L’automne dernier, après avoir fait une conférence à propos de la Cyberviolence à caractère sexuel pour les CALACS francophones d’Ottawa, ils m’ont demandé de faire une recherche de données secondaires (pour les néophytes il s’agit d’une revue de la littérature déjà disponible) pour le sujet de La cyberagression à caractère sexuel. Cette analyse est financée par Condition Féminine Canada et se poursuivra par une recherche de données primaire (il s’agit de sondage ou d’entrevues individuelles) auprès des jeunes de quatre écoles secondaires d’Ottawa.
Ça fait déjà longtemps que je fais des recherches et des écrits à propos d’une foule de phénomènes web. Mais ce mandat revêt un caractère très particulier pour moi. C’est que je sais qu’il permettra de comprendre un phénomène extrêmement dévastateur pour les victimes, qu’il offrira quelques pistes de solutions, qu’il identifiera les lacunes et les enjeux et qu’il me permet de passer outre mes propres blessures de victime de nombreuses menaces de mort et de harcèlement ne ligne. C’est une manière pour moi de créer du positif à partir d’évènements malheureux.
Ça me touche donc particulièrement de vous présenter ici, en primeur, le labeur de mon travail, mais aussi des très nombreuses personnes qui ont aussi planché sur ce document et qui sont nommées dans l’introduction rédigée par les CALACS francophones d’Ottawa. Je remercie aussi chaudement mesdames Josée Guindon et Josée Laramée qui mont confié ce mandat et monsieur Nam Hai Hoang (mon stagiaire) qui a passé de nombreuses heures à sélectionner et colliger l’imposante littérature que nous avons utilisée pour cette recherche.
Bonne lecture La cyberagression à caractère sexuel
Recherche-action communautaire
Première partie : recension des écrits
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J’ai de plus en plus de contrats me venant de notre province voisine l’Ontario. J’en suis très ravie et triste à la fois. Ça me fait grand plaisir de voir mon expertise de plus en plus en demande à l’extérieur du Québec, mais là ou le bât blesse, est que ce sont des mandats pour lesquels on ne se questionne pas encore, ou trop peu au Québec. Pire encore, si on se questionne là-dessus, on demande aux experts de faire ça « gratis ».
Voici deux exemples. En 2013 nous avions les états généraux sur l’enseignement supérieur. Tentez de retrouver des documents à ce propos sur Google, nous renvoit aux nombreux documents des divers groupes de pressions, syndicats et autre (comme celui de la Fédération des enseignantes et enseignants de CEGEP (CSQ) (PDF)). Pratiquement rien du côté gouvernemental. D’ailleurs, ces discussions tournaient autour « de la gratuité scolaire » plutôt que sur la question plus fondamentale de « comment le numérique bouleverse et bouleversera l’éducation » qui n’a pas été traité. C’est ce dont je discuterai demain à Toronto lors de l’évènement Les Tablettistes financé par le groupe MediaTFO. D’ailleurs, lors de ces fameux états généraux québécois, ceux qui y allaient y étaient gratuitement (sauf pour les fonctionnaires ou recteurs d’université qui de toute évidence étaient payés pour ça).
Par ailleurs, je viens de terminer la rédaction d’un rapport de recherche commandé et payé par les CALACS francophones d’Ottawa et financé par Condition féminine Canada. Ce rapport sera rendu public au mois de mai prochain. Il traite de la cyberagression sexuelle. Au même moment, mon propre gouvernement me demande de faire partie d’un comité d’experts qui se penche sur la cyberintimidation. Ce comité composé de sous-ministres, de fonctionnaires de haut niveau et de professeurs d’université, se rencontrera 6 jours complets. Seuls mes déplacements seraient payés. On me demande de faire du « pro bono ». Par principe, j’ai refusé. Pourtant, le premier ministre Couillard a décidé d’en faire une de ses priorités, comme il est indiqué sur le site du Parti Libéral :
Un geste d’intimidation, de violence ou de maltraitance est un geste de trop. Chaque personne doit pouvoir s’épanouir dans un environnement sain et sécuritaire. Chaque personne, quels que soient son âge, son sexe, son orientation sexuelle, son origine ethnique a droit à la dignité. Un gouvernement libéral fera de la lutte contre l’intimidation une priorité.
J’aurais vraiment dû devenir avocate ou intégratrice en Technologie de l’information. Ça ne prépare certainement pas le futur, mais ça paye vraiment très bien le présent…
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