Les gérants d’estrade

Chez Éric Parazelli de MédiaTV

Qui n’a jamais joué au gérant d’estrade en regardant la télé, en feuilletant le journal du matin, en écoutant la radio prit dans le trafic ou en tweetant frénétiquement en prenant bien soin que nos écrits dépassent notre pensée, et en ajoutant des 😉 à répétition pour que personne ne se sentent insulter par nos jugements impulsifs? Ça fait du bien, avouez… 😉

Depuis une semaine je suis dans le feu de l’action. En fait, je ne le suis pas vraiment, c’est plutôt le président de Lassonde, ses départements de relations publiques, de marketing, juridique, le conseil de direction, le conseil d’administration, les employés de Lassonde et sa firme de relations publique qui le sont. Moi je ne suis là que comme appuie externe « stratégie internet », avec certains autres fournisseurs web, de monitorage média, monitorage médias sociaux et autres. Je suis là aussi « pour le long run » comme on dit puisque Lassonde a déjà entamé une restructuration profonde de ses manières de communiquer et les médias sociaux en font et en feront de plus en plus partie. La prise de décision, la complexité des enjeux, la structure organisationnelle et la personnalité des individus sont autant d’éléments (qui comme dans toute grande organisation d’ailleurs), façonnent les actions qui seront prises … ou pas.

Tout ça pour vous dire que j’en ai entendu et lu des vertes et des pas mûres la semaine dernière. Lassonde devrait faire du monitorage, Lassonde devait savoir que La Presse sortirait cet article et ils auraient dû faire de la préparation de crise juste au moment de la sortie du jugement (qui remonte au 30 mars, soit 9 jours avant la parution), Lassonde aurait dû agir plus vite, Lassonde a agi trop rapidement. Lassonde est allé en appel pour ne pas payer les frais d’avocats de la partie adverse (alors que c’était plutôt pour que son dossier de poursuite n’aie pas l’étiquette de « poursuite abusive » qui était accolée a tort à la première poursuite), Lassonde, sa firme de communication ou moi-même sommes la fameuse « Cathy Laplante » qui plante tout le monde sur les plates-formes médias sociaux (dans un jargon bien connu on appelle ça aussi un « troll » un peu, beaucoup trop convaincu). Le président de Lassonde est un nono parvenu qui ne sait pas s’exprimer (il a tout de même monté une entreprise de $75M de vente à une entreprise de près d’un milliard de vente et était récipiendaire du Grand Prix de l’Entrepreneur 2008 par la firme de services professionnels Ernst & Young). La crise se serait éteinte toute seule si Lassonde n’avait rien fait. La crise a continué parce que Lassonde en a fait trop, pas assez, parce que le mea culpa n’est pas assez, est trop, est trop peu.

Tout ça pour vous dire qu’ayant vécu ce drame (parce que oui c’est dramatique pour les gens de Lassonde) du « sideline du banc des joueurs », je sais que plusieurs commentaires de gérants d’estrade en plus d’être souvent blessants pour les intéressés, vont aussi dans tous les sens et qu’ils ne reflètent en rien, ce qui s’est passé et se passe vraiment. Mais ils sont poussés par l’émotion, la jalousie ou la tentative de se positionner comme étant « ceux qui l’ont l’affaire » et qui pourront vous aider si ca vous arrive (ironie). C’est sans doute pourquoi dans l’un de mes derniers billet, je suis plus intéressée à l’analyse de l’impact de ce cas sur les entreprises en général et sur les notions juridiques qui y sont associées, que sur le pourquoi du comment ce cas a été bien ou mal géré.

Avec des si on mettrait Paris en bouteille
si les chiens avaient des scies, il n’y aurait plus de poteaux
si la mer bouillait, il y aurait bien des poissons de cuits

MAJ

Intéressant “gérant d’estrade” 🙂 à lire si vous voulez un autre son de cloche que celui des “médias officiels”. Chez Vigile.net: FABRICANT DE JUS DE FRUITS VS MULTINATIONALE DE L’EXTRACTION MINIÈRE.. Le pouvoir commodément prêté aux médias sociaux

Le plan nord, le plan nerd et LeWeb

La semaine dernière avec une dizaine d’autres Québécois, j’étais au Davos de l’internet, c’est à dire à la conférence LeWeb à Paris. Pour vous donner une idée de l’ampleur et de l’importance de l’événement, disons que l’an dernier nous étions invités à la mairie de Paris et que cette année, 300 des 3500 congressistes étaient reçus à l’Élysée par Sarkozy lui-même, alors que les autres fesaient la fête au Carrousel du Louvre. Ça donne déjà une idée.

Toujours est-il que la crème des entrepreneurs technos de la planète (avec entre autres, pour ne nommer que celui-là, Eric Schmidt, le «executive chairman» de Google en personne), des « ventures capitalist » les plus importants, des agences de presse et médias de la planète les plus influents, convergent vers Paris pour trois jours de délibérations, présentations, concours de start-up, ateliers et rencontres exceptionnelles. Pendant ce temps, le gouvernement du Québec avance son idée du siècle, Le Plan Nord, nos médias ( comme le note à juste titre Claude Malaison) reprennent les textes des agences de presse plutôt que de profiter de la dizaine de Québécois qui y sont et aucun représentant gouvernemental tant du Québec que du Canada, n’y fait acte de présence.

Je rappelle que l’industrie des TI au Québec (25 milliards)est 2,5 fois plus importante que celle du tourisme, et est sans ministre, ministère ou vision économique. Que le ministère de la Culture du gouvernement du Québec investit 170 000$ pour que nos chanteurs prennent d’assaut le festival South by southwest et y chantent des chansons (ben oui, la culture elle aussi a un ministre et un ministère). Qu’un organisme largement commandité et subventionné, MforMontreal, y était aussi. Qu’un important pan de ce festival est dédié à l’interactif, mais que malheureusement, l’interactif (comme le web ou les TI) ce n’est sans doute pas assez payant ou important pour qu’on y soit de façon organisée.

Je rappelle que lorsqu’on discute du Plan nord, on parle surtout de dilapider nos ressources naturelles non renouvelables et que pendant ce temps, la Finlande, l’Irlande et l’Islande accueilleront de nouveaux centres de données de Google et Microsoft parce que là-bas, il paraît qu’il fait assez froid pour refroidir la chaleur des centres de données et que l’électricité et la géothermie y sont peu dispendieuse. Nous pourrons sans doute leur envoyer nos chanteurs pour qu’ils se divertissent un peu, et nos matières premières pour qu’ils construisent leur avenir…

Tandis que le pote Sylvain Carle réclame « Un plan Nerd », que plusieurs acteurs de l’industrie réclament un Plan Numérique pour le Québec et que le gouvernement du Québec « se demande » s’il est opportun de faire des données ouvertes gouvernementales, la France est déjà passée aux actes avec son portail data.gouv.fr, mets sur pied son Plan numérique, envoi Éric Besson, son Ministre de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Économie numérique faire un tour à LeWeb et monte un impressionnant kiosque « Where else ? France for sure » chapeautée par InvestinFrance, tout en étant certain d’avoir suffisamment d’employés, de fonctionnaires, de politiciens (Sarkozy lui-même et Delanoë) et de petits fours/champagne pour charmer la galerie.

Oui, mais vous me direz, LeWeb est en France, c’est un peu normal! Je répondrais ha bon ! C’est quand la dernière fois que la mairie de Montréal a ouvert ses portes pour les congressistes d’un événement techno à Montréal (disons le Webcom) ? Je demanderais c’est quand la dernière fois qu’un premier ministre du Québec ou du Canada a reçu en grande pompe la galerie « geek » pour que leur « venture capitalist » viennent s’installer ici ?

Je noterai aussi que la Suisse, petit pays sans doute comparable au Canada, est à LeWeb depuis des années avec l’initiative MorethanChocolate, qu’elle donne du chocolat en main propre à plusieurs congressistes, tout en prenant la peine de leur présenter les start-up qui les accompagne.

À quand notre initiative Morethanpoutine ?

Entre-temps, la dizaine d’autres passionnés québécois et moi-même continuerons d’aller à LeWeb à nos frais, et nous tâcherons d’agir comme ambassadeurs de la geekitude québécoise…

MAJ

Juste pour en rajouter une couche, je vous rappelle que le gouvernement du Québec va dépenser $800 millions (je répète, HUIT CENT MILLIONS) pour équiper les postes de travail de nos fonctionnaires de logiciels Microsoft. Pourtant, c’est en Irlande que Microsoft installe un de ses centres de données…

Entretemps, on va subventionner des entreprises pour qu’elles viennent extraire nos richesses naturelles et les envoyer se faire transformer ailleurs. On appelle ça de la subvention à la création d’emplois. C’est fou comme nous avons de bonnes idées économiques…

Microsoft labs location worldwide = ben non, il n’y en a pas au Québec
Microsoft Data Center Worldwide (remarquez que le Canada est en blanc, donc considéré comme un marché, mais c’est ce qui est en jaune qui est un centre de données. Infos additionnelles chez ZDnet)

Lors de LeWeb, Éric Schmidt était fier d’être avec Sarkozy pour inaugurer à Paris un nouveau centre de recherche de Google de $100 millions d’euros

Avis à mes détracteurs, La conversation, c’est de jaser…

Cette fin de semaine j’étais à l’émission de la radio de Radio-Canada, La Sphère, animée par Mathieu Dugal et il me posa la question qui tue (de mes détracteurs, les tabarnaks de jaloux). De parler de votre première vaginite, de vos recettes, de votre chien, ça dépasse l’information pertinente ? (l’entrevue est à partir de la 27e minute)

Bin oui justement, de parler d’autres choses ça fait parti d’une saine conversation. D’ailleurs on revient toujours avec quelques statuts Twitter choc, comme celui de ma vaginite, de ma blague d’un jeudi confession (sans mentionner que c’était une blague du 1ier avril), de mes recettes ou de mon chien. C’est gens là n’ont pas compris que comme dans la conversation hors web, celle du web se doit aussi d’être variée, diversifiée, venant de vos tripes et vivante. J’ai déjà expliqué qu‘à cause de la loi des grands nombres, je suis maintenant plus en mode broadcast que de réelle discussion, mais ça ne m’empêche pas de répondre à ceux qui m’interpellent (dans la mesure du possible) et surtout, d’être spontanée et diversifiée dans mes partages de contenus. D’ailleurs la question de mon blogue de Charlotte, fait maintenant partie du contenu de mes conférences et est une analyse de cas médias sociaux fascinante (elle a eu 13 000 pages vues lors du premier mois en ligne et oui, ce n’est qu’un chien). J’ai en outre valorisé les avantages stratégiques de savoir déconner, parler De l’importance du pâté chinois dans une stratégie médias sociaux, de l’importance de garder sa saveur linguistique régionale, d’aborder des sujets aussi sérieux que celui de la mort, De la transparence, de la mise en scène et de la perte de contrôle, et du narcissisme et de ma vaginite.

Mais la démagogie est forte et quelques twits sur 37 463 (au moment d’écrire ces lignes) serviront sans doute encore longtemps d’exemples à mes détracteurs, pour prouver que mes contenus, ce n’est pas de l’information pertinente…

Conclusion

Chers détracteurs

24 714 abonnés Twitter
5 000 abonnés à mon profil Facebook (dont 598 demandes en attentes et 404 abonnés)
3 186 fans de ma page Facebook
5 385 abonnés Google+
et des dizaines de milliers de lecteurs de mes blogues et de mes livres trouvent sans doute que ma diversité éditoriale est rafraichissante et que votre opinion sur la non-pertinence des mes propos, ils s’en “tabarnakent” aussi …

Ces conneries qui révèlent le piètre service-client

Hier ce n’était pas ma journée. Ça arrive comme on dit. Tout d’abord, par étourderie, j’ai oublié mon portefeuille en changeant de sacoche. J’étais l’invitée de SAS Canada à prendre place à leur table pour la conférence de Chriss Hughes de la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain qui avait lieu au Palais des Congrès de Montréal. Toujours est-il qu’une fois l’événement terminé (avec une sonorisation qui ne me permis pas d’entendre les ¾ de cette allocution qu’on dit très intéressante) je retourne au stationnement chercher ma voiture. Je me rends rapidement compte que je n’ai pas mon portefeuille. J’arrive à la guérite de péage et j’explique calmement que par étourderie j’ai oublié mon portefeuille mais que je me propose de retourner chez-moi et de revenir payer mon dû en fin de journée. Le préposée me dit qu’en 20 ans de service ce n’est jamais arrivé, que je suis une imbécile et que je dois me tasser et attendre que tous les gens sortent avant qu’il ne se penche sur mon problème. Je recule ma voiture et patiente 15 minutes. Je sais que Monsieur Hughes est en train de répondre aux questions et que dans trente minutes ce sera le capharnaüm pour sortir du stationnement. Je reprends donc ma place dans la file pour arriver à la station de péage. Le préposé est toujours aussi air-bête, m’invective et je lu fais remarquer qu’il n’a qu’à prendre mon numéro de plaque et que je reviendrai à la fin de la journée pour payer. Il me fait valoir qu’il sera coupé de sa paie du montant de $18 (ce qui est faux et qui m’a été confirmé par l’autre préposé à qui j’ai payé ma place à 17h15), que je suis une imbécile, que si lui fait une gaffe qu’il assume. Hors il se décide de venir prendre mon numéro de plaque en bardassant tout sur son passage et en refermant la porte de son guichet derrière lui. Il est maintenant embarré hors de son bureau. Son superviseur arrive, débarre son guichet et ouvre la guérite.

Puis hier soir, après le Yulbiz, je suggère qu’on aille souper sur une terrasse de la rue Duluth. J’y arrive accompagnée de ma chienne Charlotte qui a passé la soirée au yulbiz (sur la terrasse du Laika et elle a un blogue après tout). En entrant dans le restaurant, je me fais apostropher par le proprio

« mais qu’est-ce que vous faites ici, il n’y a pas de chien admis, c’est un restaurant vous savez »

« Je rétorque, oui je suis désolée, je comprends mais nous allons sur la terrasse »

« Non c’est un restaurant ici, pas de chien sont admis »

Je ressors donc avec Charlotte, la laisse en compagnie d’autres personnes et entre saluer mes amis de Yulbiz et m’excuse de ne pas pouvoir être avec eux.

Aparté

L’avant-veille, j’étais à la terrasse avant du chic et trendy restaurant Burgundy Lion. Le gérant discute avec des gens sur la rue qui se demandent s’ils doivent venir y souper, mais ils sont avec leur gros molosse de 100 livres. Le gérant les rassure en disant pas de problèmes avec les chiens, tant qu’ils ne mangent pas le monde et fait des blagues à propos des chiens. Il suggère même au client de traverser le restaurant pour aller sur l’autre terrasse qui est à l’arrière du restaurant.

Conclusion

Dans le cas du parking du Palais des congrès de Montréal, je suis revenue payer, ils ont des caméras de surveillance qui de toute manière avait déjà saisi ma plaque d’immatriculation et il eut été plus rapide et efficace de me demander mon numéro de plaque, mon téléphone et mon nom et me permettre de revenir quelques heures plus tard sans en faire une affaire catastrophique.

Pour ce qui est du resto, le proprio aurait pu simplement me signifier que les chiens ne sont pas admis dans son établissement sans me faire passer pour une sauvage qui ne réalise pas qu’elle est dans un resto et qui ne sait pas vivre.

Dans les 2 cas, je ferai désormais des détours pour éviter ses lieux et je ne conseillerai certainement plus jamais à mes clients ou à mes convives de Yulbiz de retourner en ces lieux.

Des gaffes, des erreurs et des conneries ça arrive. C’est dans la manière de les gérer qu’on évalue réellement la qualité du service-client…

MAJ

Je reçois à l’instant une lettre de réaction du chef de service de Palais des Congrès de Montréal avec un ton qui me satisfait pleinement. Si cette lettre avait été numérisée je vous en ferais part avec plaisir. Elle était accompagné d’un cadeau, un stylo de bois de l’artiste Richard Dupuis. Une attention qui sait charmer la cliente et mettre un baume sur une expérience négative. BRAVO et merci

Les journalistes professionnels au Québec : Une société distincte

Au Québec, nous aimons faire les choses différemment. Très souvent cela est à notre grand avantage. D’autres fois, on se couvre simplement de ridicule. C’est le cas avec le Rapport du Groupe de travail sur le journalisme et l’état de l’info au Québec, qui est entériné par la Ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine (et ancienne journaliste) Christine St-Pierre, qui va de l’avant avec une consultation publique sur les recommandations de madame Dominique Payette (auteure du rapport).

Sur le site du ministère on peut lire :

Ces travaux ont permis de dégager les orientations proposées dans les champs de responsabilité relevant de la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, pour donner suite aux recommandations du rapport de Mme Payette.

Les orientations retenues sont les suivantes :

  • la mise en place d’un nouveau modèle de régulation des médias québécois :
  • en s’appuyant sur l’adoption d’un statut de journaliste professionnel ;
  • en consolidant le Conseil de presse du Québec (CPQ) qui a pour mandat, à titre de tribunal d’honneur, de promouvoir le respect de normes éthiques en matière de droits et responsabilités des médias.

le soutien à la diversité des voix :

  • en confiant à Télé-Québec le mandat d’examiner la faisabilité d’un projet de réseautage de l’information régionale sur Internet avec l’appui des médias communautaires, coopératifs et indépendants ;
  • en actualisant le soutien de l’État aux médias communautaires présents dans les différentes régions du Québec.

Le hic

Comme le mentionne un de mes contacts Facebook sur mon profil perso :

Réglementer va créer un monopole qu’il sera plus facile de contrôler. Après le monopole des médias, maintenant des journalistes (dernier rempart contre les abus du pouvoir), il ne restera plus que le monopole de ma pensée à réglementer sur Facebook. Pauvre démocratie des oligarchies.

Quant à Mitch Joël dans son billet One Step Forward And Fifty Steps Back For Bloggers (And Society) :

(…) Do you like the way that journalists “serve the public interest”… and then there are “amateur Bloggers” (who don’t)? Bloggers and journalists no longer have a symbiotic relationship. Even those days are over. Blogging is journalism and journalism includes Blogging. Pushing this further: journalists simply can’t do their jobs without Bloggers anymore.

(…)Instead of putting an effort on who is and who isn’t a journalist, why not focus on where the audience is, how diverse the perspectives are and how to get the information more effectively disseminated to everyone? Especially when it sounds like taxpayers are footing the bill for this type of legislation (hard to believe, isn’t it?). If we want to get really raw here…

Why don’t we let the public decide what is credible media instead of letting those who are trying to control the message or those who are trying to hold on to their legacy instead of evolving?

Embarras international
Ce n’est déjà pas assez que la guéguerre journaliste vs blogueurs se fasse ici 6 ans en retard sur le reste de la planète, maintenant il nous faut faire la démonstration à la face des autres nations que nous ne comprenons pas les changements profonds que vit le journalisme (lire à ce propos mon billet La FPJQ et les fabricants de fouets, même combat). D’ailleurs le réputé Knight center for journalism in the Americas (The university of Texas at Austin) dans son article Quebec pushing forward with controversial proposal to define “professional” journalists observe :

Noting that the intention of the law would be to “distinguish those dedicated to ‘serving the public interest’ from ‘amateur bloggers,’” a column in the National Post called the proposal “alarming,” saying that citizen journalists should be “encouraged, not chilled.” Further, the article pointed out that the phrase “serving the public interest” was in itself disturbing, potentially deterring journalists from being critical.

Another column in the National Post explained that the proposed regulation is based off a report from former journalist Dominique Payette who recommended that “professional” journalists be awarded certain access and privileges “in exchange for respecting certain yet-to-be-determined criteria.

The column concluded that “Canadian media and journalists should be in full-scale revolt against this state of affairs.”

Nous risquons donc d’être l’un des premiers états à avoir des journalistes « chiens de poche » à la solde du gouvernement  qui leur donne l’os de certains privilèges d’accès à l’information. Certains états embrassent les changements et valorisent l’innovation, ici il semble que nous valorisions plutôt le statu quo et le retour en arrière. Les nostalgiques de la Pravda applaudiront certainement l’audace avec laquelle « nous savons dresser ces vaillants journalistes »…

Vous pouvez aussi lire ou relire :

Le Lab VOXtv Chronique les changements que vivent présentement les médias ?

Baladodiffusion du colloque sur l’éthique des médias

Questionnement sur le code déontologique des journalistes membres de la FPJQ

Pour ces journalistes qui vomissent sur Twitter et sur les blogues

Webdiffusion de ma conférence sur l’avenir des médias

Conférence sur « Et si j’étais propriétaire du Journal de Montréal? »

Le Tourisme vs Les TIC au Québec, met-on nos œufs dans la bon panier?

Dans mon billet de ce matin L’industrie touristique au Québec et sa courte vue numérique je citais Paul Journet dans l’article Le tourisme québécois sévèrement critiqué qui disait aussi ceci :

L’industrie touristique représente 2,5% du PIB du Québec. L’année dernière, elle a rapporté des revenus de 10,4 milliards et fourni 134 600 emplois directs.

Or, je me suis amusé à comparer l’industrie du tourisme à celle des Technologies de l’information avec les chiffres que donnent Affaires étrangères et Commerce international Canada

Le secteur des TIC est un moteur de l’économie du Québec, puisqu’il génère des ventes de plus de 25 milliards de dollars. Ce secteur, qui compte quelque 5 000 entreprises dans la province, emploie approximativement 140 000 personnes. La production des TIC est en grande partie exportée (surtout vers les États-Unis) et représente 35 % de la production totale du Canada dans ce secteur.

Si je récapitule ces chiffres, l’industrie du tourisme génère 10,4 milliards et fournit 134 600 emplois et celle des TIC 25 milliards et 140 000 emplois. Or, au gouvernement du Québec, on a un ministère du tourisme, des assises du tourisme, de nombreux ATR qui sont financés à même nos taxes et divers groupes de pression. Quelques groupes d’intérêts des industries numériques réclament une politique du numérique, un plan numérique pour le Québec (j’ai moi-même été un élément catalyseur d’un tel projet) et nous n’osons même pas espérer un jour voir apparaître un ministère du numérique .
Je pose la question.
Le tourisme a certainement besoin de l’aide des gouvernements. Cette aide, comme je l’explique dans mon billet précédent n’est peut-être pas celle que personnellement je souhaiterais, mais elle est tout de même là. Qu’attend le gouvernement pour se réveiller et réaliser qu’ici, au Québec, en plus des beaux décors qu’on veut vendre sur la scène internationale, il y a peut-être aussi cette industrie numérique qui a besoin de son appui?

Les scandales TI aux gouvernements du Québec et du Canada, tentative d’explication

Il y a près de 10 ans maintenant, je faisais mon mémoire de maîtrise et celui-ci était publié au CIRANO (Centre Universitaire en Analyse des Organisations) sous forme d’un Rapport Bourgogne LES WEB SERVICES ET LEUR IMPACT SUR LE COMMERCE B2B (PDF), puis j’étais invité au Council on e-business innovation du Conference Board of Canada pour le présenter.

Pour rendre une histoire longue et compliquée accessible à tous, je vous dirai ceci. Les fuck-up TI sont peut-être associés sans doute à du graissage de patte éhonté, mais aussi à une approche d’intégration qui rend les projets impossible à livrer et créent une spirale inflationniste ingérable. Voici donc l’explication.

Supposons que vous vouliez relier entre elle cinq applications d’affaires différentes. Dans un processus d’intégration classique, vous avez besoin du carré du nombre de connexions, en termes de branchement à la nouvelle application commune que vous créerez. Les employés de chacun des départements devront suivre de nombreuses formations pour comprendre comment le nouveau système créé fonctionne. Aussi, si l’une de ses applications change, vous devrez refaire chacune des connexions à cette application et modifiez la majeure partie de votre système et recommencez la formation (qui inclut, il va de soi ce qu’on appelle aussi la gestion du changement). Comme l’univers organisationnel est de facto un univers en changement permanent, la spirale des coûts et des recommencements successifs explose assez rapidement. Dans une approche Web Services, on se fou des applications et on ne touche pas du tout à son intégrité. Tout ce qu’on fait est de se questionner sur les informations ou les processus d’affaires qui ont une valeur à être partagé et grâce à une série de standards permettant l’interopérabilité universelle, on ne développe que des connexions qui ne touchent pas à l’intégrité des applications. En quelques mois et à faibles coûts, on a déjà des applications diverses qui se parlent, les employés n’ont pas besoin d’apprendre de nouvelles applications et une fois un certain nombre d’informations ou de processus d’affaires partagé par tous et évalué en terme de bénéfices directs, on décide quels autres informations ou processus valent la peine d’être intégré. Voilà.

Il y a plusieurs années je mangeais avec un gros VP d’une firme d’intégration à trois lettres et je lui demandais

Mais pourquoi ne faites-vous pas de Web Services aux différentes instances gouvernementales? Vous connaissez les standards, vous savez qu’ils fonctionnent alors pourquoi ne sont-ils pas utilisés?

Il me répondit

Nous sommes en affaire pour faire du fric, pas de l’éducation. Le gouvernement veut de l’intégration, on lui en vend.

Je vous rappelle qu’on a le scandale du Registre Canadien des armes à feu, celui d’inforoute santé Canada, celui de GIRES qui après 500 millions a changé de nom pour devenir SAGIR, celui de dernier rapport du vérificateur général du Québec et relaté dans l’article de Direction Informatique Dossier de santé du Québec : « un échec », conclut le Vérificateur général de même que de nombreux autres scandales de plusieurs centaines de millions de dollars ou même de milliards, et qui ne fonctionnent toujours pas.

On parle de scandale de la construction. Cependant en supposant qu’il y ait malversations dans cette industrie, au moins sur un projet d’autoroute qui coûte 500 millions et dont des entrepreneurs se graissent largement la patte, au bout il y a tout de même une autoroute. En TI, au bout il n’y a strictement rien. Ou plutôt si, il y a de nombreux rapports…

Je vous rappelle aussi que les appels d’offres du gouvernement excluent de facto, les petites organisations de TI qui ont l’habitude de développer des applications et de l’intégration pour des multinationales reconnues mondialement (notamment avec des Web Services ou en développement avec la méthode agile) mais qu’ils ne peuvent jamais travailler pour nos gouvernements parce qu’ils n’ont pas des chiffres d’affaires de plusieurs centaines de millions de dollars, parce qu’ils ne sont pas ISO ou tout simplement parce qu’ils ne font pas parti de la clique très fermée du « Boys club » des décisionnels des TI gouvernementaux.

Voici maintenant un extrait de l’explication plus scientifique(PDF) :

Une autre problématique à laquelle font face les entreprises se tournant vers Internet est le nombre croissant de partenaires potentiels. Cette croissance est souvent liée à une augmentation des coûts liés à l’élaboration et le déploiement des interfaces entre les systèmes d’information de ces partenaires. En particulier, trois défis se posent :

• Distribution des centres de contrôles : Les entreprises peuvent dicter l’utilisation d’une plate-forme homogène à l’intérieur de leurs frontières. Ils peuvent même obliger certains de leurs fournisseurs à s’adapter à cette plateforme s’ils ont une position dominante déterminante. Cependant, lorsque le nombre et la diversité des partenaires augmentent, il devient difficile de maintenir un seul centre de contrôle;

• Diversité des plates-formes technologiques : Sans un centre de contrôle unique, les entreprises se battent continuellement avec la diversité croissante des plates-formes qu’ils ont à brancher. Ces branchements se doivent aussi d’être abordables et réalisables pour les PME qui doivent aussi supporter les coûts de ses branchements;

• L’environnement dynamique : Dans un monde économique en mouvance perpétuelle, les entreprises se doivent d’être capable d’intégrer les nouveaux partenaires à leurs systèmes informatiques et ce, de façon efficace, rapide et économique. Ils doivent aussi avoir la flexibilité d’abandonner certaines alliances d’affaires sans avoir à radier de leurs bilans des dépenses et investissements technologiques.

En réponse à ces défis, les Web Services offrent les solutions suivantes :

• La simplicité : Les Web Services réduisent la complexité des branchements tout en rendant la tâche plus facile aux nouveaux participants. Cela se fait en ne créant la fonctionnalité qu’une seule fois plutôt qu’en obligeants tous les participants à reproduire la fonctionnalité à chacun des bouts (comme avec l’architecture client/serveur);

• Composante logicielle légèrement couplée : L’architecture modulaire des Web Services, combinée au faible couplage des interfaces associées, permet l’utilisation et la réutilisation de services qui peuvent facilement être recombinées à différents autres modules;

• Hétérogénéité : Les Web Services permettent d’ignorer l’hétérogénéité entre les différentes applications et modules. En effet, ils décrivent comment transmettre un message (standardisé) entre deux applications, sans imposant comment construire ce message;

• Ouverture : Les Web Services permettent de réduire les inquiétudes liées aux différents «lock-in» que les entreprises subissent des fournisseurs informatiques. Ils permettent aussi de tirer une valeur économique supplémentaire des infrastructures informatiques existantes et des plates formes ouvertes tel que l’Internet

La question du « beau » sur le Web, ou pourquoi ça me fait toujours rire

Immanquablement, lorsque j’ai un nouveau client, je peux facilement jauger sa connaissance (ou méconnaissance) du Web et l’emprise que les « agences de pub, comm., graphique, etceatera) ont sur lieu par l’insistance qu’il met dans la question « Je veux un bôôôôôôôôô site web ». Il ne me demande pas je veux un site web efficace, je veux des retombés d’affaires, comment faire pour acquérir des clients sur le Web, non l’insistance du questionnement se fait surtout sur « mon site va-t-il être beau? ».

C’est une question tellement répétitive et classique que ça me fait souvent sourire. Je réponds souvent par la boutade, si vous devez choisir entre un restaurant qui est beau et un restaurant qui est bon lequel préférez-vous? Ils me répondent inévitablement le restaurant qui est bon. Le Web c’est la même chose. Idéalement on veut manger dans un restaurant qui est bon ET qui est beau, mais si on doit choisir, le bon l’emportera haut la main. Mais avec bien des clients, avant qu‘on n’entre dans le pourquoi du comment, c’est plutôt le beau qui les fascine, qui les enthousiasme, qui les fait triper.

J’ai un client qui fait affaire avec une grosse agence de communication américaine. Il me montre le document de 40 pages que l’agence a préparé pour le nouveau site Web de mon client. Du blabla bien intéressant, du beau en « veux-tu en vla », on y parle même du « concept du site Web ». Cependant, à aucun endroit on ne parle de technologie utilisée!!! Aucune ligne sur le langage de programmation, le type de base de données, d’interface d’administration, de retombées d’affaires, d’objectifs d’affaires, de propriété du code source ou autres formalités “qui donnent mal à la tête”.

Parlant de restaurant, ça me fait penser à l’un de mes clients qui a déjà eu l’obsession du beau, mais qui a finalement compris que son investissement se devait d’être pas mal plus que juste ça. Son site est en ligne depuis quelques semaines et vous savez quoi, il est particulièrement beau aussi. Il s’agit de LaPiazzetta.ca et bien que la mise en place complète de la stratégie en ligne ne sera complétée que dans plusieurs mois encore, déjà je suis fière de ce site parce que oui il est beau, mais surtout, parce qu’il sera d’une efficacité redoutable (réalisé par La Fabrique de blogue).

D’autres réalisations récentes, de certains de mes clients, qui sont aussi d’abord efficaces et dont l’aspect esthétique répond à leurs besoins :

Sherbrooke-Innopole (Mis en ligne par LubieVision)

MassageEmporium (Mis en ligne par équipe interne)

À lire aussi:

Chez DessinsDrummond:
La théorie du « Beau » vs « Efficace » via Michelle Blanc

Ici sur ce blogue:

Site de commerce en ligne et l’intérêt du beau

Est-ce que le « beau » design est important en ligne?

À propos de design et de Flash

Sur le Web, la magie et les miracles, ça n’existe pas

À propos des agences Web intégrées

Les 10 erreurs les plus courantes de design Web

Les 10 principes de design Web selon Google

Pourquoi notre économie numérique va chez le diable – une conférence d’il y a 2 ans

Il y a deux ans (c’était au début de ma transition, Mon dieu que j’ai changé depuis), je donnais une conférence coup de gueule lors d’un événement de communautique, pour expliquer comment et pourquoi notre économie numérique va chez le diable. Deux ans plus tard, mon constat est toujours aussi malheureux et la lettre ouverte au premier ministre dont l’idée avait germé dans ce blogue, qui avait été développé par Patricia Tessier, Martin Lessard et moi-même et qui avait été propulsé grâce à Yulbiz, a depuis été récupéré par le CEFRIO et par communautique, avec malheureusement sans grand succès.

Attristez-vous vous aussi de ce morne constat et si vous avez des entrées gouvernementales, n’hésitez pas à botter le cul de nos élus pour qu’ils se diguidinent un tant soit peu…

Wikileaks, la valorisation du couillon

Deep Throat a fait tomber Nixon, oui la dénonciation peut être bénéfique. La Stasi, l’Iran et plusieurs régimes totalitaires fonctionnent ou fonctionnaient aussi à la dénonciation. Les collabos durant l’occupation française lors de la 2e guerre mondiale, étaient aussi des dénonciateurs. Wikileaks et plusieurs médias partout dans le monde, fonctionnent à la dénonciation. Même ici au Québec, nous sommes à une époque ou tout le monde dénonce « la magouille » qui se trouve aux échelons politiques et économiques. Si l’information, pour des raisons historiques, fait notre affaire, le dénonciateur est un héros. Si l’histoire n’est pas de notre côté, c’est un couillon. Oui la ligne est souvent bien mince et oui les fraudeurs, crosseurs, usurpateurs et autres vicieux méritent de tomber, mais oui les moyens utilisés pour les faire tomber me donnent souvent mal au cœur.

Wikileaks n’est en fait qu’un autre instrument de valorisation du dénonciateur… Sera-t-il un héros ou un couillon? Ça dépendra toujours du vainqueur de l’histoire qui va s’écrire plus tard, mais ça reste à mes yeux, d’abord et avant tout un couillon…

Le triste de ces histoires est que le couillon entraîne dans les sociétés un sentiment de suspicion généralisé et que cette suspicion généralisée peut freiner les individus de s’impliquer de peur d’être un jour victime (à tord) du couillon héroïque…