Comment notre consommation est-elle affectée par la covid et comment le sera-t-elle par la guerre en Ukraine? Comment s’en sortir?

Livre: Notre consommation entre pandémie et crise climatique : S’en sortir!

Le professeur bien connu Jacques Nantel vient de faire paraître le livre « Notre consommation entre pandémie et crise climatique : S’en sortir! ». J’ai eu la chance de le recevoir dédicacée par monsieur Nantel. Ça m’a inspiré à avoir avec lui une discussion à propos de son livre et des impacts positifs et négatifs, qui résulteront de la nouvelle crise que nous vivons collectivement, celle de l’invasion de l’Ukraine par les Russes.

L’un des passages qui résument à merveille les changements que nous avons vécus et qui s’accélèreront est celui que l’on trouve en page 141 :

Innovateur, entrepreneurs, rêveurs et créateurs

Chaque grande crise, fusse-t-elle liée à la santé ou aux finances, engendre une panoplie d’innovations tant scientifiques que sociales ou économiques. La crise de COVID-19 ne fut pas différente.

Percées sans précédent dans le domaine des vaccins, du télétravail, de la télémédecine, de la téléformation, du rapport aux espaces commerciaux, au commerce électronique, aux achats de produits locaux, aux achats en groupe, aux nouvelles formes de déplacement, à la restructuration du monde du travail, du salaire minimum et j’en passe. Nous avons comme société réfléchi à plus d’enjeux et changé plus de pratiques durant la pandémie que nous avions osé ou pu le faire au cours des 20 ans qui l’avaient précédée.

Ça donne déjà une idée du menu des bouleversements que nous avons vécu et qui s’accélèreront dans les mois et années à venir. Ajoutez à ça les changements climatiques, et vous avez tout un plat de ce qui nous attend. Monsieur Nantel fait le tour de ces innovations tout en réfléchissant sur les concepts de valeur (au singulier) et des valeurs (au pluriel), qui ont très longtemps déterminé les coûts des salaires et des produits et services que nous valorisons et utilisons. Il fait aussi la distinction entre ce qui serait des comportements solidaires et libertaires (dans le sens strictement économique et non politique) nous permettant d’appréhender et de faire face aux nombreux défis que ces crises nous font vivre. Bref c’est un livre à lire pour réaliser qu’il nous reste encore bien du chemin à faire, que nous avons déjà collectivement pris le chemin du changement et que tout n’est pas perdu.

Je vous invite donc à vous procurer ce livre, mais aussi à écouter la discussion que j’ai eue avec monsieur Nantel à propos de son livre et des défis auxquels nous faisons tous face…

Comment critiquer les fausses nouvelles en faisant une fausse nouvelle?

Depuis un certain temps, la crédibilité des médias est malmenée. Ils ont inventé des « fact checkers » pour débusquer les faussetés et clouer au pilori les méchants citoyens qui exagèrent, qui mentent ou qui présentent des faits qui n’en sont pas. Mais qui surveille les médias? Qui « fact-check » les faits présentés par ceux-ci? Les médias sont-ils au-dessus de tous soupçons? Il en est de même pour les médias sociaux. Ils décident de la vérité pour nous et censurent ce qui n’entre pas dans la trame officielle. Qui finance les médias et qui finance les médias sociaux?

Pourquoi je vous parle de ça ce matin? C’est à cause d’un cas flagrant de « fausse nouvelle » dans l’un des plus réputé média du Québec (sic). Je parle du journal LaPresse. Dans l’éditorial Se guérir des remèdes de cheval, l’auteur PHILIPPE MERCURE reprend la fausse nouvelle déjà démentie à de nombreuses reprises. Dans la 1re version de l’éditorial (via la WaybackMachine ) avant que l’éditorialiste ne l’efface sans aucune explication) on peut lire :

L’Oklahoma nous fournit en un exemple assez manifeste ces jours-ci. Selon les propos d’un médecin du coin relayés par Newsweek, les hôpitaux peinent à y soigner les blessés par balles parce que les urgences sont trop encombrées.

Encombrées de patients COVID ? Pas directement, non. Elles débordent plutôt de gens qui ont tenté de se guérir de la COVID-19 en ingérant de l’ivermectine, un médicament contre les parasites.

Ça pourrait être drôle si ce n’était pas si tragique.

Puis, l’éditorialiste fait la morale :

(…)Ces gens qui profitent de leurs tribunes pour jouer avec la santé du public font preuve d’une irresponsabilité inouïe.

On a ici tous les ingrédients d’une histoire moderne comme on en voit trop : mauvaise compréhension de la science, perte de confiance dans les institutions, certitude qu’on nous « cache quelque chose ». Le tout, bien sûr, amplifié par les chambres à écho des réseaux sociaux. Encore.

(…)Que faire face à des discours aussi déconnectés du réel ? Nous ne voyons rien d’autre que d’en exposer les contradictions et de continuer à combattre la désinformation par l’information. Une lutte lassante, qui expose parfois à des attaques. Mais qui s’avère plus nécessaire que jamais.

Là où le bât blesse

Cette nouvelle émanant de l’Oklahoma a été démentie par l’hôpital après une couverture nationale et internationale de l’escroquerie. C’était déjà une vieille nouvelle avant que l’éditorialiste de LaPresse se réveille ce matin. Elle avait déjà été reprise par RollingStone, Independant, Newsweek, YahooNews, HuffingtonPost , DailyMailUK (le 4 septembre). Les patrons de Philippe Mercure, après avoir été informés de sa bévue, ont rapidement effacé les paragraphes incriminants. Mais ils se donnent 24 heures pour publier « une précision » selon l’éditorialiste sur Twitter. (Vous pouvez lire The Media Fell for a Viral Hoax About Ivermectin Overdoses Straining Rural Hospitals)

La morale de l’histoire

Tout le monde peut faire une erreur, incluant les médias. Tout le monde peut publier de fausses nouvelles, avec de « bonnes intentions », incluant les médias. Tout le monde peut donner un « spin » à une nouvelle pour réconforter son point de vue, incluant les médias. Il n’y a pas qu’une vérité et il y a toujours trois côtés à une médaille (le recto, le verso et l’épaisseur). Malheureusement, depuis le début de cette pandémie, nous n’en voyons la plupart du temps qu’un seul côté. La notion de reportage « équilibré » n’apparaît presque plus. en conclusion, je vous propose donc deux paragraphes de l’article Science et Covid-19 : pourquoi une telle crise de confiance ? de TheConversation.

Absence de consensus scientifique et panique épistémique
Depuis le début de l’épidémie, malgré de réelles avancées sur la compréhension du virus, les chiffres et les modèles s’affrontent et parfois se contredisent. Certaines études scientifiques établissent que le port du masque protège de l’aérosolisation du virus et d’autres montrent le contraire. D’autres montrent que la chloroquine semble un bon traitement et d’autres indiquent le contraire. Des études font apparaître qu’une vaccination n’est pas sans risque et d’autres expliquent que le vaccin sera la seule solution pour sortir de la pandémie.

Ces quelques exemples font apparaître que le consensus scientifique au sujet de ce virus n’est pas aussi solide que les politiques ne le présentent pour justifier leurs décisions de gouvernement. Il n’y a pas de consensus général, mais seulement des consensus fragiles et provisoires qui sont, de fait, le propre de la démarche scientifique. Mais, en raison de l’obligation politique d’agir, la situation actuelle s’apparente à une panique épistémique.

J’ai très hâte de voir quelle sera « la précision » du journal et de l’éditorialiste demain. Ils ont largement le temps d’y penser…

La mauvaise idée pour les entreprises, du code QR comme outil d’identification du certificat de vaccination.

Code QR

À ce que je comprends des annonces du gouvernement, le code QR et plus spécifiquement le code QR dynamique risquent de devenir l’outil de vérification des gens qui seraient vaccinés. Chez Radio-Canada :

(…)Qui plus est, a ajouté Christian Dubé, si elle devait être utilisée, la preuve vaccinale n’empêcherait personne, vacciné ou non, de recevoir des services jugés essentiels. Seuls les activités et les services non essentiels pourraient être assujettis à sa présentation.
(…) Cette preuve vaccinale devrait prendre la forme d’un code QR transmis aux personnes pleinement vaccinées par voie électronique.

Les services non essentiels seront ceux offerts par les entreprises privées. Soit les restaurants, bars, gymnases, théâtres en autres. Ils seront ceux qui devront scanner les codes QE afin de valider (ou pas) la vaccination de leurs clients. Or, le code QR est une technologie particulièrement pernicieuse, permettant de très nombreux types de cybercrimes. Ce seront donc les entreprises (et/ou leurs employés qui vérifieraient le code QR à partir de leurs téléphones personnels) qui seront les premières victimes de l’usage généralisé de cette technologie.

Sur le site Avantdecliquer on peut lire :

Le QR code, une cyber-menace en vogue.
Omniprésents dans nos vies, les utilisateurs n’ont pas pleinement conscience des risques liés à l’utilisation des QR codes. Les hackers exploitent cette technologie en partageant une URL malveillante vers un site de phishing. Ils peuvent également propager un malware ou encore collecter des données personnelles.
Ces agissements malveillants peuvent déclencher différentes actions :
• Ajouter une liste de contacts et s’en servir pour lancer des campagnes de phishing
• Lancer des appels téléphoniques vers des services payants
• Envoyer des SMS aux personnes avec une mauvaise réputation ou recherchées par les forces de l’ordre
• Écrire des e-mails
• Effectuer des paiements
• Accéder à vos comptes bancaires
• etc..
La difficulté est de ne pas savoir où mènera ce code avant de l’avoir scanné.

Scénario catastrophe

Supposons un filou qui veut pénétrer les systèmes informatiques du Centre Bell, ou acquérir les informations confidentielles de la jolie serveuse du resto du coin. Il n’aura qu’à présenter un code QR de son propre cru, le faire scanner par le préposé à l’accueil, être surpris que le code ne mène pas à la page des informations sur la vaccination Covid, être refusé d’entrer et simplement partir en marchant. Ce seront donc l’entreprise et/ou leurs employés, qui récolteront les retombées négatives potentielles d’une telle opération.

L’inutilité du code QR comme outil de validation

Supposons aussi qu’un personne particulièrement habile avec Photoshop, recrée le formulaire de validation de vaccination de la page de Santé Québec, dans les moindres détails, incluant la signature du ministre et une fausse page Chrome avec l’URL de destination, il suffira par la suite de créer son propre Code QR et de le diriger vers une page Web avec l’image Photoshopée, pour paraître avoir été vacciné alors que ce ne serait pas le cas.

Dans ces deux cas de figure, nous pouvons conclure que le code QR engendrera un très grand risque informatique pour les entreprises et leurs employés et qu’il pourrait être relativement facile de déjouer le système de vérification de qui est vacciné ou pas.

Vous pourriez aussi aimer:
Chez Forbes, I Don’t Scan QR Codes, And Neither Should You
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Après la Covid-19 et la possibilité d’une 2e vague, les chambres de commerce doivent aussi se réinventer

Je suis sur le CA de plusieurs Chambres de Commerce et j’ai et ai eu plusieurs d’entre-elles comme client. Comme pour pratiquement tous les secteurs économiques, les chambres de commerce doivent aussi se réinventer. Traditionnellement, les chambres sont le lieu de prédilection pour le réseautage d’affaires. Étant donné les règles de distanciation sociale, les activités de réseautage en ont grandement souffert. Ce sont d’ailleurs des sources importantes de revenus pour ces chambres. Mais une chambre de commerce, c’est beaucoup plus que ça. C’est aussi une importante voix de représentation politique et économique auprès des instances politiques locales, un outil de réflexion économique et sociale et de partage des connaissances, un hub de partage de nombreux services aux entreprises, un acteur majeur de développement commercial et une identité collective locale ou sectorielle.

 

Plusieurs chambres de commerce, tout comme les entreprises, trouvent la période que nous vivons extrêmement difficile. Toutes, ne jouissent pas de la même diversité des sources de financements et en fonction de la spécificité de chacune d’elles, elles ont aussi des compétiteurs institutionnels qui peuvent être à la fois des partenaires et des compétiteurs. Si nous ne songeons qu’au développement commercial, certaines MRC, municipalités et SADC sont des compétiteurs directs de ces chambres. Dans deux récents billets (Comment mettre en place une initiative d’achat local dans sa région ou sa localité? Et Le capharnaüm du commerce en ligne et des répertoires) j’illustrais comment l’indispensable idée de valoriser l’achat local peut devenir un immense foutoir si les différentes instances économiques locales et régionales ne coopèrent pas ensemble. Mais cet exemple n’est pas anecdotique. Il en est de même pour la formation aux entrepreneurs, la recherche de financement, l’aide aux start-ups, le développement de plans d’affaires, la mise sur pied d’un marché local, le développement commercial local et une foule d’autres initiatives économiques et sociales qui se retrouvent aussi dans l’offre de nombreuses organisations. Chacune de ces entités doit justifier son existence par des accomplissements mesurables et qui lui sont propres. D’où la compétition et l’apparition d’initiatives dupliquées qui deviennent malheureusement contre-productives et qui finissent par coûter collectivement plus cher et être moins efficaces que si elles avaient été conjointes.

 

À contrario, certaines chambres de commerce ont la chance d’avoir intégré dans leurs murs une SADC, un service de développement commercial, de l’aide au recrutement et à la formation de la main-d’œuvre et même des services gouvernementaux (comme les succursales de la SAAQ que plusieurs chambres de commerce fournissent en région). Certaines chambres de commerce sont aussi propriétaire de l’immeuble qu’ils occupent, ce qui est une création d’actif non négligeable.

 

Mais la question posée en début de billet demeure. Comment les chambres de commerce peuvent-elles se réinventer? De toute évidence, plusieurs chambres ont compris l’apport du numérique pour transformer leurs activités. D’ailleurs, ça m’a permis d’offrir des ateliers Web, commerce en ligne et médias sociaux à la Chambre de Commerce de Rawdon, d’Abitibi-Ouest et bientôt à celle du Centre du Québec. Plusieurs ont aussi offert différents types de formations en ligne, de réseautage et de 5à7 virtuels et d’autres initiatives numériques. Certaines ont travaillé avec les partenaires locaux pour développer conjointement des initiatives d’achat local et autres « services » spécialisés aux entreprises et à la communauté. Mais dans tous les cas, il est clair qu’afin de pouvoir survivre, les chambres de commerce se devront d’innover et de travailler conjointement avec les autres acteurs de leurs communautés. D’ailleurs, ces acteurs partenaires/compétiteurs, que ce soit les entreprises locales, MRC, Municipalités, SADC ou ministères provinciaux, doivent aussi réaliser qu’il en va de leurs propres efficacités et rayonnement économique de supporter le plus possible les chambres de commerce puisque si elles disparaissent, faute d’appuis, c’est tout l’écosystème économique local et régional qui en pâtira. Surtout que même si on ne le mentionne que trop rarement, malgré les employés et leurs permanences, ces chambres sont animées par une foule de bénévoles qui ne coûtent rien à ces écosystèmes et qui la plupart du temps, rapporte beaucoup plus qu’elles ne coûteront jamais. Ces chambres sont aussi le réservoir des forces économiques vives et de l’expertise terrain de ces mêmes localités. Les laisser dépérir serait une erreur grave pour l’économie du Québec…

 

 

Pour favoriser la reprise économique des commerces, le juste milieu entre mesures de sécurité adéquates et la paranoïa

panier d'ACHAT
(SOURCE: Pixabay https://pixabay.com/fr/illustrations/panier-d-achat-shopping-1019926/)

Les exemples de mesures et de comportements exagérés chez certains commerces et leurs employés n’aideront en rien leurs reprises économiques. Il est évident qu’il faille protéger les employés et les clients du coronavirus qui peut tous nous affecter. Il est tout aussi évident que la majorité des clients comprennent l’importance de nouvelles règles de comportements dans nos commerces. Cependant, nous pouvons déjà noter une grande disparité de mesures sanitaires et de politiques, d’un commerce à l’autre. Or, la rigidité (ou non) de certains employeurs et/ou de leurs employés, pourraient faire disparaître des consommateurs qui voulaient venir y dépenser leurs argents.

Voici donc quelques exemples :

Argent comptant
Certains commerces refusent maintenant l’argent comptant. Est-il bon de rappeler que l’argent comptant a toujours valeur légale au pays, que certaines personnes n’ont pas de cartes de débit et que chaque transaction avec un terminal au point de vente est facturée par les banques aux clients engraissant ainsi indument ces institutions? Aussi, pour ceux qui ne le réalisent pas, notre argent est fait de polymères (et non de papier) et ils sont très faciles à laver avec de l’eau et du savon. En outre, les terminaux de point de vente sont un méchant ramassis de germes autrement plus dangereux pour le consommateur que l’argent « liquide » qu’ils peuvent donner aux caissières qui travaillent avec des gants.

Politique d’échange
Hier je suis allé dans une quincaillerie pour acheter un flotteur de remplacement pour mettre sous l’une des sections de mon quai. Avant de payer, j’ai demandé si c’était échangeable puisque je devrai d’abord retourner mon quai pour vérifier la forme exacte du modèle du flotteur qui est encore en place afin que celui qui sera à l’autre bout de la section lui soit identique. Or, on me dit que tout ce qui est acheté sera non échangeable. J’ai donc décidé de ne pas acheter cette pièce (qui coûte $125) et j’irai probablement l’acheter ailleurs une fois que je saurai exactement le numéro et le modèle du flotteur. D’ailleurs. Le plus ironique est que cette pièce est faite de gros plastique, qu’elle passe les journées à l’extérieur dans leur cour à bois et qu’il serait très facile de désinfecter celle-ci une fois retournée.

Politique de ne pas toucher aux produits
Je suis nouvellement cardiaque et il est maintenant essentiel pour moi de vérifier le taux de sodium de chacun des produits alimentaires sur l’étiquette du fabricant. Or, les épiceries ont l’habitude de cacher les étiquettes de renseignements nutritifs afin de mettre en valeur le devant des produits. Si je me fais apostropher par un employé qui m’oblige à acheter un produit que j’ai retourné, il est certain que ce sera la dernière fois que je mettrai les pieds dans ce commerce. Surtout, qu’on nous oblige à nous laver les mains ou qu’on nous asperge de désinfectant avant même d’entrer dans le commerce. À un moment donné, il faut être conséquent avec les mesures qu’on met en place. Ou on ne nous désinfecte pas et on nous oblige à acheter le produit touché, ou on nous désinfecte et on nous laisse toucher le produit.

J’ai aussi acheté en ligne chez LaBaie. Mes achats ont été livrés par Purolator. Comme les vêtements étaient trop petits pour moi, j’ai imprimé le bond de retour et suis allé au point de dépôt de mon quartier qui se trouve dans une pharmacie. Sur le site de Purolator, il est clairement indiqué que cette succursale prend les colis prépayés. Or, lors de ma visite, on refuse de prendre le colis « à cause du coronavirus ». Je demande à parler au gérant qui m’explique que c’est trop dangereux de prendre le colis parce qu’il est peut-être contaminé et qu’ils ne sont « qu’un point de service pour aider Purolator ». Je n’en reviens pas. Je vais donc au deuxième point de service comme indiqué sur le site Web de Purolator, qui se situe à Rawdon. J’entre je montre ma boîte avec l’étiquette Purolator, la caissière la prend et me dit merci et passez une belle journée. Pourtant nous parlons de la même boîte et en principe, du même service d’un tiers de Purolator. Cependant, on remarque une attitude et un service aux antipodes.

Politique d’âge du consommateur.
Un de mes voisins qui a 70 ans s’est fait dire dans une pharmacie qu’ils ne voulaient plus le voir dans l’établissement à cause de son âge et que dorénavant il devait commander par téléphone et attendre une livraison à la maison. Il n’ira plus jamais dans cette pharmacie.

Le nombre de clients à l’intérieur
Avant tout le monde, Costco désinfectait les paniers d’épiceries. La première fois que j’ai vu ça, j’étais agréablement surprise de cette mesure de sécurité. Maintenant c’est une chose commune. Par contre, bien des épiceries limitent grandement le nombre de clients à l’intérieur tandis que Costco ne semble pas le limiter. La question est « quel devrait être ce nombre? La CNESST suggère de limiter le nombre de clients à l’intérieur sans le mentionner. Mais il semble que la norme soit la moitié du nombre de personnes qui est permise dans un bâtiment selon le code protection des incendies. Or, l’été il est aisé d’attendre à l’extérieur lorsqu’il fait beau. Lorsqu’il pleut et qu’il fait froid, ça devient plus difficile. L’automne et l’hiver prochain, si nous avons une deuxième vague, ça pourrait devenir passablement plus incommodant. La question du nombre de personnes permise, selon l’entrepreneur, prendra alors tout son sens. D’ailleurs, dans la localité dans laquelle je fais mes emplettes alimentaires, 4 compétiteurs dans un très court rayon géographique, se partagent le marché. Alors, comme sans doute certains autres consommateurs le font, je fais le tour pour observer l’achalandage de la file d’attente avant de choisir quel sera le supermarché de mon choix pour cette semaine particulière. Cet enjeu risque donc de devenir un facteur important du chiffre d’affaires des entrepreneurs.

L’exagération de la sécurité
Les entrepreneurs sont tout à fait légitimés de prendre les mesures qu’ils exigent nécessaires pour satisfaire les obligations légales auxquels ils font face, à la perception qu’ils ont de ces obligations, à la perception qu’ils ont du danger pour leurs employés et eux-mêmes. Ils doivent aussi cependant réaliser que ces mesures seront aussi évaluées par leurs clients. Certains trouveront qu’ils ne vont pas assez loin, tandis que d’autres y verront de l’exagération. En outre, les clients visiteront aussi d’autres commerces et compareront l’accueil qu’ils y auront. Ces divers éléments feront indéniablement partie de l’expérience client et la fidélité de la clientèle risque d’être plus volatile que jamais. Songez-y donc sérieusement avant d’implanter vos politiques…

Pour aller plus loin

Comment laver vos billets de banque en temps de pandémie

CNESST Guide de normes sanitaires en milieu de travail pour le secteur du commerce de détail – COVID-19

Centre Canadien d’Hygiène et de sécurité au travail, Conseils commerces de détail

FUGUES QUESTIONNAIRE CONFINEMENT. Réponses de Michelle Blanc

 

La rédaction du magazine Fugues, m’a demandé de répondre à un questionnaire à propos du confinement. mes réponses seront publiés dans une édition prochaine du magazine. Voici mes réponses…

FUGUES QUESTIONNAIRE CONFINEMENT

1. Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté personnellement ?

La crise ne m’a pas affecté financièrement ou psychologiquement. Étant une spécialiste du commerce en ligne, du marketing web et des médias sociaux, mon expertise est en demande. J’ai aussi la chance d’habiter en forêt, sur un demi-hectare, face à un lac. Je peux donc me dégourdir les jambes sur ma propre propriété et jouir des beautés de la nature et y puiser une énergie salvatrice. Par contre, par un triste coup du hasard, il y a un mois je suis tombée, je me suis fracturé une côte, j’ai attrapé une pneumonie, probablement à l’hôpital en me faisant soigné et j’ai aussi appris souffrir d’insuffisance cardiaque. En ces temps de Covid-19, de devoir faire des allers-retours à l’hôpital a son lot d’angoisses disons. L’un des autres problèmes que je rencontre est que devant maintenant limiter au maximum mon apport en sodium, il est rendu difficile de faire mon épicerie sans pouvoir lire les étiquettes « d’apport alimentaire » qui sont la plupart du temps derrière les produits qu’on présente sur les étalages, sans devoir les toucher pour vérifier la teneur en sodium. Il y a comme une problématique majeure, disons…

2. Présentement dans l’espace où tu vis, est-tu seul(e), avec ton (ta) conjoint(e), de la famille (enfants, parents, autres), un ou des colocs, des animaux?

J’ai la chance de vivre avec la femme de ma vie depuis maintenant 26 ans et avec notre adorable chien charlotte. Le confinement a la particularité de faire sortir le meilleur et le pire des gens. Certains couples découvrent qu’ils ne sont vraiment pas faits pour vivre 24 heures par jour avec leur conjoint. Dans mon cas, ce rapprochement obligatoire nous fait nous aimer encore plus. Nous découvrons à quel point nous sommes faites l’une pour l’autre. Par contre, l’absence de notre fils, de son amour et de notre petit-fils se fait de plus en plus sentir péniblement. Les taquineries avec mes potes, avec les marchands de ma localité et avec mes voisins me manquent aussi terriblement. Étant une personne très sociable, la chaleur humaine des contacts face-à-face, est l’un des grands absents de mon existence. Nous faisons certainement des zooms et autres vidéoconférences, mais ce n’est vraiment pas pareil. En outre, rien ne vaut de pouvoir serrer dans mes bras notre petit-fils chéri et à son âge, son attention sur les communications numériques, est à des années lumières de celle qu’il peut nous accorder en personne.

3. À quoi ressemblent tes journées ces temps-ci ?

Mes journées, ou plutôt mes nuits vont de mieux en mieux. C’est qu’étant donné ma côte fracturée, j’ai passé 6 semaines à devoir dormir assise. La position couchée étant trop douloureuse. Je devais être en convalescence, mais étant donné mon statut de « travailleuse autonome » je ne pouvais refuser les mandats qu’on me donnait et j’ai donc travaillé au-delà de mes capacités. Ça ne m’a pas aidé à guérir rapidement, disons. Par contre, le temps ayant fait son travail, je vais maintenant beaucoup mieux et la frénésie de mes mandats s’est un peu amoindrie. Le printemps aidant, je peux maintenant profiter un peu plus de la chaleur et de l’environnement qui m’entoure. Je fais aussi des recherches de recettes qui peuvent satisfaire ma nouvelle diète imposée par les aléas de la vie.

4. Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinement se passe mieux ?

Nous avons la chance d’avoir un bon réseau internet et nous sommes aussi branchées sur Netflix, Crave, Prime et iTunes et mon amour étant une grande mélomane, la musique, les films et les séries égayent notre quotidien. Nous faisons aussi toutes les deux du télétravail durant la journée. Nos journées sont donc passablement occupées.

5. À la maison, que portes-tu habituellement?

D’habiter « dans le bois » a l’avantage de réduire le besoin d’être toujours à la mode et « checké à quatre épingles ». De plus, travaillant en conseil Web, très tôt dans ma pratique j’ai observé que d’être habillé « trop business », ne projetait pas l’image de « geekette » que je suis. Je me suis alors adaptée. Je porte donc principalement des salopettes de jeans et des chemises à carreaux.

6. As-tu des recommandations ou des suggestions pour rendre cette «pause» plus facile à passer?

J’ai un immense pin que j’appelle Georges. Je lui parle souvent et il m’arrive de le serrer dans mes bras. Cela me fait le plus grand bien. D’écouter le torrent de la rivière au printemps est aussi une grande source de réconfort.

7. Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci ?

Ce que je mange le plus ces temps-ci est de l’humus aux pois chiches.

 

MAJ: Vous comprendrez ici que j’avais mal lu la question. Ce qui me manque le plus est de voir mon petit-fils, d’échanger longuement avec lui et de le serrer dans mes bras. De déambuler sans la paranoïa d’attraper ce satané virus, de magasiner librement au marché Jean-Talon et chez mes fournisseurs alimentaires de choix, de faire des Saint-Cassettes avec les potes et de manger au restaurant sont des activités qui étaient courantes et qui font maintenant partie de mes souvenirs lointains…

8. Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité?

Je suis membre du CA de plusieurs chambres de commerce, j’ai de nombreux clients et je fais aussi des ateliers Zoom avec plusieurs entrepreneurs. C’est très demandant intellectuellement, mais ça me permet de garder un semblant de normalité sociale.

Pour maintenir une solidarité, j’ai songé à une initiative et je l’ai mise en pratique. Je me suis dit qu’il serait pertinent de discuter avec des gens de différents milieux, de ce que pourrait être l’après-covid-19, afin de donner de l’espoir et de commencer à songer positivement à la suite des choses. J’ai appelé cette rencontre Zomm Tout le monde en rêve et j’ai contacté Jean-Luc Mongrain, Jacques Nantel, Randa Napky, Ianik Marcil, Christine St-Pierre, Gyslaine Desrosiers, Daniel Breton et Maka kotto pour y participer.

Lors de ce remue-méninge, mes invités et moi-même avons discuté de l’après #covid19 et de ce que pourrait être l’impact et les changements sur le journalisme, l’éducation à distance, le marketing, les commerces, l’économie, le tourisme, la culture, la politique, la santé, l’environnement, les industries énergétiques, le numérique et bien d’autres choses encore… Un exercice de partage et de réflexion collective…

Vous pouvez prendre connaissance de nos points de vue à https://www.michelleblanc.com/2020/04/les-changements-post-covid19-tout-le-monde-en-reve-tlmer/

9. Considères-tu que les gouvernements — ici ou ailleurs — gèrent adéquatement la situation?

Les gouvernements sont devant une situation inédite, dont les tenants et aboutissants sont flous et pour laquelle, il doivent choisir entre le pire et le moins pire. Je suis heureuse de ne pas être à leurs places et je trouve qu’ils s’en sortent admirablement bien. Après coup, on pourra toujours dire qu’ils auraient pu faire mieux. N’empêche que ce mieux restera toujours très hypothétique.

10. Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement?

Je pense que déjà, bien des choses qu’on croyait prioritaires viennent de perdre beaucoup d’importance. Je sais aussi que les interactions sociales prendront une dimension beaucoup plus humaine. Mais je sais qu’il est encore très tôt pour prendre la mesure des bouleversements qu’engendrera cette crise.

11. Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)?

Notre vie et les sociétés seront transformées significativements. Mais encore une fois, en fonction du temps que ça prendra et de la gravité ou pas, des deuxièmes et troisièmes vagues, il est encore très tôt pour imaginer à quels points nous serons individuellement et collectivement transformés.

12. Des inquiétudes pour l’avenir?

Je suis inquiète de la possible pénurie alimentaire, des conflits géopolitiques potentiels, des vies qui seront perdues, des gens qui se relèveront difficilement des péripéties que nous vivons. Cette « guerre avec un ennemi invisible » laissera inévitablement des traces, comme chaque bouleversement mondial en a laissé.

13. Un message d’espoir que tu veux lancer?

Malgré tout ce que nous vivons et que nous vivrons encore, la solidarité sociale risque d’être l’une des grandes gagnantes de ce merdier dans lequel nous nous trouvons. Nous risquons aussi d’apprécier à sa juste valeur les rencontres familiales et sociales qui quelquefois nous laissaient plus froids. L’homme a toujours réussi à surmonter positivement les défis immenses auxquels il devait faire face et les tragédies ont toujours été une source d’innovation importante. Les rêves de mondialisation risquent d’en prendre un coup, mais ce sera au bénéfice du « small is beautiful » et de la réémergence des villages, des petites localités, de l’achat local et de l’entraide de proximité. Je rêve d’un étalement régional et de la renaissance du « Québec il est beau » et du « maître chez nous » plus seulement à Montréal ou à Québec. Les régions pourront sans doute enfin prendre la place qu’il leur revient. Le Québec il est beau et il est grand. Il sera temps de le découvrir et de le développer à sa pleine mesure…

Remue-méninge Les changements post-covid19, Tout Le Monde En Rêve #TLMER

En chinois, le signe crise signifie danger et opportunité. Vous êtes invités à assister à un remue-méninge avec des invités d’expérience et de vision qui vont se pencher sur les opportunités et réfléchir à comment notre société changera ou devrait changer après le Covid19…

Tous ne sont pas à la même place dans l’adaptation à la crise. Les 6 étapes d’adaptation sont:

  • Dénie = Ce n’est qu’une grippe
  • Colère = Je t’ai dit que ce n’était qu’une grippe va tu comprendre?
  • Négociation = Je vais prendre de la vitamine C et tout va être correct
  • Peur et l’anxiété = Tout va s’effondrer, je m’achète du papier de toilette
  • Dépression = Nous allons tous l’attraper
  • L’acceptation = C’est ça qui est ça, nous devons nous adapter.

Ce premier #TLEMR est donc une première discussion sur ce que pourrait ou devrait être l’après covid19. Vous pouvez aussi y participer en utilisant:

• le hashtag #TLMER pour partager vos idées sur les médias sociaux
• en faisant vous aussi d’autres remue-méninges par la suite

Mon groupe d’invités n’est pas représentatif de l’ensemble des enjeux que nous devrons analyser. Il n’a pas de jeunes, de fermiers, de manufacturiers, de pêcheurs ou d’une foule d’autres catégories qui nous sera indispensables à la réflexion. Vous m’excuserez aussi de tutoyer mes invités puisque ce sont des gens que je connais déjà depuis 20 ans pour certains, qu’ils sont particulièrement éclairés sur certains des enjeux que nous discuterons aujourd’hui, qu’ils ont une renommée qui permettra peut-être à de nombreuses autres personnes de s’intéresser à cette initiative et à lui donner une vie et une viralité qui sera nécessaire.

Je sais le et les sujets que chacun abordera, mais je n’ai aucune idée de ce qu’ils diront. Après le partage de leurs réflexions, nous aurons un court moment pour réagir collectivement à ce qui aura été dit. Puis à la fin, nous discuterons ensemble des constats qui auront été faits.

Nous ne sommes pas et vous n’êtes pas obligé d’être d’accord avec ce qui aura été dit. C’est ça l’idée d’un remue-méninge. Il est aussi possible qu’il y ait des fuck up techniques étant donné la médiocrité de nos réseaux internet en région. Je vous demande donc d’être clément dans vos jugements.

J’espère cependant que cette initiative inspirera au moins quelques personnes à entrevoir l’après covid19 avec espoir et lucidité et qui sait, qu’il aidera nos entrepreneurs, administration locale, régionale provinciale et même nationale à sortir des sentiers battus pour que collectivement on prenne le taureau par les cornes pour le meilleur de tous.

Mes invités sont, dans l’ordre de leur prise de parole

Jean-Luc Mongrain
Jacques Nantel
Randa Napky
Ianik Marcil
Christine St-Pierre
Gyslaine Desrosiers
Daniel Breton
Et
Maka kotto

Lors de ce remue-méninge, mes invités et moi-même vont discuter de l’après #covid19 et de ce que pourrait être l’impact et les changements sur le journalisme, l’éducation à distance, le marketing, les commerces, l’économie, le tourisme, la culture, la politique, la santé, l’environnement, les industries énergétiques, le numérique et bien d’autres choses encore… Un exercice de partage et de réflexion collective…

L’une des nombreuses critiques de cet entretien

Critique #TLMER