Les médias sociaux c’est du moyen et du long terme et surtout pas de l’improvisation

C’est à cause d’une série de twitts que je rappelle encore une fois que les médias sociaux c’est un effort de longue haleine. Pour avoir des retombées, il faut le prévoir au moins 6 mois d’avance, pas trois semaines avant un événement comme la série de twitts faisant la promotion d’un excellent événement pour une juste cause comme celle de CARE, qui paraine La semaine du pouvoir du 5 au 9 mars (même si je bitch contre l’improvisation poche de ceux qui gèrent les médias sociaux de l’organisme, je leur fais une belle petite pub ici). En outre, avant de demander aux gens de vous suivre, assurez-vous d’abord que les principaux intéressés (dans ce cas-ci Céline Galipeau qui sera conférencière de prestige) vous suivent déjà…


Le paradoxe des blogues d’affaires chez les fortunes 500

C’est via l’article d’eMarketer Correlating Social Media Success with Marketer Usage que j’ai pris connaissance du plus récent rapport de the University of Massachusetts Dartmouth Center for Marketing Research, The 2011 Inc. 500 Social Media Update: Blogging Declines As Newer Tools Rule (PDF). Ironiquement, on y constate que le blogue est de moins en moins utilisé par les entreprises fortunes 500 mais que paradoxalement, c’est le deuxième outil le plus efficace de tous les médias sociaux.

When asked if the use of social media has been successful for their business, the overwhelming response for almost every tool is that it has been. More than 80% of companies rated tools as successful with the exception of Foursquare (68%) and MySpace (0%). The tools rated most successful are message boards/bulletin boards. Ironically, blogging is rated as successful by 92% of those who utilize this tool at the same time we see a decline in the adoption of blogging by 13%.

L’explication qu’en donne eMarketer est intéressante :

The research could suggest that marketers are abandoning techniques that work. However, it could also be a sign that marketers who have mastered these techniques are sticking with them, while those that have seen less success in these areas are pulling back from their efforts. Those marketers who continue to blog are likely the ones who have seen the most blogging success, for example, while those who found blogging’s return on investment too low have likely moved on.

In addition, the overwhelming popularity of Facebook among marketers means that those with less social media marketing experience or sophistication are likely using it, perhaps pushing success rates down.

En effet, bloguer est difficile et faire un concours bidon sur Facebook est très facile. Cliquez j’aime sur une cochonnerie et invitez 10 de vos amis pour la gagner, est une tactique courante sur Facebook. Cette tactique donne l’impression que vous êtes efficace, car vous pouvez ainsi vous faire croire que vous avez « un gros bassin de clients loyaux ». D’ailleurs dans un autre article d’eMarketer, Does ‘Liking’ a Brand Drive User Loyalty? on peut lire :

According to a study from the Ehrenberg-Bass Institute, an Australia-based marketing think tank, just 1% of fans of the biggest brands on Facebook engage with the brands on the site. The Ehrenberg-Bass Institute study looked at Facebook metrics for the top 200 brands, and through an examination of activities such as “likes,” comments, posts and shares, the research group found nothing substantial to link a brand’s Facebook presence with loyalty.

Limited consumer engagement with brands on Facebook suggests there may be a disconnect between the reasons why consumers actually “like” a brand and the reasons brands think consumers are “liking” their page.

L’explication de ce 1% se trouve peut-être au point 8 d’un autre article de TheBrandBuilder: 10 things you still need to know about social media / social business.

8. Social media should not be managed by Marketing anymore than your phones should be managed by Sales. 41% of social media directors are marketing professionals while only 1% are customer service professionals. Would you care to guess as to why it is that only 1% of social media programs seem to be yielding actual results (and I mean business measurables, not just web measurables) while the rest are just making noise and turning anecdotal BS into “case studies?”

MAJ

Petit rappel à tous ces “spécialistes des médias sociaux” qui font de beaux p”tits concours pour gagner une cochonerie en cliquant “j’aime” et en invitant leurs copains à faire de même sur Facebook (tiré de Règles applicables aux promotions de Facebook)

3-Vous ne devez pas utiliser les fonctionnalités de Facebook en tant que mécanisme d’inscription ou de participation. Par exemple, le fait d’aimer une Page ou d’indiquer se trouver dans un lieu ne saurait constituer une inscription ou une participation automatique à une promotion.
4-Vous ne devez pas conditionner l’inscription ou la participation d’un utilisateur à toute action à l’aide d’une fonctionnalité Facebook autre qu’aimer une Page, indiquer se trouver dans un lieu ou se connecter à votre application. Par exemple, vous ne pouvez pas conditionner l’inscription ou la participation d’un utilisateur au fait qu’il aime une publication sur un mur, ou commente ou télécharge une photo sur un mur.
5-Vous ne pouvez pas utiliser les fonctions Facebook telles que le bouton J’aime en tant que mécanisme de vote pour une promotion.

et ha oui, sur votre blogue vous pouvez faire ce qui vous chante… Vous êtes chez vous.

Ces activités médias sociaux qui ne sont pas sous votre brand et les efforts invisibles

Il est important d’avoir une présence Web forte (comme je le dis souvent idéalement avec au moins un blogue) et diversifiée sur plusieurs plates-formes telles que Facebook, Twitter, YouTube et autre. Mais il est aussi important d’être de ces autres plateformes dans lequel notre « brand » est dilué, mais qui font figure d’autorité dans notre marché, et surtout, d’y observer ce qu’on dit de notre brand. Ce sont des activités médias sociaux qui sont difficilement « justifiables » devant un conseil de direction, pour lesquels il est très difficile de mesurer un retour sur l’investissement et qui prend énormément de temps.

Je vais vous illustrer ceci en vous donnant l’exemple d’une association touristique régionale (j’en ai quelques-unes dans mes clients). Idéalement, les ATR auront une présence forte et diversifiée sur plusieurs médias sociaux. L’an dernier je m’étais d’ailleurs mis à la tâche de mesurer leurs efforts respectifs dans mon billet Classement comparatif de la présence médias sociaux des Associations touristiques régionales . Par contre ce classement ne prenait aucunement en considération la présence de ces ATR et de leurs membres sur certains des plus importants médias sociaux touristique que sont TripAdvisor, GoogleMap ou Wikipedia. Sans y faire une autopromotion qui n’est vraiment pas bien vue des internautes et des sites, est-ce que les informations de nature encyclopédiques de votre destination y sont? Est-ce que les points d’intérêts y sont géolocalisés avec un bref descriptif? Est-ce que les ressources pouvant aider positivement le voyageur y sont répertoriées?

C’est le genre de questions, d’effort et de mise à jour qui est certainement bénéfique pour une instance et les membres d’une ATR. Cela doit aussi être fait selon les règles, pratiques et coutumes de chacun des outils et très souvent, cela sera fait bénévolement par des internautes bienveillants qui aiment votre destination. Mais cela peut aussi être fait par vos organisations. Malheureusement, ça prend des gens pour le faire, ils sont payés et il est difficile de justifier qu’on a mis des ressources là-dessus. Il en va de même pour tout type d’organisations qui ont tous, dans leurs secteurs respectifs, des sites « d’autorités » qui se doivent d’être mis à jour ou pour lesquels vous pouvez suggérer des contenus, sans que ce ne soit chez vous que ça se passe. Des fois c’est ce genre « d’efforts qui semblent invisibles » qui fera la différence entre le succès (ou non) d’une destination, qu’elle soit touristique, organisationnelle ou web…

Le clou final aux paranos des enjeux de relations publiques sur les médias sociaux

La semaine dernière, en jasant avec des collègues « consultants médias sociaux » en France, la critique facile des délicats enjeux de relations publiques sur les médias sociaux dans un contexte réglementaire refit surface. C’est le genre d’argument qu’on me présente sporadiquement et pour lequel « mes collègues » juste un peu moins expérimentés restent souvent bouche bée. C’est d’ailleurs aussi l’argument « marteau » dont aiment se servir les tenants du statu quo.

On ne peut être sur les médias sociaux parce que « patati et patata » !

Remplacer ici « patati et patata » par
-nous sommes dans une industrie très réglementée,
-nous sommes dans un environnement gouvernemental légiféré,
-nous avons des secrets industriels, de production, d’affaires très importants,
-on ne peut faire confiance à nos employés
-nos compétiteurs nous surveillent
-1001 autres excuses prouvant hors de tous doutes qu’on ne peut et ne devrait rien faire sur les médias sociaux.

C’est alors que je raconte mon petit laïus aux potes Français qui n’en revenait tout simplement pas à tel point qu’ils me demandent de l’emprunter à leur tour pour clouer le bec à leurs propres emmerdeurs anti médias sociaux.

Tout d’abord je leur dis qu’il est parfois important de faire dire ces choses par un consultant externe puisque souvent les patrons préfèrent se faire clouer le bec par quelqu’un de l’externe que par quelqu’un de l’interne (notez ici que je prêche pour ma paroisse et que si toutefois vous utilisez ma phrase-choc et qu’elle fonctionne, il ne vous est pas interdit de m’envoyer un chèque de remerciement hehehe).

Ma réponse béton

Imaginez une organisation qui fonctionne dans un contexte réglementaire et dont certains règlements peuvent même inclure « la peine de mort ». Cette organisation met aussi le feu par accident à des hôpitaux bondés de gens qui y meurent dans d’atroces souffrances. Cette organisation fait aussi exploser par mégarde des écoles avec des centaines d’enfants. La tête des membres de cette organisation est mise à prix, elle est détestée à la grandeur de la planète et elle blesse, tue et handicape souvent ses propres partenaires. Croyez-vous que vos enjeux de relations publiques ou que votre contexte réglementaire peuvent être pire que ça ?

La réponse est de toute évidence non.

Alors (comme j’en ai déjà parlé ici) sachez que cette organisation est la US Air Force et que ses membres, je dis bien tous ses membres allant du simple soldat au général, ont été formé et habilité à prendre tous part et être actifs sur les médias sociaux.

Oui il y aura toujours des contextes réglementaires et des choses dont on ne peut parler. D’ailleurs, à ce propos, un excellent document du CEFRIO rédigé par le sympathique prof de droit Pierre Trudel Gérer les enjeux et risques juridiques du Web 2.0. (PDF) vient d’être mis en ligne. Il faut donc être toujours conscient des limites de ce qu’on peut ou ne peut pas dire en ligne. Mais il ne faut surtout pas se servir des enjeux et des risques comme d’un bouclier pour le statu quo. Il y a toujours des choses qui se doivent de ne pas être partagé, mais il y en a souvent beaucoup plus qui peuvent l’être. D’ailleurs ce document se découpe judicieusement via cette démarche

Situer les responsabilités : Identifier qui fait quoi et qui répond de ce qui se passe lors d’une activité se déroulant sur internet.

Identifier les risques : pour cela, il faut partir des activités se déroulant sur internet sous les auspices de l’organisme ou de l’organisation.

Évaluer les risques : Une telle évaluation tiens compte aussi bien des caractéristiques de l’activité que du fonctionnement ou de la configuration des outils internet utilisés

Identifier et mettre en place les mesures et politiques qui permettent une prise en charge appropriée des risques

Comme l’a observé la US Air Force, le réel risque des médias sociaux est de ne pas y être et de laisser toute la place à la propagande adverse ☺

Comment les médias sociaux m’ont aidée à trouver mon chien et sa bouffe, pour le reste de ses jours…

Charlotte la goldendoodle

Charlotte la goldendoodle

C’est en soupant avec des potes en fin de semaine et en discutant avec Claude Malaison qu’est venue l’idée de ce billet (en fait c’est plutôt à la demande expresse de Claude que je m’exécute). Depuis plusieurs années, j’avais le goût d’avoir un chien. En fait, depuis ma transition et ma prise d’hormones féminines, j’avais ce besoin maternel qui s’exprimait de plus en plus fort et l’adoption d’un chien semblait être un dyachilon convenable.

Je pensais acheter ou adopter un petit chien dans le genre shit su. Étant grande fan de Charlie Brown et de Snoopy, tranquillement mon intérêt divergeait vers un beagle. J’en parle sur les médias sociaux et très rapidement on m’indique que beagle vient du mot « beugler » et en fait, le beagle est le seul chien qui en plus de japper constamment est aussi capable de hurler comme les loups. Habitant le centre-ville et ayant plein de voisins, cette race de chien ne semblait pas très opportune. On me suggère sur les médias sociaux de m’intéresser à une nouvelle race qu’on nomme goldendoodle. Je fouille sur internet, découvre pleins de photos de cette race et est subjuguée par la description qu’on en fait dans wikipedia.


In the 1990s,[2] breeders in both North America and Australia began crossing golden retrievers with standard poodles.[1] The original purpose of the cross was to attempt to develop guide dogs suitable for visually impaired individuals with allergies.
(…)
Goldendoodles are generally intelligent, affable, trainable, very human oriented, yet friendly toward other dogs. It is very important that you start training early, or, as they say, You Can’t Teach An Old Dog New Tricks. They are high energy dogs, much like their parent breeds.

Je me mets donc à chercher comment je peux me procurer un tel chien et par chance, je tombe sur une l’annonce kijiji d’une dame qui après avoir attendu 1 an pour avoir Charlotte, une petite goldendoodle femelle de 2 mois, est aux prises avec un mari qui vient tout juste de faire une hernie discale, est sur la morphine et ne peu plus travailler. Elle doit donc se départir de Charlotte pour plutôt s’occuper de son mari maintenant alité. Je prends donc rendez-vous avec la dame, tombe en amour avec Charlotte et l’achète pour une fraction de ce que la dame l’a payé 2 semaines auparavant.

Étant très fière de Charlotte et voulant m’amuser un peu, je lui fais une page Facebook et un blogue. Le premier mois d’existence de son blogue, il obtient 1800 pages vues, un manufacturier de nourriture pour chien (Oven Baked Tradition pour ne pas le nommer) choisi Charlotte comme l’une des pinups de sa marque et lui fournit la nourriture gratuitement, Charlotte reçoit du parfum pour chien et même qu’une massothérapeute canine veut la masser gratuitement.

Comme quoi sans les médias sociaux je n’aurais pas la chance d’avoir cette amie qui a changé ma vie. Aussi, je n’avais aucun objectif en mettant en ligne le blogue Charlotte ma vie de goldendoodle autre que celui de m’amuser. À ma grande surprise, il est maintenant générateur de retombées d’affaires. J’utilise d’ailleurs désormais cet exemple lors de conférences médias sociaux et disant aux gens d’affaires :

-Si vous croyez être moins intéressant que ma chienne sur les médias sociaux, ça ne va pas bien pour vous…

MAJ

He oui, Charlotte est “officiellement” devenue une star. Elle est parodiée (de même que son humble maître) sur les ondes de la radio de Radio-Canada lors de l’émission humoristique le Sportnographe. De plus, elle sera le sujet de l’une de mes prochaines capsule de l’émission LeLab du canal Vox avec le copain Philippe Fehmiu. C’est donc une histoire à suivre… (P.-S. Elle n’a cependant pas encore reçu d’invitation à Tout le monde en parle ou Infoman 🙂 )

Où est Manon ? de la série Apparences et un fiasco médias sociaux évité à la SRC

C’est une source Radio-Canadienne qui m’a parlé des soi-disant « casse-têtes médias sociaux» qui semblaient « fatiguer » la direction des communications et le département des affaires juridiques de la Société Radio-Canada cette semaine. Cette information est confirmée par les twitts, d’Hugo Dumas, chroniqueur télévision et un auteur twitterien Pierre Szalowski cette semaine :

Le meilleur blogue du jour: Où est Manon de la série #Apparences? Partie chez le coiffeur avec sa chum?
https://twitter.com/#!/hugodumas/status/161980455464353792

@hugodumas La SRC a donné 3 jours à l’auteur pour le fermer? Il faut laisser aux gens drôles et pas méchants le droit de vivre.https://twitter.com/#!/pierreszalowski/status/161980840786661379

Bonne nouvelle: Radio-Canada ne demandera pas la fermeture de http://ouestmanon.tumblr.com, la chose la plus drôle cette semaine. #Apparences
https://twitter.com/#!/hugodumas/status/162223457273257984

Il y a décidément des gens qui ne comprennent rien aux médias sociaux chez Radio-Canada. Mais qu’ils se consolent. Les autres médias ne sont guère plus efficaces et tout aussi rébarbatifs à la parole citoyenne médias sociaux. D’ailleurs la plupart des comptes « officiels » des grands médias québécois sur Twitter sont d’une telle autopromotion soporifique, que je me demande qui a été les « cerveaux » derrière leurs politiques respectives d’utilisation des médias sociaux. Quoi qu’il en soit, ça illustre aussi (encore une fois) notre retard à adopter efficacement les médias sociaux dans des contextes organisationnels et à se doter d’une compréhension et de réflexes maximisant les retombés positives « de la pub gratuite et drôlement efficace » que des quidams ont la présence d’esprit de faire pour eux.

Je vous rappelle l’épisode documenté ici à propos de la série Mad Men, il y a 3 ans Un personnage de série télé interagit sur Twitter et dont dans les commentaires, sous la plume de Martine Pagé, on apprenait qu’AMC avait aussi songé à tirer la plogue:


“In fact, AMC was caught by surprise when the Twitter accounts started popping up and the network noticed AMC logos appearing on the background of some of the Mad Men Twitter accounts. The network asked Twitter to determine the origin of the accounts. There had been reports in the blogosphere that AMC persuaded Twitter to take down the accounts. AMC spokeswoman Apostolou says the network never asked for the accounts to be halted. In any event, Twitter suspended the accounts on Aug. 26, arousing a backlash from upset fans in the blogosphere. AMC asked Twitter to restore the accounts because it became evident they were fan-based.”

Plus ça change, plus c’est pareil. La direction de Radio-Canada devrait certainement tenter de trouver qui est derrière la page Tumblr de « Où est Manon?» pour leur série Apparences non pas pour poursuivre l’auteur, mais plutôt pour lui payer un voyage dans le sud aux frais de la société d’État en guise de remerciement pour avoir songé à une si intelligente manière virale de faire parler gratuitement de cette série qui de toute façon commence déjà à me taper sur les nerfs…

Conseil aux médias et aux organisations aux prises avec « des pseudodrames » médias sociaux:

Avant de jaser avec vos avocats, prenez donc la peine de regarder ce qui c’est déjà fait ailleurs. Vous êtes trois ans en retard de toute façon… Vous pourriez aussi commencer à dynamiser les contenus Twitters de vos organisations respectives en parlant d’autres choses que de l’heure de votre prochaine émission ou de la liste des invités qui y seront (vous pouvez remplacez ça par liste des produits et services).

MAJ

Un article plus fouillé sur cet imbroglio, sous la plume de Éric Parazelli vient rétablir certains faits qui m’ont échappé. L’affaire «Où est Manon?»: autopsie d’une tempête (sociale) dans un verre d’eau…

(…) Comme j’en doutais, je me suis tourné vers Nadine Mathurin, Gestionnaire de communauté à Radio-Canada. Voici sa réponse (approuvée à l’interne):

« Nous avons pris connaissance du Tumblr «Où est Manon?» dès la semaine dernière. Nous n’y voyions aucun enjeu, nous trouvions le blogue sympathique, en plus créé par un fan de l’émission.

Cependant, les éléments constituant la marque Radio-Canada ne peuvent être utilisés sans autorisation. En parallèle, le service juridique a donc démarré une procédure en contactant Tumblr et en indiquant que ce blogue utilisait la marque sans autorisation.

Selon ma compréhension, Tumblr (d’où le message provenant de New York) a envoyé un avis au propriétaire du blogue. Je ne sais pas ce qui était écrit dans ce message. Ce que je sais, c’est que le service juridique de Radio-Canada ne demandait pas à Tumblr de retirer le blogue de la plateforme Tumblr, seulement de faire retirer les éléments associés à la marque.

C’est en faisant ma veille habituelle que j’ai appris, par le propriétaire-même du Tumblr, qu’il avait reçu une «mise en demeure» (il l’appelait ainsi hier sur Twitter) de «la part de » Radio-Canada.

J’ai communiqué directement avec lui pour en apprendre davantage, en continuant à chercher ce qui s’était passé à l’interne en même temps. Nous lui avons demandé de laisser le blogue ouvert en attendant nos vérifications.

Finalement, nous avons pu établir qu’il n’y avait pas d’enjeux majeurs et les procédures ont été arrêtées.»

Cela dit, en aucun cas la décision n’a été liée au positionnement des personnes sur les médias sociaux. Nous avions déjà établi que nous trouvions le blogue sympathique, et qu’il représentait un bel hommage en forme de clin d’oeil à l’émission. »
Je me suis finalement tourné une dernière fois vers Marc Boisclair pour lui mentionner la version radiocanadienne qui différait légèrement de la sienne. Il m’a renvoyé un courriel qui précisait les faits:

« Ils ont tout vrai! Visiblement, après relecture de la lettre que j’ai reçu, j’avais drôlement mal saisi lors de ma première lecture!!! :/
Pour preuve, je joins la fameuse lettre en attachement. Maintenant, je me sens mal d’avoir accusé RC de vouloir fermer le site à tort. Merci de rétablir les faits!! »

Voilà, c’est fait! Je me demande quand même pourquoi Radio-Canada s’est tout de suite tournée du côté de Tumblr, l’entreprise gérant la plateforme de blogues, plutôt que de contacter directement d’abord les auteurs du fameux blogue? Enfin… l’important c’est qu’on puisse encore profiter de ce petit bijou de détournement d’une émission populaire!

Alors en effet pourquoi avoir contacté Tumblr? Et pourquoi continuer sur le site “officiel” des médias (non pas les présences twitter de certaines émissions) d’être aussi drabe?

Mes excuses à Radio-Canada d’avoir sauter trop vite aux conclusions sans avoir fait le travail de monsieur Parazelli.

C’est aussi ça les médias sociaux, devoir admettre des fois avoir mal jugé d’une situation et se le faire dire illico dans les commentaires et prendre sa pilule…

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Après réflexion (le temps que je soupe, ça va vite sur les médias sociaux), les faits qui me manquait (puisque ma source Radio-Canadienne elle-même ne savait pas tous les détails) ne changent que peu de choses. Le problème reste sensiblement le même que celui du cas Mad Men il y a 3 ans. L’arsenal juridique a tout de même été mis à profit pour par la suite se rétracter. Il aurait été plus simple de joindre le titulaire du compte, de le remercier et de lui offrir les « bleus » des logos de Radio-Canada qui se retrouvent à la grandeur du Web de toute façon. L’argument « de la protection » de la marque de commerce (lorsqu’on vous fait une pub virale gratis) reste faible, voire même insignifiant…

La Faecum sur Twitter avec le hashtag #TLMEP ou comment se tirer dans le pied

La semaine dernière j’ai reçu un message de l’un des organisateurs d’une manifestation étudiante de la FAECUM qui projetait de tenir en otage le hashtag #TLMEP, de la populaire émission Tout le monde en parle sur Twitter. Je lui ai signifié que c’était une très mauvaise idée et l’ai dirigé vers mon billet Ambush marketing, guérilla marketing et marketing d’opportunité. De toute évidence, il n’a pas pris mon conseil (et comme je le dis souvent, un conseil gratuit est un conseil qui ne vaut rien, j’aurai dû le facturer). Je dois admettre que je ne suis plus très chaude à suivre les débats relatifs aux émissions de télévision sur Twitter, que l’on nomme le twivage. Je trouve qu’au début c’était « cute et divertissant », mais c’est maintenant rendu un phénomène trop « populaire » et envahissant. Alors, ça fait déjà un bout que j’ai décroché.

Ce matin, sur le mur de ma page Facebook, j’apprends que les étudiants y sont allés tout de même. On me parle du billet Le fil #TLMEP assiégé par les étudiants de l’UdeM! Dans lequel on note :

Est-ce réellement le début d’une vague de manifestations 2.0 ? Qui sait… Mais bien que cette méthode ingénieuse ait une portée médiatique difficilement mesurable, mais considérable (le quotidien Le Devoir a aussi repris la nouvelle), il va sans dire que plusieurs acteurs du milieu médiatique et surtout des habitués du fil Twitter de TLMEP se sont indignés contre la méthode invasive des étudiants pour attirer l’attention sur leur cause. Plusieurs ont livré l’argument que cette méthode s’apparentant à un SPAM puisse simplement importuner les utilisateurs de Twitter au lieu de réellement les rallier à la cause étudiante.

Les contre-arguments des universitaires se sont vite pointés, vous vous en douterez. Il est toujours mieux d’importuner des gens sur les réseaux sociaux pour se faire entendre que de casser des fenêtres au Centre-Ville… Reste à voir si les répercussions de cette « manifestation 2.0 » se feront sentir dans les prochaines semaines. Dossier à suivre!!

Quant à lui, le pote Dominic Arpin y va d’un questionnement dans son billet La FAECUM s’invite à TLMEP sur Twitter : Brillant ou déplacé ? Il y mentionne :

Sur Twitter, ce genre de « manifestation » orchestrée est probablement une première au Québec. Elle dénote une très bonne compréhension du fonctionnement du site et des influenceurs québécois qui s’y trouvent. Aussi ingénieuse soit-elle, elle a toutefois soulevé l’ire de plusieurs abonnés qui se sont sentis « spammés » par la horde d’étudiants. À vrai dire, c’est un peu comme si la FAECUM avait débarqué au milieu d’un party où elle n’était pas invité. Quelqu’un a même utilisé le terme « prise d’otage » pour définir la démarche des étudiants.
Alors, coup de génie pour passer un message ou détournement agressant d’un mot-clic populaire sur Twitter? Le débat est lancé.

Alors cher Dominic, mon point de vue est que c’est d’une « pochitude » extrême. Oui, le message est parvenu au 2e groupe le plus influent du web après les médias traditionnels que sont les usagers de Twitter. Mais ce message en est un d’arnaque, d’opportunisme éhonté et de manque de classe. Si comme le mentionnent les étudiants « . Il est toujours mieux d’importuner des gens sur les réseaux sociaux pour se faire entendre que de casser des fenêtres au Centre-Ville » l’un est sans doute l’équivalent de l’autre dans le virtuel. L’un des objectifs d’une campagne sociétale, quelle qu’elle soit, en plus de faire passer son message, est d’obtenir l’adhésion. Dans ce cas-ci, le message est certainement passé, mais au lieu de l’adhésion, j’ai comme l’impression que c’est plutôt un rejet massif que les étudiants vont récolter.

Qui plus est, c’est la deuxième fois qu’en un court laps de temps, que j’entends parler de ces jeunes qui ont la bonne idée d’arnaquer des usagers Twitter (ambush marketing). J’espère que ce n’est pas représentatif de cette nouvelle génération pour qui la fin justifie les moyens…

Twitter, le plus influent des médias sociaux

Ça fait déjà quelques années que je vous mentionne que Twitter est le plus influent des médias sociaux, mais voici qu’une étude d’ExactTarget renfonce le clou encore une fois. Dans son document Twitter X-Factor (disponible avec échange de données personnelles), ExactTarget souligne que les usagers Twitter ont accès « backstage » directement avec les plus grandes vedettes de la planète (ce qu’aucun autre média social ne donne avec autant d’efficacité) et aux journalistes, recherchistes, supers blogueurs et faiseurs de tendances les plus efficaces en ligne et hors-ligne.

From influence and accessibility to interaction and versatility, Twitter is unlike any other social networking community. And when all five of Twitter’s x-factors combine, the result is an online environment that rivals an exclusive members-only club—while only a small percentage of people are likely to show up on a regular basis, their influence on the larger online culture is undeniable, even enviable. The conversations that take place on Twitter fuel discussions across all areas of the internet—from blogs and forums to product reviews and coupon sites—which influence both Twitter and non-Twitter users alike

Qui plus est :

ACTIVE TWITTER USERS WANT TO INFLUENCE OTHERS.

FOLLOWERS REPRESENT THE MOST INFLUENTIAL ONLINE CONSUMERS, AND THEIR TWITTER USE IS ON THE RISE.

TWITTER’S REACH GOES BEYOND TWITTER

In fact, the individuals who do use Twitter are the most influential online consumers that exist—a key audience for most modern marketers. And it’s important to note that Twitter users don’t isolate their activities to Twitter. These daily Twitter users are voracious online consumers and contributors:

• 72% publish blog posts at least once a month

• 70% comment on others’ blog posts

• 61% write at least one product review a month

• 61% comment on news sites

• 56% write articles for third-party sites

• 53% post videos online

• 50% make contributions to wiki sites

• 48% share deals found through coupon forums

Donc si vous doutiez encore de l’importance et de l’impact potentiel de Twitter sur vos marques et activités promotionnelles, il est peut-être temps de réaliser qu’un seul twitt d’un super usager Twitter peut générer des petites retombées qui feront sans doute la différence entre un succès et un échec de votre présence web globale…

Les médias sociaux ont un impact positif sur le recrutement des étudiants au CEGEP

Ça fait déjà une couple d’années que je rencontre différents gestionnaires de CEGEP, pour parler de l’implantation des médias sociaux dans leurs institutions, pour la communication interne, externe, à des fins pédagogiques, marketing, de relations publiques ou de recrutement. J’ai d’ailleurs déjà agit à titre de « conférencier médias sociaux » (notez que j’écris conférencier plutôt que conférencière parce que c’est ce que les gens cherchent dans Google) pour La fédération des CEGEPs du Québec. La résistance aux changements y est forte et souvent elle vient du corps professoral. Toujours est-il que cette semaine je rencontrais monsieur Normand Guilbeault qui est directeur, systèmes et technologies de l’information au Collège Édouard-Montpetit. Après notre rencontre je twittais :

Termine session avec gestionnaire TI d’un CEGEP = c’est encourageant de voir des gestionnaires ouverts face aux MS dans contexte éducationel

C’est alors que dans ma boîte courriel apparaît le message suivant (avec la permission de faire paraître et le gras est de moi) :

Bonjour Mme Blanc,

Je viens de lire votre tweet : « Termine session avec gestionnaire TI d’un CEGEP = c’est encourageant de voir des gestionnaires ouverts face aux MS dans contexte éducationel »

Au Cégep de La Pocatière, les gestionnaires croient tellement aux médias sociaux qu’ils ont crée un poste de gestionnaire de communauté que j’occupe humblement.

Présentement, on s’en sert ici comme outil de recrutement et pour guider les étudiants internationaux dans le processus d’admission. Avec comme résultat que nous sommes un des seuls Cégep a pouvoir bénéficier d’une véritable hausse de clientèle en ces temps de chute démographiques. Une hausse marquée sans l’ajout de nouveaux programme, il va s’en dire.

Tant mieux si j’ai pu avoir un rôle à jouer là-dedans. Plus j’utilise les MS pour le travail, et non comme loisir, plus je suis à même de constater et de comprendre le potentiel derrière tout ça et ça m’emballe vraiment.

Salutations,

Mathieu Sirois
Gestionnaire de communauté
CEGEP De La Pocatiàre

Puis, quelques heures plus tard, sur mon mur Facebook, de monsieur Guilbeault

Rencontre agréable voire édifiante! Michelle m’a aidé à mieux cibler l’offre de service et l’utilisation corporative des MS, à orienter le développement futur de nos blogues et à construire un argumentaire pour atténuer la mauvaise opinion que se font certains de nos professeurs sur l’usage des MS par les élèves à la bibliothèque et dans nos laboratoires…et puis Michelle est une fille sympa et fort intéressante à converser…
Normand Guilbault

Ma conclusion

Comme le mentionne monsieur Sirois, des bénéfices d’affaires sont bien présents grâce aux médias sociaux et monsieur Guilbeault souligne avec justesse que la mauvaise opinion que se font certains intervenants éducatifs des médias sociaux, est certainement encore l’un des freins majeurs à l’adoption positive et innovante de ceux-ci dans des contextes beaucoup plus variés que le strict recrutement de nouveaux étudiants.

Crises, préparation et statistiques à propos de l’usage efficace (ou non) des médias sociaux en entreprise

Hier SAS Canada (un nouveau client) rendait public les résultats d’un sondage via son communiqué : Moins d’une entreprise canadienne sur cinq utilise efficacement les médias sociaux . On y apprend que:

Seulement 17 % des entreprises canadiennes publient régulièrement sur les médias sociaux et prennent connaissance de ce que les gens y disent sur leur entreprise. Alors que 30 % des cadres interrogés affirment que leur entreprise publie sur les sites des médias sociaux plusieurs fois par semaine, seulement trois cadres sur cinq de ce groupe prennent connaissance des discussions sur les médias sociaux.

Trente pour cent des cadres interrogés indiquent que leur entreprise surveille souvent les publications à leur sujet sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, la moitié (49 %) des entreprises qui ne surveillent pas activement les publications à leur sujet expliquent que c’est le manque de ressources qui les empêche de le faire.

Un quart des répondants (24 %) indiquent que dans leur entreprise, les stratégies et les tactiques relatives aux médias sociaux sont établies par le chef de la direction. Vingt et un pour cent disent qu’elles le sont par le directeur des communications, et 18 % mentionnent que c’est le directeur du marketing qui prend les décisions en matière d’utilisation des médias sociaux.

Statistiques additionnelles

17 % disent que leur entreprise prend souvent connaissance des publications et des opinions à son sujet sur les sites des médias sociaux – au moins plusieurs fois par semaine.
33 % affirment que des employés utilisent leurs comptes de médias sociaux personnels pour faire connaître les activités, les nouvelles et d’autres informations ayant trait à leur entreprise.
14 % indiquent que leur entreprise s’exprime sur des réseaux sociaux plus d’une fois par jour, mais un quart d’entre elles ne surveille pas souvent les publications à leur sujet.
10 % des cadres disent que leur entreprise surveille les publications à son sujet, mais ne s’exprime que rarement, sinon jamais, sur les sites de médias sociaux.
5 % des cadres répondent que leur entreprise s’exprime sur les sites de médias sociaux au moins une fois par semaine, mais ne surveille que rarement, sinon jamais, les publications à son sujet.

Ce qui est embêtant avec ces chiffres est que si vous ne regardez pas ce que l’on dit sur vous et que vous publiez quand même, la notion de dialogue est très probablement exclue de vos pratiques. Qui plus est, selon l’article The Anatomy of a Social Media Crisis de Mashable, les entreprises qui sont aux prises avec des crises reliées aux médias sociaux, le sont principalement à cause de facteurs tels que :

The majority of businesses caught up in social media crises lacked proper internal education programs, but the lack of a professional staff, triage system and employee social media policy were also key problem areas for companies.

Pour jauger plus avant l’innéfficacité organisationnelle des entreprises face aux enjeux médias sociaux, vous pouvez regardez la présentation d’AltimeterGroup Social Business Readiness : How advanced companies prepare internally, Social media crises are on the rise yet many can be avoided through preparation