Lynn Conway et Marie-Marcelle Godbout, deux femmes qui m’ont sauvé la vie

Ce texte a été écrit pour la revue À Babord pour le numéro consacré aux femmes du mois d’avril.

Comme vous le savez sans doute, je suis une nouvelle femme. Mon parcours a été périlleux (surtout au début) et plein de défis et d’accomplissements. À l’automne 2007, je vivais une très grave dépression que l’on nomme une dysphorie d’identité de genre. Cette dépression était accompagnée entre autres d’idées suicidaires. À l’époque, je savais que la seule issue possible était de changer de sexe. Mais cette prospective s’accompagnait d’un profond désarroi et de la certitude que ma vie était finie. Que je serai une lépreuse pour le reste de mes jours et qu’on me cracherait dessus. J’avais la conviction que plus jamais, je ne pourrais être heureuse, que je perdrai mes clients, ma pratique, mes amis et ma famille.

Lors de périodes moins troubles, je naviguais sur le web à la recherche de réponses à ma détresse. Je lisais tout ce qui avait rapport de près ou de loin avec le sujet de la dysphorie d’identité de genre et la transsexualité. C’est ainsi que je suis tombée sur le site de Lynn Conway. Transsexual Women’s Successes. Ce site était une mine d’information sur la condition de transsexuelle, mais surtout d’histoires de femmes et d’hommes ayant survécu à ce changement majeur et ayant réussi leur vie sur le plan des affaires, de la science, du sport, des arts ou de la politique. Le site avait pour objectif de détruire les mythes, stéréotypes et l’invisibilité sociale souvent associée à la condition de transsexuelle et dieu qu’il a atteints son objectif. De savoir qu’on pouvait survivre à ça, me donna un courage de continuer mon chemin et surtout de garder la tête haute.

J’eu aussi le plaisir de discuter avec Marie-Marcelle Godbout qui depuis 30 ans, bénévolement, à bout de bras et de conviction, mène l’Association des transsexuels (les) du Québec, une ligne d’écoute et de référence et tient des rencontres de trans afin qu’ils (elles) puissent discuter en groupe de leurs enjeux et cheminements. Alors que j’étais présidente d’honneur des célébrations de la fierté de Montréal, lors d’un cocktail des bénévoles, j’eus le plaisir de la remercier publiquement et de souligner ses admirables efforts pour aider les gens comme moi et de dire qu’elle était l’un de mes très grands héros anonymes. Après le cocktail, elle vint me remercier toute émue, et me dit qu’en trente ans, elle n’avait que très rarement été remercier publiquement.

Ces deux femmes, à leur manière, m’ont permis d’être encore ici aujourd’hui et de vous parler d’elles. De communiquer, de partager positivement des histoires de vie et d’offrir des ressources informationnelles, aide d’une manière que vous pouvez difficilement imaginer, ceux et celles qui vivent une intense détresse. On appelle ça « la catharsis ». Moi j’appelle ça plutôt la grandeur d’âme, la générosité du cœur et l’ingéniosité du partage. Je suis en dette pour le reste de mes jours envers ces femmes et je suis certaine que vous aussi, peut-être même sans le savoir, êtes aussi en dette envers des gens qui vous ont montré la lumière au bout du tunnel…

Ma conférence à TEDxMontpellier : Devenir une Femme … 2.0

C’est avec plaisir que je vous partage finalement la conférence que j’ai donnée la semaine dernière à TEDxMontpellier, Devenir une femme… 2.0. J’y parle de beaucoup de choses et les hyperliens de ce que j’y dit se retrouvent dans mon précédent billet Les notes de mon allocution à TEDxMonpellier la semaine prochaine

Bonne écoute

Découvrez un Talk tout en émotion avec Michelle Blanc conférencière et auteure spécialiste des stratégies digital media qui a fait le choix de se livrer à un exercice humain ; expliquer sa transformation en femme 2.0. Où comment nos vies numériques peuvent transformer nos vies réelles.

P.-S.

Encore heureux que je sois allée à Montpellier il y a une semaine puisque cette semaine LaPresse titrait Les transsexuels et transgenres ne pourraient plus prendre l’avion . Merci aux Conservateurs de nous faire des lois si transphobes et de ramener le pays encore une fois en arrière…

Bienvenue aux lecteurs du magazine 7 jours et téléspectateurs de la série De L’ombre à la lumière

Cher lecteurs du touchant article Michelle Blanc « Je suis maintenant une femme heureuse » du Magazine 7 jours, et téléspectateurs de la série De L’ombre à la lumière, (Canal Vie Lundi 5 septembre 2011 à 23h Rediffusions : mardi 6 septembre à 5h, jeudi 8 septembre à 15h, dimanche 11 septembre à 20h) bienvenue sur mon site professionnel.

Vous me permettrez tout d’abord de remercier chaudement le journaliste Steve Martin, pour son texte empreint d’humanité et de respect, le photographe Guy Beaupré pour ses clichés extraordinaire et la maquilleuse Sylvie Charland pour la magie de ses pinceaux.

Je remercie aussi (comme je l’ai mentionné dans l’émission Quand le corps n’y est pas) Maryse Chartrand de m’avoir sauvé la vie (bien malgré elle) et de m’avoir invité à participer à sa série documentaire. Sa productrice, son équipe et elle même ont été d’une candeur, d’un respect et d’une écoute qui me touche encore. D’ailleurs cela se voit très bien dans l’émission de même que dans les autres épisodes que j’ai pu regarder jusqu’à présent.

Ressources

Je vous invite à visiter le site sur lequel vous vous trouvez, mais aussi à explorer l’un de mes autres blogues Femme 2.0, qui retrace mon parcours de transsexuelle. Si vous mêmes ou l’un de vos proches avez des enjeux d’identités de genre vous trouverez certainement réconfort et des ressources en visitant le site de l’Association des transsexuels(elles) du Québec, ou en posant des questions aux experts et intervenants ou en lisant les nombreux contenus du réseau social de la diversité sexuelle AlterHeros.

Merci encore d’être arrêter ici, bonne route et comme me l’a souligné mon médecin de famille lors du déclenchement de ma dysphorie d’identité de genre, il y a moyen de vivre une vie marginale heureuse.

Bonne route à vous…

Michelle Blanc contre les journaleux et critiquistes, This time it’s personal

Un de mes potes qui est consultant en image publique me dit : Michelle ce qui est difficile en terme de gestion d’image avec toi est que tu es un personnage et maintenant une personnalité. Ce n’est pas facile à vivre et maintenant tu dois prendre conscience de ça. Ne change jamais parce que tu es bien comme tu es, mais tu dois prendre conscience de la place que tu occupes dans l’espace public. Ce n’est pas facile, c’est venu vite, mais c’est ça qui est ça.

À ce constat que me fit mon pote, j’ajouterai qu’une personnalité peut décider de ne pas regarder les critiques et les journalistes qui parlent d’elle. Elle peut faire filtrer « la nouvelle » par des aides de camps qui le font pour elle. Elle peut se protéger. Mais moi, ma job c’est de checker justement ça. De monitorer, de regarder ce qui se dit sur mon domaine d’expertise, et sur mon brand, c’est-à-dire moi. Ce n’est pas facile. Je vois pratiquement tout et je ne peux pas (et je ne dois pas) vraiment arrêter de faire mon emploi. Je ne réagis qu’à une infime portion de tout ce que je vois passer. Pourtant, bien des gens trouvent que je réagis déjà trop. S’ils savaient?

Par ailleurs, j’ai écrit les médias sociaux 101 dans lequel il y a un chapitre entier sur le journalisme et ses transformations comme suite à l’arrivée des médias sociaux. Aucun journaliste de la presse écrite et aucune critique ne se sont vraiment arrêtés dessus. Ce chapitre est tiré d’archives de ce blogue encore plus volumineuses et dont beaucoup de mes critiques et journaleux ne parlent pas vraiment, pour ne dire jamais. J’ai pourtant été très dure sur la FPJQ, j’ai valorisé la convergence et l’adoption des technologies par les journalistes et est souvent été baveuse envers les journalistes en général. J’ai cependant énormément d’amis et de clients parmi les journalistes. Je n’ai que très rarement interpellé directement des journalistes et ça a souvent été en réaction. Jamais en attaque gratuite. Cependant, j’ai été attaquée moi-même gratuitement très souvent par eux. Je suis une cible et j’aide d’une certaine façon la chose. Je suis « live », je suis baveuse et provocatrice. Sur près de 23000 twitts, j’en ai certainement une couple de dizaines de juteux. De « politically » très incorrect. Mais il en reste tout de même plus de 22 000. Si on veut représenter l’ensemble de mon oeuvre (appelons ça de même) intellectuellement on ne devrait pas, s’attarder à quelques twitts et les présenter comme étant l’exemple de tout ce que je fais. C’est pourtant ce que font plusieurs dinosaures de l’information (pour ne pas dire journaleux, critiquistes ou même parfois conards).

Dont j’ai publiquement réagi ici, il y a eu les histoires m’attaquant directement de

Nathalie Petrowski
Stéphane Baillargeon
Nicolas Langelier
• Simon Jodoin

et je note aussi une attaque indirecte (et donc encore plus insidieuse) de Richard Martineau dans Qui a peur du privé?

Trop d’information
La semaine dernière, une transsexuelle spécialisée dans les réseaux sociaux a utilisé Twitter pour annoncer au monde entier qu’elle avait eu sa première vaginite.
La prochaine fois que quelqu’un me dira que Twitter est une invention géniale qui va révolutionner le monde, je lui lance un tube de Préparation H par la tête…

Heureusement, il y a un balancier Web à ça. Je me suis permis de répliquer vivement à plusieurs de ces attaques et d’autres comme Mathieu Bédard de FacteurPub (dans son billet que je vous recommande de lire au complet  et intitulé à juste titre Les bornés), l’a fait à ma place, d’une manière qui me touche beaucoup.

(…) On se confine plutôt à des analyses de surface, à des jugements de valeurs, de Nathalie Petrowski à Stéphane Baillargeon hier dans Le Devoir (quelle sale petite attitude), on sent que Twitter agace, irrite.
(…)Prenons l’exemple de Michelle Blanc, qui ne fait visiblement pas l’unanimité dans les médias traditionnels, mais qui a toutefois l’honnêteté de livrer le fond de sa pensée à une époque où la rectitude politique mène la plupart des journalistes par le bout du nez. Au lieu de saluer son audace et de révéler au grand public l’importance de son rôle de pionnière des médias sociaux, elle qui se place littéralement sur la ligne de feu en utilisant sa propre personne comme laboratoire des médias sociaux, on s’amuse plutôt à la pourfendre en demi-teinte sans jamais réellement avoir le courage de livrer le fond de sa pensée. Non, je l’avoue candidement, je ne suis pas toujours d’accord avec elle et oui, parfois, elle m’irrite. Mon respect pour ce qu’elle est et pour ce qu’elle fait est par contre sans bornes, car elle ose naviguer en eaux troubles dans une mer incertaine où les conditions changent pratiquement en temps réel, elle défriche, elle vulgarise, se livre, en toute transparence. Elle s’expose. Elle révèle aussi à travers sa popularité grandissante le narcissisme agacé d’une certaine classe journalistique qui carbure plus à la gratification qu’à la livraison d’information pertinente.

Entretemps, je vais faire comme mon pote spécialiste de l’image me le conseille. Ne rien changer à qui je suis mais prendre conscience de la place que j’occupe maintenant dans la sphère publique. Je vais aussi prendre de grandes respirations par le nez et tenter le plus rapidement possible d’acquérir mon chalet dans le bois pour me ressources de temps à autre et m’éloigner salutairement de toutes ces conneries…

MAJ

Excellent billet d’Emmanuel Chila : Une vaginite serait-elle le talon d’Achille de Michelle Blanc? avec en prime, un entretien vidéo à ce sujet

Grandeurs et misères d’une Web star

Dans une récente entrevue avec MC Gilles, il me demandait si je voulais « devenir une vedette » et je lui répondis que non. Ce n’a jamais été mon objectif. Il continua en me disant que j’avais été connue à cause des médias traditionnels. Je lui répondis que si les médias traditionnels se sont intéressés à moi, c’était à cause de mon blogue. D’autres m’ont dit que j’avais du succès parce que j’étais une trans, je leur réponds toujours du tac au tac, si tu crois que c’est la solution, vas-y, change de sexe. La réalité est que j’ai toujours été médiatisée, mais dans des médias spécialisés, comme Les Affaires, La Presse Affaire, InfoPresse, Canal Argent, Direction Informatique, Strategis et autres. Ce sont ces médias qui ont de l’importance pour mes affaires. Mais après mon coming-out, ça a fait la première page de La Presse, puis est venu Arcand, puis Tout le monde en parle, puis je suis devenue une vedette. Mais ce n’est pas monsieur et madame tout le monde qui emploient mes services. Ce sont les gens d’affaires. La médiatisation à outrance qui est venue par la suite n’a certes pas été négative pour mes affaires (excepté un épisode dont j’ai déjà parlé), mais je continuerais certainement de très bien vivre sans ça. Cependant, cette médiatisation a peut-être réveillé le Ministère de la Santé afin qu’ils paient finalement pour les opérations de changement de sexe et a énormément aidé à démystifier la condition avec laquelle je vis.
Le côté noir de la médiatisation est que j’ai maintenant des « stalkers », que je suis une cible, que mes paroles sont maintenant scrutées à la loupe, que je fais des jaloux et que des gens en manque de gloires voudraient bien me déboulonner pour accaparer un peu de cette gloire. Aussi, je me fais souvent arrêter dans la rue, au resto et dans mes occupations courantes pour me faire dire à quel point je suis « inspirante ». Cette forme gentille de « vampirisme » et les formes beaucoup moins avenantes de « menaces directes et indirectes » et de transphobies épuisent énormément. Pour ma conjointe il est même plus difficile de « s’adapter à ma célébrité » qu’à ma transition. J‘ai d’ailleurs vraiment hâte d’avoir les moyens de m’acheter un chalet pour aller me cacher dans le bois et refaire mes forces de temps à autre. Ça vient avec « le territoire » comme ils disent.

Hier et avant-hier j’étais en Abitibi. J’y ai rencontré des gens vraiment gentils. En début de conférence je dis souvent que je suis contente que l’organisation qui m’a engagée aie la sagesse de reconnaître qu’au-delà de ma condition de transsexuelle, j’ai des compétences et qu’ils me paient pour venir les partager et que j’espère que les gens dans la salle aient eux aussi l’ouverture de donner une chance à d’autres personnes qui peuvent avoir des conditions particulières et qu’ils leurs permettent eux aussi de partager leurs compétences pour le plus grand bien de la communauté ». Ils m’ont donné une ovation et ça m’a grandement surprise et émue. J’étais sans mot. Mais j’ai aussi eu la chance de rencontrer Jean-Paul L’ Allier et de jaser avec lui. Je lui ai demandé comment il faisait pour vivre avec le mépris que des imbéciles lui envoyaient régulièrement alors qu’il était maire de Québec. Il me parla de la « radio poubelle » de Québec, de André Arthur, des nombreuses fausses rumeurs vraiment méchante dont il a été victime et il me dit » ça blesse profondément et il n’y a rien à faire. C’est très difficile pour la famille et ça l’a été pour la mienne. La seule chose qui te reste c’est ta dignité. Ça personne ne peur te la prendre et essaie le plus possible de ne pas leur répondre. Ça ne fait qu’alimenter leur mépris. Ces gens ne sont pas à la recherche d’une discussion, d’arguments, de la vérité. Ils sont à la recherche de cote d’écoute, de gloire. Essaie le plus possible de t’isoler de ça. Ça, m’a fait un très grand bien. Je ne sais pas si je vais être capable de vivre avec ça. C’est très pénible de vivre de la méchanceté, de la transphobie, de la mesquinerie et des « cheap shots » mais tant que ma vie ne sera pas directement menacée je vais tenter comme me le suggère Monsieur Lallier, d’essayé d’ignorer. Entretemps j’ai vraiment hâte d’avoir mon chalet pour pouvoir de temps en temps regarder l’eau d’un lac, le feu de camp, humer la forêt et oublier la connerie qui des fois s’impose à moi…

Directrice des communications médias sociaux pour Stephen Harper, Premier ministre du Canada

Hier soir je reçois un téléphone de Stephen Harper, le premier ministre du Canada. C’était déjà une première pour moi. C’est que monsieur Harper me demande de devenir sa directrice des communications médias sociaux, pour lui-même et pour son gouvernement. Il veut aussi que j’assiste à certaines réunions à titre de conseillère spéciale économie numérique et politique des technologies de l’information pour le conseil privé. J’en suis flabbergastée. Sur le cul, sans mots. J’ai donc pris la route pour rejoindre ma Bibitte d’amour et en discuter avec elle. Je suis consciente que mon expertise en est une de pointe, que je peux certainement aider le premier ministre dans ses communications limpides avec les citoyens, que ma condition de transsexuelle aidera son gouvernement à se rapprocher des groupes de pression GLBT et qu’à l’instar de Nicolas Sarkozy qui s’était adjoint les services de Loïc Le Meur lors de sa campagne présidentielle, monsieur Harper reconnait que de travailler avec les meilleurs d’un domaine est certainement une voie positive. Après avoir dormi sur la question, je plonge et j’accepte ce défi de taille. J’ai longuement discuté avec monsieur Harper et lui ai fait part de ma vision d’une saine communication sociale qui se doit d’être bidirectionnelle, authentique, et directe. Il est tout à fait d’accord avec ces préceptes qu’il veut réellement mettre de l’avant. C’est pourquoi il m’a donné la permission de vous faire ce billet ce matin et de vous informer qu’un communiqué officiel sortira un peu plus tard aujourd’hui. Je vais entreprendre ce nouveau défi à temps partiel puisque je dois terminer des mandats en cours avec d’importants clients. Mais à partir du 1 juillet, je serai définitivement en poste, à temps plein, pour servir mon pays. J’ai aussi la permission de continuer ce blogue et de mettre en pratique pour moi-même, ce que je vais mettre en pratique pour monsieur Harper et son cabinet. En outre, monsieur Harper insiste pour que je développe une politique médias sociaux (incluant Facebook) qui soit ouverte mais sécuritaire, pour les membres du gouvernement et leurs attachés politique (le cas Leo Housakos a été une gifle pour monsieur Harper). Nous mettrons sur pieds plusieurs blogues (incluant une politique éditoriale des commentaires déclinés de celle de mon blogue et plus politiquement correcte), rafermiront le dialogue avec les citoyens via Twitter, et Facebook et utiliseront de façon innovante Flickr, YouTube, Slideshare, LinkedIn. Je sais que nous sommes le premier avril et que c’est un moment étrange pour sortir cette nouvelle mais les nouvelles arrivent lorsqu’elles arrivent et je n’y peux rien.

MAJ

Bin oui, c’est ma blague du premier avril. Comment certains auraient-ils pu croire que je lâcherais ma pratique de consultante et de conférencière que j’aime tant et qui me fait très bien vivre merci, pour aller faire tourner un ballon sur mon nez (sur un air bien connu) à Ottawa? Surtout pour travailler pour l’un des gouvernements les plus rétrogrades en matière de droits des Gais, lesbiennes, bisexuels et transsexuelles. D’un autre côté, c’est aussi vrai qu’avec les gaffes communicationnelles et médias sociaux qui s’accumulent du côté d’Ottawa, il est clair qu’ils ont besoin d’aide et que je suis en mesure de les mettre dans le droit chemin. Je le fais d’ailleurs pour plusieurs entreprises qui requièrent ma discrétion et je respecte tout à fait ce choix. Il; est vrai que si les concurrents savent que je suis consultante dans une organisation, ils sont sur les dents. Je remercie tout de même tous ceux qui m’ont souhaité bonne chance et qui ont cru en ce canular, mais j’aime trop mon indépendance pour la laisser aller pour si peu. De plus, je n’ai jamais affiché mes couleurs (quoiqu’il appert que je suis plus de droites, que de gauches disons) parce que j’aime trop fesser sur tous les partis politiques pour me peinturer dans le coin. Quoi qu’il en soit, j’ai bien ri de voir toute cette bouillabaisse lever ce matin et comme cette année le 1er avril coïncide avec le jeudi saint, vous trouverez sans doute la force de me pardonner

Cette « nouvelle » a aussi été reprise par LCN

Menace de mort néo-nazi

Hier j’ai passé une journée des plus angoissantes. C’est que j’ai découvert grâce à divers mécanismes de monitorage de mon brand, que je suis la cible de menace de mort fait sur un site YouTube, faisant l’apologie du néo-nazisme et d’Hitler. J’ai fait un rapport de police en matinée puisque des menaces de mort, directe m’avaient été faites sur un autre site Web, en commentaire à une mention de ma personne.

(Suspect) gros pute 2 months ago
(Complice) @(Suspect) Une shemale lol 2 months ago
(suspect) i know xD OMG !!! kill her ! xD hmm him lol hahah 2 months ago

Puis, de fil en aiguille, je me rends compte que le suspect en question avait écrit sur son propre site il y a 21 heures :

(suspect) he is a bitch and a transvestite !! i think i have a plan for him ! hahaha i will laugh and some thousand of people too

et une journée avant

(suspect) totally not! cause… i agree people who hate Hitler they are not bright. but… they are completely fool if they say that. cause people like this shit on my back ground. are with ” antifascist ” groups cause only stupid like them accept, : transvestite,homosexual….. suck of course  (interlocuteur) suck the cock of michelle ! like the lesbian one ” (interlocuteur)

Ce qui est troublant de cette histoire, est que le jeune a fait de son canal YouTube, une relique à ma personne, comme vous pouvez en jugez pas la capture d’écran plus bas Il fait aussi l’apologie de la solution totale des Panzer, des armes et qu’il écrit dans son profil.

i’m not for all kind of homosexuality, but i prefer lesbian than fucking gay like: varangainae . so i prefer that site. look how nazis are not gay !


Disons que j’ai déjà eu de nombreux courriels haineux dont un particulier qui me souhaitait que mon chirurgien pratiquant mon intervention de changement de sexe, manque son coup. Mais un cas d’une telle intention meurtrière et d’une telle intensité envers ma personne, ne m’était jamais arrivé auparavant.
J’ai donc utilisé mes ressources pour trouver ce détraqué, le traquer à mon tour, ramasser les preuves qui serviront à une enquête criminelle, ou à une poursuite au civil. L’un de mes contacts, qui ironiquement est aussi transsexuelle, a fait avec lui du social hacking et l’a mené dans un traquenard Web.
Pourquoi je vous parle de ça ce matin? Tout d’abord parce que je me dois de rassurer les gens que j’ai inquiétés hier sur Twitter et Facebook. Parce que l’homophobie et la transphobie existent encore dans notre société et qu’il faut que ça se sache.  Parce que finalement, après discussion avec plusieurs personnes étant impliqué dans ce genre de dossier, étant donné que ma vie ne semble pas en danger iminent, qu’il n’y a pas eu de manifestation physique claire, les policiers n’ont pas les ressources nécessaires pour traiter ce genre de dossier et qu’ils sont plus prompts à mettre ces ressources pour les enquêtes de pornographie infantile ou pour résoudre les crimes déjà commis que pour ceux dont le dessein n’est pas encore accompli.
En conclusion, je sors de cet événement meurtri psychologiquement, inquiète de ma sécurité et consciente plus que jamais que d’avoir été ouverte et médiatisée comme transsexuelle, a fait de moi une cible pour plusieurs détraqués mentaux qui courent dans les rues. Ce qui me rassure toutefois est que j’ai eu une formation militaire, que je sais me défendre et que je n’ai jamais perdu mon sang froid…
MAJ
Avec l’aide de mon amie, nous avons été capables de retracer l’un des trois profils Facebook de ce désaxé mental. À la lecture de sa description, on peut facilement comprendre que ce suspect a besoin d’une aide psychologique assez urgente (c’est le moins qu’on puisse dire). Le hic est que les services de police n’ont peut-être pas la même définition que moi de ce que peut être une urgence. Il me semble qu’après Dawson et Polytechnique, ça aurait été bien qu’une escouade « anti crackpot du Web » ait été mise sur place…

MAJ2

Le 6 mai dernier, un individu a comparu en cour pour répondre à des accusations criminelles de menace de mort à mon endroit. C’est quelqu’un de la couronne nord, il a avoué son crime lors de l’interrogatoire de l’excellent sergent-détective du SPVM qui était affecté à mon dossier. Comme c’est la première offense de cet individu, il risque fortement d’avoir des travaux communautaires comme sentence, mais il aura tout de même un casier judiciaire. Il devrait retourner en cour un début juillet pour les représentations sur sentence et autres formalités légales. Lorsque je discuterai avec le procureur de la couronne, je demanderai à ce que la sentence de travaux communautaire (si c’est le cas) soit faite auprès de l’une des nombreuses organisations gaies de Montréal. Ainsi, cette personne sera forcée de côtoyer des gais et il se rendra probablement compte que ce sont des gens somme tout ordinaire, de bon aloi et que les préjugés qu’il avait à leur encontre ne sont certainement pas fondés. Je vais aussi insister auprès du procureur pour que l’accusé ait un suivi psychologique. Quoi qu’il en soit, je suis très reconnaissante du professionnalisme et de la célérité des interventions du SPVM et je vais dormir plus confortablement désormais. Comme je le disais dans mon billet/chronique Le Lab VOXtv – Chronique : tatouage numérique, identité numérique, déconnage et connerie sur le web, on peut certainement dire n’importe quoi sur le Web, même anonymement mais les preuves restent et elles peuvent entraîner des conséquences.

P.-S. Le sergent-détective qui a travaillé sur le dossier m’a demandé de ne pas partager les techniques et astuces utilisés afin de retracer le criminel. C’est que ces informations pourraient servir d’autres connards. Je comprends très bien cette requête du SPVM et je vais donc me retenir de l’expliquer ici.

Journée internationale des femmes… Mon point de vue

C’est la première fois que je peux réellement et complètement me sentir interpellée en cette journée de la femme. Ma transition anatomique est déjà complétée (si ce n’est que pour mes cordes vocales qui se doivent d’être éventuellement opérées) et je peux fièrement revendiquer mon statut de femme. Mais je sais que cette journée est d’abord celle de la revendication de l’égalité homme femme et qu’elle représente le combat de l’affranchissement de la femme à plusieurs points de vue. D’ailleurs, ma copine Nadia Seraiocco m’interpelle dans son billet Journée internationale des femmes… Avez-vous des choses à dire?

Quelle résonnance a le mot féminisme pour moi?
En 2010, est-il toujours pertinent de parler d’égalité? Faut-il aborder la question autrement?
Nomme trois personnalités féminines qui t’inspirent… et trois femmes autour de toi que tu admires.
Crois-tu que les questions féministes (sur le travail, les rôles dans le couple etc.) doivent évoluer?
Comment les hommes (ou toi si tu es un homme) participent à une plus grande égalité entre hommes et femmes?
Comment vois-tu l’équilibre entre le rôle de femme, la carrière et tout le reste?
Est-ce que pour une mère la décision de se consacrer entièrement son rôle de mère, en mettant parfois le concept de carrière en attente, est en contradiction avec le féminisme?
As-tu l’impression que le femmes sont encore cantonnées dans des rôles socialement acceptables?
Si oui, que ferais-tu pour changer cela?
Le droit de choisir pour une femme, ça représente quoi pour toi?

J’y vais donc :
Quelle résonnance a le mot féminisme pour moi?


Ça a une nouvelle résonnance étant donné que ces questions ne me touchaient pas avant. Maintenant, je suis de plus en plus consciente de l’écart qui existe entre la condition masculine et féminine au travail. Je suis surtout consciente des stéréotypes sexuels qu’on impose aux femmes et aux stéréotypes qu’on tente (pour mon bien) de m’imposer en tant que femme. Une femme ne doit pas faire ceci ou cela, s’exprimer de telle façon et patati et patata. J’ai la chance d’avoir une pratique professionnelle florissante et d’être choisie par mes clients plutôt que ce soit moi qui choisisse mes clients. Cette position fait que je ne suis pas vraiment victime de discrimination basée sur mon sexe. Cependant, je suis certainement victime de discrimination basée sur ma condition de transsexuelle, mais ça, c’est une autre histoire. De plus, j’ai aussi décidé de ne pas me laisser imposer les stéréotypes sexuels que l’on m’impose et je réagis toujours promptement à des insinuations sexistes qu’on peut me faire.
En 2010, est-il toujours pertinent de parler d’égalité? Faut-il aborder la question autrement?

Oui il est toujours pertinent de parler d’égalité, mais j’ajouterais à ça la parité ou encore la complémentarité. Le mouvement féministe a eu un impact indéniable sur notre société et il reste encore bien des combats à faire. Le mouvement masculiniste est quant à lui encore bien faible et ce sont pourtant les hommes qui peuplent majoritairement les asiles et les prisons et qui se suicident massivement. La condition masculine n’est pas des plus roses non plus. Je valorise donc le dialogue de part et d’autre et je reconnais que quoique de plus en plus de femmes peuvent maintenant entrer dans un monde d’homme, il est souvent difficile, voire impossible pour un homme, d’entrer dans un monde de femme. L’homme avec des attributs ou des métiers féminins est encore très mal vu dans nos sociétés. À titre d’exemple, un homme qui se met une robe suscite le dégoût voire le mépris alors qu’une femme en pantalon est maintenant chose commune. Un homme qui fait un métier traditionnellement réservé aux femmes est souvent aussi perçu comme une « moumoune ». Il serait peut-être temps de combler ce déficit de perception? Aussi, je suis pour la complémentarité et la parité des sexes. Il est des métiers qui ne seront jamais très fréquentés par un sexe ou l’autre et il est des spécificités qui sont déterminées plus par la morphologie qu’autre chose. Mais il m’apparaît clair qu’à travail égal ou comparable, les deux sexes devraient avoir une rémunération semblable.
Nomme trois personnalités féminines qui t’inspirent… et trois femmes autour de toi que tu admires.
Mae West m’inspire parce qu’elle n’avait pas sa langue dans sa poche (et parce que je veux ne pas me donner de limite à ce que je peux ou ne peux pas dire). Coco Chanel m’inspire parce qu’elle a su foncer en dépit des normes et qu’elle a un style et un goût dont on parle encore aujourd’hui et Lynn Conway est la femme trans qui a probablement fait le plus pour démontrer à la face du monde qu’on pouvait réussir sa vie en étant une transsexuelle.
J’admire ma Bibitte d’amour, avec qui je suis depuis bientôt 16 ans, pour le bien immense qu’elle fait autour d’elle, pour sa grande humanité, son don de soi, sa douceur et son intelligence émotive. J’admire aussi Caroline Allard pour avoir ouvert des voies (et une voix) culturelles, philosophiques et littéraires encore innovantes et j’admire aussi ma défunte mère, Marie Vigneault-Leblanc pour avoir été une pionnière en psychopédagogie, pour avoir été une mère extraordinaire, pour avoir été une battante intellectuelle et pour avoir fait 3 jobs en plus d’être une cuisinière hors pair (elle faisait même son pain) et élever 6 enfants (puis 3 autres après son divorce et durant la période de son second conjoint de fait).
Crois-tu que les questions féministes (sur le travail, les rôles dans le couple, etc.) doivent évoluer?
Oui je crois que les questions féministes devraient maintenant inclure plus les hommes dans le débat.
Comment les hommes (ou toi si tu es un homme) participent à une plus grande égalité entre hommes et femmes?
Ils devraient participer au débat (je me répète).
Comment vois-tu l’équilibre entre le rôle de femme, la carrière et tout le reste?

Question difficile étant donné le peu de perspective que j’aie sur la question.
Est-ce que pour une mère la décision de se consacrer entièrement son rôle de mère, en mettant parfois le concept de carrière en attente, est en contradiction avec le féminisme?

Non, je ne le crois pas.
As-tu l’impression que les femmes sont encore cantonnées dans des rôles socialement acceptables?
J’ai l’impression que la plupart des tabous de cet ordre sont déjà tombés. Ceux qui restent sont ceux des hommes cantonnés dans les rôles socialement acceptables pour les femmes. On n’a qu’à se souvenir de l’épisode Jonnhy Weir pour s’en convaincre.
Si oui, que ferais-tu pour changer cela?
La discussion et la vulgarisation sont le meilleur moyen d’ouvrir les consciences.
Le droit de choisir pour une femme, ça représente quoi pour toi?
C’est le droit de choisir ou de ne pas choisir sa vie, ce qu’elle fait avec son corps (avortement, prostitution, sexe avec consentement, chirurgie plastique, changer de sexe), son métier, son amant, ses opinions.

Oui, j’ai déjà crevé de faim, lancer une entreprise n’est pas facile

Hier je faisais une courte allocution sur mon cheminement de femme entrepreneure lors de la Journée de l’entrepreneuriat féminin. Aujourd’hui je jouis d’une crédibilité et d’une visibilité médiatique qui me fait très bien vivre. Mais ça n’a certes pas toujours été le cas. On a d’ailleurs déjà eu le culot de me dire que je réussissais aujourd’hui parce que j’étais transsexuelle et que ça avait fait les manchettes. Ma réponse fut alors « ne te gêne donc pas pour changer de sexe si tu crois que c’est la voie rapide du succès »!

J’y ai parlé de l’importance de la passion, de mon coming-out, du mépris et de mes débuts comme entrepreneure. J’expliquais que lors de la fondation de ma première entreprise Adviso Conseil (que j’ai vendu par la suite) mes collègues cofondateurs et moi-même, avions crevé de faim durant trois ans (dans le sens littéraire de toute évidence). Si ma mémoire est bonne, lors de notre première année d’opération, nous avions eu un chiffre d’affaires de $80 000, moins les dépenses, à se diviser à quatre associés. Nous avions donc des conjointes des plus compréhensives pour supporter ces aléas indispensables de la vie d’entrepreneur. Nous avons trimé difficilement durant trois ans, avant de commencer à avoir une crédibilité qui nous fait tous bien vivre aujourd’hui. À l’époque, nous étions les finissants de la première cohorte de Maîtres es Science en commerce électronique. Les gens nous disaient « so fucking what? Qu’avez-vous fait de réel? » Nous nous sommes donc associé à la Chaire de commerce électronique RBC Groupe financier qui était alors dirigé par Jacques Nantel et nous avons travaillé fort pour développer plusieurs publications professionnelles que nous donnions par la suite, afin de développer cette crédibilité qui nous vient des autres. D’être entrepreneur n’est pas facile, les débuts sont souvent laborieux, il faut s’attendre aussi à ne pas en vivre avant peut-être plusieurs années. Mais une fois que votre pain rassis a été mangé, avec de la persévérance, du travail et idéalement de la passion, c’est sans doute la vie la plus excitante qui soit. Le succès que vous aurez alors risque d’avoir un goût très satisfaisant et vous pourriez même faire des jaloux. Mais il ne faut certainement pas oublier le chemin parcouru et les débuts qui sont souvent difficiles. D’ailleurs, notre premier bureau était dans un appartement d’un 2e étage d’un quartier peu fréquentable. Nous invitions donc nos clients à venir nous rencontrer après les 10 :00hr, afin de laisser le temps aux prostitués du coin de finir leur « chiffre » puis lorsque les clients entraient dans ce qui nous faisait office de bureau, nous disions à la blague que Microsoft avait débutée dans un sous-sol, Google dans un garage, mais que nous nous étions dans un 2e étage…

RDI en direct sur l’économie, entrevue à propos des médias sociaux et réflexion

Hier soir j’ai eu le privilège d’être interviewée par le très professionnel et humain Gérald Fillion, lors de son émission RDI en direct sur l’économie. J’y parlais avec grand plaisir de médias sociaux. Vous trouverez plus bas le clip de cet entretien qui se retrouve aussi sur le Carnet Techno de Bruno Guglielminetti. Je suis vraiment, mais là vraiment, contente de cette entrevue et du timing de celle-ci. Je vous explique. C’est que je suis très médiatisée comme experte du marketing Internet et des stratégies Web depuis maintenant plusieurs années. J’ai même été experte invitée au Canal Argent où j’y parlais de Web, une fois par mois, durant une demi-heure, juste avant qu’ils ne décident de ne faire que de l’information financière continue il y a trois ans. Mais, depuis mon coming out, quoique régulièrement, les médias écrits et la radio requièrent mon expertise, pour la télévision, mes passages ont toujours fait référence à ma condition de transsexuelle comme sujet médiatique. Comprenez que j’accepte d’y aller et de parler de cette condition encore peu connue. Je suis d’ailleurs la présidente d’honneur des célébrations de la fierté de Montréal qui débutent cette semaine et plusieurs autres passages spécifiques sur le sujet GLBTA (Gai, lesbienne, bisexuel, transsexuelle et alliés) sont déjà programmés. Mais de passer à l’émission de monsieur Fillion, comme experte, sans qu’il ne soit question ou qu’on ne fasse allusion à ma condition, avalise ma féminité et normalise le fait qu’une transsexuelle puisse avoir quelque chose à dire d’autre que de parler strictement de cette condition qui est très loin de me définir. Ça permet en outre d’ouvrir un peu plus les perspectives des gens sur ce qui est ma passion et de les habituer à voir une transsexuelle dans un contexte non péjoratif, caricatural ou stigmatisant. Il faut comprendre que les trans ont une méchante pente à remonter et que comme les gais, les minorités visibles et les femmes il y a plusieurs années, ils et elles ont besoin de représentations médiatiques positives et, en cette semaine de la fierté, ça me rend très très heureuse.