Pourquoi y a-t-il de la violence tout les soirs dans les rues de Montréal ou l’instrumentalisation de la crise étudiante

Préambule

Je suis inquiète pour Montréal, pour le Québec et pour notre démocratie. Je me demande sérieusement comment cette crise va se finir. Quels en seront les coûts sociaux, émotifs et financiers et si la population en général est consciente que ce qui se trame est sans doute plus large que strictement une crise d’étudiants qui se promènent dans la rue? Je me demande si les étudiants eux-mêmes sont conscients des divers jeux politiques, syndicaux et radicaux qui sont à l’œuvre ?

Pourquoi y a-t-il de la violence tout les soirs dans les rues de Montréal ?

C’est sans doute parce que le gouvernement Charest est l’un des plus détestés de l’histoire du Québec et que notre force policière est l’une des plus coercitives de la planète (une pointe d’ironie ici, et non je ne suis pas Libérale)! C’est peut-être aussi parce que nous vivons une « révolution » orchestrée, qu’elle profite de la grogne populaire légitime et qu’elle coïncide avec des actions concertées de la gauche modérée et radicale du Québec (j’ironise à peine ici et non je ne suis pas fasciste ou d’extrême droite. Je n’aime d’ailleurs vraiment pas l’extrême droite).

Qu’est-ce qu’une révolution ?

Selon Wikipédia :

La difficulté à définir le terme vient d’un usage répandu qui tend à le confondre avec celui de révolte, lequel désigne la contestation par des groupes sociaux de mesures prises par les autorités en place, sans que cette contestation s’accompagne nécessairement d’une volonté de prendre le pouvoir et de se substituer à ces autorités. On parle donc habituellement de révolution a posteriori, une fois que le soulèvement a débouché sur une prise de pouvoir, laquelle s’exprime ensuite par d’importants changements institutionnels. À la différence de la révolte, qui est un mouvement de rébellion spontané se manifestant très tôt dans l’histoire (ex. la révolte de Spartacus), la révolution est généralement considérée comme un phénomène moderne et, sinon prémédité, du moins précédé de signes annonciateurs. Le mot désigne alors une succession d’événements résultant d’un programme (ou projet), voire d’une idéologie. Ce qui distingue donc la révolution de la simple révolte, c’est qu’il est possible de la théoriser .

Vivons-nous une révolution ou une révolte ?

Nous pouvons certainement affirmer que nous vivons une révolte populaire. Mais pouvons-nous identifier ces signes annonciateurs que sont « une succession d’événements résultant d’un programme (ou projet), voire d’une idéologie», qui en ferait plutôt une révolution?

Voici quelques faits

L’union communiste libertaire offre des ateliers de « diversité des tactiques ».

Afin d’appuyer les organisations étudiantes et les organisations communautaires dans leurs luttes, des membres de l’Union communiste libertaire offrent une formation sur la diversité des tactiques. Cette formation comporte un volet théorique et un volet pratique, et sera adaptée aux besoins exprimés par les organisations.

Qu’est-ce que la «diversité des tactiques»? L’expression désigne plusieurs réflexions constantes qu’ont à se poser les personnes en lutte : quelles actions sont à privilégier selon les ressources et les contextes? comment bien préparer une occupation? quels sont les types de violence et quelles sont les positions sur la question de la violence? quels sont des exemples concrets d’utilisation de diversité des tactiques?

Or, déjà en septembre, dans son rapport interne (Cahier préliminaire de préparation aux délégués) de l’ASSÉ évoquait justement cette « diversité des tactiques ». On y notait aussi :

Il est aussi intéressant de souligner que ce document a été retrouvé grâce à la cache de Google et grâce à la faction radicale Force étudiante Critique (ceux –là même d’où vient les poseurs de bombes fumigènes du métro de Montréal qui s’est dissocié de l’ASSÉ parce qu’ils ne sont pas encore assez radicaux (sic)) qui en parle dans certains de leurs documents. Notez aussi que l’ASSÉ est la fondatrice de la CLASSE et que tous les hyperliens et les documents de l’ancien site de l’ASSÉ ont disparu et le site d’origine asse-solidarite.qc.ca pointe maintenant vers bloquonslahausse.com. C’est Gabriel Nadeau-Dubois qui au registre des entreprises du Québec, en est le secrétaire aux statuts juridiques de l’organisation. Mais oui, il n’est que le porte-parole, il n’est que « la personne choisie par ses pairs pour les représenter », sauf que légalement du moins, il est aussi secrétaire de l’ASSÉ.

La moto de Force étudiante Critique est :

« Si vis pacem, para bellum » ; si tu veux la paix, prépare la guerre. Vous tenez entre vos mains le journal de grève de Force étudiante critique. Il se veut une contribution à cette lutte étudiante qui n’est qu’un moment de la lutte totale contre la société capitaliste et ses structures patriarcales et racistes les plus arriérées.

 

 Copinage associations étudiantes / partis politiques 101

Force étudiante Critique nous offre un excellent cours de copinage associations étudiantes / partis politiques 101 (lire ici Parti Québécois et Québec Solidaire et FTQ), dans le lumineux billet Sur les traces de la collaboration. On peut y lire :

La gauche institutionnelle est divisée entre deux tendances, chacune luttant pour son hégémonie sur le mouvement social. Il y a le PQ et, depuis peu, QS. Québec Solidaire est l’assemblage de plusieurs organisations politiques qui, prises séparément, n’avaient aucun avenir. Il est né de la fusion entre l’Union des forces progressistes (UFP) et Option citoyenne, tandis que l’UFP est elle-même le résultat de l’union du Rassemblement pour l’alternative progressiste (RAP), du Parti de la démocratie socialiste (PDS) et du Parti communiste du Québec (PCQ). Le programme de QS est un bricolage entre toutes ces tendances et à chaque alliance équivaut un nouveau nivellement. (…)

Le PQ, comme QS, mise sur les prochaines élections pour changer les choses. En ce moment même, les stratèges de ces deux organisations essaient de se manger l’un l’autre. Le froment de leur union symbolique est le nationalisme, précisément là où la lutte de classes s’estompe au profit des intérêts nationaux. Les plus jeunes sont plus souvent qu’autrement inconscients des dynamiques de pouvoir et c’est pourquoi ils et elles constituent pour ces deux partis un électorat potentiel. QS vise à rallier la gauche radicale, mais aussi la gauche sociale-démocrate déçue du PQ, tandis que le PQ travaille plus au centre de l’échiquier politique. La guerre de ligne en vue de la prochaine grande grève générale étudiante est un levier de recrutement, car les grèves renouvellent les bassins de militant-e-s de gauche. La même logique de recrutement s’applique, selon les fluctuations du marché des associations étudiantes, entre l’ASSÉ et les fédérations. Les techniques de séduction, elles, se ressemblent de plus en plus. Le discours médiatique structure la stratégie et les rapport entre organisations nationales restent figés à ce niveau-là car elles n’ont pas de bases en lutte, pas encore.

L’analyse du discours de QS qui se présente comme un parti populaire, le parti des urnes et de la rue, voire le parti des travailleurs et travailleuses lui-même est révélatrice. QS n’est à peu près jamais dans la rue, QS n’obtient qu’une petite proportion des votes et QS n’est pas socialiste. Tous ces slogans hallucinés agissent essentiellement comme des messages publicitaires dans l’espace médiatique. C’est de la persuasion, qui a le mérite de nous indiquer qui est le public cible de QS[25], à savoir les mouvements sociaux. Un parti politique comme QS ne peut remporter la bataille des élections sans conquérir toute la gauche réformiste et l’opposer aux objectifs révolutionnaires, ou radicaux, partout. Comme QS nie qu’il s’occupe de luttes sociales mais recueille ses protagonistes dans divers regroupement de mouvements sociaux comme la Coalition et la Marche Mondiale des femmes, puisqu’il entretient le doute sur ses membres et leur stratégie, le risque patent est que l’ASSÉ devienne de plus en plus pilotée en coulisse par QS en servant ses intérêts électoraux.

Ainsi donc, l’idée de collaborer avec les fédérations a présentement pour origine un cercle de jeunes militant-e-s intégré-e-s à cette nouvelle tendance, leur stratégie se présentant d’abord sous l’appellation de trêve médiatique. Mais la situation actuelle est encore pire, car la jeunesse en voie de remplacer ces spécialistes a beaucoup moins de connaissances historiques, elle qui se fait en plus des illusions sur la collaboration au point de jouer la game dans les médias, côte-à-côte avec les chefs des fédérations.

 

Légitimité de la CLASSE

Dans leur journal Parabellum(PDF), Force étudiante Critique nous expliquent pourquoi la CLASSE n’aurait pas de légitimité de sa base:

(…)
L’encadrement étroit des assemblées et des congrès par des conseils exécutifs, qui servent essentiellement à légitimer les plans élaborés en vase clos, est aussi chose courante à l’ASSÉ et à la CLASSE. L’adoption de principes combatifs et de structures de démocratie directe n’offre aucune garantie de les faire vivre en pratique tant qu’ils ne sont pas réappropriés par une base en lutte: seules des pratiques de lutte autonome au quotidien et une culture militante leurs donnant sens peuvent le permettre. Ces pratiques doivent aller à l’encontre de la centralisation du pouvoir qui demeure un risque permanent même dans les organisations à prétention combative. La division de la société en classes se prolonge à l’intérieur même du mouvement
(…)

 

La hausse des frais de scolarité est-elle un enjeu et l’a t’elle toujours été ?

La hausse des frais de scolarité est certes un enjeu. Mais cet enjeu ne semble plus être celui qui fait sortir les gens dans la rue. Il y a manifestement le rejet de la loi 78, l’écoeurantite aigüe d’un peuple, mais peut-être aussi l’action de plusieurs organisations dont le but inavoué est de renverser le gouvernement pour atteindre finalement le grand jour égalitaire. Voici donc certains autres extraits de diverses organisations se réclamant d’être parti prenante et d’infiltrer ce grand rassemblement contre les frais de scolarité et la loi 78 et toutes les autres manifestations.

Manifeste du CARRÉ NOIR (communément appelé les Black Bloc)

De la récupération et de l’infiltration
Nous sommes étudiant-e-s. Nous sommes travailleuses et travailleurs. Nous sommes chômeur-e-s. Nous sommes en colère. Nous ne récupérons pas une grève. Nous sommes dans le mouvement depuis le début. Une de ses formes au même titre qu’une autre. Nous ne sommes pas des extrémistes, nous avons une critique radicale de cette société qui est la nôtre. Nous n’infiltrons pas les manifestations, nous aidons à les organiser, nous les rendons vivantes. Nous ne sabotons pas la grève, nous en sommes partie intégrante, nous aidons à l’organiser, nous faisons battre son cœur.
Nous sommes organisé-e-s pour lutter contre ce système violent et oppressif. Nous croyons que la violence du système qui attaque des classes économiques et des populations entières justifie l’usage de la violence qui cible du matériel et des agents politiques que sont les flics. Nous nous drapons de noir pour tenter d’échapper à la répression d’un système qui a fait ses preuves d’intolérance à l’égard de la contestation (Toronto 2012, Montebello 2007, Québec 2001, 15 mars de tous temps, 7 mars 2012, etc). Nos drapeaux noirs s’opposent au fleurdelisée dont les symboles – le roi et l’église – nous horrifient. Le black block n’est pas un groupe. C’est une tactique, une tactique qui oppose obéissance docile aux normes et aux lois, à la désobéissance civile et à l’action directe.
De l’opinion publique et du mythe de l’unité
Les radicaux-ales s’opposent dans la grève présente aux «imagistes» qui se revendiquent du pacifisme. L’opinion publique, qui oriente la façon dont ces derniers agissent, est une chimère. Notre champ de bataille se situe dans la rue, dans les A.G., dans les bureaux occupés, dans les milieux libérés, pas dans les médias. Nous dénonçons l’illusion que les choses peuvent être changées sans perturbation.
Nous opposons le principe de la solidarité au mythe de l’unité qui sévit dans l’imaginaire de nos contemporain-e-s – les intérêts des québécois-e-s ne sont pas uniques et homogènes. L’unité d’un mouvement est-elle vraiment souhaitable? Ne prend-il pas sa force justement dans le fait qu’il soit diversifié, que certains soient prêts et prêtes à prendre plus de risques et se protéger en conséquence?

De la violence et de la non-violence
Nous croyons qu’il y a une gigantesque différence qualitative entre la violence envers des objets et celle envers des êtres humains. Au risque de nous répéter, nous nous attaquons à des objets. C’est un geste politique et symbolique. Ce faisant, nous nous exposons à une violence beaucoup plus grave: le matraquage, le gazage, la judiciarisation, le fichage par GAMMA et maintenant la répression interne. Nous considérons qu’un individu armuré, qui est prêt à frapper violemment d’autres individus simplement parce qu’il en a reçu l’ordre, perd momentanément l’exception qui prévaut quant à l’utilisation de la violence.
Si on regarde un peu dans les livres d’histoire, il est plus que facile de voir que le vandalisme a toujours été une arme légitime utilisée par les mouvements sociaux, suffragettes, syndicats, minorités racisées, peuples autochtones, etc. Aucun gain social n’a été acquis sans perturbation. Malgré la part décroissante de l’économie réelle dans le total de «l’argent créé», la propriété privée est encore la base sur laquelle est érigée le château de carte du capitalisme et du néolibéralisme qui attaquent présentement l’accessibilité aux études et notre vie au quotidien. C’est à elle que nous nous attaquons.
16 mars 2012, Montréal.

DES ANARCHISTES PARMI TANT D’AUTRES!

 

L’Union Communiste Libertaire (Lutte de classe)

Toutefois, nombreux sont les obstacles à la réalisation d’une initiative visant à regrouper la classe ouvrière et les étudiant-e-s. Mais ce qui est clair, c’est qu’une grève sociale qui dépasse les revendications étudiantes est nécessaire pour faire reculer le gouvernement sur ses politiques antisociales et réactionnaires. Qui plus est, elle pourrait devenir le fer de lance d’une prise de conscience politique dont les aspirations dépasseraient le cadre de la démocratie libérale et du capitalisme, tout en canalisant les forces populaires vers un projet de société alternatif.

L’Union Communiste Libertaire tient à remercier et saluer les quelque 150 personnes qui ont participé au contingent anarchiste appelé par celle-ci lors de la manifestation étudiante nationale du 22 mars à Montréal. Bien qu’il serait facile de relativiser l’importance de la présence d’un tel contingent dans une manifestation-monstre de 200 000 personnes, nous tenons à souligner la nécessité pour les militantes et militants anarchistes de combiner leur participation dans les mouvements sociaux, dans une perspective de radicalisation, à leur organisation « spécifique », en tant que courant politique véhiculant des idées et des projets pour transformer la société. Cette même nécessité a amené, en 2008, des militants et militantes communistes libertaires de six villes du Québec à fonder notre organisation et nous poursuivons aujourd’hui le même but, notamment à travers notre journal, Cause Commune, et les multiples activités de nos collectifs locaux de Montréal, Québec et Saguenay.

La CSN prône la grève sociale auprès de ses membres

Pressegauche pour la grève sociale

le Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ)

MAJ Lecture additionnelle suggérée
Michel Hébert À conflit spécial, loi spéciale

Mathieu Bock-Côté La gauche utopiste est de retour

Marcel Boyer Conflit étudiant – Ou comment oublier les vrais problèmes

Les paradoxes de la CLASSE

Bien que j’ai une mineure en relations industrielles de l’Université Laval, je ne comprends vraiment pas le fonctionnement de la Classe qui fait la promotion du grabuge un peu partout au Québec. Tout d’abord je m’explique mal que le porte-parole de la Classe, Gabriel Nadeau-Dubois, d’un souffle dit ne pas pouvoir condamner la violence parce qu’il n’est qu’un porte-parole et qu’il ne prend pas de décision et qu’en même temps il réclame un siège lors des négociations. Il me semble (et je suis sans doute dans le champ) que pour négocier, ça prend quelqu’un qui a la latitude de le faire? Généralement, un porte-parole n’est pas le négociateur, à moins que dans les faits, il soit en mesure de prendre des décisions. Ce qui semble être le cas pour les deux autres groupe d’étudiants la FEUQ et la FECQ qui étonnamment eux, ont une équipe et des responsabilités avec des leaders clairement définis. Il est donc difficile pour le gouvernement de discuter avec une instance (la classe) qui n’a pas de leaders, dont on ne connaît pas l’équipe et dont le porte-parole dit n’être qu’un porte-parole et ne pas avoir de pouvoir et en même temps se réclame d’avoir au moins celui de négocier au nom de son groupe ?

Par ailleurs, sur le site de la Classe, on peut voir clairement des événements avec des épithètes comme « Action Locale : non nous ne resterons pas sage » « action de perturbation », « envahissons Westmount » ou « piquetage dur au Conservatoire de Montréal ». Encore une fois le très efficace porte-parole de la Classe disait hier que la Classe n’est pas responsable des événements qui sont mis sur son site. Ha bon ! Alors depuis quand le webmestre d’un site n’est-il plus responsable des contenus qui sont publiés sur un site, incluant les commentaires ? Est-ce que la classe fonctionne aussi en dehors des lois de responsabilité civile et criminelle dont est assujetti le reste des organisations du Québec ? Si un appel au meurtre, à faire exploser un édifice ou autre acte clairement criminel y était posté (j’exagère grandement ici pour illustrer le côté saugrenu des prétentions de la Classe) est-ce que la Classe laisserait ce contenu continuer d’apparaître au nom de la liberté d’expression ?

Il me semble que ça devient de plus en plus ridicule d’entendre un porte-parole parler des deux côtés de la bouche et se laver les mains en même temps des actions violentes des autres lorsque son organisation en gère les outils qui en font la promotion…

MAJ

La CLASSE fait-elle la promotion et est-elle une structure valorisant l’anarchisme ? Je pose la question et il me semble que poser la question est y répondre. Et vous vous en pensez quoi ?

Dans Wikipédia:

L’anarchisme est une philosophie politique qui présente une vision d’une société humaine sans hiérarchie, et qui propose des stratégies pour y arriver, en renversant le système social habituel.
L’objectif principal de l’anarchisme est d’établir un ordre social sans dirigeant. Un ordre fondé sur la coopération volontaire, d’hommes et de femmes libres et conscients, qui ont pour but de favoriser un double épanouissement : celui de la société et celui de l’individu qui participe au premier.
À la source de toute philosophie anarchiste, on retrouve une volonté d’émancipation individuelle et/ou collective. L’amour de la liberté, profondément ancré chez les anarchistes, les conduit à lutter pour l’avènement d’une société plus juste, dans laquelle les libertés individuelles pourraient se développer harmonieusement et formeraient la base de l’organisation sociale et des relations économiques et politiques.
L’anarchisme est opposé à l’idée que le pouvoir coercitif et la domination soient nécessaires à la société et se bat pour une forme d’organisation sociale et économique libertaire, c’est-à-dire fondée sur la collaboration ou la coopération plutôt que lacoercition.
L’ennemi commun de tous les anarchistes est l’autorité, sous quelque forme qu’elle soit, l’État étant le principal ennemi des anarchistes :
l’institution qui s’attribue le monopole de la violence légale (guerres, violences policières), le droit de voler (impôt) et de s’approprier l’individu (conscription, service militaire).

P.-S. Hey oui, j’ai aussi une mineure en politique 🙂

MAJ2

Mise à Jour

Je comprends que monsieur Gabriel Nadeau-Dubois n’est qu’un porte-parole et qu’il ne négocie pas, sur la place publique ou en privé. Il me reste tout de même certaines questions. Qui est la CLASSE? Qui dirige? Qui peut prendre des décisions?

Le porte-parole de la CLASSE est seulement un porte-parole
Le porte-parole n’est pas responsable des manifestations
Le porte-parole n’est pas responsable des actes de ses membres
Le porte-parole n’est pas responsable des décisions de ses membres
Ce n’est pas le rôle du porte-parole de contrôler son association
La CLasse n’est pas responsable des manifestations
La Classe n’est pas responsable de ses membres
La Classe n’est pas responsable de ses associations membres et leurs gestes.
La CLASSE ne contrôle pas les étudiants en manifestations
La CLASSE n’est pas responsable de son site Internet, c’est seulement un site Internet, ce n’est pas une preuve…
QUI QUI QUI est responsable de la CLASSE ?
Comment prôner être une association qui n’est responsable de RIEN ?

Finalement, comment un gouvernement peut-il négocier avec une organisation désincarnée qui n’est responsable de rien? Comment une organisation sans responsabilité peut-elle tout d’un coup parler au nom d’étudiants dont ils ne sont de toute evidence pas responsable ou tributaire non plus?

3e MAJ
Au fait il y a combien d’étudiants en grève déjà? Selon Radio-Canada il y avait 32 500 étudiants en grève pour 450 000 étudiants (en février) à la grandeur du Québec. De ces 32 500 étudiants en grève, on parle en réalité de leurs associations qui ont obtenu un vote de grève et on ne sait pas réellement à quel pourcentage ils l’ont obtenu. Des chiffres plus récents de Le Devoir parle de 176 000 étudiants maintenant en grève. Conclusion, on parle du tier des étudiants qui “seraient” en grève et foutent le trouble à la grandeur du Québec. Par ailleurs, dans les dernières semaines, j’ai donné des conférences à McGill (devant une salle pleine), j’ai été invitée par les Jeux de la comm ou des étudiants de toutes les universités francophones étaient représentés. Je me demande maintenant de quelle représentativité se réclament les grévistes?

Probablement qu’encore une fois, on ne pourra pas répondre à cette question parce qu’on “n’est pas responsable” de ceux qui n’appuient pas la grève, puisque de toute façon, on n’est pas non plus responsable de ceux qui l’appuient. Après ça on viendra me parler de représentativité, de démocratie et tutti quanti…

4e MAJ

Chez Patrick Lagacé: La CLASSE et sa vision d’une « négociation »

Négocier, ce n’est pas exiger. C’est du troc. C’est transiger.

Ce qu’on lit là, c’est le contraire d’une négo. Pour le vase clos de la militance de la CLASSE, peut-être que c’est simplement l’expression de convictions en acier trempé. Mais pour la moyenne des ours, c’est de la mauvaise foi crasse, j’en ai bien peur.

Aucun rapport : c’est peut-être formidable, la démocratie directe, le refus global d’une quelconque autorité. Peut-être qu’à l’intérieur de la CLASSE, c’est un mode d’interaction idéal qui comble les membres et les « instances » de bonheur. Mais pour interagir avec le monde extérieur, c’est de la bouillie pour les chats. Pour le monde réel, c’est loin d’être commode. C’est pas sérieux.

je l’ai écrit, je l’ai dit cent fois : rien ne pouvait justifier, ces derniers mois, même avant la grève, le refus de Québec de négocier avec les associations étudiantes. Mais pour la CLASSE, quand je lis ces mises en candidatures, quand je lis les justifications de Gabriel Nadeau-Dubois, je me dis qu’à la place de Line Beauchamp, pas sûr que j’aurais envie de négocier avec des gens qui a) n’ont pas de mandat de négocier b) confondent les verbes exiger et négocier c) ont parfois même comme valeur de ne pas négocier d) clament avoir pour valeur de ne pas s’asseoir avec des gens du ministère de l’Éducation.