement dans une ligne dont je ne fais pas partie. Mais tout de même, on ne parle pas du double ici. Il y a donc cette perception dans le marché que je dois « coûter cher » parce que je serais une gourou. Il y a aussi cette perception que je sois maintenant inaccessible. Je me doutais de ça depuis un certain temps, mais j’en eus la confirmation cette semaine. C’est qu’une bonne copine me téléphone de la part d’une employée d’une multinationale, pour me prévenir qu’une copine qui y travaille aimerait m’envoyer un courriel pour travailler avec moi. J’étais sur le cul. Mais pourquoi n’ose t’elle pas me rejoindre directement elle-même? Mes coordonnées sont pourtant publiques? Je réponds moi-même à mon téléphone et j’ai toujours été accessible! C’est que maintenant je suis perçue comme une « star » et les « stars » ont souvent un entourage qui les tienne loin des gens. Je vous rassure tout de suite VOUS POUVEZ ME REJOINDRE PAR AFFAIRE PAR COURRIEL OU TÉLÉPHONE N’IMPORTE QUAND.


Puis il y a cette question de narcissisme. Dans Les médias sociaux 101, je parle de mon cas d’utilisation des médias sociaux comme divers exemples de ce qui peut arriver sur ceux-ci. Plutôt que d’inventer des cas d’espèce fictifs comme certains autres auteurs qui ont écrit sur le sujet l’ont fait, j’utilise un cas qui est notoirement publicisé, pour faire diverses démonstrations de l’utilité des médias sociaux et il s’avère que ce cas est moi-même. Je pourrais certainement prendre des cas d’espèce chez mes divers clients, mais il est toujours délicat en conseil stratégique d’illustrer les réussites de ses clients et d’éveiller leur compétition qui dorment toujours au gaz. D’ailleurs, ce n’est pas parce que j’utilise mon propre cas que c’est nécessairement une preuve de narcissisme. Le pote Martin Lessard qui me connaît bien et que me compare avantageusement à Nietzsche (merci Martin pour cette exagération flatteuse) l’a bien compris. Dans son billet critique Les médias sociaux 101, il dit :

(…) Les chapitres sont basés sur son blogue, notoirement autopromotionnel [« [J]e le répète, j’en fais ouvertement un organe d’auto-promotion» (p.105) (ce qui ne rime pas nécessairement avec le culte du moi) c’est donc de Michelle Blanc il est question dans ce livre avant toute chose.
(…)Pour en finir avec le malaise que peut générer le titre, question de l’évacuer et de se recentrer sur le vrai sujet, le titre, donc, est une boutade en forme clin d’oeil adressé aux médias, aux corporations, au marketeux et aux politiciens — et tout le livre en est l’exemple éclatant–: vous avez perdu le contrôle face à une foule que vous méprisiez et que vous devrez tôt ou tard être forcer d’écouter. Michelle Blanc se donne en exemple et montre de quelle façon le rapport de force peut s’inverser –ou du moins comment les forces peuvent enfin s’équilibrer.

Les beaufs comme maître du réseau est une image qui réveille la nuit les dirigeants d’entreprise. Et Michelle Blanc les incarne tous, provoquant respect et crainte à la fois.
Michelle Blanc ne tend jamais l’autre joue quand on la frappe et les exemples conservés dans le livre montrent bien que nous sommes plutôt du côté de la loi du Talion, oeil pour oeil, dent pour dent. Petits ou grands, effleurez sa joue, même par inadvertance, et vous vous s’exposer à un retour de droite immédiat. Les réseaux sociaux ont des dents, et Michelle est son pit-bull. Il n’y a que les vierges offensées pour être outrées: le milieu des affaires n’offre pas davantage de sensibleries.

Michelle démontre qu’elle peut mettre à ses genoux à peu près n’importe quelle compagnie québécoise par un simple titrage adéquat de ses billets. Si ce n’est pas l’illustration de la force des médias sociaux, je ne sais pas ce que c’est.

et dans ses commentaires :

Michèle Morgan, le «désir de puissance» (au sens nietzschéen) n’est pas un désir de pouvoir et je crois que Michelle a le coeur sur la main et qu’elle partage tout ce qu’elle a à partager pour aider les gens à mieux vivre leur vie.

6 réflexions sur “Gourou, papesse ou reine des médias sociaux, inaccessibilité et narcissisme”

  1. Ping : Tweets that mention Gourou, papesse ou reine des médias sociaux, inaccessibilité et narcissisme • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure -- Topsy.com

  2. Ça ne fait que quelques mois que je connais ton existence. Je t’ai vue à la télé dans une conférence sur le canal savoir. Que d’informations!

    Alors je t’ai suivie parce que je voulais en savoir plus sur les médias sociaux. Je me rappelle que tu as dis dans cette émissions une chose du genre: « si quelqu’un m’appelle et qu’il me dit: je pense que je veux travailler avec toi, tu lui répondrais de te rejoindre une fois qu’il est sur… hehe!

    Une chose qui est claire pour moi c’est que sur Fb, tu es accessible. Il y a des discussions, du partage, de la réflexion. Anyways, j’espère que ton billet va rectifier cette perception narcissique et hors d’atteinte qu’ils ont de toi.

  3. Si je me fie aux souvenirs que j’ai de Michelle au Collège Militaire Royal de St-Jean (où elle fut la première femme admise)et par la suite à l’Université Laval, elle est une personne vraiment cool, ouverte, gentille et aimant la conversation. Michelle avait toute une tête, tant physiquement qu’intellectuellement, et je me rappelle un moment cocasse au Collège, Michelle était « première année » (ce qui en fait est la 2ème année d’un parcours de 5 ans) dans l’escadron 6 nommé « Preston » et il devait présenter chaque semaine devant toute l’escadre du collège (500 élève-officiers) réunie au « mess » pour diner, le « Spazz D’Or », remis au plus « cornichon » de la semaine et qui consistait en un magnifique support athlétique (communément appelé « jack-stap ») peinturé en or et astucieusement monté en trophée. Michelle nous faisait bien rigolé avec une allure et une attitude un peu déjantée qui détonnait avec la rigueur étouffante de la vie militaire. Je suis convaincu qu’elle demeure la personne drôle, accessible et gentille qui n’hésite pas à s’intéresser aux autres, quels qu’ils soient.

  4. Ouf… François
    Que de souvenirs tu me rappelles là! Merci de ce back to memory lane et écris-moi un courriel ou téléphone-moi qu’on se prenne un verre. La 1iere fille au CMR St.-Jean 🙂 dans le fond c’est bien vrai

  5. J’avoue que moi aussi j’ai pensé que tu devais être une de ces stars à qui il est difficile de parler, et tout le tralala.

    Mais j’ai été surprise quand j’ai envoyé un courriel pour savoir ou me procurer ton livre, tu m’as répondu le lendemain matin sans faute. J’ai été assez surprise que tu répondes toi-même, et surtout en un laps de temps.,

    Je pensais que ça devais passer par d’autres, attendre 24h avant d’avoir une réponse

    Tout ça contribue à croitre l’admiration que j’ai pour toi.

    Stay the same

    PS: les gens ici (en Abitibi-Témiscamingue) auraient bien besoin d’une de tes conférences….

  6. Hahaha!
    Je trouve très drôle qu’on vous glorifie à ce point et que cela génère en vous cette réflexion. Vous faites bien de l’exprimer publiquement, car il est vrai qu’être présenté de manière aussi « élevée » sur le piédestal de notre profession doit nous faire sentir imposteur ou que l’on surfait notre réputation.

    Je crois que vous avez fait beaucoup jaser récemment, surtout avec votre féminité 2.0 si je peux l’exprimer ainsi ;
    Et bien que ça vous ait sûrement donné beaucoup de publicité, vous êtes désormais une vraie reine pour certains. Vous êtes la reine de votre créneau, la femme branchée la plus en vue du Québec, ce qui ne fait pas de tort à un univers très masculin.

    Néanmoins, vous réaffirmez dans ce billet votre vraie valeur, vos couleurs, votre simplicité et vous réitérez votre sens de l’humour, ce qui est tout à votre honneur.

    😉

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