Moi, ministre du numérique? Je préfèrerais plutôt une job de rêve

On me dit souvent Michelle tu devrais être notre ministre du numérique. Lorsque j’entends ça, j’esquisse un sourire pour ne pas carrément m’esclaffer de rire. C’est que pour être ministre, il faut d’abord être député et l’être pour le parti qui prend le pouvoir. Or, je ne me reconnais dans aucun de nos partis. Si je faisais de la politique, ce serait comme indépendante et je n’ai pas assez de fric pour ça. Et à ce que je sache, aucun député indépendant n’a été ministre.

Sous-ministre, une job de rêve

Par contre j’aimerais bien être sous-ministre. Être sous-ministre est sans doute la meilleure job du monde. Tout d’abord vous gagnez beaucoup plus qu’un ministre. Un sous-ministre gagne 198 295 $ (Source LaPresse) tandis qu’un ministre lui ne gagne que 149 429 $. Mais la beauté de la chose est qu’un ministre est celui qui se fait plomber régulièrement par les journalistes et l’opinion publique, pour des décisions qui sont souvent prises … par des sous-ministres.

Je suis sans doute dans le champ, mais je n’ai pas souvenir qu’un sous-ministre a été déjà imputable de quoi que ce soit. Je ne me rappelle pas avoir déjà lu qu’un sous-ministre avait été foutu à la porte pour avoir fait une grosse connerie (par exemple, avoir été à la tête du ministère responsable de l’effondrement d’un viaduc). Le sous-ministre n’a pas les spots dirigés sur lui. La population passerait à côté d’un sous-ministre sans savoir qu’il en est un. Pourtant, il est celui qui a réellement le pouvoir. Il peut braquer l’appareil gouvernemental pour, ou contre une idée, un projet, une politique. Pourtant, il ne semble imputable de rien. Il n’est pas responsable de ses décisions et c’est souvent le ministre ou pire le nouveau ministre qui n’est dans son dossier que depuis quelques mois ou quelques semaines, qui doit porter l’odieux d’un gaffe.

La crosse récente d’un sous-ministre

Prenons un exemple récent. Celui de Jean St-Gelais tel que rapporté dans l’article de Jean-Nicolas Blanchet Pas d’appel d’offres, Jean St-Gelais a permis au Centre de services partagés de conclure une entente sans passer par le processus normal du Journal de Montréal.

Selon M. St-Gelais, il était «d’intérêt public» de ne pas effectuer d’appel d’offres. Le Journal a obtenu copie d’une lettre signée par M. St-Gelais, secrétaire général du Conseil exécutif du gouvernement du Québec (CSPQ). Datant du 4 octobre et adressée au directeur du Centre de services partagés du Québec, la lettre précise qu’un «appel d’offres public ne servirait pas l’intérêt public pour l’acquisition de ces logiciels».

Or, tout d’un coup, c’est le Parti Québécois qui est dans le caca mou. C’est même la chef du parti, madame Pauline Marois, qui est responsable de la nomination de monsieur St-Gelais et madame Malavoy qui est aussi éclaboussée dans l’article de Valérie Lesage de LesAffaires.

Dans une lettre datée du 4 octobre 2012 et dont Les Affaires a obtenu copie, M. Saint-Gelais justifie sa décision sur une disposition de la Loi sur les contrats des organismes publics adoptée par décret par le gouvernement Charest et alors décriée par le PQ.

«Nous sommes en train de nous faire rouler avec ce décret», avait réagi la députée péquiste Marie Malavoy en novembre 2011, dans une entrevue au quotidien Le Devoir. Elle et son ancien collègue Sylvain Simard ont ouvertement milité pour la cause du logiciel libre ces deux dernières années, y voyant une source d’économies pour l’État québécois.

L’autre job de rêve, lobbyiste/relations publiques.

À la fin de l’article de monsieur Blanchet on apprend aussi ce petit détail.

La mise à jour des logiciels Microsoft pourrait représenter des dépenses pour l’État de près d’un milliard de dollars. Le lobbyiste réputé de la firme National Martin Daraîche a renouvelé, le 11 janvier, son mandat pour Microsoft Canada.

Je sais aussi que National est une firme extrêmement active en relations publiques pour divers partis politiques provinciaux et municipaux. Ils ont d’ailleurs été durant des décennies, l’agence du Maire Vaillancourt de Laval. Mais je sais que chez les relationnistes, comme pour les grands bureaux de comptabilité, il y a un mur entre les dossiers. Il est clair que jamais un lobbyiste qui travaille pour une firme informatique ne parlera à son collègue relationniste qui lui fait les relations publiques pour le parti qu’il tente de convaincre des vertus de son client. Comme ça, il n’y a pas d’imputabilité là non plus.

Non, pourquoi vouloir être ministre lorsqu’il est tellement plus payant et sécurisant d’être sous-ministre ou lobbyiste sans avoir à porter l’odieux de l’imputabilité…

Un plan numérique pour le Québec pour éviter de se faire fourrer par les TELCOs

Je lis une très bonne nouvelle ce matin dans la presse dans l’article Un recours se dessine contre Bell, Telus et Rogers. On peut y lire

Selon le document déposé à la Cour supérieure du Québec, les tarifs d’itinérance internationale pratiqués par Bell et Rogers étaient de 30,24$ le Mb en 2010. C’est presque le triple du tarif moyen de 10,56$ pratiqué dans les 34 pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

(…)Au Québec, Fido offre un gigaoctet (l’équivalent de 1024 Mb) pour 12,50$ et, en France, le groupe Orange facture 12,82$ pour la même somme de données. En ajoutant un «généreux» pourcentage de 20% pour la facturation, on arrive à un prix de 30,38$ le gigaoctet, indique la requête.

Or, en appliquant les prix facturés par Fido pour l’itinérance en France, un utilisateur devrait payer… 31 948$ pour un gigaoctet! Mille fois trop cher, en d’autres mots. «L’écart est tellement monumental que cela démontre que le défendeur a agi de mauvaise foi et profité des consommateurs», peut-on lire.

C’est sensiblement le même type d’arnaque que nous vivions au Québec avec l’électricité il y a de ça plusieurs décennies telles que je l’expliquais dans mon billet La corrélation entre l’électricité et le numérique pour le développement économique du Québec de demain.

La domination des grands monopoles régionaux, « le trust de l’électricité », sera cependant contestée dans l’opinion publique. Cette contestation donnera lieu à une enquête publique, l’implantation d’organismes de surveillance et mènera en 1944 à la nationalisation de la MLH&P et à la création d’une société publique, Hydro-Québec, avec l’adoption de la loi 17, créant la Commission hydroélectrique de Québec.

Un plan numérique pour le Québec devrait entre autres se pencher sur les infrastructures cellulaires et numériques afin qu’elle permette un sain développement de l’économie numérique et donne accès aux citoyens à ces infrastructures à un prix juste, honnête et compétitif.

Jean-François Lisée et John Baird sont sourds, muets et probablement aveugles aux droits numériques

La semaine dernière, il y a six jours, dans mon billet Conférence internationale de l’ONU sur la régulation d’internet, le Canada et le Québec y sont-ils? J’ai directement interpellé les ministres Jean-François Lisée et John Baird sur Twitter. Mes questions polies sont restées sans réponses. Il m’apparaît aujourd’hui clair que c’est parce que la réponse à ma question « est-ce que le Québec (ou le Canada) est présent à ce forum int’l de l’ONU sur la régulation d’internet ? « est très probablement négative.

Entretemps, heureusement d’autres nations et organisations s’occupent de nos droits, à notre place. Ainsi, Avaaz.org dans le billet/pétition ITU: Hands off our Internet! s’insurge.

As citizens of the world and Internet users, we call on you to reject any changes to current Internet regulations that would weaken or alter the free and open nature of the Internet, or give any government or body the ability to infringe on Internet users’ rights to free speech, free access to information or privacy. We also demand that any proposed changes to current international Internet regulations be publicly debated, and subject to citizen input and approval.

Pour ce qui est de nos ministres Lisée et Baird, je comprends leur surdité/mutisme/aveuglement. Ils ont d’autres chats à fouetter comme de justifier le double salaire d’André Boisclair ou la position pro-israélienne du Canada dans le conflit israélo-palestinien. Que nous soyons les perdants de l’économie numérique dont la croissance pour les pays du G20 représente d’ici 2016 est de $4,2 billions (je rappelle ici qu’un billion c’est mille milliards), ce n’est vraiment pas de nos affaires…

Pour en savoir plus :

Cerf and Berners Lee Criticize ITU Conference (IT Pro Portal):
http://www.itproportal.com/2012/12/05/sir-tim-berners-lee-joins-criticism-of-un-internet-regulation-talks/#ixzz2EDlH06f5

ITU and Google face off at Dubai conference over future of the internet (Guardian):
http://www.guardian.co.uk/technology/2012/dec/03/telecoms-unitednations

Keep the Internet Open (New York Times):
http://www.nytimes.com/2012/05/25/opinion/keep-the-internet-open.html?_r=1&

Proposal for global regulation of web (Financial Times):
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/1b114d8c-422e-11e2-bb3a-00144feabdc0.html#axzz2EdnmBAXI

Who controls the Internet? (Guardian):
http://www.guardian.co.uk/technology/2012/oct/17/who-rules-internet

Un plan numérique pour le Québec, entre autres pour éviter de se faire fourrer collectivement

L’un des arguments les plus percutants militant en faveur de l’établissement d’un plan numérique pour le Québec, hormis tous les autres arguments qui sont tout aussi percutant, mais qui ne frappent peut-être pas autant l’imaginaire tel que la réduction des dépenses gouvernementales par le logiciel libre, la vision d’un développement économique par le numérique, le développement d’infrastructures numériques publiques permettant de compétitionner avec le reste de la planète, une vision de la place du numérique pour l’éducation, la santé, la culture, l’économie, le législatif, la gouvernance, la participation citoyenne et encore bien d’autres sujets, est un plan numérique pour éviter de se faire fourrer dans l’attribution nébuleuse des contrats aux fournisseurs gouvernementaux en conseil TI.

C’est le vérificateur général du Québec qui a déposé hier son rapport 2012-2013 dont un chapitre porte sur les Contrats de services professionnels liés au traitement de l’information. Imaginez-vous que le vérificateur n’a observé qu’un mince échantillon de ce qui se donne comme contrat informatique au Québec et que ses analyses et conclusions donnent froid dans le dos. Si le vérificateur avait fait ce travail de vérification pour l’ensemble des ministères et sociétés d’État et qu’en plus des services-conseils, il y avait inclus l’analyse des dépenses logicielles, matérielles et d’infrastructures informatiques et de communications, je pense que nous aurions une belle révolution.

Déjà, comme le rapportent La Presse et Le Devoir, ce petit échantillon d’analyses nous révèle d’inquiétants faits. Dans le milieu, on sait depuis des années l’omniprésence de ce que nous appelons les trois lettres. Nommément LGS, CGI et DMR. Ainsi, dans LaPresse on peut lire:

Trois firmes ont décroché 46% du milliard de contrats informatiques accordés par tous les ministères et organismes en 2009-2010 et en 2010-2011, a-t-il constaté. Il s’agit du Groupe LGS, de CGI et de DMR (division de Fujitsu).
(…)
Selon le rapport, il y avait des problèmes de neutralité dans les comités de sélection des fournisseurs pour 36 contrats. Contrairement aux règles, soit il y avait dans un comité un membre appartenant à l’unité responsable de la réalisation des travaux, soit il y avait un lien hiérarchique entre les membres du comité.
Le CSPQ a également accordé neuf contrats à une somme supérieure à la soumission retenue. Par exemple, un contrat a été signé à 7 millions alors que la soumission était de 4,8 millions, un écart de 46%. Cette situation est «inacceptable» et n’est «pas équitable» pour les autres soumissionnaires, juge M. Samson.

Et selon Le Devoir

C’est ce que révèle le vérificateur général du Québec, Michel Samson, dans son dernier rapport pour l’année 2012-2013 qu’il a rendu public jeudi. Le VG a analysé 38 contrats de plus de 25 000 $, totalisant 271 millions, qui représentent 25 % des contrats informatiques signés en 2009-2010 et 2010-2011. Pour son échantillon, le VG s’est penché sur les contrats qui ont été accordés par le Centre de services partagés du Québec, Revenu Québec, la Régie des rentes du Québec et le Secrétariat du Conseil du trésor.
(…)
Le VG a précisé qu’il n’avait pas le mandat d’enquêter sur la collusion ou la fraude, mais que, faute de concurrence, « il n’en demeure pas moins qu’il y a des risques importants ».
(…)
Le VG a constaté diverses anomalies. Pour 35 contrats, les besoins n’étaient pas documentés ou l’étaient mal. Dans trois cas, la firme qui a obtenu le contrat a participé à la définition des besoins. Dans neuf autres cas, le montant du contrat était supérieur au prix inscrit dans l’offre qui a été retenue, une injustice pour le soumissionnaire qui avait été écarté.

C’est dans l’article Les penseurs du numérique mettent de la pression sur le gouvernement de Valérie Lesage dans Les Affaires qu’on pouvait lire le délicieux passage

Jean-François Gauthier, fondateur de Démocratie ouverte, écrira la partie du document portant sur le gouvernement ouvert ; la meilleure façon selon lui de s’assurer de la gestion honnête et efficace des projets informatiques ou autres. «J’ai trouvé aberrant qu’on parle de collusion dans la campagne électorale sans qu’on parle de publication de données pour régler le problème, s’étonne M. Gauthier. Le jour où tu publieras sur le Web les informations sur les contrats, il n’y en aura plus beaucoup de collusion. Quand tu allumes les lumières, les coquerelles s’en vont.»

La publication des données, rendue facile par les outils Web créés ces dernières années (infonuagique, services Web, logiciel libre), permettrait aussi à chacun de connaître les meilleures pratiques et de s’en inspirer.

«Une émulation se crée, parce que les gens se parlent pour voir comment se produisent les réussites des autres», soutient M. Gauthier.

Un Québec numérique, qu’attendons-nous? (Après les lucides et les indignés voici les étonnés)

Par Mario Asselin, René Barsalo, Michelle Blanc, Cyrille Béraud,
Sylvain Carle, Michel Cartier, Monique Chartrand, Michel Chioini,
Jean-François Gauthier, Vincent Gautrais, Hervé Fisher, Claude Malaison et
Monique Savoie

Les auteurs signent cette lettre à titre individuel et forment un groupe de 13 étonnés

Le Québec glisse vers le bas dans l’échelle de la compétitivité parce que nos voisins, provinces et pays, se sont donnés une vision d’avenir pour tirer collectivement tous les bénéfices des nouveaux modes de communication et de l’économie immatérielle sous la forme d’un Plan numérique.

Tous les rapports concernant l’autoroute de l’information, du rapport Berlinguet de 1995 au dernier rapport Gautrin, ont été tablettés ou risquent de l’être.

Depuis 30 ans nous n’entreprenons que des actions individuelles et souvent désordonnées, ce qui vaut aussi pour les 23 ministères, et plus de 200 organismes publics qui sont autant de silos. Nous investissons dans le béton, dans l’avoir et trop peu dans le savoir.

Le Québec vit actuellement une série de crises, la perte de confiance des citoyens envers leurs institutions et leurs dirigeants, les crises économiques qui grugent notre bien-être ou nos crises d’identité, etc.

Nous sommes aujourd’hui une société tellement divisée que nous ne pouvons plus établir de consensus concernant nos projets d’avenir. Ces crises surviennent notamment parce que nous passons d’une ère industrielle vers une autre qui devient postindustrielle. Parce que nous perdons tous nos points de repères, nous devenons inquiets, comme d’ailleurs la plupart des autres sociétés de notre planète.

Nous basculons vers une société de la connaissance où l’information devient notre matière première et l’Internet la place publique où se prennent nos décisions. Nous vivons des passages difficiles parce que nous allons :

D’une démocratie élective      vers une démocratie participative
D’une majorité silencieuse      aux lucides, indignés et carrés rouges
D‘un individualisme forcené      vers une responsabilisation collective
D’une civilisation du livre      vers une civilisation d’images-écran
De la loi de l’offre      à celle de la demande, etc.

Nos six demandes :

• Créer une Agence du numérique qui relèverait de l’Assemblée nationale (comme la Société Hydro-Québec qui a pour mission de gérer toutes les questions énergétiques). Cette agence relèverait du Parlement et devrait transcender les partis politiques et le pouvoir exécutif.

• Co-construire un Plan numérique avec l’ensemble des acteurs et la population de toutes les régions du Québec, capable de développer à la fois l’économie, la culture et les savoirs, dans notre société qui doit s’adapter, comme toutes les autres, au XXIe siècle.

• Créer un Conseil national du numérique qui serait formé des représentants reconnus de l’ensemble des secteurs d’activités et de la société civile. Il serait obligatoirement consulté par le Parlement et les ministères pour toutes questions concernant le développement du numérique sur le territoire québécois. Nous pensons au modèle du Conseil supérieur de l’éducation à l’intérieur de la Loi sur l’instruction publique

• Créer un forum de participation citoyenne indépendant du gouvernement, soutenu par celui-ci et une fondation par exemple, avec une gouvernance assurant sa neutralité. Un modèle inspirant : NESTA en Angleterre ou http://www.worldwatch.org/

• Investir prioritairement dans le savoir, et non dans l’avoir, c’est-à-dire principalement dans les transferts et la mutualisation des connaissances.

• Investir aussi dans le déploiement de réseaux à très haute vitesse (100 Mb symétrique et plus) et gérer selon les règles “OpenAccess” afin de rendre nos infrastructures interopérables, ouvertes et performantes pour communiquer entre nous et avec l’ensemble des pays avec qui nous entretenons des relations politiques, sociales et économiques.

Aujourd’hui, nous investissons dans le passé en empruntant sur l’héritage que nous allons laisser à nos petits-enfants : leur futur. Allons-nous demeurer encore longtemps étonnés devant notre peu d’envergure et de prévoyance ? Qu’attendons-nous?

Cette lettre a déjà été publié dans

Les Affaires

La Presse

Le Devoir

Une rencontre de presse est prévue ce jeudi à 10h00 à la SAT et tout le document incluant l’avis des 13 étonnés, la rationnelle et les conclusions de notre réflexion collective y seront déposées.

La corrélation entre l’électricité et le numérique pour le développement économique du Québec de demain

L’électricité n’est qu’un outil, ou plutôt une suite de technologies. L’électricité en soi ne fait pas grand-chose. Par contre, elle permet une activité économique incroyable. Elle fait littéralement tourner l’économie. Nous pourrions certainement faire un parallèle entre le numérique et l’électricité. Le développement du numérique fait d’ailleurs songer aux belles années du Duplessisme. Votez pur moi et vous aurez votre « haute vitesse ». Mais de quelle haute vitesse parle-t-on au juste?

D’ailleurs il est très instructif de lire ou relire la page de Wikipedia intitulé Histoire de l’électricité au Québec.

Les premiers tâtonnements de l’industrie sont marqués par une course au développement à Montréal, suivie d’une phase de consolidation nécessaire à des fins d’efficacité et de la création de monopolesrégionaux qui vont graduellement étendre leurs réseaux électriques dans les principaux centres du Québec. Le développement de ces entreprises s’effectue par l’expansion des réseaux ou, tout simplement, par l’acquisition d’une firme voisine et potentiellement concurrente. Les grandes perdantes de ce mode de développement se retrouvent toutefois dans les régions rurales ; certaines municipalités s’organisent de manière autonome, pendant que dans certaines régions, des résidents forment des coopératives de consommateurs. Les deux principales compagnies présentes sur le marché, la Montreal Light, Heat and Power (MLH&P) et la Shawinigan Water and Power Company (SWP) s’imposeront comme les entreprises dominantes du secteur jusqu’aux années 1930, pendant qu’au Saguenay—Lac-Saint-Jean, l’Alcans’implante solidement et développe son potentiel hydraulique en fonction de la croissance de sa production d’aluminium.

La domination des grands monopoles régionaux, « le trust de l’électricité », sera cependant contestée dans l’opinion publique. Cette contestation donnera lieu à une enquête publique, l’implantation d’organismes de surveillance et mènera en 1944 à la nationalisation de la MLH&P et à la création d’une société publique, Hydro-Québec, avec l’adoption de la loi 17, créant la Commission hydroélectrique de Québec.

(…)Influencé par le New Deal du président américain Franklin D. Roosevelt17, le gouvernement Godbout dépose un projet de loi à l’automne 1943, afin de prendre le contrôle la MLH&P, qui exerce un monopole dans la grande région de Montréal.

La loi créant une entreprise commerciale de propriété publique, La Commission hydroélectrique de Québec, est adoptée par l’Assemblée législative le 14 avril 1944. Elle confie à la nouvelle société le mandat initial de « fournir de l’énergie aux municipalités, aux entreprises industrielles et commerciales et aux citoyens de cette province aux taux les plus bas compatibles avec une saine administration financière ». Hydro-Québec avait aussi pour mission de réhabiliter un réseau vétuste et de développer l’électrification des régions rurales non desservies par les entreprises existantes.

Je vois d’étranges similitudes entre « La domination des grands monopoles régionaux » de l’électricité d’hier, et celle des fournisseurs internet et cellulaires d’aujourd’hui. Je vois une corrélation entre le « New deal » américain qui a poussé dans le cul des élus d’hier et le plan numérique de New York, de la France, le opengov d’Obama qui pourrait pousser dans le cul de nos politiciens d’aujourd’hui. Sauf que malheureusement, nos élus ne semblent pas encore comprendre l’urgence d’agir que leurs prédécesseurs eux, avaient compris avec l’électricité. L’électricité est l’un des « outils économiques » particulièrement importants lorsque vient le temps de discuter création d’emploi et emménagement de nouvelles entreprises manufacturières et de transformation. C’est un élément clé de la compétitivité industrielle. MERCI à Taschereau, Godbout, Lévesque et Bourassa d’avoir eu la vision de comprendre que l’électricité était plus qu’un « outil ». Ils ont compris que l’électricité pouvait être un projet de société, lui permettant qu’il devienne un outil de création de richesse et d’emploi majeur du Québec d’aujourd’hui.

Les études relatant l’impact sur l’économie industrielle de l’électricité sont abondantes. L’électricité et « l’énergie » en général sont des vecteurs évidents de l’économie industrielle et du confort de chacun. Tout le monde comprend ça aisément. Pourtant, le numérique est désormais cette électricité d’hier, mais pour l’économie du savoir. Cette nouvelle économie dans laquelle nous baignons depuis bientôt 20 ans. Malheureusement les études qui prouvent son impact sur l’économie, les mesures de cet impact, les ratios et autres indicateurs sont encore en développement. J’en parle d’ailleurs ici depuis plusieurs années déjà.

Nous étions très en avance au début des années 2000. Nous sommes très en retard aujourd’hui. Le mot clé « numérique » n’est plus à la mode. Le mot-clé qui est à la mode depuis dix ans est « innovation ». Question de mode sans doute. Malheureusement cette mode nuit au développement économique du Québec et nuira encore plus dans les années à venir si nous ne faisons rien. D’ailleurs le CEFRIO vient de mettre en ligne une étude intitulée Indice de l’innovation par les TIC(PDF). Étude très intéressante qui tente de rendre sexy, le numérique en l’affublant du mot-clé à la mode « innovation ». C’est à la fois triste et loufoque. Pas que les TIC ne soient pas responsable de la croissance de l’innovation, depuis des années déjà les TIC le sont. Mais il est triste que nous devions enrober le numérique du drap de l’innovation pour réveiller notre classe politique qui se gargarise justement de mots-clés sans pour autant réellement comprendre les enjeux.

Les conclusions de cette étude nous révèlent

Cette enquête trace un lien intéressant entre tiC et innovation. Plus une entreprise ou une organisation utilise de manière intensive les tiC, plus elle affiche une intensité d’innovation élevée. Ce constat s’applique aux innovations de produit, de procédé, de commercialisation ou organisationnelle. En fait, les résultats montrent qu’il est difficile de séparer ces innovations dans la pratique. Les organisations innovantes introduisent souvent plusieurs types d’innovations en même temps.

Le fait que l’on parle d’intensité d’utilisation des tiC et non de simple possession implique que l’investissement ne doit pas seulement être technologique, mais aussi organisationnel. il faut être organisé pour utiliser les tiC mises en place dans les organisations. les autres facteurs qui influencent de manière positive l’intensité d’innovation sont les modifications significatives à l’organisation, l’acquisition de nouvelles expertises, la présence d’équipes multidisciplinaires et la culture d’expérimentation. toutes ces dispositions vont permettre à l’organisation de maximiser l’intensité de l’innovation.
(…)

on reconnaît l’importance pour les entreprises et organisations publiques canadiennes d’accroître leur performance en matière d’innovation, afin qu’elles améliorent leur compétitivité et, de ce fait, la productivité de l’économie canadienne. les politiques mises en place doivent reconnaître le rôle des tiC, mais également tenir compte du contexte dans lequel elles s’insèrent. les politiques doivent en même temps favoriser les éléments complémentaires aux tiC.

Pour les gestionnaires, les résultats soulignent l’importance de voir les investissements en tiC de manière large. Ce ne sont pas simplement des outils à mettre en place. les tiC sont des leviers pour faire les choses différemment, et doivent être accompagnées de décisions parfois difficiles ou risquées sur les modes de fonctionnement de l’organisation.

Mais même les études et les analyses les plus savantes ne serviront à rien s’il n’y a pas de Taschereau, Godbout, Lévesque ou Bourassa pour porter le flambeau de la vision sociétale de l’économie de demain. Je me demande encore qui sera le porteur du flambeau de la richesse économique collective de nos enfants?

MAJ
Dans le magazine L’Actualité de ce mois-ci À quand le Plan Nerd?

L’argumentaire économique du numérique

Déjà en 94 Nuela Beck avait sonné les cloches des économistes et gestionnaires de portefeuilles avec son livre La nouvelle économie. Elle y identifiait trois stades importants de l’histoire de l’évolution de l’économie mondiale. “Celui des matières premières a dominé la révolution industrielle, celui de la production de masse a alimenté l’ère de la consommation et de l’automobile et la technologie domine le cycle actuel” et de l’avoir mondial qui transite désormais des banques traditionnelles aux Fonds de retraites et capitaux risqueurs qui eux ont osés investir dans « l’intangible » des actifs intellectuels.

Puis en, en 2007, le Dr. Robert D. Atkinson de The information technology and innovation foundation démontra dans son Digital prosperity, Understanding the Economic Benefits of the Information Technology Revolution, comment les TI sont devenu le fer de lance de la croissance économique et conclu « In short, while the emerging digital economy has produced enormous benefits, the best is yet to come. » D’ailleurs l’une de ses recommandations est de placer le numérique au centre même, des politiques économiques gouvernementales.« Give the Digital Economy Its Due: Economic policymakers need to view IT issues not just as narrow IT policy, but as the centerpiece of economic policy. This means putting issues of digital transformation at the front and center of economic policy. »

À cet effet, Ed Felten, le premier CTO de la Federal Trade Commission américaine mentionnait dans un article recent It would obviously be foolish for senior government officials to make economic policy without seeking input from trained economists. Perhaps someday, it will be seen as equally foolish to make technology policy without a computer scientist in the room.

La Banque mondiale quant à elle, rappelle qu’afin de déployer un gouvernement numérique, il est fortement conseillé de commencer par les infrastructures numériques. Governments should promote strategies that focus on ICT infrastructure development as a prerequisite to e-government ± an « I before E’’ strategy.

Depuis des années déjà, l’OCDE analyse et finance la recherche de mesures économiques qui permettraient d’isoler l’apport du numérique à l’économie en général. ¨Pourtant, cette organisation conservatrice et neutre a déjà avancé dans son rapport THE IMPACT OF THE INTERNET IN OECD COUNTRIES que “Existing empirical studies, including ongoing OECD work, suggest a positive link between increasing Internet adoption and use and economic growth. Even though the aggregated effects are still preliminary, the relationship between Internet development and economic growth, as well as microeconomic evidence, suggest that governments should continue to pursue policies that help promote Internet connectivity and encourage the take-up of services”.

PWC en 2011 observait aussi la relation intrinsèque entre la croissance économique et la technologie numérique. Economic growth and technology are inextricably linked. Current economic conditions are fostering investment in technology as emerging markets ramp up their demand for technology to fuel growth, and advanced markets seek new ways to cut costs and drive innovation. This becomes a virtuous circle as digital technologies drive consumer income and demand, education and training, and efficient use of capital and resources—leading to increased economic growth, particularly in emerging markets.

Cette croissance qui lie le numérique à l’économie a même été chiffrée cette année par Boston Consulting Group. BCG avance que d’ici 2016, strictement pour les pays du G20, l’économie numérique représenterait une croissance potentielle de $4,2 billions (je rappelle ici qu’un billion c’est mille milliards).

Je suis certes très enthousiaste à l’idée de croissance économique que pourrait apporter le projet du Plan Nord qui a déjà été présenté par le gouvernement libéral du Québec. Mais il me semble qu’il est grand temps et que nous sommes même très en retard, de planifier, préparer et profiter d’une parcelle de pointe de la tarte de $4,2 Billions de croissance de l’économie numérique dans laquelle, que nous en prenions collectivement conscience ou non, nous sommes déjà partie prenante. Sauf que si nous n’en prenons pas collectivement conscience et que nous ne faisons pas les efforts individuels et collectifs nécessaires pour y prendre part, cette croissance bénéficiera inévitablement à d’autres citoyens.

Oui je suis pour un Plan Nerd…

MAJ

Le terme “plan nerd” est une idée originale de Sylvain Carle

Ma conférence Les medias sociaux et le numérique, c’est plus que du bonbon

La semaine prochaine je serai conférencière sur le sujet Les medias sociaux et le numérique, c’est plus que du bonbon, pour clore le congrès 20e aniversaire de l’association de la sécurité informatique du Québec. J’y discuterai de medias sociaux mais aussi d’économie numérique, de notre retard web et de l’impératif besoin du Québec de se doter d’un plan numérique pour le Québec. Comme c’est à mon habitude (lorsqu’on me permet de le faire) le PowerPoint de ma présentation se retrouve plus bas.

J’y parlerai entre autre de mes billets

Vol d’identité
Le Tourisme vs Les TIC au Québec, met-on nos œufs dans la bon panier?
L’économie numérique, c’est plus que du bonbon
New York un plan numérique gagnant

 

 

À propos du groupe de travail bénévole pour un Plan numérique pour le Québec

Ça fait déjà plusieurs années que je parle d’économie numérique, d’un plan numérique pour le Québec et de la nécesité d’ouvrir nos horizons et d’enfin percevoir comme je le disais encore ce matin dans mon billet Autopsie d’une gaffe politique bénéfique pour l’économie numérique , que Les TI sont le fer de lance de la prospérité économique.

C’est pourquoi lorsqu’un groupe de gens bénévoles, apolitiques et éclectiques s’est formé pour tenter de faire avancer le dossier du numérique auprès de nos instances gouvernementales, j’ai accepté avec joie d’offrir mon humble contribution. Ainsi, voici une lettre commune ayant pour but de vous informer de l’existence de notre groupe et de la démarche que nous entreprenons. Notez que vous êtes tous invité, ici et chez les potes qui sont tous hyperliés, à fournir votre input additionnel, votre passion, vos connaissances ou votre temps, lorsque notre plate-forme collaborative sera en ligne.

Pendant la campagne électorale, nous avons tous déploré l’absence de débats et d’engagements autour du numérique et du gouvernement ouvert. Encore plus préoccupant, bon nombre d’entre nous avons constaté un réel manque de sensibilité à tout ce qui est numérique ou nouvelles technologies de l’information et des communications (NTIC) chez nos politiciens en général. En effet, lorsque interrogés sur ces sujets, peu d’entre eux sont en mesure d’exprimer une vision claire du potentiel que représentent les idées et les capacités du savoir faire de nos entrepreneurs et de la société civile québécoise sur les questions du numérique et du gouvernement ouvert.

À la suite de l’élection du 4 septembre dernier, Monsieur Jean-Francois Gauthier, co-fondateur du mouvement Démocratie ouverte, a contacté monsieur Claude Malaison, lui aussi membre du collectif, pour lui faire part d’une idée: amorcer une collaboration citoyenne entre les personnes préoccupées par les enjeux du numérique au Québec et du gouvernement ouvert afin de proposer un plan de match pour l’avenir.

L’un et l’autre ont contacté des gens autour d’eux pour valider leur intérêt à y participer. Les personnes suivantes ont accepté:

Mme Michelle Blanc
M. Cyrille Béraud
M. Michel Chioini
M. Mario Asselin
M. Sylvain Carle
M. René Barsalo

Le groupe s’est réuni une première fois et a immédiatement convenu de la nécessité d’être inclusif et transparent dans la démarche. Suite à une seconde rencontre, le groupe s’est élargi par l’ajout de personnalités importantes de la scène québécoise du numérique, soit M. Michel Cartier et Hervé Fischer. Voici les suites que nous proposons : au cours des prochains jours, nous publierons sur le site de Démocratie ouverte un premier document de réflexion sur lequel il sera possible de réagir.

Pour ce faire, nous structurerons les débats autour d’un outil qui permettra la participation et la collaboration. Nous souhaitons identifier de nouvelles idées ou pistes de solutions et générer des consensus. Nous souhaitons construire rapidement une stratégie numérique cohérente et attractive qui pourrait être proposée aux autorités politiques concernées. Nous pourrons par la suite jeter les bases d’un plan numérique pour le Québec.

Pour l’instant le numérique est encore perçu comme un outil parmi tant d’autres. Nous croyons qu’il pourrait être un puissant levier de développement économique, social, culturel et démocratique. Plus qu’un outil, la révolution numérique est une des pierres d’assise sur laquelle nous devons construire le Québec de demain !

Les membres du groupe de travail bénévole
Pour un Plan numérique pour le Québec

De l’importance des geeks dans l’établissement d’un plan numérique pour le Québec et/ou le Canada

C’est via un statut de Sylvain Carle sur Facebook (celui-là même à qui on doit l’expression Le plan Nerd) que j’ai pris connaissance de l’excellent article de Arstechnica Geeks are from Mars, wonks are from Venus A prominent computer scientist tells us what he learned from two years in DC. On peut y lire :

In the long run, Felten hopes to see more technologists have a formal role in the policy process. “We’ve had some degree of success in intervening when something big is up, but that’s not a sustainable model,” he said. He’d like to see technologists become “a community that is known and engaged consistently over time.”

“I’ve thought about how other disciplines have managed to integrate themselves into the process,” he said. “Economists are a good example. They’ve been very effective in convincing policymakers that their expertise is important.”

It would obviously be foolish for senior government officials to make economic policy without seeking input from trained economists. Perhaps someday, it will be seen as equally foolish to make technology policy without a computer scientist in the room

.

Au moment d’écrire ces lignes, nous ne savons toujours pas si le nouveau gouvernement Marois ouvrira substantiellement la voie vers un énoncé économique numérique clair et si elle décidera de donner au numérique une place prépondérante dans une vision d’un développement économique québécois. Nous savons déjà qu’il n’y aura pas de « ministre du numérique » dans cette législature. Nous ne savons pas non plus ce qui se trame au fédéral quant à l’avenir du numérique au Canada, mais de mes sources bien informées, me disent qu’ils travailleraient hardiment là-dessus.

Ces derniers mois j’ai beaucoup écrit sur ce sujet. Il y avait d’ailleurs un excellent article de Nathalie Collard dans LaPresse du Week-end : À quand un ministre du numérique?

Mais si on revient à l’article du Arstechnica, on y apprend de la bouche de Ed Felten qui a été le premier CIO de la puissante Federal Trade Commission, l’incompréhension des avocats (qui sont grandement majoritaires chez les législatifs gouvernementaux) quant aux possibilités, limites et problématiques inhérentes au numérique. Lorsqu’une problématique est soulevée, les avocats ont tendance à croire que si on y met assez de ressources, tous les problèmes peuvent être résolus. Ce n’est de toute évidence pas le cas. Pire encore (je ne me ferai pas beaucoup d’amis chez les avocats ici) lorsque je fais des conférences sur l’adoption des affaires électroniques en fonction du secteur d’activité, les avocats et les comptables sont malheureusement pire encore en ligne que le secteur de la construction. Ce sont pourtant eux comme groupe qui décident en majorité de ce que le gouvernement fera pour la société en général.

Je me souviens d’ailleurs de ma présence à certains forums organisé par Industrie Canada (il y a bien des années) et présidé par notre actuel gouverneur général, son excellence David Johnston. J’y faisais partie des 50 experts canadiens consultés par Industrie Canada afin de déterminer les objectifs et politiques du gouvernement du Canada en matière d’économie numérique pour le marché intérieur ou pour la position canadienne aux forums internationaux comme l’OCDE. Or à ces forums, la grande partie des autres experts étaient justement des juristes et des économistes. Très peu ou pratiquement pas de geeks. Il y avait une pelletée de vice-président affaires règlementaire des grosses Telco et entreprises technologiques canadiennes, mais très peu de gens qui semblaient réellement comprendre les enjeux sur le terrain.

Je sais que monsieur le député Gautrin qui a déposé son 2e rapport a lui consulté nombre de geeks. Madame la première ministre du Québec Pauline Marois m’a dit de vive voix qu’elle comptait se servir de ce rapport comme base de réflexion importante pour son gouvernement. Je sais aussi que certains intervenants du gouvernement fédéral rencontrent plusieurs geeks en vu de se faire une tête sur le numérique. C’est déjà ça. Mais je sais aussi que le numérique n’est malheureusement pas encore compris et promu à sa juste valeur dans nos lois, politiques et vision économique globale. C’est à nous les geeks d’accepter de jaser de ça lorsqu’on nous demande notre avis et à continuer nos efforts de vulgarisation auprès des décisionnels et législatifs gouvernementaux. Mais c’est aussi aux décisionnels gouvernementaux et aux parlementaires d’avoir l’humilité de requérir l’aide des geeks qui ont la connaissance du terrain et du potentiel et des limites des technologies…

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