Qui seront les prochaines victimes du « slow news » et de l’extrême gauche cet été? #metoo

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Depuis quelques années, l’été est propice à l’éclosion de phénomènes de dénonciations, de « cancel culture » et de jugements et crucifixions populaires. Lors des derniers étés, j’ai été aux premières loges de ce phénomène et j’ai géré des crises médias sociaux pour différents clients (organisationnels et privés) qui devenaient la cible des enragés de la gauche et du web. Généralement, les dénonciations commencent sur le web, puis sont reprises par les médias traditionnels qui cherchent des sujets à traiter (puisque l’été est une période de slow news). Le sujet est d’abord traité comme un fait divers, puis les chroniqueurs qui se cherchent aussi des sujets à couvrir, parlent de l’affaire. Les nouvelles et chroniques sont ensuite partagées sur les médias sociaux et c’est là que le phénomène s’amplifie puisque le lynchage collectif se met de la partie. Nous avons eu SLAV et KANATA (ironiquement, avant le soi-disant scandale Slav/Kanata, Robert Lepage était honoré au Statford festival pour avoir été le 1er metteur en scène à avoir choisi un acteur noir comme personnage principal d’une pièce de Shakespeare en 400 ans et un mois plus tard, il devenait un raciste). L’année suivante c’était #Moiaussi et l’an dernier #agressionnondénoncée.

 

Comprenez bien qu’il existe en effet des racistes, des agresseurs, des filous et toutes sortes de dépravés. Cependant, la dénonciation de fraudes, de crimes et d’actes méprisables doit se faire par les voies légales et à la police, au tribunal des droits de la personne ou à toute autre institution neutre et objective. De le faire sur les médias sociaux est lâche et cela affectera très négativement les personnes accusées qui deviennent de facto des victimes, alors qu’ils sont potentiellement agresseurs. Je dis bien potentiellement puisque sans recourir au système judiciaire, nous n’en savons strictement rien. Même les soi-disant excuses de personne dénoncée peuvent être aussi des stratégies de relations publiques visant à faire étouffer une histoire. Ils ne sont en rien un aveu de culpabilité. Ces théâtres d’accusations, de lynchage public et d’excuses subséquents ne sont que ça, du théâtre. Entretemps, il existe de réels actes racistes, de réelles agressions sexuelles, de réels méfaits publics et comme ils sont ensevelis dans une marée de dénonciations, des vies de réelles victimes, des deux côtés de la clôture, sont brisées pour le plus grand bonheur du jugement facile, partial et déconnecté de la réalité, de la plèbe médias social et journalistique en recherche de sensations fortes et de contenus pour combler le vide d’une actualité en manque de sujets…

 

Comme chaque été mon téléphone sonne pour que je gère une portion de ces crises médias sociaux, je risque fortement d’être encore sollicitée dans les prochains mois. Si cela m’est possible, sans enfreindre la confidentialité de mes dossiers, je vous en reparlerai peut-être l’automne prochain. Entretemps, méfiez-vous des dénonciations publiques. Vous en serez peut-être la prochaine victime…

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