Xavier Dolan, son film et ma rencontre avec ce génie

J’ai eu l’insigne honneur d’agir comme consultante auprès de Xavier Dolan pour la création de son dernier film Laurence Anyways. Il avait complété lui-même son scénario et il voulait valider certains éléments de celui-ci. Il voulait confronter « à la réalité » certains passages qu’il avait imaginé.

Xavier Dolan est sans doute l’une des dix personnes les plus impressionnantes qu’il m’a été donné de rencontrer de ma vie. Sa vivacité d’esprit, sa culture, son charme bon-enfant, sa curiosité, son engagement et sa présence m’ont soufflée. Il est rare de rencontrer quelqu’un de si « intense » (dans le bon sens du terme) dans une vie. J’ai eu cette chance à quelques reprises. Nous nous sommes rencontrés à mon café fétiche, le Laika, pour discuter de ma vie, qui a quelques similitudes avec le personnage principal de son œuvre. Ces similitudes sont que j’ai changé de sexe et que je vis toujours (depuis 18 ans en fait) avec l’amour de ma vie. Mais là s’arrêtent les similitudes. Son personnage n’a pratiquement rien d’autre à voir avec mon histoire qui sera d’ailleurs publiée cet automne, sous la plume de Jacques Lanctôt et dont le titre sera « Un genre à part ». Son personnage, son œuvre, son scénario sont complètement issus de son imagination.

Nous nous sommes « obstinés » pour un élément précis de son scénario. Il me disait « mon film est une œuvre fictive, les gens vont comprendre que ce n’est pas la réalité ». Je lui répondis que malgré ce fait, qu’il avait une responsabilité sociale et qu’il devait absolument changer cet élément. Il acquiesça à ma demande et me raconta ce qu’il ferait à la place. Finalement, lorsque j’ai vu le film, cette scène particulière avait encore changé. C’est dire la créativité de ce jeune homme, son ouverture et le fait que son scénario n’est apparemment jamais coulé dans le béton.

Ce que je pense de Laurence Anyways

Je ne suis pas une critique de cinéma et je vais donc me retenir de le critiquer précisément. Je vous dirai cependant que si vous aimez Fellini, vous adorerez probablement son film. Par contre si vous avez de la misère avec les scènes lyriques et symboliques, vous y trouverez peut-être certaines longueurs. La scène d’ouverture m’a particulièrement troublée. C’est que ces regards je les connais que trop. J’avais de la misère à retenir mon émotion. Je vous dirai aussi que Xavier n’est pas tombé dans la caricature transsexuelle facile. Il a traité ce sujet difficile avec beaucoup de respect pour les gens (et leurs conjoints) qui vivent cette situation complexe qui est de changer de sexe et de vivre un amour intense en même temps. Je vous dirai aussi que j’ai très hâte de voir les films de Xavier, lorsqu’il aura 40 ans. Être un génie précoce est déjà une bénédiction. Elle n’est cependant pas encore le gage d’une vie remplie de ces émotions, contradictions et expériences qui font la richesse de la subtile compréhension de drames qui dépassent l’entendement. Finalement, le gros problème que j’avais avec le film de Xavier est que son personnage principal avait toujours l’air d’un homme aux cheveux longs, après son hormonothérapie. Il me semble qu’au niveau des maquillages effets spéciaux, il aurait pu avoir l’air encore plus transgenre, disons…

Mauvaise lune pour Montréal

Montréal la joyeuse, l’accueillante, la douce, la verte est troublé. Elle est prise en otage par des casseroles, des casseurs, des idéologies, des déchirements. Montréal déborde de ses égouts. Elle en fait des geysers spontanés. Elle abrite des psychopathes sadiques dignes des films les plus noirs d’Hollywood. Ses plus hauts fonctionnaires sont maintenant en prison. Ses policiers sont sur les dents. Ses citoyens se regardent la boutonnière. Ses ponts ne sont plus sécuritaires, ses tunnels non plus. Ses hôpitaux débordent de gens qui attendent d’être soignés. Ses écoles champignonnent. Ses rues à l’instar de son budget, sont pleines de trous. Ses nombreux festivals qui d’habitude sont si joyeux et festifs, vivent dans la crainte d’un boycotte voire de troubles qui ne seront pas au programme. Montréal, ce phare de la province, se vide maintenant les fins de semaine. Ses hôtels gèrent maintenant les annulations plutôt que les réservations. Ces citadins n’osent plus y rester de peur d’être pris en otage.

 

Montréal a une très mauvaise lune.

 

Je m’ennuie de cette Montréal lumineuse…

Plein le cul et émotivité

Les événements récents au Québec  m’exaspèrent. Ils m’inquiètent aussi.

 

Je suis convaincu que les groupes de pressions de gauche sont à l’origine de ce conflit qui perdure, comme je l’ai déjà démontré. Je comprends tout à fait le raz le bol (que je partage) de la population contre le magouillage, mais je suis contre la valorisation de la désobéissance civile et suis inquiète de ses répercussions à long termes. Quel futur premier ministre pourra dorénavant faire passer des réformes nécessaires quoi qu’impopulaire? Qui pourra renier avoir appuyé les citoyens à désobéir et requérir leur obéissance lorsque cela fera son affaire?

J’ai plein le cul d’entendre dire que c’est la population qui descend dans la rue. On parle de quelques centaines de personnes à Québec et de quelques milliers à Montréal. Le terme la population s’applique plutôt à ceux et celles qui entendent les hélicos incessants au-dessus de leur tête, qui sont pris en otage entre les divers manifestants, qui doivent fermer portes et fenêtres pour pouvoir faire dormir les enfants tandis que des héros de la casserole sévissent. J’ai aussi plein le cul des médias sociaux qui sont devenus le défouloir des extrémistes de droite comme de gauche. Le centre n’y a plus de voix et ne s’exprime plus. Je suis outré qu’on me rappelle incessamment ma différence en guise de ferme ta gueule, c’est déjà une fleur qu’on te fait de te permettre d’être encore vivante. Oui je suis une nouvelle femme, oui j’ai des opinions qui ne sont pas populaire auprès de certains groupuscules et oui je vais continuer de gueuler pour faire valoir le droit, la démocratie et je vais continuer de faire avancer les droits des trans et l’importance d’une saine économie numérique dans le respect de nos institutions et en continuant de m’exprimer, avec mes nombreux défauts, mes biais que je n’ai pas honte de nommer et le bagout qui fait de moi quelqu’un de vrai et d’entier.

J’en ai aussi plein le cul qu’on dise Quelle est belle notre jeunesse! Tout le monde la trouve belle la jeunesse. Moi la première. Elle était d’ailleurs très belle lors des jeux de la communication à l’Université Laval à participer positivement à ces jeux, venant de toutes les universités francophones, en pleine grève. Elle était aussi radieuse dans les diverses universités où j’ai été invité à partager mon savoir gratuitement devant des classes pleines, toujours durant une soi-disant grève. Elle est aussi belle chez ces 70% d’étudiants qui ont terminé leurs sessions.

J’en ai plein le cul d’entendre les médias parler de manifestations festives. Qu’est-ce qu’il y a de festif à faire chier ses voisins et la population de Montréal prise en otage par ces hors-la loi?

J’en ai aussi plein le cul de cette presse gratuite de fin de semaine et de ces commentateurs pro gogoche qui ferait mieux de s’en tenir aux sujets culturels pour lesquels ils sont moins trou de culs.

 

J’en ai plein le cul, mon vase déborde, ma patience aussi…

À des détracteurs de mauvaise foi et dont la méchanceté m’honore

« Toute méchanceté a sa source dans la faiblesse. »

de Sénèque

On me salit, on me traîne dans la boue, on me cite hors contexte et on me vomit dessus. Ce n’est pas la première fois et sans doute pas la dernière. Ça vient avec le territoire comme un juge me l’a dit à propos de l’un de mes tortionnaires. Qu’on attaque ma personne, soit, qu’on attaque ma pratique, c’est une tout autre affaire.

Le Sociologue André Mondoux, avec qui j’ai eu maille à partir parce qu’il disait n’importe quoi à propos des médias sociaux sans les connaître, m’attaque dans un journal que je ne cite plus parce que je ne le trouve pratique que pour ramasser les cacas de mon chien. Il titre :

Michelle Blanc et la déchéance des médias sociaux-marketing

Il a l’outrecuidance d’y dire

Soubresauts multiples aujourd’hui, alors que la « gourou » autoproclamée des médias sociaux-marketing, Michelle Blanc, s’est fait remarquer avec une salve de tweets dénonçant les contestations étudiante et populaire ; y allant dans la facilité de pratiques douteuses, comme des citations hors contexte et/ou mal comprises, et des propos qui avaient un pied dans les eaux froides de l’arrogance et du mépris. What the fuck, girl ?

(…) Comment en effet expliquer le troublant silence de madame Blanc au sujet de la spectaculaire démonstration actuelle de l’utilisation des médias sociaux ?

Au moment où la Sphère s’active comme jamais, le phénomène médiatique ne mérite pas le regard de l’adepte. Pourquoi ? C’est que le social, pour les médias sociaux-marketing, c’est d’abord et avant tout un public-cible ; c’est-à-dire une vaste communauté où tous partagent les mêmes valeurs, assurant ainsi l’optimisation des ventes. Ici, le politique et l’idéologie n’ont pas droit de cité.

(…)Il est pour le moins étrange que madame Blanc fasse preuve d’autant d’intolérance envers les « autres » ; elle qui pourtant a su relever des défis personnels qui non seulement méritaient notre empathie, mais qui ont aidé à propager des valeurs de tolérance. J’ai toujours défendu les usagers des médias sociaux lorsqu’on les accusait d’être des égocentriques. L’hyperindividualisme (primat du JE dans la dynamique sociale) n’est pas du narcissisme, comme le démontrent les mouvements populaires actuels. Cependant, madame Blanc, lorsque vous faite preuve d’autant de fermeture arrogante comme aujourd’hui, vous incitez à penser que vous êtes dans une bulle de gratification personnelle (je peux citer qui je veux, comme je veux – y compris mal, et aucune règle de parole ou d’échange envers l’autre ne sauraient me lier) qui frôle le narcissisme. Là où le bât blesse, est qu’ainsi vous contribuez à discréditer les médias dont vous entendez faire la promotion. Les médias sociaux ne méritent pas un tel traitement.

Ma réponse à ce cher Monsieur Mondoux

Gourou autoproclamée ? Vraiment ? Et à quel endroit me suis-je autoproclamée Monsieur ? Peut-être parlerez-vous de la jaquette de mon premier livre sur les médias sociaux, qui a été rédigé et géré par l’éditeur ? Ou est-ce parce que ça vous fait chier qu’on reconnaisse mon expertise de 10 ans de pratique et peu la vôtre d’un gros trois ans après votre postdoc ? Que vous n’aimiez pas que je ne me couche pas sur le pavé en adoration des casseroles populaires est une chose, que mes propos choquent, vous dérange, soit contre votre entendement une autre. Mais que vous y voyez du mépris me consterne. Je comprends que symbolique sociologique et sens de l’humour ou sarcasme ne soient pas faciles à appréhender, mais faites juste un petit effort peut-être et garder vos jugements de valeur personnels pour vous s’il vous plait.

Comment en effet expliquer le troublant silence de madame Blanc au sujet de la spectaculaire démonstration actuelle de l’utilisation des médias sociaux ?

Très simplement parce que vous ne me lisez pas. J’ai fait la plus large étude de l’utilisation de Twitter dans ce conflit. Elle a été colligée dans mon billet Analyse du conflit étudiants gouvernement sur Twitter, et le gagnant est ? J’en ai par la suite parlé à divers médias et ai eu l’insigne honneur d’être invitée à le commenter en direct aux nouvelles de 6 heures. Quant au “politique” qui n’a pas droit de cité, je vous invite à fouiller parmi les 194 billets de ma catégorie Politique et Internet. De dire n’importe quoi est une chose qu’on publie vos sottises, une autre.

Là où le bât blesse, est qu’ainsi vous contribuez à discréditer les médias dont vous entendez faire la promotion. Les médias sociaux ne méritent pas un tel traitement.

Je vous retourne la pareille. La sociologie ne mérite pas d’être traitée de la sorte par un goujat comme vous.

Parlons maintenant de mon harceleur en chef, le fameux Simon Jodoin. Dans son billet Michelle Blanc, Roland Barthes et le « scandale » de la grève il note:

L’idée est simple : ce conflit serait de bout en bout une mise en scène gauchiste prenant en otage le citoyen ordinaire devant subir les blocages routiers et le bruit des casseroles.

(…)Ainsi, elle multiplie depuis peu les tweets et les prises de positions -pas nécessairement étayées- afin de discréditer les protagonistes de la cause étudiante, leaders syndicaux et autres joueurs de casserole.
Qu’on se le dise, Michelle Blanc n’aime pas la gauche. Sa dernière trouvaille, citer Roland Barthes. C’est ainsi que ce matin, elle envoyait à ses lecteurs le message suivant.
Barthes, L’usager de la grève : la grève est scandaleuse parce qu’elle ne gêne précisément ceux qu’elle ne concerne pas http://www.sociotoile.net/article88.html(sic… La phrase originale est «parce qu’elle gêne précisément»)

Il suffit de cliquer sur le lien cité par Michelle Blanc pour se rendre compte que le texte de Barthes est tronqué, commençant par une minuscule au beau milieu d’une phrase. C’est le malheur de ceux qui tentent de se faire valoir leur culture en cherchant des textes sur Google.

Ma réponse à Simon jodoin

J’use exactement du même procédé que quelqu’un qui “tentent de se faire valoir leur culture en cherchant des textes sur Googlec’est à dire vous même, en usant de “proverbes Africains”. Vous en étiez même fatigant (du temps où je vous suivais encore). Sauf que cette fois, j’y ai préféré des Occidentaux, dont quelques gauchistes notoires. J’ai d’ailleurs aussi cité Mao Tsé-Toung, Le Guin, Debra ou Kafka. Vous pouvez désormais déchirer votre chemise et me traitez de traitre à la patrie gogochiste. Mais moi j’aime bien citer ces grands penseurs de la révolution capitaliste, dans des contextes qui leur font dire le contraire de ce qu’on pourrait être amené à penser d’eux. Ce sont pourtant, grand mal vous en fasse, des citations authentiques, en 140 caractères. Par ailleurs il est d’une ironie que vous tentiez de soulever mon manque de culture, tout en faisant grand étalage de la vôtre…

La différence entre nous messieurs, est que je n’ai pas besoin du subterfuge de la phrase songé, pour être ou paraître intelligente. Je vous souhaite sincèrement cette vertu de la vulgarisation qui peut parfois paraître vulgaire…

Finalement, pour le plus grand bien de mes lecteurs qui eux ont l’intelligence de mon humour, je reprends ici les citations “incriminantes”, de même que mes propres statuts “scandaleux” qui font grimper aux rideaux les adeptes de la sainte casserole.

 

“La bouse de la vache est plus utile que les dogmes : on peut en faire de l’engrais.” Mao Tsé-Toung

« S’opposer à quelque chose, c’est contribuer à son maintien. » de Ursula Le Guin

« Mai 68 a plus fait pour la gloire des publicitaires que pour celle de la révolution. » de Régis Debray

« Chaque révolution s’évapore en laissant seulement derrière elle le dépôt d’une nouvelle bureaucratie. » de Franz Kafka

Des fois je me demande si ceux qui tapent de la casserole sont les même qui applaudissent lorsque l’avion atterrit ?

à la tv on parle d’atmosphère festive, je crois qu’ils ont oublié de sonder les voisins pour eux c’est peut-être une atmosphère crissante ?

La pollution par le bruit ce n’est pas une notion gauchiste ça? #GGI

La révolution accidentelle

Il y avait dans l’air des revendications légitimes. Il y avait dans l’air un raz le bol tout aussi légitime. Il y avait dans l’air un gouvernement mal aimé. Il y avait dans l’air une gauche qui flairait sa chance inespérée. Il y avait dans l’air une loi excessive. Il y avait dans l’air des magouilles d’élus, d’entrepreneurs et de syndicalistes corrompus.

Ça a donné une révolution accidentelle.

Cette révolution accidentelle était menée par des citoyens de bonnes volontés. Mais ils ne voyaient pas ces autres magouilles des révolutionnaires de salon. Ils ne voyaient pas l’électoralisme de leurs acolytes. Ils ne voyaient que la « juste cause » qu’on leur présentait. Ils étaient si enchantés d’enfin « pouvoir dire » qu’ils en oubliaient aussi d’écouter. Leurs actions étaient si enivrantes qu’ils oubliaient qu’après l’enivrement, vient le mal de bloc. Ils étaient si fiers de leurs positions, qu’ils oubliaient qu’ils n’étaient pas les seuls à pouvoir s’exprimer. Ils valorisaient la désobéissance, mais oubliaient que celle-ci se retournerait éventuellement contre eux. Ils ne réalisaient pas que bientôt, la fragile démocratie souffrirait de cette révolution.

Ils avaient raison. Mais pour combien de temps encore? Ils triomphaient, mais les silencieux, ceux qui n’osent dire, ceux qui ne se révoltent pas, ceux qui endurent, un jour se prononceront. Ce jour-là, bien des masques tomberont…

Lettre ouverte à Gabriel Nadeau-Dubois

Voici une lettre ouverte qui a été précédemment publiée sur le mur de ma page Facebook par madame Claudine Baldo (avec permission de publier) et qui est rédigée par monsieur Alexandre Thibault.

Lettre ouverte à Gabriel Nadeau-Dubois

Je suis écœuré de la grève, Monsieur Nadeau-Dubois. Nous sommes écœurés de la grève. Nous sommes écœurés des manifestations, de la violence, de l’hypocrisie, de la lâcheté dont fait preuve la CLASSÉ. Je crois que vos revendications sont mal fondées. La cause pour laquelle vous militez n’est plus claire, à quoi donc servent les dépenses de millions de dollars engendrées par cette grève? Est-ce la brutalité policière? L’injustice de la loi 78? La stupidité de Jean Charest? L’énorme hausse des frais?

Tout d’abord, vous prétendez être victimes des policiers. Je tiens à vous rappeler la charte des droits et libertés du Canada. Je cite: “Le droit à la réunion pacifique”. Je doute fortement que lancer des objets sur des policiers, sauter sur des pare-brises ou fracasser des vitrines de magasins peut être considéré comme pacifique. L’intervention policière est nécessaire pour contrôler les étudiants déchaînés. Si vous ne leur dites pas de se contrôler, les agents de la paix se doivent de le faire.
C’est pourquoi je crois que vos revendications ne sont pas fondées.

Ensuite, vous dites clairement que la loi 78 va à l’encontre de vos 4 droits fondamentaux. Laissez moi vous expliquer quelques alinéas. Obligation de présenter votre itinéraire de manifestation 8 heures à l’avance. Je ne vois pas pourquoi ceci empêcherait quiconque de se réunir pacifiquement. Pas le droit de porter un masque? Simple précaution pour identifier les malfaiteurs. De toute façon, pourquoi un manifestant devrait t-il avoir honte de se réunir pacifiquement? C’est pourquoi je crois que vos revendications ne sont pas fondées.

Ensuite, vous déclarez que Monsieur Charest et le parti libéral prend des décisions non démocratiques. Pensez ce que vous voulez, mais ce gouvernement a été élu en majorité à l’Assemblée Nationale. De plus, la majorité des Québécois appuient le parti Libéral dans ce conflit. Si vous désapprouvez de ses décisions, il revient à vous de voter contre lui au prochaines élections. Je tiens à vous rappeler que le vote est toujours et encore la façon de choisir un gouvernement, et non la désobéissance civile et la violence. C’est pourquoi je crois que vos revendications ne sont pas fondées.

Enfin, vous vous opposez à la hausse des frais de scolarité de 325$ pendant 5 ans au Québec. Vous avez entièrement le droit à votre opinion. Laissez-moi vous poser une question: n’est-ce pas juste que les étudiants paient un mince 17% de leurs études? Mes impôts servent à payer 83% de vos études. Je concède que nous sommes la province la plus imposée mais les frais de scolarité dans 5 ans seront toujours les plus faibles en Amérique du Nord. De plus, il est prouvé que l’augmentation des frais de scolarité n’affecte pas nécessairement l’accessibilité aux études pour la classe moyenne et pauvre. Il existe des prêts et bourses qui sont accessibles à ceux qui en ont besoin. Si vous jugez que votre éducation ne vaut pas la peine d’être payée à son juste prix, personne ne vous oblige d’étudier. C’est pourquoi je crois que vos revendications ne sont pas fondées.

Comme l’a dit Platon dans La République: ‹‹Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien et de personne, alors, c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie.››

Cessez s’il vous plaît de vous prendre pour Che Guevara. Vous luttez pour des droits qui sont respectés. Vous résistez contre ceux qui veulent vous protéger. Vous bataillez contre la démocratie en disant la défendre. Comprenez que vous ne vous combattez pas contre un dictateur, mais contre vous-même.

Respectueusement,
Alexandre Thibault

Pourquoi y a-t-il de la violence tout les soirs dans les rues de Montréal ou l’instrumentalisation de la crise étudiante

Préambule

Je suis inquiète pour Montréal, pour le Québec et pour notre démocratie. Je me demande sérieusement comment cette crise va se finir. Quels en seront les coûts sociaux, émotifs et financiers et si la population en général est consciente que ce qui se trame est sans doute plus large que strictement une crise d’étudiants qui se promènent dans la rue? Je me demande si les étudiants eux-mêmes sont conscients des divers jeux politiques, syndicaux et radicaux qui sont à l’œuvre ?

Pourquoi y a-t-il de la violence tout les soirs dans les rues de Montréal ?

C’est sans doute parce que le gouvernement Charest est l’un des plus détestés de l’histoire du Québec et que notre force policière est l’une des plus coercitives de la planète (une pointe d’ironie ici, et non je ne suis pas Libérale)! C’est peut-être aussi parce que nous vivons une « révolution » orchestrée, qu’elle profite de la grogne populaire légitime et qu’elle coïncide avec des actions concertées de la gauche modérée et radicale du Québec (j’ironise à peine ici et non je ne suis pas fasciste ou d’extrême droite. Je n’aime d’ailleurs vraiment pas l’extrême droite).

Qu’est-ce qu’une révolution ?

Selon Wikipédia :

La difficulté à définir le terme vient d’un usage répandu qui tend à le confondre avec celui de révolte, lequel désigne la contestation par des groupes sociaux de mesures prises par les autorités en place, sans que cette contestation s’accompagne nécessairement d’une volonté de prendre le pouvoir et de se substituer à ces autorités. On parle donc habituellement de révolution a posteriori, une fois que le soulèvement a débouché sur une prise de pouvoir, laquelle s’exprime ensuite par d’importants changements institutionnels. À la différence de la révolte, qui est un mouvement de rébellion spontané se manifestant très tôt dans l’histoire (ex. la révolte de Spartacus), la révolution est généralement considérée comme un phénomène moderne et, sinon prémédité, du moins précédé de signes annonciateurs. Le mot désigne alors une succession d’événements résultant d’un programme (ou projet), voire d’une idéologie. Ce qui distingue donc la révolution de la simple révolte, c’est qu’il est possible de la théoriser .

Vivons-nous une révolution ou une révolte ?

Nous pouvons certainement affirmer que nous vivons une révolte populaire. Mais pouvons-nous identifier ces signes annonciateurs que sont « une succession d’événements résultant d’un programme (ou projet), voire d’une idéologie», qui en ferait plutôt une révolution?

Voici quelques faits

L’union communiste libertaire offre des ateliers de « diversité des tactiques ».

Afin d’appuyer les organisations étudiantes et les organisations communautaires dans leurs luttes, des membres de l’Union communiste libertaire offrent une formation sur la diversité des tactiques. Cette formation comporte un volet théorique et un volet pratique, et sera adaptée aux besoins exprimés par les organisations.

Qu’est-ce que la «diversité des tactiques»? L’expression désigne plusieurs réflexions constantes qu’ont à se poser les personnes en lutte : quelles actions sont à privilégier selon les ressources et les contextes? comment bien préparer une occupation? quels sont les types de violence et quelles sont les positions sur la question de la violence? quels sont des exemples concrets d’utilisation de diversité des tactiques?

Or, déjà en septembre, dans son rapport interne (Cahier préliminaire de préparation aux délégués) de l’ASSÉ évoquait justement cette « diversité des tactiques ». On y notait aussi :

Il est aussi intéressant de souligner que ce document a été retrouvé grâce à la cache de Google et grâce à la faction radicale Force étudiante Critique (ceux –là même d’où vient les poseurs de bombes fumigènes du métro de Montréal qui s’est dissocié de l’ASSÉ parce qu’ils ne sont pas encore assez radicaux (sic)) qui en parle dans certains de leurs documents. Notez aussi que l’ASSÉ est la fondatrice de la CLASSE et que tous les hyperliens et les documents de l’ancien site de l’ASSÉ ont disparu et le site d’origine asse-solidarite.qc.ca pointe maintenant vers bloquonslahausse.com. C’est Gabriel Nadeau-Dubois qui au registre des entreprises du Québec, en est le secrétaire aux statuts juridiques de l’organisation. Mais oui, il n’est que le porte-parole, il n’est que « la personne choisie par ses pairs pour les représenter », sauf que légalement du moins, il est aussi secrétaire de l’ASSÉ.

La moto de Force étudiante Critique est :

« Si vis pacem, para bellum » ; si tu veux la paix, prépare la guerre. Vous tenez entre vos mains le journal de grève de Force étudiante critique. Il se veut une contribution à cette lutte étudiante qui n’est qu’un moment de la lutte totale contre la société capitaliste et ses structures patriarcales et racistes les plus arriérées.

 

 Copinage associations étudiantes / partis politiques 101

Force étudiante Critique nous offre un excellent cours de copinage associations étudiantes / partis politiques 101 (lire ici Parti Québécois et Québec Solidaire et FTQ), dans le lumineux billet Sur les traces de la collaboration. On peut y lire :

La gauche institutionnelle est divisée entre deux tendances, chacune luttant pour son hégémonie sur le mouvement social. Il y a le PQ et, depuis peu, QS. Québec Solidaire est l’assemblage de plusieurs organisations politiques qui, prises séparément, n’avaient aucun avenir. Il est né de la fusion entre l’Union des forces progressistes (UFP) et Option citoyenne, tandis que l’UFP est elle-même le résultat de l’union du Rassemblement pour l’alternative progressiste (RAP), du Parti de la démocratie socialiste (PDS) et du Parti communiste du Québec (PCQ). Le programme de QS est un bricolage entre toutes ces tendances et à chaque alliance équivaut un nouveau nivellement. (…)

Le PQ, comme QS, mise sur les prochaines élections pour changer les choses. En ce moment même, les stratèges de ces deux organisations essaient de se manger l’un l’autre. Le froment de leur union symbolique est le nationalisme, précisément là où la lutte de classes s’estompe au profit des intérêts nationaux. Les plus jeunes sont plus souvent qu’autrement inconscients des dynamiques de pouvoir et c’est pourquoi ils et elles constituent pour ces deux partis un électorat potentiel. QS vise à rallier la gauche radicale, mais aussi la gauche sociale-démocrate déçue du PQ, tandis que le PQ travaille plus au centre de l’échiquier politique. La guerre de ligne en vue de la prochaine grande grève générale étudiante est un levier de recrutement, car les grèves renouvellent les bassins de militant-e-s de gauche. La même logique de recrutement s’applique, selon les fluctuations du marché des associations étudiantes, entre l’ASSÉ et les fédérations. Les techniques de séduction, elles, se ressemblent de plus en plus. Le discours médiatique structure la stratégie et les rapport entre organisations nationales restent figés à ce niveau-là car elles n’ont pas de bases en lutte, pas encore.

L’analyse du discours de QS qui se présente comme un parti populaire, le parti des urnes et de la rue, voire le parti des travailleurs et travailleuses lui-même est révélatrice. QS n’est à peu près jamais dans la rue, QS n’obtient qu’une petite proportion des votes et QS n’est pas socialiste. Tous ces slogans hallucinés agissent essentiellement comme des messages publicitaires dans l’espace médiatique. C’est de la persuasion, qui a le mérite de nous indiquer qui est le public cible de QS[25], à savoir les mouvements sociaux. Un parti politique comme QS ne peut remporter la bataille des élections sans conquérir toute la gauche réformiste et l’opposer aux objectifs révolutionnaires, ou radicaux, partout. Comme QS nie qu’il s’occupe de luttes sociales mais recueille ses protagonistes dans divers regroupement de mouvements sociaux comme la Coalition et la Marche Mondiale des femmes, puisqu’il entretient le doute sur ses membres et leur stratégie, le risque patent est que l’ASSÉ devienne de plus en plus pilotée en coulisse par QS en servant ses intérêts électoraux.

Ainsi donc, l’idée de collaborer avec les fédérations a présentement pour origine un cercle de jeunes militant-e-s intégré-e-s à cette nouvelle tendance, leur stratégie se présentant d’abord sous l’appellation de trêve médiatique. Mais la situation actuelle est encore pire, car la jeunesse en voie de remplacer ces spécialistes a beaucoup moins de connaissances historiques, elle qui se fait en plus des illusions sur la collaboration au point de jouer la game dans les médias, côte-à-côte avec les chefs des fédérations.

 

Légitimité de la CLASSE

Dans leur journal Parabellum(PDF), Force étudiante Critique nous expliquent pourquoi la CLASSE n’aurait pas de légitimité de sa base:

(…)
L’encadrement étroit des assemblées et des congrès par des conseils exécutifs, qui servent essentiellement à légitimer les plans élaborés en vase clos, est aussi chose courante à l’ASSÉ et à la CLASSE. L’adoption de principes combatifs et de structures de démocratie directe n’offre aucune garantie de les faire vivre en pratique tant qu’ils ne sont pas réappropriés par une base en lutte: seules des pratiques de lutte autonome au quotidien et une culture militante leurs donnant sens peuvent le permettre. Ces pratiques doivent aller à l’encontre de la centralisation du pouvoir qui demeure un risque permanent même dans les organisations à prétention combative. La division de la société en classes se prolonge à l’intérieur même du mouvement
(…)

 

La hausse des frais de scolarité est-elle un enjeu et l’a t’elle toujours été ?

La hausse des frais de scolarité est certes un enjeu. Mais cet enjeu ne semble plus être celui qui fait sortir les gens dans la rue. Il y a manifestement le rejet de la loi 78, l’écoeurantite aigüe d’un peuple, mais peut-être aussi l’action de plusieurs organisations dont le but inavoué est de renverser le gouvernement pour atteindre finalement le grand jour égalitaire. Voici donc certains autres extraits de diverses organisations se réclamant d’être parti prenante et d’infiltrer ce grand rassemblement contre les frais de scolarité et la loi 78 et toutes les autres manifestations.

Manifeste du CARRÉ NOIR (communément appelé les Black Bloc)

De la récupération et de l’infiltration
Nous sommes étudiant-e-s. Nous sommes travailleuses et travailleurs. Nous sommes chômeur-e-s. Nous sommes en colère. Nous ne récupérons pas une grève. Nous sommes dans le mouvement depuis le début. Une de ses formes au même titre qu’une autre. Nous ne sommes pas des extrémistes, nous avons une critique radicale de cette société qui est la nôtre. Nous n’infiltrons pas les manifestations, nous aidons à les organiser, nous les rendons vivantes. Nous ne sabotons pas la grève, nous en sommes partie intégrante, nous aidons à l’organiser, nous faisons battre son cœur.
Nous sommes organisé-e-s pour lutter contre ce système violent et oppressif. Nous croyons que la violence du système qui attaque des classes économiques et des populations entières justifie l’usage de la violence qui cible du matériel et des agents politiques que sont les flics. Nous nous drapons de noir pour tenter d’échapper à la répression d’un système qui a fait ses preuves d’intolérance à l’égard de la contestation (Toronto 2012, Montebello 2007, Québec 2001, 15 mars de tous temps, 7 mars 2012, etc). Nos drapeaux noirs s’opposent au fleurdelisée dont les symboles – le roi et l’église – nous horrifient. Le black block n’est pas un groupe. C’est une tactique, une tactique qui oppose obéissance docile aux normes et aux lois, à la désobéissance civile et à l’action directe.
De l’opinion publique et du mythe de l’unité
Les radicaux-ales s’opposent dans la grève présente aux «imagistes» qui se revendiquent du pacifisme. L’opinion publique, qui oriente la façon dont ces derniers agissent, est une chimère. Notre champ de bataille se situe dans la rue, dans les A.G., dans les bureaux occupés, dans les milieux libérés, pas dans les médias. Nous dénonçons l’illusion que les choses peuvent être changées sans perturbation.
Nous opposons le principe de la solidarité au mythe de l’unité qui sévit dans l’imaginaire de nos contemporain-e-s – les intérêts des québécois-e-s ne sont pas uniques et homogènes. L’unité d’un mouvement est-elle vraiment souhaitable? Ne prend-il pas sa force justement dans le fait qu’il soit diversifié, que certains soient prêts et prêtes à prendre plus de risques et se protéger en conséquence?

De la violence et de la non-violence
Nous croyons qu’il y a une gigantesque différence qualitative entre la violence envers des objets et celle envers des êtres humains. Au risque de nous répéter, nous nous attaquons à des objets. C’est un geste politique et symbolique. Ce faisant, nous nous exposons à une violence beaucoup plus grave: le matraquage, le gazage, la judiciarisation, le fichage par GAMMA et maintenant la répression interne. Nous considérons qu’un individu armuré, qui est prêt à frapper violemment d’autres individus simplement parce qu’il en a reçu l’ordre, perd momentanément l’exception qui prévaut quant à l’utilisation de la violence.
Si on regarde un peu dans les livres d’histoire, il est plus que facile de voir que le vandalisme a toujours été une arme légitime utilisée par les mouvements sociaux, suffragettes, syndicats, minorités racisées, peuples autochtones, etc. Aucun gain social n’a été acquis sans perturbation. Malgré la part décroissante de l’économie réelle dans le total de «l’argent créé», la propriété privée est encore la base sur laquelle est érigée le château de carte du capitalisme et du néolibéralisme qui attaquent présentement l’accessibilité aux études et notre vie au quotidien. C’est à elle que nous nous attaquons.
16 mars 2012, Montréal.

DES ANARCHISTES PARMI TANT D’AUTRES!

 

L’Union Communiste Libertaire (Lutte de classe)

Toutefois, nombreux sont les obstacles à la réalisation d’une initiative visant à regrouper la classe ouvrière et les étudiant-e-s. Mais ce qui est clair, c’est qu’une grève sociale qui dépasse les revendications étudiantes est nécessaire pour faire reculer le gouvernement sur ses politiques antisociales et réactionnaires. Qui plus est, elle pourrait devenir le fer de lance d’une prise de conscience politique dont les aspirations dépasseraient le cadre de la démocratie libérale et du capitalisme, tout en canalisant les forces populaires vers un projet de société alternatif.

L’Union Communiste Libertaire tient à remercier et saluer les quelque 150 personnes qui ont participé au contingent anarchiste appelé par celle-ci lors de la manifestation étudiante nationale du 22 mars à Montréal. Bien qu’il serait facile de relativiser l’importance de la présence d’un tel contingent dans une manifestation-monstre de 200 000 personnes, nous tenons à souligner la nécessité pour les militantes et militants anarchistes de combiner leur participation dans les mouvements sociaux, dans une perspective de radicalisation, à leur organisation « spécifique », en tant que courant politique véhiculant des idées et des projets pour transformer la société. Cette même nécessité a amené, en 2008, des militants et militantes communistes libertaires de six villes du Québec à fonder notre organisation et nous poursuivons aujourd’hui le même but, notamment à travers notre journal, Cause Commune, et les multiples activités de nos collectifs locaux de Montréal, Québec et Saguenay.

La CSN prône la grève sociale auprès de ses membres

Pressegauche pour la grève sociale

le Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ)

MAJ Lecture additionnelle suggérée
Michel Hébert À conflit spécial, loi spéciale

Mathieu Bock-Côté La gauche utopiste est de retour

Marcel Boyer Conflit étudiant – Ou comment oublier les vrais problèmes

L’anarcho-syndicalisme et la bourgeoisie syndicale

Je me suis faite haranguée sur mon mur Facebook par le VP d’une centrale syndicale pour avoir publié ce statut.

MERCI Isabelle Maréchal pour ce texte pertinemment juste: Le carré de la honte http://www.journaldemontreal.com/2012/05/20/le-carre-de-la-honte #GGI #Manifencours

Voici donc une portion des échanges :

L’interlocuteur :

Quel texte insignifiant, sans argument et qui conforte les petits bourgeois prétentieux et ignorants. A-t-on vu un seul argument en faveur de la hausse? Jamais! Par contre, nos jeunes nous proposent la justice sociale. Mais, ça dérange le confort de ceux qui font passer les affaires avant les droits de la personne.

Isabelle Maréchal n’a visiblement pas lu la loi 78. Pérorer sans savoir, ça n’aide pas la crédibilité.

Que dit madame Maréchal de l’article 17 de la loi 78 qui oblige toute personne participant à une manif à se substituer à la police!

Les élans émotifs de Michelle Blanc souffrent d’un manque d’analyse flagrant. J’ai déjà dû la rappeler à l’ordre sur la désobéissance civile qui, grâce par exemple à Stonewall en 1969, a permis au mouvement LGBT de prendre son essor. Sans la désobéissance civile, aujourd’hui Michelle Blanc serait soit à l’asile, soit en prison, soit morte. Elle devrait lire la loi 78, étudier l’historique du conflit et sortir de ses pantoufles avant de porter des jugements à l’emporte-pièce et extrêmement superficiels.

Ma réponse

à XXX hey le syndicaleux qui travaille pour monter son futur chèque de paye avec des étudiants tout en faisant des clauses orpheline lorsque ça arrange la gang qui est déjà là, je ne crois pas avoir besoin de cours d’histoire du mouvement gai. Suis à gauche pour certaines bonnes raisons et à droite contre la connerie

L’interlocuteur

Alors, le chat est sorti du sac, la petite bourgeoise au service des affaires est dérangée. Elle crache sur le syndicalisme qui lui a fourni tant d’occasions de progresser. Des cours d’histoire sur tous les sujets, il faut, mais aussi des cours d’humanisme.

Quelle ignorance de croire que nos revenus augmentent selon le nombre de syndiqués ou d’adhérents! Ouf, ça vole pas haut!

Ma réponse

by the way, oui j’ai fait une mineure en relations industrielles et je connais l’histoire des syndicats qui ont fait de grands biens mais qui aujourd’hui ne sont plus là que pour leurs acquis et foutre la merde. La bourgeoisie et le corporatisme syndical sont des sangsues qui ne travaillent plus pour leurs bases, mais pour leur apparatchik dont tu fais partie… By the way, je ne vais jamais foutre la merde sur ton mur. Mais toi tu sembles aimer ça faire chier les autres chez eux. Est-ce symptomatique du mouvement que tu défends? Aussi, n’est-ce pas la FTQ qui finance Accurso?

Fin de la discussion

L’anarcho-syndicalisme

La CLASSE est financée et appuyée par les centrales syndicales. Les étudiants ne connaissent sans doute pas les célèbres clauses orphelins de ces mêmes syndicats. Ils ne savent sans doute pas non plus que si le gouvernement est corrompu, les syndicats le sont tout autant. Entretemps, on romantise la désobéissance civile et on pratique le clivage du discours et démonise ceux qui sont “contre”.

Anarcho-syndicalisme

L’anarcho-syndicalisme, anarchosyndicalisme, ou syndicalisme anarchiste est un syndicalisme basé sur les principes de fonctionnement de l’anarchisme(autogestion, libre fédéralisme, démocratie directe, mandatés élus temporairement et révocables, etc).
En d’autres termes, le militant anarchosyndicaliste pose le syndicat comme forme d’organisation des travailleurs, et refuse le principe de parti, d’association ou de regroupement corporatiste. Le syndicat est alors la structure qui permet aux classes opprimées de s’organiser à la base et de mener la lutte selon les choix des individus regroupés en collectifs et non selon des directives hiérarchiques données par un bureau politique (en d’autre termes, du bas vers le haut et non du haut vers le bas).

Pratiques et idéologie de l’anarcho-syndicalisme
Les militants anarchosyndicalistes ont théorisé nombre de pratiques syndicales. S’ils ont beaucoup réfléchi sur la grève générale comme moyen pour la classe ouvrière de seréapproprier ses outils de production, ils ont aussi popularisé l’action directe (occupations, piquets de grève), le sabotage3 (refus de produire des marchandises de qualité, et boycott par les prolétaires des produits en question) comme moyens d’action, ainsi que, dans certains cas, la réappropriation directe des richesses produites.

Morale de l’histoire
Ils sont tout de même brillants les syndicats d’instrumentaliser une certaine CLASSE d’étudiants et de leur faire expérimenter le romantisme de l’idéologie anarcho-syndicaliste. Si ça fonctionne pour les étudiants (et à ce jour ça marche plutôt bien), peut-être que ça fonctionnera aussi pour les syndicats? Mais ha, c’est vrai, les syndicats fonctionnent aussi de manière très corporatiste. Ça ne servira donc qu’à régler d’autres vieux comptes avec les libéraux et peut-être même faire oublier leur prope magouille et corruption syndicale…

Vive la solidarité pour une solidarité syndicale étudiante! (Notez ici que comme pour la dénomination de la Classe, le syndicat passé en premier…)

Une chance que nos extrémistes ne sont que de petits cons

Je regarde les récents événements liés au conflit étudiants gouvernement et j’ai certaines inquiétudes. Je ne connais pas la gestion de la sécurité publique mais lors de ma formation d’officier d’infanterie, j’ai eu des cours de contrôle de foule, de psychologie des foules, de stratégie militaire et lors de ma M.Sc., de cours de gestion du risque et de la sécurité informatique. Par ailleurs, je suis l’actualité internationale et j’observe beaucoup.

Je remarque le chaos dans lequel se retrouve Montréal comme suite à divers événements et je me dis « Une chance que nos extrémistes ne sont que de petits cons ». S’ils étaient de vrais terroristes, nous serions dans le « caca mou ». Ce qui me frappe particulièrement est que Montréal est une île. En cas de crise majeure, nos accès routiers pour entrer ou sortir de l’île sont rapidement congestionnés. C’est déjà un risque majeur. Je me souviens du gaz sarin dans le métro au Japon et je me dis que si au lieu de simple fumigène ça avait été de tels types de gaz, les ambulances n’auraient pas été en mesure de se rendre sur les lieux. Ils ne pouvait même pas circuler à Montréal cette semaine lors de simple fumigène.

Un pote français me parlait des troubles étudiants en France et que lors de ceux-ci, dans la côte longeant la Sorbone, les étudiants sortaient les automobiles du côté de la rue, les enflammaient et les poussaient vers les policiers en bas de la rue. Il est donc rassurant que nos émeutiers ne soient que de petits cons et ne tirent que des boules de billard et des marteaux. S’ils projetaient des voitures en flammes, nos services policiers pourraient-ils réagir convenablement ? Ils sont déjà débordés avec de simples conards.

Certains souhaitent que l’armée canadienne intervienne pour faire cesser la crise. Ils ne connaissent de toute évidence pas les techniques de contrôle de foule militaire. À l’époque de ma formation d’officier, ces techniques étaient déjà particulièrement spectaculaires. J’imagine qu’en trente ans, elles se soient passablement sophistiquées et que l’aspect coercitif est encore plus répressif. Déjà, il y a trente ans, les bâtons de contrôle de foule militaire avaient des encoches à leur extrémité qui servaient à ouvrir la peau des manifestants lorsqu’ils se faisaient frapper et je ne parle ici que des bâtons. Ceux qui rêvent de voir débarquer l’armée pour mâter les étudiants ne réalisent sans doute pas que la répression militaire est un degré de réponse largement plus sérieux , dangereux et violent que celle que la police de Montréal peut mettre en exécution. On n’est certes pas rendu là. De plus, je ne pense pas qu’on veuille vivre dans un état policier (ou pire militaire) et qu’au nom de notre sécurité, nous soyons victimes de mesures si draconiennes.

Par contre je me questionne sur la réponse que j’ai pu constater jusqu’à présent. Si nous avions des manifestants ou des « wanabe terroristes économiques » plus déterminés, il m’apparaît que de déstabiliser une ville comme Montréal, serait un jeu d’enfant. Montréal l’est déjà depuis plusieurs semaines avec des manifestants d’un amateurisme rassurant. Nous sommes vraiment chanceux que nos extrémistes ne soient que de petits cons…

Lisez aussi

Embassy of the United States, Ottawa: 27 APRIL 2012: SECURITY MESSAGE FOR U.S. CITIZENS IN MONTREAL

LE BLOGUE DE MATHIEU BOCK-CÔTÉ: Un extrémisme nihiliste et destructeur

Les paradoxes de la CLASSE

Bien que j’ai une mineure en relations industrielles de l’Université Laval, je ne comprends vraiment pas le fonctionnement de la Classe qui fait la promotion du grabuge un peu partout au Québec. Tout d’abord je m’explique mal que le porte-parole de la Classe, Gabriel Nadeau-Dubois, d’un souffle dit ne pas pouvoir condamner la violence parce qu’il n’est qu’un porte-parole et qu’il ne prend pas de décision et qu’en même temps il réclame un siège lors des négociations. Il me semble (et je suis sans doute dans le champ) que pour négocier, ça prend quelqu’un qui a la latitude de le faire? Généralement, un porte-parole n’est pas le négociateur, à moins que dans les faits, il soit en mesure de prendre des décisions. Ce qui semble être le cas pour les deux autres groupe d’étudiants la FEUQ et la FECQ qui étonnamment eux, ont une équipe et des responsabilités avec des leaders clairement définis. Il est donc difficile pour le gouvernement de discuter avec une instance (la classe) qui n’a pas de leaders, dont on ne connaît pas l’équipe et dont le porte-parole dit n’être qu’un porte-parole et ne pas avoir de pouvoir et en même temps se réclame d’avoir au moins celui de négocier au nom de son groupe ?

Par ailleurs, sur le site de la Classe, on peut voir clairement des événements avec des épithètes comme « Action Locale : non nous ne resterons pas sage » « action de perturbation », « envahissons Westmount » ou « piquetage dur au Conservatoire de Montréal ». Encore une fois le très efficace porte-parole de la Classe disait hier que la Classe n’est pas responsable des événements qui sont mis sur son site. Ha bon ! Alors depuis quand le webmestre d’un site n’est-il plus responsable des contenus qui sont publiés sur un site, incluant les commentaires ? Est-ce que la classe fonctionne aussi en dehors des lois de responsabilité civile et criminelle dont est assujetti le reste des organisations du Québec ? Si un appel au meurtre, à faire exploser un édifice ou autre acte clairement criminel y était posté (j’exagère grandement ici pour illustrer le côté saugrenu des prétentions de la Classe) est-ce que la Classe laisserait ce contenu continuer d’apparaître au nom de la liberté d’expression ?

Il me semble que ça devient de plus en plus ridicule d’entendre un porte-parole parler des deux côtés de la bouche et se laver les mains en même temps des actions violentes des autres lorsque son organisation en gère les outils qui en font la promotion…

MAJ

La CLASSE fait-elle la promotion et est-elle une structure valorisant l’anarchisme ? Je pose la question et il me semble que poser la question est y répondre. Et vous vous en pensez quoi ?

Dans Wikipédia:

L’anarchisme est une philosophie politique qui présente une vision d’une société humaine sans hiérarchie, et qui propose des stratégies pour y arriver, en renversant le système social habituel.
L’objectif principal de l’anarchisme est d’établir un ordre social sans dirigeant. Un ordre fondé sur la coopération volontaire, d’hommes et de femmes libres et conscients, qui ont pour but de favoriser un double épanouissement : celui de la société et celui de l’individu qui participe au premier.
À la source de toute philosophie anarchiste, on retrouve une volonté d’émancipation individuelle et/ou collective. L’amour de la liberté, profondément ancré chez les anarchistes, les conduit à lutter pour l’avènement d’une société plus juste, dans laquelle les libertés individuelles pourraient se développer harmonieusement et formeraient la base de l’organisation sociale et des relations économiques et politiques.
L’anarchisme est opposé à l’idée que le pouvoir coercitif et la domination soient nécessaires à la société et se bat pour une forme d’organisation sociale et économique libertaire, c’est-à-dire fondée sur la collaboration ou la coopération plutôt que lacoercition.
L’ennemi commun de tous les anarchistes est l’autorité, sous quelque forme qu’elle soit, l’État étant le principal ennemi des anarchistes :
l’institution qui s’attribue le monopole de la violence légale (guerres, violences policières), le droit de voler (impôt) et de s’approprier l’individu (conscription, service militaire).

P.-S. Hey oui, j’ai aussi une mineure en politique 🙂

MAJ2

Mise à Jour

Je comprends que monsieur Gabriel Nadeau-Dubois n’est qu’un porte-parole et qu’il ne négocie pas, sur la place publique ou en privé. Il me reste tout de même certaines questions. Qui est la CLASSE? Qui dirige? Qui peut prendre des décisions?

Le porte-parole de la CLASSE est seulement un porte-parole
Le porte-parole n’est pas responsable des manifestations
Le porte-parole n’est pas responsable des actes de ses membres
Le porte-parole n’est pas responsable des décisions de ses membres
Ce n’est pas le rôle du porte-parole de contrôler son association
La CLasse n’est pas responsable des manifestations
La Classe n’est pas responsable de ses membres
La Classe n’est pas responsable de ses associations membres et leurs gestes.
La CLASSE ne contrôle pas les étudiants en manifestations
La CLASSE n’est pas responsable de son site Internet, c’est seulement un site Internet, ce n’est pas une preuve…
QUI QUI QUI est responsable de la CLASSE ?
Comment prôner être une association qui n’est responsable de RIEN ?

Finalement, comment un gouvernement peut-il négocier avec une organisation désincarnée qui n’est responsable de rien? Comment une organisation sans responsabilité peut-elle tout d’un coup parler au nom d’étudiants dont ils ne sont de toute evidence pas responsable ou tributaire non plus?

3e MAJ
Au fait il y a combien d’étudiants en grève déjà? Selon Radio-Canada il y avait 32 500 étudiants en grève pour 450 000 étudiants (en février) à la grandeur du Québec. De ces 32 500 étudiants en grève, on parle en réalité de leurs associations qui ont obtenu un vote de grève et on ne sait pas réellement à quel pourcentage ils l’ont obtenu. Des chiffres plus récents de Le Devoir parle de 176 000 étudiants maintenant en grève. Conclusion, on parle du tier des étudiants qui “seraient” en grève et foutent le trouble à la grandeur du Québec. Par ailleurs, dans les dernières semaines, j’ai donné des conférences à McGill (devant une salle pleine), j’ai été invitée par les Jeux de la comm ou des étudiants de toutes les universités francophones étaient représentés. Je me demande maintenant de quelle représentativité se réclament les grévistes?

Probablement qu’encore une fois, on ne pourra pas répondre à cette question parce qu’on “n’est pas responsable” de ceux qui n’appuient pas la grève, puisque de toute façon, on n’est pas non plus responsable de ceux qui l’appuient. Après ça on viendra me parler de représentativité, de démocratie et tutti quanti…

4e MAJ

Chez Patrick Lagacé: La CLASSE et sa vision d’une « négociation »

Négocier, ce n’est pas exiger. C’est du troc. C’est transiger.

Ce qu’on lit là, c’est le contraire d’une négo. Pour le vase clos de la militance de la CLASSE, peut-être que c’est simplement l’expression de convictions en acier trempé. Mais pour la moyenne des ours, c’est de la mauvaise foi crasse, j’en ai bien peur.

Aucun rapport : c’est peut-être formidable, la démocratie directe, le refus global d’une quelconque autorité. Peut-être qu’à l’intérieur de la CLASSE, c’est un mode d’interaction idéal qui comble les membres et les « instances » de bonheur. Mais pour interagir avec le monde extérieur, c’est de la bouillie pour les chats. Pour le monde réel, c’est loin d’être commode. C’est pas sérieux.

je l’ai écrit, je l’ai dit cent fois : rien ne pouvait justifier, ces derniers mois, même avant la grève, le refus de Québec de négocier avec les associations étudiantes. Mais pour la CLASSE, quand je lis ces mises en candidatures, quand je lis les justifications de Gabriel Nadeau-Dubois, je me dis qu’à la place de Line Beauchamp, pas sûr que j’aurais envie de négocier avec des gens qui a) n’ont pas de mandat de négocier b) confondent les verbes exiger et négocier c) ont parfois même comme valeur de ne pas négocier d) clament avoir pour valeur de ne pas s’asseoir avec des gens du ministère de l’Éducation.