Comment détruire une forêt millénaire et un site de villégiature avec un coup de crayon

L'un des lacs de Chertsey en sursis

Photo de mon lac prise ce matin. Si rien n’est fait, d’ici quelques mois, les collines de gauche et du milieu seront rasées.

 

Vous avez tous déjà entendu parler des coupes sauvages qui sont dénoncées dans le documentaire L’erreur boréale de Richard Desjardins. Comme moi, vous avez trouvé ça scandaleux. Mais bon, c’est dans l’bois, à des kilomètres des grands centres. Il faut bien que l’industrie forestière survive. Le bois, c’est fait pour être coupé. Et puis, si ce n’était pas l’homme qui coupait, ce serait les feux de forêt qui brûleraient. C’est sans doute le genre de raisonnement qu’on peut avoir lorsque ça se passe ailleurs. C’est sans doute aussi ce qui se passe dans la tête des forestières et des élus de la MRC Matawinie dans Lanaudière, qui s’apprête avec un coup de crayon, à détruire une portion de la forêt millénaire de Chertsey.

Chertsey est un secret bien gardé. Lorsque je dis que j’y vis, on me demande souvent de répéter le nom et on n’a aucune idée d’où ça se situe. Ce n’est pourtant qu’à 65 kilomètres de Montréal. Mais ça pourrait aussi bien être en Abitibi. Pour vous situer, c’est juste au nord de Rawdon. Ha Rawdon, tout le monde connaît. C’est aussi à 50 km au sud de St-Donat. St-Donat, tout le monde connaît aussi. Il y a du gros cash là-bas. Il y a aussi le maire de St-Donat, Joé Deslauriers, qui préside le comité des TPI pour la Matawinie, qui d’un coup de crayon, va autoriser des coupes à blanc, pas chez lui, mais chez les pauvres de Chertsey. Jamais il ne permettrait qu’on rase la forêt aux abords du grand lac Archambeault ou St-Donat, mais ailleurs, bon, bof, «it’s business». On a souvent dit que Chertsey c’est une ville de BS. Le centre-ville ressemble presque à une réserve indienne. C’est tout dire. Mais sa forêt elle est spectaculaire. Et autour de ses lacs, des chalets y sont construits depuis une centaine d’années. Chaque lac est homogène. Il y a des lacs de pauvres, de classe moyenne et de très riches. Mais personne ne le sait. On ne parle que très peu de Chertsey.

Il n’y a donc pas grand-chose à Chertsey. En fait si, il y a quelque chose d’exceptionnel. Il y a quelque chose de si extraordinaire que jusque dans les années 50, les gros Américains riches étaient propriétaires de certains de ces lacs (dont celui ou j’habite et que je ne nomme jamais pour raison de sécurité personnelle. Comme vous le savez sans doute, à cause de mon statut de « symbole transsexuel » je reçois fréquemment des menaces de mort), y faisaient des camps de chasse et de pêche privée et venaient s’y amuser en hydravion. Je dis d’ailleurs en boutade que l’hiver ce n’est pas dangereux de frapper un chevreuil. C’est plutôt dangereux de frapper un troupeau de chevreuils puisqu’ils traversent les rues du comté par groupe de cinq à six. D’ailleurs dans mon lac, le ministère de la faune fera des prélèvements de truite grise puisque je vis autour d’un des lacs avec la truite indigène la plus vigoureuse à cette latitude. On veut d’ailleurs se servir de la génétique de nos truites, pour repeupler (entre autres) les lacs de St-Donat. Quelle ironie! Mon lac regorge aussi de truite mouchetée, d’Achigan, d’écrevisse et de plein d’autres espèces. Mais il faudra qu’ils fassent vite. Même très vite. Puisque si les coupes forestières qui sont programmées pour cet été se font, d’ici quelques années il n’y en aura plus. Il n’y aura probablement plus de chevreuils, d’orignaux, d’ours, de loutres (j’en ai encore sur mon terrain), de lynx et de toutes la diversité ailée exceptionnelle qu’il y a dans nos bois. Il faut comprendre que les lacs du Québec sont sensibles au phosphore. Ce qui protège de ce phosphore et des algues bleues qui y pullulent lorsqu’il y en a trop, c’est le couvert végétal qui entoure le lac. Si les arbres sont coupés trop près de ceux-ci, en plus de décrisser de manière évidente le paysage, le phosphore des souches en décomposition se frayera un chemin sans entrave vers les lacs touchés. On peut aussi comprendre que les gens qui ont investi depuis des années dans des résidences aux abords de ces lacs perdront leurs investissements. Qui voudrait aller rester autour d’un lac sans arbres et avec des algues bleues? Bon, vous vous dites, elle exagère. Juste pour vous convaincre de la gravité de mes prétentions, je vous invite à regarder l’un des nombreux plans de coupe de la MRC. Celui-ci se nomme Plan de coupe du cinq. On y voit plusieurs lacs, dont le 7e Lac, le lac Lane et le Lac Brûlé qui sont tous des lacs avec de très nombreux chalets. Vous pouvez très facilement visualiser le ridicule et l’outrageux saccage qu’on s’apprête à y faire directement en bordure de ces lacs. Ce n’est là qu’un des très nombreux et éloquents exemples des dévastations qu’on s’apprête à y faire. Notez aussi que les lignes pointillées, sont des pistes de randonnées et de ski de fond.

Plan coupe forestiere Chertsey Secteur du cinq

Les assauts aux forêts de Chertsey sont multiples et dévastateurs.

Pourtant, les gens du coin sont visionnaires. Depuis des années ils ont investi entre autres pour développer un parc régional exceptionnel. La forêt de Ouareau. C’est une forêt de 350km carrés. On s’y promène en quad 4 saisons par année. On y campe, on y randonne, on y fait du ski de fond et on y découvre une forêt quasi vierge. Mais les sablières et les forestières y sont déjà à l’œuvre. Par endroits, il y a d’immense « pit de sable » ou de clairières sans arbres, mais avec les déchets de coupes de bois qu’on y a laissé. On pouvait donc lire dans le journal L’Action de Joliette du 13 juin 2015:

«Il n’y aura aucun arrangement, c’est fini la coupe de bois. C’est notre parc régional et la nature c’est notre patrimoine, c’est ça qui attire les gens dans la région», a déclaré le maire. Il a aussi accusé le ministère de vouloir retirer 150 000 $ en redevances pendant que les contribuables de cinq municipalités payent 150 000 $ en quotes-parts pour développer le récréotourisme dans le parc régional de la forêt Ouareau.

«C’est comme si les contribuables payaient 150 000 $ pour regarder les arbres disparaître», a-t-il ajouté. Il a aussi rappelé que le conseil de Chertsey a adopté une résolution s’opposant à toute coupe de bois et réclamant le statut d’aire protégée pour la forêt Ouareau. Le maire de Chertsey évoque que la Municipalité maintiendra son opinion concernant ce sujet, mais ne sait pas exactement quel est le poids d’un refus municipal.

Et plus récemment, dans LaPresse de la semaine dernière, notre bon maire disait aussi :

« Notre marque de commerce, c’est la nature. Une coupe de bois autour d’un lac, c’est une moins-value. Les gens ne viennent pas ici pour regarder une friche industrielle ! », dit le maire Surprenant.
Les coupes envisagées auraient lieu dans des terres publiques intramunicipales (TPI, … jouxtant les grands lacs de Chertsey, un secteur de villégiature depuis le XIXe siècle, à une heure au nord-est de Montréal.
Les craintes des résidants permanents et des propriétaires de chalets sont multiples : détérioration des bassins versants et augmentation des concentrations de phosphore dans les lacs, destruction des paysages qui les ont incités à s’établir dans ce coin de pays, circulation de machinerie lourde dans des zones densément peuplées.

Cette nuit j’ai très mal dormi. Je me suis réveillée d’angoisse à 5 h du matin et j’ai écrit ce billet. Ma quiétude et mon environnement immédiat sont menacés. Depuis maintenant 3 ans, je me lève aux aurores pour regarder la beauté de mon lac. Voici d’ailleurs le montage qu’a fait le pote Alain de Lamirande de mes nombreuses photos. Profitez-en bien puisque les collines de gauche et du centre de toutes mes photos, sont prévues pour être rasées. Je pourrais cependant pleurer adossé à l’un de mes pins centenaires. Comme ils sont sur mon terrain, personne ne les coupera…

Ce que vous pouvez faire

Signer la pétition Demandez la protection des terres publiques intramunicipales à Chertsey
Lire la touchante lettre du président de l’association (plus que centenaire) des propriétaires du 7e Lac
Vous informez à propos des coupes à blanc à Chertsey sur le site http://protection-forets.com
Faire circuler l’hyperlien de ce billet et de la pétition
Faire des pressions sur la page Facebook du maire de St-Donat Joé Deslauriers
Faire des pressions sur le compte Twitter de notre bon ministre de l’environnement David Heurtel
Alerter vos amis activistes et journalistes
Si vous êtes croyant, priez pour que cet indécent saccage ne se fasse pas

Finalement, vous pouvez aussi lire Les principes directeurs de la Loi sur le développement durable et mesurer par vous même, tout le ridicule de cette situation.

MAJ

On me demande sur la page Facebook du HuffingtonPost « Pourquoi parler de destruction plutôt que de régénération de la forêt? » –> Parce que la forêt se régénère d’elle-même. Pas besoin d’intervention humaine. Les coupes régénèrative est le nouveau terme « politicaly correct » de coupes sauvages qui ne fait pas sexy. Malheureusement, les bottines ne suivent pas les babines chez les membres de l’association forestière de Lanaudière. Dès que la neige sera fondue, je vous invite à venir avec moi faire du VTT pour visiter et photographier ces sites de coupes de régénération qui ont déjà eu lieu dans le Parc régional de la forêt de Ouareau et dont on parle avec des termes si élogieux. Vous constaterez de visu qu’entre le discours de l’industrie et la réalité de leurs pratiques sur le terrain, il y a une criss de marge. Je vous invite aussi à vous promener sur le chemin du lac Gratten avec une voiture de sport. Vous pourrez dès lors sentir aisément les trous béants dans l’asphalte, qui sont causés par les camions lourds de l’industrie. Je vous invite aussi à venir aux séances du conseil de la Ville de Chertsey pour convaincre nos élus que les budgets de pavages qu’ils doivent assumer et refiler aux contribuables sont pour le bien d’une industrie qui ne paie pas sa part. Finalement, au lieu de m’inviter à observer une forêt presque intacte et me faire bourrer le crâne de promesses de destruction soi-disant contrôlées et bénéfiques, de venir plutôt dans les forêts déjà rasées, avec des touristes, et les convaincre que ça valait vraiment la peine de venir voir ça…

Aussi, il y a plusieurs pins centenaires autour de mon lac. Ils fourmillent de vie et d’oiseaux spectaculaires. C’est bien beau les trembles qui poussent vite et qui font la tite criss de mousse qui tue les autres végétaux qui sont dans les parages, mais mon feeling est que vos membres n’en ont rien à cirer de ces trembles régénérateurs. Ce sont les essences de pins et de bois dur qui les intéresse. D’ailleurs, toujours dans la forêt de Chertsey, il y a des piles et des piles de trembles et de bouleaux qui ont été coupés et qui s’empilent en tas. Les forestières les ont certainement coupés et laissés pourrir là par la régénération des vers et des champignons qui les mangeront encore des années…

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Le combat pour protéger la Forêt de Chertsey continue, mais la madame est contente en tabarnak MERCI @Heurtel 🙂

Attachée politique du ministre Heurtel

En avoir plein son « esti de cass » du 48 heures de karma de marde

Je suis une femme généralement choyée par la vie et je ne suis vraiment pas du genre qui se stresse facilement. Mais mes dernières 48 heures ont été une série de malchances digne du film Le Party de Peter Sellers.

J’arrive d’une tournée de l’Estrie, pour mes ateliers organisés par le CÉGEP de Sherbrooke et financé par Emploi-Québec. Ces ateliers sont une grande partie de plaisir et ont été une source de valorisation des plus satisfaisantes. J’y reçu de nombreux témoignages de satisfaction des entrepreneurs qui étaient aux rendez-vous, dont l’un d’eux que je vous partage en fin de billet. J’ai reçu aussi mon premier chèque de « culpabilité » d’un entrepreneur qui a tellement de retombées d’affaires de mes formations et conseils, qu’il se sent coupable au point de me remercier monétairement (comme j’expliquais le concept dans mon billet Remerciement et/ou culpabilité en affaire).

Mais entre ces formations, de l’esti de criss de marde de bad-luck du tabarnak

Mardi dernier, après ma formation à Lac-Mégantic, je vais manger au restaurant et pour la première fois de ma vie, je m’étouffe avec une crevette au point de passer proche d’y laisser ma peau. Après le repas, je vais à l’hôtel et je me remets de mes émotions. Le lendemain, je me rends à Sherbrooke pour mon deuxième atelier. J’arrive dans le stationnement du CÉGEP, je vais à l’horodateur, je paye le maximum de temps et je dépose soigneusement mon ticket, la face vers le haut. Lorsque je reviens à ma voiture après mon atelier, un ticket m’attend dans le pare-brise. Je suis un ti-peu en tabarnak. Je vais ensuite au restaurant avec mes clientes, les organisatrices de la tournée qui sont du CÉGEP de Sherbrooke. Après mon repas, je vais au petit coin. En entrant, je dépose ma sacoche sur le bord du lavabo. Je fais mes besoins et je suis en peu songeuse à toute cette marde qui me colle au cul (sans jeux de mots). En arrivant à côté du lavabo, j’observe que ma sacoche est devenue une fontaine qui déborde à très grand débit, de toute l’eau qui s’y est engouffré le temps de mes besoins. C’est que c’est l’un de ces nouveaux lavabos automatiques qui s’actionne tout seul lorsque quelque chose est devant. Et lorsque je dis s’actionne, je ne parle pas ici d’un petit filet d’eau, mais d’un jet qui fait songer à la lance d’un pompier. Mes médicaments, toutes mes cartes, assurances et autres, mon maquillage, mon iPhone, de même que ma sacoche, sont trempés bord en bord. Je suis médusée.

Je reprends mes esprits et je dis à l’une de mes clientes qui doit m’accompagner à Coaticook qu’on arrêtera à une épicerie que j’achète du riz et des ziplocks, pour tenter de sauver mon iPhone. On passe, devant un Provigo et je lui klaxonne et signale que je tourne, chercher mes trucs. Elle n’entend rien et continue. J’entre dans le Provigo, je fais trois fois le tour de la place avant de trouver ce qu’il me faut puis j’arrive à une interminable file de clients avant d’enfin payer à la caisse. Je reviens à ma voiture, j’installe tous mes papiers d’identité sur une couverture pour les faire sécher, je vide ma sacoche et je remplis un sac ziplock avec mon cellulaire en espérant qu’il puisse absorber toute l’eau de celui-ci. Nous repartons pour Coaticook et arrivons dans un trafic monstre à la sortie de l’Université Bishop. De toute évidence, nous arriverons en retard pour la formation à Coaticook.

Après la formation de Coaticook, nous allons à un restaurant, je commande une cuisse de poulet et une demi-côte levée. Les deux arrivent non cuits et avec des frites congelées. Je ne mange que ma salade de chou et une très petite portion de la cuisse de poulet. La côte levée est si peu cuite, que le couteau n’arrive même pas à détaché les côtes. Lorsque la serveuse vient reprendre l’Assiette, je lui explique la situation. Elle revient avec la facture complète en me disant « voici monsieur ». Disons que son pourboire était nul.

En sortant du resto, je dois me rendre à St-Malo qui est à une cinquantaine de km de là. La tempête de neige fait maintenant rage. Je ne vois plus devant ma voiture en plus de ne pas être capable de discerner les champs environnants de la route. Le trajet qui devait me prendre 30 minutes m’en prend une heure trente et je n’ai toujours pas soupé. Rendu à destination, je dois téléphoner à mon amour, mais mon téléphone ne fonctionne pas. J’essaie avec Facetime, mais le réseau est trop faible. J’arrive néanmoins à donner le téléphone de l’auberge à mon amour afin qu’elle me rejoigne. Je ne pouvais pas l’appeler puisque j’avais transféré les appels de la maison à mon iPhone qui ne fonctionne pas.

Le lendemain, je dois me rendre à St-Jean-Baptiste, au rang de la Rivière. Je programme le GPS de ma voiture, puisque mon iPhone est définitivement mort, et j’observe que des St-Jean-Baptiste, il en pleut. Des rangs de la rivière aussi et de plus, ils sont souvent Nord ou sud. Je me rappelle que mon client parlait du Mont St-Hilaire, je me dis que ce doit être dans ce coin-là. La route est difficile, mais je finis par arriver dans le coin. Je vais au Rang sud et l’adresse ne correspond vraiment pas à la business de mon client, je vais dans le rang nord et le GPS de ma voiture se met à faire des siennes. Je suis prise encore une fois dans une route de campagne où il est difficile de faire la différence entre la route et le champ (incluant le fossé qui sépare les deux). J’hallucine et j’avance à la vitesse d’un escargot. En désespoir de cause, je retourne au village et m’arrête au magasin. Je demande à la caissière si elle connaît l’entreprise de mon client. Elle n’en a jamais entendu parler. Heureusement une cliente qui est en train de payer, les connais et me donne les directions pour m’y rendre. J’avais écrit à mon client le matin pour lui signifier mes problèmes de communication. Comme il ne prit pas ses courriels et qu’il ne reçut pas mon appel, il était certain que je ne venais plus. Son chemin privé de un kilomètre entre la route et chez lui n’est pas déblayé. Il y a 1 pied et demi de neige. Heureusement je suis avec ma Volvo ALL Wheel Drive. Je roule dans cette neige qui arrive à la hauteur de ma porte, mais c’est une neige folle. Arrivé chez lui, il est sur son tracteur et il commençait justement à souffler le chemin. Nous faisons donc notre rencontre.

Mon iPhone

Après notre rencontre, je me dirige vers le magasin Apple du Carefour Laval pour faire vérifier mon iPhone. La seule chose qui apparaît sur celui-ci est une page blanche. Ça ne regarde vraiment pas bien. Rendu chez Apple, on me dit qu’on ne peut me recevoir avant une heure d’attente. Je prends mon mal en patience et je fais le tour du centre d’achat. J’ai finalement mon rendez-vous. Le technicien me confirme que mon iPhone est bien mort noyé. Mais heureusement j’ai pris le Apple Care +. On me le remplacera moyennant un $200. Mais je dois ouvrir mon iCloud pour désactiver la fonction de géolocalisation de mon iPhone. Je tente de me brancher, mais je ne me souviens plus de mon mot de passe. J’essaie un certain nombre de fois. Puis là, je demande au système de m’envoyer mon mot de passe sur mon Gmail. Je tente d’ouvrir mon Gmail sur le MacBook du magasin mais avant de me donner accès à mon compte, on me demande de valider la clé chiffrée qu’on vient de me faire parvenir sur mon iPhone (qui est mort). Le technicien me dit alors qu’il faut que je parle à un préposé du service iCloud de Apple. Il me prête un téléphone et j’attends de lui parler. Les 5 minutes d’attentes sont maintenant trente minutes d’attente sur une ligne qui n’a pas de muzak ou de messages d’attente. Puis j’ai un flash. J’ai mon MacBook pro dans ma voiture, je pourrais certainement ouvrir mon Gmail depuis celui-ci. Je raccroche et décide l’aller le chercher. Je traverse le centre d’achat en entier puis je reviens. J’ouvre enfin mon Gmail puis le message de iCloud. Je clique sur l’hyperlien pour changer mon mot de passe et j’ai le message qu’il y a eu trop de tentative de connexion et que mon iCloud est maintenant désactivé. Le technicien du magasin me redonne le téléphone et j’appelle de nouveaux iCloud. Une demi-heure plus tard, on me confirme que mon compte est désactivé et que je dois attendre 8 heures avant d’avoir enfin accès à mon compte.

ESTI DE CRISS DE TABARNAK

Je retourne dans ma voiture et prends la route pour la maison. Il est maintenant l’heure du trafic et pour mal faire, il s’agit d’un trafic MONSTRE. Une route qui me prend habituellement 45 minutes se transforme en 2h30 de cul à cul. Épuisée, j’arrive enfin à destination.

Je me verse un bon scotch et je me relaxe.

Ce matin, j’ouvre mon Gmail et EUREKA, je peux changer mon mot de passe iCloud. Puis j’ouvre la page pour modifier la localisation de mon iPhone et une nouvelle page s’ouvre pour valider mes questions de sécurité. On me demande dans quelle ville mes parents se sont rencontrés et le nom de mon premier ami. J’écris mes réponses. Tout est REFUSÉ, je tente de nouveau, REFUSÉ ENCORE. J’essaie avec majuscule, sans majuscule, avec accent sans accent. Rien n’y fait. Je téléphone à MyApple et ils disent être ouverts de 07h00 à 17h00, mais à l’heure du centre du continent, c’est à dire 09h00 pour Montréal.

Je suis toujours sans iPhone et là j’ai comme la chienne d’oser sortir de chez moi… Je regarde par la fenêtre et le spectacle de mon lac qui s’éveille, est particulièrement spectaculaire ce matin. Je voudrais vous partager une photo de celui-ci, mais je n’ai pas d’iPhone…

MAJ
Il est maintenant 07h10, heure centrale du continent et je retéléphone à MyApple. Je tombe sur le menu des différents choix. Je recommence 4 fois pour finalement péter les plombs et demander (en anglais) de parler à quelqu’un. Une demi-heure plus tard, je suis avec un humain. Elle est très coopérative, puis on arrive à la portion ou je dois changer mes questions de sécurité, elle ne lit pas le français alors elle me transfert à quelqu’un qui parle le français. Je suis transférer à quelqu’un qui ne parle toujours pas le français je lui raconte de nouveau toute l’histoire, mais elle semble un peu plus allumée que son collègue précédent et m’aide à débuter le changement des questions de sécurité. Je commence le processus et la batterie de mon téléphone de maison est au bout de sa charge. La communication vient de couper…

Ho well…

Sometimes life is a fucking bitch

Meilleure conférencière médias sociaux

Remerciement et/ou culpabilité en affaire

Je facture à taux horaire (c’est mon modèle d’affaires) et il arrive qu’avec certains clients, mes recommandations et suggestions dépassent largement le strict cadre de consultation initial pour lequel j’ai été engagée. À titre d’exemple, il est arrivé à certains clients que je sois la personne qui trouve le nom de commerce (le brand) de l’entreprise. J’aime dire que j’ai plus d’idées que le budget de mon client. N’empêche qu’une heure de mon taux horaire pour avoir trouvé le nom de la marque de mon client, c’est très peu payé. Il arrive aussi que certains de mes conseils ouvrent une porte de rentabilité exponentielle pour certains clients. Ils ne m’auront pourtant payé qu’une infime fraction de ce que mes recommandations génèreront.

Par ailleurs, mes partages de contenus sur ce blogue et sur les médias sociaux permettent à de très nombreux entrepreneurs web de s’informer, de se former et de se tenir à jour. Par la suite, ils factureront leurs clients avec les apprentissages qu’ils ont faits gratuitement chez moi. En fin de semaine, l’un d’eux écrivait sur le mur de ma page Facebook.

Des fois, parfois, souvent, les informations, et les trucs appris en lisant les articles de la “Gourou du Web” Page officielle de Michelle Blanc me sont très utiles lorsque je fais de la consultation auprès de certains de mes clients.
Merci Michelle !

Tout ça pour vous dire que si vous avez besoin de soulager votre conscience de la culpabilité d’avoir fait d’énormes profits avec mon jus de cerveau ou tout simplement si vous voulez me signifier votre grande appréciation de mon travail, j’accepte volontiers les chèques de culpabilité et de remerciement 🙂 Ça me touche aussi grandement de recevoir des témoignages comme celui que je viens de vous partager. Alors c’est à mon tour de vous dire merci.

Mes excuses à François Massicotte

Dimanche soir dernier, sur Twitter, l’humoriste François Massicotte a fait la “blague” « J’étais allé (à le banquier) parce que je pensais être à côté d’une beauté, j’étais à côté de Michelle Blanc ». Je n’avais pas compris alors que même lorsqu’ils ne sont pas sur scène, les humoristes font toujours des blagues. S’ils sont au dépanneur, s’ils sont dans la rue, s’ils sont sur Twitter, tous ce qui sort de leur bouche et de leur compte Twitter est de toute évidence “une blague”. Je n’avais pas su apprécier à sa juste valeur son twitt à mon propos. J’ai donc réagi avec un manque de tact flagrant en écrivant “un autre éloquent exemple de certains talents humoristiques” et en hyperliant sa blague.
Je suis attristée de ne pas avoir saisi le talent artistique de cette blague et surtout, d’avoir indirectement et involontairement incité des gens à le traiter de macho et de transphobe en réponse à mon twitt. Ce sont des mots vraiment méchants et blessants. Je comprends tout à fait son désarroi. Moi qui sur sa propre page se fait traiter de freak, de pas belle, de monstruosité, de monsieur, d’hormoné féministe, de matante, de quelqu’un qui a un bâton dans l’cul, je suis bien placée pour compatir avec sa douleur. Macho, ça fait vraiment mal. Je comprends aussi qu’il a senti le besoin de s’excuser sur sa propre page, pour endiguer le flot de vives calomnies qu’il a dû endurer sur Twitter. C’est pénible de ne pas se sentir aimer. Je comprends aussi qu’il a eu le besoin d’aller pleurnicher au Journal de Montréal qui titre avec raison François Massicotte se fait insulter après une blague sur Michelle Blanc. La vaillante journaliste ne m’a jamais parlé et elle y mentionne que monsieur Massicotte se serait même excusé personnellement (ce qui est faux, mais bon, on ne s’enfargera pas dans les fleurs du tapis). Ouf, l’affaire est grave.
Je m’excuse donc vivement à monsieur Massicotte d’avoir été bien involontairement la mèche d’allumage de cette haine incommensurable dont il a été victime. Ayant déjà été un homme qui s’est fait quelquefois traiter de « macho », je comprends tout à fait à quel point ça peut être blessant, détruire une carrière d’humoriste de grand talent, empêcher de dormir, faire sortir des boutons et peut-être même pousser à la dépression et au suicide. En aucun cas, je ne voudrais que des gens s’en prennent aussi méchamment à monsieur Massicotte. Personne ne mérite un tel harcèlement en ligne. C’est pitoyable. Je vous invite donc tous à partager de l’amour à François Massicotte. Dans des conditions si extrêmes, il en a bien besoin…

 

Michelleblanc.com et Analyweb inc. 10 ans de consultation à mon compte

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Il y a maintenant 10 ans, je suis partie à mon compte sous le nom de MichelleBlanc.com et Analyweb inc.
Que de chemin parcouru
Que de clients rencontrés
Que de conférences exécutées
Que de billets rédigés
Que de livre, d’articles et de recherches publiés
Que d’entrevues médias!

Mais surtout, que de passion et de plaisir à voir et tenter de faire évoluer le web et le numérique au Québec et ailleurs.

MERCI aux très nombreuses PME, Start-up, OBNL, médias, organisations gouvernementales ou multinationales qui ont fait appel à mon expertise. Vous êtes l’essence même de mon entreprise et sa raison d’être. Je suis très fière de vos succès, même si trop souvent je ne puis en parler publiquement (confidentialité oblige). MERCI à ces clients qui au fil des ans sont aussi devenus des amis. J’ai encore en souvenir vos sourires heureux, vos réussites ou même vos confidences à la porte de la mort. Mon métier de consultante est avant tout une rencontre intensément humaine et j’ai toujours chéri ces moments précieux que je passe en votre compagnie.

Merci aussi aux lecteurs, aux abonnés de mes médias sociaux et surtout à ceux qui ont partagé, commenté et qui se sont obstiné avec moi. Vous m’avez fait grandir.

Étant une grande entreprise d’une seule personne (d’ailleurs ça me fait toujours rigoler de voir la face de certains clients qui s’attendaient à voir une très grosse équipe derrière moi), je ne ferai pas de méga party pour me mettre indument en valeur. Par contre, je vous promets de continuer à me démener comme une diable pour faire croitre vos entreprises (de quelque grosseur qu’elle soit) et pour vous partager mes connaissances, découvertes et ma passion comme je le fais depuis plus de dix ans.

MERCI
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Les biais sur les médias sociaux, les médias et dans la vie

Dans ma vie de tous les jours, j’ai de très nombreux biais. Ces biais me viennent de mes expériences, de mes émotions et de ma compréhension du monde qui m’entoure. Il en va de même pour chaque personne, j’en suis convaincue. Cependant je suis consciente de mes biais. Je les regarde, je les analyse et je les décortique. Cette capacité à compartimenter mes perceptions et les jugements qui en découlent n’est cependant pas donnée à tous. L’esprit critique et d’analyse qui permet de voir les nuances de gris et les trois côtés de la médaille, se perd de plus en plus au profit de l‘instantanéité et de la prise de position binaire dans la société en général et sur les médias sociaux en particulier. Bon, j’expliquerai ici pour ceux qui n’ont pas encore perçu le troisième côté de la médaille et pour faire image, que le troisième côté de la médaille est l’épaisseur…

Les élections fédérales approchent et au retour des vacances, je prédis une vive polarisation des opinions sur les médias sociaux. J’ai moi-même déjà plusieurs fois affiché mon biais anti-Harper. Pour le reste, je garde une ligne éditoriale floue. Malgré cela, j’ai déjà voté pour Harper et je reconnais qu’il n’est pas que le démon militariste que certains s’amusent à le dépeindre. C’est d’ailleurs l’une des pratiques acceptées et répandues chez les blogueurs de la vieille garde que d’exprimer ouvertement ses biais et de souligner ses conflits d’intérêts.

Les biais sont aussi présents dans les médias traditionnels, les conflits d’intérêts aussi. Je vous donne un exemple d’une nouvelle internationale qui m’a sautée dans la face hier. Il s’agit de cette nouvelle « Le contrôle grandissant d’Internet par Moscou » dont on parlait hier à l’émission l’heure du monde à Radio-Canada. Cette nouvelle nous apparait tout de suite scandaleuse et avec raison. Pourtant, la même censure se fait ici, avec une férocité beaucoup moins grande, mais tout de même (je vous explique ici l’un de mes biais). Pour ceux qui ne lisent pas mon blogue assidument, ou qui ne pourront pas le lire pour cause de censure canadienne, je rappelle que mon blogue est censuré au Canada par mon propre gouvernement. Vous pouvez lire mon billet de 2008, Mon blogue censuré par le gouvernement fédéral.

Selon un courriel que je viens de recevoir d’un fonctionnaire fédéral, il semble que ce soit maintenant tout mon site qui est censuré pour les fonctionnaires. Quelle tristesse et en plus comme ça, on peut noyer le poisson…

Pourtant, cette nouvelle n’a été reprise par aucun média à l’époque, ou depuis. De plus, vous pourrez constater à la lecture de plusieurs billets que je mets en lecture complémentaire plus bas, que le Canada n’a vraiment pas une feuille de route irréprochable en matière de censure en ligne de ses propres concitoyens. On est certainement très loin de ce que peut faire la Chine ou la Russie, mais pour les nuances, on repassera.

Parlant de nuances, je lis une excellente chronique de Matthieu Bock-Côté ce matin « La prétendue intolérance des souverainistes québécois ». Il y fait une référence indirecte au mouvement des Janettes, dont j’ai fait partie.

Chaque fois que j’entends parler du «malheureux débat sur la Charte des valeurs», qui aurait réveillé la faction intolérante du mouvement indépendantiste, un débat qui devrait d’une manière ou d’une autre nous faire honte, j’ai quand même envie de rappeler que ce projet rejoignait une très nette majorité de Québécois. Faut-il comprendre que tous ceux qui ont répondu positivement à la Charte des valeurs étaient d’une manière ou d’une autre tentés par l’intolérance ou la xénophobie? Ou alors, qu’ils s’agissaient seulement de pantins manipulés par le vil gouvernement péquiste? Qu’est-ce qu’il y avait de malheureux dans ce débat? Fallait-il éviter de le mener parce que certains zozos en profitèrent pour dire quelques insanités? À ce compte-là, on pourrait bien aussi dire que le printemps 2012 était malheureux épisode de notre vie démocratique parce que certains anarchistes en profitèrent pour détourner à leur avantage le mouvement étudiant ou tout simplement parce que l’ASSÉ faisait preuve de radicalisme idéologique et que certains de ses dirigeants hésitaient même à dénoncer la violence ou le simple refus de nos institutions démocratiques.

Or, sur les médias sociaux et dans la presse traditionnelle, je me suis fait personnellement traîner dans la boue. J’étais une xénophobe, une raciste voire même une folle. J’en parlais d’ailleurs dans mon billet « Retour à la programmation régulière ».

Ces dernières semaines j’ai été très impliquée dans le mouvement les #Janette qui a fait grand bruit. J’ai dû gérer la crise média sociaux associée à certaines dérives accidentelles et la croissance exponentielle du groupe Facebook (qui est maintenant secret) de la page Facebook et d’être aussi impliqué dans la mise en ligne du site. Ce débat de « la charte des valeurs québécoises » a fait ressortir le meilleur et le pire de l’homme (le mot homme n’étant pas ici choisi innocemment).

J’ai aussi été (et suis toujours) victime de calomnies vicieuses et dégradantes, de menaces, d’intimidation et de trolls très agressifs et persistants. Une prise de parole politique est toujours un risque. Mais il semble que s’il s’adonne qu’on a aussi la particularité d’être différente de la norme, ce soit pire.

J’écrivais ce matin sur mon mur Facebook au copain Sébastien McQuade qui est maintenant candidat du Parti Libéral du Canada :

Alors que j’étais avec les Janettes je me suis fait traiter de tous les noms dont “xénophobe” alors que parmi les 20 Janettes il y avait 8 musulmanes et une hassidique. Ce fait n’est pratiquement pas sorti dans les médias. Et à ma grande surprise, après avoir passé une heure en commission parlementaire, les seuls médias à avoir rapporté équitablement mes propos étaient les médias anglos. Ce qu’on retenait de mon passage dans les médias francos était ma boutade à propos des ananas ou que j’étais Janettes parce que j’aurais moins peur des méchants islamistes en me promenant dans la rue. C’était pitoyable de lire ça

Et comme les élections s’en viennent, les esprits s’échaufferont encore sur les médias sociaux, les insultes pleuvront de nouveau et la presse traditionnelle risque encore de traiter de sujets complexes avec une lorgnette qui ne met pas en évidence ses propres biais et conflits d’intérêts…

Entretemps mes propres vacances approche et je referez mes forces pour affronter et analyser une fois de plus les méandres du n’importe quoi qui sera en évidence sur le web…

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Rapport sur la cyberagression sexuelle au Canada

L’automne dernier, après avoir fait une conférence à propos de la Cyberviolence à caractère sexuel pour les CALACS francophones d’Ottawa, ils m’ont demandé de faire une recherche de données secondaires (pour les néophytes il s’agit d’une revue de la littérature déjà disponible) pour le sujet de La cyberagression à caractère sexuel. Cette analyse est financée par Condition Féminine Canada et se poursuivra par une recherche de données primaire (il s’agit de sondage ou d’entrevues individuelles) auprès des jeunes de quatre écoles secondaires d’Ottawa.

Ça fait déjà longtemps que je fais des recherches et des écrits à propos d’une foule de phénomènes web. Mais ce mandat revêt un caractère très particulier pour moi. C’est que je sais qu’il permettra de comprendre un phénomène extrêmement dévastateur pour les victimes, qu’il offrira quelques pistes de solutions, qu’il identifiera les lacunes et les enjeux et qu’il me permet de passer outre mes propres blessures de victime de nombreuses menaces de mort et de harcèlement ne ligne. C’est une manière pour moi de créer du positif à partir d’évènements malheureux.

Ça me touche donc particulièrement de vous présenter ici, en primeur, le labeur de mon travail, mais aussi des très nombreuses personnes qui ont aussi planché sur ce document et qui sont nommées dans l’introduction rédigée par les CALACS francophones d’Ottawa. Je remercie aussi chaudement mesdames Josée Guindon et Josée Laramée qui mont confié ce mandat et monsieur Nam Hai Hoang (mon stagiaire) qui a passé de nombreuses heures à sélectionner et colliger l’imposante littérature que nous avons utilisée pour cette recherche.

Bonne lecture
La cyberagression à caractère sexuel
Recherche-action communautaire
Première partie : recension des écrits

Rapport: La cyberagression à caractère sexuel: aider la collectivité à intervenir by CALACS francophone d Ottawa

MAJ

Mon entrevue (audio) à l’émission Le midi-trente de la première chaîne de Radio-Canada Gatineau-Ottawa

Cette recherche et l’initiative de Calacs d’Ottawa fait aussi les manchettes télévisées de Radio-Canada
Les « cyberagressions sexuelles » sous la loupe du CALACS d’Ottawa

#Jeudiconfession je ne voulais pas devenir une activiste trans

#Jeudiconfession je ne voulais pas devenir une activiste trans. Ça fait de moi une cible et ça nuit à ma business. D’être devenu une sorte de symbole, c’est lourd à porter. Mais avec le don de la communication vient la responsabilité de s’en servir à bon escient et au bénéfice de ceux qui n’ont pas de voix. J’ai la chance inouïe de bien gagner ma vie malgré ma différence qui est encore ostracisée dans notre société. J’ai aussi le devoir de faire avancer la cause humanitaire de la minorité dont je fais partie et de lutter pour l’établissement de droits humains minimaux, qui contrairement à tous les autres citoyens canadiens, nous ne sommes pas encore pourvues. De vulgariser ma condition me prends énormément d’énergie, de redites, de cassettes que je ne me peux plus de faire entendre pour répondre à ces questions incessantes de « gens qui veulent réellement savoir et comprendre ou qui veulent satisfaire une curiosité malsaine ». Ça démystifie l’une des nombreuses variantes naturelles de la condition humaine pour laquelle, encore trop de gens se suicident, sont assassinés ou vivent des violences quotidiennes.

Je n’ai pas choisi ce chemin et je n’ai jamais rêvé de vivre ce que je vis. J’accepte par contre ce destin qui s’est tracé malgré moi et j’avance dans ce combat qui tranquillement s’est immiscé dans ma vie. Après avoir résisté, nié, renié ce fardeau lourd de conséquences, j’observe maintenant que mon humble contribution ouvre des cœurs et des esprits et qu’elle m’aide personnellement à faire le deuil de cette vie soi-disant « normale » que j’ai vécu durant 45 ans.

Je déteste qu’on me définisse par ma condition. Je suis TELLEMENT plus que ça. J’ai bien peur de rester une transsexuelle aux yeux de la majorité, pour le reste de ma vie et de ne jamais être à leurs yeux, cette femme que je suis dans mon cœur et maintenant dans mon corps. Je sais par contre que lors de mon trépas, j’aurai participé positivement à l’avancement de la société et de la condition humaine et que je serai fière de ma contribution. Je le suis déjà…

MAJ

Simultanément à la sortie de mon billet, Lysiane Gagnon de LaPresse qui m’avait déjà écorché gratuitement dans un article sans aucun rapport avec moi et à propos de PKP, en disant :

Nul ne sait où mènera la métamorphose de PKP, laquelle est encore plus spectaculaire que celle qui a changé Michel Blanc en femme.
(sic et notez qu’elle me nomme au masculin)

sort ce matin un pamphlet transphobe du titre pompeux de LGBT : UN AMALGAME TROMPEUR.

Heureusement, la brillante copine Judith Lussier lui répond avec plus de tact que j’en aurai eu, dans sa chronique Les amalgames. Le pamphlet de la Gagnon a au moins le mérite d’illustrer éloquemment et dans l’un de nos très respectés médias, la petitesse des arguments transphobes qui servent à ostraciser la condition de transsexuel (les) qui est la mienne de même que de ces femmes biologiques qui deviennent des hommes et dont elle ne reconnaît pas non plus l’existence ou le simple droit d’exister…

Mon combat est loin d’être vain et la lutte sera longue en criss…

Conte urbain: “Moé c’est ça Noël” qui sera joué à La Licorne en décembre

C’est la copine, cliente et metteure en scène des 20e Contes urbains Brigitte Poupart, qui m’a demandé il y a quelque mois, d’écrire et de jouer l’un des contes, qui sera présenté du 2 au 20 décembre au Théâtre La Licorne. C’est une production du Théâtre Urbi et Orbi. Comme j’aime le risque (quoique je ne savais vraiment pas dans quoi je m’embarquais et que maintenant j’ai la trouille), j’ai accepté d’emblée.

« Croyez-moi ! Le secret pour récolter la plus grande fécondité, la plus grande jouissance de l’existence, consiste à vivre dangereusement ! »
de Friedrich Nietzsche

contes urbains
Moé c’est ça Noël

DEBOUT

(Voix Hors-champ) AVERTISSEMENT : Les personnages de ce conte ne représentent personne en particulier et toute ressemblance avec des gens vivant réellement n’est que le fruit d’un très gros méchant hasard que personne ne pouvait imaginer. Mettons… Il était une fois

Ça commence bien un conte ça il était une fois.

PAUSE


Donc, il était une fois quelqu’un qui était en tabarnak. Mais vraiment en tabarnak. Noël c’est tellement une esti de période du tabarnak. Ce criss de Noël qui s’en vient encore. Cette maudite fête à marde. Cette période de l’année soi-disant pour les réjouissances. Allez donc chier avec le temps des fêtes. Que la dinde aille se faire fourrer de farce ailleurs.

ASSISE


Bon, quand même , quand même, il y a déjà eu des Noëls mémorables. Je me souviens de ma cousine Suzanne qui m’avait acheté une bonbonnière de chocolat au Noël de mes 6 ans. WOW, une bonbonnière de chocolat! Juste pour moi! Un cadeau de grand! Je me souviens aussi, lorsque j’étais ti-cul, de notre catalogue Distribution aux consommateurs. WOW. Je découpais les cadeaux dont je rêvais et je les collais dans un scrapbook spécialement pour le père Noël. Mais, ça arrivait des fois qu’il y avait un bon cadeau des deux côtés de la page. Mais j’avais de l’imagination et je découpais avec soin le plus gros des deux, je coloriais le bout qui dépasse de l’autre côté et je collais seulement un des côtés de l’image dans le scrapbook avec un warning « n’oubliez pas de tourner l’image il y a une autre idée cadeau de l’autre côté ».

Les photocopieuses n’existaient pas encore dans ce temps-là. D’ailleurs , on ne savait pas encore à quel point les photocopieuses seraient utiles dans le futur pour les partys de Noël.

Je me rappelle aussi ce Noël où j’ai reçu mon jeu de chimie à quatre panneaux, j’avais 11 ans. Je l’aimais TELLEMENT ce jeu de chimie! Ça m’a servi en secondaire 4 quand je distillais de l’alcool pendant les activités parascolaires.

J’ai déjà quand même aimé Noël, pis ça c’est à cause de ma mère. Ma mère aimait faire la cuisine bien avant que ce soit « trendy ». Une de ses chums mariées avec un chinois qui avait plusieurs restaurants lui avait montré tous les secrets de la vraie cuisine cantonaise. Je me souviens aussi de ce Noël chinois. Ma mère qui était fière de ses nouvelles connaissances s’était déguisée en geisha chinoise. Les geishas c’est Japonais, mais pour ma mère, fuck that, elle serait une geisha chinoise. Elle acheta de la musique chinoise, de l’encens chinois, des décorations chinoises, des lanternes chinoises et nous fit un festin chinois à tomber su’l cul pour le réveillon de Noël.

En plus ça se réchauffe bien les restants de chinois. Après une semaine de restants de chinois, on s’ennuie du pâté chinois, mais bon, une fois par année ça fait plaisir et ça fait du stock à raconter dans un conte urbain. Maudit que je l’aimais ma mère et que j’aimais sa passion à cuisiner, à inventer et à vivre pour nous ses enfants. Je l’ai aimé toute ma vie. Sauf une fois, OK je me sens cheap de dire ça. Surtout qu’elle avait le cancer généralisé, pis qu’il ne lui en restait pas beaucoup à vivre. N’empêche que de recevoir une buche de Noël pour ma fête qui est le premier janvier, je l’ai avalé de travers, pis il commençait à être pas mal sec à part ça. Disons que je comprends qu’elle n’avait plus la force de me faire un nouveau gâteau juste pour moi.

DEBOUT

D’ailleurs çà aussi ça me fait royalement chier. Avoir sa fête le jour de l’an. Yééééééééééé

Je suis née premier bébé de l’année en 1961. Ma face « sa » première page de tous les journaux. Mais aujourd’hui plus personne ne me reconnaît. Ma mère au eu 5 ans de couches en cadeau, pis d’autres cochonneries promotionnelles. Comme c’était des couches lavables, mes quatre autres frères et sœurs qui ont suivi ont tous porté mon cadeau de naissance. Le 1er janvier l’école est fermée. Personne de mes chums pour me dire bonne fête. Plus vieux, personne pour venir à mon party de fête. Ils étaient tous chez leur grand-mère. J’haïs ça les grand-mères. Encore plus vieux, ils ne pouvaient pas venir à ma fête parce qu’ils se remettaient de la brosse de la veille Et moi-même lorsque j’ai eu l’âge de prendre ma propre brosse, à minuit tout le monde était su’l party. Mais pas pour moi. Ils étaient su,l party pour le Nouvel An. Hey… bonne année! Ha oui. C’est vrai, c’est ta fête aussi? Bonne fête d’abord. Lorsqu’enfin quelqu’un pense à ma fête et m’offre un cadeau, il dit bon bin ça c’est pour ta fête ET pour Noël. S’il est prévoyant à Noël il me dit, ça c’est ton cadeau pour Noël ET pour ta fête. Tabarnak

Quand quelqu’un m’invite à son party de fête BBQ du 15 juillet, je lui réponds « va donc chier avec ta fête esti de fatiguant qui va recevoir plein de cadeaux et de chanson de bonne fête dehors, en gougoune, au gros soleil. Pis mange un gâteau de marde.

Bon j’étais où là déjà?

ASSISE


Ha oui, Noël pis le temps des fêtes ça me fait chier. Mais c’est tout de même récent.

J’ai grandi. À défaut d’être fêtée le jour de l’an, j’ai travaillé longtemps dans les bars. C’était une sorte de Noël du waiter. Maudit que c’était payant. Le monde sou à la Saint-Sylvestre, ça tip en sacréfice. J‘avais encore bin des « bonnes fêtes d’abord », mais avec un p’tit deux, ça passait pas mal mieux. Dire que les deux en papier ça n’existe plus non plus. J’aimais bin ça les deux en papier.

Pis un jour, à 33 ans, je suis tombée en amour. J’ai rencontré ma Bibitte Électrique. Ça c’est son nom d’amour que je lui donne pour la protéger des cons qui me veulent du mal. Des fois lorsqu’elle est vraiment, mais vraiment touchante, ou sexy, ou bin bin fine, je l’appelle Bibitos Sanctos. Sainte Bibitte.

Bibitte avait déjà un fils. Lorsque je l’ai rencontré la première fois, j’ai pogné mon buzz. J’imaginais un petit maigrichon intellectuel à lunette. Ho que boy que je m’étais trompé. La première fois que je suis allée chez elle, il m’ouvre la porte et me dit bonjour avec sa grosse voix. Ce n’était pas un petit ado, c’était un homme. J’ai demandé si j’étais bien à la bonne place. Bin oui. C’était là. Je suis entrée et on est devenu des chums. Drette ce soir-là.

Deux ans plus tard, on emménage ensemble, Bibitte, son fils et moi. Toute la petite famille recomposée. Puis, la mère de Bibitte et la mienne décèdent.

CIGARETTE


La mort de ma mère, je n’oublierai jamais ça. Je voulais lui faire un dernier cadeau avant son départ. Mais qu’est-ce qu’on donne à quelqu’un qui va crever? J’ai passé sa dernière soirée avec elle et toute la journée je me torturais à trouver quel dernier plaisir je pourrais lui faire. Je ne trouvais pas. Puis il y avait un plat de fruit avec des fleurs sur la commode de l’hôpital. Mais elle ne pouvait même plus manger. J’ai pensé à couper une orange en deux et lui foutre sous le nez. Comme elle était sur la morphine, elle se met à halluciner de bonheur. Je suis aux îles Canari, ça sent les fruits exotiques, les fleurs, j’entends la mer, il fait chaud, je suis bien. Mettons que j’étais un petit peu émue. Le lendemain matin, je lui tenais la main lors de son dernier souffle. Je n’oublierai jamais le frisson qui m’a traversé le corps lorsqu’elle est partie. C’est comme si elle me faisait une dernière caresse en s’en allant.

Ouf…

Pourquoi je vous parle de ça? Bin, c’est parce qu’elle est morte juste après le temps des fêtes. Le plus ironique est que son dernier cadeau était l’odeur d’une orange et que j’ai passé mon enfance à entendre ses histoires que lorsqu’elle était petite, ils étaient si pauvre qu’à Noël, ils ne recevaient qu’une orange dans un bas de laine avec des bonbons durs.
Pis on parle beaucoup du Père Noël, le Père Noël par ça, la parade du Père Noël, mais c’est les mamans qui font tout. Ce sont les fées des glaces qui se tapent la job. Sans fée des glaces, les réveillons sont plutôt drabes. Ce sont des Noëls en canne ou en produit congelé ou pire encore, au restaurant.

C’est ce qu’on vit avec le beau-père qui passe l’hiver en Floride. Donc en novembre, on se fait un Noël de la belle famille. C’est-à-dire qu’on se fait un souper dans un resto et le beau-père donne ses enveloppes de cash. C’est un Noël qui ressemble à un souper de chambre de commerce. On est habillé propre, on prend un verre et on discute de la météo et de sujets bin artificiels et insignifiants.

Après la mort de ma mère, j’ai décidé de faire le Noël de ma famille avec ma Bibitte. Un an sur deux, on recevra tout le monde de mon bord et notre fils. L’autre année ce sera pas mal plus mollo parce que mes sœurs iront chez leurs belles familles. Pour continuer les traditions de ma mère, on fait un méchant festin. Il y a tellement de bouffe et de boisson que nous pourrions être 60. On est plutôt une vingtaine. Puis plus tard, mes sœurs ont des enfants. Puis je tombe en amour avec mes neveux et nièces. Je les ai tellement aimés ces enfants-là. Quand je pense à eux, j’ai des images de grenouilles, de cerf-volant, de baignade, de fou rire, de bonbons et de Haagen-Dasz.

Comme je me souviens de mon immense bonheur d’avoir reçu une bonbonnière lorsque j’étais enfant, je propose à Bibitte l’idée qu’on fasse à chaque enfant une assiette de bonbons. Ça commence par une face de père Noël. L’année suivante la face grossit jusqu’à ce qu’elle devienne une maison. Finalement, c’est plutôt une ferme avec la clôture, l’étang et le chemin, puis un village pour chaque enfant que nous confectionnons chaque année et chaque année, le village grossit. Ça nous prend 3 jours à faire ces maisons et je trouve énormément de joie à les faire et à voir les yeux des enfants lorsqu’ils les reçoivent. C’est le moment fort de mes Noëls bisannuels. Pour les bouffes, nous nous efforçons de trouver ce qu’il y a de mieux. Il faut continuer la tradition de ma mère et la marche est haute.

Puis un peu avant Noël, y a une fée Carabosse qui débarque. Vous savez celle qui se promène dans votre petite tête à partir de l’hypophyse? Vous la voyez jamais, mais c’est elle qui décide en maudit « car à boss ». La fée Carabosse elle avait un méchant meeting avec moi. Elle me dit, tu te souviens, lorsque tu avais 3 ans et que tu pensais que t’étais une fille? Tu m’avais suppliée de t’aider à être ce que tu es vraiment? Bin cou donc, je ne suis pas vite, vite et 44 ans plus tard, ton souhait est exaucé. Tu seras une fille, heu bon une femme,. Ça va se faire dans les prochaines années et c’est ça ou tu seras en dépression le reste de ta vie. Là il y a comme un grand silence puis elle part à rire comme une malade et elle fou le camp.

Ayoye, que je me suis dit. Je vais changer de sexe! Ça ou la dépression. Et ça ne va déjà pas trop bien durant le temps des fêtes … s’il faut en plus que je sois sur la dep le reste de mes jours, aussi bien plonger. Je l’annonce à ma chérie et avec son amour incroyable, et sans doute un P’tipeu aussi parce que je suis hot, elle décide de m’accompagner. Je commence donc à changer de sexe et je l’annonce à ma famille. La réception est vraiment frette, tellement frette qu’une de mes sœurs m’a dit qu’elle aurait préféré que je lui apprenne que j’étais mort. Je suis donc morte pour elle et le reste de ma famille. Ils m’ont flushé de leur vie et de celle de mes neveux et nièces que j’adorais. Pus de Noël familial. Barré, flushé, fuck you, No way rosé, Adios amigos, Nieeeet.

Tant pis pour eux, Bibitte et moi on est allé fêter aux Îles-Turquoises. Que c’était une belle période des fêtes. Avec plein de gens qu’on ne connaissait pas et qui étaient très sympathiques. C’est drôle à dire, mais fêter, manger et boire comme des rois avec des gens qu’on ne connait pas, c’est cool et il n’y a jamais de drame! Le champagne coulait à flot puis sorti de nulle part, Bibitte se met à genoux et me demande de l’épouser. Je lui ai dit, bon tu en profites parce que je suis chaude? Par faiblesse (et par amour aussi sans doute) je lui dis oui avec mon plus beau sourire et les yeux humides (c’était à cause de la boucane de la machine à fumée du DJ). Ça fait déjà sept ans que ma famille m’a flushée et que je devrais avoir crissé ma blonde là et que je suis partie faire le tour de la planète de whatever.

Puis les années ont passé . Puis notre fils nous annonce qu’il serait papa.

DEBOUT


Ho que boy! Je serai grand-mère! Mon cœur ne fait qu’un tour!

Je pourrais enfin refaire un village de bonbon. Que dis-je, plutôt une ville, une capitale, une métropole de bonbon. Au lieu de passer trois jours à faire ma métropole, j’y passerai trois semaines. Pis fuck le père Noël. Ce sera un Spiderman de Noël. Faut comprendre ici Minerman parce que mon petit chéri appelle Spiderman Minerman. Même que son père tente de lui faire dire SSSSSSSSpiderman et il répète SSSSSSSMinerman. Je ferai même du homard au gingembre cantonais et des yet ca mein aux fruits de mer en mémoire de ma défunte maman. Il y aura de la bouffe pour 300 personnes. Je ferai des décorations sur ma maison, sur mon terrain, sur mes arbres, sur mon lac avec une piste d’atterrissage pour le traineau du Minerman. Je tenterai même de pogner une couple de chevreuils pour en faire des reines. Pis pour ma fête? Pas grave, je me soulerai avec un vieux deux en papier à côté de mon verre, en chérissant mes souvenirs de la nuit de Sminerman. Je suis maintenant si heureuse. Vive le temps des super héros…

Pis pour ceux qui n’aimeraient pas mon concept du temps des super héros y préférant le temps des fêtes avec le petit Jésus et le père Noël, moi je suis pour la diversité. Je vous rappellerai d’ailleurs que Jésus lui-même avait deux papas, trois parrains et que Marie était la mère porteuse du St-Esprit. Pis le Père Noël, j’ai des doutes sur le fait qu’il aime peut-être trop les petits enfants. Donc moi je vote pour la diversité, pour le temps des super héros avec Sminerman qui sera le boss des Captain America, Hulk, Bernard l’ours, Bob l’éponge et autres gentils personnages. Et je n’oublie pas la fée des glaces. Bibitte et moi serons les deux fées des bonbons, des biscuits, des gâteaux et des Haagen Dasz.

EN QUITTANT LA SCÈNE


Ha oui, la fin!

Elles vécurent heureuses et n’urent qu’un petit-fils. Mais maudit qu’il fut aimé, gâté, pourri et souriant à la vie et à la différence.

MAJ
Dans le Journal de Montréal

Dans LaPresse
Contes urbains 2014: les porteuses de mots

Chez Catherine Perrin à Medium Large, Radio-Canada Première
20 ans des Contes urbains | Médium large http://ici.radio-canada.ca/emissions/medium_large/2014-2015/chronique.asp?idChronique=356713

MAJ
Les critiques

Contes Urbains Michelle Blanc

REVUE JEU

Le Noël écrit et interprété par Michelle Blanc est à la fois percutant et bouleversant. Elle évoque le petit garçon qu’elle fut, «la Fée Carabosse qui lui a donné son sexe », la femme qu’elle est devenue et la mort de sa mère, avec une ironie et un ton toujours très justes, à la fois drôles et poignants.

(…)L’univers féminin de ces Contes urbains n’est pas sans évoquer d’autres spectacles dont l’argument se voulait féministe. Et là est un joli paradoxe. Car, c’est de ces petites histoires (dont cinq écrites par des hommes) que se dégagent des propos pertinents sur la condition féminine, telle que vécue par ces « belles-sœurs » contemporaines qui, loin de tout militantisme, disent leurs angoisses, leurs misères, leurs bonheurs sans jamais s’apitoyer, avec un humour noir et grinçant qui vient désamorcer le moindre accent mélodramatique. Et cette parole, mieux qu’un long discours, nous touche en plein cœur.

lesmeconnus.net

Si j’avais eu à clore ce spectacle, j’aurais laissé le mot de la fin à Michelle Blanc qui a bouclé son témoignage avec un message d’ouverture à la diversité. Si elle a râlé sur ses Noël d’enfance, sur ceux éloignés de sa famille en raison de conflits, en bout de ligne, c’est elle qui a livré l’essence même de Noël : l’accueil, le partage et l’amour. Merci Michelle Blanc. Merci Contes urbains d’allumer notre imaginaire.

Sorstu.ca

Les textes de Contes urbains sont naturels et touchants et l’interprétation très sincère. Michelle Blanc et Sandrine Bisson sont particulièrement troublantes, et France Arbour tout à fait délicieuse.

Voir

Michelle Blanc vient casser le sérieux des contes précédents avec sa propre histoire, racontée de façon lumineuse avec humour et tendresse, livrée en tout franchise, comme à une connaissance de longue date. Sa vision de la fête de Noël et sur les petites joies qui l’animent la mène à se livrer sur sa longue histoire avec son amoureuse, son vécu en tant que femme, sur ses frustrations antérieures et ses réflexions sur le bonheur.

bouclemagazine

Toutefois, parmi toutes ces minipièces, deux se sont démarquées du lot à mes yeux, car elles portent sur des sujets rarement sous les feux de la rampe. Tout d’abord, dans Moé c’est ça Noël, Michelle Blanc exprime avec sincérité ce que représente Noël lorsqu’ on est une femme ayant changé de sexe. Ce n’est pas le genre de situation qui fut bien acceptée par tous dans sa famille. Malgré le fait que Michelle ne soit pas une actrice, l’authenticité ressortant de son histoire la rend particulièrement intéressante.

Je suis VRAIMENT ravie de ces premières critiques

2e MAJ

Journal de Montréal

Par ailleurs, Michelle Blanc, devenue conteuse pour l’occasion, nous a agréablement surpris par son conte aux allures autobiographiques qu’elle signait.

La Presse

Autre moment fort (et étrange): la performance de l’auteure et blogueuse Michelle Blanc. La transsexuelle montréalaise y va d’une ode à la diversité, revenant sur les circonstances qui l’ont amenée à changer de sexe. Malgré certaines maladresses – elle n’est évidemment pas comédienne – son récit est poignant. Justement parce qu’il dépasse la fiction.

Montheatre.qc.ca

Il est suivi du conte Moé c’est ça Noël, écrit et joué par Michelle Blanc, un récit à l’état brut d’une femme qui s’est vue privée des célébrations de Noël auprès de sa famille suite à l’annonce de sa transsexualité. L’histoire est débordante d’amour et sincère malgré quelques imperfections.

La revue Séquences

Et puis, dans Moé c’est ça Noël, Michelle Blanc, l’auteur et blogeuse montréalaise transsexuelle assume avec ses propres mots son intériorité libératrice avec un étonnant réalisme. Consciente qu’elle n’est pas comédienne, la scène devient pour elle une sorte de laboratoire expérimental où une âme en peine, blessée par un vécu aussi tragique que fascinant, finalement s’épanouit. Un des clous de la soirée.

3e MAJ, ma première critique négative, comme quoi l’unanimité est rare 🙂

HuffingtonPost

J’ai été quelque peu désarçonnée par Moé c’est ça Noël de et dit par Michelle Blanc. On comprend qu’il s’agit d’un transgenre (Michelle Blanc d’ailleurs a endossé cette cause et parlé abondamment de sa propre expérience lorsqu’elle a changé de sexe), mais le texte m’a paru éparpillé, sans structure, allant dans toutes les directions. Ça relève davantage de l’anecdote banale alors que la charge aurait pu être autrement puissante. Mais la fin est adorable.

Tous les hommes ne sont pas des violeurs, mais plusieurs sont des salauds inconscients

Il existe des synchronicités troublantes dans la vie. Depuis quelques mois, je travaille sur une revue de la littérature « cyberagression sexuelle » pour les CALACS francophones d’Ottawa et depuis deux semaines, c’est le hashtag #AgressionNonDenoncee qui fait la manchette. Je suis aussi aux prises avec des dossiers criminels en cours dont je suis la victime. Quel mois de novembre!

J’ai déjà été un homme. J’étais très viril. Trop même. Je luttais désespérément contre moi-même et j’en faisais trop. Je me souviens de mon adolescence. J’ai en mémoire ces nombreuses blagues machos et misogynes qui venaient avec l’époque, et sans doute ma personnalité. Souvent, on est sexiste, raciste, homophobe, sans se savoir l’être et sans le réaliser. Si jamais quelqu’un nous le faisait remarquer, c’est avec la plus vive fougue qu’on protestera (lisez le dernier Foglia pour vous en convaincre) C’est vrai pour les inconscients. Pour les conscients eux, ils en seront fiers et admettront volontiers être sexiste, raciste ou homophobe.

Je me souviens de Saïd, mon pote marocain avec qui j’ai fait de très nombreux travaux universitaires, que j’avais invité dans ma famille à Noël et qui m’impressionnait par l’imposante mosaïque de citations de philosophe qui garnissait les murs de sa chambre d’étudiant. Un jour je lui dis, Saïd, t’es vraiment un criss de bon gars pour un Marocain. Ce n’est que quelques années plus tard, alors que je me trouvais à vivre à Vancouver et qu’un coloc anglophone me dit « You’re such a good guy for a Quebecer » que j’ai enfin réalisé le racisme inconscient que j’avais en moi-même. Ça m’a ouvert les yeux… et le cœur. Saïd étant justement une si bonne personne, ne m’en parla jamais. Mais je comprenais maintenant ce qu’était « être l’autre ». Ce que ça faisait de se faire dire « parmi toute ta gang, toi je te trouve correct » en sous-entendant inconsciemment que le reste de la gang ne valait pas cher.

Je me souviens aussi de cette blague, que je répétais à qui mieux mieux et que je trouvais très philosophique.

– Si une femme dit non, ça veut dire peut-être, si elle dit peut-être, ça veut dire oui, mais si elle dit oui, méfie-toi en.

Ne dit-on pas d’ailleurs que la vente commence lorsque le client dit non?

Aujourd’hui, avec le recul et ayant traversé le miroir, je ne la trouve vraiment plus drôle. Comme pour mon copain Saïd, je me rends maintenant compte de mon sexisme inconscient. Je me rends aussi compte de mon homophobie inconsciente et de comment moi-même, dans mon insécurité de faux viril, je faisais des blagues de fif.

J’ai aussi été durant des années dans des groupes d’hommes, mouvement initié à l’époque par Guy Corneau. J’en ai entendu des histoires d’hommes. J’en ai vu pleurer des mecs. Des vrais. Mais je sais aussi qu’une fois la porte des meetings traversée, ils redevenaient ces façades de virilités sans émotion.

Je me souviens aussi de mes cours d’anthropologie et de l’importance des rites de passage pour les hommes en particulier. C’était le moment durant lequel un enfant devenait un homme (ou pas et dans certaines cultures, de ne pas devenir un homme et d’être dans le 3e sexe ce n’était vraiment pas un drame). Les femmes elles, au contraire, savent être des femmes dans leur corps même. Elles ont d’abord des menstruations et chaque mois de leur vie, elles auront cette horloge biologique qui leur rappellera inéluctablement qu’elles sont des femmes. Les hommes n’ont rien de ça. Ils ne seront hommes que dans les yeux des autres, au moment d’un rite de passage structuré socialement, ou dans des rites de passage qu’ils s’inventeront (comme les gangs de rues par exemple). Puis ils passeront leur vie à se questionner sur leur propre mâlitude.

Parmi les nombreux rites de passage des sociétés dites primitives, il y a de toute évidence ceux de la vie et de la mort. Les femmes s’occupent de la naissance, et ce sont très généralement les hommes qui s’occupent de la mort.

Ce sont aussi les hommes qui garnissent très majoritairement nos prisons et nos asiles et nos morgues, une fois qu’ils se sont suicidés. Il y a très certainement un profond malaise masculin. Nous avons un ministère de la condition féminine, mais il serait peut-être judicieux d’en avoir maintenant un pour la condition masculine.

Je crois que les violents, les violeurs, les meurtriers, les sexistes, les racistes et les homophobes, sont avant tout des êtres malades et inconscients. Leurs victimes sont extrêmement nombreuses. On se doit de toute évidence de protéger et de défendre les victimes. Mais comme société, on se devrait certainement aussi de s’intéresser aux maux du mâle.

MAJ

Pour en ajouter une couche, le fascinant article Ce qu’un shaman voit dans un hôpital psychiatrique

Un des cadeaux qu’un shaman peut apporter au monde occidental est d’aider les gens à redécouvrir les rituels, une chose qui est tristement absente dans l’occident. « L’abandon du rituel peut être dévastateur. Du point de vue spirituel, le rituel est inévitable et nécessaire si l’on veut vivre », le Dr Somé écrit dans son livre Ritual: Power, Healing, and Community (des rituels communautaires de guérison). « C’est un euphémisme de dire que les rituels sont nécessaires dans le monde industrialisé. Nous avons vu chez mon peuple qu’il est probablement impossible de vivre une vie saine sans les rituels ».
(…)

Un autre rituel concerne l’initiation. Dans les cultures autochtones à travers le monde, les jeunes sont initiés à l’âge adulte quand ils atteignent un certain âge. L’absence de cette initiation dans l’Occident fait partie de la crise que les gens traversent ici, dit le Dr Somé. Il encourage aussi les communautés à réunir « les idées créatives des personnes qui ont eu ce genre d’expérience dans le but d’arriver à créer une sorte de rituel alternatif qui permettrait au moins de commencer à faire une brèche dans ce genre de crise ».

Son livre Ritual: Power, Healing and Community