Ma discussion à propos de la loi C-18 et des médias sur le podcast La French Connection


La French Connection se décrit comme suit :
Podcast international sur la sécurité et le hacking. Nouvelles et opinions du Québec et de l’Europe!

Il est animé par Patrick Mathieu et Jacques Sauvé. D’ailleurs voici la présentation que Jacques Sauvé en fait sur Twitter:

Bon…si vous ne savez pas trop quoi faire en fin d’semaine, vous pouvez écouter cet épisode spécial de La French Connection !

J’avais mis une vidéo ici au mois d’août demandant de l’aide à comprendre la Loi C-18 des Libéraux, le blocage des nouvelles sur Meta, etc. Je n’y comprends rien !

Je voulais en discuter avec quelqu’un qui pourrait nous éclairer sur les enjeux, donc Pat et moi avons invité
@MichelleBlanc
!! Vraiment cool qu’elle ait accepté de faire ça avec nous.

Bonne écoute !

Pour écouter c’est ici : https://securite.fm/special/2023/11/30/episode-0x233.html#7a667d3e

Threads, le soi-disant Twitter Killer est-il là pour rester?

Twitter Rivals
(Source: Visualcapitalist.com https://www.visualcapitalist.com/meet-the-competing-apps-battling-for-twitters-market-share/)

Après le Metaverse de Meta qui devait bouleverser le monde, Meta, la maison mère de Facebook et d’Instagram sort le nouveau lapin de son chapeau, Threads. En fait, il s’agit d’une autre application de microblogage somme toute, identique à Twitter. Elle y est si semblable que l’avocat de Musk a envoyé une mise en demeure à Zuckerberg, l’accusant d’enfreindre la propriété intellectuelle. Rappelons au passage que Facebook a été fondée sur le vol de données photographique à Harvard lors du lancement de son ancêtre Facemash. Rappelons aussi les très nombreux scandales qui ont jonché son histoire. (Dans TheGuardian)

Indeed, Facebook was born, lives and thrives in scandal. There were scandals before this hearing, such as violations of privacy that led to a Federal Trade Commission consent decree in 2012. There were scandals after this hearing, such as Facebook being exposed as facilitating a genocide in Myanmar. In 2019, the US government fined Facebook $5bn for violating its commitment to the government to stop deceiving its users over their ability to control the privacy of their personal information. In 2020, the House antitrust subcommittee revealed documents showing Mark Zuckerberg as explicitly predatory in his business methods, which were supplemented by the Federal Trade Commission complaint filed earlier this year. And yet, we see almost no action of consequence.

Vous pouvez d’ailleurs aussi lire chez BusinessInsider, The 16 biggest scandals Mark Zuckerberg faced over the last decade as he became one of the world’s most powerful people.

Le dernier scandale en liste étant celui de la menace de retirer les médias canadiens de Facebook (et éventuellement d’Instagram et de Threads) lorsque la loi C-18 entrera en fonction.

Mais pour revenir à Threads, il est effarant de constater l’engouement des médias pour ce nouvel arrivé et la joie à peine cachée, qu’il fasse disparaître Twitter. C’est que Twitter serait devenu un repère de complotistes, d’extrême droite, de républicains et d’adorateurs de Donald Trump et dirigé par l’égocentrique Elon Musk qui n’a vraiment pas bonne presse. On dit aussi qu’il ne connaîtrait rien à la technologie et qu’il aurait pratiquement tué Twitter. Il a pourtant développé la société logicielle Zip2, la banque en ligne X.com qui est devenue Paypall. Il a cofondé et co-présidé les débuts d’Open AI en plus de fonder et diriger SpaceX, Starlink, Boring Company, Neuralink et Tesla qui est doté du « logiciel » de conduite autonome le plus développé, au moment d’écrire ces lignes. Mais selon certains, il ne connaîtrait rien à la technologie et serait un très mauvais dirigeant pour Twitter.

C’est donc très ironique de lire les louanges de Threads dans ces mêmes médias qui pleurent le détournement de publicité des médias vers Facebook. Mais il semble que la haine de Musk soit plus forte que le bon sens stratégique. Je rappellerai aussi que c’est ce même engouement médiatique, publicitaire gratuit et corporatif qui a mis au monde Facebook. Tous ont durant des années dit à répétition et gratuitement « venez-nous voir sur notre page Facebook ». Et une fois que Facebook est devenue le béhémoth qu’il est, il a remercié les organisations et les publicitaires qui lui ont fait cette pub planétaire gratuite, en faisant pratiquement disparaître les pages de médias et d’entreprises dans l’accueil des usagers. Le fameux ‘facebook Zero » décrié par l’agence Ogilvy.

A niveau fonctionnel et contrairement à Twitter, nous ne pouvons utiliser et suivre les usagers strictement sur mobile. La version bureau étant dépourvue de pratiquement toutes fonctionnalités, lorsqu’elle est disponible. Au moment d’écrire ces lignes, elle est pratiquement toujours en erreur 429.

erreur 429

Le code de statut de réponse HTTP 429 Too Many Requests indique que l’utilisateur a envoyé trop de requêtes en un temps donné. Un en-tête Retry-After (en-US) peut être inclus dans cette réponse afin d’indiquer le temps à attendre pour effectuer une nouvelle requête.

Par ailleurs, comme le note le pote Charles Nouÿrit en commentaire à un statut de l’autre ami Claude Malaison lors d’une conversation que nous y avions:

Charles Nouÿrit
un fiasco annoncé

Claude Malaison
Charles Nouÿrit Par?

Charles Nouÿrit
Quelle est la valeur ajoutée à Twitter ?

Michelle Blanc
Charles Nouÿrit Meta’s Threads Is Currently A Dystopian Utopia Because Of Its Algorithmic Feed https://www.forbes.com/sites/paultassi/2023/07/10/threads-is-currently-a-dystopian-utopia-because-of-its-algorithmic-feed/ #Analyweb

Charles Nouÿrit
Michelle Blanc c’est exactement ce que je pense, facile d’avoir 100m d’utilisateurs quand tu pars d’une base de 2,35 milliards d’Instagrameurs mais l’ADN et les algos de threads en font un fiasco en devenir

Michelle Blanc
Charles Nouÿrit mon avis aussi. D’ailleurs je disais: Sur Instagram, les gens ne sont pas là pour jaser mais pour voir et se faire voir. De mettre un peu de Facebook version Twitter dans Threads n’en fera pas un Twitter. Les chiffres d’abonnement sont imposants mais j’ai hâte de voir l’engagement disons…

Vous noterez aussi que le fait que la version bureau de Threads, de même que son manque de fonctionnalités nous forçant à utiliser l’interface mobile, permet en outre à Meta de faire le plein d’infos confidentielles. Et ils sont si gourmands d’infos personnelles et confidentielles, qu’ils ont refusé de s’installer dans les pays de l’Union européenne parce que de toute évidence, ils sont loin de respecter la RGPD. On trouvait déjà Tiktok gourmand, mais là, je crois bien que Threads, dépasse toutes les bornes…

données personnelles Threads

Vous pouvez aussi écouter l’entrevue « à chaud » que j’ai donné à CHOI RadioX lors de la sortie de Threads.

Entrevue Threads à CHOI

Le point de rupture écologique et le développement effréné de nos économies me poussent à rêver d’un futur différent

C’est le pote Jean-François Renaud qui sur linkedIn m’a fait découvrir l’ahurissante vidéo TikTok Métaux, minéraux, mine verte.. 10 minutes avec Aurore Stéphant.

@felonyaffetmez Métaux, minéraux, mine verte.. 10 minutes avec Aurore Stéphant à #onestlapourvous ♬ son original – foktukpt 💤

Je l’ai partagé à mon tour avec la mention :

Inévitablement, nous devrons éventuellement retourner aux “métiers traditionnels”, nous tourner vers l’agriculture et l’élevage de proximité et vers les énergies passives. Ça fait un bout que j’y songe. Mon choix d’habiter en forêt y est pour quelque chose et bien que je sois dans le numérique, je découvre que d’être proche de la terre, de l’eau et de la forêt est une forme de compensation physique, mentale et écologique et même sociale de cette perte sensorielle qu’induit le numérique. Comme vous le savez peut-être , ça fait au moins 10 ans que je parle de télétravail et avant la pandémie, j’étais une rêveuse déconnectée. Maintenant, cette “utopie” est devenue réalité. Je devrais sans doute écrire un billet sur le sujet…

Je suis une rêveuse et dans plusieurs billets, j’ai partagé ma vision d’un avenir plus prometteur. D’abord dans mon billet (de 2012) Montréal, dans 50 ans. Lettre à mon petit-fils.

J’y disais entre autre :

La connaissance se transmettra, grâce aux réseaux sociaux, d’une manière fulgurante. Beaucoup des emplois que nous connaissons aujourd’hui auront été modifiés. Au lieu d’un docteur, d’un professeur ou d’un journaliste, nous parlerons plutôt d’un facilitateur d’apprentissage, d’un sage médical et d’un analyste de l’information factuelle. Cette connaissance ubiquitaire aura toujours besoin de guides spécialisés qui servent à la valider, la mettre en contexte, la repartager et l’expliciter. Nous aurons toujours besoin de chirurgiens qui se « mettent les mains » dans nos blessures, mais ils ne seront désormais plus guidé que par leur mémoire. Nous aurons des conseillers pédagogiques, mais ils serviront davantage de support aux facilitateurs d’apprentissage qui auront de plus en plus de classes virtuelles. À cause du coût croissant de l’énergie, il sera maintenant plus pratique de travailler et d’apprendre de chez soi. Il y aura toujours des lieux utilisés pour des rencontres de travail et de partages occasionnels, mais la vocation des grands édifices à bureau, des écoles, des Bibliothèques et des hôpitaux, risque de grandement changer. Une portion importante d’un édifice comme la Place Ville-Marie, ne sera plus à vocation d’affaires. Ce sera l’une des tours d’habitation haut de gamme et historique de Montréal, les plus en vue. Quelques étages seulement serviront de lieu de rencontre d’affaires, de salles de meeting et d’étage de partage holographique virtuels. Déjà en 2012 nous pouvons nous rencontrer virtuellement dans des univers 3D, mais en 2062, ces Univers et les gens qui la composent se retrouveront sur un plancher avec seulement quelques personnes physiques, pour interagir avec eux. Cette science-fiction nous la connaissons déjà dans certains de nos programmes de télévision. Nous avions une idée de ce type de salle dans une émission populaire de notre époque, Star Trek.

Comme les gens ne se déplacent presque plus, nous n’avons plus besoin de cette quantité phénoménale de routes qui font le quadrillage de Montréal. Plusieurs de ces rues sont maintenant des jardins et des parcs, qui permettent à la faune et à la flore locale de transiter d’un point à l’autre de l’île. On observe aussi certains enclos spécifiques, servant à garder le bétail pour la consommation humaine et tous les toits des édifices sont maintenant des jardins permettant une quasi-autosuffisance alimentaire. Il y a d’ailleurs beaucoup moins de monde à Montréal. Plusieurs sont partis peupler le nord du Québec, attiré par la météo plus clémente et la prospérité liée à l’eau et aux autres ressources naturelles qui y sont abondantes.

Dans mon autre billet (de 2017) Projet de société pour le Québec ? Vers une révolution éconumérique tranquille…

Je présentais :

(…)
Nationalisation de l’eau

Nous avons une ressource naturelle qui vaut maintenant plus cher au litre que l’essence raffinée. Pourtant, nous ne faisons pratiquement rien de l’eau que les multinationales viennent pomper ici et revendent à fort prix partout dans le monde. En outre, nous gaspillons et polluons allègrement cette ressource renouvelable dont nous pourrions tirer collectivement profit.

Si le Québec exportait 10% de ses 1000 milliards de m3 d’eau douce renouvelable par an à un prix égal au coût actuel de dessalement de l’eau de mer, soit 0,65 $/m3, et si le gouvernement percevait 10% de cette somme en redevances, cela générerait des revenus de 6,5 milliards $ par an pour le gouvernement, soit 5 fois plus que le dividende versé par Hydro-Québec.
tiré de Le Québec et sa vision économique du 19e siècle

(…)Nationalisation des infrastructures numériques et cellulaires
Comme ça a été le cas pour l’électricité, les infrastructures numériques deviennent des outils de développements économiques majeurs. Ces infrastructures sont désuètes à la grandeur du Québec. Plusieurs études démontrent que la croissance de la pénétration de la fibre optique sur un territoire augmente significativement le produit intérieur brut de ce même territoire. Ces infrastructures se paieraient elles-mêmes et deviendraient un outil d’attraction des capitaux étrangers et de croissance de la main-d’œuvre.

most studies conclude that broadband penetration has an impact on GDP growth. However, one observes that such a contribution appears to vary widely, from 0.25 to 1.38 per cent for every increase in 10 per cent of penetration

(…)
Exploitation du travail à domicile
Avec des réseaux hautes-vitesses à la grandeur du territoire habité, nous n’aurions plus besoin d’autant de tours de bureaux et de l’énergie et capitaux pour les chauffer et les entretenir. En outre, la congestion routière diminuerait sensiblement. Nous pourrions commencer à songer aux campagnes intelligentes plutôt que strictement aux villes intelligentes. La délocalisation du travail est une réalité planétaire. Plus vite nous nous y adapterons, meilleur sera les chances de notre force de travail. Avec différents programmes et crédits d’impôt, nous pourrions complètement modifier nos pratiques en ce sens.

Production et développement des produits garantis à vie et à énergies vertes

Le temps de l’hyperconsommation et des produits à obsolescence programmée tire à sa fin. Plusieurs pays émergents se sont positionnés dans la fabrication de tels produits avec une main d’œuvre à bas coûts. Pourquoi ne pas nous positionner comme étant LA société qui valorise les produits garantis à vie et ou avec des composantes biodégradables et réutilisables ? Ce serait un nouveau marché hautement lucratif.

Valorisation de l’agriculture urbaine, autonome, de proximité et des serres biologiques communautaires
L’objectif est de viser l’autonomie alimentaire 4 saisons dans toutes les régions du Québec.

Afin de viser à une autonomie alimentaire, nous devons être capables de nous nourrir convenablement et de continuer à nous approvisionner d’aliments frais même en plein hiver. Nos aïeuls colons avaient cette compréhension et nous pourrions retourner à ces sources de l’autosuffisance alimentaire grâce aux technologies et au partage des connaissances agricoles en terre libre et en serre avec l’ensemble de la population. Instauration de cours de jardinage dès le primaire et d’élevage et d’écologie au secondaire et transformation des plates-bandes urbaines, de portions des cours d’école et des terrains gouvernementaux en jardins communautaires et ouverts à tous. Création de crédits d’impôt pour la construction de serres bio.

Développement écoresponsable des ressources naturelles et du grand-nord

Nous avons un territoire immense qui regorge de ressources naturelles. Or ces ressources appartiennent à tous les Québécois et aux diverses nations autochtones qui peuplent notre territoire. Le développement des ressources naturelles n’est pas une course contre la montre. Que nous les exploitions ou pas, ces ressources prennent et prendront de la valeur étant donné les capacités limitées de notre planète. Alors, aussi bien analyser soigneusement les opportunités de développements des ressources naturelles et le faire en codéveloppement gouvernemental.

Aussi, pourquoi ne pas donner des « terres de la couronne » aux colons du XXIe siècle qui voudraient partir coloniser notre territoire en haut du 48e parallèle ? Ce développement devrait se faire sans créer d’autoroutes pour s’y rendre (sauf des routes de terre battue et l’utilisation de motoneiges en hiver) et valoriser les véhicules de types 4X4, Quad, chenillette, hydravion et hélicoptère. On pourrait développer un système de trains pour le déplacement des personnes, de la machinerie et des marchandises. On réduira ainsi les coûts associés au développement d’infrastructures routières, tout en préservant le plus possible l’environnement boréal. On y pratiquera et développera les services de santé à distance et approvisionnera numériquement les nouveaux villages grâce aux réseaux micro-ondes.

Santé

Planification, financement et implantation de services de santé ambulatoire, de la médecine à distance, des soins psychologique et services sociaux à distance et des chirurgies automatisées et à distance. Valorisation des services spécialisés dématérialisés tels que radiographie à distance et autres services diagnostiques spécialisés, délocalisés et numérisés. Planification et instauration des services des super-infirmières.

Instauration et financement des aidants naturels. Jumelage et expérimentation des modèles d’intégration des garderies et des centres de personnes âgés.

À ces observations passées, j’ajoute qu’étant donné l’omniprésence du numérique dans nos vies et cette omniprésence qui ira en s’accroissant, il sera de plus en plus important de se « brancher » à la vie réelle, de toucher la terre, de sentir la nature, d’observer la flore et de cultiver soi-même. D’ailleurs l’un des nouveaux concept d’urbanisme américain valorise le « farm-base ne Neighborhoods » aussi dénommé « agrohood ». Dans son article Meet The Farm-Based Neighborhoods Changing The Face Of Master-Planned Communities, Forbes présente:

(…)According to the Urban Land Institute, “Agrihoods offer proven financial, health, and environmental benefits—to the stakeholders involved in their implementation, to surrounding communities and to the planet.”
(…)“It provides a lifestyle that seems to have been left behind in bygone times,” Helman said. “The homes have front porches, you know your neighbors here, and there are children always playing in the fresh outdoors. This community brings hometown values, fresh-grown vegetables and neighbors knowing neighbors back to us.”
(…)As ULI explains, “By building agrihoods, real estate decision-makers—including developers, investors, owners and property managers—can leverage a focus on food production in development to create value, promote equitable economic development, enhance environmental sustainability and improve public health.”

L’un des exemples mentionnés dans l’article est Willosfordconservancy, que je vous invite à consulter. Imaginez donc que de plus en plus de terres agricoles en région, sont convoitées afin de répondre à la croissance régionale et à l’exode des villes à cause notamment de la covid. Si les urbanistes et le gouvernement réalisaient que de tels concepts permettraient de créer des communautés pratiquement autosuffisantes, le développement régional se ferait avec une vision plus écologique. D’ailleurs, le golf étant en déclin et la question fondamentale que se posent plusieurs municipalités, dont Montréal, à savoir « comment transformer ces terrains ». Cette vision d’agrihoods pourrait être une avenue à considérer.

Une autre observation que je fais depuis que j’habite « en région » est que les pressions de la mode, s’y fait moins sentir. Il y est moins important « d’être à la dernière mode » et mes habitudes de consommation vestimentaire y sont donc moins élevées. J’achète donc des vêtements qui sont plus utilitaires, de longue durée et adaptée au climat et à l’environnement. À titre d’exemple, depuis 5 ans j’ai deux paires de bottes en fourrure animale et elles me seront certainement encore très utiles un autre 10 ans.

J’achète ma viande directement chez des éleveurs locaux et durant la saison chaude, j’achète chez des marchands de fruits et légumes qui s’approvisionnent chez des fermiers locaux.

Je suis très certainement loin d’être la personne la plus écologique. Par contre, je fais plusieurs petits gestes qui , bien qu’ils ne soient pas « idéologiques », participent activement à ce but ultime qui devrait être de consommer et de vivre plus en harmonie avec la planète. De plus, je partage ici et je partagerai encore, plusieurs idées qui pourraient nous permettre d’être éventuellement plus vert, dans la pratique à tous le moins…

La censure des big tech, changement de paradigme et implications. Une discussion avec Me Vincent Gautrais

Il y a maintenant deux semaines, Twitter a décidé de bannir unilatéralement Trump de sa plate-forme. Facebook et plusieurs autres outils sociaux ont suivi. Les jours suivants, 70 000 comptes de sympathisants de Trumps ont aussi été bannis de Twitter. Ils se sont alors réfugiés sur la plate-forme Parler. Cette plate-forme était hébergée chez AWS, Amazon Web Services. Les applications étaient disponibles sur Androïd de Google et le AppStore d’Apple. Elle a rapidement aussi été déplatformée de toutes les plateformes.

Quelques jours après son coup d’éclat, Jack Dorsey, le CEO de Twitter reconnaissait que sa décision créait un dangereux précédent. Selon la CBC :

Dorsey acknowledged that shows of strength like the Trump ban could set dangerous precedents, even calling them a sign of “failure.” Although not in so many words, Dorsey suggested that Twitter needs to find ways to avoid having to make such decisions in the first place. Exactly how that would work isn’t clear, although it could range from earlier and more effective moderation to a fundamental restructuring of social networks.

Durant le même moment, le copain Mitch Joël sur son Facebook, y allait de sa propre perspective.

What is “free speech”?
I saw a tweet that stated:
“Don’t be fooled. Big Tech isn’t shutting down accounts due to ‘risk.’ They’re trying to control what you READ. What you THINK. What you BELIEVE. They’re after one thing: control. Because control means power. Don’t let them win.”
I’m not a politician.
I’m not a scholar of the law.
I’m not even American.
I’m someone that pays a lot of attention to technology, consumer behavior, and media.
I’m someone that used to publish print magazines, and was a music/culture journalist in the pre-historic ages (before the web).
A time and place where ALL content was controlled through a tight and small media filter (because creating and distributing content was hard and expensive).
The web brought forward one simple (but massive) change:
The ability for anyone to publish their thoughts in text, images, audio and video… instantly and for free for the world to see.
Content was no longer hard and expensive to create and distribute.
A scarcity to abundance model.
That doesn’t mean that all content gets the same distribution.
That doesn’t mean that all content gets the same attention.
It, simply, means that whether it’s a tweet, blog post, article, podcast, video on YouTube or even a newsletter – it has the capacity to reach a massive audience without any friction.
I’m going to re-write that tweet from above from my own perspective:
Don’t be fooled.
Big Tech doesn’t really care about your tweets.
They’re not trying to control what you READ.
The more people that you follow, and the more people that create content is how their business model and platform expands.
They want you to see much more content, but – unfortunately, most people will only follow those who create content that is aligned with their values and aspirations.
They don’t really care much about what you THINK, but they do care a lot about showing you more content that you tend to follow, like, share and comment on.
They are after control… but not control of what you read, think, or believe.
They’re after control of a marketplace.
To build, as
Scott Galloway
calls it: an “unregulated monopoly” (with a large and deep moat around it).
The power that they seek is not over what content flows through their platforms, but rather that ALL content flows through their platforms, and that you spend as much time as possible within their walls.
Big Tech doesn’t win by suspending, deleting or censoring any content.
Big Tech wins by having as many people as possible on the platform, creating, sharing, connecting and spending their time on it.
Your attention and content becomes the data that makes them powerful.
Follow the money.
In fact, blocking and moderation is the way that they lose.
It costs money, time, human capital, and energy to moderate and deal with content that offends, break laws, etc…
The more that people don’t connect, or when those connections get broken (users leave, people unfollow people), the worse the platform performs.
If people question the quality of the platform, they may leave the platform for other spaces.
And, ultimately, the most important thing to understand is this: they are the platform and not the content creators.
They don’t care about your content, they just want your data.
The content creators are us.
You and I.
No content creators… no platform.
No growth for “Big Tech.”
Should they regulate what content we create and put on their platform?
Clearly, they have to because we can’t do it for ourselves.
Should the government be a part of this regulation?
Absolutely.
I do not want a public or private business deciding what is/isn’t free speech (that’s the role of government and the law).
We know the rules.
We know what is right.
We know what is wrong.
Yet, here we are.
We’re slamming the platform that allows the content to flow, and not the content creators for publishing these thoughts in the first place.
Don’t be mistaken.
Don’t be confused.
The problem isn’t the platform.
The platform and their use of your personal data is their big issue.
The problem is you and I.
It’s our inability to accept a difference of belief.
It’s our inability to not be able to distinguish between what is right and wrong.
It’s our inability to see and hear those who feel like they have not been seen or heard.
It’s our inability to accept responsibility for what these platforms have become.
It’s our inability to know the difference between fake and true.
It’s our inability to see how locked into the cult or personality we’ve become.
That saddens me to no end.
I always thought that the Internet would enable a thousand flowers to blossom over the handful of old trees that truly controlled what media our society was offered and afforded.
That gift came true… and we seem to be blowing it.
Not all of us.
Just some of us.
Just enough of us.
But those “some of us” are awfully loud.
Don’t let them drown out what is truly there.
The platforms enable many voices, in many unique niches to have a voice, build a business and tell better/more interesting stories.
I’ve met some of the most fascinating people in the world because of these platform.
Some of my best friends and best business successes have happened because of these platforms.
Justice isn’t blaming Big Tech.
Justice is using these platforms to bring people together.
Justice is using these platforms to bring more voices out into the open.
Justice is using these platforms to make connections with people that you would never have had a chance to connect with.
Justice is using these platforms to learn, grow, share and improve.
Control may be power.
If it is, control who you follow.
Control what you read.
Control what you post.
Control what you comment on.
Control what you like.
Control what you share.
Control the messages from those seeking to do harm.
Control your knowledge of how media works.
Control your filters.
Control your experience.
Control your future

Je lui fis cette réponse :

Free speech always had it’s limits. Those limits were regulated by the laws. The web is transnational and the laws difficultly applies to a no-border environment. We solved the problem for the sea, Antartica and celestial bodies by developing transnational treaties to managed them. Big tech have become transnational states and have their own political agendas. One of them is to choose the best “friendly environment” to keep making money without having to regulate too much. Trump is not considered as a positive actor in their scheme of things. Furthermore, even tho they are transnational, they are set in the US. This is were they could more effectively be regulated or not. they also have political opinions. So I do not agree with you that they don’t care about the content. In general they don’t. But if some contents or users are perceived has a potential menace to them as a money making machines, they will surely become avid actors in the taking down of those threats and they did. My humble opinion

Je me posais alors la question, comment la décision unilatérale des entreprises de médias sociaux de censurer des dizaines de milliers d’usagers, risque d’avoir un impact sur leurs responsabilités civiles et criminelles?

Voici donc le passionnant échange que j’ai eu avec Me Vincent Gautrais. L’utopie juridique dont je discutais avec lui est ici : Une utopie qui permettrait un cadre juridique international du cyberespace

Le biais montréalocentriste

Ce n’est certes pas nouveau, mais on n’en parle pas assez et on ne prend pas en considération l’impact négatif que ça peut avoir sur la société. Je vous parle de ce biais montréalocentriste. Le phénomène est amplement documenté en anthropologie. On nomme ça l’ethnocentrisme.

Tendance à privilégier les normes et valeurs de sa propre société pour analyser les autres sociétés.

Ainsi, Montréal la belle, a toutes les qualités et les régions ont des défauts que la métropole ne se reconnaît pas. Ainsi, les gens des régions seraient racistes, homophobes, peu cultivés et sans culture. Ce ne serait que des travailleurs manuels, des bûcherons, pêcheurs ou « farmers ». Ils seraient pratiquement consanguins et ne comprendraient pas l’importance du multiculturalisme et de l’apport des immigrants comme peut le faire « Montréal La Belle ».
Ce qui aide à cette perception est que les médias nationaux sont tous à Montréal et les quelques rares médias régionaux restants, sont la propriété de conglomérats montréalais. Même la culture est montréalisée. Lorsqu’on y parle ou qu’on présente les régions, c’est souvent pour son côté candidement folklorique. Les décisions importantes du gouvernement se doivent de plaire à Montréal et la supporter dans ses choix et aspirations. S’il reste du temps et de l’argent, on songera aux feux les plus pressants à éteindre en région.

Les régions seraient racistes!
Pourtant l’Abitibi a été colonisée presque exclusivement par des immigrants.

Jusqu’au début des années 1960, une partie importante de la population de Noranda était constituée d’immigrants d’origine européenne. La grande diversité des groupes ethniques de Noranda durant les années 1930 et 1940 a vite fait de se refléter dans la construction de nombreux lieux de culte. Si bien qu’en 1950, Noranda regroupait deux églises catholiques, une église anglicane, une église baptiste, une église de l’Église Unie et une synagogue juive. Cette dernière, construite en 1932 sur la 9e Avenue, était destinée à servir la communauté juive des deux villes, dont plusieurs membres étaient des commerçants ou des industriels.
(…)
Rouyn a également connu l’influence des immigrants, si bien qu’en 1952 débute la construction de l’église Christ-Roy de tradition catholique ukrainienne. Quelques années plus tard soit en 1954, un lieu de culte de tradition orthodoxe-russe fut érigé à proximité.

Pourtant les seuls maires noirs au Québec ont été élus dans les régions.
Pourtant le premier député juif a été élu dans les régions.
Pourtant le premier député noir a été élu dans les régions.
Pourtant la première députée Vietnamienne-noire a été élue dans les régions.
Pourtant le village voisin de celui que j’habite, Rawdon, a été constitué de 47 ethnies différentes

Aujourd’hui il y a plus de 47 ethnies qui cohabitent dans ce village multiculturel situé à près de 70 km de Montréal, qui accueille d’ailleurs le seul centre d’interprétation multiethnique au Québec.

Mais les régions seraient de toute évidence des racistes fermés à la diversité.

Les régions seraient homophobes!
Pourtant, la première mairesse trans a été élue en région
Pourtant, le premier maire gai marié a été élu en région
Pourtant plusieurs députés gais et lesbiennes ont été élus dans les régions au Québec
Pourtant le plus gros camping gai au Québec est en région
Pourtant en 1990 ouvrait le premier bar gai de Rouyn-Noranda
Mais les régions seraient de toute évidence des homophobes fermés à la diversité.

Les régions seraient sans culture!
Pourtant, de très grands écrivains, poètes, chanteurs, acteurs, comédiens ou danseurs sont issus des régions.

Les régions ne seraient que des travailleurs manuels, des bûcherons, pêcheurs ou « farmers »!
Il est vrai que les régions sont le garde-manger du Québec. C’est même une maudite chance qu’on puisse s’approvisionner d’aliments locaux. Mais les régions ont aussi toute une vitalité manufacturière. Il suffit de regarder la carte des usines au Québec pour s’en convaincre.
Carte des usines au Québec

 

 

Malheureusement on ne parle pas ou que peu des régions. Les médias sont concentrés à Montréal, voire sur Le Plateau. Les nouvelles sont Montréalocentristes. Que sait-on de ce qui se passe en région à Montréal? Pratiquement rien. Que sait-on de ce qui se passe en région, en région? Peu de chose. Radio-Québec aurait pu avoir le mandat de développer le journalisme régional pour nous offrir de réelles « nouvelles nationales ». mais ça ne s’est jamais fait. On pourrait commencer à réellement sortir des visions folkloriques ou de villégiatures et touristiques pour parler des enjeux régionaux au niveau national, mais ça ne s’est encore pas fait. D’ailleurs l’une des ironies est que la maison des régions est (vous l’aurez deviné) à Montréal. Sur sa page d’accueil, nous pouvons lire :

La Maison des Régions est une porte qui donne directement sur tout ce que la Métropole a à offrir aux Régions.

C’est, disons, symptomatique de l’ethnocentrisme montréalais qui prévaut depuis trop longtemps…

Ne jamais laisser nos préjugés et une première mauvaise impression, prendre le dessus

Le préjugé vaincu
(source https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:MarivauxDefeatedBias.jpg)

Je vous parle de ça parce que j’ai réalisé qu’il m’arrivait d’être complètement dans le champ. Lundi, je l’ai dévoilé à une personne de mes connaissances. Cette personne a longtemps été la DG d’un organisme que je fréquente depuis un bon bout déjà. Elle était une gestionnaire remarquable. Mais comme ça arrive souvent, un autre défi professionnel l’attendait. Elle a donc trouvé une remplaçante pour devenir DG à sa place. On s’entend que pour la petite nouvelle, la marche serait haute. Or, il y a une couple d’années de ça, lorsque l’ancienne DG nous présenta la nouvelle remplaçante, elle balbutiait de nervosité. En outre, elle paraissait trop jeune, elle avait une allure pas mal rock and roll et était affublée de nombreux tatouages. Mes préjugés se faisaient aller assez vertement dans ma tête. Je me disais « ho boy, on n’est pas sorti du bois avec celle-ci ». Malgré ce que les gens peuvent penser, je suis plutôt conservatrice et même un peu « matante » sur les bords.

Malgré tout, j’ai quand même une certaine ouverture. Au fil des mois, j’ai observé la petite nouvelle. Je l’ai regardé présenter en public, interagir avec les gens et gérer ses dossiers. Je dois admettre que ma première impression était tout à fait « dans le champ ». Cette femme a un dynamisme hors du commun, elle sait brasser positivement la cage et mène ses dossiers de main de maître.

Disons que c’est encore une fois, une bonne leçon pour moi. Je me targue d’avoir une « ouverture à l’autre », mais il m’arrive encore, malheureusement, de juger trop vite et de m’enfarger dans mes propres perceptions basées sur de vieux préjugés qui n’ont pas leurs places. Mais au moins, j’ai la sagesse de continuer de m’observer et d’être ouverte à accepter mes erreurs. Je vous souhaite aussi de développer cette ouverture…

L’arnaque de l’IA et nos impôts qui payent pour ça

Une cliente et amie qui travaillait pour une multinationale technologique a changé d’emplois pour travailler chez une start-up en Intelligence Artificielle. Elle n’y travaille plus outrée de ce qu’on lui a demandé de faire ou de ne pas faire. C’est que cette entreprise est fortement financée à même nos taxes (comme plusieurs start-up en IA), qu’une portion importante de ces subventions devraient aller en marketing et que très peu de cet argent se rend effectivement à ce poste primordial pour l’essor de l’entreprise. En outre, tout et n’importe quoi seraient de l’intelligence artificielle. C’est que c’est maintenant « le mot-clé » à la mode auprès des investisseurs et gouvernements et qu’il assure des retombées financières trébuchantes et sonnantes. Il suffit d’avoir un soi-disant algorithme pour se prétendre être en intelligence artificielle. D’ailleurs, personne ne pourras voir l’algorithme en question puisqu’il fera partie des « avoirs intangibles stratégiques » de l’entreprise. C’est drôlement opportun disons.

Sarcastiquement, Le Figaro titrait récemment, 40% des start-up européennes d’intelligence artificielle n’utilisent pas d’intelligence artificielle. On peut y lire :

Un leurre, joliment enrobé. Deux cinquièmes des start-up européennes d’intelligence artificielle n’utilisent en fait aucune technologie assimilable à de l’intelligence artificielle, d’après le rapport «The State of Ai» (l’état de l’IA) de la société d’investissement londonienne MMC Ventures. L’entreprise a mené l’enquête auprès de 2830 start-up européennes prétendant être spécialisées dans le domaine, en cherchant à en savoir plus sur les programmes d’intelligence artificielle utilisés à travers les entretiens avec leurs dirigeants et des recherches sur leurs sites Internet. Mais ils n’ont trouvé de preuves de l’utilisation réelle de ces technologies que pour 1580 d’entre elles. Malgré le manque d’intelligence artificielle dans leurs produits, 40% prétendent développer des programmes d’apprentissage automatique, utiliser des réseaux neuronaux ou encore faire de la reconnaissance d’image, note le Financial Times, qui rapporte l’étude.

Ça me rappelle la glorieuse époque 2005-2010 alors que nous investissions massivement en développement logiciel et que deux entrepreneurs sur cinq que je rencontrais, venaient de développer le nouveau CMS qui devait bouleverser la planète à $2000 de location par mois alors que WordPress qui est gratuit, existait déjà.

D’ailleurs, la conclusion de L’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) dans le document Financer l’intelligence artificielle, quelles retombées économiques et sociales pour le Québec ? est plutôt ironique…

La mise en place d’un écosystème de l’IA exige une implication politique et financière considérable de la part de l’État. Ces investissements dans le secteur innovant des big data et de l’IA pour la relance de la croissance économique ont été justifié, en partie, par la crise économique mondiale de 2007-2008. Or, ces efforts sont menacés par l’incertitude liée aux retombées locales du capitalisme numérique, qui favorise plutôt la concentration des richesses et des résultats de la recherche entre les mains d’un nombre restreint d’acteurs. Si une réflexion éthique accompagne désormais le développement de l’IA, aucun espace institutionnel spécifique n’encadre pour l’instant les activités économiques des acteurs de ce secteur. De ce fait, non seulement les risques sociaux ne sont pas réellement minimisés, mais rien n’assure que des investissements publics majeurs se métamorphoseront en retombées collectives pour les Québécois·e·s.

Vous pourriez aimer lire mon billet de 2015
Ras-le-bol de l’innovation

Caroline Neron, l’effet Streisand et le backlash médiatique, mérité ou pas

Il devient difficile d’être une personnalité publique en ces temps de sensationnalisme média, de lynchage médias sociaux et de mise en exergue des actualités dans les résultats naturels des moteurs de recherches. Le travail de relations publiques en cette ère hyper connectée devient un chemin du combattant périlleux.

Je ne me suis pas impliquée dans ce qu’on pourrait appeler le « scandale Caroline Néron ». J’ai lu en diagonale la couverture de presse négative qui lui a été faite comme suite à son entreprise qui se place sous la protection de la Loi sur la faillite, je n’écoutais pas l’émission Les Dragons à laquelle elle participait et je n’ai pas vu son passage à Tout le monde en parle d’hier soir.

Je note cependant que, de plus en plus, il m’apparait que les médias aiment « personnaliser les manchettes » et que les affres des autres, font vendre. Pour cette deuxième assertion, ce n’est pas nouveau. Les médias ont toujours fait leurs profits, leurs clics et leurs choux gras des malheurs humains. Mais, je perçois une certaine aggravation de la « hargne médiatique » que j’associerai à l’explosion des chroniqueurs et des « faiseurs d’opinions » qui pullulent maintenant dans nos médias. Jadis, les opinions ne se lisaient pratiquement qu’à l’éditorial. Le reste des nouvelles médiatiques se résumaient aux faits et le journaliste se devait de garder une certaine objectivité et de donner les deux côtés d’une médaille (alors qu’ironiquement, l’épaisseur d’une médaille est en soi un troisième point de vue). Or depuis 2000, avec l’apparition des stations de nouvelles en continu et en 2005, l’époque de la guerre journaliste/blogueurs, les médias ont instauré leurs propres blogues, quelques années plus tard, leurs pages Facebook (avec pratiquement aucune modération de commentaires) et les chroniqueurs ont commencé à être démultipliés dans les médias et les stations de nouvelles en continu. J’ai moi-même été chroniqueuse au feu Canal Argent, dans le Journal Les Affaires, avec Isabelle Maréchal et à l’émission LeLab de feu, Canal Vox. Cependant, je chroniquais à propos de la technologie et pas à propos des acteurs de cette industrie. J’observe aussi que maintenant, même les journalistes, ont commencé à émettre des opinions à même les nouvelles.

Un autre phénomène qui transforme les médias est le titrage. De tout temps, les titres ont été faits par des titreurs et non par le journaliste qui a écrit l’article. J’observe (et je suis sans doute biaisée) que les titres disent souvent le contraire de ce que l’article présente, mais qu’ils sont désormais très efficaces pour attirer le clic. Par ailleurs, comme je l’expliquais dans mon billet Gestion proactive de crise médias sociaux et gestion de l’image, depuis le cas Barilla, les moteurs de recherches ajoutent de l’eau au moulin des médias.

si un terme de recherche particulier a une croissance fulgurante à un moment donné et que la section Actualité avec ce même terme de recherche s’adonne aussi à avoir une croissance anormale, c’est très probablement que ce terme de recherches est « d’actualité » et que la boîte d’actualité devrait apparaître dans les résultats naturels de l’engin de recherche.

Résultat Naturel de Google pour une recherche Caroline Néron

Résultat Actualité sur Google pour une recherche Caroline Néron

Moi-même, si je vous parle de ce cas aujourd’hui, c’est qu’il est hautement médiatisé, hautement présent sur les médias sociaux et comme nous venons de le voir, hautement présent aussi sur les moteurs de recherches. Le fait somme toute anodin de départ, une entreprise de vente au détail qui est en difficulté financière, devient un sujet de discussion sans fin qui se nourrit lui-même. C’est ce que l’on nomme « l’effet Streisand ».

Madame Néron était une vedette, son entreprise est en difficulté financière, elle donnait des conseils à l’émission Les Dragons, était-elle une bonne entrepreneure, a-t-elle pris les bonnes décisions, sait-elle se défendre des attaques, devait-elle se défendre, les Dragons sont-ils des mentors à suivre et patati et patata… Pourtant, la précarité des entreprises de ventes au détail est loin d’être un phénomène exceptionnel. Pas plus que les difficultés financières d’une (ou d’un ) entrepreneure. Pourtant, depuis une semaine on titre, on commente et on analyse ce cas de toutes les facettes imaginables.

Je suis triste pour madame Néron qui est la victime de ces cabales, je suis triste pour les médias dont la mission « d’information » me semble de plus en plus arbitraire, sensationnaliste et destructrice et je suis triste pour les technos qui participent, amplifient et stigmatisent à outrance ces dérives maintenant sociétales. On dit que les médias sociaux sont des égouts à ciel ouvert. J’observe par contre que ces égouts sont maintenant alimentés par toute une constellation d’acteurs qui auraient dû plutôt informer et faire grandir nos sociétés…

Bilan de ma campagne électorale 2018, j’ai gagné mes élections :-)

conférence de presse pour le Plan numérique du Parti Québécois

Le tsunami du changement a affecté le Parti Québécois depuis sa droite et sa gauche. Je ne me souviens plus qui disait déjà, la souveraineté ce n’est ni à droite ni à gauche, mais en avant. (On me souffle dans mon écouteur qu’il s’agit de Bernard Landry. Respect.)

D’ailleurs, je me targuais de dire que moi j’étais plutôt de diagonale. Et si je me suis présentée en politique, c’était par conviction. Il est impératif que le Québec prenne un virage #RevolutionEcoNumerique, s’il ne veut pas rester dans le tiers-monde numérique dont il fait malheureusement maintenant partie depuis un bout déjà. Après 15 ans de militantisme pour l’avancement des technologies, mon objectif politique était donc qu’on parle ENFIN d’un plan numérique digne de ce nom, en campagne électorale. Cet objectif étant atteint, j’ai donc gagné mes élections. 🙂

D’ailleurs, une des plus grandes fiertés de ma campagne est cet éditorial paru dans le journal  LeSoleil, dont voici un extrait :

« L’entrée sur la scène politique de Michelle Blanc, pour le Parti québécois, explique aussi l’étendue de la plateforme (numérique) péquiste, la plus complète de tous les partis. Le parti qui formera le prochain gouvernement, si ce n’est pas le PQ, devrait s’en inspirer. »

J’ai aussi reçu de très nombreux commentaires tous plus gentils les uns que les autres, dont celui-ci de Bruno Boutot qui répondait à un statut de Sylvain Carle sur Facebook:

« À la suite de cette campagne, on ne peut échapper à rendre hommage à Michelle Blanc, comme le souligne Stéphane Guidoin: elle est allée au casse-pipe en sachant ce qui l’attendait et a été la seule (à ma connaissance) de tous les candidats à porter haut et fort le «Plan numérique du Québec» des «Treize étonnés» – et le «Plan Nerd». Aussi, François Bédard a raison de rappeler la nullité de nos journalistes sur la couverture de ce dossier. On ne manque pourtant pas de journalistes au minimum «curieux» du numérique, mais pour cette campagne, ils sont restés cachés. Aujourd’hui, on ne peut que souhaiter que tous les partis adoptent la plateforme portée par Michelle : le numérique dynamise tous les secteurs de façon exponentielle et ne devrait pas être partisan. »

Le paratonnerre à conneries

Si j’avais été élue, j’aurais accepté (contre l’avis de mon comptable) de couper mes revenus de moitié pour travailler 7 jours/semaine tout en me faisant vomir dessus à journée longue par les trolls et certains journalistes. Le résultat électoral me permettra donc de m’éviter ces supplices et de me redonner la pleine capacité de commenter comme bon me semble tous les sujets, au moment qui me convient, sans devoir minimiser ou même m’effacer pour le bien d’un parti, d’une course électorale ou de la nation.

J’ai lu énormément de calomnies à mon propos et comme vous l’avez sans doute remarqué, je suis restée stoïque devant ces attaques injustifiées et répétées. À un moment donné, je me suis même sentie partie prenante d’un épisode de Black Mirror, la célèbre série dystopique. C’est que des gens s’amusaient à prendre quelques lignes de mes 80 000 tweets et autres 2600 billets, à les sortir de leur contexte (parce que même un tweet a un contexte, que ce soit les tweets qui le précèdent, le suivent ou même la date et l’heure de sa publication qui témoignent de l’actualité générale de ce moment précis, on encore ce sont des réponses à une suite d’autres tweets) et même à les tronquer pour me faire dire n’importe quoi.

Je suis ainsi devenue (pour l’amusement de la galerie et mettant à profit certaines techniques de piège à clic médiatique « clickbait ») une soi-disante raciste, islamophobe, antisémite et même homophobe. Étant donné la course électorale et l’importance de ne pas faire d’ombre au parti (je suis une femme d’équipe), j’ai dû m’asseoir sur mes mains, fermer ma gueule et en prendre plein la face. De surcroit, contrairement au traitement normal d’une gestion de crise dite « habituelle », en période électorale la technique est de ne strictement rien dire et de laisser le chef gérer ça, afin de ne pas indument le laisser dévier de son agenda d’annonces.

Ça a été tough en criss, mais je suis restée de marbre devant toutes ces attaques.

Les deux derniers mois ont donc été enlevants et éprouvants à la fois. Ce fut une expérience des plus enrichissantes de rencontrer les citoyens du comté de #Mercier dans lequel je me présentais et de côtoyer chaque jour, de nombreux bénévoles qui m’ont grandement inspirée et ont démontré ce qu’est l’abnégation de soi pour une cause dans laquelle ils sont totalement investis. Jamais je n’oublierai leur dévouement. Je les remercie très sincèrement, et j’en profite aussi pour remercier mon chef Jean-François Lisée, mes collègues du Parti Québécois avec qui j’ai travaillé, la permanence nationale qui m’a été d’un grand support et féliciter mes collègues candidats et députés du Parti Québécois qui ont été élus. Je félicite aussi François Legault pour sa victoire éclatante. Je sais qu’il a à cœur le Québec et qu’il fera l’impossible pour le faire avancer davantage. Je félicite également au passage Ruba Ghazal de Québec Solidaire qui l’a emporté dans le comté de Mercier.

 

Dernière observation

Je n’étais pas encore investie que déjà on me présentait comme LA personne qui mettrait mon parti dans l’embarras. Pourtant, cette vision de ma personne est très « montréalocentriste ». Les médias indépendants, régionaux et internationaux ont continué, même durant cette campagne, à m’interviewer en profondeur et à me présenter comme l’experte du numérique que je suis. Mais pour les médias nationaux, je n’ai toujours été que la « candidate transsexuelle colorée qui nuirait à son parti ».Je remercie donc chaudement Bruno Guglielminetti (et son podcast), le journaliste Belge Mateusz Kukulka, la radio portugaise de Montréal, Radio-Beauce (et ici), Radio-Canada Trois-Rivières (tv), le Journal Le Canada Français (de St-Jean-sur-Richelieu), Stéphane Gendron à 98,9FM, EspressoJobs, le blogueur Patrice Leroux et tous ces autres petits médias ou médias régionaux pour leurs véritables entrevues de fond et pour le respect qu’ils m’ont démontré.

Je les remercie également parce qu’ils ont pris le temps de lire le Plan Numérique du Parti Québécois et de me poser des questions intelligentes à son propos. Ça me réchauffe le cœur.

Sagesse populaire

Quand on reçoit de la marde en pleine face, si on la ramasse pour la relancer, on se salit deux fois…

Épilogue

 

Je suis heureuse d’être à nouveau dans mon bois avec ma blonde et Charlotte, de retrouver mes clients et d’avoir le temps d’en rencontrer des nouveaux! Je continuerai d’être moi-même, telle que je l’ai toujours été. Celle qui vous partage autant sa vie, ses coups de gueule, que ses idées numériques! Parce que c’est aussi ça, avoir une présence positive sur le web en militant activement pour un plan numérique pour le Québec.

J’en profite en vous rappelant que je me suis lancée en politique pour que mon petit-fils ait un avenir, il en aura un.  Je vous le garanti. Et de surcroit c’est l’un des seuls vecteurs de croissance économique qui permet de sauver l’environnement (notamment grâce au télétravail).

Je continuerai à faire avancer mes idées pour que les générations subséquentes soient équipées pour affronter les prochaines décennies. À ma manière, pour votre plus grand plaisir. 😉

 

Peace.

J’vous aime!

Le plan numérique pour le Québec du Parti Québécois est encore ici et des réponses aux questions de blogueurs sur cette vision numériques sont aussi en ligne 

 

Robert Dumas de la Financière Sun Life : une vision proactive de la santé

Le lundi 26 février dernier, j’étais au diner-conférence du Cercle canadien pour écouter Robert Dumas, président et chef de la direction à la Financière Sun Life (qui est aussi client), parler de la santé globale. Il était rafraichissant d’entendre un PDG, du secteur de l’assurance de surcroit, parler de prévention. Avec de très nombreux exemples, M. Dumas démontra qu’aider les employés à prévenir les problèmes de ce qu’il nomme la « santé globale », permet d’avoir un impact positif sur la productivité du personnel, le taux d’absentéisme et de prévenir la détresse psychologique. Cette santé globale dont il parle inclut la santé physique, psychologique et financière. Disons que c’était inédit d’entendre ça. Un exemple parmi ceux qu’il a présentés :

À Gatineau, un entrepreneur de l’événementiel voyait que ses employés étaient débordés et que le moral des troupes était bas. Il a décidé de donner à tous ses employés une semaine de vacances de plus par année. Je sais que notre premier réflexe est de nous demander combien ça lui a coûté. Eh bien, sa motivation était simplement de faire la bonne chose pour avoir des employés heureux et engagés.

Un an plus tard : la rétention d’employés est pratiquement parfaite, les employés sont encore plus motivés… et les revenus de l’entreprise sont en croissance !

Faire une place à cette vision de la « santé globale » en entreprise, contribue à une saine approche de développement durable, qui inclut l’actif le plus important des entreprises : leurs employés. D’ailleurs à la lecture des diapos de sa présentation PPT que j’ai partagé sur les médias sociaux et que je vous présente ici-bas), on ne peut qu’être étonné de ces constats.

Santé financière
Santé Physique
Santé mentale

Voici d’ailleurs certaines des statistiques tirées de son discours.

On sait que si on faisait un peu plus d’exercice, on arrêtait de fumer et si on consommait moins d’alcool, on pourrait réduire de 80 % les cas de maladies cardiaques, d’accidents vasculaires et de diabète de type 2. On pourrait même prévenir 40 % des cancers.

Et tout cela, grâce à de saines habitudes de vie. Grâce à des choix personnels pour prioriser sa santé.
On sait tout ça, mais on ne le fait pas.

(…) Selon nos analyses, 1 réclamation sur 3 en invalidité à long terme découle d’un problème de santé mentale. C’est plus que le cancer ! Et dans 44 % des cas, l’absence de la personne dure plus de six mois.

(…) Les employés qui ont un problème financier passent 13 % de leur temps au travail à essayer de régler leurs problèmes. C’est environ 1 heure par jour.

Par ailleurs, après son allocution, monsieur Dumas s’est présenté à la table des médias/blogueurs. Étant un peu baveuse (et j’ose croire d’à-propos), je lui ai demandé : « On comprend que les assureurs se doivent de prévenir la fraude et qu’il est normal qu’ils refusent certaines réclamations, mais que pensez-vous du scandale de réclamations qui a éclaboussé Desjardins la semaine dernière? »

Il commença par dire que ça aurait aussi pu arriver à la Financière Sun Life. Il ajouta que certains de ses conseillers jugeaient que c’était un moment délicat pour lui de parler d’assurance après ce scandale, mais qu’il pensait que ce n’était pas le moment de se cacher. Il m’expliqua que, contrairement à la santé physique, la santé mentale est beaucoup plus difficile analyser et donc à compenser. Il mentionna qu’effectivement une personne atteinte mentalement peut avoir besoin de retourner travailler par petits blocs d’heures, ne serait-ce que pour aider son estime de soi et faciliter la guérison, et qu’un assuré ne devrait pas être pénalisé pour ça. Il me dit que malgré l’arbitraire qui peut entrer dans la prise de décision face à un assuré, les fraudes en cas de réclamation pour santé mentale sont très minimes, qu’un processus de révision des décisions (présentées systématiquement aux assurés en cas de rejet de leur réclamation) et qu’un ombudsman est même disponible en cas de litige entre un assureur et un assuré. Je lui indiquai alors que ma conjointe étant psychologue, c’est plus souvent avec la CSST qu’avec les assureurs que ses patients ont de la difficulté. Il reconnut ce problème et nota qu’on en parlait sans doute pas assez. Il dévoila aussi que les prestations pour santé mentale des employés de la Financière Sun Life sont passées de 1 200 à 12 500 $ / an, afin de fournir aux employés des ressources pour les soutenir.

Il était surpris que je l’aborde d’abord avec ma question sur la fraude. Je lui répondis que j’avais fait de nombreux mandats avec SAS Canada, qui est entre autres spécialisée en détection de fraude (pour les services financiers, banques et assureurs notamment).

Je le remerciai d’avoir le courage de se jeter dans la gueule du loup, sans le filet de ses gens de relations publiques, ce à quoi il sourit amicalement.

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