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Le Web a déjà mis la démocratie mondiale en péril

Il m’arrive de lire des analyses profondes et lumineuses. Mais rarement ai-je été autant à la fois bouleversée et transportée par la justesse d’un article. C’est ce qui m’arrive ce matin après la lecture de Privacy under attack: the NSA files revealed new threats to democracy Thanks to Edward Snowden, we know the apparatus of repression has been covertly attached to the democratic state. However, our struggle to retain privacy is far from hopeless.

Oui je sais depuis des années l’érosion de la vie privée, ou plutôt je connais le déplacement de cette ligne entre ce que JE considère comme étant un marchandage entre ce que je suis prête à partager en ligne et ce que les différents fournisseurs de services tels que Google, Facebook, Yahoo et autres font de mes informations. Par contre, je n’avais jamais songé qu’en utilisant ces services, je devenais moi-même complice de la scandaleuse intrusion gouvernementale de la vie privée de mes amis et des gens avec qui j’échange des courriels. Je n’avais pas non plus mesuré l’ampleur de l’attaque directe au fondement même de la démocratie qui est la liberté et pour laquelle le Canada, les États-Unis et la grande majorité des démocraties se sont battus durant la Deuxième Guerre mondiale. Je n’avais pas réalisé à quel point le totalitarisme contre lequel les démocraties avaient lutté avec tant d’acharnement était aujourd’hui une réalité numérique que nous sommes en voie de léguer à nos enfants. Par sa perspicacité, l’auteur nous indique comment la chute de Rome et les leçons de l’esclavagisme américain et sa guerre de Sécession subséquente sont des enseignements précieux pour le plus fondamental des enjeux globaux auxquels le Web nous convie, le combat à finir pour la liberté.

Our concept of « privacy » combines three things: first is secrecy, or our ability to keep the content of our messages known only to those we intend to receive them. Second is anonymity, or secrecy about who is sending and receiving messages, where the content of the messages may not be secret at all. It is very important that anonymity is an interest we can have both in our publishing and in our reading. Third is autonomy, or our ability to make our own life decisions free from any force that has violated our secrecy or our anonymity. These three – secrecy, anonymity and autonomy – are the principal components of a mixture we call « privacy ».

Without secrecy, democratic self-government is impossible. Without secrecy, people may not discuss public affairs with those they choose, excluding those with whom they do not wish to converse.

Anonymity is necessary for the conduct of democratic politics. Not only must we be able to choose with whom we discuss politics, we must also be able to protect ourselves against retaliation for our expressions of political ideas. Autonomy is vitiated by the wholesale invasion of secrecy and privacy. Free decision-making is impossible in a society where every move is monitored, as a moment’s consideration of the state of North Korea will show, as would any conversation with those who lived through 20th-century totalitarianisms, or any historical study of the daily realities of American chattel slavery before our civil war.

In other words, privacy is a requirement of democratic self-government. The effort to fasten the procedures of pervasive surveillance on human society is the antithesis of liberty. This is the conversation that all the « don’t listen to my mobile phone! » misdirection has not been about. If it were up to national governments, the conversation would remain at this phoney level forever.

(…)
We face two claims – you meet them everywhere you turn – that summarise the politics against which we are working. One argument says: « It’s hopeless, privacy is gone, why struggle? » The other says: « I’m not doing anything wrong, why should I care? »

(…)
Hopelessness is merely the condition they want you to catch, not one you have to have.
So far as the other argument is concerned, we owe it to ourselves to be quite clear in response: « If we are not doing anything wrong, then we have a right to resist. »

Et

This is a matter of international public law. In the end this is about something like prohibiting chemical weapons, or landmines. A matter of disarmament treaties. A matter of peace enforcement.

Cela était l’un de mes vieux arguments que j’avais développé sous une forme utopiste (à l’époque) dans un cours de droit des technologies de l’information de mon ancien prof. devenu copain Vincent Gautrais. J’avançais l’idée de créer, au plan législatif, un huitième continent avec le Web. Dans mon billet de 2006, Plaidoyer pour un cadre législatif international régissant le Web, je reprenais ma dissertation de 2001 De l’urgence d’un cadre juridique international du cyberespace (PDF)

« je me suis penchée, lors de certains travaux, sur l’utopie de réguler le Web, via des traitées internationaux distinct et faisant du cyberespace, un territoire supranational et encadré par des traités tel que ceux qui régissent les océans, l’Antarctique et la Lune et les corps célestes. Ces divers traités font de ces territoires, des espaces appartenant à tous et à aucun état en particulier. De plus, ces divers traités, permettent d’encadrer juridiquement, les activités humaines que les états et individus entreprennent sur ceux-ci.

De plus, nous pourrions considérer mandater l’ONU pour mettre sur pied un organisme de contrôle, d’arbitrage et de mise sur pied d’un organisme chargé de cet espace commun. »

Il n’en tient qu’à vous, citoyens du monde et acteurs du Web, de faire du Web ce huitième continent protégé par tous les états et n’appartenant à aucun état, comme on le fait déjà pour l’Antarctique, l’océan, la lune et les corps célestes…

Pour ce qui est de l’article Privacy under attack: the NSA files revealed new threats to democracy, je demeure profondément troublée par son constat. Ma vision du web et de son aspect totalitariste gouvernemental en complète opposition à la réelle LIBERTÉ civile ne sera plus jamais la même. Ça va me prendre plusieurs jours, voire même quelque mois, avant de réaliser à quel point ce texte a désormais changé ma vision du web, de nos gouvernements et de ma propre mission, vision et participation à comment je peux changer les choses…

MAJ

via l’amie D. Vézina sur Facebook

1984 de George Orwell
« A une époque de supercherie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire. »

MAJ 2

MAJ 3

Via le Twitt
@MmeNatmark
@MichelleBlanc Tu as sûrement vu sa récente entrevue sur TedTalk? https://www.youtube.com/watch?v=yVwAodrjZMY …

MAJ 4

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