J’arrive à l’instant de la journée Espage Google organisée par Google Québec. L’un des conférenciers-surprises était Patrick Pichette, CFO de Google. Faisant partie de l’équipe de direction de Google, il est sans aucun doute le Québécois le plus important du monde numérique mondial.
Patrick Pichette m’excite
Déjà la candeur, l’humilité, la fougue et la passion très palpable qu’il avait pour son employeur Google et qu’il démontrait lors de sa courte présentation, me soufflait. Les meilleures allocutions sont souvent celles qui ne semblent pas préparées et qui viennent du cœur. L’auditoire était plus que servi. Il nous parla de sa fonction qui n’est vraiment plus celle de CFO, mais les titres, on s’en fout un peu chez Google à ce qu’il paraît. Il nous présenta « la douce folie des grandeurs » qui anime le conseil de direction. Lorqu’une idée est présentée, la question est de savoir si ce produit ou service peut intéresser un milliard d’usagers. Si c’est le cas, c’est un feu vert, sinon un feu rouge. La folie des grandeurs est un leitmotiv qui pousse à l’innovation et à l’excellence. Il nous parla du nouveau bureau de Toronto dans lequel les tapis sont confectionnés de recyclage de filets de pêche et dont l’ensemble de la planification, de la construction et de la mise en place, suit une idéologie des plus écolo. Il nous parla aussi de cette ville qu’il est en train de planifier sur le campus Google dans laquelle les automobiles n’auront plus leur place. Pourquoi utiliser des machines de 2 tonnes pour déplacer 125 livres? C’est alors qu’il nous donna l’exemple du Parc Lafontaine et du stress qui tombe soudainement lorsqu’on y met les pieds, puisqu’aucune automobile ne vient y ajouter le stress du danger (parlez-moi de ça de quelqu’un qui parle spécifiquement de l’endroit dans lequel il se trouve). Il nous raconta le processus d’embauche de son chef ingénieur du projet Google Fiber et de comment l’attitude de dépassement (la saine folie des grandeurs) lui avait permis de décrocher le poste. Mais lorsqu’il commença à nous parler des idéaux qui font de Silicon Valley, Silicon Valley. C’est à ce moment que je commençais à me mettre en tabarn_ak.
Patrick Pichette me met en TABARN_K
Il nous explique que dans la Silicon Valley, tout le monde semble obsédé par la technologie. Que ce soit les travailleurs technologiques ou même les préposés au Starbuck du coin. Il y règne des conversations constantes à propos de l’innovation et de comment on pourrait se partir une business. Tous ses voisins, les gens qu’il rencontre et avec lesquels il interagit, ont un enfant, un conjoint ou une personne qui leur est proche qui est dans une start-up ou qui songe à en partir une. Il y existe un vent d’optimisme qui n’existe pas ailleurs. D’ailleurs, les capitaux risqueurs se battent pour attirer chez eux ceux qui ont de bonnes idées à développer. Ils savent que ça prendra 19 échecs qu’ils financeront pour un succès qui lui atteindra le milliard d’usagers qui leur fera faire fortune. Cet optimisme est réellement contagieux. Il y a à cet endroit une masse critique de tripeux d’innovation qui viennent des quatre coins du globe ce qui fait que la diversité, qu’elle soit raciale, linguistique, d’orientation ou autre, est célébrée plutôt que d’être stigmatisée. Je commençais à être verte de jalousie.
Puis il revient sur le nouveau joujou de Google, le projet Google Fiber qui est un réseau internet super rapide qui est pour l’instant disponible seulement à Kansas City. Pour seulement $70/mois, vous aurez une vitesse maximale de 1GBPS. Pour vous donner un comparatif, notre haute vitesse ici est de 1,5MBPS c’est-à-dire 666.66 fois moins rapide. Puis il nous parla brièvement du retard du Canada et nous donna son exemple personnel. Il veut acheter plusieurs couronnes de sapin de Noël pour offrir en cadeau à plusieurs de ses amis. Alors il décide de magasiner en ligne et lors de sa recherche en français et en anglais, aucune entreprise canadienne n’apparaît en ligne ni dans les résultats payants ou naturels de Google. L’entreprise qui arrive première et qui vendra des couronnes de sapins de Noël aux Canadiens, d’où viennent les sapins, est une entreprise … du Texas. Là j’étais vraiment en TABARNAK. Puis vint alors la période de questions.
Ma question
Monsieur Pichette, je travaille présentement avec certains sages numériques du Québec à tenter de pousser dans le cul de nos gouvernements pour qu’à l’instar de New York, de la France et des États-Unis, nous ayons nous aussi un Plan numérique pour le Québec et votre allocution m’excite par toutes les innovations dont vous nous parlez et me met en tabarnak par notre retard, dont celui que notre vitesse internet n’est encore que de 1,5MBPS, pour eux qui ont la chance de l’avoir. Vous diriez quoi au gouvernement pour qu’il se grouille le cul?
Sa réponse (que je reprends ici de mémoire)
C’est une très bonne question (notez ici que c’est généralement ce qu’on dit lorsqu’on n’a pas de réponses). À mon point de vue la priorité principale est l’éducation. Il faut insuffler à nos jeunes le goût des mathématiques, des sciences et de l’anglais. Nous avons un excellent système d’éducation et c’est un atout. Malheureusement nos jeunes ne sont pas assez friands de mathématiques et de sciences, qui sont à la base du monde numérique. De plus, la langue internationale est maintenant l’anglais. Il faudrait que chaque québécois soit bilingue, tout en continuant de valoriser notre héritage commun qui est le français et continuer d’être fier d’être francophone. Il faut aussi encourager et stimuler l’esprit entrepreneurial. C’est cet esprit entrepreneurial qui sera à la base de la croissance et il faut l’inculquer à nos jeunes. Malheureusement je ne crois pas que ce soit une question de mois ou d’années. Ça risque même d’être une question de génération.
Ma conclusion
Après avoir écouté monsieur Pichette, je suis encore plus convaincue de notre retard et de l’importance d’agir. Je suis cependant plus optimiste que lui et j’ai bien l’intention de faire tout en mon possible pour continuer à convaincre la population en général et les dirigeants politiques en particulier, par tout les moyens possibles (dont par le blogue que vous lisez présentement), que nous devons prendre le virage numérique pour notre société et nos enfants, au plus criss. Je n’ai malheureusement pas le loisir d’attendre quelques générations…
Salut Michelle, tout à fait d’accord! Déjà, commencer par changer une croyance vieille comme mathusalem que le paiement en ligne c’est pas fiable, car si la population ne s’engage pas comme e-consommateurs en ligne, les e-cmmerçants ne nous feront pas des offres alléchantes (exemple de Lifeproof qui livre gratuitement aux US et en Europe).
Tu devrais être en Tabarn_k plus souvent! Ça te rend encore plus intéressante, ne serait-ce que pour l’effet que tu as sur notre curiosité! 😉 Quel beau rêve que celui dépeint par ce monsieur… mais il n’est pas inatteignable! Si on s’u mettait!!
Et si Google y était aussi pour quelque chose dans notre retard en ne déployant pas ces solutions ici ?
Google Wallet : non disponible au Canada.
Google checkout : non disponible ici.
Google trusted stores : non disponible.
En fait la plupart des services de Google lié au commerce électronique ne sont jamais arrivés chez nous, et sont accessibles en Europe.
La liste est longue.
Dernier en date Google Shopping, qui sera déployé en dehors des US.
Voici le communiqué sur la mise en ligne internationale : With that success in mind, we are pleased to announce that we are rolling out this commercial model for Google Shopping, built on Product Listing Ads, in the United Kingdom, Germany, France, Japan, Italy, Spain, Netherlands, Brazil, Australia and Switzerland. We think this will bring the same high-quality shopping experience to people — and positive results to merchants — around the world.
Merci Michelle pour ton billet. J’aurais apprécié y être et sûrement partagé ta réaction viscérale. Toutefois, au lieu d’être en TA, j’aurais encore (sic!) soupiré de déception. Ça fait un bail que j’ai observé et que je tente, avec mes modestes moyens, de contrer ce puissant analphabétisme numérique chez nos leaders.
Comme je l’écrivais en 2008 dans mon billet Vivement la révolution tranquille numérique au Québec et que j’ai repris plusieurs fois par la suite dans mon blog, le plan numérique doit impérativement passer par l’accélération de la courbe d’apprentissage des nouvelles habilités et habitudes en communications et en affaires numériques. Ce n’est pas une question de technologie, c’est une question de vision et de culture.
En passant, une des conditions pour maximiser la valeur du « crowdsourcing » est la diversité des perspectives d’analyse d’un même sujet. À ce chapitre, il serait pertinent que les « sages » auxquels tu fais référence mettent en pratique les conditions favorables à la co-création de valeur et ne cherchent pas à se construire uniquement du capital politique.
Entièrement d’accord. Lire ton article me désole mais me console de ne pas avoir eu le temps de me déplacer à l’évènement Pensons Québec de Google.
Le point de vue de Patrick Pichette est un peu désolant quand il parle du Québec. On dit à la blague « Une heure plus tard dans les Maritimes », mais bientôt on dira « Une génération plus tard au Québec ».
P’tite vie 😉
Je ne comprend pas pourquoi il ne trouve aucunes couronnes en ligne… j’ai fait une brève recherche et j’ai trouvé tout de suite! Keywords: achat couronnes noel
Un CFO Google qui ne comprend pas Google ?!?
Juste une petite note, la haute vitesse que nous avons est bien au delà du 1.5 MBPS, ça c’est le « intermédaire ». Personnellement, j’ai 50MBPS à la maison et la moyenne des genre doivent avoir probablement 5 à 10MBPS. On parle donc, dans mon cas, de 20 fois la visesse que certains quartiers (des « Fiberhood » selon l’appellation de Google) de Kansas City qui l’auront, parce que ce n’est pas toute la ville qui en bénéficiera et encore moins toutes les villes des USA!
Ceci dit, la vitesse des connections internet n’a rien à voir selon moi avec le manque d’innovation et le peu d’esprit entrepreneurial ici. Le problème est ailleurs je crois. Je ne peux que souhaiter qu’une infime partie de ce qui se passe dans la vallée finisse par se passer ici…mais ce n’est malheureusement pas pour demain.
@Jonathan Girouard: les résultats varient grandement selon l’emplacement géographique, donc marié à un référencement déficient, ça se peut très bien…
Salut Michelle,
Unzo (petit détail): Je ne suis pas sûr que je commprenne ce que tu essaies de dire dans la phrase « … qui est dans une vedette ut ou qui songe … » Probablement le correcteur automatique du traitement de texte qui a fait du zèle.
Deuzo: Totalement d’accord avec ton billet… Nous calons « Big Time » quand viens le temps de regarder oû nous nous positionnons dans le Village Global de l’économie numérique. Ça n’aide pas, dès le départ, que la majorité de notre administration publique soit si incompétente quand le sujet est mis sur la table;
Troizo: Je pense que tu as répondu to-même dans ton billet à la question que monsieur Pichette a carréement manquée. Alors tu m’excuseras (ou peut-être monsieur Pichette lui-même) si je reprend les mots de ton billet. Pour réussir dans l’économie numérique, notre bon Garnement doit créer un environnement dans lequel « … Il y règne des conversations constantes à propos de l’innovation et de comment on pourrait se partir une business… dans lequel il existe un vent d’optimisme qui n’existe pas ailleurs ». Cet environnement doit inconstestablement devenir le chef-lieu où les capitaux risqueurs viendront se battrent pour attiser ceux qui ont de bonnes idées à développer. Ils savent que ça prendra 19 échecs qu’ils financeront pour un succès qui lui atteindra le milliard d’usagers qui leur fera faire fortune. Cet optimisme est réellement contagieux, mais un milieu qui catalysera cet optimisme à la grandeur de la province, que tu sois à Montréal, Rouyn-Noranda, Kuujuaq ou Melocheville va être nécessaire, et c’est là que le gouvernement se doit de jouer à l’alchimiste numérique et briser la société de son « carcan colonialiste ». Il n’y a que si et lorsque le Québec aura atteint cette masse critique de tripeux d’innovation qui viendront des quatre coins du globe que nous pourrons crier victoire. Mais, encore là pour que celà puisse se produire, il va falloir que la diversité, qu’elle soit raciale, linguistique, culturelle, religieuse, d’orientation ou autre, soit célébrée plutôt que d’être stigmatisée. Ce dernier point est un obstacle majeur avec le Garnement présent qui demeure prisonnier du « Syndrôme du Pure Laine Persécuté ».
Merci d’avoir provoqué cet « orage neuronique ponctuel » et continue, Chère Michelle, ton oeuvre d’Évangélisation Numérique… 80)
Michelle,
Je serais ravi d’apporter ma contribution en tant qu’entrepreneur français à l’élaboration du plan numérique pour le Québec si tu le souhaites.
Le Québec possède un paquet d’atouts non négligeables et qui ne sont pas ou peu exploité
Bonjour, ça fait longtemps que j’entends parler de vous mais jamais je ne me suis permis de répondre à un de vos posts. Cette fois-ci je me lance.
Je suis entièrement d’accord avec ce que vous dites et je suis habité par le même optimisme. Cependant, on peut aussi se demander ce que font les acteurs québécois pour faire une différence. Pas plus tard que lundi je suis allé sur un évènement web. Quelques conférenciers nous ont parlés de commerce électronique. Ses conférenciers ont des clients qui font du commerce électronique mais lorsqu’il s’agit de prendre des exemples concrets de réussite et de bonnes pratiques, 90% des sites présentés étaient US. Je ne vous parle de la couche ‘’Facebook’’ que tout le monde nous sort à chaque fois histoire d’être cool et dans le coup face à son auditoire. Je trouve très dommage que nous ne mettions pas assez en avant les réussites d’ici, comme si nous avions besoin des leaders d’ailleurs pour nous souffler dans le c**.
Je travaille avec des petits ecommercants, certes, mais ce sont des gens qui travaillent très fort pour se démarquer et qui connaissent un certains succès. Personne n’en parle. Pas plus que les pages technos de certains magazines/journaux ne prennent soin de mettre en avant les entreprises d’ici, sauf pour les fleurons, qui font 99% de leur C.A à l’étranger et qui ne cherchent pas aider, sauf si cela sert les intérêts personnels (image et conscience) des plus hauts VP, les entreprises d’ici.
Merci de votre énergie, et j’espère qu’à nous tous nous auront bientôt suffisamment de voix pour faire réagir nos élites vieille école pour qui le numérique est….hors ligne!
Bonjour Michelle,
J’ai bien aimé la réponse de M. Pichette. Effectivement, il y a des priorités plus importantes, comme l’éducation.
La réponse de monsieur Pichette à votre question me laisse un peu perplexe. « Insuffler aux jeunes un goût pour les mathématiques et les sciences » est sans aucun doute désirable si on se destine à une carrière dans les technologies de l’information. Il ne faudrait quand même pas que la population du Québec pense que sans un goût pour les sciences et les mathématiques elle ne sera pas en mesure de prendre le virage numérique que vous souhaitez tant, et avec justesse.
À mon avis, une maîtrise adéquate de l’anglais par la majorité de la population est bien plus importante que le goût des sciences et des mathématiques. Entendons-nous bien, je ne propose pas l’ignorance en ces domaines non plus.
Le plus grand défi, à mon avis, a trait au deuxième point soulevé par monsieur Pichette quand il parle de promouvoir un esprit d’entrepreneuriat. Ma perception actuelle du Québécois moyen (évidemment, cette perception ne s’applique pas à vous qui êtes en train de lire mon commentaire ?) – qui, je l’espère de tout coeur, est erronée – est qu’il entretient une relation ambiguë avec l’argent où, c’est bien d’en avoir, mais pas trop, parce que là tu risques d’être associé à « ceux qui en ont trop » et perdre ainsi ton précieux « membership » au club des « bons Québécois ». Dans l’éventualité où cette perception s’avérerait juste, cela constituerait un frein énorme à la propagation d’un esprit d’entrepreneuriat. Espérons que je sois dans l’erreur!
P.S. Merci à vous Michelle, votre fougue et votre franc parlé me sont source d’inspiration. Continuez votre beau travail!
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Silicon Valley fait rêver. Oui, mais le Canada? Je vais vous raconter une histoire …vraie.
En 2012, j’ai travaillé comme bénévole pour i-Canada, un organisme à but non lucratif qui milite pour l’accès des Canadiens à la largeur de bande et à la création de villes intelligentes. Le président de l’organisme est à l’origine du Waterfront Project de Toronto qui offre aux résidents et gens d’affaires un accès 1000 fois plus rapide que ce que Vidéotron me vend chaque mois.
Waterloo (RIM), London, Calgary, Stratford, Vancouver, Fredericton ont tous en marche depuis au moins trois ans des projets d’accès à très, très haute vitesse.
À deux reprises, en 2012, j’ai rencontré au nom d’I-Canada, l’administration Tremblay. J’y ai rencontré le chef de cabinet du maire (ex-maire) et, lors d’une deuxième rencontre, M. Deschamps, le bras droit de l’ex-maire. Ce dernier m’a dit textuellement que Montréal avait trop à faire à s’occuper des égoûts et des routes à refaire pour se lancer dans des projets de la sorte.
C’était déprimant mais trop vrai. L’administration m’a t-il dit avait confié à TechnoMontréal la tâche de revamper le numérique de la métropole et puis, à t-il ajouté, nous avons l’industrie des jeux vidéos, on peut donc qualifier Montréal de «high tech».
Entre les mois de février et août 2012, j’ai téléphoné aux maires des principales villes du Québec (Trois-Rivières, Sherbrooke, etc) pour les inviter à rencontrer des maires de municipalités canadiennes qui ne font pas que rêver à Silicon Valley mais qui font des vrais choses avec de la vraie argent pour des vrais résultats. Peine perdue. Seul le maire de Granby a ouvert légèrement la porte.
Il y a quinze jours, à la SAT, rue Saint-Laurent, i-Canada avait réuni le premier ministre du Nouveau-Brunswick et tous les maires mentionnées plus haut pour une journée d’échanges. Montréal était invitée. Personne de l’administration municipale ne sait donné la peine de venir serrer la main du PM du Nouveau-Brunswick qui est mille fois plus actif dans le développement numérique que le Québec. Est-ce que j’étais en tabernaK – oui.
En conclusion, je me pose une question: Pourquoi Québec ne profit-il pas des meilleures pratiques des municipalités canadiennes de pointe alors que la main est tendue? Non. Pas de bouillie sur la langue et de la culture. Tous les Québécois que je côtoie depuis 30 ans qui travaillent en technologie sont bilingues. CGI, Bell, Québécor, SNC et d’autres font leur pain et leur beurre au Canada… tandis qu’au niveau des politiques publiques, les villes au Québec se replient sur elles-mêmes.
Si je choque des gens, je m’en excuse tout comme d’avoir écrit autant de mots (2 203 caractères !) mais je crois qu’il nous faut un «reality-check» et tant mieux si c’est un CFO de Google qui sonne l’alarme.
@Michelle, tu dois bien sourire d’avoir stimulé cette conversation. Et dire qu’on doute de la pertinence d’un blogue en 2012.
@Huguette Aussi choquant qu’il peut être, votre récit illustre le fait que nous sommes dirigés et gérés par des analphabètes numériques. Leur handicap les empêche de pouvoir lire et encore mois décoder les dynamiques qui se déploient mondialement. Si vous cherchez des appuis dans votre mission d’évangélisation, n’hésitez-pas à me faire signe.
Moi c’est le contraire…J’suis assurément en tabarnaK…. mais ensuite je suis Excitée de voir les efforts concrets pour secouer l’inertie dans lequel ont est retenus par des gens comme toi Michelle, Huguette et tout ceux et celles qui se démènent pour faire comprendre l’urgence d’agir. Courage à tous et toutes, les « tabarnakos » ont pas dits leurs derniers mots.
Belle discussion… quant à moi, ce n’est pas la vitesse de connexion qui est le plus important, mais l’accessibilité à l’internet à une vitesse décente partout dans la province, et pas de limitation dans le volume de données transferrées. Comment voulez-vous pleinement profiter de Netfix, iTunes et autres quand les fournisseurs d’accès attendent de vous voir dépasser votre forfait pour vous facturer un excédent au gros prix? Même chose pour les données par cellulaire…
J’espère que vous verrez mon commentaire qui s’adresse à vous, Huguette Guilhaumon. J’étais aussi présente à i-Canada et certains de mes confrères se sont vus décernés un Jubilee. Ce fut une journée où je me suis sentie fière d’être Canadienne. Je me suis rappelée qu’au moment où Barry montait l’agenda, je lui demandai pourquoi il n’y avait aucun projet municipal du Québec. Réponse: personne ne s’était avancé. Vous savez, je suis partie plusieurs années en Europe et ne suis de retour que depuis 2 ans. Je vous dirai que ça fait froid dans le dos quand on vous dit que la métropole qu’on aime et que je mettais sur un piedestal jadis, nous laisse entendre que les priorités sont ailleurs.
Je suis également impliquée dans le groupe de i-Canada pour l’adoption du « equity crowdfunding » et ceci ne vous surprendra peut-être pas, la Colombie-Britannique est la première province dont la Commission des valeurs mobilières ait organisé une plénière autour du sujet ce mois-ci. C’est notre voeux le plus cher, que le Gouv du Québec nous entende, qu’il voit l’urgence et la nécessité de remettre l’innovation au haut de la liste!
Merci Diana. Je suis peinée de pas vous avoir rencontré à la SAT.
Je voudrais écrire quelques derniers caractères au sujet de i-Canada que personne ne connait parce qu’on ne pas fait notre job de promotion. Si Michelle embarquait, avec son talent de communicatrice, tout le monde connaîtrait.
Son président s’appelle Bill Hutchison. Fondateur de Canarie, il est un serial sart-up entrepreneur et a été sacré chevalier (knight of high-tech) par l’élite canadienne de la haute-technologie. Depuis un an, il consacre la moitié de chacun de ses mois à conseiller la municipalité de Moscou qui a choisi de se doter d’une politique du numérique. i-Canada est également liée avec Shanghai. Ces «ponts» internationaux enrichissent l’expérience des maires canadiens membre de i-Canada (c’est gratuit).
Une ville intelligente a besoin avant tout d’infrastructures de base et de pointe, comme la largeur de bande. Bien entendu, l’art consiste à contourner les telcos qui ne visent pas la modernisation de leur réseau mais au contraire le statut quo. Ce sont des obstacles au développement et non des forces positives.. La job de i-Canada est de convaincre les municipalités d’avoir le courage et la vision de créer leur propre réseau, en PPP ou non. Plusieurs grandes villes dans le monde l’ont fait.
Mais une fois que le réseau est en place, qu’est-ce qu’on y met?
Le Dr. Cindy Gordon fondatrice de Helix Commerce International est la présidente du groupe de Equity Crowdfounding dont parlait Diana. En collaboration avec les responsables du Task force sur le crowdfounding à Washington, elle démarche le gouvernement canadien. Si nous pouvions convaincre la Commission des valeurs mobilières du Québec de créer un tel groupe de travail, celui-ci pourrait tiré profit des réflexions du groupe canado-américain. Peut-etre est-ce déjà dans leurs cartons ? Tant mieux.
Mes derniers mots – j’ai poussé ma chance très loin. Le travail d’organisation de la société autour d’un projet numérique démocratique et innovateur de cessera jamais. Et c’est normal. Je me rappelle (et cela ne me rajeunit pas), en 1994-95, un groupe de Montréalais essayait de convaincre Jacques Parizeau (plus ouvert que d’autres) au besoin de convaincre les entreprises de se doter d’un site web. Des équipes volantes de formateurs avaient sillonné les régions allant de chambre de commerce à salles de bingo. On parlait alors de l’autoroute de l’information parce que les fonctionnaires de Québec avaient décidé dans leur grande sagesse qu’Internet n’était qu’une mode mais que les autoroutes de l’information (comprendre les réseaux gouvernementaux) étaient l’avenir. Bref, la technologie donnera toujours lieu à une partie de bras de fer. Il nous appartient de démontrer que l’argent chèrement gagné des contribuables créerait vraiment une meilleure société pour leurs enfants s »il était investi dans le numérique … et il ne suffit pas de dire que c’est nécessaire — on doit le prouver. i-Canada essaie de faire. On pourrait mieux faire mais pour des bénévoles, c’est pas si «pire». Il y a des groupes dans le domaine de l’accès aux données publiques qui font un travail formidable.
Merci Michelle j’ai un peu l’impression d’avoir assisté à sa conférence!
On en parle où, de ce fameux Plan numérique, ailleurs que dans les médias traditionnels et des salles de réunion confidentielles? Qu’est-ce qu’un « Sage numérique » et comment le devient-on? S’agit-t-il des DMR, CGI et autres Telus ou de leurs descendants? Où peut-on participer, dans une logique « bottom > up » et non « top > down », à ce brassage d’idées? Le numérique est-il une fin ou un moyen? Autant de questions qui restent, depuis des mois, sans réponses. Moi, c’est ça qui me met en tab____k !
À christian ne te gêne surtout pas pour partir ta propre initiative…
Cela ne m’intéresse pas, Michelle, mais je suis toujours partant pour participer, dans la mesure de mes modestes moyens et du mieux que je peux, à une initiative inclusive, ouverte et riche de sens. Une initiative qui ne soit pas le fait exclusif de « sages » autoproclamés, zens ou en tab____k, mais une initiative que ceux-ci organisent en valorisant un authentique brassage participatif.
Un bon exemple d’un tel processus nous a été donné, cette année, par le plan d’action pour la culture numérique élaboré de façon ouverte et « bottom up » par le groupe informel (mais ouvert) de MusiQCnumeriQC. Plusieurs mois après le début de l’initiative <tlmv.ca/planMusik>, un document a finalement été soumis à signature <tlmv.ca/planMusik2>. C’est à un processus de ce genre que votre groupe de « sages » devrait nous convier, plutôt qu’à un exercice oligarchique opposant une autorité supérieure à une autre. Mais c’est peut-être plus facile de procéder selon les bonnes vieilles méthodes de la communication politique datant du siècle dernier, j’en conviens.
L’anecdote de la couronne de Noël, ce n’est pas d’hier http://www.theglobeandmail.com/report-on-business/rob-magazine/how-google-will-ruin-everything/article1375982/?page=all
Silicon Valley est un endroit très spécial, mais il ne faudrait pas tomber dans le panneau de s’y comparer (ça pourrait être déprimant longtemps). Voir http://cafelina.me/silicon-valley/ pour un peu d’historique(NPR) et autres articles.
Faux pas te décourager Michelle, ta passion et la mise en lumière de l’importance d’un plan numérique pour le Québec ne sera pas en vain.
Tous les jours depuis que j’habite à Silicon Valley, je lis les journaux Canadiens, Québécois, Français. C’est quand la dernière fois que tu as entendu parler du plan numérique du Mantiba ou de l’Alberta?
Le Québec est chanceux de t’avoir comme chef de file.
Pas aussi intéressant que « Steve Jobs » de Walter Isaacson mais un très bon livre: In The Plex: How Google Thinks, Works, and Shapes Our Lives By Steven Levy http://www.amazon.com/In-The-Plex-Google-Thinks/dp/1416596585
@LinaArseneault
Ping : Mes trouvailles du jour : 16 November 2012 | DotMana
M. Pichette l’a compris. Des fois, il vaut mieux quitter son bled pour grandir. C’est bien beau les plans numériques mais quand les vieux castors n’en veulent pas et ne comprennent rien (comment est-ce que ça va financer mon parti tout ça??) alors ça n’avance pas…
C’est pas juste le plan numérique, c’est la vie d’entrepreneur qui est méprise, les impôts et la paperasse à plus finir, le manque de capital de risque, la mentalité de « tu vas te planter, va donc chez CGI plutôt », etc etc..!!!
Moi je suis en train de planifier mon départ. J’en peux plus…! Il existe d’ailleurs des informations pour ceux qui veulent quitter le Québec…
Désolé de péter votre bulle à tous mais bonne chance!
Ping : Réussir au Québec et ces jalousies et mesquineries qui nuisent à notre essor économique • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure
Très intéressant comme conversation que tu as eu avec Patrick. Quoi que je suis quand même d’avis avec lui que la nouvelle génération néglige beaucoup les maths et la science qui est très important pour la technologie!
Ping : Toutes les entreprises doivent-elles être sur les médias sociaux? • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure