La semaine dernière avait lieu une conférence soulignant le 10e anniversaire de la création de la première Maîtrise ès Sciences en commerce électronique de HEC Montréal / Université de Montréal. À cette occasion, j’y fit une brève allocution dont voici mes notes :
En l’honneur de Jacques Nantel qui ne peut être avec nous aujourd’hui, je souligne la vision qu’il avait d’un marketing responsable, lors d’une conférence qu’il a donné il y a plusieurs mois. Il me semble que nous avons l’obligation morale de nous aussi songer au commerce électronique responsable.
- Accès au marché
- À moins de croire sérieusement que la tendance actuelle puisse se maintenir et que nous puissions concevoir un endettement des ménages qui atteigne 150%, 200% ou encore 300% de leurs revenus disponibles, il nous faudra admettre que nos pratiques commerciales actuelles atteignent leur limite.
Pour que le commerce électronique prenne son envol positif, nous devons pousser dans le cul des gouvernements pour qu’ils finissent par créer les conditions gagnantes d’une saine économie numérique au pays.
- Accès aux technologies
- Les Canadiens paient de 3,85 à 110,51$ US par megabit offert, la troisième pire échelle de prix. Les seuls pays qui font pire sont le Mexique et la Finlande.
- Le prix moyen pour un megabit par seconde est de 12$ US dans l’ensemble de l’OCDE. La meilleure offre se trouve en Corée du Sud, où le megabit le plus cher se situe à 4,48$ US.
- Le Canada fait aussi piètre figure en ce qui concerne la vitesse de téléchargement maximale dont profitent vraiment les abonnés. La moyenne est de 6,6 megaoctets par seconde, la cinquième pire de toutes. La Turquie se trouve dans les bas fonds avec 3,3 Mo. Le «trophée Speedy Gonzales» revient au Japon, où la moyenne est de… 92,8 Mo par seconde.
- Impact négatif des décisions du CRTC de faire payer à l’utilisation
- Accès au savoir
- Investissement gouvernemental pour la brique et la R&D et peu pour « le brain » et pour le transfert de connaissance = 900M/10 ans dont 100M pour le branchement des régions. Pour la connaissance = 0 sauf ce qu’on appelle « la stratégie d’innovation » = bullshit
Nous avons la responsabilité de gueuler, d’informer, d’influencer, de participer et de changer les choses…
Dans le futur je vois
- Guerres de juridictions et de droits divers
- La mobilité
- Le 3D
- L’intelligence des objets
- L’ubiquité des paiements
- Le web sémantique
- L’ubiquité des données
- La participation des usagers
- Le social
- La pérennité des informations
- Les changements de modèles d’affaires de grands pans de l’économie
- Journalisme
- Contenus musicaux, télévisuels, littéraire, cinématographique
- Gouvernement
La M.Sc. va former des gens pour des métiers qui n’existent pas encore. C’est pourquoi elle se doit d’être philosophique, sociologique, administrative et holistique. Les technologies vont changer, mais l’approche scientifique d’analyse, de compréhension des phénomènes et d’adaptation de gestion sera encore la même…
Bonjour,
Je souhaite compléter vos prédictions notamment concernant le point : Guerres de juridictions et de droits divers. Des opportunités existent pour rendre l’avenir du commerce électronique plus harmonieux.
Pour vous mettre en contexte, je termine ma Maîtrise en droit spécialisation prévention et règlement des différends à l’Université de Sherbrooke. Mon mémoire porte sur l’implantation des modes de règlement en ligne des litiges auprès des cybermarchands québécois ayant des transactions à l’international. Plus précisément, j’analyse le comportement des acteurs du commerce électronique pour expliquer le retard accumulé par le Québec en matière de résolution extra-judiciaire (médiation et négociation assistée) des litiges; d’autant qu’à l’heure actuelle, hormis le recours à un tribunal national ou à un arbitre, un cybermarchand ne peut pas vraiment commercer l’esprit tranquille avec son homologue du bout du monde.
Avenir collaboratif : les plateformes de résolution en ligne des litiges
Sachant que les plateformes de résolution en ligne des litiges (Juripax, Truveli.org et The Mediation room pour n’en citer que quelques unes) existent, qu’elles sont fiables et que des résultats positifs sont retirés par les parties, j’essaie de comprendre quels sont les freins à leur implantation. La Commission des Nations-Unies pour le droit commercial international via son groupe de travail III poursuit son travail et se rencontre à la fin de ce mois à NYC pour mettre sur pied un projet de règlement.
Je tenais à attirer votre attention sur le fait qu’un avenir plus collaboratif est possible sans nécessairement devoir se ruiner en frais d’avocats, faire des concessions outrancières ou encore se brouiller avec des clients. D’ailleurs, l’un de mes indicateurs dans cette étude consiste à mesurer la réputation en ligne des entreprises qui ne proposent pas de règlement des litiges hors cour à leurs clients comparativement à celles qui en offrent … L’an dernier, General Electric a lancé sa plateforme de résolution pour gérer les conflits qui pourraient survenir avec ses fournisseurs. Imaginez-vous l’image que GE renvoie à ses partenaires ?
Bien à vous.
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