Économie numérique canadienne en ligne, on n’a pas de quoi se vanter

Ça fait déjà plusieurs années que j’observe l’évolution de l’économie numérique canadienne. Mon triste constat se confirme encore ce matin avec le dernier article d’eMarketer US Retailers Help Boost Canadian Ecommerce.
L’analyste et président d’eMarketer Jeffrey Grau est optimiste:

“Retail ecommerce in Canada is late blooming compared with the US,” said Jeffrey Grau, eMarketer senior analyst and author of the new report “Canada Retail Ecommerce Forecast: Measured Growth Ahead.” “But there are reasons for optimism. Online buyers in Canada are extending their purchases beyond travel services, books and event tickets to home electronics, apparel, luxury items and even bulky packaged goods like diapers.”

Il a raison. On observe une demande croissante des internautes canadiens pour acheter des produits en ligne et une diversité quant aux types de produits recherchés par les canadiens. Ce qui m’inquiète surtout (ce qui m’a toujours inquiétée en fait) est l’américanisation de notre économie numérique comme ce second passage le démontre clairement.

A large portion of consumers’ online spending is conducted with establishments outside of Canada, mostly in the US. Statistics Canada reported in 2010 that foreign retail websites accounted for 39.7% of online spending in 2009, down from 44.3% two years earlier. Given the continued popularity of cross-border shopping, Statistics Canada’s 2011 survey will likely show again that foreign sites still account for a large share of online spending.
Online shoppers in Canada are drawn to US websites because they typically offer better product selection and lower prices for some items. And many US retailers have a separate Canadian presence, meaning these statistics understate the influence of US firms in the Canadian ecommerce market.

Donc si je résume, près de 40% de notre économie numérique s’en va aux É.-U. et ce chiffre ne représente qu’une portion de la réalité puisque beaucoup du 60 % restant vont dans les coffres d’entreprises américaines qui ont simplement ouvert une contrepartie d’affaires ici. C’est donc PITOYABLE, il me semble que ça devrait encore une fois militer pour plan numérique canadien ou québécois? À l’approche d’élections fédérales et ou provinciales, il me semble que ce sera à vous, journalistes, consommateurs et chefs d’entreprise, à pousser dans le cul de nos dirigeants politiques, pour qu’enfin ils se diguidinent avec ce dossier économique qui n’en fini plus de s’engluer dans le manque d’intérêt le plus total….

Suggestion de lecture additionnelle
Pourquoi notre économie numérique va chez le diable – une conférence d’il y a 2 ans

Le Lab VOXtv Chronique Pourquoi nos entreprises sont en retard sur le Web ?

Lettre ouverte au Premier ministre du Québec

Pourquoi il faut un plan numérique pour le Québec

et
Américanisation du commerce de détail en ligne canadien

Statistique Canada achat en ligne des canadiens

Statistique Canada - Achat en ligne des canadiens

Achat en ligne des canadiens par type de produits

Statistique Canada -Achat en ligne des canadiens par types de produits

Achat en ligne des canadiens par type de produits

Statistique Canada - Magasinage en ligne des canadiens par types de produits

Les ¾ des Canadiens seront en lignes bientôt

Dans mon dernier billet, Les dépenses numériques canadiennes foutent le camp à l’extérieur du pays, on note que 60 % des ventes en ligne échappent à l'économie nationale. Ironiquement, de nouvelles statistiques d’eMarketer révèlent que les 2/3 des Canadiens sont maintenant en lignes, que les ¾ y seront en 2012 et que la pénétration des accès hautes vitesses y est plus forte que la plupart des pays, incluant les États-Unis! Quelle ironie que d’observer à quel point nos entreprises tirent encore de la patte pour être efficace en ligne!

Pénétration du nombre d'internautes au Canada

Pénétration des branchements hautes vitesses au Canada

Le commerce électronique canadien vit une croissance plus que positive

Selon Statistique Canada, repris par eMarketer, le commerce électronique canadien connaît une croissance stable et continue :

Les ventes en ligne ont connu une croissance d'au moins 10 % pour une sixième année consécutive en 2007. Au total, les ventes par Internet pour les secteurs public et privé sont estimées à 62,7 milliards de dollars, en hausse de 26 % par rapport à 2006.
Malgré cette croissance forte et soutenue, le commerce électronique ne représente encore qu'une part relativement modeste de l'activité économique. En 2007, les ventes en ligne des entreprises du secteur privé ont représenté légèrement moins de 2 % du revenu d'exploitation total; il s'agit néanmoins d'une hausse comparativement à il y a cinq ans, où cette proportion était de moins de 1 %.
Si les ventes en ligne ont progressé, la proportion d'entreprises du secteur privé qui vendent des biens et des services en ligne est demeurée la même, s'établissant à 8 % environ. Dans le secteur public, quelque 16 % des organismes ont fait état de ventes en ligne.

Ce ne sont donc que 8% des entreprises canadiennes qui se partageront la rondelette somme de 62,7 milliards de ventes en ligne cette année. Les ventes en lignes ne représentent que 2% des ventes en lignes et hors-lignes, mais si seulement 8% des entreprises se partagent 100% de 62,7 milliards, ça fait « pas mal de fric » dans leur poche. Quant on pense que le commerce de détail as de moins en moins de marge et que la croissance des revenus passe par la capacité d’aller chercher les clients des concurrents, il me semble qu’il y a 92% des entreprises canadiennes qui dorment encore au gaz. Et on ne parle juste ici d’achat en ligne! Il ne faut pas non plus oublier le « lèche-vitrine en ligne » qui est souvent le premier réflexe du consommateur avant qu’il ne procède à ses achats en magasin

Si on ne parle strictement que de commerce B2C, cette croissance des ventes est encore plus spectaculaire. Ainsi :

In the private sector, business-to-business sales accounted for 62% of online sales in 2007, down from 68% in 2006. The proportion of online business-to-consumer sales climbed from 32% to 38%.
B2C e-commerce sales therefore reached C$23.8 billion ($22.2 billion), or 38% of C$62.7 billion. That is almost 50% higher than eMarketer's November 2007 estimate. eMarketer counts online travel, tickets and digital downloads as services, not products, and thus excludes them from its estimate.

Et comme le note eMarketer, les outils Web 2.0 peuvent aussi permettre d’accroître les ventes en ligne :

"Retailers can take steps to help consumers overcome their resistance to purchasing high-touch products online," said Jeffrey Grau, senior analyst at eMarketer. "Product-enhancement tools are important in helping shoppers visualize items and, in the case of apparel, see how they might fit."
Mr. Grau also said that user ratings and reviews and alternative payment options could help increase confidence in online purchasing.

Disons que je vois là bien de la matière à réflexion…

Tableau des ventes en lignes B2C au Canada (source eMarketer)

Tableau des ventes en lignes au Canada (Source eMarketer)

La pub vidéo en ligne semble avoir un bel avenir

C’est le copain Loïc de Streametrics (startup de service de statistiques vidéos) qui va être content! Selon eMarketer, la vidéo en ligne génère des réactions très positives des internautes. Ainsi, selon Isobar cité par eMarketer, 90% des Français en lignes âgés de 15 à 49 ans ont vu au moins une publicité vidéo en ligne en mai 2007. Mais ce qui est vraiment intéressant à savoir est 55.5 % de ceux-ci ont par la suite visité le site de la marque présenté, 33.2 % on fait des recherches sur la marque, 22.4 % ont fait des demandes spécifiques d’informations additionnelles et 20.3 % ont acheté le produit en question. Quand on parle d’efficacité. Il y a de quoi faire saliver les publicitaires!

Vous apprécierez sans doute aussi le tableau suivant qui décrit les caractéristiques des publicités vidéos en ligne qui sont classifiées par l’IAB américain.