L’importance de l’alliance émotive avec l’abonné sur le Web

Ma conjointe est psychologue et durant le week-end, nous discutions de son travail. Elle se mit à me parler de l’importance fondamentale de l’alliance thérapeutique avec le patient, dans le cadre d’une psychothérapie. Elle me dit que c’était sans doute l’un des piliers fondamentaux de son travail avec les patients et ce qui faisait souvent la différence entre un succès et un échec d’une thérapie.

Ça me fit tout de suis songé à l’importance de l’alliance émotive avec le lecteur d’un blogue, d’une page Facebook ou d’un compte Twitter, Google + et autre.

Pour illustrer l’importance de cette alliance, je vous raconte aussi l’histoire d’un vendeur de voitures. Ce vendeur de voitures ne parlait pratiquement jamais d’automobile. Il prenait le temps de connaitre son client, de dialoguer avec lui de tout et de n’importe quoi et d’entrer en relation avec lui. Comme le client venait d’entrer chez un concessionnaire automobile, il était déjà évident qu’il se cherchait une voiture, mais en solidifiant une relation vraie et intéressée, lorsque le client serait prêt, c’est lui-même qui ouvrirait le sujet des voitures et qui posera les questions qui l’intéresse. Pas besoin de vous dire que ce vendeur de voitures était très doué et que ses ventes étaient très au-dessus de la moyenne. Ainsi, pour le psychologue, il est primordial de discuter avec le client et d’établir cette relation vraie, avant même de songer à régler ses problèmes.

Cette réalité est semblable dans le contexte de marketing de contenu et sur le web. Je dis souvent que les médias sociaux sont des médias conversationnels, mais de toute évidence, cette conversation devient beaucoup plus laborieuse lorsque la loi des grands nombres arrive. Il devient dès lors pratiquement impossible de répondre systématiquement à tous et de croire avoir un réel dialogue. Mon expérience d’interaction avec un nombre relativement élevé de lecteurs m’enseigne que je ne peux répondre systématiquement à tous. Par contre, je réponds à l’idée d’ensemble, qu’ils me transmettent individuellement.

Puis même si ma pratique média social en est plus une de « broadcast » qu’une de conversation, la notion « d’alliance émotive » telle que je la conçois me semble toujours d’à-propos. D’ailleurs, bien des outils médias sociaux calculent même cette alliance avec le lecteur par exemple avec le edgerank de Facebook. Cet algorithme mesure justement le degré d’interaction d’un lecteur avec une page ou un profil, afin de déterminer si les contenus de cette même page ou profil, seront disponibles sur le fil d’accueil des usagers. Cette « alliance émotive » hypothétique est donc d’une importance capitale puisque s’il n’y a pas d’interactions (voire d’alliance entre l’auteur et les lecteurs), les contenus feront partie du Facebook invisible. Il en va de même pour les moteurs de recherches. Ce sont l’ensemble des visites sur un site qui déterminent la pertinence de celui-ci. Vous aurez donc beau avoir les meilleurs contenus du monde, si personne n’interagit jamais avec eux, ça ne va pas très bien pour votre visibilité générale. Ainsi, de faire réagir de temps à autre vos abonnés, même sur des contenus qui ne sont pas directement liés à votre niche précise, est fondamental. D’où l’importance de quelquefois discuter de votre chien, d’une recette, d’une bonne blague, d’une de vos passions ou de tout autre sujet badin, qui n’est pas strictement de discuter de vos produits et services. Je suis d’ailleurs toujours éberluée de constater qu’un contenu « badin » a un taux de clic effarant, comparativement à un contenu intellectuel que j’ai mis des heures à peaufiner. Mais c’est ça qui est ça. Si je veux que la visibilité de mon contenu dit « sérieux » augmente, il faut aussi entretenir judicieusement l’alliance émotive avec les lecteurs/abonnés. Comme dans la discussion hors ligne et la vie de tous les jours.

Conférence Les médias sociaux et le web pour l’exportation, le cas DessinsDrummond

La semaine dernière, j’ai eu le privilège d’être conférencière pour l’organisme CQI (Carrefour Québec international) à Drummondville. J’y étais introduite pour mon ami et client Yves Carignan, président de Dessins Drummond, dont l’exemple d’entreprise efficace sur le web et les médias sociaux, dans un contexte d‘exportation, devrait être suivi par plusieurs.

Le Journal L’express de Drummondville disait de cette conférence :

Pour ce qui est de CQI, les représentants de l’organisme se sont dits très heureux du succès remporté par cette activité.
«Nous sommes vraiment choyés d’avoir pu accueillir Mme Blanc chez CQI. Sa conférence était des plus actuelles et pertinentes. Elle connait son affaire et elle réussit à expliquer le tout simplement, en donnant des exemples concrets! Avec son énergie et son dynamisme, elle a littéralement charmé l’auditoire. Mme Blanc a aussi été très généreuse de son temps et elle a répondu aux nombreuses questions des participants», conclut Catherine Gervais, directrice générale de CQI.

Voici donc le PowerPoint de cette conférence :

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#Charte Analyse des sentiments exprimés sur les médias sociaux à propos de la Charte des valeurs

Mise en contexte :

Comme vous le savez déjà, je me suis exprimée pour La charte des valeurs québécoises et je faisais partie des 20 Janette qui ont signé la lettre de Madame Janette Bertrand, qui elle-même a généré un mouvement massif d’appui populaire.

Mais cela étant dit, ça ne m’empêche pas d’être « neutre » et « objective » lorsque vient le temps d’analyser ce qui s’est dit sur les médias sociaux. Par ailleurs, l’analyse que je vous partage plus bas a été réalisée par deux collaborateurs d’importance, qui n’ont aucun enjeu personnel ou corporatif avec les discussions autour de la Charte. Il s’agit de SAS Canada (client de longue date et SAS est le pionnier de l’analyse de données et de l’analyse prédictive) et de Inbox, entreprise française spécialiste de la connaissance clients et usagers et du big data également implantée au Canada et ayant développé un complexe algorithme sémantique francophone permettant de faire de l’analyse de sentiment en français (ce qui est très rare parce que la majorité des outils disponibles sont anglophones et n’ont pas la capacité d’analyse de sentiments et du prédictif).

SAS Canada et Inbox ont l’habitude de travailler entre-autres avec des grosses boîtes financières, d’assurances ou de commerce de détail, de médias internationaux et du secteur public. Ce sont eux entre autres qui font de la détection de fraude par l’analyse de très grands volumes de contenus (Big Data) pour les cartes de crédit ou les assurances. Grâce à sa technologie, Inbox a été la première source à identifier la fin de la récession en France, deux semaines avant tout le monde. Tout ça pour vous dire que lors d’une discussion avec SAS et Inbox sur la difficulté d’expliquer l’importance du « big data » à des clients potentiels (parce que ce n’est pas sexy) je leur propose d’utiliser leur technologie pour un sujet chaud de l’heure (comme la charte des valeurs québécoises). Ainsi, les gestionnaires pourront facilement comprendre en extrapolant, comment eux-mêmes pourraient bénéficier de la compréhension de ce qui se dit sur les médias sociaux, pour leur propre organisation. Voici donc le rapport d’analyse de SAS Canada/Inbox sur les discussions sur les médias sociaux à propos de la charte des valeurs.

Pour comprendre les graphiques

Voici une analyse de sentiment “Big Data” de différents thèmes discuté sur les médias sociaux (Facebook, Twitter, blogue) à propos de la Charte des valeurs québécoises. Remarquez en abscisse “LE VOLUME DES MESSAGES” et en ordonnée “L’INDICE DE POSITIVITÉ DU MESSAGE” qui est aussi appelé “analyse de sentiment. Ceci est une version préliminaire de l’analyse, qui est toujours en cour. Étant donné que le projet de loi du PQ risque d’être déposé dans les prochains jours, un grand volume de commentaires continuera d’alimenter les discussions médias sociales. Pour comprendre comment se fait l’analyse de sentiment, je vous dirai qu’avec l’algorithme d’Inbox un terme comme « crise » contiendra 1000 paramètres différents afin de déterminer le contexte de ce mot spécifique et de savoir si on parle par exemple « d’une crise économique » ou si plutôt « il a pété une crise ». Leur analyse de sentiment est donc fiable à 85% et la marge d’erreur est la même pour tous. Aussi, si par exemple un twitt parle de Dalila Awada et qu’il contient un hyperlien vidéo, comme l’hyperlien et le vidéo ne seront pas analysés, ce ne sera que le contenu de la mise en contexte précédant l’hyperlien qui sera pris en compte.

Le corpus

Les sources suivantes ont été analysées:
• Twitter
• Facebook
• Forum Yahoo
• JM : Journal du Montréal avec 3 sous-forums:
http://blogues.journaldemontreal.com/politique/,
http://blogues.journaldemontreal.com/droitdecite/,
http://www.journaldemontreal.com/auteur/richard-martineau )
• LP : LaPresse avec 3 sous-forums :
http://blogues.lapresse.ca/boisvert,
http://blogues.lapresse.ca/edito,
http://blogues.lapresse.ca/avenirmtl )

Mon analyse

J’attire votre attention sur les diapositives 3, 4 et 5. Vous remarquez qu’elles sont des portraits des discussions médias sociaux des 14, 21 et 31 novembre octobre. Vous remarquerez sans doute aussi qu’au 14 octobre, la majorité des mots clés, personnalités et organisations associés au débat de la charte sont perçus très négativement. Par contre, après le 21 octobre, ces mêmes termes (en plus de celui de # Janette qui commence à apparaitre), font passer plusieurs mots du côté positif. Vous remarquerez aussi qu’étrangement, Charles Taylor est vu plus négativement qu’Adil Charkaoui, mais que son collègue Gérard Bouchard jouit d’une négativité beaucoup moins grande. Vous observerez sans doute aussi que le Conseil du Statut de la femme est l’entité la plus méprisée et que la CQCI est l’organisation qui récolte la plus positive des mentions sur les médias sociaux, mais vous observerez que le volume des messages qui y est associé est somme toute insignifiant comparativement aux Janette par exemple. Observez aussi que Les Anti-Charte et les pro-charte sont tous deux du côté négatif des discussions, que le volume des discussions est somme toute équivalent, mais que les pro-charte sont beaucoup moins détestées que les anti-charte. Finalement, les inclusives ont 10 fois moins de mentions que les Janette, et elles sont à peine perçues plus positivement que les Janette et elles sont toutes deux du côté positif des discussions. Je pourrais continuer de vous faire mes observations, mais vous comprenez sans doute maintenant le principe et je ferai cette discussion de vive voix la semaine prochaine lors d’une conférence au Salon BI. Donc bonne lecture et bonne analyse ☺

 

MAJ

Ce billet a été repris intégralement par le HuffingtonPost

Médias sociaux d’entreprise, mettre de l’humain en ligne

Je travaille depuis plusieurs mois avec une très grande entreprise à « haut risque communicationnel ». C’est qu’ils sont dans un domaine que les gens n’aiment pas. Ils souffrent du « syndrome pas dans ma cour NIMBY » bien qu’ils soient extrêmement écoresponsables, très bénéfiques pour l’environnement et qu’ils remplissent un rôle sociétal majeur. Mais les perceptions sont ce qu’elles sont … des perceptions.

 

Tout ça pour vous dire que depuis plusieurs mois je leur dit de « mettre de l’humain » au cœur de leur communication médias sociaux. Or, la semaine dernière, lors d’une réunion avec deux des gestionnaires de cette entreprise et leur fournisseur web, j’apprends que l’un des responsables TI a été un chanteur rap avec un certain succès. J’apprends aussi que le VP ressources humaines est guitariste rock & roll. Je découvre aussi que le responsable des communications et de la gestion du changement est un ébéniste amateur et un très grand amoureux du bois, sous toutes ses formes.

 

Ces clients sont éminemment sympathiques. C’est toujours un très grand plaisir de les rencontrer. D’apprendre ces détails, somme toute insignifiants, de leur vie personnelle, me donne encore plus le goût de travailler avec eux. Pourtant ça n’a aucun rapport avec ce qu’ils font dans la vie. Mais pour moi, ça les humanise encore plus. Ce ne sont plus que des gestionnaires efficaces et dédiés, ce sont maintenant des êtres humains avec des passions qui leur sont propres. Même qu’entre eux ils ne savaient pas la passion de l’autre avec qui ils travaillent déjà depuis plusieurs années. Peut-être qu’au prochain party de Noël un nouveau groupe de « rap&roll » verra le jour.

 

Ces détails « insignifiants » font souvent toute la différence en ligne. On aime travailler avec des gens, pas avec des « fonctions » ou des numéros.

 

Faut avoir l’humilité de l’anodin

 

Ce matin je partageais un excellent texte de Tara Hunt sur mes différents profils médias sociaux. Ce texte va directement dans la ligne de ce que je viens de vous raconter. Il s’agit de Those Who Stand for Nothing Fall for Anything sur LinkedIn. Au moment d’écrire ces lignes, je n’ai que quelques RT, j’aime ou + dans mes diverses plates-formes. Pourtant, un statut insignifiant comme

 

“Mon ciel matinal”

 

accompagné d’une photo du levé de soleil à mon chalet, récolte plusieurs centaines d’interactions web. Même qu’une cliente qui était très stressée et qui est très influente sur Twitter (plus de 100 000 abonnés) retwitt ma photo et me dit au téléphone qu’elle croyait que j’avais mis ce statut zen spécialement pour elle parce qu’elle est très angoissée ces temps-ci.

 

C’est vrai que ma photo est vraiment très belle et qu’on dirait presque que c’est une peinture. N’empêche que comparativement à l’article de fond de Tara Hunt, je ne trouve pas que ça fait le poids. C’est donc une leçon d’humilité que d’admettre que les contenus que je trouve fort, ont moins d’effet viral que l’anodin. Par contre, cet anodin participe à l’amélioration de mon “edge rank” dans Facebook et il permet à mes contenus plus spécialisés de mieux ressortir auprès des admirateurs de ma page. Il en va ainsi pour toutes mes autres plates-formes web. D’ailleurs, l’un des contenus les plus visités de mon blogue est ma recette de sauce ragu bolognaise. Je me répète ici encore, mais j’avais déjà expliqué “Mais que peut bien venir faire une recette dans un blogue marketing Internet?”.

 

En fait, il faut mettre de l’humain en ligne. L’humain, le “onlyness” dont parle madame Hunt et la passion, qu’elle quelle soit, c’est vendeur, c’est viral et ça touche les gens…

La cyberintimidation corporative

On a souvent entendu parler des poursuites bâillon dont certaines grosses corporations se servent pour fermer la gueule des opposants trop loquace. Par contre, on parle encore peu de la cyberintimidation que font certains internautes contre des organisations ou des marques. Durant les derniers mois, plusieurs organisations sont venues me voir avec ce type de problème qui apparaît de plus en plus fréquemment.

Il est certes très légitime pour un consommateur de se plaindre en ligne d’un produit ou d’un service déficient. Cela fait maintenant partie intégrante de la vie numérique des individus et des entreprises. Par contre, l’intensité, la répétition et le contenu des récriminations envers une entreprise peuvent parfois largement dépasser les bornes et alors tomber dans ce que l’on pourrait parler de cyberintimidation corporative. En fonction de la nature du produit et du service en question, de la viralité des attaques et de la présence effective de l’organisation sur les médias sociaux (ou non) avant « l’incident », les dégâts pourront être minimes ou représenter plusieurs millions de dollars. Dans certains cas même, cela pourrait devenir de l’extorsion, qui est en soi un acte criminel passible de peines judiciaires.

C’est d’ailleurs l’une des raisons qui milite pour une saine présence médias sociaux, ne serait-ce qu’à titre d’action préventive. J’en discute d’ailleurs dans plusieurs billets dont Comment gérer une crise médias sociaux. Ainsi, si dans le moteur de recherche Google on cherche un nom de marque ou de produit et service et que l’entreprise engorge déjà la première page des résultats de recherche avec ses diverses présences médias sociaux, il sera beaucoup plus difficile d’y introduire des contenus peu favorables envers une entreprise en particulier. Mais ça ne règlera certainement pas tous les problèmes. Aussi, il est judicieux de rappeler que l’une des plates-formes les plus insidieuses et dangereuses pour les entreprises victimes de cyberintimidation (à mon avis) demeure Facebook. Comme je l’ai déjà démontré dans le graphique du contrôle des risques des outils sociaux, Facebook est l’un des outils sociaux les plus risqués au niveau communicationnel à cause de la quasi-impossibilité de contrôle sur ce qui s’y dit. Mais aujourd’hui j’ajoute à ce risque, la potentialité de viralité dans une plate-forme fermée, d’un contenu malveillant. Ainsi, imaginons une image ou un vidéo très défavorable à une marque, mis en ligne sur Facebook, ce contenu pourra y être partagé un très grand nombre de fois, avec très peu de moyens pour l’organisation de faire disparaitre ce contenu. Il sera possible pour l’entreprise de signaler un contenu qui ne correspond pas aux politiques d’utilisation de Facebook et ce contenu sera « hors ligne » pour 12 heures et l’usager fautif sera aussi mis hors Facebook pour la même période de temps. Cependant, le jugement des modérateurs de Facebook est très aléatoire et vous n’aurez pratiquement aucun recours contre eux ou l’internaute à l’intérieur de la plate-forme (mais les recours civils ou criminels sont tout de même très possibles). On se souviendra que la semaine dernière Facebook permettait les vidéos de décapitation humaine, mais interdisait une photo ou un dessin d’une femme allaitant son petit???

Par ailleurs, dans la catégorie des actions hors web, il n’est certes pas mauvais de rappeler qu’il existe de nombreuses firmes d’investigations, qui peuvent vous permettre d’identifier précisément qui est un internaute, quel est son passé criminel, son adresse, son activité et son influence. Il est aussi possible d’obtenir un ordre de la cour permettant d’identifier chez le fournisseur internet l’adresse physique d’une adresse IP qui a été identifiée. Il est aussi possible de faire une mise en demeure aux réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter et autre et d’exiger la divulgation de l’identité d’un individu se cachant derrière un pseudonyme (et plus le montant des pertes alléguées pour l’entreprise sera grand, plus la rapidité et l’efficacité de la réponse du réseau social le sera aussi ☺ ).

Reste néanmoins que la cyberintimidation, qu’elle soit dirigée vers un individu ou une organisation, exige des ressources importantes (financières, tecniques et oui émotives) et que ces ressources pourraient être utilisés plus judicieusement ailleurs. Mais étant juste un peu philosophe, je crois fermement au principe du karma et au dicton anglophone : « what goes around, comes around »…

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Ce billet a été repris dans le HuffingtonPost

L’analogie de Facebook et du Stade Olympique

Le Stade Olympique c’est gros, c’est renommé, c’est imposant.Il y a bien quelques petits pépins comme le toit qui coule ou un morceau de béton qui tombe ici et là, mais c’est tout de même une capacité de 65 000 personnes. C’est du monde en tabarouette. Imaginez 65 000 personnes captives d’un lieu unique? Imaginez maintenant que vous avez une concession dans ce stade. Vous avez une potentialité de rejoindre 65 000 personnes, ce n’est pas rien. Malheureusement, votre concession est dans le 3e sous-sol dans le fond du stationnement avec aucune signalisation pour vous trouver. Malgré tout, 1000 personnes aiment votre concession. Vous savez leur nom et certains détails de qui ils sont. Vous communiquez avec eux de façon régulière, mais le Stade décide de qui peuvent voir vos messages. Seulement 16 % d’entre eux recevront vos messages. On parle alors de 160 personnes. Si vous voulez que plus de vos admirateurs voient vos messages, il faudra payer grassement le stade. Ce ne sont pas vos clients ce sont des spectateurs du stade. Ils vous aiment bien, mais ils ne sont pas là pour vous, ils sont là pour les activités sportives du stade. Mais si vous voulez réellement atteindre d’autres gens qui sont dans le stade et qui ne sont pas déjà vos fans, vous pouvez louer une publicité sur l’écran géant du stade. Là vous pourrez potentiellement être vue par 65 000 personnes. Mais combien d’entre elles regardent l’écran géant au moment de votre 15 secondes de pub? Bah, vous êtes au Stade Olympique, vous en avez parlé à votre beau-frère et il se fait un devoir d’attendre que votre pub passe pour vous dire à quel point votre pub elle est forte.

Par ailleurs, vous avez aussi une boutique avec une adresse physique bien réelle. Mais vous vous dite jamais 65 000 personnes ne passeront devant votre porte en une journée. Et qui connait ma rue? Pas grand monde sans doute. Puis un spécialiste de la pub vient vous voir. Il vous dit, fait de la pub radio, télé et imprimé avec le logo du Stade Olympique. Tu va voir ça va faire big. Les gens connaissent tous le stade, si tu dis que tu y est, ils viendront tous te voir. Alors tu dépenses de l’argent un pub, les gens qui t’aiment décuplent. Tu es maintenant rendu à 10 000 fans. WOW, c’est big. Puis tu décides de leur faire une promo spéciale pour les remercier d’avoir aimé ta concession, tu diffuses ton message, mais seulement 16% le verront. On est rendu à 1600 personnes. Mais si tu veux, tu peux payer pour que plus de tes fans reçoivent ton message ou tu a le loisir de te payer encore un 15 secondes sur l’écran géant du stade. Quelle belle affaire?

Entretemps, ta boutique sur une rue inconnue est encore inconnue. Mais tu y es chez toi. Chaque personne qui y entre est TON client. Tu peux lui dire ce que tu veux, comme tu le veux sans devoir respecter les règles contraignantes de communication du Stade. Alors tu commences à penser, aurai-je plutôt dû dépenser pour faire connaître ma boutique? Avec tout l’argent que j’ai dépensé pour faire connaître le Stade, peut-être que ma boutique serait finalement plus achalandée?

Le Stade c’est Facebook, votre concession dans le fond du garage du 3e sous-sol c’est votre page Facebook et votre boutique c’est votre site web. Il y a peut-être 65 000 personnes au stade, mais il y a 2 millions d’habitants à Montréal…

Facebook, le mal de tête de patrons marketing

C’est dans MarketingCharts qu’on peut lire cette petite perle:

A new study polling marketers shows that about half of marketers thing that Facebook is the most important vehicle for their own marketing purposes, yet only 37 percent agree that Facebook is effective for them, with two fifths saying they were still unsure. Possible cause: a whopping three quarters indicating that they didn’t trust their ability to measure effectiveness.

Selon un sondage de SocialMediaExaminer (2013 SOCIAL MEDIA MARKETING INDUSTRY REPORT How Marketers Are Using Social Media to Grow Their Businesses (PDF)) la moitié des responsables marketing prétendent que Facebook est leur véhicule marketing le plus important, mais seulement 37% disent qu’il est efficace et les 2/5 disent qu’ils n’en sont pas certains. D’ailleurs les 3/4 disent ne pas être capable de mesurer son efficacité. Wouhouhou, parlez-moi de ROI quelqu’un!

Dans une présentation que fait le pote Mitch Joel sur SlideShare de son plus récent bouquin (et prochain Best-seller) CTRL ALT Delete, à la diapositive 21 on peut lire

The average post from a Facebook brand page reach only 16% of fans.

Permettez que je traduise (et répète encore ce que j’ai maintes fois écrit ici) Le statut moyen d’une page Facebook n’est visible sur le fil d’actualité des fans qu’à 16% de ceux-ci. Donc si vous avez 1000 fans, seulement 160 seront exposés à vos contenus. Oubliez le milliard d’usagers Facebook, seulement 160 de vos fans sauront que vous mettez quelque chose de pertinent (si c’est le cas) en ligne. À moins que vous ne sortiez le gros cash pour que Facebook augmente la visibilité de vos statuts à vos propres fans (qui sont en fait plutôt les fans de Facebook).

Juste pour vous titiller encore davantage, voici un excellent graphique qui présente pourquoi, le blogue est de loin supérieur à Facebook .

Mais ce qui est positif pour le futur du marketing par médias sociaux dans l’analyse de SocialMediaExaminer, est ce constat :

Marketers want to learn most about blogging: While 58% of marketers are blogging, 62% want to learn more about it and 66% plan on increasing blogging activities in 2013.

= thank god, au moins les gestionnaires marketing commencent juste un peu à se réveiller…

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Il m’arrive d’entendre certains clients me dire à quel point ils sont ravis de leur x milliers, dizaines de milliers, centaines de milliers de fans sur Facebook. Ça leur coûte la peau des fesses en promo, en temps média, en coupons-rabais et oui en conseils d’agence pour en arriver là. Jamais l’un d’entre eux ne m’a encore réellement parlé de ROI. Il parait qu’il faut y être sur Facebook. Que c’est facile à gérer. Tous veulent y être. Mais pourquoi? Peu le savent.

Il y a quelques années, l’agence Sid Lee qui est très à la mode cette semaine avec son événement C2-MTL, hautement financé par notre gouvernement, décidait de fermer son blogue et avisa qu’elle ne serait plus que sur Facebook et Twitter parce que c’était « les plates-formes de l’avenir ». Le blogueur Patrick Dion, commentant ce « risque » concluait :

Maintenant, seul le temps dira si Sid Lee s’est planté ou on. Mais il faut quand même avouer que l’entreprise, en posant un geste de la sorte aujourd’hui, vient de montrer qu’elle a les couilles grosses de même.

Il y a encore plus longtemps, j’avais écrit un billet the proof is in the pudding I et II. J’y comparais ma propre présence web d’une consultante “qui est seule au monde” avec celle de mega agences qui ont plusieurs centaines voire milliers d’employés. Je m’étonnais qu’une personne seule, puisse clencher de manière si évidente, des grosses machines à faire de la pub et du web. Il me semblait y avoir quelque chose qui cloche. Les bottines ne suivent pas les babines. On dira certainement, cordonnier mal chaussé. Or il semble que dans le milieu des agences, les cordonniers sont réellement nus pieds.

MERCI FACEBOOK DE PERMETTRE DE «CALLER LA BULLSHIT»

Jusqu’à tout récemment, lorsque nous visitions une page qu’on ne gérait pas, la seule info externe que nous avions était le nombre de fans. S’ensuivit un gros concours de kékette. Ce concours de kékette se répercuta chez les clients des agences. Il fallait avoir la plus grosse kékette que son compétiteur. Alors les clients crachaient le fric pour pouvoir se vanter de leur kékette. Mais les chiffres hors contexte ne veulent souvent rien dire. Et des fans, ça s’achète à coup de promos et à coup de dollars. D’ailleurs plusieurs scandales ont éclaté notamment dans les milieux politiques alors que les candidats rivalisaient de faux fans. Mais maintenant, Facebook vient d’ajouter un élément d’analyse comparative très intéressant. En plus d’afficher le nombre de fans, il affiche aussi le nombre de “gens qui en parlent” ou de “gens qui y sont allés”. Évidemment, dans les gens qui en parlent ou qui y sont allés on ne sait pas combien d’employés de la boîte en question devraient théoriquement être exclus du nombre, mais enfin, supposons que les fans et les visiteurs sont tous externes. Déjà, ça nous donne un indice d’interaction. D’ailleurs dans un récent billet Facebook « x personnes en parlent » ou pourquoi on y perd souvent son temps je citais Facebook qui définit cette première mesure d’interaction

La mesure Personnes qui en parlent représente le nombre de personnes ayant créé une actualité à propos de la publication de votre Page. Les actualités comprennent :
• Le fait de partager votre publication, d’indiquer qu’on l’aime ou de la commenter
• Le fait de répondre à une question
• Le fait de répondre à un évènement
• Le fait de demander une offre

Le blogue neighbourhoodbuzz.com parle en ces termes de cette nouvelle métrique qu’il nomme le ratio d’interaction (engagement ratio).

This metric is exceptionally important as it gives a read on the level of people currently actually active on your page. PLUS it is now listed immediately below the page likes on the main page – so, a page can no longer hide behind 1000′s of likes and be deemed successful. It is the combination of both ‘likes’ and ‘people talking about that’ will be the new defining metric.

To illustrate the importance of this, I’ve seen some pages out there that have 100,000′s of ‘likes’ but only 10 people talking about! That gives them an engagement ratio of 10 over 100,000 or a 0.01%! Pretty embarrassing really!

100,000

like this

10

talking about this

ENGAGEMENT RATIO =

=10/100,000

= 0.01%

What does this mean for property managers? It means it’s not enough to just ‘create’ a page with boring content. Content needs to be lively, ongoing, consistent and encourage engagement to truly gain a benefit from this platform

Overall, it is a great step forward for Facebook and the manner in which we evaluate Facebook pages – because it will make all of us better marketers and better property managers.

On peut donc en tirer, par une règle de trois, un pourcentage d’interaction de sa base de fans. Si Facebook est TELLEMENT efficace pour les clients des agences, il me semble qu’ils devraient s’en servir pour eux-mêmes? Ils pourront par contre objecter que ce n’est efficace que dans un contexte B2C et que dans un contexte B2B ce n’est pas tellement la bonne stratégie. Je rappellerai donc que c’est pourtant la stratégie qui a été privilégiée au détriment du blogue par l’agence la plus en vue de Montréal Sid Lee et j’ajouterai que moi-même, je fais du B2B, que je répète à qui veut l’entendre que Facebook c’est de la merde (mais qu’il faut tout de même y être efficacement en minimisant son investissement qui devrait plutôt se faire sur le blogue) et que j’ai moi aussi une page Facebook solitaire. Donc, comme je l’avais fait pour mes billets The proof is on the pudding I et II, voici un comparatif de ma page de «loner», à celles des agences de pub et des agences web, qui devraient savoir comment ça marche Facebook, puisqu’ils vendent à gros prix l’expertise d’y être…

Tableau du ratio d'interaction des fans Facebook de certaines agences publicitaires, web et de relations publiques de Montréal

Une chance pour les agences que je crois que Facebook c’est de la merde. Imaginez seulement si j’étais réellement convaincue de son efficacité redoutable 🙂

MAJ
Bravo à l’agence Absolunet dont le ratio 1309 fans / 181 personnes en parlent est de 13.8%. Je n’ai de toute évidence pas fait le tour de toutes les agences de Montréal et pour la grande majorité d’entre elles, c’est certainement tant mieux 🙂

Facebook « x personnes en parlent » ou pourquoi on y perd souvent son temps

Hier je partageais un petit vidéo (via le G+ du pote Fred Cavazza et le vidéo est en fin de billet) qui caricature à peine, à quel point les usagers Facebook se font prendre pour des valises lors des changements de l’interface et des fonctionnalités Facebook. S’en est suivi un échange sur mon mur Facebook à l’effet que dans un contexte organisationnel, Facebook c’est de la merde. J’ai abondamment critiqué Facebook dans ce blogue. Vous pouvez d’ailleurs retrouver certains de ces billets plus bas.

Il y a quelques jours, l’un de mes clients importants venait faire un tour pour discuter de différents aspects de sa stratégie web. Lorsque nous arrivâmes sur sa page Facebook je lui fis remarquer le très faible ratio, pour ne pas dire l’insignifiant ratio « x personnes en parlent »/ « total des mentions j’aime ». C’est que désormais, tous les usagers Facebook peuvent visualiser certaines statistiques des pages organisationnelles de Facebook. Ils ont maintenant accès

  • Aux personnes qui en parlent
  • Aux mentions j’aime
  • La semaine la plus populaire de la page
  • La ville la plus populaire
  • La tranche d’âge la plus populaire.

Voici d’ailleurs une copie d’écran de ma propre Page officielle de Michelle Blanc. La statistique « x personnes en parlent » est très intéressante à ce chapitre. Facebook définit cette statistique comme étant

La mesure Personnes qui en parlent représente le nombre de personnes ayant créé une actualité à propos de la publication de votre Page. Les actualités comprennent :
• Le fait de partager votre publication, d’indiquer qu’on l’aime ou de la commenter
• Le fait de répondre à une question
• Le fait de répondre à un évènement
• Le fait de demander une offre

x personnes en parlent, Page Facebook de Michelle Blanc

x personnes en parlent, Page Facebook de Michelle Blanc

Cette statistique est donc une mesure de l’interaction globale des fans par rapport aux contenus d’une page. On pourrait donc, par extension, comparer ça au taux de clic d’une bannière, ou d’une pub addwords. Je me suis donc amusée à faire le ratio « x personnes en parlent »/ « total des mentions j’aime ». Pour ma propre page, ce ratio est de 15.42%. Humblement, je suis donc « pas pire » comme on dit ici. Mais là ou le bât blesse, est que pour la grande majorité des pages Facebook, ce ratio est insignifiant. Il est souvent très en deçà de 1%. Dans le cas de mon client dont je vous parlais plus haut, considérant les coûts associés à sa présence Facebook et le rendement particulier de ce ratio, je considère qu’il jette littéralement son argent par la fenêtre.

Par ailleurs, de donner des « coupons-rabais » pour attirer des « fans » est une pratique très courante. On pourra par la suite s’enorgueillir de x centaines de milliers, voire millions de fans ». Par contre quel est le message qu’envoie une marque? Que nous ne sommes intéressants que lorsqu’on se solde?

Faites vos propres conclusions, mais à titre de référence, voyez la page de Coca-Cola qu’on présente souvent comme LA marque innovante et performante de Facebook. Elle n’a un ratio que de 1.25%. Amusez-vous aussi à vérifier ce ratio pour les pages que vous aimez vraiment et posez-vous LA QUESTION QUI TUE:
Quand suis-je allée pour la dernière fois sur cette page et quand ai-je vu passer ses contenus dans mon accueil Facebook?

x personnes en parlent, Page Facebook de Coca-Cola

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Sporadiquement, des gens qui n’y songe pas vraiment ou pire, qui se croient être des « hot » sur les médias sociaux me font la remarque que « je dis n’importe quoi lorsque je parle de mon chien » par exemple ce commentaire que je reçu hier sur mon profil Google +:

PS: Je préfère lire vos articles sur le monde du web que vos commentaires à propos de votre chien

Je vais donc reprendre le bâton du pèlerin et réexpliquer (avec de nouveaux arguments) pourquoi il est nécessaire de temps à autre de parler de son chien ou de tout autre sujet sans importance.

Les gens aiment interagir avec le futile. Ce contenu « dit » futile est comptabilisé comme une visite (pour un billet de blogue) ou comme une interaction sur Facebook. Plus vous avez de visites ou d’interactions, plus l’ensemble de votre site, de votre page, de vos comptes médias sociaux en bénéficie. Si je fais un statut ou un billet sur mon chien, les autres contenus (plus cérébraux comme mes articles à propos du Web) de mon profil Facebook seront plus visibles dans l’accueil des mes fans puisque le EdgeRank de Facebook compte l’ensemble des visites d’une page, d’un profil, en se foutant de la nature du sujet. Pareillement, le moteur de recherche Google évalue l’ensemble de l’activité sur un site pour décider de sa pertinence et de son positionnement dans les moteurs de recherches. Ainsi donc, parce que des gens interagissent avec une photo de chien, mon contenu hyperpertinent et niché à propos du web, sera plus visible dans le moteur de recherche.

De plus, parce que je partage une photo de mon chien, je suis tout d’un coup perçue comme étant plus humaine et accessible. Les gens osent commenter. Ils saisissent que je ne suis pas qu’une intellectuelle du web, mais aussi quelqu’un d’accessible avec qui on peut s’identifier. Ça prouve que j’ai aussi des émotions et je leur fournis des contenus qui leur permettent d’interagir sans se sentir inférieur. Il est difficile de s’obstiner ou de commenter avec une donnée statistique sur la croissance de l’utilisation des médias sociaux chez les gens âgés, mais très simple de trouver un chien beau et de le dire.

J’aime aussi raconter l’histoire de ma cliente qui au retour des fêtes, partagea sa joie de pouvoir ENFIN se faire un sandwich aux oignons. Lors d’un entretien téléphonique subséquent avec elle, au lieu de lui parler de ma dernière facture, nous avons passé un gros cinq minutes à jaser de sandwich. Elle était très fière de me raconter son histoire et notre « relation client » s’en est ainsi vue améliorée et solidifiée. On appelle ça simplement des « relations humaines » et dans les médias sociaux, quel que soit votre objectif d’affaires, les relations humaines devraient idéalement en faire partie. Par ailleurs, le week-end je travaille moins. Je m’amuse donc à promener mon chien, recevoir mon petit-fils et jouer avec lui ou encore ça me détend de « jouer à la foodies ». Je partage donc aussi ce type de contenus. Je crois fondamentalement que les médias sociaux sont des médias « conversationnels » et que l’art de la conversation inclut aussi du « très sérieux inutiles ». Une organisation qui a compris ça et dont la compréhension du « très sérieux inutiles » lui a valu une couverture médiatique mondiale est la police d’Oslo en Norvège. Tel que rapporté par Fabien Deglise dans l’article Un corps de police numériquement plein d’humour de Le Devoir :

(…)cette semaine, les policiers ont été honorés pour avoir produit le « meilleur tweet de l’année », et ce, pour un message informatif alliant humour, malentendus et insinuations. Marrant.

« Avons été informés d’un tapage nocturne avec cris de femmes, a écrit dans les dernières semaines la police d’Oslo sur le compte Twitter officiel (@oslopolitiops) lié à son centre opérationnel. Sur place, constatons fête d’infirmières. Quittons bientôt les lieux.»

et comme le souligne Libération

Un véhicule intercepté sur soupçon de conduite en état d’ébriété. S’est avéré être un Grec conduisant pour la première fois sur les routes hivernales norvégiennes »,

L’humour, l’humain et même l’animal (en particulier le chat qui est d’une efficacité redoutable sur le web) ont certainement leur place sur les médias sociaux. À mon point de vue c’est même primordial, en plus du fait que tactiquement, c’est bon en mautadit pour les statistiques et la visibilité d’une propriété web.

MAJ

Comme on dit souvent, une image vaut mille mots. Voici donc l’exemple de contenus que j’ai partagé la fin de semaine dernière. J’ai partagé une photo de la Poutine maison avec son confit de canard que mon amour et moi-même avons fait. Vous pouvez noter que cette photo a eu 71 j’aime et 21 commentaires. Dans le deuxième tableau, vous pouvez aussi observer que cette photo a eu un taux de viralité Facebook de 6.64%. Pourtant, un contenu que j’ai aussi partagé et que je considère particulièrement pertinent, l’article Contrats sans appels d’offres justifiés par «l’urgence» de LesAffaires, est pratiquement passé dans le beurre avec un taux de viralité Facebook nul. Heureusement, ce contenu que mes fans Facebook considèrent nul, a été repris ici dans mon billet Moi, ministre du numérique? Je préfèrerais plutôt une job de rêve.

Comme quoi le « très sérieux inutile » frappe souvent plus l’imaginaire (et l’action d’aimer ou de commenter) que des contenus que je considère personnellement primordiaux…

viralité Facebook d'un contenu futile

Comparatif de viralité Facebook d'un contenu utile ou futile