Le mémoire des #Janette à propos de la #Charte des valeurs présenté par Mme Janette Bertrand

C’est aujourd’hui à 15h00 que madame Janette Bertrand devait présenter le mémoire des Janette en commission parlementaire sur le projet de loi 60. Étant donné le déclenchement des élections, ce mémoire ne pourra être présenté. Mais grâce à la magie du web, vous pouvez entendre madame Bertrand, lire son mémoire ou le lire vous-même plus bas. Ce mémoire représente la position des Janette, qui est une position non partisane, mais résolument pro-charte des valeurs. Bonne lecture ou bonne écoute…

Mémoire présenté par le Mouvement des Janette

dans le cadre de la consultation générale

et des audiences publiques
tenues par la
Commission des institutions de l’Assemblée nationale du Québec

sur le projet de loi n° 60

Charte affirmant les valeurs de laïcité
et de neutralité religieuse de l’État
ainsi que d’égalité entre les femmes et les hommes
et encadrant les demandes d’accommodement.

18 décembre 2013, (PDF)

La naissance et le « soi-disant » scandale des Janette

(Crédit photo: Nathalie Mongeau)

Sont drôles parfois les journalistes à chercher de la merde où il n’y en a pas et à échafauder des théories du complot. Sont sexistes aussi des fois.

Tout ça pour répondre à ces attaques vicieuses envers madame Julie Snyder « qui aurait usé de son cash et de son mari pour faire du lobbying par en arrière pour favoriser le PQ ».

J’ai été personnellement invitée à me joindre aux Janette par l’instigatrice du mouvement, madame Marie-Anne Alepin via Facebook. Je lui ai fortement suggéré d’inviter la sexologue Jocelyne Robert, mais elle était déjà prise cette soirée-là. Ainsi, le groupe s’est formé autour de madame Alepin et chacune de ses invitées suggérait à leur tour d’autres femmes qui complèteraient bien le tableau. Julie Snyder étant sa grande amie, la marraine de l’un de ses enfants et, occasionnellement, une collaboratrice (madame Snyder avait aussi participé à l’évènement Le moulin à parole dont madame Alepin était aussi l’une des organisatrices) de même que l’une de ses nombreuses clientes. Madame Snyder, comme nous toutes, a aussi invité d’autres femmes, dont madame Janette Bertrand, Denise Robert et Édith Cochrane..

Madame Alepin voulait qu’on fasse la réunion dans le sous-sol d’une église près de chez elle et qu’on se fasse venir du St-Hubert BBQ. Ce qui aurait très bien fait l’affaire. Mais madame Snyder insista pour qu’on fasse plutôt ça au 357C et que personnellement elle ramasse la facture. Pour elle, s’était sa façon de contribuer. C’était d’ailleurs très drôle pour le personnel du 357C qui ont l’habitude des réunions d’hommes d’affaires. Le maître d’hôtel a avoué qu’il arrivait souvent qu’il reçoive des groupes d’hommes, mais que ce fût une première qu’ait lieu une rencontre strictement de femmes dans leur prestigieuse enceinte.

Lors de ce souper, que je n’oublierai jamais, les échanges étaient vifs, émotifs et très engagés. Il a été décidé d’un commun accord que madame Bertrand écrirait la lettre (elle s’est offerte puisqu’elle avait déjà envie d’en écrire une avant même la rencontre) qui rassemblerait ce qui était le point commun de nos échanges. Je suggérais que l’on se nomme « Les Janette » et cette idée rassembla l’adhésion générale immédiate, mais il mettait par le fait même, un poids énorme sur les épaules de madame Bertrand. Je m’excuse ici à madame Bertrand de lui avoir indirectement causé de très nombreux soucis avec ce choix d’épithète de notre groupe.

Pour la petite histoire, je mentionnais aussi lors de ce maintenant légendaire repas que mon impression était que « les femmes voilées » étaient malheureusement et non intentionnellement ciblées par ce débat, alors que toutes les religions, sauf très rares exceptions, sont contre les femmes. Point à la ligne.

J’ajouterais aussi que l’une des vingt Janette du début dû se retirer et rester dans l’ombre par crainte de représailles de sa communauté musulmane. Elle est fréquemment intimidée par des islamistes parce qu’elle refuse obstinément le voile, qu’elle est femme d’affaires et n’est pas un homme et qu’elle refuse que ses filles aussi soient voilées. C’est d’ailleurs LE motif principal de son immigration au Canada. Elle n’en pouvait plus de vivre la montée de l’islamisme et son rejet des femmes dans son pays d’origine. Ce n’est pas l’avenir qu’elle voulait pour ses filles. Elle dut donc être remplacée pour qu’on puisse garder le chiffre magique de vingt, et c’est madame Filliatreault qui vint la remplacer. Or, madame Filiatrault n’était pas de ce souper, mais était tout à fait d’accord avec la lettre de madame Bertrand.

Il est aussi bon de noter que n’ayant pas de budget et d’organisation pour nous chapeauter, nous n’avions pas de firmes de RP, de plan de comm et de moyens financiers pour appuyer notre démarche. Que de la bonne volonté, de la passion et un objectif commun prolaïcité et pro égalité homme/femme à faire valoir. Bien qu’il y ait eu des déclarations malheureuses et maladroites dont nous nous sommes excusées, notre message sur l’égalité homme femme a sublimé le débat et à fait prendre conscience à la population de l’importance de l’enjeu pour l’égalité des sexes.

Par la suite il fallait un site web, une page Facebook, un groupe et une organisation pour faire la marche. Nous avons toutes collectivement contribué en temps, en idée, en disponibilité médiatique, en expertise, en passion et oui en argent. Pratiquement toute la coordination médiatique a été faite par madame Alepin. La coordination et consultation web était de mon ressort. Madame Snyder étant aussi « qui elle est », entière passionnée et déterminée, a aussi contribué en support logistique. Certaines filles (dont Valérie Vennes, Isabelle Le Pain, Joëlle Morin et Stéphanie Blais) ont passé plus de 12 heures par jour sur le web en tant que modérateur sur la page Facebook, une autre s’occupait du contenu et lire tous les articles fait sur nous. Nous n’avons pas toutes l’aura d’une madame Bertrand, c’est pourquoi elle a contribué de sa propre image plus que chacune d’entre nous. Toutes n’ont pas non plus mon expertise stratégique web et marketing et c’est pourquoi, à ce chapitre, je peux humblement dire avoir contribué plus que toutes. Mais c’est là la dynamique d’un groupe. Chacun y va de son effort personnel pour le bien de l’ensemble. C’était un effort improvisé, pour le bien de notre société et offert gracieusement par des femmes, pour des femmes, avec ce que chacune pouvait mettre sur la table. Et ce n’est pas fini…

Alors lorsque je lis que c’est une initiative télécommandée par le PQ, que c’est pour faire plaisir à monsieur dont madame Snyder est la marionnette ou que c’est madame Snyder elle-même qui a monté tout le truc, je trouve ça très « capilotracté » (tiré par les cheveux), sexiste, tendancieux et dégueulasse. Ça devait être dit et c’est maintenant aussi écrit pour la postérité.

Merci à toutes les Janette d’avoir mis vos efforts et votre passion dans cette prise de position politique. Merci à Marie-Anne Alepin d’avoir été l’étincelle initiale et merci à tous ces gens qui s’impliquent positivement et avec conviction à faire avancer leurs idées, quelles qu’elles soient. Et aux autres qui n’y voient que machiavélisme, vos efforts seraient sans doute mieux investis à faire avancer positivement la société au lieu de chercher des bibittes là où il n’y en a pas…

P.S.:

J’avoue, qu’avant de l’avoir rencontrée, j’étais contaminée par ces perceptions négatives qu’on aime bien propager à propos de madame Snyder « la nounoune » de service. Lors de ce souper, elle m’a très favorablement impressionnée par sa verve, son audace et sa présence. Elle y dit entre autres une phrase que je n’oublierai jamais « Vous savez dans la vie on peut se battre pour avoir raison. Mais moi je me fous d’avoir raison. Ce que je veux, c’est avant tout de gagner. Une fois qu’on a gagné, on pourra toujours dire qu’on avait raison ».

MAJ

Ce billet est repris sur le HuffPost

AVIS Aux femmes du Québec. Les Janette

Il y a quelques semaines, madame Marie-Anne Alepin m’a demandé si je voulais me joindre à certaines autres femmes pour discuter de La charte des valeurs québécoises. J’ai accepté illico. Vous êtes d’ailleurs maintenant bienvenue à vous joindre à notre groupe sur Facebook https://www.facebook.com/groups/LesJanette/ De notre rencontre est sortie ce manifeste.

Aux femmes du Québec.

Toute ma vie, je me suis battue pour l’égalité entre les hommes et les femmes et j’ai toujours pensé que si nous voulions garder cette égalité il fallait être vigilantes. En ce moment le principe de l’égalité entre les sexes me semble compromis au nom de la liberté de religions. J’aimerais vous rappeler que les hommes ont de tout temps et encore de nos jours utilisé la religion dans le but de dominer les femmes, de les mettre à leur place, c’est-à dire en dessous d’eux. Devant la perspective d’un retour en arrière je sens le besoin de prendre la parole. Je suis donc d’accord qu’il y ait une charte des valeurs québécoises – souvent appelée à juste tire la charte de la laïcité – et que le gouvernement légifère. À ce propos, nous n’aurions jamais eu le droit de vote, nous serions encore sous la domination des hommes et du clergé si le gouvernement du temps n’avait pas légiféré. En ce temps-là, je me souviens, beaucoup d’hommes et même des femmes ne voulaient pas de cette loi et pourtant sans ce droit de vote, où serions-nous aujourd’hui ?

Janette Bertrand, née à Montréal, mère de 3 enfants, grand-mère de 8 petits-enfants, arrière-grand-mère de 3 petites filles et auteure dramatique

Abla Janette Farhoud, féministe depuis son premier retour au Liban en 1965, mère de deux enfants et écrivaine

Brigitte Janette Poupart, née à Montréal, mère de 2 filles, actrice, metteur en scène et réalisatrice

Chantal Janette Renaud, scénariste, belle-grand-mère de neuf enfants

Denise Janette Filiatrault, née à Montréal, mère de deux filles, grand-mère d’un garçon,

actrice, metteure en scène et réalisatrice

Denise Janette Robert, mère d’une fille, productrice

Djemila Janette Benhabib, née en Ukraine de père Algérien et de mère Chypriote-grecque, mère de Frida-Paloma, écrivaine

Édith Janette Cochrane, née à Amos, Abitibi, mère de 2 enfants, comédienne

Evelyne Janette Rompré, née à Québec, mère d’un enfant, comédienne

Isabelle Janette Le Pain, née à St-Jean-sur-Richelieu, M.sc. et enseignante en travail social, auteure

Joëlle Janette Morin, née à Montréal, actrice et activiste

Julie Janette Snyder, née à Greenfield Park, mère de 2 enfants, animatrice

Louise Janette Mailloux, née à Cabano, professeure de philosophie

Marie-Anne Janette Alepin, née à Verdun, d’origine syrienne, mère de 2 enfants, comédienne et productrice

Michelle Janette Blanc, née à Québec, grand-mère, consultante conférencière et auteure

Naïma Janette Lamghoupi, née à Rabbat, mère de 2 filles

Rakia Janette Fourati, née en Tunisie installée au Québec, mère deux garçons, membre de la ligue pour la défense de la laïcité et des libertés en Tunisie

Rivkah Janette Katz, born in Montreal Quebec to a Hassidic family, student

Stéphanie Janette Crête-Blais, née à Québec, comédienne

Valérie Janette Vennes, née à Québec, mère d’un enfant, travailleuse sociale

Ce manifeste est repris ce matin dans LaPresse, LeDevoir et le Journal de Montréal.

Ma propre opinion à propos de la charte a déjà été publié dans le Huffington Post et dans mon blogue
La Charte des valeurs ne va pas assez loin
Les femmes sont des putes et moi je suis le diable
Pourquoi tu portes un voile?

Les marques et organisations doivent-elles être neutres sur le Web et dans les médias?

Il y a de ça 6 ans, dans mon billet Politique éditoriale et tabous j’écrivais :

Lorsque j’étais au Collège Militaire Royal de St-Jean, lors de ma formation d’officier, nous avions des cours de bienséances visant à nous préparer aux « Mess Diner ». Ce sont en fait de grands diners de gala extrêmement protocolaires. L’une des choses qu’on nous apprenait et qu’il était proscrit de discuter de trois sujets lors de ces soupers, mais aussi lorsque nous étions dans le mess d’officier. Nous ne devions pas parler de RELIGION, POLITIQUE ou de SEXE. Étrangement, je suis restée avec ces tabous et je crois que dans une politique éditoriale médias sociaux d’entreprise, ce sont des tabous qu’il est certainement préférable d’observer.

À cette époque, je parlais tout de même de ma transition, mais je ne parlais pas vraiment de religion, politique et de sexe. Mais depuis, mon point de vue a passablement évolué. Les organisations tout comme les marques, sont des « personnes morales ». Or, les choix moraux qu’elles feront ou pas, seront un actif ou un boulet avec lequel elles devront composer. Nous avons tous en tête que Volkswagen et IBM ont collaboré avec les nazis. Par contre, la plupart des gens ont oublié que Coca-Cola, Hugo Boss, Ford ou plusieurs autres l’ont fait aussi. D’Ailleurs, les choix moraux des entreprises, comme ceux des individus, pourront avoir un impact à court, moyen ou long termes. Par ailleurs, la neutralité est sans doute plus sécurisante, mais elle n’aura jamais d’impact publicitaire ou sociétal et comme je le disais aussi en conclusion d’un récent billet:

Les places les plus chaudes en enfer sont réservées à ceux qui lors des grandes crises morales maintiennent leur neutralité.
de Dante

Ces derniers jours, trois articles traitent du sujet de la prise de position des marques et organisations face aux enjeux politiques, sociaux et moraux. Ils s’agit de What brands need to understand about controversial content, The radical future of branding et LA HAINE ET L’ARGENT. Nous avons aussi eu lors du dernier Superbowl, plusieurs entreprises qui ont pris position contre la directive de Donald Trump qui refuse l’accès des États-Unis aux ressortissants de sept pays. D’ailleurs, le procès contre cette directive est supporté publiquement par plusieurs des grandes entreprises technos.

Plus localement, nous avons eu de petits commerçants qui sont montés au front contre les travaux interminables sur les artères de Montréal, contre l’homophobie, contre l’islamophobie ou contre tout autre enjeu qui peut avoir un impact négatif sur leurs ventes, leurs ressources ou leurs valeurs. La neutralité a ses avantages, mais même la neutralité est une prise de position en temps de crise politique ou morale.

Comme il est mentionné dans l’article de LaPresse qui cite Chris Baillargeon

« Une question me turlupine depuis quelques jours », écrit la directrice de création chez Cossette, qui précise toutefois que le billet a été écrit à titre personnel. « Sommes-nous les bailleurs de fonds de la haine ? »

« Vous me direz, poursuit-elle : “Avons-nous vraiment le droit d’influencer les médias ? N’avons-nous pas, comme obligation, d’être impartiaux ?”

« Oui et non. Certes, nous ne sommes pas des éditorialistes et nous ne sommes pas garants de la qualité des médias dans lesquels nous réalisons nos placements. La presse doit être libre. Nous sommes, par contre, responsables de leur santé financière. »

Mais avant de prendre quelque décision éditoriale que ce soit, il est bon de garder en tête les trois recommandations de ThenextWeb

So how can you make controversy work for your brand? To get big results, your content needs to get people talking. Keep in mind, though, that adding a contentious angle also opens the door for people to question – and even criticize – your content, so here are some ways to minimize any risks.

Understand there are different forms of controversy and stick to what’s appropriate for your brand

(…)Realizing that are different forms of controversy is crucial when outlining an idea that will get your campaign noticed and not dragged through the mud. Different types of controversy include presenting something shocking and unexpected, igniting a debate, or taking a strong opinion – the latter being the most difficult to execute. Regardless of which option you choose, though, understand that your content should be tasteful and grounded in respect.

(…) Ensure credibility with a quality data source

Another thing any controversial campaign should be rooted in? Reliability. In order to limit any kind of backlash from publishers and their audiences, your content should rely on a credible and trustworthy data source.

(…)Connect your content back to your brand’s mission or services

(…)Shocking an audience simply to shock won’t deliver the results you’re looking for if the content doesn’t tie back to your brand and its core messages.

Quant à elle, Fastcodesign prédit que les marques se radicaliseront.

Conventional wisdom has it that brands shouldn’t talk politics. Why risk alienating potential customers? That was before Donald Trump.

Now that a sneering, orange man-child is sinking his tiny fingers into every aspect of American life, experts believe activism will become nearly as ubiquitous in the brand world as it is on college campuses. “As a reflection of the changing political tides, many brands will evolve from ‘mission-driven’ to ‘activist,’ encouraging consumers to go beyond simply subscribing to a set of core values and driving them to participate in actions to defend them,” says Geoff Cook, partner at the branding agency Base Design. “In choosing sides, brands will alienate certain consumers, yes, but will galvanize an impassioned constituency in the process.”

To Melanie McShane, head of strategy at Wolff Olins in New York, activism isn’t just about tapping into the zeitgeist; it’s a business imperative. “With the rise of political authoritarianism, brands will face fundamental choices,” she says. “About whether to take a stand on issues that offend them and their users, risking the wrath of politicians and their acolytes. Or stay quiet and seem complicit.”

Pour ma part, j’ai déjà pris parti. Ma ligne éditoriale fait une part importante au militantisme LGBT et plus spécifiquement trans. Je milite depuis des années pour un Plan numérique pour le Québec et le Canada et pour une infrastructure numérique décente à des prix raisonnables, j’ai milité avec les Janettes pour la laïcité et j’ai été résolument anti-Harper. J’ai donc déjà choisi mes camps et je l’ai fait (humblement) dans un esprit altruiste d’améliorer ma société et pour le bien être de mes concitoyens.

Et vous, resterez-vous sur les banquettes des spectateurs?

 

Les biais sur les médias sociaux, les médias et dans la vie

Dans ma vie de tous les jours, j’ai de très nombreux biais. Ces biais me viennent de mes expériences, de mes émotions et de ma compréhension du monde qui m’entoure. Il en va de même pour chaque personne, j’en suis convaincue. Cependant je suis consciente de mes biais. Je les regarde, je les analyse et je les décortique. Cette capacité à compartimenter mes perceptions et les jugements qui en découlent n’est cependant pas donnée à tous. L’esprit critique et d’analyse qui permet de voir les nuances de gris et les trois côtés de la médaille, se perd de plus en plus au profit de l‘instantanéité et de la prise de position binaire dans la société en général et sur les médias sociaux en particulier. Bon, j’expliquerai ici pour ceux qui n’ont pas encore perçu le troisième côté de la médaille et pour faire image, que le troisième côté de la médaille est l’épaisseur…

Les élections fédérales approchent et au retour des vacances, je prédis une vive polarisation des opinions sur les médias sociaux. J’ai moi-même déjà plusieurs fois affiché mon biais anti-Harper. Pour le reste, je garde une ligne éditoriale floue. Malgré cela, j’ai déjà voté pour Harper et je reconnais qu’il n’est pas que le démon militariste que certains s’amusent à le dépeindre. C’est d’ailleurs l’une des pratiques acceptées et répandues chez les blogueurs de la vieille garde que d’exprimer ouvertement ses biais et de souligner ses conflits d’intérêts.

Les biais sont aussi présents dans les médias traditionnels, les conflits d’intérêts aussi. Je vous donne un exemple d’une nouvelle internationale qui m’a sautée dans la face hier. Il s’agit de cette nouvelle « Le contrôle grandissant d’Internet par Moscou » dont on parlait hier à l’émission l’heure du monde à Radio-Canada. Cette nouvelle nous apparait tout de suite scandaleuse et avec raison. Pourtant, la même censure se fait ici, avec une férocité beaucoup moins grande, mais tout de même (je vous explique ici l’un de mes biais). Pour ceux qui ne lisent pas mon blogue assidument, ou qui ne pourront pas le lire pour cause de censure canadienne, je rappelle que mon blogue est censuré au Canada par mon propre gouvernement. Vous pouvez lire mon billet de 2008, Mon blogue censuré par le gouvernement fédéral.

Selon un courriel que je viens de recevoir d’un fonctionnaire fédéral, il semble que ce soit maintenant tout mon site qui est censuré pour les fonctionnaires. Quelle tristesse et en plus comme ça, on peut noyer le poisson…

Pourtant, cette nouvelle n’a été reprise par aucun média à l’époque, ou depuis. De plus, vous pourrez constater à la lecture de plusieurs billets que je mets en lecture complémentaire plus bas, que le Canada n’a vraiment pas une feuille de route irréprochable en matière de censure en ligne de ses propres concitoyens. On est certainement très loin de ce que peut faire la Chine ou la Russie, mais pour les nuances, on repassera.

Parlant de nuances, je lis une excellente chronique de Matthieu Bock-Côté ce matin « La prétendue intolérance des souverainistes québécois ». Il y fait une référence indirecte au mouvement des Janettes, dont j’ai fait partie.

Chaque fois que j’entends parler du «malheureux débat sur la Charte des valeurs», qui aurait réveillé la faction intolérante du mouvement indépendantiste, un débat qui devrait d’une manière ou d’une autre nous faire honte, j’ai quand même envie de rappeler que ce projet rejoignait une très nette majorité de Québécois. Faut-il comprendre que tous ceux qui ont répondu positivement à la Charte des valeurs étaient d’une manière ou d’une autre tentés par l’intolérance ou la xénophobie? Ou alors, qu’ils s’agissaient seulement de pantins manipulés par le vil gouvernement péquiste? Qu’est-ce qu’il y avait de malheureux dans ce débat? Fallait-il éviter de le mener parce que certains zozos en profitèrent pour dire quelques insanités? À ce compte-là, on pourrait bien aussi dire que le printemps 2012 était malheureux épisode de notre vie démocratique parce que certains anarchistes en profitèrent pour détourner à leur avantage le mouvement étudiant ou tout simplement parce que l’ASSÉ faisait preuve de radicalisme idéologique et que certains de ses dirigeants hésitaient même à dénoncer la violence ou le simple refus de nos institutions démocratiques.

Or, sur les médias sociaux et dans la presse traditionnelle, je me suis fait personnellement traîner dans la boue. J’étais une xénophobe, une raciste voire même une folle. J’en parlais d’ailleurs dans mon billet « Retour à la programmation régulière ».

Ces dernières semaines j’ai été très impliquée dans le mouvement les #Janette qui a fait grand bruit. J’ai dû gérer la crise média sociaux associée à certaines dérives accidentelles et la croissance exponentielle du groupe Facebook (qui est maintenant secret) de la page Facebook et d’être aussi impliqué dans la mise en ligne du site. Ce débat de « la charte des valeurs québécoises » a fait ressortir le meilleur et le pire de l’homme (le mot homme n’étant pas ici choisi innocemment).

J’ai aussi été (et suis toujours) victime de calomnies vicieuses et dégradantes, de menaces, d’intimidation et de trolls très agressifs et persistants. Une prise de parole politique est toujours un risque. Mais il semble que s’il s’adonne qu’on a aussi la particularité d’être différente de la norme, ce soit pire.

J’écrivais ce matin sur mon mur Facebook au copain Sébastien McQuade qui est maintenant candidat du Parti Libéral du Canada :

Alors que j’étais avec les Janettes je me suis fait traiter de tous les noms dont “xénophobe” alors que parmi les 20 Janettes il y avait 8 musulmanes et une hassidique. Ce fait n’est pratiquement pas sorti dans les médias. Et à ma grande surprise, après avoir passé une heure en commission parlementaire, les seuls médias à avoir rapporté équitablement mes propos étaient les médias anglos. Ce qu’on retenait de mon passage dans les médias francos était ma boutade à propos des ananas ou que j’étais Janettes parce que j’aurais moins peur des méchants islamistes en me promenant dans la rue. C’était pitoyable de lire ça

Et comme les élections s’en viennent, les esprits s’échaufferont encore sur les médias sociaux, les insultes pleuvront de nouveau et la presse traditionnelle risque encore de traiter de sujets complexes avec une lorgnette qui ne met pas en évidence ses propres biais et conflits d’intérêts…

Entretemps mes propres vacances approche et je referez mes forces pour affronter et analyser une fois de plus les méandres du n’importe quoi qui sera en évidence sur le web…

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Victime de cyberharcèlement, les impacts psychologiques (une autocatharsis)

Je ferai un acte éminemment politique

Mon mémoire personnel pour la Commission des institutions qui se penche sur la Charte des valeurs du Québec

#Charte Analyse des sentiments exprimés sur les médias sociaux à propos de la Charte des valeurs

Victime de cyberharcèlement, les impacts psychologiques (une autocatharsis)

Depuis ma transition d’homme à femmes et sa médiatisation inévitable, je suis victime de menaces de mort, de diffamation criminelle, de cyberharcèlement en ligne et de mépris hors ligne. Mon identité sexuelle différente et ma renommée sont la source de tous mes maux. J’ai plusieurs fois consultés pour apprendre à gérer les impacts de cette haine et je retournerai encore prochainement fouiller davantage les méandres de mon subconscient. D’ailleurs, le billet que je vous écris aujourd’hui participe aussi à mon propre rétablissement.

Plusieurs plaintes au criminel ont été déposées et déjà plusieurs suspects ont aussi été condamnés ou sont en voie de l’être. D’autres plaintes criminelles sont aussi toujours en processus d’enquête ou de judiciarisation.

Il y a un an, je rencontrais une psychologue anglophone qui ne me connaissait ni d’Ève ni d’Adam. C’était très “neutre” comme environnement thérapeutique. Après avoir fait le tour des techniques habituelles de gestion de la haine, je prenais congé d’elle. Nous avons évidemment approfondis les techniques de dénie, de relativisation, d’aveuglement volontaire et autres création de l’esprit pour nier l’évidence de la haine et du mépris quotidien en ligne et hors ligne. Lors d’une session particulière, j’ai pu enfin pleurer un bon coup. Elle m’apprit que la tristesse profonde étant trop pénible à vivre, j’avais développé le mécanisme de protection qu’est la colère. Ainsi, cette colère sortait n’importe comment et contre n’importe quoi à tout moment. C’est bien de comprendre, mais ça n’aide pas nécessairement à toucher à et évacuer cette profonde tristesse.

Plus récemment, je discutais avec une autre psychologue spécialisée dans la gestion de crise et le choc post-traumatique. Elle me dit qu’elle ne pouvait malheureusement pas m’aider puisque je suis continuellement en « état de choc », que je vis ces assauts sur une base régulière et qu’elle est spécialisée en choc post-traumatique, donc dans le « après l’événement ». Moi je suis toujours dedans et je risque fortement de l’être le reste de mes jours.

Je me souviens aussi d’une discussion avec mon premier psy, lors de ma transition. Je lui demandais s’il avait déjà eu une personnalité publique comme patient(e) qui devait faire une transition qui risquait d’être très médiatisée. Il me répondit qu’en 25 ans, ça ne lui était jamais arrivé et qu’il apprendrait avec moi. Or, un exemple très médiatisé d’une transsexuelle d’homme à femmes est celui de Mike Penner/ChristineDaniels qui se solda par un suicide. D’ailleurs, les transsexuelles se suicident dans une proportion alarmante et principalement à cause de harcèlement et de rejet. (dans une récente étude à USLA de janvier 2014 (PDF))

The prevalence of suicide attempts among respondents to the National Transgender Discrimination Survey (NTDS), conducted by the National Gay and Lesbian Task Force and National Center for Transgender Equality, is 41 percent, which vastly exceeds the 4.6 percent of the overall U.S. population who report a lifetime suicide attempt, and is also higher than the 10-20 percent of lesbian, gay and bisexual adults who report ever attempting suicide. Much remains to be learned about underlying factors and which groups within the diverse population of transgender and gender non-conforming people are most at risk.
(…)

Based on prior research and the findings of this report, we find that mental health factors and experiences of harassment, discrimination, violence and rejection may interact to produce a marked vulnerability to suicidal behavior in transgender and gender non-conforming individuals

Pas très rassurant disons et pourquoi je continue ma quête d’un mieux-être psychologique.

Les impacts directs et indirects du harcèlement

Je ne vous parlerai pas d’évènements en particulier puisque certains dossiers sont toujours en cour. Mais outre la colère latente dont je suis consciente et que je tente de contrôler, il y a aussi plusieurs autres impacts. J’ai ainsi perdu plusieurs journées de travail par angoisse ou découragement. J’en ai aussi perdu plusieurs justes à gérer ce mépris et ses incidences en ligne ou hors-ligne comme de devoir monter des dossiers criminels, rencontrer divers intervenants, faire du monitorage et des copies d’écrans, écrire des dépositions et être bouleversée par tout ça. J’ai aussi dû sécuriser par différents mécanismes de sécurités mes demeures physiques et mes propriétés Web. J’ai aussi dû gérer la peur d’être agressée par les lecteurs instables psychologiquement de harceleurs notoires qui ont de très grands lectorats. Je reçois même des menaces les « citant textuellement ». D’ailleurs récemment, pour la première fois de ma vie j’ai fait une crise de panique et j’ai sérieusement songé à m’armer pour me protéger. Lors de la marche des Janette, j’étais pour la première fois de ma vie, suivie par un garde du corps qui protégeait mes arrières. Je sais me défendre, mais je ne peux pas grand-chose contre quelqu’un qui m’attaquerait par derrière ou qui déciderait de me tirer. Ma grande angoisse. Me faire tirer par un jeune lecteur de l’un de mes harceleurs qui filmerait son acte et le diffuserait sur YouTube pour devenir célèbre. On a même menacé de me faire exploser à la cocotte minute (comme pour l’explosion lors du marathon de Boston).

Lors d’une récente conférence sur la cyberviolence en ligne, lorsque je parlais de mon cas personnel sur scène, je me suis observée blasphémer et traiter mes agresseurs de tous les noms. Je me suis excusée à l’auditoire, mais je sais avoir blessé certaines personnes. D’ailleurs, l’automne dernier, au plus fort de certains assauts en ligne, j’ai remarqué devenir plus masculine, ne plus me maquiller, cesser de prendre mes hormones et sacrer comme un chartrier. Je me suis aussi observée souhaiter mourir d’une crise de cœur.

Bref, j’ai vécu des moments extrêmement difficiles, sans parler de l’immense culpabilité de faire vivre ça par ricochet à la personne que j’aime le plus au monde, ma conjointe. Je ne parle pas non plus de ma très grande tristesse d’être toujours coupée de plusieurs membres de ma famille.

Mon salut

J’ai cependant la chance de vivre un amour extraordinaire de ma douce chérie et de ma fidèle chienne Charlotte. J’ai de très bons moments avec notre fils, sa conjointe et notre petit-fils. Je peux m’épanouir avec ma passion, le web, grâce à de nombreux clients que j’apprécie beaucoup. Mon chalet en bord de lac et ma propriété qui jouit de la présence de pins centenaires sont aussi d’un immense réconfort et me permettent de me retirer quelque peu de la civilisation et de me «grounder» pour refaire mes forces. J’ai aussi un appui public positif extrêmement touchant, des dizaines de milliers de lecteurs qui m’envoient régulièrement de l’amour et une reconnaissance professionnelle et personnelle qui me comble. D’ailleurs ce week-end je recevais le prix Christine Jorgensen pour mon support à la communauté trans de l’Association des Transsexuelles du Québec. J’ai donc un flot constant d’amour à ma portée. Mais l’esprit étant ainsi fait, malgré toute la sagesse populaire facile, le négatif que je reçois et qui statistiquement est somme toute minime, fait son mal et ses cicatrices.

J’investigue et débute les techniques de la pleine conscience et j’ai fait une demande pour un autre psy qui pourrait peut-être m’aider à gérer cette haine constante qui me fait si mal…

J’ai une tête de cochon, je suis une battante et une survivante. Je fais et ferai tout en mon possible pour terrasser tous ces revers et ces attaques vicieuses et je continuerai de m’observer lorsque je navigue en ces eaux troubles…

MAJ
Avant de changer de sexe je n’avais jamais eu peur de ma vie ou vécue d’angoisse (à ce que je sache consciemment). Depuis, j’apprends aussi à gérer ça…

D’ailleurs l’automne dernier, lors de l’épisode des Janette, les insultes étaient si intenses que j’ai partagé sur Twitter songer à m’acheter un 12 pour me protéger. Des inclusifs se sont servis de ça pour alerter la Sureté du Québec en sous-entendant que je voulais peut-être « tirer des minorités visibles ». Après enquête de la Sureté du Québec, ils ont vite compris que ça n’avait pas de sens et que comme tous les citoyens du Québec et vivants dans le bois, j’ai aussi droit d’aimer la chasse. J’ai d’ailleurs eu bien des cours de maniement d’armes et j’avais autrefois mon permis de chasse. Tout ça pour vous dire que oui des fois, j’ai encore peur et que j’angoisse pour un tas de trucs reliés directement à la perception négative de certaines petites personnes. J’apprends aussi à vivre avec ça…

2e MAJ

Une autre conséquence indirecte de la haine en ligne est l’hypervigilance en ligne et hors-ligne que je développe. Mon métier c’est déjà de monitorer le web (j’ai pas mal écrit là-dessus et fais des reportages et conférences sur le sujet). Ça a déjà aussi été d’observer attentivement mon environnement physique. J’ai été « bouncer » dix ans. Et l’une des conséquences de monitorer en ligne et d’observer ce qui si passe, est que ça nourrit aussi le sentiment de danger dans les mondes réel, en ligne et psychologique. Ça arrive n’importe quand et on ne sait pas toujours d’où. Du moins, à court terme. Le temps d’investiguer et de trouver. Ça absorbe et fatigue beaucoup en plus de gruger du temps sur une foule d’autres activités. Certaines fois même, ça arrive bousiller complètement un moment justement de repos avec mon amour. Criss, je me suis même déjà fait harceler le jour de Noël. Ça empêche de dormir aussi des fois. Et pas juste parce qu’un énergumène téléphone aux petites heures du matin aux cinq minutes. Parce que l’angoisse s’installe aussi des fois. Comme ce soir. Mais ma Charlotte vient vaillamment grogner après quelque chose d’invisible à l’extérieur de la porte d’entrée. Elle repousse sans doute les mauvais esprits et ça me fait sourire.

Mais bon, j’ai fait l’armée (et les tranchées d’exercice). Je vais les avoirs ces salauds et je garderai ce sourire qui est sur certains de mes avatars, avec mes belles dents toutes neuves

Bonne nuit, je vais me coucher. Charlotte est remontée au 2e. Il n’y a plus de danger. Pour ce soir, du moins.

Mon post-mortem médias sociaux et élection

Lors de la dernière élection fédérale, j’observais une corrélation entre les recherches web et l’activité sur les médias sociaux et le raz-de-marée NPD. J’imaginais (à tort) que cette corrélation serait la même pour l’élection provinciale d’hier. C’est ce que j’avançais dans mes billets :

Élection provinciale 2014, contrairement aux sondages, le web et les médias sociaux donnent le PQ gagnant

#QC2014 Le poids des partis et des mots-clés sur les médias sociaux, le PQ en avance.

Les partis politiques et les chefs de partis sur le Web durant la campagne provinciale 2014

J’avais au moins pris la précaution d’écrire

Prenez donc mes observations pour ce qu’elles sont, des observations. De toute manière, d’ici quelques jours, nous saurons si c’est moi et mes outils de monitorage internet qui semblent prédire et dire n’importe quoi ou si plutôt, ce sont les sondés ou les sondeurs qui fabulent…

Les sondages donnent présentement le PLQ gagnant, mais si l’histoire se répète, le Web donne plutôt le PQ gagnant (ne disions-nous pas que Google est le catalogue des intentions).

Par ailleurs, si l’histoire récente de monitorage des médias sociaux est un bon indicateur de la tendance du vote le jour de l’élection (comme ça a été le cas pour la dernière élection fédérale avec GoogleTrends), on peut déjà donner le PQ gagnant, contrairement à ce que nous dit les sondages.

Mes observations sur la variance entre le web, les sondages et le résultat de l’élection d’hier

Dans le cas des élections fédérales, comme provinciales, j’observe que ce sont plutôt les gens de « gauche » qui s’ »expriment et utilisent le plus le Web. D’ailleurs dans mon billet de 2011 Les sites de partis et les tendances de recherches sur le Web (pour les élections fédérales) j’observais :

Grâce à Alexa et à son outil de comparaison de sites, on apprend que c’est le site du NPD et du Parti vert du Canada qui semblent le plus intéressés les internautes.

Or pour l’élection d’hier, une recherche sur tous les médias sociaux avec l’expression Je vote (et pas du tout sur mes propres profils comme certains zigotos aiment le supposer) le tableau des résultats était :

J’observe donc que :

La gauche et les progressistes sont de toute évidence beaucoup plus présents et loquaces sur les médias sociaux

Comme suite au « printemps érable », les internautes « non-progressistes » ont certainement appris à être moins « visibles » afin de ne pas se faire « basher » par les progressistes sur les médias sociaux. J’en discutais dans mes billets :

Les médias sociaux sont-ils responsables d’un climat de haine sociale?

Crise étudiante, la gauche est plus active et intolérante sur les médias sociaux

La « minorité silencieuse » l’est très probablement aussi sur les médias sociaux.

Je continuerai donc de monitorer ce qui se dit sur le web et les médias sociaux en période électorale, mais je sais maintenant que la corrélation que j’avais observée lors de la dernière élection fédérale n’était très probablement que fortuite.

Les Janette

Je suis fière pour une fois dans ma vie d’avoir participé activement et publiquement à un mouvement politique. Je suis triste et très déçue que la Charte de la laïcité ait été instrumentalisée à des fins électoralistes plutôt que d’avoir été implantée et votée à l’aide d’un concensus de tous les partis, ce qui était très souhaitable et possible. Maintenant, j’ose espérer (voire rêver) que la laïcité et l’égalité homme femme demeureront au menu législatif et que les acquis de la Révolution tranquille ne s’effriteront pas avec la montée des intégrismes religieux, de toutes les religions.

Pour la suite

Hier j’ai partagé mes réflexions électorales sur les médias sociaux

#QC2014 Pauline Marois battue dans son comté. Qui la remplacera?

@jesuislfb @Gagne_Emilie @carlcharest La teneur des conversations a été analysé. Les libéraux jasent probablement beaucoup moins

#QC2014 Vous êtes digne madame Marois. Merci pour votre dévouement et bonne continuation à vous

#QC2014 Monsieur Couillard veut un gouvernement intègre compétent et transparent. Je vous prendrai au mot monsieur Couillard.

#QC2014 Merci @phcouillard de songer à une interprète des signes pour traduire votre discours

#QC2014 Ce matin il neige encore, on a un gouvernement libéral pour 4 ans, fortunately for me, I speak english…

Mon rêve?

Comme le parti libéral a toujours été plus « business » que le Parti Québécois, j’ose espérer QU’ENFIN ils se diguidineront pour le numérique. Même s’ils ont flushé Henri-François Gautrin avant l’élection, s’ils pouvaient sortir des boules à mites son 2e livre vert, ce sera déjà un très bon départ. Je leur suggère aussi de relire mes billets
Le plan nord, le plan nerd et LeWeb

De l’urgence d’un plan pour bénéficier positivement de l’économie numérique

Un réveil brutal : Pourquoi devrions-nous planifier le numérique ?

Rapport Gautrin, l’intégral, Gouverner ensemble

De mes archives, à propos du Web et des életions

Élection fédérale de 2011

Les sites de partis et les tendances de recherches sur le Web

Les discussions de blogues avant et après les débats des chefs et les meilleurs politiciens médias sociaux

Les thèmes de la blogosphère avant et après les débats des chefs

À propos d’autres élections

Twitter et médias sociaux dans un contexte politique

Baladodiffusion de l’analyse de l’élection provinciale sur l’Internet de la Colombie-Britannique

Je ferai un acte éminemment politique

Pour la première fois de ma vie, je ferai un acte éminemment politique et je prendrais la parole dans l’enceinte de l’Assemblée Nationale du Québec, dans le Salon rouge, dans le cadre de la commission parlementaire sur la loi 60, mieux connue sous le vocable de la « charte des valeurs ». Comme on dit, j’ai les « quételles » (pour les potes européens, je suis dans mes très petits souliers). J’ai l’habitude de faire des conférences devant des centaines, voire des milliers de personnes et je fais ça les doigts dans le nez. Mais là, je sors de ma zone de confort. Au lieu de discuter avec mon bagage d’expertise, je discuterai avec mes tripes et mes convictions pour ce que je considère être l’avenir du Québec … et de mon petit-fils.

Je suis certaine que ça va bien aller, que je m’en sortirai très bien, mais j’ai un trac fou. Mais des fois, il faut aller au bout de nos convictions et passer à l’acte, au lieu de simplement jacasser sur les médias sociaux. Je l’ai déjà fait (en quelque sorte) en groupe, avec le mouvement des Janette. J’ai été à même par la suite d’observer l’impact majeur de cette contribution sur l’opinion publique lors d’une analyse de sentiment sur les médias sociaux à propos de la Charte, à laquelle j’ai participé et qui était pilotée par SAS Canada et Inbox. J’étais stupéfaite d’observer cet impact. Je sais désormais que l’action politique non-partisane et émanant de la société civile peut changer le cours des choses. Ça me donne du courage pour maintenant aller au front, seule, avec mon cran et mes convictions. Si ma participation mercredi peut infléchir un tant soit peu l’opinion des parlementaires et/ou du cours des événements, j’en serai réellement ravie.

Voici le mémoire que je présenterai, puis que je défendrai face devant les parlementaires.

Mon mémoire personnel pour la Commission des institutions qui se penche sur la Charte des valeurs du Québec

Voici le préambule de mon mémoire personnel, qui sera présenté à la Commission des institutions de l’Assemblée nationale du Québec.

Préambule

Mon dada personnel est le numérique et j’aurais grandement préféré discuter avec vous d’un plan numérique pour le Québec. Malheureusement, très malheureusement même, un tel plan n’est pas encore à votre agenda. Par contre, le sujet CAPITAL de la laïcité des institutions et de la société québécoise y est. Pour la première fois de ma vie, j’ai pris la parole publiquement et politiquement pour soutenir cette initiative. J’ai ainsi fait partie des 20 Janette, été cosignataire de la lettre LGBT Libre opinion – La laïcité, une garantie d’égalité pour les minorités sexuelles dans LeDevoir et cosignataire du Rassemblement pour la laïcité. Vous comprendrez donc que le sujet me tient énormément à cœur. Je vous présente ici, le cheminement de ma pensée à propos de La Charte. Mon cheminement est non-partisan et je n’ai payé qu’une carte de membre d’un seul parti politique, le parti Libéral du Québec, il y a plusieurs années, en support moral pour l’excellent livre vert Vers un Québec Branché en 2004, du député Henri-François Gautrin. Rapport qui a malheureusement été rapidement tabletté…

Mémoire personnel de madame Michelle Blanc M.Sc. (PDF)

MAJ
Voici les hyperliens qui ne sont pas cliquables dans le document PDF

Libre opinion – La laïcité, une garantie d’égalité pour les minorités sexuelles

Rassemblement pour la laïcité

Vers un Québec Branché

homosexualité et religion

transsexuelle est assassinée à chaque 3 jours sur la planète et que pour la majorité des cas, ce sont des « motifs religieux » qui incitent à ces violences

qu’un gamin hassidique n’apprenne plus que la Thora à partir de 12 ans

L’été dernier, Rayane Benatti, une jeune joueuse de neuf ans de Gatineau, est restée sur le banc durant les matchs, parce que la Fédération québécoise du soccer n’acceptait pas son voile. Radio-Canada

Des certificats de virginité ? Des mini-Miss ? Des fillettes voilées ?

Le voile dans les garderies

rapport du Conseil Canadien des femmes musulmanes La violence à l’égard des femmes 2013

LA PROTECTION DE LA JEUNESSE VUE PAR DES PARENTS RÉFUGIÉS La famille au coeur de la protection de la jeunesse

AQESSS soient contre la Charte

Accommodements raisonnables : la nécessité d’aller au-delà des perceptions

selon L’ONU

Haut-Commissariat des Nations-Unis aux droits de l’homme

l’entrevue de Me André Sirois qui répliquait à Charles Taylor à propos de La Charte des valeurs québécoises à l’émission de Dutrizac au 98,5FM.

Serment d’Hippocrate

#Charte Analyse des sentiments exprimés sur les médias sociaux à propos de la Charte des valeurs

Mise en contexte :

Comme vous le savez déjà, je me suis exprimée pour La charte des valeurs québécoises et je faisais partie des 20 Janette qui ont signé la lettre de Madame Janette Bertrand, qui elle-même a généré un mouvement massif d’appui populaire.

Mais cela étant dit, ça ne m’empêche pas d’être « neutre » et « objective » lorsque vient le temps d’analyser ce qui s’est dit sur les médias sociaux. Par ailleurs, l’analyse que je vous partage plus bas a été réalisée par deux collaborateurs d’importance, qui n’ont aucun enjeu personnel ou corporatif avec les discussions autour de la Charte. Il s’agit de SAS Canada (client de longue date et SAS est le pionnier de l’analyse de données et de l’analyse prédictive) et de Inbox, entreprise française spécialiste de la connaissance clients et usagers et du big data également implantée au Canada et ayant développé un complexe algorithme sémantique francophone permettant de faire de l’analyse de sentiment en français (ce qui est très rare parce que la majorité des outils disponibles sont anglophones et n’ont pas la capacité d’analyse de sentiments et du prédictif).

SAS Canada et Inbox ont l’habitude de travailler entre-autres avec des grosses boîtes financières, d’assurances ou de commerce de détail, de médias internationaux et du secteur public. Ce sont eux entre autres qui font de la détection de fraude par l’analyse de très grands volumes de contenus (Big Data) pour les cartes de crédit ou les assurances. Grâce à sa technologie, Inbox a été la première source à identifier la fin de la récession en France, deux semaines avant tout le monde. Tout ça pour vous dire que lors d’une discussion avec SAS et Inbox sur la difficulté d’expliquer l’importance du « big data » à des clients potentiels (parce que ce n’est pas sexy) je leur propose d’utiliser leur technologie pour un sujet chaud de l’heure (comme la charte des valeurs québécoises). Ainsi, les gestionnaires pourront facilement comprendre en extrapolant, comment eux-mêmes pourraient bénéficier de la compréhension de ce qui se dit sur les médias sociaux, pour leur propre organisation. Voici donc le rapport d’analyse de SAS Canada/Inbox sur les discussions sur les médias sociaux à propos de la charte des valeurs.

Pour comprendre les graphiques

Voici une analyse de sentiment “Big Data” de différents thèmes discuté sur les médias sociaux (Facebook, Twitter, blogue) à propos de la Charte des valeurs québécoises. Remarquez en abscisse “LE VOLUME DES MESSAGES” et en ordonnée “L’INDICE DE POSITIVITÉ DU MESSAGE” qui est aussi appelé “analyse de sentiment. Ceci est une version préliminaire de l’analyse, qui est toujours en cour. Étant donné que le projet de loi du PQ risque d’être déposé dans les prochains jours, un grand volume de commentaires continuera d’alimenter les discussions médias sociales. Pour comprendre comment se fait l’analyse de sentiment, je vous dirai qu’avec l’algorithme d’Inbox un terme comme « crise » contiendra 1000 paramètres différents afin de déterminer le contexte de ce mot spécifique et de savoir si on parle par exemple « d’une crise économique » ou si plutôt « il a pété une crise ». Leur analyse de sentiment est donc fiable à 85% et la marge d’erreur est la même pour tous. Aussi, si par exemple un twitt parle de Dalila Awada et qu’il contient un hyperlien vidéo, comme l’hyperlien et le vidéo ne seront pas analysés, ce ne sera que le contenu de la mise en contexte précédant l’hyperlien qui sera pris en compte.

Le corpus

Les sources suivantes ont été analysées:
• Twitter
• Facebook
• Forum Yahoo
• JM : Journal du Montréal avec 3 sous-forums:
http://blogues.journaldemontreal.com/politique/,
http://blogues.journaldemontreal.com/droitdecite/,
http://www.journaldemontreal.com/auteur/richard-martineau )
• LP : LaPresse avec 3 sous-forums :
http://blogues.lapresse.ca/boisvert,
http://blogues.lapresse.ca/edito,
http://blogues.lapresse.ca/avenirmtl )

Mon analyse

J’attire votre attention sur les diapositives 3, 4 et 5. Vous remarquez qu’elles sont des portraits des discussions médias sociaux des 14, 21 et 31 novembre octobre. Vous remarquerez sans doute aussi qu’au 14 octobre, la majorité des mots clés, personnalités et organisations associés au débat de la charte sont perçus très négativement. Par contre, après le 21 octobre, ces mêmes termes (en plus de celui de # Janette qui commence à apparaitre), font passer plusieurs mots du côté positif. Vous remarquerez aussi qu’étrangement, Charles Taylor est vu plus négativement qu’Adil Charkaoui, mais que son collègue Gérard Bouchard jouit d’une négativité beaucoup moins grande. Vous observerez sans doute aussi que le Conseil du Statut de la femme est l’entité la plus méprisée et que la CQCI est l’organisation qui récolte la plus positive des mentions sur les médias sociaux, mais vous observerez que le volume des messages qui y est associé est somme toute insignifiant comparativement aux Janette par exemple. Observez aussi que Les Anti-Charte et les pro-charte sont tous deux du côté négatif des discussions, que le volume des discussions est somme toute équivalent, mais que les pro-charte sont beaucoup moins détestées que les anti-charte. Finalement, les inclusives ont 10 fois moins de mentions que les Janette, et elles sont à peine perçues plus positivement que les Janette et elles sont toutes deux du côté positif des discussions. Je pourrais continuer de vous faire mes observations, mais vous comprenez sans doute maintenant le principe et je ferai cette discussion de vive voix la semaine prochaine lors d’une conférence au Salon BI. Donc bonne lecture et bonne analyse ☺

 

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Ce billet a été repris intégralement par le HuffingtonPost