Slow Content ou comment revenir au Web d’antan qui était plus positif pour tous

Lorsque j’ai commencé ma pratique, le web était loin d’être celui que nous connaissons aujourd’hui. Facebook n’existait pas encore et son prédécesseur MySpace (et avant lu Friendster) n’avait pas la portée que Facebook a aujourd’hui et ses contenus étaient surtout musicaux et les contenus textuels étaient plus étoffés et consistants. C’était aussi les belles années des blogues. Google valorisait les contenus qui avaient plusieurs hyperliens externes, ce qui était une sorte de validation externe de la qualité des contenus. Nous parlions alors (terme de Martin Lessard) de l’effet de percolation de la qualité. En 2005 il écrivait :

1. (to verify the accuracy of the information) Les carnets sont reconnus pour citer leurs sources.

2. (a real organization) Le carnet est géré par une personne qui est généralement identifiable.

3. (Highlight the expertise) Le carnet de qualité regroupe des billets sur des sujets que l’auteur maîtrise.

4. (Show honest and trustworthy people) L’auteur signe chacun de ses billets.

5. (Make it easy to contact you) L’auteur laisse souvent son courriel ou permet les commentaires sur ses billets.

6. (Design your site) Les blogues, plutôt simple dans leur design, a donné lieu a une nouvelle esthétique.

7. (Make your site easy to use) Dur d’être plus simple qu’un carnet, avec un système d’archive par date, et les billets à la queu-leu-leu sur une même page.

8. (Update your site’s content often). La fréquence de mise à jour raprochée est une condition sine qua non d’un carnet.

9. (restraint with any promotional content) L’écrasante majorité des bloggeurs ne pourront / voudront pas avoir de la pub.

10. (Avoid errors of all types) Ça, par contre, je ne sais pas…

Peut-être avons nous là un mobile supplémentaire de penser que l’engouement pour les blogues ne soient pas une mode passagère mais bien une composante structurelle non conjoncturelle.

Par effet de percolation, les blogs, en ayant les attributs listés ici, ont acquis, par eux même, cette crédibilité car ils correspondaient à l’attente du public.

Il existait donc une certaine forme de standard de qualité des contenus sur le web. Puis, nous avons connu l’explosion sans précédent des contenus et des usagers. Avec le Web 2.0, tout le monde pouvait maintenant partager des contenus et participer au Web. J’étais la première à en être enthousiasmée. Cependant, au fil des ans, les contenus se sont vus raccourcir en termes de longueur et s’appauvrir en qualité. La « percolation de la qualité » dont parlait Martin s’est amoindrie très sensiblement. À tel point que maintenant, l’opinion d’un prix Nobel est l’équivalent de celle d’un quidam. Même le sacro-saint establishment journalistique est désormais qualifié de « fake news » et étant donné les difficultés de financement des médias, le journalisme d’enquête, qui a toujours été le socle de la crédibilité journalistique, n’est plus que l’ombre de lui-même.

Comme pour le fast-food, nous avons maintenant les snack-content, ces contenus brefs à digérer rapidement. L’analyse rigoureuse, la citation des sources, la nuance, les démonstrations complexes, l’identification des auteurs et l’absence de publicité sont désormais pratiquement inexistants et plus difficilement mises en pratique. Cet âge d’or des contenus a disparu. Mais, comme c’est souvent le cas des phénomènes sociaux, le balancier pourrait bien favoriser un retour en arrière. C’est qu’un mouvement de Slow content fait son apparition.

Qu’est-ce que le Slow content?

Le slow content est une pratique de marketing de contenus valorisant les textes plus longs, plus fouillés et avec une fréquence de publication moins frénétique. C’est une réaction aux microcontenus des médias sociaux. D’ailleurs, lorsque je donne des ateliers à propos des médias sociaux et du Web, on me demande toujours qu’elle est la longueur idéale d’un blogue. Ma réponse est toujours que c’est la longueur qui est nécessaire à la pertinence. Ça peut être de 200, 500 ou même 300 mots. Dans mon propre blogue, en fonction des sujets traités, vous trouverez une grande diversité de texte. Par contre, on observe que de plus en plus, les longs textes ont maintenant la cote. Comme le présente l’article de SEM Rush, Quelle est la longueur idéale d’un texte pour se positionner en SEO ? plusieurs études démontrent que les textes de 2000 mots et plus ont un excellent score de référencement. Mais tout comme je viens de le faire, il note aussi que la pertinence, la réponse aux besoins du lecteur signifiée par l’intention de la recherche dans Google, la thématique et la qualité des contenus, sont ce qui fera la différence et qui permettra à vos textes d’être repérés et valorisés par les internautes et les moteurs de recherche.

Google + est mort, est plus vivant que jamais ou s’en fou

Le pote Martin Lessard sur le blogue de Radio-Canada, dans son billet Un déclin pour G+? note à juste titre que Google + vit une certaine diminution :

Malgré les 25 millions d’adeptes qui se sont joints au réseau en un mois, il semble que le rythme s’essouffle après un trimestre : il y aurait 41 % moins de commentaires publiés publiquement sur G+ qu’au début, selon la firme 89n. Comme toujours, il faut prendre avec des pincettes les chiffres. Ici, ils ne prennent pas en compte les commentaires privés. Mais on se pose tout de même la question : où est allé tout ce monde qui avait quelque chose à raconter?

Puis le blogueur techno du réputé PBS, Dan Reimold, trash Google + avec un titre sans équivoque Google+: Social Media Upstart ‘Worse Than a Ghost Town’ :

I am writing to second Tassi’s declaration: Google+ is dead. At worst, in the coming months, it will literally fade away to nothing or exist as Internet plankton. At best, it will be to social networking what Microsoft’s Bing is to online search: perfectly adequate; fun to stumble onto once in awhile; and completely irrelevant to the mainstream web.
To be clear, I do not buy the beta argument anymore. G+ still being in beta is like Broadway’s “Spiderman: Turn Off the Dark” still being in previews. It has premiered. Months have passed. Audiences have tried it. Critics have weighed in. It is a show — just not a very entertaining one.

Puis, Loïc Le Meur remet les pendules à l’heure dans son billet The Influencers Verdict: the Google+ example

-if the influencers still pay attention (unlikely) like they’re doing for Google+ because it’s Google, they will trash you has Dan Reimold just did. And many others did the last two weeks. It’s like becoming fashionable to trash Google+ these days, just to be different, just because it will get eye balls, just because it’s cool to say Google will fail, again, on social.

That’s the “influencers verdict” moment. When the influencers start either not paying attention or trashing you. That’s when you are really testing your service against normal users because you have just completely reached 99.99% of the influencers and they wrote everything they could possibly write about Google+ so all there is left to them is to trash it.

(…)It’s a great reminder on how to launch a new service: it’s not about the tech bloggers and writers, it’s about normal people and wether they will adopt it or not. Forget the influencers, the history is packed with services that succeeded when the influencers said it would fail and vice-versa.

No, Dan, your opinion doesn’t matter. It’s the other millions of users that matter, you might be right, but only time will tell. You’re trashing Google+ just because it will get you some attention today. update: it looks like you don’t even use Google+.

Apparté : Loïc Le Meur dit sur son mur Facebook can you guys kick my butt when I don’t blog anymore? I enjoy it but I get lazy. I’m trying to get back to a daily post. Serait-il en train de réaliser ce que je disais dans mon billet Le blogue, retour aux sources ???)

Incidemment, c’était hier que Google + ouvrait les vannes pour le grand public. Nous verrons donc dans les prochaines semaines si Google + relève le défi de la croissance et de l’adoption massive des « usagers ordinaires ». Pour ma part, j’ai confiance que Google + deviendra un joueur majeur de la sphère des médias sociaux, mais pas nécessairement parce que c’est un média social. Ce sera plutôt parce que c’est une plate-forme centralisatrice qui fédère sous un même point, tous les services de Google et que c’est la porte d’entrée de ce que nous nommons aussi l’informatique dans les nuages, tel que je l’expliquais déjà dans mon autre billet Google + n’est peut-être pas un média social ?

MAJ
Question de jouer les trouble-fêtes de ceux qui prédisent la mort de Google +, il connaît une croissance exponentielle depuis qu’il a ouvert les vannes. Chez plusheadlines.com :

Here is a quick look at the estimated total users on Google+ at the specific dates below, using Paul Allen’ssurname model:
• July 4th – 1.7 million users
• July 9th – 4.5 million users
• July 12 – 10 million users
• September 9th – 28.7 million users
• September 22nd – 43.4 million users
Allen has also indicated that in the past 2 days alone, since the beta launch of Google+, the user base has increased a dramatic 30%.

P.-S. Vous êtes de toute évidence invitez à me suivre aussi sur Google+ 🙂

Le Webcom-Montréal 2008 et le préWebcom

Ce sont les copains Michel Chioini et Claude Malaison qui organisent la 4e édition de l’événement Web 2.0 de l’année à Montréal, Webcom le 14 mai prochain. La veille, le 13 mai, un Yulbiz Webcom hors série permettra aux blogueurs d’affaires et aux gens d’affaires qui s’intéressent aux blogues de discuter dans une atmosphère détendue, avec les conférenciers vedettes de Webcom. Personnellement, j’ai hâte de revoir mes amis Fred Cavazza, Xavier Aucompte, Jon Husband, Stéphane Garneau et de rencontrer Bertrand Duperin. Plusieurs autres conférenciers de prestige, dont Bryan Eisenberg, Andrew McAfee, Scott Gavin et Pierre-Karl Péladeau pourraient aussi se joindre à nous, mais je n’ai pas encore de confirmation à cet effet. D’autres yulbizeurs réguliers tels que Martin Lessard, Guillaume Brunet, Geoffroi Garon, Alexandre Hénault ou Guillaume Bouchard seront aussi présentateur le lendemain et je reverrais peut-être avec plaisir les amis Pascale Guay, Michel Couture et Benoît Marcoux.

Les conférences et présentations discuteront de :

Marketing 2.0 • comportements des consommateurs • clics • influence du web 2.0 sur les marques • tendances d’utilisations des médias numériques • moteurs de recherche • études de cas • médias sociaux • Entreprise 2.0 • outils de collaboration • intranet 2.0 • nouveaux métiers • mémoire d’entreprise • différences avec la France  •  études de cas  • débats • Solutions 2.0

Qui sont tous des sujets dont je discute aussi dans ce blogue. Pour assister au Yulbiz-Webcom, vous n’avez qu’à vous présenter dès 18 :00hr au Café Méliès le 13 mai et pour participer à Webcom, inscrivez-vous ici.

Dévoilement

Ça me fait plaisir de faire la promo de Webcom puisque les organisateurs sont des potes, qu’ils m’offrent mon billet gratuit, qu’ils permettent l’organisation du Yulbiz spécial et que ça me fait plaisir de leur faire de la promo. De plus, je me souviens d’une tournée parisienne avec Claude Malaison. Je ne peux rien refuser à ce mec extrêmement sympathique…

MAJ

oui, oui, je sais, ce billet est une "Méga-liche" mais ça fait plaisir de faire plaisir aux autres…