Le mythe de la « neutralité journalistique » et pourquoi ça a toujours été une création de l’esprit

Je viens tout juste de me « pogner » sur LinkedIn avec un journaliste à propos de mon statut :

Aux chroniqueurs et journalistes, vous devez chercher à comprendre, valoriser les points de vue différents, mais juger, prendre des positions, dévaloriser et stigmatiser a des conséquences sociales dont vous êtes responsables…

Avant de reproduire ici le débat, j’aimerais expliquer pourquoi la « neutralité journalistique » ça a toujours été une création de l’esprit et de la bullshit. Prenons les deux exemples de titre :

Israël avance sur le Liban et Le Liban envahit par Israël. À première vue, les deux titres sont équivalents. Mais en y regardant de plus près, le premier titre peut laisser supposé qu’Israël répond à une agression tandis que le deuxième, qu’Israël est l’agresseur.

Prenons aussi cet autre exemple d’un verre qui contient 50% d’eau. Un journaliste pourra dire que le verre est à moitié plein ou qu’il est à moitié vide. L’un sera optimiste et l’autre pessimiste. Pourtant, les deux journalistes qui feraient ces tournures de phrases se réclameraient de la neutralité journalistique. Vous comprenez donc qu’on ne peut réellement jamais prétendre à cette neutralité et qu’à chaque ligne d’un texte, consciemment ou inconsciemment, l’information qui nous est présentée est souvent biaisée strictement dans la formule qui sera utilisée même, si objectivement, le verre contient 50% d’eau.

Voici donc le débat avec le journaliste à propos de mon statut mentionné plus haut:

Luc Archambault

Je crois, madame, que vous faites erreur, en mélangeant les rôles de journaliste et de chroniqueur. Un journaliste doit rapporter les faits, aussi objectivement que possible, soit. Mais un chroniqueur se doit de prendre position, de donner son opinion personnelle. C’est sur la force de son argumentation qu’il est jugé. Si sa pertinence est vague ou irresponsable, c’est au public à s’en plaindre et à l’équipe éditoriale de le rappeler à l’ordre, voire de le congédier. Il est trop facile de blâmer les “médias” pour les excès de violence. Il est beaucoup plus facile de pointer du doigt les Cassandres de ce monde plutôt que ceux à qui profitent la montée de cette violence, ie les politiciens, les magnats de l’information, les fabricants d’arme, les histrions de la sécurité mur-à-mur, et tous ceux qui veulent brimer la liberté d’expression. Si les fous furieux passent au travers des mailles du système limitant l’acquisition d’armes, peut-être faudrait-il revoir ce système… et non dénoncer en coup d’épée dans l’eau ceux qui s’attaquent à la médiocrité ambiante. Je suis parfaitement conscient que le milieu médiatique comporte son lot d’imbéciles, mais de là à proposer un bâillon sur la libre expression, c’est de la folie pure…

Michelle Blanc

Luc Archambault un verre a 50% d’eau. Ceci est un fait. Maintenant si le journaliste dit qu’il est à moitié plein, déjà c’est une prise de position éditoriale basée sur un fait. La soi-disant “neutralité journalistique” est commode pour faire oublier les biais éditoriaux qui pullulent dans les médias et les préjugés qu’ils alimentent. À titre d’exemple, l’article http://www.journaldemontreal.com/2017/01/25/la-saaq-interdit-a-des-employes-de-dire-monsieur-ou-madame présente en sous-titre, une plainte sur 22 millions. Dans les faits, il y a eu une plainte à St-Hyacinthe donc le nombre de plaintes de St-Hyacinthe devrait être mis en relation. Or on prend plutôt le nombre de plaintes provinciales et on la met en sous-titre. Par ailleurs, on associe l’idée “qu’un individu” se fait dire “monsieur” et que la SAAQ va désormais interdire de dire monsieur et madame pour toute la population du Québec. Or, on ne mentionne pas que l’individu s’est fait dire monsieur 3 fois et que la troisième fois, elle a exigé des excuses. “L’individu” n’a jamais exigé qu’on cesse de dire “monsieur madame” à la grandeur du Québec et elle c’était fait mépriser par le préposé de la SAAQ. Prenant pour du “cash” les affirmations du JdeM (qui ont été démentis par la SAAQ) tous les chroniqueurs du même journal et de plusieurs autres ont monté en mousse que les trans exagéraient en faisant des demandes sans cesse qui sont plus loufoques les unes que les autres. Il me semble que c’est là même l’exemple d’un média qui “rapporte les faits” en jouant avec en tabarnak…

Luc Archambault

La première victime de tout fasciste est justement cette ‘liberté d’expression’ celle sur laquelle vous crachez si allègrement… et bien cette même liberté vous permet (ainsi qu’à moi) de postillonner un lot de bêtises qui ne devraient sûrement pas exister dans l’arène publique, mais réseaux sociaux obligent… la démocratie en marche vers le nivellement par le bas, au lieu de s’élever vers un monde meilleur. C’est sûrement pour cette raison que David Goldberger, un avocat de l’ACLU (American Civil Liberties Union), a défendu un groupe de néonazis dans la cause “National Socialist Party v. Skokie (1977)”… pas pour les idéaux de ces fascistes, mais bien pour la seule liberté d’expression.

Michelle Blanc

Luc Archambaultà quel endroit déjà ai-je demandé “un bâillon sur la libre expression” ???

Luc Archambault

Michelle Blanc Pour vous, le Journal de Montréal est un exemple à suivre en terme de journalisme? Une feuille de chou qui se vautre dans les nouvelles de chiens écrasés et de porte-voix de l’empire Péladeau, c’est du sérieux à vos yeux? Ben bravo. La discussion est close. Aussi bien prendre les nouvelles de V au même titre que celles de PBS. Ou considérer que les articles du Der Stürmer ou du Völkischer Beobachter étaient à prendre pour du cash.

Michelle Blanc

Luc Archambault j’aurais pu citer d’autres médias, mais bon, vous avez vos propres perceptions dont celle que je demande “un bâillon sur la libre expression”…

P.S. Un des livres que je garde précieusement et qui décortique admirablement bien cette « bullshit » est :
MacLean, Eleanor, Between the lines, How to detect bias and propaganda in the news and everyday life. Publ. Deveric Development Education. (1981) ISBN 0-9690919-0-7

La Classé, Rima Elkouri et comment détruire le mythe de la perturbation

Dans son article de LaPresse Le festival du faux débat, Rima Elkouri parle du mythe de la Classé.

Quant à la CLASSE, elle a beau avoir refusé de rencontrer Gilbert Rozon (elle l’accuse d’ingérence, de mener une campagne de salissage et considère que le seul interlocuteur devrait être le gouvernement), cela ne la rend pas coupable par association. Le gouvernement a présenté comme une menace la malheureuse phrase montée en épingle «on va vous l’organiser, votre Grand Prix», lancée par un représentant de la CLASSE lors de négociations très tendues avec la ministre Michelle Courchesne. Gabriel Nadeau-Dubois reconnaît qu’il s’agissait d’une déclaration maladroite dans un contexte où les esprits s’échauffaient de part et d’autre. «Une erreur», il l’admet. Mais pas une menace. Sauf peut-être aux yeux de ceux qui ont intérêt à y voir une menace.
Gabriel Nadeau-Dubois a clairement dit qu’aucune perturbation des festivals n’était prévue. Il a aussi clairement dénoncé les menaces dont a été victime Gilbert Rozon dans les médias sociaux. Il a répété que l’intention de la CLASSE est de demeurer visible et d’informer les gens et non de mettre en péril la participation ou la sécurité de quiconque. Que veut-on de plus? Que la CLASSE dénonce les orages violents qui pourraient perturber les festivals?

Oui vous avez raison madame Elkouri la Classé n’est pas responsable des violences qui surgissent dans certaines manifestations. Gabriel Nadeau-Dubois n’est qu’un porte-parole. Il n’est pas la Classé et il n’est pas responsable des agissements de ses membres. Oui monsieur Gabriel Nadeau-Dubois et la CLASSE ne veulent qu’ “informer les gens et non mettre en péril la participation ou la sécurité de quiconque”.

Fast Forward ou comment grâce à la CLASSE je ne peux prédire les “perturbations (voire les violence)” des jours à venir à Montréal.
La CLASSE n’est responsable de rien. Elle ne l’a jamais été. Elle n’est pas non plus responsable de sa page Calendrier des événements sur son site. Elle le dit d’ailleurs clairement dans son paragraphe:

Pour ajouter un événement au calendrier, veuillez faire parvenir les informations essentielles (nom de l’événement, date, heure, lieu, courte description) à l’adresse courriel webmestre@asse-solidarite.qc.ca
Ce calendrier est une plate-forme ouverte servant à publiciser l’ensemble des événements organisés dans le cadre de la lutte étudiante. Les événements et les propos tenus sur ce calendrier ne sont pas nécessairement appuyés par le CLASSE.

Dans cette logique de non-responsabilité d’événements dont on fait la promotion, elle n’est pas non plus responsable des événements suivants:

Action locale: Perturbons le cocktail d’ouverture du Grand Prix!
Créé par julien.royal@gmail.com
Du 4 au 10 juin multiplions les interventions. Partout où ils iront, nous y serons ! Les manifs nocturnes iront déranger cette élite crasse, tous les soirs dans l’ouest du centre-ville. Pour débuter leur semaine d’activités, ils s’offrent un banquet où le billet pour partager une table avec un pilote coûte 25 000 $ ! Faisons de leur soirée « de prestige, de faste et de plaisir » notre « Grand Soir »!
(…)
La CLAC répond à l’appel des mouvements de contestation étudiants et participera à une semaine de perturbation économique pour promouvoir la grève sociale.
Fuck le Grand prix !

Action locale: Manif – Action féministe : Cassons leur party
Dans le cadre du Grand prix du Canada, allons cassons le party des clients de l’industrie du sexe!
Rendez-vous à 17h au Square-Philips (métro McGill) le samedi 9 juin pour perturber l’hôtel Sheraton, une des cibles privilégiées de ces crosseurs internationaux.
(…)
Cet appel à la perturbation est lancé par des féministes radicales montréalaises et des pro-féministes.

Action locale: Manif-Action Contre le Grand prix… des frais de scolarité
dim., 10 juin, 10:30 – 12:00
Lieu Quai de la ligne jaune au métro Berri-UQAM

Créé par julien.royal@gmail.com
Description Consigne importante: Ne montez pas dans le train avant le signal.
Action locale: Manifestation contre la Conférence de Montréal / Demonstration against the Conference of Montreal
lun., 11 juin, 08:30 – 11:30
Lieu Hilton Montréal Bonaventure
plan
Agenda Actions et événements à venir
Créé par julien.royal@gmail.com

Du 11 au 14 juin, Montréal sera l’hôte de la Conférence de Montréal sur le Forum économique international des Amériques. Organisé par la famille la plus puissante du Canada, la famille Desmarais et Power Corporation, ainsi que plusieurs autres élites, la conférence réunira près de 150 conférenciers de partout a travers le monde, représentant les banquiers, industriels, dirigeants d’entreprise, politiciens, recteurs universitaires, des fondateurs d’organisations internationales, et également la sommité des médias.. Il devrait y avoir environ 3000 participants et invités.

Julien Royal est membre de la CLASSE et a pose sa candidature au poste de Secrétaire à l’information de l’ASSÉ. Mais la CLASSE n’est pas responsable de l’association qui l’a fondé (l’ASSÉ) et elle n’est pas non plus responsable des membres de son executif.
La nouvelle porte parole de la CLASSE, Camille Robert, est aussi membre de la CLAC (Convergence des luttes anti-capitalistes). Ce n’est pas de la faute à la CLASSE si elle choisit une personne qui est aussi membre du groupe radical CLAC comme porte-parole et si elle fait la promotion des événements perturbateurs de la CLAC sur son propre site web. La CLASSE ni tout évéeànement perturbateurs, elle ne fait que de l’information. Associer la CLASSE à ses membres, aux organisations qui font la promotion de perturbations ou aux perturbations elles-mêmes n’est que de la démagogie et participe à la création d’un mythe. Par ailleurs, Gilbert Rozon et les organisateurs d’événements à Montréal souffrent sans doute de paranoïa, tout comme le maire de Montréal et son service de police.

(Vous pouvez sans doute lire entre les lignes une pointe d’ironie, mais la CLASSE n’est pas responsable non plus de l’ironie des autres, de ses membres ou des groupes extrémistes qui peuvent y être accidentellement associés. Je ne suis pas non plus responsable des contenus qui sont publiés dans ce blogue, de ce billet et des commentaires qui peuvent s’y ajouter. Tout ce qui est écrit ici n’a que l’objectif d’informer pacifiquement les camarades et la population en général. )

MAJ

Madame Camille Robert n’est pas une anarchiste, ni membre du L’Union Cummuniste Libertaire même si elle se présente ainsi lors du Salon du livre anarchiste de Montréal ou dans un article qu’elle signe pour l’ASSÉ. La présenter comme une anarchiste, une communiste ou une libertaire ne serait que propager vilement un mythe…

L’aliénation salariée : pour une critique anarchiste du travail (fr.)
13h-14h45, dimanche 22 mai
Salle 123 au CEDA

Le travail salarié n’a pas toujours été ; s’il apparaît aujourd’hui comme la seule manière d’exister, c’est qu’il a d’abord été instauré par la violence et la répression. Alors qu’il était dévalorisé dans pratiquement toutes les sociétés avant le 19e siècle, le travail s’est imposé en bouleversant toutes les formes de liens sociaux et de solidarités pré-capitalistes au nom du profit. Cet atelier retrace le parcours historique du travail salarié en examinant le cas plus spécifique du Québec.

Camille Robert, étudiante en Histoire, membre de l’Union Communiste Libertaire, militante du mouvement étudiant et syndical.

Le mythe de « tout le monde a une voix sur les médias sociaux »

L’un des mythes qui me fait le plus rire est celui véhiculé par certains médias qui veut que « tout le monde ait une voix sur les médias sociaux » et que le discours en soit donc amoindri, disparate et donc sans importance si on le compare à la voix d’un illustre journaliste qui lui est drapé du sacro-saint code d’éthique journalistique.

Il est certainement vrai que l’avènement du web 2.0 permet entre autres à tous de s’exprimer sur le web sans avoir besoin d’un cours de génie informatique pour ce faire. D’ailleurs, j’ai souvent donné l’exemple de Thomas Martin qui à 9 ans avait déjà deux blogues (il a beaucoup grandi depuis). Par contre tous ne sont certainement pas égaux sur le Web et bien que tous aient la potentialité d’avoir une voix, beaucoup de ces voix font partie du web invisible. Par ailleurs, même les différents réseaux sociaux ne sont pas tous égaux entre eux. Certains ont plus de portée, d’impact et ils ont tous des mécanismes inhérents qui facilitent (ou non) la dilution ou la promotion des contenus qui y sont déposés. D’ailleurs, dans un autre billet, Et si le web 2.0 faisait faillite? Et si la pub chiait dans son froc? Je citais le pote Martin Lessard à propos de la soi-disant dilution des contenus sur le web.

Le problème de la dilution de l’information sur les nombreux flux a été expliqué de nombreuses fois plus intelligemment que moi par Martin Lessard, notamment dans son billet Johnny Haliday le cheval de Troie de Twitter

« Percolation de la qualité
Bien sûr, il reste à trier le bon grain de l’ivraie. Dans ce cas, les RT (« ReTweet », retransmission), autre convention, avant le nom d’un usager, qui indique que l’on a tout simplement retransmis (recopié) ce que la personne a écrit précédemment, est une façon de repérer les informations « importantes » (une forme d’éditorialisation a posteriori).
Un RT acquiert souvent l’aura d’une information « validée » (non pas au sens de vérité, mais au sens d’approuvé par son réseau) –tout le travail restant consiste à se monter un réseau fiable, on s’en reparler une autre fois — d’ici là, relisez le chapitre 3, Comment le carnet Web stimule la qualité, du célèbre billet de Sébastien Paquet… »

Concernant la portée, le nombre de Followers, abonnées, retweet, mentions ou commentaires, hyperliens externes dans les moteurs de recherches et bien d’autres facteurs encore contribueront (ou non) à l’impact, la rediffusion (notamment dans les médias de masse) et la capacité de faire passer un message sur les médias sociaux. Ce n’est pas parce que vous avez un compte twitter, un profil Facebook, un page YouTube, Google+, un blogue, un pseudo sur un forum ou un profil LinkedIn (ou autre) que ce que vous partagerez changera la société et ses perceptions. S’il n’y a que votre maman qui vous lit (quoique c’est déjà une bonne cote de confiance), votre manifestation pro ou contre « whatever » risque de passer dans le beurre.

Par ailleurs, ce n’est pas parce que 10 personnes vous twitte que vous êtes un dieu ou un imbécile et que vous voyez chacun de ces twitts, que ça changera votre vie. Par contre si c’est Oprah, Justin Bieber ou Lady Gaga qui le fait, attendez-vous à avoir bien des journalistes à votre porte la journée même…

Les textos, twitts et le Web causent des problèmes d’orthographe aux jeunes, destruction de mythes tenaces

C’est grâce à une de mes lectrice avisée, que j’ai pris connaissance d’une allocution de monsieur David Crystal, l’un des plus éminents linguistes de la planète, qui détruit le mythe persistant que les sms, les twitts et l’écriture Web, diminuent les capacités littéraires et nuisent à la bonne orthographe des jeunes (bien que monsieur Crystal soit anglophone, ces observations valent certainement aussi pour le Français). Ces arguments sont :

  • Mythe 1 Les messages textes et twitter sont remplis d’abréviations. En fait, seulement 10% du contenu des messages sont des abréviations. D’ailleurs, 80% des messages textes sur le Web ne sont pas entre adolescents, mais plutôt entre adultes.
  • Mythe 2 Les nouvelles abréviations sont un langage codé d’adolescents. La plupart des abréviations utilisées dans les messages textes et twitter ont plus de cent ans d’existence. Par exemple, « C U Later » (pour à bientôt) était déjà utilisé par Lewis Caroll à l’époque victorienne. À cette époque, ils jouaient le soir à se divertir en faisant des jeux de mots abrégés. La reine Victoria elle-même utilisait ces abréviations.
  • Mythe 3 Les ados font disparaître des lettres dans l’orthographe de mots parce que simplement ils ne savent pas écrire. Les ados répondent parce que ça peut sauver de l’argent de texter avec moins de lettres, parce que c’est plus pratique et parce que c’est cool. La réflexion est donc que si vous enlevez des lettres parce que c’est cool, vous savez donc que vous enlevez ces lettres. Vous ne serez pas cool si vous ne savez pas le code. Donc vous savez de facto « le code ». En fait, ça prouve aussi que les meilleurs « texteurs » sont aussi des champions de l’autographe. Plusieurs recherches démontrent d’ailleurs que plus vous textez et plus vous commencez à texter jeune, pour votre niveau de littératie sera grand. Parce que souvent les adultes (et les parents) oublient que d’utiliser Twitter, les SMS et le Web, dans le fond ce qu’on fait est de lire et d’écrire.
  • Mythe 4 Les jeunes sont tellement inconscients de leurs erreurs d’orthographes lorsqu’ils écrivent les textos, qu’ils reproduisent ces erreurs dans leurs textes scolaires. Lorsqu’on demande aux professeurs s »’ils retrouvent ces abréviations dans les travaux de leurs étudiants, ils confirment que ce n’est pas le cas et si on le demande aux étudiants eux-mêmes, ils croient que vous blaguez ou que vous n’êtes pas sérieux.

Voici le message de l’une de mes lectrices (son nom est caviardé pour protéger son identité)

Mythes: twitter, texter a des effets pervers sur la qualité de la langue

Bonjour,

Bel et bien des mythes. Un linguiste britannique le démontre et si le sujet vous intéresse, voici une vidéo YouTube dans laquelle il explique (31 minutes).

David Crystal – Texts and Tweets: myths and realities

Il parle pour la langue anglaise. Mais j’ai tendance à penser que cela s’applique aussi au français. Je dis souvent que mes fils (16, 13 et 10 ans) sont tri ou quadrilingues : français, anglais, serbo-croate (pour mon plus grand) et… Twitt/Text. Ils en savent bien plus sur l’adjectif “K10” que je ne l’aurais imaginé…

Toujours un plaisir de vous lire (ou vous voir dans les médias),

(caviardé)

PS: Je découvre une nouvelle photo de vous sur votre blog. Vous êtes s.u.p.e.r.b.e. !

L’allocution de monsieur David Crystal sur Youtube

Qu’est-ce qu’un blogue et destruction de quelques mythes à son propos

Hier j’étais l’invitée d’Isabelle Maréchal au 98.5FM pour parler de blogues. J’y ai détruit certains mythes tenaces en plus d’expliquer ce qu’est un blogue. Je vous invite à écouter cette entrevue 17 :21 min (MP3). Pour en savoir plus sur le sujet du blogue, visitez ma catégorie Blogue, Blogue d’affaires, téléchargez mon chapitre Bloguer pour vendre (PDF) du livre Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires ou encore, visitez le copain Étienne Chabot qui écrit le très bon billet 5 types de billets pour un blogue en santé.
Je parle aussi de Yulblog (sur Facebook), de Yulbiz (sur Facebook), de Technorati, de Google blogsearch et de Toutlemondeenblogue.

Les 10 mythes des médias sociaux

Dans le iMediaConnection d’aujourd’hui, l’article Top 10 social media misconceptions, brise certains des mythes qui entourent les médias sociaux. Je vous suggère fortement d’aller lire l’article, mais aux fins de mon propre archivage, voici une traduction libre, et adaptée, de ces 10 mythes, avec mes commentaires personnels.

Une campagne médias sociaux doit s’attaquer à Facebook et MySpace.

  • Il ne faut pas oublier que ce ne sont pas les 2 seuls sites de médias sociaux et que de grands groupes sociodémographiques n’y vont tout simplement pas. Ils utilisent plutôt Hi5, Orkut ou autre chose. Il y a aussi des sites comme Flickr, YouTube ou Dailymotion (le YouTube Français) qui doivent être considérés.

Les médias sociaux produisent du trafic de piètre qualité.

  • Si tel est le cas, c’est que le public cible a mal été défini et rejoint.

Vous pouvez réutiliser des contenus déjà existants (comme les communiqués de presse) pour garnir vos contenus médias-sociaux

  • Vous devriez plutôt adapter vos contenus spécifiquement pour le public cible que vous voulez atteindre. D’ailleurs, il existe aussi des communiqués de presse optimisés pour les engins de recherches. C’est l’une des nouvelles armes des spécialistes du référencement (comme moi par exemple).

Afin de se faire taguer dans un site comme Digg ou Delicious ou Wikio (pour le marché francophone) il faut amadouer les utilisateurs intensifs

  • De se faire identifier comme un expert dans votre champ d’activité n’arrive pas du jour au lendemain. Soyez patient, pertinent et travaillez vos contenus et le miracle se produira.

 Arriver sur la première page de Digg ou Wikio (pour le marché francophone) prend beaucoup de chance.

  • Si vous votez pour les autres, si vous faites partie d’une communauté comme Yulbiz, Yulblog, Girl Power 3.0 ou autre, si vous commentez souvent sur les blogues des autres, vous augmentez vos chances qu’on vote pour vous un de ces jours…

Il est possible d’arriver à contrôler toutes les activités de votre marque sur tous les médias sociaux.

  • D’être efficace, pertinent et réaliste quant aux médias sociaux, requiert d’accepter une perte de contrôle de votre image de marque. Il est évident que l’on ne sera pas toujours d’accord avec vous et qu’on va parler de vous en positif et en négatif. Voyez cela comme un focus group en temps réel, que vous ne payez pas

toutes les marques peuvent bénéficier de l’optimisation des médias sociaux (SMO, Social Media Optimization)

  • Comme dans toutes activités d’affaires Web, le pourquoi est plus important que le quoi. Ayez un objectif d’affaires clair et soyez certain de pouvoir offrir des informations pertinentes, pratiques et utiles ou un divertissement intéressant, sinon peu de gens feront l’effort de lire ce que vous avez à dire

mesurer l’impact des médias sociaux est impossible.

  • Les outils de mesures statistiques peuvent très facilement monitorer le trafic qui vous vient de vos présences médias sociaux.

L’optimisation des médias sociaux et le référencement sont distincts et séparés

  • Le référencement et l’optimisation des médias sociaux vont de pair. Vous pourrez mesurer les clics qui viennent de vos présences médias sociaux et ils pourront augmenter vos hyperliens externes qui à leur tour, améliorent votre positionnement dans les moteurs de recherches. Les médias sociaux sont donc une tactique de plus dans l’arsenal efficace d’une stratégie Web plus globale.

Le point 10 n’existe pas mais c’est plus facile d’être repéré et hyperlié à l’externe avec une liste de 10 éléments qu’avec une liste de 9.

Blogues d’entreprises, mythes et réalités

De plus en plus souvent, je suis invité à titre de consultant ou de conférencier, pour expliquer ce qu’est l’utilisation des blogues dans un contexte d’entreprise. Invariablement, je sens que mes interlocuteurs saisissent la portée marketing indéniable du médium tout en craignant l’ouverture et les possibles retombés négatives que ce genre de communication bidirectionnelle peut engendrer. J’essaierais ici de démonter les possibles bienfaits d’une telle utilisation technologique, tout en répondant aux craintes qu’elles soulèvent.

Lire la suite…

Haro sur les mythes du commerce électronique (partie V)

Mythe 9 : La publicité sur Internet n’est pas efficace

La publicité sur Internet a une efficacité incontestée. Qui plus est, contrairement aux autres médias, les mesures de rendements associés au Web sont significatifs. À titre d’exemple, pour mesurer l’impact et le prix d’un panneau routier, les agences se fient à des analyses de la circulation en face de ce panneau et à des sondages de notoriété comme suite à une campagne d’affichage massive.

Sur le Web, vous pourrez évidemment savoir le nombre d’expositions d’un bandeau publicitaire (l’équivalent de l’analyse de la circulation, mais en temps réel) et vous pourrez mesurer l’augmentation de la notoriété tout comme pour les autres médias. Cependant, vous pourrez aussi déterminer combien de gens ont été suffisamment intéressés par votre pub pour cliquer dessus (ce que l’on appelle le click-through ). La publicité Web vous permettra aussi de recueillir de précieuses informations personnelles sur les gens qui ont cliqué sur votre publicité et ont continué le processus jusqu’à compléter un questionnaire qui leur est spécialement destiné. Vous pourrez donc engendrer un dialogue avec votre client. Ce qui se révèle difficile, voire impossible, avec les autres médias.

Un autre facteur important de la publicité Web est la segmentation des clientèles. Vous pouvez grâce au Web choisir de manière très précise l’auditoire auquel votre publicité s’adresse. Cette caractéristique introduit le concept du « one-to-one marketing » ou marketing personnalisé.

Le Web est aussi un médium particulièrement riche en matière de concepts publicitaires. Sur le Web, vous pouvez diffuser des vidéos comme l’a fait BMW avec des pubs de Guy Ritchie. Le Web vous permet aussi de faire de «l’ advergaming » qui est un type de publicité alliant les jeux vidéos à la publicité comme ce qu’a fait Miller Lite. Vous disposez aussi de nombreux formats de publicité de type bandeau qui peuvent être statiques, animées et même interactives. Vous pouvez aussi faire du marketing par courriel. Dans tous les cas, l’un des avantages les plus marquants de la publicité Web est la possibilité de garnir une base de données des précieux renseignements clients.

La pub en ligne est-elle vraiment efficace? Selon un article (*) de Janis Mara de clickZ, les ventes en magasin sont clairement affectées par les pubs en ligne. Elle mentionne que pour un budget de publicité allouant au moins 5% à une présence en ligne, les retombés de ce placement sont plus efficaces de 30% que les autres médias sur les ventes générées.

En termes de coût, le Web est très avantageux comparativement aux autres supports. D’ailleurs, si les autres médias bénéficiaient de la justesse des mesures associées au Web, leur prix diminuerait très certainement.

Mythe 10 : Être présent sur le Net suffit à remplir le carnet de commandes

Être présent sur le Web est certainement une étape importante pour éventuellement vendre sur le Web. Cependant, plusieurs autres éléments participeront à une présence efficace. Tout d’abord, un client doit être en mesure de vous trouver sur le Web. Il vous trouvera principalement via les moteurs de recherches tels que Google, Yahoo ou MSN. Pour bien se positionner dans ces moteurs, il faudra utiliser des techniques de référencement permettant d’optimiser le site et son contenu. Par la suite, il faut aussi que le site Web réponde aux besoins de l’internaute en terme de facilité de navigation (ergonomie), de fonctionnalité (analyse fonctionnelle) et de contenu (analyse de densité et analyse de pertinence du contenu). Finalement, une fois que le client aura complété une transaction, vous aimeriez certainement qu’il revienne ? Dans ce cas précis nous parlerons alors de gestion de la relation client (mieux connue sous le vocable CRM Customer Relationship Management ), de marketing relationnel (marketing par courriel) et de programme de fidélisation. Avoir un site Web n’est donc qu’un des éléments d’une stratégie globale.

Le Web s’enrichit chaque jour de dizaine de milliers de nouveaux sites et les sites existants se perfectionnent et raffinent leur présence continuellement. Le Web grandit et se complexifie chaque jour. Votre présence Web doit donc continuer d’évoluer en fonction de ses propres critères internes, mais aussi en fonction de son environnement qui n’est pas immuable.

(*)Mara, Janis, New Study Links Online Ads, In-Store Sales , ClickZnews, Mars 2004

Haro sur les mythes du commerce électronique (partie IV)

Mythe 7 : une présence Internet ne sera pas efficace et rentable à moins d’investir des sommes considérables

Un budget de développement Web peut représenter quelques milliers de dollars mais peut aussi représenter des sommes beaucoup plus élevées. Les montants ou les efforts investis dans une opération Web ne seront rentables que si, au départ, des objectifs d’affaires ont été établis. La rentabilité d’une présence Web se chiffre de différentes manières; cependant, toutes les mesures d’efficacité d’un investissement Web se feront à l’aide de métriques identifiées au préalable. Le web est d’ailleurs l’un des médiums les plus riches et les plus efficaces en termes de mesures d’efficacité. Il est donc primordial de savoir d’abord pourquoi on veut être sur le Web et quels objectifs on veut atteindre avec sa présence. Par la suite, il deviendra plus facile d’identifier les outils qui nous permettrons de mesurer notre efficacité virtuelle et comptable (tangible et intangible), donc le fruit de notre investissement . D’ailleurs, une présence Web peut être très efficace, rapporter beaucoup et n’avoir coûter que quelques milliers de dollars. Cependant, pour profiter de ce type de scénario, une étude minutieuse des processus d’affaires à numériser, une planification attentionnée des activités à être développées et une gestion attentive de la mise en place seront des atouts précieux.

Un exemple

Un fleuriste aimerait fidéliser sa clientèle locale et augmenter ses ventes. En magasin, il donne un questionnaire à ses clients, les invitant à s’inscrire à un outil à valeur ajoutée qui les avisera une semaine au préalable que l’anniversaire de l’un de ses proches ou qu’une fête importante approche. Par la suite, le fleuriste utilise une application courriel qui contacte le client une semaine avant la date de chacun des anniversaires et à chacune des fêtes traditionnelles (semaine des secrétaires, fête des mères, Pâques etc…), pour lui rappeler qu’un moment important s’en vient. De plus, dans son courriel promotionnel, il développera une fonction «faites suivre à un ami» qui aura pour but d’augmenter sa base de clientèle (pour les fêtes traditionnelles). Le fleuriste pourra vérifier l’impact de son activité d’affaires électroniques en vérifiant le taux d’ouverture de ses courriels et en suivant l’évolution de ce taux d’ouverture à chacune des interventions de masse. Il pourra aussi indiquer dans son courriel une offre exclusive associée au courriel afin de valider l’impact des courriels sur son chiffre d’affaires (par exemple 5% de rabais pour ceux qui impriment le rabais courriel et l’apportent au magasin). À la fin de l’année, il pourra aisément faire l’adéquation entre les coûts d’opération de son activité et les gains tangibles (ventes) et intangibles (par ex. augmentation de la notoriété ou de la satisfaction clientèle, suite aux commentaires des clients). Ce type d’opération ne nécessite qu’un investissement minimal, il ne requière pas nécessairement de site Web et peut se rentabiliser à très court terme. Il a toutefois requis un effort de réflexion, de planification, d’identification de mesures de rendement et une certaine compréhension des divers mécanismes d’affaires électroniques.

Mythe 8 : un site transactionnel est la seule façon de vendre sur Internet

Le web ne se résume pas qu’à posséder son propre site Web. Il existe une foule d’activités qu’il est possible de faire sur le Web. Plusieurs de ces activités peuvent résider sur des portails gratuits ou peu dispendieux. Par exemple, vous pouvez vendre pratiquement n’importe quel produit sur un site comme eBay.com et ce, sans avoir de site Web vous même. Vous pouvez aussi vendre des produits ou des services sur différents portails de verticales industrielles. À titre d’exemple, l’APCHQ (Association professionnelle des constructeurs d’habitation du Québec) vient de lancer le portail go-affaires.com, où les entrepreneurs et les différents corps de métiers de la construction peuvent inscrire leurs besoins, produits ou services gratuitement. Plusieurs autres verticales industrielles offrent des services semblables. Il existe aussi différentes bases de données permanentes qui recensent les entreprises qui ont pris la peine de s’y inscrire. À titre d’exemple, vous pouvez vous inscrire gratuitement sur les sites de l’ICRIQ au Québec et de Stratégis au Canada. Plusieurs acheteurs, entreprises et consommateurs visitent régulièrement ces listes afin d’y trouver de nouveaux contacts, produits, services ou fournisseurs potentiels.

Sur le Web, vous pouvez avoir votre propre place d’affaires, vous retrouvez dans un centre d’achat virtuel (ex, http://magasiner.sympatico.msn.ca/, http://www.vitrineq.com/, etc.). Vous pouvez aussi vous retrouver sur différents forums qui discutent d’entreprises et des vertus de transiger avec eux (ex. tripadvisor.com), ou même créer votre propre journal (appelé Blogue ) et partager avec la communauté la passion qui anime votre entreprise.

Haro sur les mythes du commerce électronique (partie III)

Suite des 10 mythes du commerce électronique les plus fréquents…

Dans les articles précédents nous avons présenté les mythes suivants :

1- Les affaires électroniques se remettent difficilement de la chute des .com
2- Le B2C accapare la majorité des ventes sur Internet
3- Les affaires électroniques = vendre sur Internet
4- Un site informationnel n’engendre pas de retombées d’affaires
5- Il est dangereux de donner sa carte de crédit sur Internet

Mythe 6 : Le Web est un médium d’image

La fin des années 90 et le début des années 2000 ont connu une explosion de la demande pour les sites Internet. Plusieurs entreprises de communications, boîtes de design et programmeurs variés ont saisi cette occasion et ont offert leurs services pour combler cette demande instantanée. Nombre de ces nouveaux fournisseurs ont réagi de manière appropriée et ont offert des services de production adéquats. Leur offre a évolué de façon constante pour s’adapter et apprendre de la nouvelle réalité.

Malheureusement, plusieurs autres spécialistes de l’image ont tout simplement calqué des concepts hautement graphiques, destinés à l’imprimé et à l’audio-visuel, et les ont mis en ligne pour leur client. Ils ont perçu le Web comme la continuité virtuelle de leurs concepts développés précédemment pour d’autres médias. Ils ont utilisé des technologies d’animation (tel que le Flash de Macromedia) à toutes les sauces et ont abondamment illustré ces sites avec des concepts hautement étudiés et reposant sur des images léchées à souhait. Cependant, ces concepts, ces images et plusieurs de ces technologies sont peu utiles voire nuisible à une visibilité Web ou à la réalité de ce nouveau médium.

Bien que les éléments de design dans un site sont en soi très utiles dans la perception qu’aura l’internaute du professionnalisme, du sérieux et même de la pérennité d’une entreprise, le Web est avant tout un médium de contenus. En effet, la technologie Flash ou encore une image statique contenant des mots seront difficilement accessible (voire invisible) aux moteurs de recherches qui constituent l’une des principales sources de nouveaux internautes pour un site. Ces fichiers sont souvent lourds et prennent un temps interminable à télécharger pour un internaute ayant une connexion basse vitesse. Je dois cependant ajouter qu’il n’est pas impossible de référencer ces types de site. Par contre, la majeure partie du contenu d’un tel site restera invisible à ces mêmes moteurs et des liens directs (vers une page en particulier) ne pourront exister. Finalement, les sites avec un design « trop recherché » peuvent rendre la consultation difficile pour bon nombre d’internautes, qui doivent constamment apprendre à naviguer sur de nouvelles interfaces au lieu de s’habituer à des interfaces respectant des standards bien établis.

En conclusion, les qualités esthétiques et le design d’un site sont primordiales pour développer une identité forte ( branding ) et peuvent participer à l’établissement de la confiance de l’internaute par rapport à l’entreprise. Cependant, n’oubliez jamais qu’une grande proportion des internautes cherche des mots, des textes, de l’information et des descriptions. L’image agit donc comme support au texte et non le contraire.