Ces méchants « médias sociaux »

De plus en plus de médias traditionnels traitent des « médias sociaux » comme d’un ensemble homogène. De plus en plus les médias sociaux sont « les méchants médias sociaux » qui font des victimes pas que sur le plan personnel avec l’épouvantail (un mythe) du vol d’identité, mais sur le plan sociétal parce qu’ils feraient aussi des victimes chez les organisations. L’heure est maintenant à la « démonisation » des médias sociaux. Mais de quel outil média social parlent les médias ? De Facebook, Twitter, des blogues, des forums, de Youtube, Flickr, Picassa ou LinkedIn ? Dans la bouche des journalistes, il semble que ce ne soit qu’un tout homogène. J’ai aussi entendu que maintenant tout le monde est sur Twitter. Ha bon ! Depuis quand déjà ? On reprend aussi la bonne vieille rengaine que les journalistes eux ont un code de déontologie et que sur les médias sociaux on dit n’importe quoi.

Le conseil du patronat du Québec sonne la fin de la récréation

Si on lit le Devoir L’État et les entreprises sont victimes des médias sociaux, ou si on écoute Maisonneuve, il semble que le CPQ soit une victime. Or c’est tout à fait le contraire que dit Yves-Thomas Dorval à Monsieur Maisonneuve durant sa ligne ouverte à la radio de Radio-Canada. Monsieur Dorval a été « mal cité ». Il dit plutôt que le CPQ et les entreprises ont pris un retard important sur les médias sociaux et qu’ils se doivent de le combler. Mais monsieur Maisonneuve tente par tous les moyens de lui faire dire que les médias traditionnels c’était mieux et que le climat social est maintenant tendu à cause des médias sociaux.

Les grands débats de société qui se tenaient principalement dans les médias traditionnels se déplacent aujourd’hui vers les médias sociaux. Ces derniers n’étant pas soumis aux mêmes règles professionnelles et déontologiques, c’est toute la nature du débat public qui s’en trouve modifiée.

À l’heure des médias sociaux, y a-t-il encore une place pour des débats et une information équitable où chaque groupe peut se faire entendre?

Ce qu’explique plutôt M. Dorval est que les entreprises doivent ‘s’adapter » et que ce n’est pas une critique des médias sociaux. Ce n’est pas un jugement de valeur, ce n’est pas une critique, c’est un fait qu’ils doivent s’adapter afin d’établir un dialogue.

Par ailleurs, il y a aussi l’autre mythe que « tout le monde a son mot à dire et que le débat dérape à cause de ça ». Oui il est certainement possible à tous de s’exprimer sur les médias sociaux, mais le point de vue de chacun n’a certainement pas la même portée. Si vous n’avez que 3 abonnés sur Twitter, je doute que votre message soit repris dans les médias traditionnels. D’ailleurs, à partir de la 33e minute et 55 sec. Je téléphone à monsieur Maisonneuve pour remettre certaines de ses pendules à l’heure.

C’est juste dommage d’entendre des médias « titrer inadéquatement » les propos d’un intervenant et par la suite, tenter de « démoniser » ce qui n’est dans le fond qu’un outil. Si vous recevez un coup de pelle en arrière de la tête, il serait absurde de faire un procès à la pelle…

Referdia de Invado International et autres achats groupés, scam ou opportunité ?

Un ami Facebook qui est désespéré et se cherche un avenir après avoir perdu son emploi me demande de l’aider à comprendre « la nouvelle opportunité du siècle » qu’est Referdia de Invado International The Next Generation of Online Buying Group (je prends un grand respire sarcastique ici). En faisant une petite recherche internet, hormis les promesses de fortune des déjà trop nombreux adeptes de la start-up, on tombe sur quelques forums dans lesquels des gens se posent des questions. Je suis entre autres tombée sur cet excellent témoignage de anthonyu dans le forum Fatwallet :

natkra90, you, like thousands others who hoped to make money on MLMs are going into this thinking that with a lot of hard work in selling their product, you could make some money, and with a lot of hard work recruiting other people who are as enthusiastic as you, you could make a lot of money. If you keep on doing what you’re doing and your recruits keep on doing what you’re doing, you could build a good downline (not sure if that’s an actual term but it’s the opposite of upline). But as you will soon find out, this will be all about recruiting people who’d be willing to pay the $500 fee. You will get a few friends and a few strangers to sign up but, like 90%+ of those who joined, your leads will soon dry out or you’ll find out that your recruits won’t be as enthusiastic as you are now and be non-performers. If you end up being in the upper 10% that makes money off this, then more power to you.

That is your picture right now but I’d like to show you the big picture. Ask yourself why these MLM “founders” have gone from one MLM to another. Was the product in the old MLM all of a sudden no good? Is there a difference between ACN energy and Invado energy? You’ll find out that it’s not about the “product”. The well has gone dry and it’s time to start a new MLM structure. The top of the pyramid moves to another organization and the thousand or so under them move with them because they’ve also made some money in the previous MLM. In short, it’s a whole new $500 entry fee for everybody and a whole new set of commissions for those high enough in the pyramid. Majority (90%) of the non-earning recruits in the old MLM have been left behind. They’re no longer needed because all they’re good for is their $500 fee. It’s time to get new recruits and get new commissions with this new company selling new (or rehashed) “products”. Have you ever asked yourself what this “company” is really about? Is it to sell tablets? Is it about energy commission? Is it a discount travel site? Are they riding on the popularity of Groupon, Living Social, etc? There is no long-term vision. Products change. They’ll try and re-invent everything they’ve previously done and see if something sticks. That’s how you know that it’s not about the product.

What you see is a legitimate way to make some money and, with a lot of hard work and “training”, an opportunity to build a “sales network”. What people here at Fatwallet are seeing is the big picture of large pyramid organizations moving from one company to another in hopes of generating a new set of commission from the new recruits, 90% oh which will never recoup the $500 fee they paid. That’s why they’re all screaming SCAM.

Pour les potes francophones, je vais vous traduire ça illico. Les entreprises de vente par palier vous demandent (pour devenir distributeur) de payer un prix d’entré et vous ferez de l’argent sur tous ceux qui suivront après vous. Vous les endoctrinerez et à leur tour ils succomberont aux promesses de richesses faciles. On appelle ça aussi une structure pyramidale et inévitablement, elle s’effondrera et beaucoup des dupes qui ont participé à « l’opportunité du siècle » perdront leur mise, qui n’est somme toute, que peu d’argent ($500), leur temps et leur rêve.

Voici maintenant un autre point de vue, celui de l’entreprise qui participe aux structures de coupons. Un billet d’Adviso (qui date déjà d’un an) qui fait une analyse des sites d’achat groupé à Montréal nous révèle que ce sont surtout les restaurants qui sont prisés dans ce genre de transaction. Or dans un article de MarketingMag on identifie deux grandes catégories d’entreprises qui peuvent user de coupons et malheureusement, à cause des coûts d’exploitation, de denrées et de personnel, les restaurants font justement partie des entreprises qui perdent de l’argent avec les achats groupés :

Pour vous donner une réponse plus nuancée, il existe deux types d’entreprises. Il y a des entreprises qui sont heureuses de proposer des rabais régulièrement, comme les zoos, parce que réduire leurs droits d’entrée n’implique pas de coût supplémentaire. Donc, plus de gens visitent leur établissement et dépensent pour les attractions et produits alimentaires. Pour elles, le modèle Groupon fonctionne parfaitement.

Par contre, pour un restaurant, les consommateurs ne dépensent souvent pas davantage que ce à quoi leur donne leur aubaine du jour, et ne reviennent pas. Parce que les commerçants ont des frais de nourriture et de service associés à ce type d’offre, ils perdent de l’argent. Au final, les Groupon de ce monde continueront sans doute de répondre aux besoins de segments particuliers d’attractions et de services spécialisés, mais ils ne réussiront pas à bien servir les commerçants de meilleure qualité dans un certain nombre de catégories importantes. Je ne dis pas qu’ils vont disparaître, ils vont tout simplement devenir plus modestes.

Par ailleurs, les sites d’achats groupés sont en perte de vitesse, le leader Groupon est en difficulté avec la SEC américaine, Facebook et Yelp ne participent plus au phénomène de group buying et Forrester souligne que les clients commencent à souffrir de la « fatigue du rabais ».

Forrester Research analyst Steven Noble says consumers next year will start being affected by “deal fatigue”, with too many operators of various sizes offering too much different deals for them all to be a success.

“There will be a gap opening between the larger and the marginal operators,” Noble told SmartCompany this morning.

Côté client, je vous suggère de lire mes billets Groupon ou pourquoi ça me tape déjà sur les nerfs et Groupon, précisions additionnelles sur le pourquoi Groupon ça me fait rire . D’ailleurs je ne parlerez plus de “pôle dancing/fitness/exercice/whatever” puisque le flot de commentaires qui a été activé par ces deux derniers billets est assez pour moi. Je vous invite aussi à lire l’histoire d’horreur d’un boucher dans l’article de TheStar Roseman: Why you might be wary of Internet coupons.

Techno web = 2012 c’est 2000, mais 12 ans plus tard

En 2000, en mars, nous étions (selon Wikipedia) à l’apogée de la bulle Internet. La fin des années 90 avait vu une croissance effrénée et une capitalisation à outrance des technos. En outre, tout d’un coup, tout le monde voulait être sur le web. Il y eut une demande exponentielle pour « faire des sites internet » et une offre improvisée de « faiseur de sites internet » vient s’y greffer. La spéculation boursière n’avait rien à voir avec la valeur ou non des technologies sur lesquelles ont investissait (quoi que plusieurs se laissassent berner par de beaux Powerpoints et la promesse de revenus futurs). Incidemment la spéculation a aussi prise sur l’immobilier, les valeurs mobilières, les métaux précieux et moins précieux et sur une foule d’autres biens économiques. Jamais il ne nous est venu à l’idée de dire que l’or c’était de la merde parce que son prix était gonflé. Il en est tout autre du secteur des technologies.

Pareillement, les gens demandaient à tous et n’importe qui de leur faire un site web. Tous et n’importe qui voulait faire « une piasse » et devenait soudainement « spécialiste des sites web », avec plus ou moins de succès .

Aujourd’hui, 12 ans plus tard, je revois ce film historique dans ma tête, mais avec « les médias sociaux » qui remplace « les sites web » et avec les « technos sociales » qui remplace les technos. Il y a une malsaine spéculation boursière sur les technos en ce moment. Non pas que ce soit de mauvaises technos sociales, mais elle ne valent et ne vaudront jamais ce qu’on est prêt à investir dedans. Pareillement, je vois une explosion de la demande pour « des médias sociaux » et une explosion de l’offre des « faiseurs de médias sociaux » pour répondre à la demande. Ce n’est qu’à partir de 2003-2005 que ceux qui avaient tiré leur argent par les fenêtres en faisant n’importe quoi de leurs investissements Internet étaient prêts à se poser de sérieuses questions de ROI et à payer et requérir les avis de réels experts (dont je suis) pour savoir ce qui clochait avec leur présence Web improvisée, mais payée à fort coût. Vous pouvez à votre tour jeter votre argent par les fenêtres en faisant n’importe quoi sur les médias sociaux, mais vous pouvez aussi payer des experts (à part moi il y en a de vraiment très bons) afin d’éviter de devoir vous aussi attendre un autre 2 ou 3 ans avant de réaliser que la page Facebook que vous avez payée à un soi-disant expert pour vous monter et qui permet de dire à votre boss « nous sommes sur les médias sociaux » n’est finalement pas le bouton à quatre trous auquel vous vous attendiez…

Plus ça change, plus c’est pareil…

Les enjeux de la vie privée et paranoïa

C’est ce twitt qui me fait réagir

@jocelynerichard @MichelleBlanc plus le temps passe moins il y aura de vie privée. D’un simple clic on saura tout de vous…effrayant

Je lui réponds tout de go

@R_Kibonge faut pas non plus être parano cc @jocelynerichard

Il est vrai que de plus en plus d’informations circulent sur nous sur le Web. Il est aussi primordial que le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, continu de faire son excellent travail de surveiller le respect de la Loi sur la protection des renseignements personnels, laquelle porte sur les pratiques de traitement des renseignements personnels utilisés par les ministères et organismes fédéraux, et de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (LPRPDE), la loi fédérale sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé. Vous avez d’ailleurs un excellent site (Media-awareness.ca/français) qui discute intelligemment de la vie privée sur le Web.

Cependant comme le mentionne à juste titre danah boyd dans son allocution à SXSW rapporté par le figaro “The Power of Fear in Networked Publics” :

“Nous vivons dans une culture de la peur. L’économie de l’attention offre un terrain fertile à la peur. Ma question est : comment les réseaux sociaux propagent et entretiennent cette culture de la peur.

La technologie n’est ni bonne, ni mauvaise, ni neutre. Il y a une dynamique constate qui affecte la technologie une fois qu’elle est utilisée. Ainsi, tous les médias sociaux sont devenus mainstream. SXSW n’est plus une histoire de geeks, les médias sociaux ne sont plus des plateformes de geeks.

La peur n’est pas juste un produit de forces naturelles, mais est utilisée sciemment pour contrôler les publics et les inciter à faire des choses.

La peur est une émotion importante. C’est une façon qui nous aide à apprendre. C’est une façon de s’amuser. C’est un façon complexe de réagir aux choses.

La peur peut être utilisée pour contrôler les gens. A fortiori dans un contexte américain, de l’après-11 septembre. Elle a été utilisée par les médias pour contrôler les gens. En tant que pays on a été en “alerte orange” depuis une décennie (gloussements dans la salle NDLR). En venant ici, nombre d’entre nous sont passés par la sécurité à l’aéroport. On fait ce qu’on nous dit. C’est devenu une part de la culture américaine.

J’ajouterai à ça que les médias traditionnels carburent à la peur et alimentent sans cesse ces peurs qui sont liées (plus souvent à tort qu’à raison) à l’internet. Tout comme au début du siècle les gens avaient peur des appareils photo qui pouvaient « voler leurs âmes », des gens ont encore peur des médias sociaux qui « volent leurs identités ». À ce propos, j’ai maintes fois répétés que le vol d’identité n’est pas un problème web et qu’il ne l’a jamais été. C’est un mythe créé par et pour les médias traditionnels afin de discréditer le nouveau venu qui gruge chaque jour une part plus importante de leur modèle de revenus. Tout comme il est maintenant tout à fait normal d’avoir son nom, son adresse personnelle, et son numéro de téléphone aux vues et au su de tous (ça existait d’ailleurs bien avant le web et ça s’appelait un bottin téléphonique), il est maintenant aussi normal d’avoir quelques photos, contenus et détails sur notre parcours professionnel et personnel à la vue et aux sus de tous. Il faut certes être prudent et réfléchir à ce qu’on partage en ligne et à quelle entreprise on cède ou pas des données à caractères personnelles, mais il ne faut pas non plus tomber dans la paranoïa. Plusieurs de ces mythes sont regroupés dans mon blogue sous ma catégorie mythes du commerce électronique et je vous invite certainement à être prudents avec les informations que vous partagez en ligne, mais aussi à être vigilant quant aux nombreuses « peurs irrationnelles » que de plus en plus nous sommes « brainwashé » à croire.

À propos de la pertinence des statuts Twitter, Facebook Google + et autres

Sporadiquement, une étude à propos de la pertinence des contenus Twitter, Facebook et autre fait parler d’elle. La dernière en date est celle de Canergie Melon University et de leur étude tirée de l’outil Who gives a tweet. C’est l’article Why the Twitter ‘Who Gives a Tweet’ Researchers are Wrong avec lequel je suis tout à fait d’accord, qui me mis sur la touche de cette nouvelle étude. L’auteure de l’article mentionne :

The least popular tweets were those directed at people other than the user, as in a conversation, or tweets about people’s current mood or activity. Andre suggests that applications could be developed to “learn” a user’s preferences and filter out unwanted content, or to display information in different ways. He does acknowledge that users may be willing to tolerate some unwanted content.

@WhoGivesaTweet… Get Over Yourself
How about, instead of contemplating ways to further dilute the personal value that each user brings to the conversation and subsequently risk falling further into the filter bubble, we simply accept that you have to take some of the bad to get the good?


Are we really becoming so selfish that we would believe only content we deem worthy of our precious time being set before our eyes is a good thing? Twitter is a wealth of free information, contacts, and resources precisely because many users share openly and, for the most part, unselfishly.


A user might tweet a valuable gem every few days, between tweets about their personal life, conversations with friends, etc. You might not find those tweets as valuable, it’s true. But someone please explain to me why it’s acceptable to take only what you want and feel you deserve from a person while effectively filtering out everything else they have to share?

D’ailleurs, les chercheurs on fait leur propre liste de recommandations sur comment éviter d’être « inintéressant » :

Nevertheless, the analysis confirms some conventional wisdom and suggests nine lessons for improving tweet content:
Old news is no news: Twitter emphasizes real-time information. Followers quickly get bored of even relatively fresh links seen multiple times.
Contribute to the story: Add an opinion, a pertinent fact or add to the conversation before hitting “send” on a link or a retweet.
Keep it short: Followers appreciate conciseness. Using as few characters as possible also leaves room for longer, more satisfying comments on retweets.
Limit Twitter-specific syntax: Overuse of #hashtags, @mentions and abbreviations makes tweets hard to read. But some syntax is helpful; if posing a question, adding a hashtag helps everyone follow along.
Keep it to yourself: The cliched “sandwich” tweets about pedestrian, personal details were largely disliked. Reviewers reserved a special hatred for Foursquare location check-ins.
Provide context: Tweets that are too short leave readers unable to understand their meaning. Simply linking to a blog or photo, without giving a reason to click on it, was “lame.”
Don’t whine: Negative sentiments and complaints were disliked.
Be a tease: News or professional organizations that want readers to click on their links need to hook them, not give away all of the news in the tweet itself.
For public figures: People often follow you to read professional insights and can be put off by personal gossip or everyday details.

Par ailleurs, un bon ami avec je mangeais ce week-end me dit qu’il aimait vraiment mieux mes hyperliens professionnels sur ma page Facebook que mes états d’âme, mes recettes ou mes digressions à propos de Charlotte et qu’il trouvait que ça diluait ma pertinence et que je l’intéressais beaucoup moins dans ces cas là.

L’art de la conversation

Je répondis à mon ami que je comprenais son point de vue, mais que je remarquais que bien qu’il lise de manière quasi religieuse mes statuts, que jamais il n’interagissait avec eux. Il en va de même d’ailleurs avec la très grande majorité de mes statuts « plus pertinents », disons. Ils sont retwittés sur Twitter, on leur fait quelquefois des pouces en l’air sur Facebook ou des + sur Google+, mais pratiquement aucun commentaire. Par contre, mes statuts non pertinents comme par exemple :

Très touchant et humain Jean-Marie Lapointe à #TLMEP hier soir. Pas besoin d’être moine pour s’élever spirituellement…

Mes queues de homard grillées au parmesan et salade huile d’olive balsamique blanc https://twitter.com/#!/MichelleBlanc/status/168152346239569921/photo/1

ça fait du bien de voir encore le soleil passé 17 heures

Reçoivent plusieurs centaines d’interactions (commentaires et RT, pouce en l’air +1, sur tous mes médias sociaux combinés). Ma propre expérimentation médias sociaux va donc à l’encontre de la sagesse populaire de mon ami et des conclusions de l’étude Who gives a tweet. La raison en est très simple. Les médias sociaux sont des médias conversationnels. Les usagers aiment ça faire la conversation et pour qu’ils puissent la faire, il leur faut des sujets qui ne soient pas hors de leur portée. Or mes Twitts professionnels sont (humblement) souvent en anglais et d’un niveau technique ou philosophique ou intellectuel qui n’est malheureusement pas à la portée de tous. De surcroit, comme dans toute conversation humaine, il est plus facile de parler du beau temps que de se casser la tête à trouver des arguments pour débattre d’une question sérieuse. Qui plus est, souvent les gens manquent de confiance en eux et d’interagir à propos de sujets dit « non-pertinents » (voire universels) leur donne la confiance pour éventuellement discuter de choses plus sérieuses. Finalement, la discussion humaine, en ligne et hors ligne, suit généralement une progression dans le niveau d’implication. Prenez l’exemple d’une rencontre d’affaires importante. Vous commencez par parler de choses et d’autres avec votre client avant d’entrer dans le vif du sujet, puis vous reviendrez aux choses plus anodines avant de terminer la rencontre, question de laisser votre client sur une note humaine et positive. Je prétends qu’en ligne et que via les différents statuts qu’on met sur les médias sociaux, ça devrait (et c’est le cas pour les usagers qui ne sont pas des machines) être exactement la même chose…

Fausse mort de Jean Charest = c’est la faute du web, et puis après?

Hier, durant la nuit, on annonçait la mort de Jean Charest en première page numérique du journal Le Devoir. J’ai accordé une entrevue à LCN et au FM93. Après mon entrevue avec l’animateur du FM93 Sylvain Bouchard, celui-ci dit qu’il préfère le format papier au format numérique parce que ce genre de chose ne s’y retrouve pas.

Aparté

On a aussi « pété une coche » sur twitter parce que j’osais discuter « de sécurité informatique » alors qu’il semble que mon créneau ne devrait se résumer qu’aux médias sociaux. Je précise que ma Maîtrise ès Sciences en commerce électronique incluait des cours de droits, de technologie informatique et de gestion et que j’ai eu plusieurs cours qui touchaient de manière précise « les questions de sécurité informatique » au niveau technologique, de gestion et de droit. J’ai d’ailleurs eu un cours spécifique Gestion du risque, contrôle et sécurité du commerce électronique dans lequel 2 sessions données par un spécialiste de Price Waterhouse Coopers portaient spécifiquement sur les outils et techniques de hacking moderne (si on veut se protéger il faut aussi savoir et comprendre l’antithèse de cette réalité qui est le hacking). Je rappelle aussi que lors de mes consultations avec mes clients, je couvre très souvent les questions relatives à la gestion du risque informatique. Ce n’est donc pas parce que je n’en ai pas fait une spécialité que je ne sais pas de quoi je parle lorsque je me prononce sur les questions de sécurité du Web. (Pour les lecteurs qui ont des problèmes de sécurité majeurs, je recommande souvent le pote  Dominic Jaar, responsable national de la e-discovery chez KPMG).

Pour revenir à nos moutons (en l’occurrence l’assertion selon laquelle le papier est plus crédible que le numérique) je rappelle que les fausses nouvelles, les canulars et les impostures sont vieux comme le monde (pour s’en convaincre regardez canular ou « list of hoaxes » dans wikipedia) et qu’ils existaient bien avant le Web. Je vous suggère d’ailleurs de visiter le site Accuracy in media ou de relire chez Slate Pourquoi les médias sont les pros des canulars et à réfléchir à la conclusion de NT2 Le canular, une pratique renouvelée par le web:

(…) le canular est une pratique qui questionne la véridicité des objets auxquels il s’en prend. Nous avons dégagé certains thèmes sujets au canular de manière récurrente : l’information et ses débordements dans la vie privée, les objets de consommation et leur envahissement de l’espace du Web, les peurs socialement partagées, par exemple la peur de virus informatiques ou encore de complots politiques, ainsi que l’abondance de pornographie que l’on constate sur le Web.  Au terme de notre réflexion, il nous semble que le choix de ces thèmes ne soit pas anodin : en effet, ce sont tous des espaces discursifs où la joute entre le vrai et le faux peut se déployer de manière particulièrement complexe. Quelle valeur de vérité peut-on accorder aux discours médiatiques, aux images de citoyens qui sont véhiculées par les médias ? À quel point les peurs socialement partagées sont-elles justifiées ?

Le canular, en nous trompant à propos des sujet qu’il traite, révèle en même temps la précarité de la conception que l’on peut avoir de ces sujets. Il s’agit ainsi d’un mensonge particulier en ce qu’il met en place un processus réflexif engageant la personne dupée à adopter une attitude critique à l’égard des vérités admises. Nous avons également vu que le canular s’adapte au média qui l’accueille. Dans le cas du Web, les sites de vente, les chaînes de courriels et la pornographie sont quelques exemples de terrains propices aux activités canularesques dans la mesure où le nombre d’internautes susceptibles de se faire leurrer y est particulièrement élevé. De fait, le canular profite toujours du climat de confiance qui règne autour d’un sujet.

Les scandales TI aux gouvernements du Québec et du Canada, tentative d’explication

Il y a près de 10 ans maintenant, je faisais mon mémoire de maîtrise et celui-ci était publié au CIRANO (Centre Universitaire en Analyse des Organisations) sous forme d’un Rapport Bourgogne LES WEB SERVICES ET LEUR IMPACT SUR LE COMMERCE B2B (PDF), puis j’étais invité au Council on e-business innovation du Conference Board of Canada pour le présenter.

Pour rendre une histoire longue et compliquée accessible à tous, je vous dirai ceci. Les fuck-up TI sont peut-être associés sans doute à du graissage de patte éhonté, mais aussi à une approche d’intégration qui rend les projets impossible à livrer et créent une spirale inflationniste ingérable. Voici donc l’explication.

Supposons que vous vouliez relier entre elle cinq applications d’affaires différentes. Dans un processus d’intégration classique, vous avez besoin du carré du nombre de connexions, en termes de branchement à la nouvelle application commune que vous créerez. Les employés de chacun des départements devront suivre de nombreuses formations pour comprendre comment le nouveau système créé fonctionne. Aussi, si l’une de ses applications change, vous devrez refaire chacune des connexions à cette application et modifiez la majeure partie de votre système et recommencez la formation (qui inclut, il va de soi ce qu’on appelle aussi la gestion du changement). Comme l’univers organisationnel est de facto un univers en changement permanent, la spirale des coûts et des recommencements successifs explose assez rapidement. Dans une approche Web Services, on se fou des applications et on ne touche pas du tout à son intégrité. Tout ce qu’on fait est de se questionner sur les informations ou les processus d’affaires qui ont une valeur à être partagé et grâce à une série de standards permettant l’interopérabilité universelle, on ne développe que des connexions qui ne touchent pas à l’intégrité des applications. En quelques mois et à faibles coûts, on a déjà des applications diverses qui se parlent, les employés n’ont pas besoin d’apprendre de nouvelles applications et une fois un certain nombre d’informations ou de processus d’affaires partagé par tous et évalué en terme de bénéfices directs, on décide quels autres informations ou processus valent la peine d’être intégré. Voilà.

Il y a plusieurs années je mangeais avec un gros VP d’une firme d’intégration à trois lettres et je lui demandais

Mais pourquoi ne faites-vous pas de Web Services aux différentes instances gouvernementales? Vous connaissez les standards, vous savez qu’ils fonctionnent alors pourquoi ne sont-ils pas utilisés?

Il me répondit

Nous sommes en affaire pour faire du fric, pas de l’éducation. Le gouvernement veut de l’intégration, on lui en vend.

Je vous rappelle qu’on a le scandale du Registre Canadien des armes à feu, celui d’inforoute santé Canada, celui de GIRES qui après 500 millions a changé de nom pour devenir SAGIR, celui de dernier rapport du vérificateur général du Québec et relaté dans l’article de Direction Informatique Dossier de santé du Québec : « un échec », conclut le Vérificateur général de même que de nombreux autres scandales de plusieurs centaines de millions de dollars ou même de milliards, et qui ne fonctionnent toujours pas.

On parle de scandale de la construction. Cependant en supposant qu’il y ait malversations dans cette industrie, au moins sur un projet d’autoroute qui coûte 500 millions et dont des entrepreneurs se graissent largement la patte, au bout il y a tout de même une autoroute. En TI, au bout il n’y a strictement rien. Ou plutôt si, il y a de nombreux rapports…

Je vous rappelle aussi que les appels d’offres du gouvernement excluent de facto, les petites organisations de TI qui ont l’habitude de développer des applications et de l’intégration pour des multinationales reconnues mondialement (notamment avec des Web Services ou en développement avec la méthode agile) mais qu’ils ne peuvent jamais travailler pour nos gouvernements parce qu’ils n’ont pas des chiffres d’affaires de plusieurs centaines de millions de dollars, parce qu’ils ne sont pas ISO ou tout simplement parce qu’ils ne font pas parti de la clique très fermée du « Boys club » des décisionnels des TI gouvernementaux.

Voici maintenant un extrait de l’explication plus scientifique(PDF) :

Une autre problématique à laquelle font face les entreprises se tournant vers Internet est le nombre croissant de partenaires potentiels. Cette croissance est souvent liée à une augmentation des coûts liés à l’élaboration et le déploiement des interfaces entre les systèmes d’information de ces partenaires. En particulier, trois défis se posent :

• Distribution des centres de contrôles : Les entreprises peuvent dicter l’utilisation d’une plate-forme homogène à l’intérieur de leurs frontières. Ils peuvent même obliger certains de leurs fournisseurs à s’adapter à cette plateforme s’ils ont une position dominante déterminante. Cependant, lorsque le nombre et la diversité des partenaires augmentent, il devient difficile de maintenir un seul centre de contrôle;

• Diversité des plates-formes technologiques : Sans un centre de contrôle unique, les entreprises se battent continuellement avec la diversité croissante des plates-formes qu’ils ont à brancher. Ces branchements se doivent aussi d’être abordables et réalisables pour les PME qui doivent aussi supporter les coûts de ses branchements;

• L’environnement dynamique : Dans un monde économique en mouvance perpétuelle, les entreprises se doivent d’être capable d’intégrer les nouveaux partenaires à leurs systèmes informatiques et ce, de façon efficace, rapide et économique. Ils doivent aussi avoir la flexibilité d’abandonner certaines alliances d’affaires sans avoir à radier de leurs bilans des dépenses et investissements technologiques.

En réponse à ces défis, les Web Services offrent les solutions suivantes :

• La simplicité : Les Web Services réduisent la complexité des branchements tout en rendant la tâche plus facile aux nouveaux participants. Cela se fait en ne créant la fonctionnalité qu’une seule fois plutôt qu’en obligeants tous les participants à reproduire la fonctionnalité à chacun des bouts (comme avec l’architecture client/serveur);

• Composante logicielle légèrement couplée : L’architecture modulaire des Web Services, combinée au faible couplage des interfaces associées, permet l’utilisation et la réutilisation de services qui peuvent facilement être recombinées à différents autres modules;

• Hétérogénéité : Les Web Services permettent d’ignorer l’hétérogénéité entre les différentes applications et modules. En effet, ils décrivent comment transmettre un message (standardisé) entre deux applications, sans imposant comment construire ce message;

• Ouverture : Les Web Services permettent de réduire les inquiétudes liées aux différents «lock-in» que les entreprises subissent des fournisseurs informatiques. Ils permettent aussi de tirer une valeur économique supplémentaire des infrastructures informatiques existantes et des plates formes ouvertes tel que l’Internet

Les textos, twitts et le Web causent des problèmes d’orthographe aux jeunes, destruction de mythes tenaces

C’est grâce à une de mes lectrice avisée, que j’ai pris connaissance d’une allocution de monsieur David Crystal, l’un des plus éminents linguistes de la planète, qui détruit le mythe persistant que les sms, les twitts et l’écriture Web, diminuent les capacités littéraires et nuisent à la bonne orthographe des jeunes (bien que monsieur Crystal soit anglophone, ces observations valent certainement aussi pour le Français). Ces arguments sont :

  • Mythe 1 Les messages textes et twitter sont remplis d’abréviations. En fait, seulement 10% du contenu des messages sont des abréviations. D’ailleurs, 80% des messages textes sur le Web ne sont pas entre adolescents, mais plutôt entre adultes.
  • Mythe 2 Les nouvelles abréviations sont un langage codé d’adolescents. La plupart des abréviations utilisées dans les messages textes et twitter ont plus de cent ans d’existence. Par exemple, « C U Later » (pour à bientôt) était déjà utilisé par Lewis Caroll à l’époque victorienne. À cette époque, ils jouaient le soir à se divertir en faisant des jeux de mots abrégés. La reine Victoria elle-même utilisait ces abréviations.
  • Mythe 3 Les ados font disparaître des lettres dans l’orthographe de mots parce que simplement ils ne savent pas écrire. Les ados répondent parce que ça peut sauver de l’argent de texter avec moins de lettres, parce que c’est plus pratique et parce que c’est cool. La réflexion est donc que si vous enlevez des lettres parce que c’est cool, vous savez donc que vous enlevez ces lettres. Vous ne serez pas cool si vous ne savez pas le code. Donc vous savez de facto « le code ». En fait, ça prouve aussi que les meilleurs « texteurs » sont aussi des champions de l’autographe. Plusieurs recherches démontrent d’ailleurs que plus vous textez et plus vous commencez à texter jeune, pour votre niveau de littératie sera grand. Parce que souvent les adultes (et les parents) oublient que d’utiliser Twitter, les SMS et le Web, dans le fond ce qu’on fait est de lire et d’écrire.
  • Mythe 4 Les jeunes sont tellement inconscients de leurs erreurs d’orthographes lorsqu’ils écrivent les textos, qu’ils reproduisent ces erreurs dans leurs textes scolaires. Lorsqu’on demande aux professeurs s »’ils retrouvent ces abréviations dans les travaux de leurs étudiants, ils confirment que ce n’est pas le cas et si on le demande aux étudiants eux-mêmes, ils croient que vous blaguez ou que vous n’êtes pas sérieux.

Voici le message de l’une de mes lectrices (son nom est caviardé pour protéger son identité)

Mythes: twitter, texter a des effets pervers sur la qualité de la langue

Bonjour,

Bel et bien des mythes. Un linguiste britannique le démontre et si le sujet vous intéresse, voici une vidéo YouTube dans laquelle il explique (31 minutes).

David Crystal – Texts and Tweets: myths and realities

Il parle pour la langue anglaise. Mais j’ai tendance à penser que cela s’applique aussi au français. Je dis souvent que mes fils (16, 13 et 10 ans) sont tri ou quadrilingues : français, anglais, serbo-croate (pour mon plus grand) et… Twitt/Text. Ils en savent bien plus sur l’adjectif “K10” que je ne l’aurais imaginé…

Toujours un plaisir de vous lire (ou vous voir dans les médias),

(caviardé)

PS: Je découvre une nouvelle photo de vous sur votre blog. Vous êtes s.u.p.e.r.b.e. !

L’allocution de monsieur David Crystal sur Youtube

Facebook vs Twitter

La semaine dernière je me suis amusé à détruire certains mythes entourant facebook et à affirmer que Twitter est supérieur, dans une optique de relation publique et de marketing, à Facebook. Cette dernière affirmation a beaucoup fait jaser (quoique la première a fait péter mes stats de fréquentation (et ironiquement, le trafic venait surtout de twitter)) et elle a entre autres piqué au vif  le pote Étienne Chabot qui explique bien son désaccord dans les commentaires à la suite du billet :

L’éternelle guéguerre Twitter/Facebook est littéralement un sujet inépuisable. Ce sont 2 outils complémentaires dans un coffre à outil marketing moderne, that’s it. Ce genre de généralisation ne rend pas service à ceux qui sont déjà tout mêlés là dedans.

J’aimerais voir des données, des stats qui démontrent que pour une entreprise les efforts mis dans Twitter seront plus payants que dans Facebook. J’ai l’impression que cette conclusion provient de ta pratique personnelle au sujet du produit “Michelle Blanc” et oui, peut-être que dans ton cas précis, Twitter est un meilleur investissement que Facebook mais tu es dans le B2B et ca s’adonne que tes cibles d’affaires sont justement ces super-influenceurs, early adopters, journalistes etc. Si on prend, un PME manufacturière, une petite entreprise de service, un Gym, une OSBL, une cause, etc ou n’importe quelle organisation qui doit faire du B2C, Facebook est un outil beaucoup plus naturel et convivial pour rejoindre notre cible.

Dans l’ordre de priorisation de l’utilisation des médias sociaux, si j’avais à généraliser, je recommanderais sans gêne de mettre son temps dans Facebook et lieu de Twitter.

Voici donc ma réponse, très cher Étienne.

Tout d’abord, tu as raison, idéalement pourquoi choisir l’une ou l’autre plate-forme? Idéalement, il faut être sur les deux (trois, quatre ou cinq puisqu’il y a une panoplie de médias sociaux qui peuvent répondre aux besoins d’un objectif d’affaires et d’une organisation). Mais si on doit maximiser ses efforts, il faut discriminer quelle plate-forme on priorise, la question de la différence des plates-formes se posera donc très rapidement.

Deuxio, tu as tout à fait raison, mes impressions viennent aussi de mon expérience personnelle. Ce que je dis à mes clients, je ne l’ai pas seulement lu dans un livre (ou écrit moi-même dans un livre, hehehe), mais je l’ai d’abord expérimenté et je suis un laboratoire vivant de médias sociaux. Cependant, quoi que tu ailles raison en disant que ma cible principale soit le B2B, je te rappelle que je suis maintenant aussi B2C puisque mon livre, Les médias sociaux 101, s’adresse à monsieur madame tout le monde et que mes conférences attirent une vaste gamme de gens. Ma pratique se transforme donc un peu. De plus, mes clients eux sont autant dans le B2B, que le B2C ou que le B2G, le G2C ou tout autre acronyme désignant l’organisation émettrice et ses interlocuteurs primaires.

Finalement, les fameuses données prouvant hors de tous doutes que Twitter est supérieur à Facebook ne sont pas disponibles pour un tas de raisons. L’une qui est très pratique pour mon argumentaire, mais qui est tout de même la réalité est que mes clients n’aiment pas réveiller leur compétition en fournissant des stats et études de cas qui prouvent à quel point « la croyance populaire » est à côté de la track. Par contre, je vais tout de même répondre à ton questionnement en poussant un peu plus ma démonstration.

Twitter and Facebook are both good at what they do. Twitter is like Times Square on New Year’s Eve – noisy and open to all. Facebook is more like a party invitation with an RSVP. Where would you rather go?

Forbes

Facebook :

500 millions d’usagers (mais un potentiel de 1.5 milliard sur le Web qui n’a pas accès à Facebook )

Twitter

106 millions d’usagers (mais un potentiel de 1.9 milliard sur le Web qui a accès à Twitter)

Via Twitip (traduction et adaptation libre)

Twitter les pour

-facile à naviguer et mettre à jour et hyperliens pour promouvoir n’importe quoi

-une portée au-delà du cercle restreint des amis ou des admirateurs

-Tout le monde peu suivre la discussion (sauf si profil barré ou si un utilisateur est barré)

-un outil de communication direct et une réponse instantanée

-Vous n’avez pas besoin d’être inscrit nulle part pour lire les infos Twitter qui peuvent même être liés à un lecteur RSS

-La plate-forme est très interactive et disponible via des API ouverts

-Énormément d’applications externes sont développées

-Des revenus potentiels de messages SMS venant de réseaux sans fil (même si Twitter dit ne pas encore recevoir de dividendes)

-des revenus publicitaires et ou par inscription possible

-Les couts d’opération de Twitter sont minimes comparativement à Facebook (ce qui lui donne un avantage de coût comparatif)

Twitter les contre

-Fonctionalités limitées, trouver des gens, envoyer de brefs messages, messagerie privée

-Limite de 140 caractères par message

-Une courbe d’apprentissage plus longue et ardue que Facebook

-Trop d’emphase est mis sur le nombre de Followers

-Une plus petite base d’usages que Facebook

-Un modèle d’affaires encore nébuleux

Facebook les pour

-Applications plugiciel, trouver des gens, faire des connexions, courriels, chat, partage de photos, vidéos, textes

-La plupart des gens comprennent rapidement la valeur de se mettre en relation avec ses amis, famille et certaines personnes se servent de Facebook plutôt que le courriel ou le chat traditionnel

-Différents niveaux de transparence possible de l’information partagée

-Plus d’emphase mis sur la qualité de la relation vs la quantité de relations

-Une base d’usagers énorme et encore en croissance

-Une plate-forme publicitaire particulièrement efficace

Facebook les contre

-Plus difficile à mettre à jour

-Demande un grand investissement de temps et d’argent avant d’atteindre des bénéfices durables

-Un modèle « opt in » qui demande aux usagers de d’abord se connecter

-moins de réponses immédiates à moins d’être branché continuellement

-La pluralité des plugiciels et d’applications lourdes peut limiter la portabilité et faire exploser la structure de coûts

J’ajouterai aussi que dans un contexte d’affaires, sur une page par exemple, on a aucune idée des statistiques réelles de Facebook. On parle par exemple du nombre d’impressions du message d’une page. Qu’est-ce que ça veut dire? Pas grand-chose en fait. Par exemple, est-ce le nombre de fois que le message d’une page est apparu sur la timeline d’un usager? Est-ce qu’il a lu votre message, a-t-il besoin de défiler sa page pour le voir? Nous n’en savons strictement rien. On ne parle pas ici de message vu, mais bien d’impressions. De plus, Facebook me rappelle un peu la folie des entreprises au tour de l’an 2000 avec le Web. Ça nous prend un site Web alors on dépense et on croit que par magie des retombés d’affaires arriveront. Alors on cré une page Facebook et on espère que parce qu’on y est, les retombés d’affaires viendront toute seule. De plus, comme je le mentionne, les conditions d’utilisation de Facebook  et les API qu’ils mettent à la disposition des développeurs externes changent constamment, ce qui met sérieusement en péril la pérennité des contenus qu’on y expose et des applications tierces qu’on y développe.

Des précision sur Pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires

Comme suite à mon billet Pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires, de nombreux commentaires m’ont fait réagir et spécifier ma pensée (qui est inscrite dans mon adaptation du billet de Karr mais aussi dans plusieurs autres billets de mon blogue aussi cités dans ce billet).

Voici donc en vrac, ma réponse à plusieurs des interventions en commentaire de mon billet :

@François, Nellie Oui pour Facebook comme outil de dialogue (parmi tant d’autres) mais non comme présence principale organisationnelle.
@Nellie la visibilité de ses contenus dans Facebook est tout de même très réduite. Ils ne seront visibles qu’à ceux qui aiment votre page et sont des fans finis (puisque 0,05% des contenus de pages gravitent dans le flux d’accueils des usagers) et pour les fans finis, que vous soyez sur facebook ou ailleurs, ils vous suivront de toute façon.
@Nicolas, il est très difficile d’importer des infos de contacts clients à partir de Facebook. Oui on peut capturer ses infos chez soi, mais il est risqué de le faire chez Facebook
@Stéphane oui je m’en sers comme je me sers aussi de Twitter, Dailymotion, LinkedIn, Slideshare et une foule d’autres outils. Ce ne sont que des faires valloir et pas ma présence web principale qui est ici, chez moi
@JeanJu je te souhaite sincèrement que ton employeur continue d’avoir du succès (ou plutôt une impression de succès) avec sa présence Facebook. Si ça fonctionne pour vous, que vous êtes satisfait et que vous remplissiez vos objectifs d’affaires, c’est bien tant mieux. Je doute fortement que ce soit le cas pour les entreprises en général et je déconseille vivement à tous de mettre tous ses œufs dans le panier Facebook. On s’en reparlera dans une couple d’années (on vérifiera aussi à ce moment la traçabilité et la possibilité de remonter dans vos archives Facebook)
@Kris3D Blanc bonnet, bonnet blanc
@Marilor on est d’accord
@Jeremy si votre définition de médias sociaux est facebook, vous avez encore bien des croutes à manger et des arguments à trouver. Je compatis… Moi je continue de clamer que le ROI des médias sociaux reste le blogue.

Puis le copain Emmanuel Chila y va d’un commentaire qui mérite une réponse spécifique à lui seul. Son commentaire :

Bonjour michelle,
Je suis d’accord avec ton point de vue et celui de karr mais on peut peut être modéré son avis en ne le voyant pas comme de la merde mais plutôt comme un outil à utiliser avec prudence. Malgré ses nombreux aspects négatifs, il reste tout de même un fabuleux vecteur de communication envers UNE communauté large.
Conscient que le blog t’apporte un espace entièrement maitrisé dans lequel tu peux agir à ta guise auprès de TA communauté.Celui-ci reste réservé à une partie spécifique de ta communauté ayant un intérêt pour toi et effectuant la démarche d’aller jusqu’à ton blog pour avoir l’information.
Facebook reste à mes yeux un beau lien connecteur entre ta communauté et ton blog (ton univers bien spécifique).
Il peut être un moyen pour certaines entreprises notamment des tpe ou des pme de toucher une communauté plus large de manière plus rapide que si il avait crée un blog ou un site où il aurait plus peiné à avoir du trafic.
les entreprises à forte notoriété ou au capital sympathie elevé peuvent se permettre de faire l’impasse sur ce type de média de par leurs avantages.
Maintenant je pense que l’outil facebook reste tout de même un levier intéressant dans la machine des médias sociaux si il est utilisé avec modération et prudence.

Ma réponse :

@Emmanuel Ce n’est pas un vecteur de communication envers une communauté large. Oui il y a peut-être des centaines de millions d’utilisateurs, mais seulement une infime fraction très minime est exposée à vos contenus. Très, très infime. Contrairement au blogue qui est ouvert à tout le Web, aux moteurs de recherche et oui aussi à une communauté. Mais il n’est pas nécessaire de m’aimer, de me suivre, de me faire des high five, des pokes ou quoi que ce soit pour voir mes contenus sur mon blogue. C’est une DIFFÉRENCE COLOSSALE. Néanmoins, il faut tout de même être sur facebook, mais relativiser l’outil grandement.
De plus, tu parles de peiner pour avoir du trafic, cette peine n’est rien à côté de celle qu’il faut pour que vos contenus soient visibles par des êtres humains dans Facebook. Les gros chiffres de Facebook sont un leurre, une utopie marketing, un rêve de facilité inatteignable. Les contenus d’une page d’entreprise n’apparaissent pratiquement jamais dans le fil de nouvelle d’un usager (moins de 0,5% du contenu). Il y a une forte probabilité que la seule fois qu’un usager voit le contenu d’une page Facebook soit la fois qu’il clique pour dire qu’il aime cette page. That’s it, that’s all. Sauf pour les fans finis qui vous suivront sur Facebook ou ailleurs.

MAJ
Pour vous convaincre (une fois de plus) de l’importance d’un blogue dans une stratégie Web, je vous invite à lire ou à relire mon chapitre Bloguer pour vendre (PDF) du collectif Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires.