Il y a deux semaines, j’étais conférencière lors d’un colloque virtuel sur la philanthropie. Le conférencier qui me précédait, Christian Bourque de Léger marketing (je le remercie d’ailleurs de bien vouloir partager son PowerPoint qui est en fin de billet), présentait la conférence Porte-parole ou influenceur? Étant VP recherche chez Léger, son PowerPoint regorgeait de données très pertinentes de ce phénomène encore peu connu des entreprises et souvent inutilisé. D’ailleurs, il y dit même que pour une campagne publicitaire que léger faisait pour l’un de ses services, il en coûta 10 fois moins cher de travailler avec un influenceur, qu’avec la publicité numérique qu’ils avaient aussi utilisée, pour un « call to action » et une conversion énormément plus efficace. Il y expliquait que les baby-boomers étant vieillissants, la philanthropie devait maintenant se tourner vers les millénariaux afin de poursuivre leurs croissances. Sur ce point, il a tout à fait raison. Par contre, trop de décideurs et de « spécialistes en influence » ne semblent intéressés que par ce segment particulier d’influenceurs, des millénariaux Instagram, TikTok et autre.
Question de faire contrepoids à cette vision tronquée de ce qu’est un influenceur, je rappellerai que les boomers, les gen X et les Y existent toujours. Je rappellerai qu’ils ont aussi un impressionnant pouvoir d’achat et d’influence et qu’ils ne sont pas sur Instagram et TikTok, ou si peu. Ils sont bien certainement sur Facebook, mais ils sont aussi sur LinkedIn, Twitter, Youtube, les blogues et une foule d’autres médias sociaux. Ils sont aussi moins « Je, Me, Moi », « selfies » et victimes de ce narcissisme d’image continuel.
Lors de mes débuts il y a 20 ans, les blogueurs étaient les influenceurs de choix. D’ailleurs ça avait fait un scandale lors de la première campagne d’Obama que les blogueurs soient invités au même titre que les journalistes. Ce qui avait aussi fait des vagues était que le buffet de leur tente était aussi garni que celui des journalistes, mais que puisqu’ils étaient moins nombreux, tous avaient trouvé à manger et à boire. Au Québec, on avait même fait des classements de blogues par catégories et par audience. Puis ce fut le tour de Facebook, Twitter et YouTube de charmer les publicitaires.
Qu’est-ce qu’un influenceur?
Un influenceur est une personne qui grâce à sa présence en ligne, est capable d’inciter les internautes à faire un achat, à considérer ou connaître une marque, à visiter un lieu, à appuyer une idée, à voter pour un parti ou à lancer une tendance. Ils ont donc un « pouvoir d’influence » qui peut inciter à l’action. Il y a plusieurs types d’influenceurs. Je disais d’ailleurs dans mon livre « les médias sociaux 101 »
Si vous voulez acheter une voiture, est-ce l’avis du publicitaire, du manufacturier, du journaliste automobile, du « vendeur de char » ou de votre beau-frère qui aura le plus d’impact sur votre décision d’achat? Ce sera probablement celui de votre beau-frère. Or, les médias sociaux représentent un réseau mondial de beaux-frères.
Les influenceurs sont donc des gens du web qui ont un large auditoire, des célébrités, des gens qui partagent des contenus dans une niche spécialisée, des clients satisfaits et plus récemment, on a même inventé les concepts de micro et nano-influenceur qui sont de petits et très petits influenceurs, mais qui ont des taux d’engagement souvent plus élevés que celui des célébrités. Le monde des influenceurs est donc une jungle dans laquelle vous devrez évoluer afin d’évaluer qui sont ceux qui pourront avoir un impact sur vos publics cibles, avec quelle portée et à quel coût.
Pourtant, à la base, un nano-influenceur est souvent un client satisfait qui partage sur ses présences sociales, sa satisfaction. C’est aussi un touriste qui est fier de montrer les photos de son dernier périple ou un passionné de politique qui à renfort de nombreux contenus, étale au bénéfice de tous, ses choix et opinions politiques. Ce sont donc souvent de petits créateurs de contenus qui le font gratuitement, parce qu’ils ont un intérêt ou une validation personnelle à vous faire de la publicité. Malheureusement, ces contenus positifs ne sont pas démultipliés par les organisations tout simplement parce qu’elles ne font pas de monitorage systématique et qu’elles ne savent même pas qu’on parle positivement d’eux.
Mais vous pouvez aussi payer l’un de ces nombreux influenceurs pour qu’il parle positivement de vous. Encore une fois, le monitorage « pro-actif » des mots-clés associés à votre organisation sera déjà une source d’information pertinente pour vous éclairer. Mais le monitorage de votre sujet le sera d’autant plus. C’est ainsi que pour un client de l’industrie touristique par exemple, j’avais identifié plusieurs influenceurs touristiques européens (principalement des blogueurs ) qui avaient été payés pour parler d’un produit touristique québécois. Il y a cependant toujours un risque communicationnel. Les blogueurs et autres influenceurs ne sont pas des journalistes. Ils créent d’abord par passion. Vous ne pourrez dont pas leur dicter une ligne éditoriale.
Quelques billets d’intérêts
En 2006
Représentation symbolique des nouveaux influenceurs
Les nouveaux influenceurs et mise au point
en 2007
Les libéraux veulent noyauter les blogues
Les influenceurs de la bloguosphère québécoise
À propos de la putasserie des blogueurs
L’échelle de participation des médias sociaux
en 2009
Le business case du placement de produit sur un blogue
Le classement de mes 25 célébrités Web du Québec
Les plus importants influenceurs médias sociaux du Canada
À propos des classements et des listes
en 2020
Le « social selling » attractif, c’est de la socialisation numérique et c’est d’être humain
Personnellement je préfère acheter mes choses sans ces influenceurs,j’achète selon mes besoins et ce qui m’est utile le superflus ne me servant à rien et je ne me porte pas plus mal.J’ai la mauvaise habitude de vouloir décider moi même ce que j’achète et jusqu’à aujourd’hui ça me réussi assez bien.