Vouloir se battre pour des miettes

Il y a quelques semaines je recevais un jeune entrepreneur qui venait me parler du modèle d’affaire de sa nouvelle startup. Je l’écoute me présenter ses arguments, sa technologie, ses objectifs et son modèle d’affaires pour lequel il songe à une stratégie marketing. Puis la discussion avance puis je lui parle de ses motivations d’affaires. Il m’explique que depuis plusieurs années, il a un très gros client qui lui génère un chiffre d’affaires mensuel important. Depuis peu, il a un deuxième client d’importance, dans cette même niche, qui commence à être très rentable aussi. Mais voilà que si ses deux clients décidaient pour quelques raisons que ce soit, de ne plus travailler avec son entreprise, il se retrouverait le bec à l’eau. C’est pourquoi il aimerait bien avoir quelque chose d’autre de récurrents et qu’il a songé à ce nouveau service pour TPE et PME.

Je lui demande comment il a eu ses deux gros clients. Il me répond que c’est un concours de circonstances qu’il n’avait pas planifié. Je lui demande si son client est satisfait de ses services. Il m’explique qu’il travaille avec lui depuis dix ans, que grâce à sa technologie son client a augmenté très sensiblement son chiffre de vente et qu’il est même prêt à faire une étude de cas très éloquente en sa faveur. Je lui demande alors pourquoi il ne cherche pas plutôt à développer ce créneau plutôt que de tenter de vendre des miettes à des TPE et PME dans un créneau qui est déjà engorgé, pour lequel la planète entière se bat, qui va requérir un investissement marketing majeur pour des retombées financières extrêmement faibles ?

Étrangement, il n’avait pas pensé à ça. Ou plutôt si, il est jeune et il a peur de ne pas être pris au sérieux par les gros VP des multinationales. Je lui fais valoir qu’il a déjà comme client 2 des plus grosses multinationales québécoises, que leur VP le prenne déjà au sérieux, que dans ce créneau, on ne trouve personne de spécialisé avec une feuille de route probante comme celle qu’il a déjà et que dans la sphère techno dans laquelle il évolue, il n’y a certainement pas de gens avec 20 ans d’expérience et que 10 ans d’expérience probante, c’est déjà remarquable. En outre, tenter de convaincre des milliers de TPE PME risque d’être une tâche encore plus ardue que de tenter de convaincre quelques centaines de gros VP.

Morale de l’histoire

Il a compris qu’il était déjà dans un créneau porteur, que s’il ne trouve que trois à cinq clients de plus, il ferait plus d’argent et règlerait son problème de dépendance à un seul très gros client, que s’il dépensait des centaines de milliers de dollars pour tenter de convaincre (et gérer) des milliers de PME pour une facturation minime avec ceux-ci. Il est reparti troublé et ravi de voir que l’expertise qu’il a déjà est sans doute son plus gros actif et il va capitaliser sur celle-ci.

Des fois, de discuter avec un(e) consultant(e) externe, ça permet de voir ses enjeux sous un autre angle. Ce n’est pas de la « rocket science » c’est juste que lorsqu’on n’est pas dans le problème, on cerne les opportunités, les forces et les enjeux d’un autre angle et que cette perspective différente peut recentrer les décisions d’affaires comme aucun entrepreneur ne peut le faire de lui-même. Je lui ai aussi suggéré fortement de se faire un conseil consultatif d’administration avec de vieux routiers d’entreprises de divers domaines, de bien les payer et de faire un meeting de brainstorm avec eux deux fois par année…

Du média social aux affaires sociables, l’expérience d’IBM

Ça fait déjà un bon bout que se discute le fait que chaque entreprise peut finalement devenir son propre média et ne plus avoir à passer par le filtre des médias traditionnels pour interagir avec ses publics. Le blogue en particulier, est depuis belle lurette l’outil de prédilection pour s’adresser aux publics internes, externes et aux collaborateurs de l’organisation. Le « web » en tant que fonction potentielle de l’entreprise, trouve sa perspicacité maximale, si elle est en fait une « fonction de l’entreprise », au même titre que les ressources humaines, les relations publiques, le marketing, la production, les TI ou les finances. Malheureusement, trop souvent encore on handicape la pertinence du web en en faisant une sous-fonction de l’une des autres fonctions traditionnelles de l’entreprise, par exemple le marketing ou les TI. Dans ce cas, il est difficile d’avoir l’input des autres fonctions et de leur offrir des retombées d’affaires en conséquence.

C’est un peu le propos de l’article Move Over Social Media; Here Comes Social Business, qui traite du virage « social business d’IBM » tel qu’expliqué par Ethan McCarty, Senior Manager of Digital and Social Strategy at IBM.

Il dénote 7 observations (traduction et adaptation libre)

Les médias sociaux seront minimisés par l’impact des « affaires sociables »
(notez ici que je préfère le terme « affaires sociables » plutôt «qu’affaires sociales » qui serait sans doute la meilleure traduction de Social business, mais qui a une tout autre connotation ici). Bien que les médias sociaux aident déjà bien des entreprises à être plus centrées vers le client, ils ne sont utilisés modestement que par la fonction marketing. Les médias sociaux sont à la fois média, et société (les gens). Ils ont la potentialité de permettre la compréhension des interactions entre les différents publics (interne et externe) d’une organisation et d’en tirer des leçons qui modifieront tous les processus d’affaires de l’organisation.

Les gens font affaire avec des gens, pas des entreprises
L’une des notions fondamentales des « affaires sociables » est que les employés doivent être au cœur des stratégies numériques. Comme IBM ne vend plus de produits de consommation, l’expérience client avec IBM est d’abord et avant tout une expérience de relation avec un ou des employés. Cette expérience se passe de plus en plus en ligne et IBM a commencé à associer l’un de ses experts à , plusieurs des pages de contenus de leur site et cette initiative a révélé dans des focus groups, que ça augmentait sensiblement la confiance des clients face à IBM.
Vos employés doivent être des citoyens numériques aussi
Pour devenir une entreprise sociable, il faut reconnaître le besoin de formation et de coaching visant à rendre les employés de bons citoyens numériques eux-mêmes, à gérer leur propre réputation. IBM fournit même à ses employés des tableaux de gestion de leur réputation personnalisés, afin qu’ils visualisent l’impact de leurs propres interactions avec les autres différents acteurs. De bonnes conversations génèrent de bonnes affaires qui apportent de la valeur autant pour l’individu que pour l’organisation. (À ce propos, vous me permettrez une auto-promo pour vous rappeler que c’est l’un des sujets majeurs de mon prochain livre Les médias sociaux 201  )
Vous n’avez pas à bouffer tout l’éléphant des affaires sociables d’une seule bouchée.
IBM y est allé avec la stratégie des petits pas. Tout d’abord ils ont mis en place un wiki, servant à documenter les principes de l’organisation pour les affaires sociables. Puis, a développer un cours visant à outiller les employés pour qu’ils comprennent bien les médias sociaux et deviennent des citoyens numériques efficaces. L’initiative finale et majeure a été de mettre sur pied un « localisateur d’expertise » qui rejoint 3000 experts d’IBM à travers le monde.
Les affaires sociables sont aussi bonnes pour les affaires
Les mêmes outils et processus qui ont servi à mettre sur pied l’initiative « affaires sociables » d’IBM, sont maintenant mis à la disposition de la communauté. En vue d’honorer le 100e anniversaire d’IBM, l’entreprise a mandaté chacun des employés à fournir une journée complète de l’entreprise pour partager ses connaissances et expériences sur le site IBM100.com. Cette initiative permet aux employés de concrétiser l’expérimentation « des affaires sociables ».
Nous en avons assez des chaînes de courriels inutiles
La plupart des entreprises se fient aux courriels pour partager de l’information entre les employés, malgré les nombreuses embûches (et les coûts associés) qu’ils soulèvent. Ce sont des outils complètement antisociaux. IBM valorise plutôt l’utilisation des outils collaboratifs qui sont asynchrones, géographiquement dispersé et facilitant le travail d’équipe (songez aux blogues, wiki, Twitter, Google + (avec la téléconférence à plusieurs qu’ils nomment le hudle)).
C’est correct d’échouer, mais il faut le faire rapidement
Comme plusieurs initiatives affaires sociables risquent de ne pas fonctionner, il est important d’expérimenter plusieurs approches différentes simultanément et d’éliminer les échecs lorsqu’ils se présentent. C’est d’ailleurs l’un des nouveaux concepts de développement logiciel qu’on appelle la méthode agile. Ça ne sert à rien de planifier su 10 mois et de lancer une initiative, il est mieux de lancer rapidement et d’améliorer au fur et à mesure. Le localisateur d’expert n’a pris que 4 semaines à mettre en place puis les améliorations sont venues s’ajouter par la suite.

Les stratégies et le positionnement d’affaires affectent les stratégies Web

J’ai ce client international qui est autant dans les produits consommateurs, que dans les produits pour professionnels. En outre, ils ont des produits de haute technologie et des produits de consommation courante. Lors de mes premières rencontres, je découvre que l’entreprise a déjà 14 sites Web. Ils ont (pour la plupart) été bien monté, mais laissé en plan, parce que ça va trop vite et qu’il y a trop d’autres priorités à gérer.

Très rapidement j’identifie que cette entreprise souffre d’un manque de focus. Lorsque je rencontre ce type de problématique, je songe toujours aux restaurant grecs qui font des mets chinois, italiens, grecs et canadiens. Il y a certainement un marché pour ça mais il est clair que ce n’est pas le marché le plus lucratif et que chacun de ces mets, n’est pas le summum de la cuisine de chacun de ces pays.

Ce manque de focus (qui est un problème de stratégie d’affaires) a inévitablement des répercussions sur le positionnement Web et la stratégie de positionnement et d’acquisition de clients internet. Mon client a déjà investit dans 14 sites Web qui ne servent finalement à pas grand chose. Mais cette diversité se retrouve aussi sans doute dans d’autres activités de l’entreprise. Ainsi, la préposée au service client est la même qui discute autant avec un client pour un achat de centaine de milliers de dollars, qu’avec un client qui en dépense dix. Si elle est déjà au téléphone avec le client de dix dollars et qu’un client de $100 000 téléphone, c’est dommage mais elle est déjà occupée. Ce manque de focus se reflètera aussi sur toutes les autres fonctions de l’entreprise, dont la fonction Web.

Il y a aussi la question des investissements (en ressources humaines, matérielles et financières). Qu’est-ce qui est valorisé, comment les priorités se font-elles, si on doit couper des activités, lesquelles seront mise de côté en priorité ?

Des fois, en regardant via l’œillère de la mise en place d’un site Web, bien d’autres enjeux encore plus profonds me sautent aux yeux et malgré toute la bonne volonté des employés de l’entreprise et de leur consultante, ce sera à la haute direction de trancher. On ne peut être tout pour tous, ou plutôt, on peut essayer de l’être mais on risque fortement de s’épuiser à la tâche avec des résultats qui seront boiteux…

Les consultants aussi se trompent #JeudiConfession

Mon travail est d’accompagner mes clients, de les challenger, de mettre en perspective leurs initiatives, de critiquer et de proposer des solutions à leurs problèmes. Mais je ne suis pas dieu, je suis faillible et il m’arrive d’être dans le champ. Surtout lorsque je sors de ma zone de confort pour discuter de sujets qui ne sont pas vraiment de mon expertise. Dans la plus pure tradition des #jeudiconfession sur Twitter, je me confesse de m’être trompé avec mon client Tourisme Mauricie.

Il y a un an de ça, nous avions une réunion de réflexion stratégique et nous discutions de différentes problématiques de mon client. Entre autres, ils avaient un slogan quelque chose comme « La vraie nature du Québec ». Je leur fis remarquer que ce slogan était inadéquat. J’arrivais des îles turquoise et le pays avait un slogan sensiblement identique. D’ailleurs, plusieurs des ATR du Québec ont des jeux de mots « poche » avec Nature et à la grandeur de la planète, qu’on se le dise, la nature est là et elle est belle en Mauricie, dans les Everglades, à Hawaï, au Kenya, dans les alpes ou ailleurs. Il n’y a vraiment rien de distinctif à la nature de la Mauricie et en outre, ça sous-entend qu’il n’y a peut-être rien à faire à Trois-Rivières ou que si je « trip » sport, ni la nature ni la ville ne m’intéresseront vraiment.

C’est alors que mon client, André Nollet, demeurait silencieux et regardait la table comme hypnotisé. J’étais inquiète. L’avais-je vexé avec mon constat? Non, c’était plutôt qu’André était en lui-même et songeait à comment il pourrait faire démarquer sa région qui avait tant à offrir, sans l’emprisonner dans un slogan qui ne voulait finalement rien dire.

Quelques mois plus tard, lors d’une autre réunion, ils me présentèrent le concept qu’ils avaient créé, le concept des Ambiances vacances, puis ils me parlèrent d’un projet de marketing croisé avec une compagnie de peinture du coin, Peinture Laurentide. Je trouvais les idées vraiment capilotractées (tiré par les cheveux) et je ne comprenais vraiment pas comment une région touristique pouvait arriver à s’associer avec une compagnie de peinture. J’y voyais un opportunisme sans valeur ajoutée et poche. Par ailleurs, je trouvais déjà la navigation du site de Tourisme Mauricie trop lourde et d’ajouter une couche de complexité supplémentaire, risquait fortement de mêler davantage le client qu’autre chose.

Mon client décidé que c’était ce qu’ils allaient faire, je me résolus à sa volonté en participant donc à l’évolution d’une idée avec laquelle je n’étais pas d’accord. Lors de différentes réunions de production, je bonifiais le concept de différentes tactiques marketing et d’une structure de mesure du ROI.

Puis le concept fut lancé officiellement, puis je visualisai ce que fit Peinture Laurentide. Je dois admettre m’être royalement trompée. Je reconnais aujourd’hui que ce concept facilite grandement le magasinage en ligne des touristes, que le maillage Peinture Laurentide / Tourisme Mauricie, bien qu’inusité, est particulièrement savoureux et prometteur et que mon client, eu l’instinct d’innovation de prendre le meilleur de mes conseils et d’ignorer les critiques qui auraient pu faire avorter son projet. Je vous invite d’ailleurs à visiter la page de Peinture Laurentide et à visualiser par vous-même comment l’intégration « couleur de peinture / éléments touristiques distinctifs » a été faite.

Conclusion
Un consultant est là pour donner le meilleur de lui-même. Il n’est pas infaillible. Un client se doit de toujours garder son esprit critique, de croire à son projet plus que quiconque et de relativiser les arguments positifs et négatifs qu’il peut recevoir de consultants, d’employés ou de ses amis. L’innovation est de faire des choses différentes de ce qui se fait déjà et cette différence, jusqu’à ce qu’elle se concrétise, sera toujours un rêve « flyé » que peu de gens comprendront au début. Je suis fière d’avoir contribué à ce projet, mais encore plus fière de la tête de cochon d’André Nollet et de son équipe qui ont continué de travailler avec moi et à me tirer le « jus de cerveau » pour aller dans la direction qu’eux avaient choisi…

MAJ
Admettre qu’on se trompe des fois fait aussi parti d’une saine présence médias sociaux. Entre autres, j’aimerais bien que les politiciens comprennent ça 🙂

Classement comparatif de la présence médias sociaux des Associations touristiques régionales

Ça fait déjà un bon moment que je dis que les médias sociaux ce n’est pas tellement une question de budget qu’une question de philosophie communicationnelle, de passion et de compréhension du Web. Mon client, Tourisme Mauricie est clairement un chef de file du tourisme en ligne du Québec. Depuis des mois, son directeur général et le personnel de l’ATR se font titiller par les autres associations touristiques pour savoir :

Mais qu’est-ce que ça vous donne d’être sur les médias sociaux?
Est-ce réellement rentable votre présence Web?
Qu’est-ce que vous allez faire d’autre sur le Web?

Par ailleurs, le célèbre professeur de marketing et conférencier Luc Dupont a récemment décerné la palme de la stratégie Web 2.0 à Tourisme Mauricie lors du Rendez-vous 2011 de la Société des attractions touristiques du Québec (SATQ) et de Festival et événements Québec (FEQ).

Le trophée de la meilleure stratégie web 2.0 en tourisme selon @LucDupont va à… @Mauricie!!! Bravo!! #rvsatqfeq

Mon client, André Nollet, directeur général de Tourisme Mauricie, tête de cochon notoire, empêcheur de tourner en rond et sceptique de première, voulut savoir ce qu’il en était. Était-ce vrai? Sur quelle base pouvions-nous objectivement vérifier cette affirmation? Outre cette affirmation, comment Tourisme Mauricie se comparaît-elle réellement à l’ensemble des ATR (Association Touristique Régionale) quant à la présence médias sociaux et plus généralement quant à une présence Web? Il me donna donc le mandat de faire une analyse neutre, objective, avec des outils permettant à tous de confirmer (ou non) par eux-mêmes ces affirmations. Je me suis donc affairée à ce test de performance web 2.0.

Comparer des pommes avec des pommes

L’un des problèmes majeurs d’une analyse comparative, est de trouver des entreprises de tailles équivalentes, afin évaluer leurs performances respectives. Dans l’industrie touristique en général et chez les ATR en particulier, il y a une démesure de moyens qui est évidente. Comment comparer un Tourisme Montréal au budget faramineux, à une association touristique régionale de très petite taille comme celle de Tourisme Centre du Québec? Afin d’égaliser les chances et les résultats, j’avais donc besoin d’un facteur de pondération. Ce facteur m’a été fourni par monsieur Nollet. Il s’agit du nombre d’employés de chacune des organisations (un chiffre de 2009). Comme nous n’avons aucune idée des enveloppes budgétaires, des investissements web ou des ressources mises en place, nous pouvons supposer que le nombre d’employés d’une organisation est sans doute une unité qui devrait correspondre à l’enveloppe budgétaire globale d’une organisation (parce que les ATR ont toutes à peu près la même mission, les mêmes enjeux et les mêmes objectifs. Ce n’est que l’ampleur des moyens qui variera.) et que la masse salariale d’un ATR devrait sans doute aussi correspondre à un pourcentage équivalent de l’enveloppe budgétaire totale de l’organisation. J’ai aussi pris en considération que certains facteurs d’analyse ne se prêtent pas à une pondération et qu’un savant mélange de facteurs pondérés et de facteurs non pondérés, devrait donner une image assez précise des résultats web de chacun. Aussi, les outils de mesures utilisés ont tous des défauts qui leur sont propres. Cependant, ces biais agiront de la même manière pour chacune des organisations. Leurs effets sont donc nuls et ils peuvent servir d’outils de benchmark neutre. Finalement, chaque organisation a priorisé sa présence Web de différentes façons. Mon analyse a donc essayé de couvrir le plus large éventail d’une saine présence Web et d’une présence médias sociaux. Sauf quelques outils comme Klout ou le page Rank de Google (qui sont des indices d’influence) les outils utilisés sont des indicateurs quantitatifs, plutôt que qualitatifs.

Voici donc les résultats de mon analyse :

Meilleure présence médias sociaux

1-Tourisme Mauricie
2- Tourisme Montréal
3- ex-equo Tourisme Saguenay-Lac-Saint-Jean et Tourisme Cantons-de-l’Est
4- Tourisme Gaspésie

Les surprises :

– Le Page Rank de 7 de Tourisme Montréal et la quantité phénoménale de vidéos vues sur Youtube par employés
– Le nombre impressionnant d’hyperliens par employés de Tourisme Centre du Québec
– Le nombre impressionnant de fans Facebook par employés de Tourisme Gaspésie
– La piètre performance de l’Office de tourisme de Québec

Le fichier abrégé des résultats (XLSX)

Le fichier abrégé des résultats (PDF)

(Pour le fichier complet des analyses, les journalistes peuvent me le demander par courriel. Ils peuvent aussi se présenter au kiosque de Tourisme Mauricie jeudi le 14 avril, lors de la journée La Bourse des médias 2011. Étant donné que cette analyse appartient à Tourisme Mauricie. Pour avoir le fichier complet de celle-ci, veuillez en faire la demande directement à Tourisme Mauricie via le courriel : info(at)tourismemauricie.com)

Conclusion

On me dira sans doute que mon analyse est biaisée. J’assume ce biais, dévoile que mon client paie cette étude, mais note tout de même que les outils externes utilisés disent quand même ce qu’ils disent. Ils révèlent que Tourisme Mauricie a performé de façon remarquable sur plusieurs indices externes de performances web et médias sociaux. Ils disent aussi que même avec les critères non pondérés, Tourisme Mauricie surclasse la très grande majorité des ATR. Ils démontrent aussi finalement que ce n’est pas tant une question de budget que de compréhension et de passion qui fait qu’une présence web est efficace et que ça se mesure l’efficacité sur le web, avec des critères externes. Je suis donc officiellement de l’avis de monsieur Dupont et je confirme que Tourisme Mauricie a la meilleure stratégie web 2.0 des ATR du Québec. Pour en rajouter une couche, voici un autre graphique permettant de juger de l’augmentation de l’achalandage du site de Tourisme Mauricie. (Tiré d’un courriel de madame Anaïs Laurent, Dir. Marketing de Tourisme Mauricie, avec permission de publier)

Prospective

Tourisme Mauricie étant en recherche et développement web constant, c’est jeudi le 14 que sera dévoilé son nouveau mécanisme de navigation et de sélection de services basé sur les besoins des clients, plutôt que sur les services offerts par une région touristique. Ce concept de navigation et de sélection révolutionnaire s’appelle Les ambiances vacances. En attendant de pouvoir essayer vous-même ce nouveau système de mise en marché Web, vous pouvez lire ce qu’en dit Le Nouvelliste Des ambiances vacances à promouvoir

MAJ
C’est aujourd’hui qu’est finalement en ligne le module http://www.monambiancevacances.com ( Ambiances.tourismemauricie.com développé par la fabrique de blogues) qui est une innovation majeure dans la mise en marché web des destinations de voyages. Déjà avec les suggestions d’activités à faire en Mauricie en fonction de la météo, Tourisme Mauricie innovait il y a deux ans (concept qui a été repris entre autre par BonjourQuébec.com).

Mais avec le concept de navigation par ambiance, Tourisme Mauricie repousse les limites de la mise en marché web de destination. Le client a donc le choix entre huit ambiances vacances (il peut aussi répondre à un questionnaire dont le résultat lui indiquera l’ambiance qui convient le mieux à sa personnalité) qui chacune présente une offre touristique adaptée, en fonction de 6 zones géographiques spécifiques, permettant au touriste de se faire un itinéraire et une liste d’activités et d’attraits répondant exactement à ses besoins spécifiques. J’ai comme l’impression qu’encore une fois, Bonjour Québec et autres intervenants touristiques locaux et internationaux copieront cette innovation afin de l’intégrer à leur tour dans leur offre en ligne…

Conférencière Médias sociaux et festivals

Demain je serai conférencière Médias sociaux et festivals, lors d’un événement privé de la direction des commandites de Loto-Québec. C’est que Loto-Québec remercie ses partenaires événementiels en leur offrant une journée de formation. Le titre de ma conférence : Les Médias Sociaux 101 Pour ces organisations qui croient être des festivals

et ma première diapo :
VOUS N’ÊTES PAS

UN FESTIVAL

VOUS ÊTES

UN SUJET

Je vais certainement les « shaker un peu ». L’idée derrière cette boutade est de faire prendre conscience aux Festivals (comme à n’importe quelle organisation d’ailleurs) qu’ils sont avant tout un SUJET, s’ils veulent être efficaces en ligne et trouver une ligne éditoriale. Comme je l’explique dans mes autres billets Comment trouver sa politique éditoriale médias sociaux et Politique éditoriale et tabous:

En fait, comment pourriez-vous parler de vos produits et services sans parler de vos produits et services? Là est la question!

Comme c’est mon habitude lorsque je suis conférencière, ma présentation est disponible en ligne au préalable.

Politique éditoriale et tabous

Lorsque j’étais au Collège Militaire Royal de St-Jean, lors de ma formation d’officier, nous avions des cours de bienséances visant à nous préparer aux « Mess Diner ». Ce sont en fait de grands diners de gala extrêmement protocolaires. L’une des choses qu’on nous apprenait et qu’il était proscrit de discuter de trois sujets lors de ces soupers, mais aussi lorsque nous étions dans le mess d’officier. Nous ne devions pas parler de RELIGION, POLITIQUE ou de SEXE. Étrangement, je suis restée avec ces tabous et je crois que dans une politique éditoriale médias sociaux d’entreprise, ce sont des tabous qu’il est certainement préférable d’observer. La raison est que ce sont des sujets à vive polémique et qu’il est très facile d’avoir des discussions qui vont dégénérer rapidement avec ces sujets. De plus, si votre opinion est contraire à celle de vos clients, vous risquez fortement d’en perdre une couple en cours de route. Comprenez que personnellement j’ai largement discuté de ma transition et que je suis parfois scandaleuse (ça fait sans doute partie de mon personnage et de ma personnalité), mais je n’ai pourtant jamais dans mes blogues et autres présences web, discuté de sexe, de politique ou de religion. Vous n’avez aucune idée du (ou des) allégeances politiques qui sont les miennes, de mes points de vue religieux, ou de mes pratiques sexuelles. Hors de ces trois tabous (dans un contexte d’affaires), vous pouvez parler de pratiquement n’importe quoi et j’encourage systématiquement mes clients à sortir une fois de temps à autre de leur ligne éditoriale pour partager quelque chose de personnel (comme je le fais moi-même dans ma catégorie Personnel et peut-être même hors sujet) afin d’humaniser la marque, l’entreprise ou le blogueur d’affaires. Un client me faisait même remarqué qu’il n’aimait pas le compte twitter d’un très grand spécialiste du marketing, parce que justement il ne fait que partager des infos marketing sur twitter et que ça lui donne l’impression que cet homme est plus une machine à hyperlien que quelqu’un de réellement humain. Si vous ne savez pas quels sujets vous pourriez inclure dans votre politique éditoriale, je vous suggère de lire ou de relire mon billet Comment trouver sa politique éditoriale médias sociaux.

MAJ
La suite de ma réflexion, 6 ans plus tard, est ici: Les marques et organisations doivent-elles être neutres sur le Web et dans les médias?

Miracle Whip de Kraft, capitalise sur l’authenticité

Hier soir en écoutant la soirée des Oscars avec Bibitte Électrique, je suis tombée sur le cul (bien que j’étais assise). C’est d’abord Bibitte qui vit la pub (puisque je fumais à l’écart sur mon tabouret en face de la hotte du poêle, et qui m’interpella pour voir cette pub d’une ingéniosité et d’une authenticité remarquable. La voici donc :

La beauté de cette pub est d’admettre que tous ne peuvent aimer la marque Miracle Whip (comme toute marque d’ailleurs) et de demander aux consommateurs de prendre position « Are you MW? » et d’afficher leurs couleurs sur Facebook avec « Take a stand, join the debate ». Mais LA cerise sur le Sundae de cette campagne que je trouve vraiment géniale est le punch line : We’re not for everyone.
Pourquoi je trouve ça génial? Parce qu’en Amérique, Miracle Whip fait partie des meubles. Mais elle a aussi ses détracteurs qui sont les amateurs de mayonnaises, de moutardes Dijon, de condiments haut de gamme et autres produits substituts qui grugent une part de marché. Mais aussi c’est parce qu’elle touche quelque chose d’universel avec le combat des pour et des contre. Un peu comme je l’ai testé moi-même avec mon expérience « le pâté chinois avec sans ou avec ketchup? ». Les gens aiment les débats et aiment s’obstiner amicalement à propos d’usages de tous les jours. La beauté du concept est que je suis certaine que l’on va beaucoup parler de Miracle Whip, que même ses détracteurs vont trouver la marque sympathique et qu’ils iront même peut-être jusqu’à tester de nouveau la Miracle Whip pour se confirmer de nouveau qu’ils préfèrent encore la vraie mayonnaise! Kraft, avec cette publicité, a vraiment compris la dialectique d’authenticité qui fait le succès, ou non, d’une présence médias sociaux. Je les en félicite.

Ça me touche aussi cette pub parce que mon propre brand ne laisse personne indifférent et parce que je sais avoir des partisans et des détracteurs qui sont tous aussi enflammés dans leur opinion à propos de Michelle Blanc.

Alors je paraphrase :
Michelle Blanc n’est pas pour tout le monde! Prenez position! Vous êtes POUR ou CONTRE Michelle Blanc?
À lire aussi :
Chez Forbes : Kraft shows « polirising » sides of Miracle Whip new campaign

Vous êtes des voyeurs, des chercheurs de troubles et vous aimez la pagaille

Oui, oui, oui, vous mes lecteurs chéris et vous mes followers twitters et amis Facebook vous êtes de méchants voyeurs, chercheurs de troubles et aimez la pagaille. Ne vous en défendez pas. C’est humain et c’est ce qui fait tourner la presse depuis belle lurette. Vous vous souvenez peut-être de « la bonne nouvelle GM » (probablement pas)? C’était un clip d’infos présentés au Nouvelles du soir et qui était quelque chose de positif (avec la mention Bonne nouvelle GM). Curieusement ça ne marche plus et il n’y a plus de « bonne nouvelle whatever ». C’est à feu monsieur Péladeau qu’ont prête l’argument éditorial des trois « S », « sang » « sexe » et « sport » . Dans une optique de référencement, ce concept n’est probablement pas très efficace en termes de référencement. Mais en terme de clic à court terme, c’est vraiment passionnant d’observer le phénomène.

Il n’y a pas longtemps, j’ai mis en ligne mon billet La question du titre d’un billet de blogue (réflexion éditoriale), qui était une observation de pourquoi mon autre billet Pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires, avait suscité un taux de clics si impressionnant. Hier soir j’ai pu vérifier de nouveau ce constat avec un simple statu Twitter et Facebook.

Suis encore chez ces esti de tabarnak de @BobLeChef et @AlexisBrault ! LA PREUVE http://twitpic.com/42eskc

Suis encore chez ces esti de tabarnak de @BobLeChef et @Alexi... on Twitpic

Ce statut est la suite d’une discussion avec  Bob Le Chef et Alexis Brault (qui a aussi été mon client pour son webzine 33Mag). Nous disions que c’était d’une tristesse de remarquer que des contenus que nous trouvons vraiment géniaux, ne soient pas particulièrement cliqués, alors que des inepties que nous écrivons, se tapent des scores incroyables. Pour preuve, l’un de mes billets récent dont je suis particulièrement fière (et que généralement on me pait pour savoir alors que je le rends disponible ici gratuitement) est Comment trouver sa politique éditoriale médias sociaux. Ce billet est sans doute là pour la postérité et il sera très efficace en termes de référencement, mais à court terme, un taux de clics sommes toutes assez moyen. C’est de votre faute 🙂

Pour en revenir à mon twitt, si vous cliquez sur l’hyperlien et que vous voyez la photo, il est très évident que je suis loin d’être fâchée avec les copains. Ce serait même tout à fait le contraire (oui je suis (des fois) sarcastique). Après avoir mis cette photo en ligne, nous avons continué « le trash éditorial » avec un statut de @BobLeChef


La fois où @michelleblanc a peté sa coche pendant un tournage de l’Anarchie Culinaire http://bit.ly/fJawQZ #sorry

De la « rocket-science » ou pas, ce vidéo (que je vous mets plus bas dans ce billet) score particulièrement bien pour l’instant. À tel point que des gens croient que je suis réellement fâchée avec Bob et Alexis. Je suis donc une pas pire actrice finalement 🙂

MAJ
Même si j’observe un taux de clic à court terme intéressant avec des titres trash, ce qui me fait réellement plaisir est de scorer positivement dans Google avec des requêtes plus appropriées comme « article scientifique commerce electronique ». 🙂 J’ai de ces paradoxes (et objectifs d’affaires)

MAJ2 + behind the scene

Question de remettre définitivement les pendules à l’heure, voici l’intégrale de mon historique rencontre avec Bob le Chef et son compares de toujours, Alexis Brault.

Je vous invite aussi à regarder les photos du “behind the scene” prise par Daniel Mathieu. Vous pourrez certainement comprendre rapidement la complicité joviale que j’ai eue avec cette bande de passionnés.

Comment trouver sa politique éditoriale médias sociaux

La question de comment trouver sa politique éditoriale médias sociaux et une question récurrente qui ne me semble pas si compliquée que ça, mais qui intrigue beaucoup de mes clients. Je donne souvent l’exemple de Lululemon que je trouve très positif comme approche de contenus (non ils ne sont pas clients, je n’ai jamais travaillé avec eux et je suis aussi capable de valoriser des entreprises sans pour autant faire de frics avec eux). Lululemon vend des vêtements de Yoga haut de gamme. Mais sur Twitter et Facebook, leur blogue et Flickr, ils parlent :
-de yoga
-de course
-de danse
-d’exercice physique
-de nutrition
-de leurs employés, philosophie, culture, organisations
-de voyages, de cours, de lieu pour faire du yoga, danse, exercice.

Ils ne font pas que de parler de leurs produits, mais lorsqu’ils en parlent, le taux de clic doit être assez impressionnant. Ils ont compris que s’ils ne faisaient que de parler de leurs pantalons en lycra ça n’intéresserait personne. Mais en parlant du « sujet » pour lequel les pantalons de lycra peuvent servir, ils intéressent les gens, ont différents points de discussions et de contacts avec eux, bref, qu’ils sont cools, informés et passionnés par leur produit et ce qui l’entoure.

C’est un peu la même réflexion que doit se faire une entreprise, quelle qu’elle soit, afin de trouver sa niche éditoriale. Vos produits et services répondent à quel besoin? Ils règlent quels problèmes? Quels sont les produits complémentaires à ce que vous vendez? Quels sont les sites d’intérêts, blogues, experts de votre secteur avec qui vous pourriez être en contact, que vous pourriez citer (vous avez un droit de citation qui est celui de prendre un court extrait et de le mettre en contexte. Ce n’est pas un droit de copier-coller.), avec qui vous pourriez collaborer ou de qui vous pourriez vous inspirer? En fait, comment pourriez-vous parler de vos produits et services sans parler de vos produits et services? Là est la question! Vous remarquerez aussi sans doute que dans mon blogue, il n’y a pas de pages produits et services. Pourtant mon blogue et mes différentes présences Web sont mes seuls éléments de vente puisque je ne suis pas dans les pages jaunes et que je ne fais de pub à nulle part. Pourtant, mes affaires vont bien et le téléphone et les courriels de clients entrent sur une base régulière. Je parle suffisamment de stratégie Web, de marketing internet, de médias sociaux, de référencement et autres sujets (qui sont en fait mon offre de service) pour ne pas avoir à développer davantage une page statique répétant ad nauseam ce que je peux faire pour un client. Vous pouvez dire que vous êtes bon et que vous connaissez le sujet (ou les sujets qui entourent vos produits ou services) ou encore vous pouvez le prouver en en parlant jusqu’à la fin des temps…

MAJ
Dans ce billet j’ai oublié de noter que le genre de politique éditoriale dont je parle en est une très utile pour faire de l’acquisition et de la rétention de clients (marketing pull). Il va de soi qu’une foule d’objectifs d’affaires différents et/ou de publics auxquels on s’adresse peuvent venir enrichir et diversifier sensiblement une ligne éditoriale. À titre d’exemple, mon client André Nollet, Directeur général de Tourisme Mauricie, a un blogue dont l’un des objectifs est de faire avancer la réflexion de gestion touristique et d’enjeux de son industrie auprès des membres de sont association touristique régionale, de ses pairs des autres ATR et du Ministère du Tourisme du Québec. Bien que son blogue ne serve pas tant que ça directement son site corporatif, il fait avancer de manière très directe ses nombreux dossiers politiques internes et externes. Il me confie même qu’à chacun de ses billets il a beaucoup plus de courriels et de commentaires « off the record », que de commentaires directement dans son blogue. Il existe donc une variété infinie de combinaisons éditoriales possibles, mais il m’apparaît cependant clair qu’il faut faire l’effort de ne pas strictement parler de ses produits et services. Il y a tant d’autres choses possibles à dire…