Discussion à propos de la transparence et de l’authenticité sur le web

La semaine dernière j’étais conférencière lors de Webcom Montréal. Avant ma prestation, j’ai eu le plaisir de m’entretenir avec Christian Aubry à propos de la transparence et de l’authenticité sur le Web. Voici la vidéo qui a été tirée de notre échange.

Politique éditoriale et tabous

Lorsque j’étais au Collège Militaire Royal de St-Jean, lors de ma formation d’officier, nous avions des cours de bienséances visant à nous préparer aux « Mess Diner ». Ce sont en fait de grands diners de gala extrêmement protocolaires. L’une des choses qu’on nous apprenait et qu’il était proscrit de discuter de trois sujets lors de ces soupers, mais aussi lorsque nous étions dans le mess d’officier. Nous ne devions pas parler de RELIGION, POLITIQUE ou de SEXE. Étrangement, je suis restée avec ces tabous et je crois que dans une politique éditoriale médias sociaux d’entreprise, ce sont des tabous qu’il est certainement préférable d’observer. La raison est que ce sont des sujets à vive polémique et qu’il est très facile d’avoir des discussions qui vont dégénérer rapidement avec ces sujets. De plus, si votre opinion est contraire à celle de vos clients, vous risquez fortement d’en perdre une couple en cours de route. Comprenez que personnellement j’ai largement discuté de ma transition et que je suis parfois scandaleuse (ça fait sans doute partie de mon personnage et de ma personnalité), mais je n’ai pourtant jamais dans mes blogues et autres présences web, discuté de sexe, de politique ou de religion. Vous n’avez aucune idée du (ou des) allégeances politiques qui sont les miennes, de mes points de vue religieux, ou de mes pratiques sexuelles. Hors de ces trois tabous (dans un contexte d’affaires), vous pouvez parler de pratiquement n’importe quoi et j’encourage systématiquement mes clients à sortir une fois de temps à autre de leur ligne éditoriale pour partager quelque chose de personnel (comme je le fais moi-même dans ma catégorie Personnel et peut-être même hors sujet) afin d’humaniser la marque, l’entreprise ou le blogueur d’affaires. Un client me faisait même remarqué qu’il n’aimait pas le compte twitter d’un très grand spécialiste du marketing, parce que justement il ne fait que partager des infos marketing sur twitter et que ça lui donne l’impression que cet homme est plus une machine à hyperlien que quelqu’un de réellement humain. Si vous ne savez pas quels sujets vous pourriez inclure dans votre politique éditoriale, je vous suggère de lire ou de relire mon billet Comment trouver sa politique éditoriale médias sociaux.

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La suite de ma réflexion, 6 ans plus tard, est ici: Les marques et organisations doivent-elles être neutres sur le Web et dans les médias?

Miracle Whip de Kraft, capitalise sur l’authenticité

Hier soir en écoutant la soirée des Oscars avec Bibitte Électrique, je suis tombée sur le cul (bien que j’étais assise). C’est d’abord Bibitte qui vit la pub (puisque je fumais à l’écart sur mon tabouret en face de la hotte du poêle, et qui m’interpella pour voir cette pub d’une ingéniosité et d’une authenticité remarquable. La voici donc :

La beauté de cette pub est d’admettre que tous ne peuvent aimer la marque Miracle Whip (comme toute marque d’ailleurs) et de demander aux consommateurs de prendre position « Are you MW? » et d’afficher leurs couleurs sur Facebook avec « Take a stand, join the debate ». Mais LA cerise sur le Sundae de cette campagne que je trouve vraiment géniale est le punch line : We’re not for everyone.
Pourquoi je trouve ça génial? Parce qu’en Amérique, Miracle Whip fait partie des meubles. Mais elle a aussi ses détracteurs qui sont les amateurs de mayonnaises, de moutardes Dijon, de condiments haut de gamme et autres produits substituts qui grugent une part de marché. Mais aussi c’est parce qu’elle touche quelque chose d’universel avec le combat des pour et des contre. Un peu comme je l’ai testé moi-même avec mon expérience « le pâté chinois avec sans ou avec ketchup? ». Les gens aiment les débats et aiment s’obstiner amicalement à propos d’usages de tous les jours. La beauté du concept est que je suis certaine que l’on va beaucoup parler de Miracle Whip, que même ses détracteurs vont trouver la marque sympathique et qu’ils iront même peut-être jusqu’à tester de nouveau la Miracle Whip pour se confirmer de nouveau qu’ils préfèrent encore la vraie mayonnaise! Kraft, avec cette publicité, a vraiment compris la dialectique d’authenticité qui fait le succès, ou non, d’une présence médias sociaux. Je les en félicite.

Ça me touche aussi cette pub parce que mon propre brand ne laisse personne indifférent et parce que je sais avoir des partisans et des détracteurs qui sont tous aussi enflammés dans leur opinion à propos de Michelle Blanc.

Alors je paraphrase :
Michelle Blanc n’est pas pour tout le monde! Prenez position! Vous êtes POUR ou CONTRE Michelle Blanc?
À lire aussi :
Chez Forbes : Kraft shows « polirising » sides of Miracle Whip new campaign

Vous êtes des voyeurs, des chercheurs de troubles et vous aimez la pagaille

Oui, oui, oui, vous mes lecteurs chéris et vous mes followers twitters et amis Facebook vous êtes de méchants voyeurs, chercheurs de troubles et aimez la pagaille. Ne vous en défendez pas. C’est humain et c’est ce qui fait tourner la presse depuis belle lurette. Vous vous souvenez peut-être de « la bonne nouvelle GM » (probablement pas)? C’était un clip d’infos présentés au Nouvelles du soir et qui était quelque chose de positif (avec la mention Bonne nouvelle GM). Curieusement ça ne marche plus et il n’y a plus de « bonne nouvelle whatever ». C’est à feu monsieur Péladeau qu’ont prête l’argument éditorial des trois « S », « sang » « sexe » et « sport » . Dans une optique de référencement, ce concept n’est probablement pas très efficace en termes de référencement. Mais en terme de clic à court terme, c’est vraiment passionnant d’observer le phénomène.

Il n’y a pas longtemps, j’ai mis en ligne mon billet La question du titre d’un billet de blogue (réflexion éditoriale), qui était une observation de pourquoi mon autre billet Pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires, avait suscité un taux de clics si impressionnant. Hier soir j’ai pu vérifier de nouveau ce constat avec un simple statu Twitter et Facebook.

Suis encore chez ces esti de tabarnak de @BobLeChef et @AlexisBrault ! LA PREUVE http://twitpic.com/42eskc

Suis encore chez ces esti de tabarnak de @BobLeChef et @Alexi... on Twitpic

Ce statut est la suite d’une discussion avec  Bob Le Chef et Alexis Brault (qui a aussi été mon client pour son webzine 33Mag). Nous disions que c’était d’une tristesse de remarquer que des contenus que nous trouvons vraiment géniaux, ne soient pas particulièrement cliqués, alors que des inepties que nous écrivons, se tapent des scores incroyables. Pour preuve, l’un de mes billets récent dont je suis particulièrement fière (et que généralement on me pait pour savoir alors que je le rends disponible ici gratuitement) est Comment trouver sa politique éditoriale médias sociaux. Ce billet est sans doute là pour la postérité et il sera très efficace en termes de référencement, mais à court terme, un taux de clics sommes toutes assez moyen. C’est de votre faute 🙂

Pour en revenir à mon twitt, si vous cliquez sur l’hyperlien et que vous voyez la photo, il est très évident que je suis loin d’être fâchée avec les copains. Ce serait même tout à fait le contraire (oui je suis (des fois) sarcastique). Après avoir mis cette photo en ligne, nous avons continué « le trash éditorial » avec un statut de @BobLeChef


La fois où @michelleblanc a peté sa coche pendant un tournage de l’Anarchie Culinaire http://bit.ly/fJawQZ #sorry

De la « rocket-science » ou pas, ce vidéo (que je vous mets plus bas dans ce billet) score particulièrement bien pour l’instant. À tel point que des gens croient que je suis réellement fâchée avec Bob et Alexis. Je suis donc une pas pire actrice finalement 🙂

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Même si j’observe un taux de clic à court terme intéressant avec des titres trash, ce qui me fait réellement plaisir est de scorer positivement dans Google avec des requêtes plus appropriées comme « article scientifique commerce electronique ». 🙂 J’ai de ces paradoxes (et objectifs d’affaires)

MAJ2 + behind the scene

Question de remettre définitivement les pendules à l’heure, voici l’intégrale de mon historique rencontre avec Bob le Chef et son compares de toujours, Alexis Brault.

Je vous invite aussi à regarder les photos du “behind the scene” prise par Daniel Mathieu. Vous pourrez certainement comprendre rapidement la complicité joviale que j’ai eue avec cette bande de passionnés.

Comment trouver sa politique éditoriale médias sociaux

La question de comment trouver sa politique éditoriale médias sociaux et une question récurrente qui ne me semble pas si compliquée que ça, mais qui intrigue beaucoup de mes clients. Je donne souvent l’exemple de Lululemon que je trouve très positif comme approche de contenus (non ils ne sont pas clients, je n’ai jamais travaillé avec eux et je suis aussi capable de valoriser des entreprises sans pour autant faire de frics avec eux). Lululemon vend des vêtements de Yoga haut de gamme. Mais sur Twitter et Facebook, leur blogue et Flickr, ils parlent :
-de yoga
-de course
-de danse
-d’exercice physique
-de nutrition
-de leurs employés, philosophie, culture, organisations
-de voyages, de cours, de lieu pour faire du yoga, danse, exercice.

Ils ne font pas que de parler de leurs produits, mais lorsqu’ils en parlent, le taux de clic doit être assez impressionnant. Ils ont compris que s’ils ne faisaient que de parler de leurs pantalons en lycra ça n’intéresserait personne. Mais en parlant du « sujet » pour lequel les pantalons de lycra peuvent servir, ils intéressent les gens, ont différents points de discussions et de contacts avec eux, bref, qu’ils sont cools, informés et passionnés par leur produit et ce qui l’entoure.

C’est un peu la même réflexion que doit se faire une entreprise, quelle qu’elle soit, afin de trouver sa niche éditoriale. Vos produits et services répondent à quel besoin? Ils règlent quels problèmes? Quels sont les produits complémentaires à ce que vous vendez? Quels sont les sites d’intérêts, blogues, experts de votre secteur avec qui vous pourriez être en contact, que vous pourriez citer (vous avez un droit de citation qui est celui de prendre un court extrait et de le mettre en contexte. Ce n’est pas un droit de copier-coller.), avec qui vous pourriez collaborer ou de qui vous pourriez vous inspirer? En fait, comment pourriez-vous parler de vos produits et services sans parler de vos produits et services? Là est la question! Vous remarquerez aussi sans doute que dans mon blogue, il n’y a pas de pages produits et services. Pourtant mon blogue et mes différentes présences Web sont mes seuls éléments de vente puisque je ne suis pas dans les pages jaunes et que je ne fais de pub à nulle part. Pourtant, mes affaires vont bien et le téléphone et les courriels de clients entrent sur une base régulière. Je parle suffisamment de stratégie Web, de marketing internet, de médias sociaux, de référencement et autres sujets (qui sont en fait mon offre de service) pour ne pas avoir à développer davantage une page statique répétant ad nauseam ce que je peux faire pour un client. Vous pouvez dire que vous êtes bon et que vous connaissez le sujet (ou les sujets qui entourent vos produits ou services) ou encore vous pouvez le prouver en en parlant jusqu’à la fin des temps…

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Dans ce billet j’ai oublié de noter que le genre de politique éditoriale dont je parle en est une très utile pour faire de l’acquisition et de la rétention de clients (marketing pull). Il va de soi qu’une foule d’objectifs d’affaires différents et/ou de publics auxquels on s’adresse peuvent venir enrichir et diversifier sensiblement une ligne éditoriale. À titre d’exemple, mon client André Nollet, Directeur général de Tourisme Mauricie, a un blogue dont l’un des objectifs est de faire avancer la réflexion de gestion touristique et d’enjeux de son industrie auprès des membres de sont association touristique régionale, de ses pairs des autres ATR et du Ministère du Tourisme du Québec. Bien que son blogue ne serve pas tant que ça directement son site corporatif, il fait avancer de manière très directe ses nombreux dossiers politiques internes et externes. Il me confie même qu’à chacun de ses billets il a beaucoup plus de courriels et de commentaires « off the record », que de commentaires directement dans son blogue. Il existe donc une variété infinie de combinaisons éditoriales possibles, mais il m’apparaît cependant clair qu’il faut faire l’effort de ne pas strictement parler de ses produits et services. Il y a tant d’autres choses possibles à dire…

Paywithatweet : une nouvelle forme de paiement viral et social

C’est ma conjointe Bibitte Électrique qui dans l’un de ses statuts Facebook, en faisant la promotion de l’une de ses découvertes musicale, Dumbo Gets Mad – Elephants At The Door LP, me fait découvrir le service Paywithatweet.com. C’est sans doute la plus géniale invention de promotion (possiblement très utile dans l’industrie culturelle), que j’ai vue depuis très longtemps. Leur page décrit à qui cela pourrait être utile aux artistes, journalistes et éditeurs, auteurs, publicitaires, scientifiques et professionnels (vendez vos thèses ou documents didactiques et faites-vous de la promo), industrie du divertissement (vendez en avant première vos trailers) etc. Ça fait longtemps que je dis que l’argent n’est plus nécessairement dans la création intellectuelle, mais dans les produits dérivés de celle-ci. Voilà enfin un moyen technique de capitaliser sur « son don de propriété intellectuelle ».

P.-S. Notez que vous pouvez aussi payer avec un status Facebook mais l’entreprise s’appelle tout de même « payez avec un twitt ». Je pense que tout comme Klout, le nouvel étalon de l’influence sur le Web, ils ont compris que l’effet viral est plus important sur Twitter que sur Facebook…
P.-S. 2 Je crois bien que les potes de Misteur Valaire vont rapidement sauter dans le train de Paywithatweet (si ce n’est déjà fait)
P.-S.3 mon ancien billet : Attali et l’argumentation pour le téléchargement gratuit est certainement un bon complément de lecture

Pourquoi Twitter est supérieur à Facebook dans une optique de marketing et relations publiques?

Pourquoi Twitter est supérieur à Facebook dans une optique de marketing et relations publiques? Pour différentes raisons que j’ai déjà exprimées dans une myriade de billets que je vous remets en fin de mon argumentaire. Mais je vais plutôt ici vous faire un petit récapitulatif (partiel) de certaines différences que j’observe.

Facebook:
C’est pour la masse, mais cette masse n’a que peu de chance de voir vos contenus de page Facebook à moins qu’il ne soit vos amis (et seulement eux auront accès à vos contenus). Le processus permettant de faire croitre les « amis » est long et dispendieux. Vous pouvez décider de faire un concours pour attirer des amis, mais il faut débourser plusieurs milliers de dollars et les conditions sont contraignantes. La très grande majorité des contenus de Facebook sont hermétiques au reste du Web. Vos contenus peuvent disparaître n’importe quand. Il est difficile de fouiller dans vos archives et la pérennité de celle-ci est loin d’être certaine.
Twitter :
C’est pour les « early adopter », le 2e groupe le plus influent du Web après les médias traditionnels c’est-à-dire les recherchistes, les journalistes, les super blogueurs, les faiseurs de tendances. Dans un processus de marketing ou de relations publiques, il semble très pertinent d’entretenir un dialogue avec ceux qui peuvent réellement multiplier l’impact d’un contenu dans les médias trad., dans leurs blogues et sur les moteurs de recherches. Twitter est complètement ouvert au reste du Web. Il n’est pas nécessaire d’être « ami » avec quelqu’un pour voir son contenu. Les contenus mis en ligne sur Twitter apparaissent dans les moteurs de recherche dans la nouvelle fenêtre de ceux-ci pour les contenus du « web en temps réel ». Twitter a une myriade d’outils d’extraction de données et de contenus. Le trafic vers un site Web généré par twitter est supérieur à celui généré par Facebook. Les recherches par sujet sur Twitter sont de beaucoup supérieures que celle de Facebook. À ce propos, j’ai un nouveau client qui est guide de chasse à l’ours noir. Une requête « bear hunt » dans Twitter (ou l’un des très nombreux outils de recherches externes à twitter) fait apparaître rapidement des centaines de clients potentiels et d’interlocuteurs (et de détracteurs) vivement intéressés par le sujet. Faire la même chose dans Facebook est d’une lourdeur désarmante.
Pourquoi les gens retwittent-ils?
Ces organisations qui ne comprennent pas Twitter
Twitter, comment suivre des milliers d’usagers et les Twittersnobs
Les moteurs de recherche en temps réel
LeLab VOXtv, chronique Twitter explication et l’impact sur les médias
Twitter, le profil sociodémo, les bénéfices et le point de vue de son CEO
Questions réponses à propos de Twitter
7 raisons pour lesquelles les gestionnaires de produits se doivent d’être sur Twitter
Twitter pour les entreprises sans buts lucratifs
Pourquoi les entreprises se plantent sur les médias sociaux en général et Twitter en particulier

et le toujours pertinent
Les compagnies sur Twitter et Twitter comme outil de marketing et de relations publiques

Je vous invite aussi à lire ou relire mes billets Pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires et Des précision sur Pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires.

Sous-contracter les médias sociaux = Sous-contracter la passion

C’est une question récurrente que celle de sous-contracter la présence médias sociaux d’une entreprise, d’un cadre ou d’une marque. Je connais d’excellents « ghost writer » qui font un travail remarquable d’écriture et de gestion de profil pour une personnalité ou une marque. Je connais aussi des personnalités et des marques qui ont réussi à passer à travers la peur de s’exprimer, et qui le font maintenant très bien. La problématique de sous-contracter la présence Web d’un individu ou d’une marque est semblable à la réponse à la question « pouvez-vous sous-contracter la passion? »
Il est évident que pour qu’un contrat de « ghost writing » soit efficace, le rédacteur se doit de connaître personnellement à fond, l’entité pour laquelle il prête sa plume. Cela comporte de nombreuses rencontres, d’entrevues, de lectures, relecture et approbations diverses. Pour un discours cela est plutôt efficace. Mais lorsque nous parlons de médias sociaux, qui se doivent d’être sur le moyen et le long terme, qui requièrent une présence soutenue, une communication bidirectionnelle impliquant une réaction rapide, l’utilisation d’un ghost writer devient plus problématique et onéreuse. Déjà l’un des enjeux de l’utilisation des médias sociaux pour les grandes organisations est qu’ils dévoilent assez rapidement les inefficacités communicationnelles internes de celles-ci. Par exemple, supposons un gestionnaire des médias sociaux d’une organisation qui est attaché à la fonction communication de l’organisation. Il se fait poser une question touchant les ressources humaines. Ce gestionnaire acheminera la question au département concerné et devra attendre la réponse avant de la mettre en ligne. Combien de temps est-ce que cela prendra avant qu’il ait la réponse? Imaginez maintenant que ce gestionnaire est à l’externe de l’entreprise?
Cet exemple illustre à quel point il peut-être difficile de « parler au nom de quelqu’un » avec vélocité et pertinence, si par souci d’efficacité, on complique davantage le flot communicationnel en sous-traitant les médias sociaux.
Je n’ai donc pas de réponses, mais une couple de questions disons…

cyberintimidation et triangle dramatique, dit aussi Triangle de Karpman

Étant donné ma notoriété et mon statut de nouvelle femme, de plus en plus souvent je reçois des messages haineux sur Twitter, dans mon courriel, sur Facebook ou autre présence Web. Comme il est suggéré dans l’approche valorisée par la US Air Force et dont je parle dans les billets US Air Force, Vos enjeux de relations publiques 2.0 peuvent difficilement être pires que les leurs et La US Air Force fournit des outils pour les blogueurs d’affaires, il est suggéré de ne pas réagir aux trolls et aux intimidants (dans le sens anglophone de haters ). Dans un contexte d’affaires, cela est très certainement justifié. Par contre, dans un contexte personnel (et quelquefois dans un contexte d’affaires) cela peut être plus difficile s’il s’agit de menaces, de diffamation, d’intimidation ou simplement parce que l’harceleur touche un point sensible avec une méchanceté évidente. Ici et ailleurs, j’ai quelquefois réagi à ce genre de connards. J’ai intenté une poursuite au civil en diffamation et fait deux plaintes officielles à la police, seulement que dans les derniers douze mois. J’ai aussi mis en évidence certains de ces contenus haineux sur ce blogue et ailleurs. Le problème avec ça est que ça peut donner l’impression que je suis une tigresse aux aguets qui réagit à tout bout de champ. Les gens voient mes réactions, mais n’ont pourtant aucune idée du flot d’insultes et de contenus méprisant dont je ne parle pas et sur lequel je ne réagis jamais.
On dira aussi « elle voulait être veudette, ça vient avec donc pourquoi elle joue à la victime? ». C’est un bon point sauf que je ne joue pas à la victime. Je suis effectivement une victime de messages haineux (et même de menaces de mort) et ce n’est pas parce que je suis devenue populaire que ces intimidations soient justifiées ou justifiables. Dans tous les cas, je me dois de me protéger et de développer des mécanismes de gestion du mépris. J’en parle avec mon psychologue et évidemment, de relativiser le mépris, de le comprendre, d’imaginer sa (ou ses sources), de focaliser sur la montagne de messages positifs et d’amours que je reçois tous les jours ça aide énormément. Je vais aussi débuter des cours de Yoga afin de me protéger de ses énergies négatives. Mais je viens de découvrir le triangle dramatique, dit aussi Triangle de Karpman qui pourra certainement m’aider (et sans doute vous aidez aussi) à agir avec plus d’efficacité sur ces messages haineux.
Le triangle de Karpman qu’est-ce que c’est
Wikipedia dit :

L e Triangle dramatique, dit aussi Triangle de Karpman, est une figure d’analyse transactionnelle proposée par Stephen Karpman en 1968 qui met en évidence un scénario relationnel typique entre Victime, Persécuteur et Sauveur (ces rôles étant symboliques, une même personne peut changer de rôle).
C’est une schématisation qui tend à exprimer que si une personne utilise un de ces rôles (par exemple la victime), elle entraîne l’autre à jouer un rôle complémentaire (le Sauveur ou le Persécuteur). L’expression de ce scénario permet de déceler la mécommunication : on peut souvent l’utiliser pour exprimer les mécanismes ayant généré un conflit.
(…)
Un exemple : S1 affirme à S2 : ” Tu n’as pas honte de refuser de manger ces bons haricots verts ? Quand je pense aux efforts que Pépé a faits pour les semer, les desherber, et les ramasser alors qu’il a mal au dos, tu me fais de la peine ! ” Dans cet exemple, où le grand-père (décrit en Victime) est bien sûr absent, le parent S1 qui gronde l’enfant S2 aurait tout aussi bien pu évoquer la personne qui a fait l’effort de cuisiner, ou n’importe qui d’autre, comme victime du bourreau… Nous ressentons dans de telles circonstances l’envie de dire : ” mais ça n’a rien à voir ! ” au manipulateur S1, qui se fait passer ici pour un Sauveur, alors qu’il fait pression de manière indue (il serait possible de parler de l’utilité qu’il y a à goûter de chaque plat, ou d’avertir l’enfant que s’il refuse totalement les haricots il n’aura pas à réclamer une seconde part de dessert, etc. ce qui serait une manière moins détournée de gérer le refus d’un enfant de manger ce qui est proposé…).

Une fois qu’on a compris ce type de mécanisme dans la cyberintimidation, comment s’en sortir?
C’est ce qu’explique admirablement bien executivecoaching.be dans l’article Pour détecter et sortir des jeux de pouvoir en entreprise

Comment s’en sortir ?
Lorsque vous estimez être pris dans une situation de triangle dramatique, et ce quelque soit le rôle que vous y jouiez, vous avez la capacité de vous en sortir. Le moyen le plus radical est la fuite. Quoique nécessaire dans certaines situations, cette attitude risque de ne pas résoudre le problème qui se répétera à l’envi.
Voici une technique en cinq étapes pour non seulement vous dégager personnellement d’une telle situation inconfortable mais aussi pour la désamorcer efficacement, pour le bien de tous. Cette technique part du postulat que les trois protagonistes sont si étroitement reliés entre eux que le changement de comportement d’un d’entre eux aura un impact sur les autres.
– Etape 1 : Tout d’abord, il convient de ressentir le déplaisir croissant suscité par le jeu de pouvoir en action. La prise de conscience de ce malaise va nous pousser à réagir et à provoquer un changement, quitte à devoir traverser un moment d’inconfort.
– Etape 2 : Avant de réagir, il est utile de prendre du recul par rapport à la situation et d’identifier le rôle présent de chacun, y compris de nous-même.
– Etape 3 : Nous établissons mentalement une stratégie d’intervention selon nos aptitudes, notre humeur du moment, les autres protagonistes et la situation en jeu : humour, expression de notre ressenti à propos de la situation, recherche d’intentions positives derrière les comportements, symbolisation des interactions en cours, usage de métaphores, etc.
– Etape 4 : Nous exprimons clairement notre analyse de la situation, non plus en nous acharnant sur le contenu mais en communiquant sur l’interaction elle-même. Un moyen efficace pour recevoir l’assentiment des autres protagonistes vis-à-vis de cette démarche, est d’énoncer des faits incontestables relatifs à l’interaction, non pas pour juger mais pour dépassionner le débat et rétablir une communication « neutre ». Nous insistons ensuite sur les points d’accord et remercions chaque protagoniste pour sa contribution à restaurer un climat de relation équilibrée.
– Etape 5 : Finalement, nous vérifions que chacun se sente confortable avec les points d’accord tout en essayant de les élargir le plus possible et de mettre en place un nouveau « modusoperandi » entre les protagonistes.
Avec un peu de pratique, ce processus devient de plus en plus naturel. Appliqué dans le cadre de l’entreprise, il s’avère également bien utile dans notre vie familiale et notre environnement social.

Bon maintenant que j’ai vue la théorie est qu’elle semble impeccable, il ne reste plus qu’à la mettre en pratique dans un contexte d’utilisation des médias sociaux. Les menaces seront toujours dirigées vers la police et la diffamation vers mon avocat, mais pour le reste, je vais continuer d’ignorer ou encore je vais interagir comme je le faisais déjà souvent (de manière inconsciente) avec :

humour, expression de notre ressenti à propos de la situation, recherche d’intentions positives derrière les comportements, symbolisation des interactions en cours, usage de métaphores, etc

La valeur des concepts sur le Web

Un de mes clients est l’une des succursales d’une grosse chaîne américaine. Évidemment, les décisions majeures se prennent aux É.-U.. Mais étant donné le « fait français » de sa succursale québécoise, mon client a plus de latitude que ses collègues américains pour faire les choses différemment ici. Je lui offre mes conseils de gestion du Web et cette semaine il me demande ce que je pense d’un « concept » américain pour lequel ils vont faire un focus group ici, afin de l’adapter à notre réalité. Supposons que ce client est un club de golf (ce qui n’est pas le cas). Supposons aussi que la franchise américaine de ce club de golf s’appelle Myway Golf resort. L’agence américaine a songé à un beau slogan pour la présence en ligne avec le jeu de mots « your way ». Mon client me demande ce que j’en pense. Je vous indique aussi que l’objectif premier de sa présence en ligne est de faire de l’acquisition de clients. Je lui réponds donc :

Je pense que vous avez beaucoup d’argent à perdre en la tirant ainsi par la fenêtre. Sur le Web, et en marketing en général, on peut soit se positionner sur ce que les gens cherchent vraiment ou encore dépenser une fortune pour faire connaître un concept que les gens ne connaissent pas et ne cherchent pas. C’est un peu comme si ton objectif est de faire le trajet Montréal Québec et que tu demandes à tes clients de choisir la couleur et le modèle de la voiture que vous utiliserez pour vous y rendre et que vous payez par la suite une fortune pour faire connaître la couleur de la voiture que vous avez choisie pour y aller. Moi je me concentrerai sans doute plus sur le fait d’aller à Québec. De plus, qui va réellement chercher « your way » sur le Web? Je crois plutôt que les gens chercheront Golf, Golf resort et autres combinaisons de mots-clés reliés directement à votre domaine. Appelez ça yourway-golf.com si ça vous chante, mais la valeur ajoutée de ce concept m’échappe certainement et je ne suis pas une conseillère publicitaire, mais bien une conseillère stratégie web et conseil de gestion du Web…