Le Web 2.0 est une nouvelle ère

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Francis Pisani, à l’invitation de l’Atelier (une entreprise BNP Paribas), discute avec Tim O’Reilly, le père spirituel du concept de Web 2.0. Cette discussion et celles qui s’ensuivront sur un blogue et un wiki à naître, permettront à M. Pisani et son complice Dominique Piotet, d’écrire un livre sur le Web 2.0. Or donc, dans le cadre de la discussion, la question toujours d’à-propos (à mes yeux à tout le moins), de la définition du Web 2.0 se pose.

Le Web 2.0 est un fait, une nouvelle ère. Il n’a donc pas de définition…

“Les définitions sont des constructions de langage pour expliquer des choses. Or, le web 2.0 n’est pas vraiment une chose. C’est plutôt la description d’un “tipping point “, de ce moment où un phénomène un peu unique et isolé devient commun et se généralise. Une sorte de point de rupture et de passage à une nouvelle ère, avec de nouveaux acteurs et de nouvelles règles.

Pour bien le comprendre, on peut faire une analogie avec le développement de l’ordinateur personnel dans les années 80. Les ordinateurs sont progressivement devenus de plus en plus personnels, et à un certain moment (difficile à dater avec précision), le centre de gravité est passé du mainframe à l’ordinateur personnel. Tout à coup, des acteurs comme IBM, au centre du développement des ordinateurs dont ils étaient les constructeurs, perdent la main au profit de nouveaux acteurs comme Microsoft, qui proposent les outils d’exploitation de cet objet personnel. D’une certaine façon, nous sommes alors passés de l’aire du PC 1.0, avec IBM comme acteur principal, à l’heure du PC 2.0, beaucoup plus personnel, avec Microsoft comme leader. Il ne s’agit pas d’une définition, mais d’un fait !

Le Web 2.0 est très similaire. Il y a aujourd’hui un « tipping point » dans le développement du Web. Internet a 25 ans, le Web déjà 15 ans. Au début, ils n’étaient qu’un « plus » parmi les applications et les services utilisés sur les PC. Ils sont aujourd’hui passés au centre.

Les logiciels sont donc devenus des commodités et c’est maintenant le Web ainsi que les données, qui créent:
-de la valeur d’affaires,
-des innovations technologiques,
-des interactions entre les idées et les internautes, qui créent des effets réseaux qui incidemment, sont au cœur même de cette nouvelle ère 2.0.

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Commentaires

  1. sv

    Une definition est l’enonciation de ce qu’est un etre ou une chose, de ses caracteres essentiels, de ses qualites propres (Larousse). Quand les gens veulent que le terme Web 2.0 soit definie, nous ne voulons pas debattre sur la “definissabilite” du terme, ou de voir si c’est une chose ou non. Nous voulons plutot connaitre les caracteres essentiels et les qualites qui s’appliquent.

    Une analogie maintenant, en parlant a un Francais de la revolution tranquille, il me demanderait surement c’est quoi. Je ne peux pas me limiter a dire: “Desole, la revolution tranquille n’est pas une chose, mais plutot un tipping point. Je ne donc peux pas le definir”. Il faut au moins qu’il y ait une definition encyclopedique raisonablement bien acceptee. En refusant d’accepter une definition du terme permet a plusieurs de tout peindre en Web 2.0

    Pour ce qui est de tes commentaires Michel, il faut etre quand meme realiste. Quand tu parles de logiciel, tu parles d’une petite partie des logiciels en existence. Les systemes embarques qui controlent une auto et une usine ne sont pas des commodites. Les systemes financiers des banques ne sont pas des commodites. Le Web permet a des gens d’interet communs de se rencontrer ce qui encourage l’innovation, mais ce n’est pas le Web en elle-meme qui la cree.

  2. brem

    La différence, c’est qu’à l’époque, on n’a pas essayer de nommer ce qui n’existait pas. Le PC 1.0 et PC 2.0, c’est une invention du figment de l’imagination de l’auteur. C’est comme lorsqu’on parle de l’époque médiévale, jamais on n’utilisait ce terme en 1200. On parle de ces époques en rétrospect. Pourquoi alors le faire en anticipation?

  3. Administrator

    Heureux de te revoir SV

    Je ne suis pas non plus tout à fait d’accord avec l’assertion qu’il n’y a pas de définitions pour le Web 2.0 puisqu’en effet, le terme est déjà défini, avec un jargon technico-marketing, difficile à comprendre, pour un néophyte j’en conviens. J’en ai parlé ici mais dans les commentaires chez Embruns, un paragraphe de wikipedia est peut-être plus succinct.

    Dans l’exposé d’ouverture de leur conférence, O’Reilly et Battelle ont résumé les principes clés qu’ils estiment caractéristiques des applications Web 2.0 : le Web en tant que plate-forme ; les données comme « connaissances implicites » ; les effets de réseau entrainés par une « architecture de participation », l’innovation comme l’assemblage de systèmes et de sites distribués et indépendants ; des business model poids-plume grâce à la syndication de contenus et de services ; la fin du cycle d’adoption des logiciels (« la version bêta perpétuelle »).

    Pour ton exemple de la Révolution tranquille, voici ce qu’en dit Wikipedia :

    La Révolution tranquille est le nom qui a été donné à une période importante de l’histoire québécoise. La révolution consiste en fait en un grand nombre de transformations tant sur le plan social que politique, économique et religieux qui se sont déroulées très rapidement durant la décennie 1960

    À partir de cette définition et pour suivre ton raisonnement nous pourrions dire quelque chose comme :

    Le Web 2.0 est le nom qui a été donné à une période importante de l’histoire du Web. La révolution consiste en fait en un grand nombre de transformations tant sur le plan technologique que des modèles d’affaires, architecturaux et des effets réseaux qui se sont déroulés très rapidement durant la décennie 2000-2010.

    Ce n’est qu’une tentative évidemment.

    Pour ton point sur les logiciels, voici ce qu’en dit Wikipedia concernant « commodité »

    Une commodité ou un produit de commodité est alors un produit générique largement disponible ou un bien avec assez peu de valeur différenciées d’un fournisseur à l’autre.

    Je suis d’accord avec toi qu’encore plusieurs logiciels sont d’importances cruciales pour les entreprises, tu admettras cependant qu’il y a un mouvement de fond (notamment à cause de l’open source) qui baisse substantiellement le prix des logiciels grand public de même que pour les applications d’affaires. Songe seulement à Red Hat… D’accord, ils font l’argent autrement, mais c’est ça le point, nous ne payons plus pour le logiciel, mais plutôt pour les services qui l’accompagnent.