La consultation c’est aussi d’apprendre de son client et d’être parfois stu-pé-fai-te

La consultation c’est d’abord et avant tout de donner l’heure juste, de partager son expertise, d’identifier des problématiques et de proposer des alternatives et des solutions. La consultation c’est accueillir, écouter, décortiquer, comprendre et vulgariser. Il faut avoir un esprit analytique, une expertise et de la créativité.

La consultation c’est un ensemble de connaissance et une posture permettant la relation d’aide. Mais des fois, c’est aussi d’être surpris et désarçonné. Le fait que je sois consultante me fait grandir et me permet d’alimenter continuellement ma pratique, mes connaissances et mon humanité. D’être confronté aux problématiques de mes clients est un apprentissage extraordinaire. Très souvent, je n’avais pas songé qu’un patron ou un entrepreneur pouvait vivre un tel type d’enjeu et d’en discuter avec lui, m’ouvre et m’arme davantage pour le prochain client qui me présentera un enjeu similaire. D’avoir un si large bassin de client est aussi un atout surprenant. Des fois, une solution qui fonctionne pour un petit entrepreneur dans une niche particulière, pourra être l’innovation et la solution spécifique pour une très grande entreprise dans un tout autre secteur d’activité. C’est sans doute aussi ce que l’on nomme l’expérience. Mais des fois, les tables se retournent. Le destin nous présente des solutions auxquelles on n’avait jamais songé.

La solution d’un problème des fois c’est le client lui-même

J’ai une très grande entreprise industrielle qui a des dizaines d’usines réparties au Canada et aux États-Unis. Avec cette entreprise, depuis plusieurs mois, nous établissons et implantons une stratégie proactive de gestion de la réputation en ligne puisqu’elle est dans un secteur très sensible aux critiques du « pas dans ma cour » ((Nimby dont j’ai déjà parlé). Elle est très écologique, performante et remplit une fonction essentielle pour plusieurs autres industries. Mais elle a un problème de processus industriel majeur, vieux comme le monde, qu’elle tente depuis des décennies d’amoindrir, par toutes sortes de procédés plus dispendieux les uns que les autres, sans pourtant arriver à contrer définitivement sa problématique. Sans entrer dans les détails confidentiels de ce client, je vous illustrerais ça en disant qu’elle est par exemple bruyante. Très bruyante. Évidemment, ses voisins ne l’aiment pas parce qu’elle fait du bruit. Elle dépense une fortune en procédé qui diminue le bruit, mais jamais elle ne sera complètement silencieuse. C’est pratiquement impossible.

Il y a quelque mois, je rencontre une autre cliente. Une PME prometteuse qui a besoin de mon aide pour exporter en France un produit spécifique qu’elle a développé et qui est issue de son expertise de pointe. Aux fins de votre compréhension, je dirais que cette entreprise a développé un système d’assourdissement des sons industriels pour une industrie spécifique. Mais fondamentalement, ce sont de très grands experts de l’assourdissement du son dans tout type d’industries et pour tout type de sons. Ils font ça depuis 30 ans et le père de ma cliente, est l’un des plus grands experts mondiaux du son. Il comprend sa mécanique, sa diffusion et est à même de contrer, de masquer voire de faire complètement disparaitre les sons, quels qu’ils soient.

Chacun de ces clients vient me voir pour discuter de web et de médias sociaux et ne sait pas la problématique ou la solution qui est possible l’un pour l’autre. Je suis stupéfaite de l’adéquation entre le besoin d’un client et la solution de l’autre. Je les mets donc en contact et ils discuteront prochainement de comment la PME peut régler le problème industriel de la très grande entreprise qui ne sait plus à quel saint se vouer par amoindrir son vacarme (disons). Quelle synchronicité, quel adon extraordinaire, quel coup de chance que ces deux clients sont venus me voir pour des problèmes tout autres!

Mais il y a plus encore ou le croyez-le ou non

Hier, j’ai eu un meeting de deux heures avec cette même cliente PME dans ma salle de conférence. À la fin du meeting nous sommes allés dans mon bureau et elle me dit, Michelle, j’ai des frissons! Permets-moi de te poser une question indiscrète. Es-tu entré en communication avec une personne décédée dernièrement? J’étais stupéfaite. Depuis quelques semaines, je vis une situation personnelle très pénible et j’ai en effet demandé à ma défunte mère de m’aider et de m’envoyer des ondes positives pour passer au travers cette situation. Elle est décédée depuis 15 ans et j’ai lui ai parlé dans ma tête peut-être deux fois depuis ce temps, dont la fin de semaine dernière. Ma cliente me dit donc qu’elle voyait ma mère avec nous et qu’elle avait un message pour moi, ce qui me fit le plus grand bien. Elle me signifia qu’elle a ce don depuis très longtemps, mais qu’elle n’en parle jamais parce que ça ne fait pas sérieux et que la perception des gens est souvent qu’elle est folle.

Disons que je suis encore sous le choc de ces nombreuses coïncidences et des nombreux apprentissages que mon métier de consultante me permet de faire avec mes clients…

Comment gérer le « pas dans ma cour » en ligne

Il s’avère que j’ai deux clients, dans des contextes industriels complètement différents, pour qui il est primordial de gérer proactivement le problème de « pas dans ma cour » dont ils sont ou seront potentiellement victimes. Étrangement, pour d’autres raisons qui me sont personnelles, il y a aussi dans ma propre cour des activités et des gens que j’aimerais bien voir disparaître. Ce sont donc les deux côtés d’une même pièce de monnaie.

Nous sommes tous pour l’équité, pour la préservation de la nature, pour le développement économique, pour l’épanouissement des personnes et pour l’essor des individus et des organisations, sauf lorsque ça nous dérange personnellement. Lorsque ça nous dérange et que c’est trop près de « chez nous », nos bons sentiments altruistes foutent le camp. Allez faire vos projets ailleurs…

Les conseils de ce billet sont donc autant pour ceux qui sont pour, que pour ceux qui sont contre. Vous pourrez donc « fourbir vos armes » en fonction de quel côté de la clôture vous vous trouvez. En anglais le « pas dans ma cour » se nomme le NIMBY pour « Not in my backyard ». et lorsque ça va vraiment mal on parle alors de BANANA “Build Absolutely Nothing Anywhere Near Anything” (or “Anyone”). Un acronyme qui devient presque une religion dans certains coins du Québec. Il existe une abondante littérature pour ce genre de problématique. Mais voici les grandes lignes de ce que je suggère de faire afin de maximiser son impact en ligne pour contrer les opposants.

-Ayez un appui solide et l’implication de la haute direction
-Identifier les opposants, les problématiques, les arguments les mots-clés
-Identifier les partisans politiques, syndicaux, journalistiques et influents
-Trouvez des solutions ou des arguments pour contrer les détracteurs
-Identifier les avantages de votre projet : social, économique, politique (ou autre) et les produits ou services direct et indirects qui en résulte
-Mettez sur pied un processus de monitorage continu
– Construisez rapidement votre présence web et médias sociaux afin de prendre le plus de place possible sur les engins de recherche avec les mots-clés associés à votre projet.
-Communiquez localement et régionalement ou nationalement en tentant de minimiser l’impact des communications locales, sur le régional et le national (un utilisant des sous-domaines de votre domaine web par exemple).
-Parlez abondamment de votre « sujet » plutôt que de votre « projet »
-instaurez un blogue (roue de secours) qui est déjà monté, hébergé et prêt à être mis en ligne à quelques heures d’avis. Ce blogue servira à gérer une crise si jamais cela était nécessaire. Il sera monté sans avoir d’URL. Cette URL et son nom de domaine seront choisis en temps de crise, en fonction de l’importance des mots-clés associés à la crise, en temps opportun. (Vous pouvez relire mon billet Maple Leaf Foods et la listeria, ce que j’aurais fait de plus)

Et surtout, soyez positif, ne dramatisez pas les situations, ne démonisez pas vos opposants et prenez le temps d’évaluer le potentiel d’influence de chacun d’eux.

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