Des projets d’intégration au gouvernement du Québec, de CGI et de l’absence d’usage des Web services

L’un des sujets qui m’est chers et dont je ne vous parle pas souvent parce que c’est un peu trop technique est celui de Web services. C’était d’ailleurs mon mémoire de maîtrise(PDF) et une publication scientifique subséquente au prestigieux CIRANO(PDF) (il y a déjà dix ans).

Je vous parle de ça parce que le sujet revient d’actualité dans un récent papier de l’excellente journaliste Valérie Lesage de LesAffaires La gestion des contrats en TI par le gouvernement plus que jamais sous la loupe. Elle y déniche une citation savoureuse du chef de la direction de CGI. Elle y dit :

D’autre part, le travail se fait souvent selon une approche d’intégration classique qui nécessite de rebâtir les connexions informatiques toutes les fois qu’une nouvelle application est souhaitée. C’est une méthode fastidieuse, dont la nécessité est défendue par CGI, mais que beaucoup d’experts remettent en question, en préconisant plutôt des approches plus flexibles et moins coûteuses, comme les services Web. Ceux-ci permettent une interopérabilité des applications, sans rebâtir les systèmes.

«Vous n’avez pas le choix de faire de l’intégration classique, répond Serge Godin, président du CA de CGI. Nous travaillons avec des systèmes qui peuvent absorber des volumes complexes de gestion interne. On ne parle pas d’interroger des données, on parle d’émettre des chèques, de gérer des comptes de banque et des fonds de pension, et ça demande une précision extrêmement poussée.»

Je ne suis vraiment pas de l’avis de monsieur Serge Godin. D’ailleurs, il semble que je ne sois pas seule.

Guy Bégin, professeur au Département d’informatique de l’UQAM, spécialisé dans la sécurité informatique, a une lecture différente : «Ça se défend comme raisonnement lorsqu’un système doit enregistrer des informations à la seconde ou qu’on doit vérifier qu’un dossier patient n’est pas confondu avec un autre, mais il ne faut pas repousser toutes les approches non traditionnelles.»
(…)
M. Bégin préconise le développement de systèmes informatiques par modules indépendants qu’on peut ensuite relier ensemble par les services Web.
«C’est plus avantageux que d’avoir un gros bloc qu’il faut changer complètement toutes les fois qu’on veut une amélioration», précise-t-il.
(…)
«Mais le système actuel est sécurisant. Jamais un directeur informatique n’a perdu son job pour avoir recommandé CGI, souligne-t-il. Le poids des grands cabinets a ralenti le développement de l’informatique au Québec par rapport à ce qui se fait ailleurs. Ils font travailler des milliers de personnes, et s’ils devenaient plus productifs, il leur faudrait trouver plus de contrats.»

Mon anecdote CGI et Web Services

Il y a une dizaine d’années, en présence de l’un de mes mentors, toujours professeur à l’Université de Montréal j’eu l’insigne honneur de diner avec l’un des gros VP de CGI. C’était plus fort que moi alors je lui demande:

Pourquoi ne faites-vous pas et ne parlez-vous pas de Web services au gouvernement du Québec, vous connaissez ça certainement les Web services?

Sa réponse : Notre business ce n’est pas de faire de l’éducation, mais bien de faire de l’argent…

Fin de la citation…

MAJ

D’ailleurs pour faire échos aux propos de monsieur Godin qui avance qu’« On ne parle pas d’interroger des données, on parle d’émettre des chèques, de gérer des comptes de banque et des fonds de pension, et ça demande une précision extrêmement poussée.» Il y a déjà 10 ans, certaines entreprises (notamment bancaires et financières), utlisaient des web services dont voici quelques exemples tirés de ma publication au CIRANO(PDF), pp11-12

Par exemple, il cite le cas de Merrill Lynch qui a réussi un projet d’intégration à un coût de $30 000 plutôt que les $800 000 initialement prévus, grâce à l’utilisation des Web Services.

Dans un autre projet, Merril Lynch a réussi à intégrer des données provenant de près de 2000 différents SI de support à la clientèle. Dans la première phase de ce projet, Merrill Lynch a développé un système d’analyse de portfolio à partir des données sur la clientèle, les produits et sur les marchés en temps réel. La deuxième phase de ce projet vise à rendre Ces données accessibles à partir de téléphone traditionnel et mobile, ainsi qu’à partir d’assistants numériques personnels (Personal Digital Assistants).
(…)

Hagel III mentionne aussi que Citibank a développé CitiConnect à l’aide des Web Services. Ce service permet le traitement des paiements électroniques pour les places de marché. Grâce à cette initiative, le temps de règlement des comptes entre les acheteurs et les vendeurs a été réduit de 20 à 40% et les coûts associés au règlement de la transaction autant pour les acheteurs que les vendeurs ont été réduis de 50 à 60%.

Chez Dell, on se sert des Web Services afin de rendre disponible à toutes les 2 heures les horaires de production, permettant à ses fournisseurs à leur tour d’ajuster leurs livraisons. Cette initiative a permis à Dell de réduire le temps de détention sur stock de 26-30 heures à 3-5 heures, soit une réduction de 80%

Comment se faire fourrer en TI (ou pas) avec l’aval des députés et des hauts fonctionnaires

La semaine dernière le SFPQ poussait les hauts cris, avant Noël c’était le dirigeant de l’UPAC et un peu avant, le vérificateur général (et depuis quelques années déjà votre humble blogueuse de même que de très nombreux journalistes(Docx)) qui unanimement s’inquiétaient des dépenses disproportionnées et douteuses de nos technologies de l’information. Mais qu’à cela ne tienne, il ne sert à rien de s’énerver avec les coûts hors proportions de nos TI au gouvernement du Québec. Il semble que tout baigne dans l’huile et qu’il n’y a aucune collusion et aucun problème avec nos TI. Ceux qui disent le contraire ne sont que des gens qui ne savent pas de quoi ils parlent.

Pour vous en assurez, rien de plus simple. Écouter la web diffusion des trois heures soporifiques de la récente commission parlementaire de la commission de l’administration publique. Vous pourrez être judicieusement éclairé par le secrétaire du Conseil du trésor, le président-directeur général du Centre de services partagés du Québec, le président-directeur général de l’Agence du revenu du Québec et le président-directeur général de la Régie des rentes du Québec concernant les contrats de services professionnels liés au traitement de l’information.

Profitez-en bien puisque cette comédie burlesque est dûment payée par vos impôts et ses acteurs sont les grands mandarins de l’état et nos vaillants députés à l’œil de lynx.

Mais si vous voulez franchement rigoler (ou pleurer de désarroi) relisez cette collection de statuts Twitter des journalistes Michel Hébert, Daniel Leblanc et de quelques autres internautes. Des fois, les plus comiques ne sont pas nécessairement ceux qu’on paie pour entendre

michel hébert ‏@hebert_mic
#AssNat Mauvaise nouvelle pour les tondus: Revenu Québec veut «optimiser ses processus»…
https://twitter.com/hebert_mic/status/296702018683273217

michel hébert ‏@hebert_mic
#Informatique Si toutes les questions sont comparables à celles que pose Cardin, faudra servir l’expresso aux fonctionnaires…
https://twitter.com/hebert_mic/status/296705880106340353

Daniel Leblanc ‏@danlebla
@hebert_mic Pourtant, à Ottawa, c’était un bout-en-train et la bougie d’allumage du BQ 🙂
https://twitter.com/danlebla/status/296706186315698176

michel hébert ‏@hebert_mic
@danlebla Il a visiblement pas passé la nuit à se préparer. «Vous avez 20 000 ordinateurs? – On en a 90 000 – Ben, ça doit coûter cher…
https://twitter.com/hebert_mic/status/296705880106340353

michel hébert‏@hebert_mic
#Informatique Question rêvée: Pourquoi vos projets ne correspondent jamais aux budgets prévus?
https://twitter.com/hebert_mic/status/296707184492941313

michel hébert ‏@hebert_mic
#Informatique On apprend que Revenu Québec a pompé 91 millards en 2012 dans l’économie (et nos poches). Pas de trouble avec les honoraires..
https://twitter.com/hebert_mic/status/296707884186742784

michel hébert ‏@hebert_mic
#Informatique J’espérais un bien-cuit, on aura droit à un bouillon de poulet…
https://twitter.com/hebert_mic/status/296708685630160896

michel hébert ‏@hebert_mic
#Informatique Gautrin, l’expérience qui parle… Et qui provoque qq soucis… Chez les mandarins…
https://twitter.com/hebert_mic/status/296716303438344195

michel hébert ‏@hebert_mic
#Informatique «On doit s’interroger à chaque fois qu’on initie un besoin…» – le CSPQ
https://twitter.com/hebert_mic/status/296731675054981120

michel hébert ‏@hebert_mic
#Informatique «J’ai pas nécessairement compris les explications » – le député Chapadeau
https://twitter.com/hebert_mic/status/296731933264711681

michel hébert ‏@hebert_mic
#Informatique «C’est une préoccupation qui est constante pour nous… » – Yves Ouellet, du Vatican du Trésor, sur la collusion.
https://twitter.com/hebert_mic/status/296732597520830465

michel hébert ‏@hebert_mic
#Informatique «Quand qui a un prix, c’est un bon indice de ça» – Jean-Marie Lévesque, pédégé du CSPQ, sur la collusion.
https://twitter.com/hebert_mic/status/296732952707092480

michel hébert ‏@hebert_mic
#Informatique «Il y a une saine émulation» – Jean-Marie Lévesque, pédégé du CSPQ sur la collusion
https://twitter.com/hebert_mic/status/296733139076804608

michel hébert ‏@hebert_mic
#Informatique – Combien ça coûte, la dépense informatique?- Christian Dubé. – Je préfère éviter le terme dépense, – J-M Lévesque pédégé CSPQ
https://twitter.com/hebert_mic/status/296733628015185921

Antoine Robitaille ‏@Ant_Robitaille
@hebert_mic Avalanche propos lénifiants.Sauf 1 éclair de lucidité:«Je ne peux pas vous garantir qu’il n’y a pas collusion» —JM Lévesque,CSPQ
https://twitter.com/Ant_Robitaille/status/296735108050845696

Stephane Lessard ‏@slessard2000
@hebert_mic @ant_robitaille Ce sont vraiment ces types-là qui sont grassement payés pour veiller à l’IT au Gouv. du Qc?
https://twitter.com/slessard2000/status/296735469151064064

michel hébert ‏@hebert_mic
@Ant_Robitaille Chapadeau les bat tous: «J’ai pas nécessairement compris les explications» (Il nous le dira demain…)
https://twitter.com/hebert_mic/status/296735619466526720

michel hébert ‏@hebert_mic
@slessard2000 @Ant_Robitaille Surtout ceux qui écrivent avec un Mont-Blanc…
https://twitter.com/hebert_mic/status/296736039291191297

michel hébert ‏@hebert_mic
#LogicielLibre «Là-dessus, j’ai eu plusieurs après-midi depuis que je suis en fonction» Jean-Mare Lévesque, humoriste du CSPQ…
https://twitter.com/hebert_mic/status/296737720854773760

michel hébert ‏@hebert_mic
#Informatique Me semble qu’une question simple ferait des dégâts: à quoi imputez-vous les dépassements de coûts chroniques?
https://twitter.com/hebert_mic/status/296738029178089472

Mathieu Chamberland ‏@MatChamber
@hebert_mic pour le CSPQ, parlent-ils des contrats principalement au sein de la VPSI(techno) ou aussi de la VPSA (solutions d’affaires) ?
https://twitter.com/MatChamber/status/296739360634724352

michel hébert ‏@hebert_mic
@MatChamber Vous blaguez là non? Croyez-vous un instant qu’une question de ce genre puisse être posée? Déjà parler de Wi-Fi…
https://twitter.com/hebert_mic/status/296740146039099392

michel hébert ‏@hebert_mic
#Informatique Finalement, on ne sait pas combien ça coûte par année. «Je préfère éviter le terme dépense» – Lévesque CSPQ
https://twitter.com/hebert_mic/status/296738465771577344

michel hébert ‏@hebert_mic
#Informatique Le VG dit pas vu fraude et collusion. Ma conclusion: la gestion est tellement poche, c’est pas nécessaire…
https://twitter.com/hebert_mic/status/296738689931964416

michel hébert ‏@hebert_mic
#Informatique «Je vois que vous avez beaucoup d’intérêt pour les TI, c’est un gage de succès» – Lévesque du CSPQ
https://twitter.com/hebert_mic/status/296739012809469952

michel hébert ‏@hebert_mic
#Informatique Personnellement, merci à tous, je vois que le créole se porte bien.
https://twitter.com/hebert_mic/status/296739137137033216

Phil ‏@Kifimbo
@hebert_mic Une claque en arrière de la tête ne ferait pas de tord à certains selon vos commentaires…
https://twitter.com/Kifimbo/status/296739014613012482

michel hébert‏@hebert_mic
@Kifimbo C’est la faute du «precessus»…
https://twitter.com/hebert_mic/status/296740319289032704

michel hébert ‏@hebert_mic
#Informatique Pour les surfers du Centre des services partagés qui nous fait part de leur vaste connaissance… ♫ http://blip.fm/~1dube3
https://twitter.com/hebert_mic/status/296778429288824833

MAJ

En commentaire sur mon mur FB

Eric St-Cyr: fourrer et l’aval dans la même phrase. Rock on!

Hehehe, je n’avais pas perçu cette douce poésie…

Les données personnelles des Québécois sont-elles déjà scrutées par les Américains

Les données personnelles des Québécois sont-elles déjà scrutées par les Américains? Voilà une question que je posais directement à un ancien ministre il y a quelques années. Il demanda la réponse à son attaché politique qui ne l’avait pas et me rétorqua qu’il me reviendrait le plus rapidement possible avec LA réponse. Je n’ai jamais eu de ses nouvelles par la suite.

Le Patriot Act

Comme vous le savez sans doute, le Patriot Act, cette réponse sécuritaire et largement démesurée du gouvernement américain à l’affreuse attaque du 11 septembre 2001, permet aux services gouvernementaux américains de « pomper toutes les données » se trouvant sur un serveur, quel qu’il soit, en territoire américain. À cet effet, la très sérieuse revue informatique CIO dans l’article The Patriot Act and Your Data: Should You Ask Cloud Providers About Protection? révélait la hantise des Européens face à ce constat.

Worries have been steadily growing among European IT leaders that the USA Patriot Act would give the U.S. government unfettered access to their data if stored on the cloud servers of American providers—so much so that Obama administration officials this week held a press conference to quell international concern over the protection of data stored on U.S. soil.

Évidemment, l’article par la suite met ces inquiétudes légitimes en perspectives (et aide les fournisseurs américains à continuer de développer leur marché international). Néanmoins, la menace est bien réelle et la Electronic Frontier Foundation et the American Civil Liberties Union poursuivent le département de la justice américaine afin qu’il révèle l’étendue de la collecte de données.

Nos données personnelles sont-elles en sécurité?

Tout ça pour vous dire que l’un des fournisseurs préféré du gouvernement du Québec, CGI, héberge de nombreux centre de données de nos ministères, qu’ils ont en plus des centres de données au Québec, de nombreux centres de données en sol américain(PDF) (et ailleurs de par le monde et je souligne ici être fière de cette belle réussite québécoise) et qu’il semble que personne au gouvernement ne soit au courant exactement de l’endroit ou des endroits physiques spécifiques ou logent nos données (incluant la redondance des serveurs qui pourraient éventuellement se faire aussi en territoire américain).

Disons que ce pourrait certainement être l’un des mandats et des objectifs d’un Plan numérique pour le Québec, de se poser ce genre de question et surtout, d’y trouver des réponses…

Le SFPQ en beau fusil contre la collusion en TI, demande formellement une enquête publique

La semaine dernière, étant trop grippée pour travailler (d’ailleurs on me reproche d’avoir une vie et de la partager), je ne vous ai pas parlé de la récente sortie du SFPQ (Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec) qui a fait une conférence de presse afin de demander officiellement au ministre Stéphane Bédard, Président du Conseil du trésor, une enquête publique sur la sous-traitance dans le domaine informatique. Disons que le dossier est particulièrement bien étayé.

DÉPASSEMENT DES COÛTS EN INFORMATIQUE AU GOUVERNEMENT – LE SFPQ RÉCLAME UNE ENQUÊTE PUBLIQUE DANS LES PLUS BREFS DÉLAIS!

« CONSIDÉRANT LES TRÈS NOMBREUX PROJETS INFORMATIQUES TOMBÉS À L’EAU APRÈS DES DÉPENSES FARAMINEUSES ET DES ÉCHÉANCIERS NON RESPECTÉS AINSI QUE LE MANQUE DE CONCURRENCE FRÉQUENT DANS LES APPELS D’OFFRES EN INFORMATIQUE, IL EST PLUS QUE TEMPS D’ENQUÊTER SUR L’OCTROI DE CES CONTRATS ET DE METTRE UN TERME AUX GASPILLAGES DES DENIERS PUBLICS », SOUTIENT LA PRÉSIDENTE GÉNÉRALE DU SFPQ, LUCIE MARTINEAU.

AUTRES DOCUMENTS D’INTÉRÊTS

AUTRES GROUPES/PERSONNALITÉS QUI DEMANDENT UNE ENQUÊTE (DOCX)
INDICATEURS D’IRRÉGULARITÉS / POSSIBLEMENT COLLUSION(DOCX)
LISTE DES FIASCOS INFORMATIQUES MAJEURS AU GOUVERNEMENT DU QUÉBEC (DOCX)

 

 

Mon interlocuteur syndical :

Sachez que les fonctionnaires qui nous ont contacté suite à ses sorties pour nous mentionner des situations précises au gouvernement du Qc ont été référés à l’UPAC.

La morale

L’une des avenues inévitables pour mettre de l’ordre dans notre efficacité TI au Québec est certes de faire une enquête publique sur le sujet. Mais de toute évidence, de se doter d’un Plan numérique pour le Québec comme le mentionnait notre Rapport d’étonnement, serait sans doute aussi une manière proactive d’éviter que ça ne se reproduise, de mettre des jalons permettant de mesurer l’avancement et l’atteinte de sains objectifs informationnels pour notre fonction publique, mais surtout, de prévoir l’avenir et de s’y préparer adéquatement. Malheureusement nous avons un gouvernement minoritaire au provincial et il semble plus enclin à conserver ses acquis et à ne pas faire de vagues en attendant une prochaine échéance électorale, qu’à réellement prendre le taureau par les cornes et faire de la « chose numérique » une vision qui nous permettrait de jouir de cette économie et de ces enjeux numériques qui transforment la planète

MAJ

Pour une fois que je suis d’accord avec un syndicat 🙂 …

Un plan numérique pour le Québec pour éviter de se faire fourrer par les TELCOs

Je lis une très bonne nouvelle ce matin dans la presse dans l’article Un recours se dessine contre Bell, Telus et Rogers. On peut y lire

Selon le document déposé à la Cour supérieure du Québec, les tarifs d’itinérance internationale pratiqués par Bell et Rogers étaient de 30,24$ le Mb en 2010. C’est presque le triple du tarif moyen de 10,56$ pratiqué dans les 34 pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

(…)Au Québec, Fido offre un gigaoctet (l’équivalent de 1024 Mb) pour 12,50$ et, en France, le groupe Orange facture 12,82$ pour la même somme de données. En ajoutant un «généreux» pourcentage de 20% pour la facturation, on arrive à un prix de 30,38$ le gigaoctet, indique la requête.

Or, en appliquant les prix facturés par Fido pour l’itinérance en France, un utilisateur devrait payer… 31 948$ pour un gigaoctet! Mille fois trop cher, en d’autres mots. «L’écart est tellement monumental que cela démontre que le défendeur a agi de mauvaise foi et profité des consommateurs», peut-on lire.

C’est sensiblement le même type d’arnaque que nous vivions au Québec avec l’électricité il y a de ça plusieurs décennies telles que je l’expliquais dans mon billet La corrélation entre l’électricité et le numérique pour le développement économique du Québec de demain.

La domination des grands monopoles régionaux, « le trust de l’électricité », sera cependant contestée dans l’opinion publique. Cette contestation donnera lieu à une enquête publique, l’implantation d’organismes de surveillance et mènera en 1944 à la nationalisation de la MLH&P et à la création d’une société publique, Hydro-Québec, avec l’adoption de la loi 17, créant la Commission hydroélectrique de Québec.

Un plan numérique pour le Québec devrait entre autres se pencher sur les infrastructures cellulaires et numériques afin qu’elle permette un sain développement de l’économie numérique et donne accès aux citoyens à ces infrastructures à un prix juste, honnête et compétitif.