Un autre point de vue sur la crise des médias

Préambule

Mon premier emploi était camelot. Je passais les journaux du dimanche comme Le Dimanche Matin et les magazines comme Femme au Foyer, Tv Hebdo, Photo police ou Pif Gadget ou Pilote. Je me levais aux petites heures pour en lire le plus possible. Tout ça pour dire que les médias, quels qu’ils soient, ont fait partie de ma vie depuis le plus jeune âge. Et même avant d’être camelot, je dévorais la revue Perspective (une sorte de la revue L’Actualité avant son temps) qui était en encart dans le journal Le Soleil, afin de faire mes travaux scolaires.

Je ne suis plus jeune et j’ai vu des médias disparaître (comme l’infect Trouble.Voir) et d’autres apparaître (comme l’excellent Caribou). J’ai écouté les nouvelles de Radio-Canada depuis ma tendre enfance et j’ai observé ses nombreux changements. J’ai aussi écouté la radio durant toutes ces années. Je suis donc grande amatrice de nouvelles, de magazines et de médias. J’ai d’ailleurs chroniqué pour les Affaires, le défunt Canal Argent de même que sur VoxTV en plus d’être invité régulièrement à LCN et RDI, avant de demander un cachet et de changer de sexe. Après je n’étais plus que transsexuelle.

J’ai été témoin de nombreuses transformations découlant du numérique et de plusieurs secteurs économiques qui en ont été affectés. Songeons d’abord au secteur hôtelier qui s’est fait manger tout rond par les hotels.com et autre Expedia, avant de devoir s’ajuster et faire face à cet autre défi que sont les prestataires de AirBnB. Comme quoi les médias sont loin d’être les premiers, les seuls ou les derniers à être affectés par les transformations qu’engendre la société numérique.

Les médias eux-mêmes sont en transformation depuis des siècles. Songeons entre autres à l’avènement de l’imprimerie, du télégraphe, de la dactylo, de l’ordinateur, des moteurs de recherche et maintenant de l’intelligence artificielle? Nous n’avons encore rien vu de ce qui pourrait subvenir.

Récemment j’ai écrit ce statut :

#LaQuestionQuiTue Les médias sont dans le trouble. C’est la faute de la publicité qui n’y est plus, des lecteurs/auditeurs qui ne lisent/n’écoutent plus et du modèle d’affaires chambranlant. Mais quand les journalistes vont-ils se remettre en question? Quand les médias vont-ils reconnaitre leurs responsabilités de cette débandade?

J’ai cherché la réponse et je ne l’ai pas trouvée. Par contre, j’ai bien des pistes de réflexion venant des médias eux-mêmes.

Résumé de l’état de la situation

Dans la conclusion du document Les médias québécois d’information, Daniel Giroux,État des lieux, on peut lire :

Des dizaines de millions de dollars ont déserté les médias québécois pour Google, Facebook, YouTube, Kijiji, Les Pac.com
et les autres plateformes en ligne. Cela s’explique par les facteurs suivants :
• Les nombreuses heures passées en ligne à d’autres activités que celles impliquant des médias ; ces activités ont une valeur pour les publicitaires ;

• L’interactivité des sites des petites annonces qui permet aux éventuels acheteurs de repérer rapidement les articles qui les intéressent.

• Le vieillissement des auditoires des médias classiques, ce qui rend ces derniers moins attrayants pour ceux qui achètent de la publicité ;

• Les nouvelles habitudes des utilisateurs qui délaissent les outils traditionnels (papier, télévision et radio linéaires) pour le numérique et une consommation à la pièce ;

• Les Google, Facebook, YouTube et autres Snapchat disposent d’informations sur les champs d’intérêt de leurs utilisateurs qui leur permettent de proposer des cibles très précises aux annonceurs du Web ;

• L’offre de fenêtres publicitaires à vendre s’amplifie de manière exponentielle alors que la demande (les dépenses des annonceurs) n’évolue qu’en fonction de la croissance de l’économie. Cela fait en sorte que le cout pour rejoindre mille personnes (CPM) y est moins élevé que celui qu’on observe dans les plateformes traditionnelles. Un lecteur numérique rapporte bien moins qu’un lecteur papier, un internaute sur le site TVA Nouvelles moins qu’un téléspec- tateur qui regarde le téléjournal de 18 h.

Les problèmes des médias

La perte de crédibilité des médias

Ici comme ailleurs, les médias ont perdu de la crédibilité au fil des ans. Dans un article de Radio-Canada :

Baisse marquée de la confiance
Ainsi, après le bond favorable de 2021, la confiance à l’égard de la plupart des nouvelles, la plupart du temps, selon la définition du DNR, a reculé de sept points chez les francophones pour se situer à 47 % au début de 2022 et de cinq points chez les anglophones, où elle est à 39 %. Fait à noter, cet écart de confiance entre francophones et anglophones est une constante au fil des ans dans ce rapport.
(…)
Ils sont aussi 26 % à croire que les médias priorisent leurs propres opinions politiques devant les intérêts de la société, contre 27 % qui pensent le contraire. Sans surprise, là aussi, les répondants qui s’identifient comme étant de droite sont encore plus nombreux à croire que les médias placent leurs propres intérêts devant ceux de leurs auditoires.

Et dans une étude collaborative entre l’Université d’Ottawa et l’université de Sherbrooke, La crédibilité des médias est à la baisse au Québec révèle une vaste enquête, on souligne :

Quelques faits saillants de l’enquête

La crédibilité de tous les médias est à la baisse même si les personnes répondantes estiment encore de façon majoritaire (sauf pour Internet) que les choses se sont passées vraiment ou à peu près de la façon dont les médias les racontent. La télévision demeure le média le plus crédible.

Plus de 45 % des personnes croient qu’il arrive parfois ou souvent que les journalistes contribuent à créer et à diffuser de fausses nouvelles.

Généralement, le jugement porté sur la crédibilité et la confiance des médias est plus sévère et critique chez les personnes s’identifiant au Parti conservateur du Québec.

Plus de 54 % de celles et ceux qui connaissent bien un sujet sont d’avis que les journalistes font preuve d’exactitude dans les faits qu’ils rapportent.

De plus, les médias sont perçus comme étant biaisé politiquement, idéologiquement, et la sacro-sainte « objectivité journalistique » ne semble plus qu’un souvenir dans la mémoire de certains.

Dans le New York Times: How to Destroy (What’s Left of) the Mainstream Media’s Credibility

It is hardly a secret within America’s newsrooms that our profession has lost much of the public’s trust. Gallup, which has polled “Confidence in Institutions” for decades, found that, as of last summer, just 16 percent of Americans had either a “great deal” or “quite a lot” of confidence in newspapers — down from 25 percent a decade earlier and 35 percent in 2002. For TV news, the latest results were even worse. Eleven percent of Americans trust it. Fifty-three percent don’t.

(…)
We are not simply disinterested defenders of democracy writ large. We are actors within that democracy, with a powerful megaphone that we can sometimes use in problematic ways. When, for example, paparazzi snoop on celebrities going about their regular days, are the interests of democracy being served — or merely the interests of the press in selling copy? The same goes for public figures accused of salacious activities that remain unproven: How well was American democracy served by rumors of a pee tape?

(…)
Finally, the purpose of journalism in a democracy is not just about reporting. It’s also about listening. “A good newspaper, I suppose, is a nation talking to itself,” Arthur Miller once remarked. Downie and Heyward are right that more diverse newsrooms can help readers gain the perspectives of people from marginalized communities, which don’t always have large megaphones of their own. But that listening must also extend to the sorts of Americans much of the mainstream media now sees, at best, as a foreign tribe, and at worst, grave threats to democracy itself: people like religious conservatives, home-schoolers, gun owners and Trump supporters.

Dans le Harvard Business Review: Why the News Is Not the Truth

The news media and the government are entwined in a vicious circle of mutual manipulation, mythmaking, and self-interest. Journalists need crises to dramatize news, and government officials need to appear to be responding to crises. Too often, the crises are not really crises but joint fabrications. The two institutions have become so ensnared in a symbiotic web of lies that the news media are unable to tell the public what is true and the government is unable to govern effectively. That is the thesis advanced by Paul H. Weaver, a former political scientist (at Harvard University), journalist (at Fortune magazine), and corporate communications executive (at Ford Motor Company), in his provocative analysis entitled News and the Culture of Lying: How Journalism Really Works.

(…)
Companies routinely use research studies to promote products or positions. White bread won’t cause you to gain weight and is nutritious, a study by the Cooper Institute for Aerobic Research found. Its sponsor: the maker of Wonder Bread. Chocolate may actually inhibit cavities, concluded a study by the Princeton Dental Resource Center, which is funded by Mars, the maker of M&M’s and other chocolate candies. The U.S. public’s faith in so-called scientific research gives the studies impact, even when they contradict common sense and are patently self-serving. “Most members of the media are ill-equipped to judge a technical study,” Crossen correctly points out. “Even if the science hasn’t been explained or published in a U.S. journal, the media may jump on a study if it promises entertainment for readers or viewers. And if the media jump, that is good enough for many Americans.”

Dans The Walrus : Journalism’s Wicked Problem: Save What’s Lost or Invest in What’s New?

The media is also partly to blame. It lost faith in journalism and tried to compete with an internet awash in cat videos, listicles, and misinformation.
(…)
The handful of print outlets that have managed to turn a profit through online subscriptions and other revenue—like the New York Times, The New Yorker, and the Washington Post—shows that, if you build a product that people value enough, you don’t necessarily need advertising to survive; digital customers will follow.
(…)
“The decimation of journalism unfolded over a quarter century, and nobody did boo,” says Winseck. “Instead of looking in the mirror and at their own complicity, the media is pointing fingers at Google and Facebook. And that’s just crazy.” Legacy media companies, in other words, have become the carriage maker who, after the invention of the automobile, stands around crying, “But we made very good carriages!”

Et finalement dans le Associated Press : Americans fault news media for dividing nation: AP-NORC poll

Nearly three-quarters of U.S. adults say the news media is increasing political polarization in this country, and just under half say they have little to no trust in the media’s ability to report the news fairly and accurately, according to a new survey from The Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research and Robert F. Kennedy Human Rights.
Americans fault news media for dividing nation: AP-NORC poll

La perte des auditeurs et du lectorat

Selon le Centre d’études sur les médias de l’Université Laval


La moitié (50 %) de la population adulte du Québec lit régulièrement1 un quotidien en semaine. Pendant une semaine type complète (7 jours)2, ces journaux rejoignent un peu moins des trois quarts (73 %) des Québécois. Les Canadiens sont proportionnellement moins nombreux à s’informer de cette manière que ce soit du lundi au vendredi (42 %) ou sur une semaine complète (66 %).

Mais je dois souligner que les problèmes des médias sont beaucoup plus complexes et nombreux que le bref survol que je viens de vous présenter. Le site VisualCapitalist en présente succinctement 33 dans le tableau ci-bas.

Existe-t-il des solutions?

L’un des articles passionnants que j’ai pu lire au sujet des solutions est Is the Media Doomed?From a Big Tech crackdown to the rebirth of local news, 16 future-minded thinkers predict where journalism will be in 15 years. Certaines des piste de solutions:

Faire plus de journalisme d’investigation

L’une des pistes de solution est de mettre plus d’efforts dans le journalisme d’investigation. Ce journalisme coûte cher et il requiert de longs travaux. Par contre, il est possible, comme cela a été le cas pour les Pandora Papers, que plusieurs médias travaillent ensemble afin de le financer et de faire les recherches qui y sont nécessaires.

Collaborations are increasing, whether globally, as with the Pandora Papers project in which reporting teams worked together to expose corruption, or the Dallas Morning News partnering with the Texas Metro News, a Black-press outlet. Each helps supply what’s missing in the other.

Éduquer les jeunes à identifier les bonnes sources d’information et à être capable de les valider

Valoriser le journalisme de solution

News consumers want “solutions journalism.” Don’t just tell them the problem; what can they do about it?

Favoriser les micropaiements

I’ve long been an advocate for a kind of E-ZPass for news — micro-charges per page — which would allow people to read what they want without onerous subscriptions. That’s the only way that most people will pay for news.

Embaucher des journalistes qui couvriront les enjeux régionaux avec de bons salaires

Over the next decade, major news organizations need to get in the game, hiring journalists to work — with real salaries — from where they live, reporting on communities they know. Companies with editorial and technological heft must help train reporters in the field. Not just for national stories that might get picked up by cable news channels, but for covering school boards, zoning boards, city and county councils, courts and police unions, universities, and state governments.
(…)
If we can find a balance between national news and journalism and politics that engage and empower people locally, then maybe, just maybe, we can protect — even improve — our national democracy.

Le retour du microjournalisme comme en 1837

By 2037, the American media landscape may look more like 1837 than 1937. There will be few professional reporters. Many outlets in 1837 were single-person outfits, just as many news operations will be single-person Substacks or equivalents in 2037. Journalistic norms and standards will be the exception, not the norm.

La renaissance des coops de journalisme local

Today, we’re seeing the first sprouts of this growing movement. Local, nonprofit journalism is beginning its post-crash renaissance: Report for America, which places journalists in local papers around the country, is growing enormously, as is LION, a kind of guild for small local news startups.

Et finalement la création de médias locaux surspécialisés.

Authoritative new sites surfaced with rigorous reporting on specific fields, such as education, criminal justice, public health and other subjects that do not typically pump up clicks or subscriptions.
Relying on a crazy quilt of disparate financial models, more sites must arise to cover topics of climate, democracy, alienation, addiction, you name it — together offering a patchwork system of news.
Taken together these news sources would knit people together as part of larger communities, not just as interest groups or psychographics to be pitched. They would build a journalism that treats people as citizens and neighbors, not just consumers.

 

Qu’est-ce que je pense de tout ça?

Qu’est-ce que je pense de tout ça? « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme» (Lavoisier, repris du grec Anaxagore de Clazomènes, en 450 avant Jésus Christ). Les médias sont le médium qui transporte « les nouvelles ». Nous aurons toujours besoin de « nouvelles ». La forme et le(s) médium(s) changeront comme ils ont changé depuis la Rome antique qui avait des crieurs publics. Il est même très possible que les lecteurs de nouvelles (l’équivalent actuel des crieurs anciens), ne soient même plus humains, comme c’est déjà le cas en Chine.

Par contre, le travail de colliger les faits et d’en donner une version, voire interprétation, sera toujours nécessaire. Les manipulations de ces faits par les états, les acteurs économiques et les visées personnelles des analystes, continueront malheureusement aussi à faire des dégâts. Cependant, le besoin de « savoir ce qui se passe » étant fondamental, une industrie de l’information perdurera quoi qu’il advienne. Il est cependant clair que le modèle d’affaires qui a subsisté depuis le dernier siècle est brisé et qu’il doit être réinventé de différentes manières. Plusieurs idées sont déjà présentes dans ce billet et plusieurs autres sont en cogitation dans mon propre esprit et dans celui de plusieurs autres observateurs. Une suite est donc inévitable à ce billet. D’ailleurs, il y a quelques jours, j’ai participé à un long podcast sur le sujet de la crise des médias. Je le mettrai en ligne sous ce billet dès qu’il sera disponible…

Les photos ou pourquoi certains sites touristiques sont trop lent?

Il m’arrive souvent d’avoir des mandats de diagnostic de site web. J’en ai eu dans plusieurs secteurs d’activité. Récemment, j’ai travaillé pour une organisation du secteur touristique. Comme plusieurs organisations, ils ont donné le mandat de création de leur site web à une agence généraliste. Une agence qui fait de la pub, du placement, des médias sociaux, de la stratégie et du web. Ils semblent être bons dans tout. Ils ont fait un très beau site, mais disons qu’ils ne sont vraiment pas cassé la tête pour faire un site efficace. Personnellement, je préfère travailler avec des développeurs de site plutôt qu’avec des agences. Ils sont souvent plus consciencieux avec le code, les fonctionnalités, les plugiciels et la performance du site. En outre, ils développent sans personnaliser à l’excès et ils choisissent des plugiciels qui ne vont pas restreindre les performances du site. En outre, lorsque vient le temps de faire une mise à jour, le site ne plante pas parce que les plugiciels sont aussi mis à jour.

Toujours est-il que l’un des gros problèmes des acteurs touristiques, en plus de choisir les mauvaises agences avec qui ils travaillent, est qu’ils valorisent le visuel. Je les comprends tout à fait. On veut faire rêver le touriste et quoi de plus efficace qu’une photo léchée qui le fera rêver. Or, souvent, ils ont des photos époustouflantes, mais qui sont dans un format et avec une grosseur qui ralentissent énormément le site web ce qui empêche l’internaute de prendre connaissance des contenus. Ils ne réalisent pas (comme vous le voyez dans les photos ci-dessous tirées de https://codeburst.io/5-steps-to-speed-up-your-image-heavy-website-65c874a86966 ) que l’œil ne voit pas vraiment la différence de qualité sur le web.

image resizing

JPG, PNG vs WebP

L’une des solutions est d’encoder vos images avec le standard WebP, plutôt qu’avec le PNG ou le JPEG habituel. Cela réduira déjà la grosseur de l’image de 25% à 34%, ce qui est déjà énorme sur une page web contenant plusieurs images.

ChatGPT, le nouveau casse-tête

Il faut certainement applaudir les avancées de l’intelligence artificielle et en particulier, celle d’une avancée majeure de ChatGPT, un agent conversationnel qui permet désormais à quiconque, de créer des contenus étonnants et rapidement simplement à partir d’un questionnement. J’ai moi-même testé ChatGPT à partir de l’examen que j’ai soumis à mes étudiants de HEC lors de la dernière session du cours de 2e cycle de marketing entrepreneurial. Les réponses étaient pertinentes.

Mais il faut aussi s’inquiéter de ses avancées. La technologie n’est pas neutre et le droit des technologies est toujours à la remorque des innovations, et ne la précède pas. D’ailleurs, un nouveau livre que je devrai me procurer L’innovation hors-la-loi : les origines de la techno-normativité, semble traiter de ce sujet délicat dans un résumé :

Ce livre, unique sur le marché, présente une réflexion sur le rôle du droit dans notre société, à la fois comme vecteur de techno-normativité, mais aussi comme solution ou limitation des effets négatifs de la technologie sur la société.
En partant des écrits les plus récents sur la philosophie, la sociologie et le monde numérique, l’ouvrage propose une lecture critique du rapport entre droit et innovation qui intéressera tant un public universitaire qu’un public de professionnels du numérique.

D’ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière, je publiais l’article Porn, Piracy, Fraud: What Lurks Inside Google’s Black Box Ad Empire.

And if you have a website and want to earn money from digital ads, you can join the Display Network, where Google places ads on what it has publicly said are more than 2 million websites and an untold number of mobile apps. It’s the modern equivalent of a national network of billboards on nearly every highway being controlled by a single company — and reportedly generated $31 billion in revenue for Google last year.

But if you’re Slapinski, Google’s Display Network has another benefit besides its market share: its secrecy. Google is the only major ad platform that hides the vast majority of its ad-selling partners. This means Google does not disclose all the websites and apps where it places ads or the people and companies behind them. The company conceals this information even after helping establish and publicly supporting an industry transparency standard for disclosing such sellers, which its competitors have largely adopted.

Tout ça pour dire que 20 ans après l’apparition des moteurs de recherches et 10 ans après l’explosion des médias sociaux, on commence à peine à déceler les limites de ces outils et à songer et à commencer à les réguler. Nous sommes conscients du mal économique (des milliards de dollars en faux clics) et du mal sociologique et démocratique (détournement politique des médias sociaux, planification de révolutions, censure, pédopornographie, cybercriminalité, endoctrinement, propagande, etc.) que ces outils ont permis de générer. Il en sera certainement de même pour l’intelligence artificielle et les robots conversationnels. Déjà, certaines écoles bannissent ChatGPT pour les professeurs et les étudiants NYC Bans Students and Teachers from Using ChatGPT. D’autres au contraire, comme l’un de mes collègues professeurs à HEC, s’en serviront comme outil pédagogique ou comme dans cet article, se questionnent sur l’utilisation en classe dans l’article L’IA au service de l’enseignement : conversation avec une IA.

D’autres encore ont déjà développé un outil pour détecter le plagiat : ChatGPT : un étudiant a développé une appli pour identifier les textes générés par le chatbot d’OpenAI.

Entretemps, certains se demandent si l’IA pourrait un jour remplacer les avocats : Could you replace your lawyer with a chatbot? Next month an AI attorney will defend a client in court et bientôt, ce sera peut-être les professeurs, les députés, les médecins et autres professionnels et métiers. Néanmoins, ce qui rassure est que ChatGPT est basé sur des textes en lignes pré-2021 et n’est donc pas en mesure de discuter de sujets contemporains. De plus, bien que la lecture des réponses coule aisément, ChatGPT ne fait preuve d’aucune créativité et comporte des biais flagrants de même que des erreurs comme on peut le noter dans Wikipedia :

Inexactitude et ambiguïté des réponses
L’exactitude de certaines réponses de ChatGPT a cependant été remise en question.

Le journaliste Mike Pearl de Mashable a notamment testé ChatGPT en lui posant plusieurs questions factuelles. Dans une conversation, il demande par exemple au modèle quel est « le plus grand pays d’Amérique centrale qui n’est pas le Mexique ». ChatGPT répond qu’il s’agissait du Guatemala, alors que la réponse est plutôt le Nicaragua. Cette erreur provient de l’interprétation de la question par ChatGPT, qui a cru que l’on s’intéressait à la taille de la population plutôt qu’à la superficie du territoire.

Même si les résultats peuvent être spectaculaires, l’un des dirigeants d’OpenAI, Sam Altman, admet que l’application comporte encore des erreurs sur des sujets importants, et que les retours des utilisateurs sont nécessaires pour corriger les erreurs.

En conclusion, question de vous faire « badtriper » juste un peu, la vidéo du controversé (mais pertinent dans ce cas-ci) psychologue Jordan Peterson.

L’innovation numérique en entreprise : l’expérience utilisateur au cœur des priorités

Article commandité

Plus que jamais, les technologies sont omniprésentes dans notre quotidien. Nous sommes branchés, connectés, interconnectés, et la plupart de nos activités, même les plus banales, font désormais appel au numérique. Il en est de même pour les entreprises. Pour se démarquer, elles doivent s’adapter et innover en développant des solutions numériques qui bonifient l’expérience client. Des produits et services qui répondent aux besoins des utilisateurs doivent être offerts en toutes circonstances, sur différentes plateformes et au moment le plus opportun.

Innovation, adaptation et personnalisation
Pour atteindre leurs objectifs commerciaux, les entreprises n’ont d’autre choix que d’intégrer de nouveaux outils. Or, la mise en place de ces outils entraîne des changements majeurs tant sur le plan des technologies que des processus de travail et de collaboration.

Si la pandémie a démontré l’importance des solutions numériques et en a accéléré la mise en place, elle a aussi illustré que toutes les entreprises avaient avantage à les adopter. À terme, malgré les efforts requis pour modifier leurs pratiques internes et renouveler les relations avec leur clientèle, elles y gagnent une meilleure connaissance de leurs clients ainsi qu’un engagement accru des employés et des partenaires.

En plus d’avoir transformé nos façons de communiquer et de commercer, la technologie permet aujourd’hui d’offrir une expérience utilisateur plus rapide et mieux adaptée grâce à des procédés numériques assurant l’automatisation des processus, la personnalisation des contenus et la sécurisation des informations personnelles.

Un impératif : améliorer l’expérience utilisateur
On sait que les internautes quittent rapidement un site, une application ou toute autre plateforme numérique si l’expérience s’avère laborieuse, sans compter qu’ils partagent souvent cette impression négative avec leur entourage. Les clients connectés ont des attentes élevées et l’expérience client qui leur est proposée doit répondre à leurs besoins. Ces attentes sont d’ailleurs croissantes, c’est-à-dire qu’un client qui apprécie l’expérience utilisateur proposée par une entreprise pour un produit ou un service ne s’attend pas à moins lors des fois suivantes. Les entreprises doivent donc sans cesse redoubler d’efforts pour optimiser leurs pratiques et répondre aux attentes de leurs clients!

L’optimisation de l’expérience utilisateur se révèle le meilleur moyen de retenir les visiteurs et de les convertir en clients. Comprendre, voire anticiper les attentes est dorénavant nécessaire pour accéder à de nouveaux marchés et répondre à des besoins en constante évolution. En plus de contribuer au développement et à la rétention de la clientèle, d’améliorer la crédibilité de l’entreprise et d’optimiser le référencement naturel du site, une expérience utilisateur positive peut réduire les coûts d’acquisition et d’assistance de la clientèle.

Par ailleurs, pour s’assurer de bonnes conversions et ainsi atteindre leurs objectifs, il importe que les entreprises soient proactives, qu’elles s’appuient sur des données pertinentes, fiables et de qualité, et qu’elles suivent de près l’évolution de l’expérience client afin de l’améliorer en continu. Mais pour cela, il faut d’abord avoir amorcé sa démarche d’optimisation numérique.

L’innovation numérique dans le domaine de l’assurance
Malgré la persistance des canaux traditionnels dans le processus de vente d’assurance, une vague d’innovations est en voie de métamorphoser l’industrie généralement plus traditionnelle de l’assurance. La plupart des assureurs ont compris l’importance d’adopter de nouvelles stratégies afin de saisir les opportunités du virage numérique. Ainsi, ils envisagent de nouvelles approches pour développer la relation client et rendre les processus d’achat plus attrayants, efficaces et sécuritaires.

Les nouvelles applications numériques permettent de diversifier le développement de produits, de multiplier les expériences numériques et de transformer diverses fonctions entrepreneuriales. En plus de faire évoluer les assureurs vers un modèle opérationnel plus profitable, de nouvelles technologies permettent même d’envisager le passage d’un mode de vente de produits à un service global de sécurité financière, voire à une approche de gestion des risques grâce à la domotique et à la télématique.

Comme en témoigne une étude réalisée par le CEFRIO, ces nouveaux modèles d’affaires offrent de nombreux avantages pour les entreprises dans un marché confronté à la concurrence croissante de joueurs non traditionnels. Intégrer une approche continue d’innovation numérique profite à tous, assureurs, assurés, employés et partenaires.

L’innovation numérique chez Promutuel Assurance
Promutuel Assurance a déjà largement renouvelé son approche utilisateur en mettant en place un espace client qui regroupe tous les documents d’assurance d’un membre-assuré dans un lieu unique et simple d’accès en plus de permettre les réclamations en ligne. D’entrée de jeu, le site Internet donne un aperçu général clair de l’offre de services et met de l’avant des outils pour demander des soumissions, quel que soit le produit recherché. Promutuel Assurance est également un des premiers assureurs au Québec à avoir lancé le certificat d’assurance numérique pour l’auto, qui vous permet d’avoir en version électronique toutes les informations d’assurance de votre véhicule sur votre téléphone intelligent. Enfin, l’assureur propose l’application mobile APPI, un programme unique de récompenses basé sur l’analyse de la conduite du client.

Par son approche utilisateur innovante, Promutuel Assurance s’assure d’être présent partout, en tout temps pour répondre aux besoins personnalisés de ses clientèles.

Article rédigé en collaboration avec Promutuel Assurance

Les métavers, réalité virtuelle, augmentée et mixte

Voici le onzième et dernier cours de Marketing Entrepreneurial que j’enseigne à HEC Montréal. Il traitera de:

  • Réalité virtuelle, Réalité augmentée, Réalité mixte
    Les métavers
    Second Life vs Horizon World
    Second Life et comment on a oublié le passé et fait table rase de ses nombreuses innovations
    Considérations marketing et entrepreneuriales
    Hyper réalité

  • Le 1er cours qui est une revue sociodémographique des médias sociaux est ici
    Médias sociaux et le web pour les entrepreneurs (le web ce n’est pas une question de budget, mais de philosophie)

    le 2e cours
    Qu’est-ce que le marketing de contenus et pourquoi la publicité coute cher et que le contenu est ROI

    le 3e cours
    Rédiger pour le web et les médias sociaux de façon stratégique

    le 4e cours
    Monitorage, veille et comment chercher sur le web

    le 5e cours Analyse compétitive web

    le 6e cours VALEURS, NICHE, MODÈLE D’AFFAIRES, ANALYSE STRATÉGIQUE WEB, BASE DE L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE

    Le 8e cours DISTRIBUTION DES CONTENUS ET PROMOTION DE CEUX-CI

    Le 9e cours Médias sociaux et relations publiques

    Le 10e cours Les étapes d’une présence web et sociale réussie

    La revanche des régions

    Ce billet est une suite de la réflexion présentée dans Le point de rupture écologique et le développement effréné de nos économies me poussent à rêver d’un futur différent.

    Hier je recevais dans mon courriel, un contenu de mon homonyme (du temps que j’étais un homme) Michel Leblanc, PDG de la Chambre de Commerce du Montréal Métropolitain, qui traitait de l’impact du télétravail sur la diminution drastique des travailleurs au centre-ville de Montréal et de la campagne de la CCMM pour attirer de nouveau, les travailleurs dans les bureaux désertés de Montréal.

    Le télétravail a fait très mal au centre-ville, les travailleurs l’ayant déserté lors de la pandémie. De surcroit, le retour au bureau ne s’est pas fait à une vitesse satisfaisante pour la CCMM, pour plusieurs gestionnaires immobiliers et pour certaines entreprises. Ils ont raison de s’inquiéter et il est tout à fait légitime qu’ils tentent de rapatrier les travailleurs à Montréal. Si j’étais à leur place, je ferais très probablement la même chose.

    Cependant, je ne le suis pas. J’observe aussi cette migration des travailleurs des grands centres, vers les banlieues, puis vers les régions. C’est le constat que fait aussi froidement l’un de mes mentors, Jacques Nantel, dans son ouvrage Notre consommation entre pandémie et crise climatique, S’EN SORTIR dont je reproduis ici les pages 54 et 55.

    Page -54-55 de notre consommation entre pandémie et crise climatique, S'EN SORTIR!

    C’est aussi le constat que fait Steve Case, fondateur de AOL et important VC (capital risqueur) de la Silicon Valley, dans son dernier livre The Rise of the Rest: How Entrepreneurs in Surprising Places are Building the New American Dream, qui est discuté dans l’article de Forbes The Next Silicon Valley Will Be in the US Heartland. L’un des justificatifs pour les déplacements des entreprises hors de la « valley » pour s’établir dans le « heartland » (qui sont dans le fond, nos régions du Québec) est le suivant :

    There’s a whole host of things that people consider when they’re moving to a city and relocating their families. Some of these social issues will likely be important. The momentum is quite strong for many of these places, like Tulsa, Oklahoma, and northwest Arkansas, but there is a risk that might slow. But other people might be drawn to tax incentives, the lower cost of living, a shorter commute, or a desire to raise their family where they grew up. I’m quite confident that with the Rise of the Rest, we will have a more evenly dispersed innovation economy, where the majority of very successful, disruptive companies will come from outside of Silicon Valley. Maybe it will help knit together a very divided country, at least in a small way.

    Avec la fibre optique qui se déploie pratiquement à la grandeur des régions, il n’est plus nécessaire d’être dans un grand centre pour pouvoir travailler. De même, pour une start-up ou même pour une entreprise établie, les coûts d’achat ou de location immobilières, sont beaucoup plus bas, la qualité de vie y est très différente et le « prestige » d’avoir une adresse dans l’une des tours imposantes d’un centre-ville, n’est plus l’argument de crédibilité qu’il était. Même Elon Musk a quitté la Californie pour le Texas afin de profiter d’une taxation plus basse et d’un prix du pied carré d’un terrain plus avantageux afin d’y construire son nouveau siège social et de nouvelles usines. D’ailleurs, autour de mon lac, la valeur domiciliaire a subi une hausse très importante étant donné la croissance phénoménale de la demande. Le prix pour une propriété dans mon bois est cependant très loin de ceux de l’île de Montréal et pour un prix équivalent, voire inférieur, vous pouvez avoir un cottage face à un lac et près d’une pente de ski avec des écoles privées de grande qualité à mois de 10km, comparativement à un 5 ½ dans les quartiers centraux de Montréal. Les rues commerciales en région connaissent aussi une croissance qu’ils n’avaient pas vu depuis des décennies et plusieurs travailleurs et entrepreneurs s’interrogent ouvertement désormais sur les possibilités de travailler, d’habiter et d’investir hors des grands centres. Dans l’article de Radio-Canada Le malheur de Montréal fera-t-il le bonheur des régions?, Bernard Vachon, professeur retraité du Département de géographie de l’UQAM observe ce qui suit :

    Plaidoyer pour la déconcentration
    Si on conjugue tous ces facteurs, on arrive aujourd’hui à un contexte qui est propice à l’éclatement des grands ensembles du fait qu’on n’a plus besoin de la concentration pour un nombre croissant d’activités économiques, conclut-il. Et cela n’est pas une négation du phénomène métropolitain, mais c’est une remise en question de l’hégémonie de l’idéologie métropolitaine.

    L’idée n’est donc pas d’opposer deux modes d’occupation des territoires, que sont les métropoles et les régions, mais d’aller dans une perspective de déconcentration. De sorte que la croissance économique et démographique dont ont bénéficié les grands centres va être mieux partagée entre les villes métropolitaines et les régions.

    Benard Vachon a bon espoir qu’on va assister dans les prochaines années à un renforcement des villes moyennes en région et des chefs-lieux des MRC (municipalités régionales de comté), ce qui ferait de ces dernières des bassins d’activités, économiques notamment, et d’emplois.

    « La consolidation des (87) MRC à travers tout le Québec, ce serait un réseau de territoires dynamiques sur les plans économique et démographique, qui ferait contrepoids en quelque sorte à la puissance des zones métropolitaines, notamment Montréal et Québec. »
    — Une citation de Bernard Vachon

    Dans leur quête de croissance, les régions rurales devraient toutefois, comme les villes, composer avec les mêmes contraintes de développement spatial, dont celles imposées par le zonage agricole, rappelle le professeur à la retraite.

    C’est aussi ce que monsieur Vachon exprimait dans son article Régions : après l’exode, les signes d’une reconquête, en avril 2020.

    La pandémie : coup d’accélérateur au mouvement de reconquête des régions ?

    Cet a parte sur la pandémie et ses suites, n’est pas sans lien avec le sujet de ce billet, soit la reconquête des régions. Nous avons évoqué plus haut un ensemble d’évolutions en cours qui créent les conditions d’une nouvelle attractivité des régions, de leurs petites villes et territoires ruraux. Les prises de conscience à la fois économiques et sociales issues de la pandémie viennent ajouter de nouveaux éléments à cette attractivité.

    Le courant de mondialisation des marchés si impérativement instauré depuis les années 70, risque de voir surgir un plaidoyer pour un retour aux économies nationales et une montée en puissance des mérites du développement local et régional. L’objectif étant d’innover et de produire où l’on vend (municipalité, région, pays). Autosuffisance, agriculture paysanne ajoutée à l’agriculture conventionnelle, circuits courts, commerces de proximité, achat local, valorisation des systèmes productifs locaux, synergie des partenaires publics et privés au sein des communautés, sentiment d’appartenance, etc., autant de notions plus ou moins considérées marginales par rapport à la « vraie économie » qui occuperont peut-être une place plus noble dans la définition de l’économie post-pandémie.

    Après la vague de délocalisation d’entreprises vers des pays à faible coût de production, on pourrait assister à un mouvement de retour d’unités de production au pays, un phénomène de « relocalisation ».

    La conscience environnementale pourrait accélérer l’adhésion aux principes de l’économie circulaire et favoriser le développement de nouvelles filières au tableau du développement durable.

    Certains spécialistes en matière d’urbanisme et d’aménagement du territoire invitent les autorités des grandes villes à revoir les mesures de densification (croître en hauteur plutôt qu’en largeur), arguant que les fortes densités sont propices à la propagation de pathologies contagieuses. De ce point de vue, la croissance urbaine serait encouragée à se déployer dans les banlieues et les couronnes éloignées : les « suburbs » et les « exurbs ». Commentant le nombre particulièrement élevé de personnes contaminées par le Covid-19 dans la ville de New York, le gouverneur de l’état, Andrew Cuomo, déclarait mercredi dernier :

    « We have one of the most dense, close environments in the country, and that’s why the virus communicated the way it did. Our closeness makes us vulnerable. »

    La propagation du Covid-19 force la pratique du télétravail et son intégration dans les organisations du travail et les systèmes de production. La pérennité de cette pratique dans les mois et les années à vernir contribuera à réduire la congestion routière, diminuer les émissions de GES et décider de nombreux travailleurs indépendants et salariés à faire le choix d’une installation dans une petite ville ou village en région.

    Voilà un florilège de réalités bien actuelles à la source du mouvement de reconquête des régions, de leurs villes et villages.

    D’ailleurs Jacques Nantel, cité plus haut, termine son chapitre Le rapport aux espaces : Les espaces commerciaux, le bureau, la résidence et la mobilité, par ce paragraphe d’une grande sagesse.

    S’il est juste de dire que le chemin vers la « normale » n’existera plus après cette pandémie, il est tout aussi juste de dire que cette même pandémie devra nous permettre d’oser mettre en pratique beaucoup de nouvelles solutions, des solutions réellement novatrices. L’avenir ne requiert pas tant plus de connaissances ou de données. Il demandera surtout du courage.

    Le point de rupture écologique et le développement effréné de nos économies me poussent à rêver d’un futur différent

    C’est le pote Jean-François Renaud qui sur linkedIn m’a fait découvrir l’ahurissante vidéo TikTok Métaux, minéraux, mine verte.. 10 minutes avec Aurore Stéphant.

    @felonyaffetmez Métaux, minéraux, mine verte.. 10 minutes avec Aurore Stéphant à #onestlapourvous ♬ son original – foktukpt 💤

    Je l’ai partagé à mon tour avec la mention :

    Inévitablement, nous devrons éventuellement retourner aux “métiers traditionnels”, nous tourner vers l’agriculture et l’élevage de proximité et vers les énergies passives. Ça fait un bout que j’y songe. Mon choix d’habiter en forêt y est pour quelque chose et bien que je sois dans le numérique, je découvre que d’être proche de la terre, de l’eau et de la forêt est une forme de compensation physique, mentale et écologique et même sociale de cette perte sensorielle qu’induit le numérique. Comme vous le savez peut-être , ça fait au moins 10 ans que je parle de télétravail et avant la pandémie, j’étais une rêveuse déconnectée. Maintenant, cette “utopie” est devenue réalité. Je devrais sans doute écrire un billet sur le sujet…

    Je suis une rêveuse et dans plusieurs billets, j’ai partagé ma vision d’un avenir plus prometteur. D’abord dans mon billet (de 2012) Montréal, dans 50 ans. Lettre à mon petit-fils.

    J’y disais entre autre :

    La connaissance se transmettra, grâce aux réseaux sociaux, d’une manière fulgurante. Beaucoup des emplois que nous connaissons aujourd’hui auront été modifiés. Au lieu d’un docteur, d’un professeur ou d’un journaliste, nous parlerons plutôt d’un facilitateur d’apprentissage, d’un sage médical et d’un analyste de l’information factuelle. Cette connaissance ubiquitaire aura toujours besoin de guides spécialisés qui servent à la valider, la mettre en contexte, la repartager et l’expliciter. Nous aurons toujours besoin de chirurgiens qui se « mettent les mains » dans nos blessures, mais ils ne seront désormais plus guidé que par leur mémoire. Nous aurons des conseillers pédagogiques, mais ils serviront davantage de support aux facilitateurs d’apprentissage qui auront de plus en plus de classes virtuelles. À cause du coût croissant de l’énergie, il sera maintenant plus pratique de travailler et d’apprendre de chez soi. Il y aura toujours des lieux utilisés pour des rencontres de travail et de partages occasionnels, mais la vocation des grands édifices à bureau, des écoles, des Bibliothèques et des hôpitaux, risque de grandement changer. Une portion importante d’un édifice comme la Place Ville-Marie, ne sera plus à vocation d’affaires. Ce sera l’une des tours d’habitation haut de gamme et historique de Montréal, les plus en vue. Quelques étages seulement serviront de lieu de rencontre d’affaires, de salles de meeting et d’étage de partage holographique virtuels. Déjà en 2012 nous pouvons nous rencontrer virtuellement dans des univers 3D, mais en 2062, ces Univers et les gens qui la composent se retrouveront sur un plancher avec seulement quelques personnes physiques, pour interagir avec eux. Cette science-fiction nous la connaissons déjà dans certains de nos programmes de télévision. Nous avions une idée de ce type de salle dans une émission populaire de notre époque, Star Trek.

    Comme les gens ne se déplacent presque plus, nous n’avons plus besoin de cette quantité phénoménale de routes qui font le quadrillage de Montréal. Plusieurs de ces rues sont maintenant des jardins et des parcs, qui permettent à la faune et à la flore locale de transiter d’un point à l’autre de l’île. On observe aussi certains enclos spécifiques, servant à garder le bétail pour la consommation humaine et tous les toits des édifices sont maintenant des jardins permettant une quasi-autosuffisance alimentaire. Il y a d’ailleurs beaucoup moins de monde à Montréal. Plusieurs sont partis peupler le nord du Québec, attiré par la météo plus clémente et la prospérité liée à l’eau et aux autres ressources naturelles qui y sont abondantes.

    Dans mon autre billet (de 2017) Projet de société pour le Québec ? Vers une révolution éconumérique tranquille…

    Je présentais :

    (…)
    Nationalisation de l’eau

    Nous avons une ressource naturelle qui vaut maintenant plus cher au litre que l’essence raffinée. Pourtant, nous ne faisons pratiquement rien de l’eau que les multinationales viennent pomper ici et revendent à fort prix partout dans le monde. En outre, nous gaspillons et polluons allègrement cette ressource renouvelable dont nous pourrions tirer collectivement profit.

    Si le Québec exportait 10% de ses 1000 milliards de m3 d’eau douce renouvelable par an à un prix égal au coût actuel de dessalement de l’eau de mer, soit 0,65 $/m3, et si le gouvernement percevait 10% de cette somme en redevances, cela générerait des revenus de 6,5 milliards $ par an pour le gouvernement, soit 5 fois plus que le dividende versé par Hydro-Québec.
    tiré de Le Québec et sa vision économique du 19e siècle

    (…)Nationalisation des infrastructures numériques et cellulaires
    Comme ça a été le cas pour l’électricité, les infrastructures numériques deviennent des outils de développements économiques majeurs. Ces infrastructures sont désuètes à la grandeur du Québec. Plusieurs études démontrent que la croissance de la pénétration de la fibre optique sur un territoire augmente significativement le produit intérieur brut de ce même territoire. Ces infrastructures se paieraient elles-mêmes et deviendraient un outil d’attraction des capitaux étrangers et de croissance de la main-d’œuvre.

    most studies conclude that broadband penetration has an impact on GDP growth. However, one observes that such a contribution appears to vary widely, from 0.25 to 1.38 per cent for every increase in 10 per cent of penetration

    (…)
    Exploitation du travail à domicile
    Avec des réseaux hautes-vitesses à la grandeur du territoire habité, nous n’aurions plus besoin d’autant de tours de bureaux et de l’énergie et capitaux pour les chauffer et les entretenir. En outre, la congestion routière diminuerait sensiblement. Nous pourrions commencer à songer aux campagnes intelligentes plutôt que strictement aux villes intelligentes. La délocalisation du travail est une réalité planétaire. Plus vite nous nous y adapterons, meilleur sera les chances de notre force de travail. Avec différents programmes et crédits d’impôt, nous pourrions complètement modifier nos pratiques en ce sens.

    Production et développement des produits garantis à vie et à énergies vertes

    Le temps de l’hyperconsommation et des produits à obsolescence programmée tire à sa fin. Plusieurs pays émergents se sont positionnés dans la fabrication de tels produits avec une main d’œuvre à bas coûts. Pourquoi ne pas nous positionner comme étant LA société qui valorise les produits garantis à vie et ou avec des composantes biodégradables et réutilisables ? Ce serait un nouveau marché hautement lucratif.

    Valorisation de l’agriculture urbaine, autonome, de proximité et des serres biologiques communautaires
    L’objectif est de viser l’autonomie alimentaire 4 saisons dans toutes les régions du Québec.

    Afin de viser à une autonomie alimentaire, nous devons être capables de nous nourrir convenablement et de continuer à nous approvisionner d’aliments frais même en plein hiver. Nos aïeuls colons avaient cette compréhension et nous pourrions retourner à ces sources de l’autosuffisance alimentaire grâce aux technologies et au partage des connaissances agricoles en terre libre et en serre avec l’ensemble de la population. Instauration de cours de jardinage dès le primaire et d’élevage et d’écologie au secondaire et transformation des plates-bandes urbaines, de portions des cours d’école et des terrains gouvernementaux en jardins communautaires et ouverts à tous. Création de crédits d’impôt pour la construction de serres bio.

    Développement écoresponsable des ressources naturelles et du grand-nord

    Nous avons un territoire immense qui regorge de ressources naturelles. Or ces ressources appartiennent à tous les Québécois et aux diverses nations autochtones qui peuplent notre territoire. Le développement des ressources naturelles n’est pas une course contre la montre. Que nous les exploitions ou pas, ces ressources prennent et prendront de la valeur étant donné les capacités limitées de notre planète. Alors, aussi bien analyser soigneusement les opportunités de développements des ressources naturelles et le faire en codéveloppement gouvernemental.

    Aussi, pourquoi ne pas donner des « terres de la couronne » aux colons du XXIe siècle qui voudraient partir coloniser notre territoire en haut du 48e parallèle ? Ce développement devrait se faire sans créer d’autoroutes pour s’y rendre (sauf des routes de terre battue et l’utilisation de motoneiges en hiver) et valoriser les véhicules de types 4X4, Quad, chenillette, hydravion et hélicoptère. On pourrait développer un système de trains pour le déplacement des personnes, de la machinerie et des marchandises. On réduira ainsi les coûts associés au développement d’infrastructures routières, tout en préservant le plus possible l’environnement boréal. On y pratiquera et développera les services de santé à distance et approvisionnera numériquement les nouveaux villages grâce aux réseaux micro-ondes.

    Santé

    Planification, financement et implantation de services de santé ambulatoire, de la médecine à distance, des soins psychologique et services sociaux à distance et des chirurgies automatisées et à distance. Valorisation des services spécialisés dématérialisés tels que radiographie à distance et autres services diagnostiques spécialisés, délocalisés et numérisés. Planification et instauration des services des super-infirmières.

    Instauration et financement des aidants naturels. Jumelage et expérimentation des modèles d’intégration des garderies et des centres de personnes âgés.

    À ces observations passées, j’ajoute qu’étant donné l’omniprésence du numérique dans nos vies et cette omniprésence qui ira en s’accroissant, il sera de plus en plus important de se « brancher » à la vie réelle, de toucher la terre, de sentir la nature, d’observer la flore et de cultiver soi-même. D’ailleurs l’un des nouveaux concept d’urbanisme américain valorise le « farm-base ne Neighborhoods » aussi dénommé « agrohood ». Dans son article Meet The Farm-Based Neighborhoods Changing The Face Of Master-Planned Communities, Forbes présente:

    (…)According to the Urban Land Institute, “Agrihoods offer proven financial, health, and environmental benefits—to the stakeholders involved in their implementation, to surrounding communities and to the planet.”
    (…)“It provides a lifestyle that seems to have been left behind in bygone times,” Helman said. “The homes have front porches, you know your neighbors here, and there are children always playing in the fresh outdoors. This community brings hometown values, fresh-grown vegetables and neighbors knowing neighbors back to us.”
    (…)As ULI explains, “By building agrihoods, real estate decision-makers—including developers, investors, owners and property managers—can leverage a focus on food production in development to create value, promote equitable economic development, enhance environmental sustainability and improve public health.”

    L’un des exemples mentionnés dans l’article est Willosfordconservancy, que je vous invite à consulter. Imaginez donc que de plus en plus de terres agricoles en région, sont convoitées afin de répondre à la croissance régionale et à l’exode des villes à cause notamment de la covid. Si les urbanistes et le gouvernement réalisaient que de tels concepts permettraient de créer des communautés pratiquement autosuffisantes, le développement régional se ferait avec une vision plus écologique. D’ailleurs, le golf étant en déclin et la question fondamentale que se posent plusieurs municipalités, dont Montréal, à savoir « comment transformer ces terrains ». Cette vision d’agrihoods pourrait être une avenue à considérer.

    Une autre observation que je fais depuis que j’habite « en région » est que les pressions de la mode, s’y fait moins sentir. Il y est moins important « d’être à la dernière mode » et mes habitudes de consommation vestimentaire y sont donc moins élevées. J’achète donc des vêtements qui sont plus utilitaires, de longue durée et adaptée au climat et à l’environnement. À titre d’exemple, depuis 5 ans j’ai deux paires de bottes en fourrure animale et elles me seront certainement encore très utiles un autre 10 ans.

    J’achète ma viande directement chez des éleveurs locaux et durant la saison chaude, j’achète chez des marchands de fruits et légumes qui s’approvisionnent chez des fermiers locaux.

    Je suis très certainement loin d’être la personne la plus écologique. Par contre, je fais plusieurs petits gestes qui , bien qu’ils ne soient pas « idéologiques », participent activement à ce but ultime qui devrait être de consommer et de vivre plus en harmonie avec la planète. De plus, je partage ici et je partagerai encore, plusieurs idées qui pourraient nous permettre d’être éventuellement plus vert, dans la pratique à tous le moins…

    Musk, Twitter, les changements qui viendront et la panique de certains médias

    Le soi-disant « méchant » Elon Musk devrait transformer Twitter en égout à ciel ouvert. C’est du moins ce que laissent entendre plusieurs médias. Il aurait même l’outrecuidance de pardonner à Donald Trump et le laisser réintégrer la plate-forme. Même que les employés actuels de Twitter seraient sur le bord de la crise de nerfs et pourraient démissionner en bloc. C’est dire à quel point la prise de possession hostile de Twitter par Musk serait « la fin » de cet emblème du web en temps réel, de cette agora des communications, de la politique et de l’intelligentsia internationale qu’est Twitter.

    Je suis très loin de cet avis. Je n’aime pas particulièrement Trump, mais j’ai déjà discuté avec le Professeur Vincent Gautrais du changement de paradigme, de la censure et des implications majeures que cette décision de bannir à perpétuité Trump apportait dans le paysage légal des médias sociaux. Par contre, je dois avouer aimer Musk, apprécier plusieurs de ses positions et critiques de l’outil Twitter et être enthousiasmée des changements qu’il compte faire. Il semble même que Jack Dorsey, le fondateur de Twitter et celui-là même qui avait banni Trump, soit aussi de cet avis. Comme quoi, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Via le NewYorkPost :

    D’ailleurs, la célèbre et très critique ACLU (American Civil Liberty Union) est aussi d’avis que le bannissement à perpétuité de Trump est vraiment allé trop loin. Dans leur récent communiqué de presse, on peut lire :

    “You’d be hard-pressed to find a more steadfast opponent of Trump and his policies than the ACLU, but Elon Musk’s decision to re-platform President Trump is the right call. When a handful of individuals possess so much power over the most important forums for political speech, they should exercise that power with restraint. If Trump violates the platform rules again, Twitter should first employ lesser penalties like removing the offending post — rather than banning a political figure.

    “Like it or not, President Trump is one of the most important political figures in this country, and the public has a strong interest in hearing his speech. Indeed, some of Trump’s most offensive tweets ended up being critical evidence in lawsuits filed against him and his administration. And we should know — we filed over 400 legal actions against him.”

    Pour revenir aux employés, certains seraient sur le bord de la crise de nerfs selon certains médias :

    Twitter employees go ‘absolutely insane’ after Elon Musk buys company

    Babylon Bee skit mocks Twitter employees as sensitive, gets flagged by Twitter for ‘sensitive content’

    ‘Super Stressed’ Twitter Employees are Complaining About the ‘Sh-t Show’ of Elon Musk Becoming the Major Shareholder

    Et paradoxalement, les demandes pour travailler chez Twitter auraient augmenté de 250%.
    Job interest in Twitter skyrocketed more than 250% since Elon Musk moved to take over. But current employees are nervous.

    Comme quoi le malheur des uns fait le bonheur des autres.

    Il faut cependant noter que Musk sera très exigeant quant à l’éthique et aux capacités élevées de programmation de ces prochains employés. (sur Fortune)

    “If Twitter acquisition completes, company will be super focused on hardcore software engineering, design, infosec & server hardware,” he tweeted on Friday morning. “I strongly believe that all managers in a technical area must be technically excellent. Managers in software must write great software or it’s like being a cavalry captain who can’t ride a horse!”

    Encore une fois Dorsey, l’ancien fondateur de Twitter, lui semble tout à fait en accord avec certains des changements technologiques proposés par musk.

    Certains critiques de Musk prédisent qu’il va se planter avec la monétisation de Twitter et qu’il n’aura d’autre choix que de rendre l’outil payant pour les usagers. Ils oublient sans doute que Google n’a jamais été payant pour les usagers et que c’est l’une des entreprises les plus prospères de la planète. Le modèle d’affaires de Twitter a aussi encore beaucoup de possibilités d’innovations et son modèle d’affaires peut certainement encore évoluer magistralement. Cela semble être l’avis de Musk et c’est ce qu’il a présenté à plusieurs investisseurs dans un PowerPoint dont le New York Times a obtenu copie et qui est ici repris par blogdumoderateur :

    Voici les objectifs ambitieux d’Elon Musk pour Twitter :
    1. Chiffres d’affaires : 26,4 milliards de dollars d’ici 2028. Pour comparaison, le chiffre d’affaires de Twitter en 2021 était de 5 milliards de dollars. L’ambition du milliardaire est donc de multiplier par 5 les revenus de Twitter.
    2. Revenu moyen par utilisateur : Le rapport annonce aussi une hausse du revenu moyen par utilisateur, 30,22 dollars en 2028 contre 24,83 dollars en 2021.
    3. Nombre d’utilisateurs : 931 millions d’utilisateurs actifs d’ici 2028 (600 millions d’utilisateurs d’ici 2025). Pour comparaison, le nombre d’utilisateurs actifs sur Twitter est seulement de 229 millions d’utilisateurs en 2022.
    4. Abonnements Twitter Blue : 159 millions de dollars de revenus d’ici 2028 (69 millions de dollars d’ici 2025) pour son abonnement premium Twitter Blue, lancé en juin 2021.
    5. Nouvel abonnement « X » : selon le rapport, Elon Musk aurait prévu de lancer un abonnement appelé « X », pour le moment, en 2023 qui pourrait compter 104 millions d’utilisateurs en 2028.
    6. Abonnements (dans sa globalité) : les revenus liés aux abonnements devraient atteindre 10 milliards de dollars en 2028.
    7. Revenus publicitaires : la publicité devrait représenter à termes 45 % des revenus de Twitter, contre 90 % actuellement (chiffres de 2020). Ainsi, les revenus publicitaires représenteraient en 2028 : 12 milliards de dollars de revenus.
    8. Activité de paiement : une activité de paiement pourrait être développée en 2023 sur Twitter (peu d’informations à ce sujet), ce qui permettrait de générer des revenus à la hauteur de 1,3 milliard de dollars en 2028.
    9. Nombre d’employés : 2 700 nouveaux employés d’ici 2025. Actuellement, ils sont environ 7 500 collaborateurs.

    Quoi qu’il en soit, Musk continuera à faire couler beaucoup d’encre et d’affoler ses détracteurs qui le voient comme le gros méchant milliardaire égocentrique d’extrême droite qui veut ouvrir les vannes de la méchanceté sans limites au monde entier. Pour ceux-ci, il en a déjà rajouté une couche

    MAJ

    Elon Musk suspend le rachat de Twitter, l’action s’effondre

    MAJ2

    @elonmuskStill committed to acquisition

    La ville de La Sarre sera très innovante dans ses relations et sa communication bidirectionnelle entre les élus, gestionnaires, citoyens et employés

    Ça fait longtemps qu’on parle de Web 2.0, de la communication omnicanal et bi-directionnelle, de participation citoyenne à la vie municipale et d’une foule d’autres concepts qui permettent d’utiliser le web pour « que tout le monde puisse se parler ». Mais dans la pratique, rares sont ceux qui osent vraiment faire le pas vers plus de transparence, vers l’écoute active des citoyens et des employés et vers cette participation des parties prenantes aux décisions, aux signalements des problèmes et à leurs résolutions ou à l’explication de pourquoi tel problème n’est pas et ne sera peut-être pas réglé. Les organisations, qu’elles soient municipales ou autre, ont souvent aussi une masse impressionnante d’informations qui pourraient être utiles à leurs commettants, mais qui dorment dans les ordinateurs de l’organisation. En outre, les employés sont souvent une source inouïe de connaissances qui ne demande qu’à être partagée.

    Quelques exemples :

  • Les employés du service horticole d’une municipalité peuvent expliquer comment faire du compost, comment entretenir les fleurs ou le potager et ainsi se valoriser auprès des citoyens et limiter les pertes et les résidus qui se retrouveront dans les déchets municipaux.

    Le département de la voirie peut expliquer pourquoi une rue qui est de propriété privée, ne peut pas être déneigée parce qu’elle n’appartient pas à la ville, que ça engendrerait des coûts que l’ensemble de la population devrait subir et ce faisant, ça limiterait les questions répétitives aux préposés à l’information.

    Le service des incendies peut informer la population des mesures à prendre pour limiter les feux de forêt durant l’été et avertir la population via SMS, courriel ou appel automatisé d’un sinistre qui requiert l’évacuation urgente et ainsi sauver des vies.

    Les citoyens peuvent participer aux décisions budgétaires de la ville et ainsi être conscient de comment et à quel poste budgétaire leurs taxes servent réellement.

  • Nous pouvons imaginer une foule d’autres situations pour lesquelles, une fois qu’ils sont adéquatement informés, les citoyens ou employés, comprendront les décisions et initiatives ce qui facilitera la satisfaction et la vie de tous. D’ailleurs, s’ils participent à la prise de décision, l’adhésion n’en sera que plus forte et l’efficacité sera accrue.

    Oui, mais il y aura toujours des critiques!

    En effet, il y aura toujours du « chialage », des critiques et des mécontents. Mais il est plus facile de gérer les commentaires négatifs en y répondant positivement chez soi, que de laisser ces commentaires dégénérer et devenir viral sur les médias sociaux. En outre, il arrive que les mécontents soient une source importante des lacunes à corriger et des problèmes qui doivent être résolus.

    L’exemple que j’aime donner est celui d’une cliente mécontente de mon client DessinsDrummond qui écrit au président pour lui dire qu’elle ne peut monter un lit king au 2e étage de la maison qu’elle a fait construire avec le plan de DessinsDrummond. Monsieur Carignan lui répondit qu’il la remerciait de son témoignage, qu’il se rendait compte que le Code du bâtiment du Québec ne répondait pas aux besoins des consommateurs et qu’il modifierait tous ses plans de maison pour que dorénavant, un lit king puisse traverser toutes les maisons construites avec ses plans.

    Il aurait pu faire un « focus group » avec des gens ressemblant à ses clients et ils auraient discuté de la couleur du plan et de sa présentation, mais aucun n’aurait été capable de l’informer qu’un lit king ne peut être monté au 2e.

    Donc pour vous donner une idée d’où s’en va la Ville de La Sarre voici donc le :

    Résumé exécutif de la technologie, du contexte, des sites développés, des fonctionnalités et des bénéfices attendus, des futurs sites de la Ville de La Sarre

    Resume Executif Sites LaSarre v.10 by MchelleBlanc on Scribd

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    Tourisme, développement économique et recrutement, pourquoi pas une agence d’attractivité?

    Je n’avais jamais entendu parler du concept d’agence d’attractivité avant d’avoir eu le mandat d’accompagnement stratégique et de développement d’une stratégie de commercialisation numérique de l’AAAT (Agence d’attractivité de l’Abitibi-Témiscamingue).

    Mais qu’est-ce qu’une agence d’attractivité?

    En fait c’est un concept qui semble émaner d’Europe et de la France en particulier. (selon banquedesterritoires.fr)

    29 agences d’attractivité existent actuellement en France. Leur nombre est en augmentation. Dans une étude publiée durant l’été, le Cner – la fédération des agences d’attractivité, de développement et d’innovation – se penche sur leurs caractéristiques. Et constate la diversité de leurs initiateurs (régions, départements, intercos), la mixité de leurs cibles, l’élargissement de leurs missions avec une porosité entre attractivité économique et attractivité touristique de marketing… et une dynamique particulière sur le littoral.

    Ces agences, de plus en plus nombreuses, sont aussi de plus en plus diversifiées. En termes d’échelon, d’abord, car elles sont créées autant par des régions que par des départements, des métropoles ou des intercommunalités. Mais aussi en termes de contexte territorial, certaines d’entre elles étant créées pour renforcer l’attractivité d’une capitale régionale quand d’autres sont chargées de la promotion d’une destination touristique, et d’autres encore de valoriser un territoire rural…

    (…)Au-delà de ces deux dynamiques (création d’agences d’attractivité ex nihilo et élargissement des missions d’organismes de promotion de la destination à l’attractivité), l’étude mentionne deux autres évolutions favorables à l’émergence des agences d’attractivité : les fusions entre agences de développement économique et organismes de promotion de la destination (offices de tourisme, comme “Toulouse a tout”, comité départemental, comme Vaucluse Provence Attractivité, ou comité régional du tourisme, comme l’agence d’attractivité de l’Alsace) et le repositionnement d’agences de développement économique qui font évoluer leur objet et leur nom pour y intégrer la mention, voire la dimension “attractivité” , comme Aveyron Expansion devenant Aveyron Ambition Attractivité.

    Agence d'attractivité

    Source: https://www.iva.se/globalassets/info-trycksaker/attraktionskraft-for-hallbar-tillvaxt/keys-to-greater-attractiveness-and-competitiveness.pdf

    En fait les acteurs économiques, touristiques et sociaux se sont rendu compte que l’investisseur, le touriste, l’étudiant ou le futur employé, doivent souvent connaître une région, avant de choisir de s’y installer. Le « public cible » devient dès lors le même, que ce soit pour développer économiquement, touristiquement ou pour attirer des étudiants ou des employés. Ils ont aussi réalisé qu’en joignant les différents budgets marketing sous un seul chapeau, ils auraient plus d’impact sur ces publics cibles et qu’une fois sur les lieux, les acteurs spécifiques pour chacun des publics, pourraient prendre la relève et faire ce qu’ils font de mieux pour accompagner l’investisseur dans les dédales gouvernementaux afin qu’il puise investir dans une région, aider l’étudiant ou le futur employé à trouver à se loger et à s’acclimater à son nouvel environnement et au touriste, à profiter des atouts de la région.

    …« l’analyse comparative des structures portant l’appellation « agence d’attractivité » a permis d’identifier deux points communs à la plupart des agences:
    Premièrement, des démarches de marketing territorial, pouvant passer par le portage de marques territoriales;
    Secondement: une mixité des cibles, allant des entreprises aux habitants, en passant par les professionnels, les touristes d’agrément ou encore les touristes d’affaires.

    Ainsi une agence d’attractivité apparaît comme une structure qui appuie le marketing de son territoire en intervenant à la fois dans l’attractivité productive dans l’attractivité résidentielle, pour reprendre la définition liminaire de l’attractivité

    « En servant également la fierté locale, elle est aussi implicitement un moyen de rendre visible l’action des élus et de contribuer à leur réélection »

    « l’agence d’attractivité ordonne, arrange et dispose comme dans une vitrine tous les atouts pour rendre visible la destination. Ici la vitrine à destination des entreprises, là celle pour les futurs résidents, en bas une autre vitrine qui attire les start-ups, et puis une bien plus grande encore pour les touristes. Tous ces messages portent les mêmes valeurs de bienveillance, de bien-être, de développement, de réussite personnelle et professionnelle, et se déclinent selon les cibles visées et les objectifs poursuivis. »
    « La co-construction, entre acteurs publics et privés, est ainsi devenue une méthode incontournable – et plutôt bien éprouvée – dans l’élaboration des stratégies d’attractivité et des stratégies marketing qui en découlent. Gage de transversalité, de mise en cohérence et d’appropriation, la méthode a favorisé l’émergence de nouvelles dynamiques collectives dans les territoires, fait naître de nouveaux modes de fonctionnement, plus transversaux, insufflant une culture du travail en mode projet et conduisant à un début de transformation des organisations. »

    Source: Les agences d’attractivité en France, état des lieux, Clémence Binet, juin 2020, CNER (Fédération des agences d’attractivité et développement et d’innovation)

    D’autres régions hors de France telles que des régions de l’Angleterre ou des États-Unis ont eux aussi réalisé que l’économie d’échelle, l’impact financier positif d’une mise en commun budgétaire marketing de même que le développement d’une expertise de commercialisation numérique interne à l’organisation, pouvaient profiter à tous et leur permettre, une fois les clients atteints et en route pour la région, de déployer leurs expertises propres, auprès de ces nouveaux arrivants.

    Mais pour que cela fonctionne, il y a certains paramètres fondamentaux à respecter. Il faut éviter « les guerres de clocher » entre les différents joueurs d’une région qui veulent tous tirer la couverte de leur bord et se vanter d’avoir un succès éphémère avec un budget qui l’est tout autant. Il faut que les joueurs régionaux réalisent que leurs missions n’est pas que « marketing » et qu’ils sont souvent plus à l’aise avec les fonctions d’accompagnements spécifiques au secteur duquel ils œuvrent et que finalement, les élus, réalisent qu’ils augmentent les chances de succès de la région (incluant leurs villes, MRC, université, CEGEP, CLD ou agence touristique) et que les nombreux bénéfices seront collectifs plutôt qu’individuel.

    À ce chapitre, il n’est pas surprenant que l’Abitibi-Témiscamingue ait été la première région du Québec à adopter une telle approche. L’entraide régionale est déjà bien ancrée dans le tissu collectif. D’ailleurs, l’Abitibi-Témiscamingue étant une région dite « éloigné », ils ont très vite compris que la cohésion avec les voisins était l’atout parfait pour se doter d’infrastructures, quelles qu’elles soient et que seul on va plus vite, mais qu’en groupe, on va plus loin…

    Je mettais d’ailleurs ce « trait de caractère collectif » en évidence dans mon billet Comment mettre en place une initiative d’achat local dans sa région ou sa localité?

    Cependant, ces efforts, s’ils ne sont pas jumelés à une vision plus holistique des problématiques et des solutions possibles aux défaillances de commerce régional, ne seront pas suffisants. Il est impératif que l’ensemble des acteurs économiques d’une ville ou d’une région, agissent de concert pour développer chez les entrepreneurs locaux, le réflexe d’aller en ligne, de travailler ensemble et d’informer les citoyens de la localité de l’existence de leurs entreprises de proximité (que souvent ils connaissent peu ou pas du tout), des produits et services qu’ils ont à offrir et des moyens de se les procurer. En outre, une ville ou une région peut bien se faire une page Facebook et un site web répertoire des entreprises pour favoriser l’achat local, mais si les citoyens ne savent pas que cette page ou que ce site existe, ces initiatives isolées ne serviront pas à grand-chose. En outre, si les entrepreneurs ne sont pas habilités à être eux-mêmes proactifs en ligne, les retombées économiques et réelles de ces efforts risquent de ne pas être au rendez-vous. Et quoi qu’on en pense, les médias locaux traditionnels, les bannières et la signalisation locale physique en point de vente et dans la localité, ont encore une grande importance et ne doivent vraiment pas être négligés.

    Je parlais aussi de cette multiplication ad nauseam des efforts marketing régionaux non coordonnés dans Le capharnaüm du commerce en ligne et des répertoires.

    TROP C’EST COMME PAS ASSEZ

     

    Étant donné la réalité de la covid-19, tout le monde veut acheter local. C’est une très bonne chose. Mais comment acheter local est LA question que se posent de nombreux consommateurs? D’innombrables initiatives sont donc nées de ce besoin d’achat local. Chaque hiérarchie administrative, qu’elle soit sectorielle, municipale, régionale, chambre de commerce, provinciale, aide au développement économique ou autre, propose SA solution. Le problème est que LA solution doit se battre avec l’enflure de compétiteur et le commerçant ou le consommateur ne savent plus où donner de la tête et Google et Facebook pleuvent de soi-disant ressources qui se compétitionnent entre elles sans pour autant rejoindre le consommateur. J’en vois de ces pages Facebook d’achat local qui se parle entre les promoteurs qui l’on mit en place. Ou pire encore, une région que je ne nommerai pas, a mis en place un « groupe fermé » d’achat local pour lequel on doit d’abord être approuvé avant d’y avoir accès. BONJOUR L’ACQUISITION DE CLIENT???

    Puis il y a les répertoires. Les très (trop) nombreux répertoires. Chaque administration a le sien. Ajoutez à ça les répertoires de joueurs indépendants « qui ont flairé la bonne affaire », ceux des joueurs sectoriels et tous les autres.

    MAJ

    Les Cantons-de-l’est ont aussi leur initiative d’attractivité.

    Chez Tourismexpress.com

    Cantons de l’Est: une nouvelle organisation pour attirer, accueillir et retenir davantage de gens dans la région

    Depuis maintenant plus de 2 ans, la démarche Vision attractivité mobilise les citoyens, les acteurs socio-économiques et le milieu municipal afin de déployer des stratégies communes pour attirer, accueillir et retenir davantage de résidents, de travailleurs, d’entrepreneurs, d’étudiants et de visiteurs dans la région des Cantons-de-l’Est. Après des mois de concertation et de travail collectif, les partenaires et les élus de la région mettront officiellement sur pied, au cours des prochaines semaines, un OBNL dédié à l’attractivité dans la région des Cantons-de-l’Est. Le président de la Table des MRC de l’Estrie, monsieur Hugues Grimard, souligne: « Comme président de la Table des MRC de l’Estrie, je suis très satisfait que les partenaires de la région se soient donnés une vision pour travailler l’attractivité de façon concertée et non plus par secteur d’activité ou par territoire de MRC. »

    et

    Chaire de tourisme Transat: Analyse – Des territoires, une image : Vision attractivité Cantons-de-l’Est

    Beaucoup d’efforts, de rencontres et d’échanges sont nécessaires pour la réussite d’un projet d’attractivité territoriale. Il faut faire ressortir la personnalité du territoire et mobiliser les acteurs de tous les secteurs derrière une vision commune porteuse d’actions structurantes.

    Les associations touristiques régionales (ATR) possèdent de nombreuses ressources et connaissances en matière de marketing, de promotion et d’accueil. Et si leur intérêt et leurs compétences se transformaient pour mettre sur pied un projet d’attractivité territoriale en mobilisant l’ensemble des acteurs d’une région ? Voici le cas de Vision attractivité Cantons-de-l’Est/Estrie.