Mathieu Bock-Côté, François Legault et Twitter

C’est dans sa chronique François Legault et Twitter que Mathieu Bock-Côté polémique à propos de l’utilisation non judicieuse de Twitter par monsieur Legault. Il y dit :

(…)Désormais, il y commente la vie quotidienne. Sur Twitter, il bavarde. De la série télé qu’il écoute son soir de congé. De la poutinerie près de chez lui où il semble avoir ses habitudes. Je devine la suite: le prochain match des Canadiens?

Il se peut que je sois seul. Mais je ressens devant cela un certain malaise. Un homme politique ne devrait pas jouer de cette vraie-fausse intimité pour racoler les électeurs. En fait, les hommes politiques devraient se rappeler qu’ils doivent surplomber la cité, et non pas s’y fondre.

(…)
L’idéologie de la transparence absolue va trop loin. Elle brouille les distinctions entre le domaine privé et le domaine public. Elle encourage un populisme un peu étrange où la politique perd de sa noblesse pour devenir un concours de popularité.

J’aime rappeler cette formule du général de Gaulle (oui, j’aime de Gaulle): il n’y a pas de grandeur sans mystère et de mystère sans distance. Cela veut dire qu’une certaine réserve n’est pas de trop pour celui qui veut occuper les plus grandes fonctions.

Pensons seulement à René Lévesque. Si tout le monde le tutoyait, lui-même vouvoyait ses interlocuteurs. Il était près du peuple par ses préoccupations. Et par son attachement aux gens ordinaires. Par son style dépenaillé aussi. Il gardait avec tous, pourtant, une saine distance.

Je suis tout à fait opposée à la conception de Twitter de M. Bock-Côté

Depuis déjà 5 ans, j’écris à propos de Twitter et des médias sociaux et je discute de la dimension « conversationnelle » de ces médias. J’y prône qu’une approche « conversationnelle » doit inclure du sérieux et du badin en plus d’engendrer une certaine bidirectionalité. Il est évident qu’à partir de plus de 1000 abonnés, l’individu qui est sur Twitter risque fortement d’user de ce médium plus en mode « broadcast »(d’un un à plusieurs) qu’en mode conversation (de un à un). Mais comme le fait monsieur Legault, il peut toutefois répondre directement à ceux qui l’interpellent sur Twitter. C’est ce que fait aussi monsieur Denis Coderre qu’on s’amuse aussi à critiquer parce qu’il serait « trop bavard et personnel » sur les médias sociaux. Je plaide tout à fait le contraire de ça. Monsieur Coderre a eu une croissance exceptionnelle de sa couverture médiatique, depuis qu’il est sur Twitter (je n’ai pas de stats à ce sujet, mais je suis convaincue qu’une recherche permettrait de le confirmer). Il a compris que bien des journalistes, recherchistes et médias y sont. Il a aussi compris que s’il ne faisait que de parler du Parti Libéral du Canada, ça ferait longtemps que plus personne ne le suivrait. En parlant aussi de sa passion, il devient « humain » il devient ce « parfait voisin » dont parle avec déférence monsieur Bock-Côté dans sa chronique, qui cite plutôt de Gaulle, Lévesque, Trudeau, Parizeau et Bouchard qui selon lui,  avaient une « saine distance » avec le petit peuple.

Je pourrais lui répondre qu’au contraire je perçois Obama, Gandhi, Luther-King ou Mandela comme ayant été des gens près du peuple. Je ne peux prouver ces dires pour tous, sauf pour Obama qui a maintes fois, entre autres à l’aide des médias sociaux, établi des contacts directs avec la « population ordinaire ». Entre autres, il a récemment fait une assemblée de cuisine avec des citoyens un utilisant le Hangout de Google + (il a aussi fait la même chose sur Facebook et YouTube). De cette de proximité avec « le parfait voisin présidentiel », on peut lire chez CNN :

The president was also asked to sing and dance, (which he refused) to say hello to one of the questioners’ young children, and from an Obama impersonator a question about the impact of comedy sketches on the election.

“I don’t know if any of this stuff affects an election, but I know that it makes our country stronger that you can make fun of the president — or anybody — and everybody can get a laugh,” President Obama said. “And that also makes sure to remind me that I work for you guys.”

Ma critique médias sociaux de messieurs Coderre et Legault

Des deux hommes politiques Legault et Coderre, je n’ai qu’une critique que je leur ai déjà faite dans le blanc des yeux (dont dans une vidéo avec Monsieur Legault). Ils n’ont pas de blogues. Nous n’avons pas réellement accès à la profondeur de leur réflexion politique. Twitter et Facebook c’est très bien pour engendrer la proximité avec le citoyen. C’est même capital si on veut un jour arriver à une démocratie réellement participative (dans le sens de ce que fait déjà Obama avec plusieurs initiatives de données ouvertes, Code for America ou autre), mais d’avoir un blogue est ESSENTIEL. C’est à mon avis ce qui fera la différence entre un politicien sympathique et un politicien qui a réellement quelque chose d’important, de songé et de documenté à dire.

L’auteur Jeff Lerner de ClickZ dans son article How Politicians Should Use Twitter semble tout à fait d’accord avec mon point de vue.

Where’s the Personality?
I challenge you to find a blander group of Twitter accounts than those of politicians. Twitter is a medium that exists, in part, to showcase individuality. But political Twitter accounts with personality are few and far between. Still, it just makes too much sense for politicians to take advantage of this – and yet they don’t. After all, what group of people – with a long-standing reputation as rigid, robotic, and boring – would benefit more from getting to speak to millions of people through a medium designed to give them an opportunity to let people see them in a more personal light? Twitter isn’t a presidential debate or a CNN interview; it’s a chance to tell your voters and potential voters that you were scraping gum off your shoe five minutes before a press briefing. Is that important to a candidate’s stance on issues? Nope. But it serves a purpose that’s arguably just as important to winning an election: it’s a chance to connect with real people, as a real person.

Vous pourriez aussi aimer
Chez GigaOm : How Twitter lets politician route around the media
le texte de l’OCDE : Engaging Citizens in Policy-making : Information, consultation and public participation (PDF)
ou mon billet À propos de la pertinence des statuts Twitter, Facebook Google + et autres

MAJ

En guise d’arguments additionnels pour monsieur Bock-Côté, voici de mes archives quelques billets additionnels, qui assaisonnent judicieusement mon propos. Du moins, moi je le pense…

Savoir déconner

Avis à mes détracteurs, La conversation, c’est de jaser…

Une leçon de vie, à l’article de la mort

Le Lab VOXtv – Chronique : tatouage numérique, identité numérique, déconnage et connerie sur le web

De l’importance du pâté chinois dans une stratégie médias sociaux

À propos du bruit dans Twitter

Ces méchants « médias sociaux »

De plus en plus de médias traditionnels traitent des « médias sociaux » comme d’un ensemble homogène. De plus en plus les médias sociaux sont « les méchants médias sociaux » qui font des victimes pas que sur le plan personnel avec l’épouvantail (un mythe) du vol d’identité, mais sur le plan sociétal parce qu’ils feraient aussi des victimes chez les organisations. L’heure est maintenant à la « démonisation » des médias sociaux. Mais de quel outil média social parlent les médias ? De Facebook, Twitter, des blogues, des forums, de Youtube, Flickr, Picassa ou LinkedIn ? Dans la bouche des journalistes, il semble que ce ne soit qu’un tout homogène. J’ai aussi entendu que maintenant tout le monde est sur Twitter. Ha bon ! Depuis quand déjà ? On reprend aussi la bonne vieille rengaine que les journalistes eux ont un code de déontologie et que sur les médias sociaux on dit n’importe quoi.

Le conseil du patronat du Québec sonne la fin de la récréation

Si on lit le Devoir L’État et les entreprises sont victimes des médias sociaux, ou si on écoute Maisonneuve, il semble que le CPQ soit une victime. Or c’est tout à fait le contraire que dit Yves-Thomas Dorval à Monsieur Maisonneuve durant sa ligne ouverte à la radio de Radio-Canada. Monsieur Dorval a été « mal cité ». Il dit plutôt que le CPQ et les entreprises ont pris un retard important sur les médias sociaux et qu’ils se doivent de le combler. Mais monsieur Maisonneuve tente par tous les moyens de lui faire dire que les médias traditionnels c’était mieux et que le climat social est maintenant tendu à cause des médias sociaux.

Les grands débats de société qui se tenaient principalement dans les médias traditionnels se déplacent aujourd’hui vers les médias sociaux. Ces derniers n’étant pas soumis aux mêmes règles professionnelles et déontologiques, c’est toute la nature du débat public qui s’en trouve modifiée.

À l’heure des médias sociaux, y a-t-il encore une place pour des débats et une information équitable où chaque groupe peut se faire entendre?

Ce qu’explique plutôt M. Dorval est que les entreprises doivent ‘s’adapter » et que ce n’est pas une critique des médias sociaux. Ce n’est pas un jugement de valeur, ce n’est pas une critique, c’est un fait qu’ils doivent s’adapter afin d’établir un dialogue.

Par ailleurs, il y a aussi l’autre mythe que « tout le monde a son mot à dire et que le débat dérape à cause de ça ». Oui il est certainement possible à tous de s’exprimer sur les médias sociaux, mais le point de vue de chacun n’a certainement pas la même portée. Si vous n’avez que 3 abonnés sur Twitter, je doute que votre message soit repris dans les médias traditionnels. D’ailleurs, à partir de la 33e minute et 55 sec. Je téléphone à monsieur Maisonneuve pour remettre certaines de ses pendules à l’heure.

C’est juste dommage d’entendre des médias « titrer inadéquatement » les propos d’un intervenant et par la suite, tenter de « démoniser » ce qui n’est dans le fond qu’un outil. Si vous recevez un coup de pelle en arrière de la tête, il serait absurde de faire un procès à la pelle…

Questionnaire Médias Sociaux pour membres de la haute direction d’une organisation

Ce questionnaire devrait être administré de manière informelle et a pour but d’évaluer l’état général de la mise en place des médias sociaux, au moment actuel, d’une organisation. Il peut servir de référence pour des implantations et développements d’une pratique médias sociaux pour les clients internes ou externes. Plusieurs des questions ne trouveront pas de réponses. Cela est tout à fait normal. Ce questionnaire représente un certain « idéal à atteindre » en terme d’implantation des médias sociaux dans une structure organisationnelle et encore peu d’entreprises sont rendues à ce que nous pourrions appeler « un stade avancé » d’usage des médias sociaux. Les organisations qui  peuvent répondre à chacune de ces questions ne deviendront probablement pas mes clients. Pour les autres, c’est certainement une belle entrée en matière 🙂

  1. Quel devraient être le ou les objectifs d’affaires des médias sociaux de votre organisation pour l’interne?
  2. Quel devraient être le ou les objectifs d’affaires des médias sociaux de votre organisation pour l’externe?
  3. Quels sont vos propres objectifs ?
  4. Avez-vous un fichier qui identifie les comptes blogues, Forums, WIKIS, Twitter, Facebook, Google +, Flickr, LinkedIn, YouTube, Pinterest , Foursquare, ou autre que vous gérez pour l’interne ou pour l’externe ? Comment sont-ils évalués ?
  5. Puis-je voir un exemple type de rapport que votre service produit pour des clients interne?
  6. Avez-vous un mapping des permissions et des autorisations de publier des contenus sur les médias sociaux (interne ou externe)?
  7. Avez-vous une ou des politiques éditoriales ?
  8. Avez-vous un calendrier des contenus ?
  9. Vos employés savent-ils les limites de ce qu’ils peuvent ou ne peuvent dire sur les médias sociaux ? Ont-ils signé un protocole de navigation Web ?
  10. Qu’est-ce qui est actuellement monitoré pour les clients internes et externes sur les médias sociaux ?
  11. Quelle est l’initiative interne ou externe sur les médias sociaux dont vous êtes le Plus fier ? et pourquoi ?
  12. Quel est votre échec média sociaux le plus important ?
  13. Quels sont les plus importants concurrents que vous avez identifiés ? Qu’offrent-ils ?
  14. Quel type d’activité médias sociaux avez-vous développée, supervisée pour des clients internes et/ou externes ?
  15. Qui devrait faire le monitorage chez vous et pourquoi?
  16. Qui devrait faire la stratégie des clients internes chez vous et pourquoi?
  17. Qui devrait faire la stratégie des clients externes chez vous et pourquoi?
  18. Qui devrait faire les contenus médias sociaux interne chez vous et pourquoi?
  19. Qui devrait faire les contenus médias sociaux externe chez vous et pourquoi ?
  20. Qui devrait faire la gestion de communautés internes chez vous et pourquoi ?
  21. Qui devrait faire la gestion de communautés externes chez vous et pourquoi ?
  22. Qui devrait gérer les outils de mesures statistiques et de ROI Médias sociaux pour des clients internes et/ou externes ? ?
  23. Si nous devions mettre toutes les ressources affectées aux médias sociaux de votre organisation sous une seule vice-présidence, ce devrait être laquelle et pourquoi ?
  24. Croyez-vous que les médias sociaux devraient plutôt être gérés par tous les employés ?
  25. Quelles sont les mesures de rendements des médias sociaux qui sont déjà en place ?
  26. Quel est le plus gros enjeu de croissance d’une unité média sociaux de votre organisation?
  27. Comment jugez-vous du niveau de connaissance des médias sociaux des employés, des départements chez de votre organisation?

Lectures complémentaires suggérées

Jeremiah Owyang Partner, Industry Analyst: Social Media Management: An Industry Perspective (SlideShare)
Jeremiah Owyang Partner, Industry Analyst: A Strategy for Managing Social Media Proliferation (SlideShare)
Steven Jeffes: The Social Media Balanced Scorecard: Balanced External and Internal Social Media Metrics – Critical Components of a World-Class Social Media Program
Joakim Nilsson: How to best organize internally for social media

IGA Un innovateur en ligne qui me fait chier (Ils sont aussi sur Pinterest et Google+)

Je ne suis vraiment pas contente d’IGA. Ils sont si innovateurs en ligne et sur les médias sociaux que ça me fait royalement chier qu’ils ne soient pas mes clients. Je ne peux donc pas me vanter d’être impliquée dans leur processus décisionnel et d’avoir fait quoi que ce soit pour eux. Bon je me sens mieux maintenant que c’est dit. Je peux cependant noter et apprécier le talent et l’audace qu’ils mettent sur leur présence en ligne. C’est l’un des beaux cas québécois de réussite sur les médias sociaux.

Ça ne date pas d’hier d’ailleurs. Déjà à la fin du dernier millénaire (ça me fait tout drôle d’écrire ça hehehe) IGA innovait avec le premier commerce alimentaire québécois en ligne. À l’époque, le site avait coûté $300K et il avait été calculé qu’avant de vendre une seule boîte de conserve, il avait déjà rapporté pour $800k de retombés médiatiques positives.

Je vous parle de ça parce que la semaine dernière, je reçus un courriel pour m’informer de leur nouveau Wikibouffe (Infopresse de même que rezopointzero en parle). Ce wiki est d’ailleurs judicieusement positionné en sous-domaine de IGA.net, question d’aider au maximum le positionnement naturel dans les moteurs de recherche du domaine IGA.net. Il est vraiment très bien fait et plusieurs entreprises peuvent certainement s’inspirer de cette excellente idée, dans leur domaine respectif.

Leur compte Twitter est intéressant et on note qu’ils discutent avec les internautes et influenceurs . Leur page Facebook est aussi très animée. Mais c’est lorsque je les ai vu débarquer sur Pinterest, sans en avoir encore parlé et expérimenter intelligemment avec le nouvel outil média social (qui rejoint particulièrement les femmes et qui est très versé dans l’alimentaire) que j’ai compris qu’ils étaient réellement hot. C’est pour ça que je suis frustrée qu’ils ne soient pas mes clients = grrrrrr

Ha oui! ils sont aussi déjà sur Google +

MAJ

Ha oui, tout la journée j’ai eu dans la tête la toune « Ma vie c’est d’la marde » de la chanteuse Lisa Leblanc qui était hier à l’émission Tout le monde en parle. Merci madame Leblanc de redonner ses lettres de noblesse au mot “marde” et d’avoir indirectement inspiré les titres scatologiques de mes deux derniers billets. Quoique pour être franche, mon côté scato est là depuis bien longtemps. D’ailleurs, l’un de mes chefs d’œuvre que je récitais l’an dernier au Festival Voix d’Amérique lors de la soirée du Combat contre la langue de bois : Pour toi Serge, c’est avec fierté que je te chie un poème 🙂

Ces activités médias sociaux qui ne sont pas sous votre brand et les efforts invisibles

Il est important d’avoir une présence Web forte (comme je le dis souvent idéalement avec au moins un blogue) et diversifiée sur plusieurs plates-formes telles que Facebook, Twitter, YouTube et autre. Mais il est aussi important d’être de ces autres plateformes dans lequel notre « brand » est dilué, mais qui font figure d’autorité dans notre marché, et surtout, d’y observer ce qu’on dit de notre brand. Ce sont des activités médias sociaux qui sont difficilement « justifiables » devant un conseil de direction, pour lesquels il est très difficile de mesurer un retour sur l’investissement et qui prend énormément de temps.

Je vais vous illustrer ceci en vous donnant l’exemple d’une association touristique régionale (j’en ai quelques-unes dans mes clients). Idéalement, les ATR auront une présence forte et diversifiée sur plusieurs médias sociaux. L’an dernier je m’étais d’ailleurs mis à la tâche de mesurer leurs efforts respectifs dans mon billet Classement comparatif de la présence médias sociaux des Associations touristiques régionales . Par contre ce classement ne prenait aucunement en considération la présence de ces ATR et de leurs membres sur certains des plus importants médias sociaux touristique que sont TripAdvisor, GoogleMap ou Wikipedia. Sans y faire une autopromotion qui n’est vraiment pas bien vue des internautes et des sites, est-ce que les informations de nature encyclopédiques de votre destination y sont? Est-ce que les points d’intérêts y sont géolocalisés avec un bref descriptif? Est-ce que les ressources pouvant aider positivement le voyageur y sont répertoriées?

C’est le genre de questions, d’effort et de mise à jour qui est certainement bénéfique pour une instance et les membres d’une ATR. Cela doit aussi être fait selon les règles, pratiques et coutumes de chacun des outils et très souvent, cela sera fait bénévolement par des internautes bienveillants qui aiment votre destination. Mais cela peut aussi être fait par vos organisations. Malheureusement, ça prend des gens pour le faire, ils sont payés et il est difficile de justifier qu’on a mis des ressources là-dessus. Il en va de même pour tout type d’organisations qui ont tous, dans leurs secteurs respectifs, des sites « d’autorités » qui se doivent d’être mis à jour ou pour lesquels vous pouvez suggérer des contenus, sans que ce ne soit chez vous que ça se passe. Des fois c’est ce genre « d’efforts qui semblent invisibles » qui fera la différence entre le succès (ou non) d’une destination, qu’elle soit touristique, organisationnelle ou web…

Ma réciprocité et mon dialogue médias sociaux souffrent

J’ai longtemps eu une politique de réciprocité dans mes présences médias sociaux. Sur Twitter par exemple, je suivais systématiquement toute personne qui me suivait, par simple politesse, pourvu que cette personne ne me fît pas chier et ne fût pas un spammeur. Je ne le peux maintenant malheureusement plus. C’est à cause de la loi des grands nombres. Avec maintenant 22837 abonnés Twitter, 5000 amis de mon profil Facebook et 2850 fans de ma page Facebook et maintenant 1663 amis dans des cercles Google+, je n’ai plus les capacités humaines d’activer chacune des requêtes individuelles de mise en contact. Ma nouvelle politique est donc de regarder rapidement les profils de mes amis, abonnées, cercles et autre et de suivre les gens que je connais déjà, dont le nom me dit quelque chose, qui sont clients, journalistes ou spécialistes des sujets qui m’interpellent. Il se peut d’ailleurs que vous « passiez dans le beurre » sans que je ne vous aie vue. N’hésitez pas à m’envoyer un courriel (oui ça existe encore) et à me signaler que je vous ai peut-être oublié. Aussi, si « je ne vous suis pas » en retour, ne le prenez pas personnel (je comprendrais cependant tout à fait que ce soit le cas puisque moi-même, ce matin, j’ai été blessée de remarquer que le blogroll de potes qui bloguent pour un média, contient plusieurs des blogues de mes potes et que je n’y soit pas 🙁 ). Ma réciprocité est donc désormais une philosophie et un vœu pieux que je ne peux plus mettre en pratique.

Mon dialogue aussi souffre de la réalité des grands nombres. J’ai de la difficulté à voir passer les infos de mes potes, je ne peux plus souhaiter « bonne fête » à mes amis sur Facebook parce que chaque jour, ce sont plusieurs dizaines de gens qui célèbrent leur anniversaire et que je n’ai pas le temps de leur souhaiter bonne fête à tous. Si je le fais à une personne, les autres se sentiront trahis. Mon fil twitter est désormais un torrent et je ne vais plus à mon accueil Facebook et mon chat est fermé en permanence. J’utilise désormais des agrégateurs de contenu tels que l’application Flipboard (sur iPad), Summify, Twitedtimes et autre, pour me faire une idée des contenus à partager. Cependant, je continu de répondre le plus possible aux questions, commentaires et mentions qu’on me fait sur mes différentes plates-formes médias sociaux. Je réponds souvent à l’idée générale des commentaires et sur Twitter par exemple, je prends souvent le temps de cliquer sur les nombreux profils des gens qui commentent pour leur faire un bisou olu un merci de groupe. je fais donc ce que je pourrais appeler du « broadcast asynchrone » et je tente de rester le plus humaine et personnelle possible dans mes interactions. D’ailleurs, le pote Bob Goyetche disait hier sur Google+ :

seeing more whining now – “Gee, I follow the same person on 18 different sites, and they keep showing me the same thing”

– You know what? you’re an idiot.

They’re publishing on 18 different sites to reach a wider audience, not you 18 times.

Pick 1 where you’ll hear from someone, and stick to that one.

It’s like you’re complaining about phoning someone on their cell phone and landline at the same time, and not being able to have 2 different conversations

En conclusion
Je suis désolée de vous décevoir (si c’est le cas) et je suis moi-même triste de mon constat d’impossibilité de suivre à la lettre ma philosophie de réciprocité et de dialogue. L’idée et la volonté initiale sont toujours là, mais la réalité des grands nombres fait son travail.

MAJ

Mes “conversations” se font désormais de la manière que je l’ai déjà expliqué dans mon billet: La gestion de la multitude sur les médias sociaux