Il y a quelques semaines, je prenais un drink avec l’un de mes bons clients. Ce drink n’était pas une rencontre d’affaires. C’était une plutôt une rencontre sociale entre deux personnes qui sont devenues au fil des rencontres, des amis. Mais inévitablement, nous parlions informellement de nos business respectives. Il me parlait de ses projets, de ses enjeux, de ses succès et de ses déboires. J’en faisais de même.
Je lui confiais l’un de mes gros défis est de faire comprendre à de futurs clients que je suis disponible, prête à travailler avec de très petites boîtes et de déconstruire un peu l’image de « papesse du web » qui effraie encore malheureusement trop de gens. En effet, lui-même, si ce n’était de sa conjointe et partenaire qui a un front de bœuf, n’aurait jamais osé requérir mes services. Trop de gens me croient inaccessible. Ils se disent que je ne voudrais pas travailler avec leur boîte qui est sans doute trop petite, que je suis certainement trop occupée ou qu’ils n’ont pas les moyens de se payer mes services. J’ai même déjà écrit quelque billets pour contrer ces perceptions négatives comme LA différence entre très et trop occupé, À propos des médias sociaux et des petits ou encore Gourou, papesse ou reine des médias sociaux, inaccessibilité et narcissisme. Je me dois donc à des fins d’affaires, de minimiser ces perceptions (qui deviennent malencontreusement négative) et nuisent à mes affaires.
Il me raconta donc son expérience personnelle. Il a grandi au Canada, mais il est issu d’une famille de la petite bourgeoisie française. Il allait à l’école en Bentley avec le chauffeur privé de la famille. Sur le terrain familial, il n’y avait pas un, mais bien deux châteaux. Pas besoin de vous faire un long dessin pour que vous compreniez que très tôt, il a appris à se fermer la gueule et à ne jamais parler de l’aisance de son milieu. Ses camarades de classe le détestaient parce qu’il « parlait à la française », qu’il était brillant et surtout, parce qu’il venait d’une famille riche. Il apprit donc à cacher ces réalités pour ne pas inciter la jalousie et être victime de perceptions négatives. Puis il me parla de mes divers statuts à propos de mon chalet, de mon Alfa Roméo ou plus récemment encore, de l’acquisition de mon ponton ou de mon VTT. Ces partages médias sociaux peuvent soulever la jalousie et projeter une image de matérialisme. Pourtant personne n’a jamais vu de photo de mon chalet. C’est peut-être un shack dans l’bois. N’empêche que l’image de réussite associée à du matériel (soit-il invisible) peut faire tiquer certaines gens. Ça a beau être des réalisations de rêves d’enfant et un partage de bonheur, pour certaines personnes ce n’est que de la vantardise matérialiste. À quelqu’un qui me disait sur Facebook « ouin du fais du cash » je répondis « je suis sur le marché du travail depuis plus de 35 ans et j’ai un bon crédit ». Comme on dit en anglais « perception is reality ». Je risque donc d’être beaucoup moins volubile sur certains de mes plaisirs et réalisations de rêves d’enfance à l’avenir…
P.-S. Je suis aussi consciente que l’un des ingrédients de mon succès sur les médias sociaux est d’avoir une « voix authentique et singulière ». Je continuerai donc de m’exprimer sur un tas de trucs, même si ce n’est pas politically correct ou si ce n’est pas nécessairement « à la mode ». Par exemple mes statuts et billets à-propos de la cigarette. Je vais me censurer, mais je vais aussi continuer d’être moi-même et de partager les contenus que j’estime importants. D’ailleurs, j’aimais bien l’article À bas le terrorisme antifumeurs ! de la revue Marianne ou encore ce courriel reçu ce week-end (avec permission de publier en respectant l’anonymat de l’expéditeur).
Bonjour Michelle,
J’ai lu toute la merde, des non-fumeurs, qui se trouve sur ton compte de twiitter et je dois t’avouer que j’te trouve assez brave pour une petite femme!
Écoute, une des raisons pour leurs ignorance est possiblement due au fait suivant. (Re: “mass movement”) » Here, as elsewhere, the technique of mass movement aims to infect people with a malady and then offer the movement as a cure.” ~ Eric Hoffer
Plusieurs croit que c’est la propagande qui les ont rendue ainsi, malheureusement ce que les gens ne conçoivent pas c’est que « Propaganda does not deceive people; it merely helps them to deceive themselves. » ~ Eric Hoffer
Jaime bien un petit scotch, on the rocks, a l’occasion, avec un petit cigare ou deux!
Dit moi, comment va la pèche?
Bonne fin de semaine,
Bonjour,
J’en reviens pas de la jalousie des gens. Moi ce n’est pas les biens que les gens possèdent ou leurs titres qui m’impressionne mais le plaisir qu’ils tirent de la vie. Pour être heureux il faut prendre le temps d’apprécier ce que l’on a. Châlet, ponton etc. Ce qui me plait c’est le plaisir que vous en retirez. J’aime jeter un coup d’oeil sur la photo de ¨votre lac¨ ça me rapelle des souvenirs et moi c’est mon petit plaisir. J’accumule les plaisirs et je crois que c’est ça le bonheur. Profitez de vos biens soyez heureuse ça fait plaisir à voir. Tant que vous avez ces choses vous ne les avez pas volés si on peut dire…
Marcelle Hazel
Tu ne peux pas plaire à toute le monde, mais tu as forcément trouvé la recette gagnante. Je ne te cacherai pas que tes commentaires sur la cigarette me frustrent et je trouve que ton discours à leur égard est irresponsible compte tenu de ton influence publique. Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons pas être d’accord sur tout (et le monde serait plate en maudit si tout le monde avait la meme opinion). Au bout de la ligne, tu as une expertise poussée dans ce que tu fais et tu as un vécu assez hors du commun qui peut bénéficier à pas mal de monde, de toutes sortes de manières. Même sans censure, je continerai à te lire avec plaisir.
Ping : Hein? Quoi? … de la censure?!? Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure