L’alternative à l’endémique fraude par clic

“It’s easier to fool people than to convince them that they had been fooled.” Mark Twain

Dans mon billet La pourriture marketing web Partie 2 (fraude par clic), j’exposais les découvertes à propos de la fraude par clic du Dr Augustine Fou. Depuis, il a fait plusieurs autres publications donc son Fake everything 2019. Il n’hésite d’ailleurs pas à traiter l’ANA (Association of national Advertisers) et l’industrie publicitaire d’incompétents.
Augustine Fou traite l'ANA d'incompétents

À la lecture des observations du Dr Fou, les preuves de l’ampleur de ces fraudes sont indiscutables. C’est d’ailleurs tellement répandu et connu de plusieurs, tant des publicitaires, des agences que même des clients, qu’il est aberrant de constater que ce soit la plus lucrative des activités cybercriminelles et pire encore, que ce soit encore tout à fait légal (ou plutôt, non encore réglementé). D’ailleurs, l’ironie ultime de cette arnaque de grande envergure est l’exemple de Procter and Gamble comme je le citais dans mon dernier billet :

L’ironie du sort est cette nouvelle de AdWeek qui présente que Procter and Gamble en coupant $200 millions de publicités numériques, a augmenté sa portée de 10% 🙂

Comment continuer à rejoindre ses clients sans tomber dans la fraude et encourager les arnaqueurs?

1- Valoriser le marketing de contenu et vos propres propriétés web
2- Valoriser le trafic naturel et la longue traîne
3- Valoriser la publicité traditionnelle (journaux, radio, tv, panneaux routiers) et idéalement en mode écoute en direct (Météomédia, sports, grande écoute en live)
4- Valoriser la publicité numérique strictement sur les plateformes des éditeurs numériques reconnut et que vous savez qu’ils ont pignon sur rue et qu’ils sont visités par de réels internautes (médias en ligne, sites spécialisés, site web sérieux que vous connaissez et visitez, blogues reconnus)
5- Faite de la commandite
6- Faite de la publicité en point de vente
7- Faite de la publicité événementielle

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Mon changement de perspective

À mes débuts, il y a près de vingt ans, je valorisais grandement le Web étant donné qu’on pouvait tout mesurer contrairement à la pub traditionnelle qui était une création de l’esprit. Je suis toujours de cet avis avec de grosses nuances. J’aimais dire que si on écoutait une émission de grande écoute (disons Tout Le Monde En Parle) et qu’on vendait le 1 million d’auditeur, on payait pour ce million d’auditeurs mêmes si plusieurs se levaient lors des pauses publicitaires pour faire autre chose ou que comme moi, ils enregistraient l’émission et débutaient son écoute un peu plus tard en accélérant les pauses publicitaires pour ne pas les voir. C’est toujours le cas. Sauf que sur le million d’auditeurs, un pourcentage non défini regardera tout de même la publicité et que si on peut mesurer sa conversion, ça peut toujours valoir la peine. Il en est de même des autres supports traditionnels.

J’ai toujours eu de la difficulté avec la pub comme telle. Qu’elle soit en ligne ou hors-ligne. J’ai toujours valorisé le marketing de contenu et le trafic naturel qu’on nomme aussi « own media ». C’est plus de travail, mais beaucoup moins dispendieux. En outre, ça offre une pérennité à l’investissement puisqu’une fois que c’est en ligne, ça y demeure même si on coupe le budget publicitaire. Mais il est vrai que c’est plus de travail et que c’est plus difficile. Quoi qu’il en soit, étant donné l’ampleur des arnaques de fraude par clic, de trafic invalide et acheté et de la programmatique qui semble maintenant érigé en système, il m’apparaît de plus en plus évident que mon instinct et que mon sens moral antipub, est de plus en plus judicieux. C’est donc à vous de faire vos choix…

 

Les sources:

https://www.linkedin.com/in/augustinefou/

https://drive.google.com/file/d/1r3g4GwBTl0hxh6RI97zxwCVErlrYauu8/view

La pourriture marketing web Partie 2 (fraude par clic)

Ce billet est la suite du précédent billet La pourriture marketing web Partie 1

Votre site est l’étoile de votre système solaire

C’est le pote Jacques Warren qui sur LinkedIn, à la suite de mon partage de l’article The Role Of A Website Today me fit parvenir la baladodiffusion Ad Fraud with Dr. Augustine Fou du site Analyticshour. Dans l’article de Forbes, l’auteur écrivait ce que Jacques et moi-même disons depuis une vingtaine d’années. La présence web la plus importante de toutes stratégies numériques est votre propre site Web. Toutes vos autres présences sociales et activités de marketing numérique ne devraient avoir qu’un seul objectif, celui de faire cheminer un internaute vers VOTRE propriété internet et le pousser vers la conversion, c’est-à-dire de le faire acheter, demander une soumission, vous contacter ou remplir un questionnaire.

Don’t simply hire the local hipster you met at the coffee shop to create your business website. You wouldn’t do that to fix your car, so why would you do that with something so important to your business? Make sure your website developer has SEO, marketing, lead generation and programming knowledge because your competitors likely will.

Your website is the mother ship; it’s where all the important information is exchanged and where the most important digital actions take place. It’s not something to be taken lightly, and it’s not something to skimp on.

Mais l’auteur conseille aussi de travailler avec des gens qui savent ce qu’ils font et ne sont pas le “hipster local” ou le beau-frère qui prétend connaître le domaine parce que très possiblement vos compétiteurs eux, engageront des ressources compétentes.

La fraude par clic

(vous pouvez lire mes billets de 2006 sur le sujet
Fraudes par clic, Yahoo condamné à son tour, Google et Yahoo se font ramasser pour les fraudes par clic)

Pour revenir à la baladodiffusion citée plus haut, il s’agit en fait d’une entrevue avec le Dr Augustine Fou. Titulaire d’un PhD de MIT et professeur de marketing à Rutgers University and NYU, en plus d’avoir été consultant pour certaine des plus importantes entreprises de consultation de la planète, qui s’est intéressé et a décortiqué en profondeur le très vieux problème de la fraude par clic. À mes débuts, il y a de nombreuses années, on parlait déjà de 20% des budgets de publicité numériques qui étaient en fait de la fraude. Puis on parla plus récemment de  30 puis de 50%. La blague étant même “que 50% des budgets de placement de publicité numériques sont de la fraude, mais on ne sait pas lequel des deux 50% est le bon”. C’est tout dire. Mais avec l’avènement de la programmatique, selon le Dr. Fou, ce pourcentage de dépenses frauduleuses monterait maintenant à 90%, dans certains cas. C’est difficile à croire et ce sera sans doute un choc pour plusieurs lecteurs, mais ses explications sont des plus réalistes et documentées. La pub numérique serait donc une machine à imprimer de l’argent frauduleusement.

Pour vous en convaincre, voici des extraits de cette discussion de plus d’une heure et que vous pouvez écouter intégralement ici https://www.analyticshour.io/2019/09/10/123-ad-fraud-with-dr-augustine-fou/

(…)
And with the rise of programmatic, we started seeing things like 30% click-through rates, 50% click-through rates, 0% bounce rates, and things like that. And so all of those were strange. Those don’t make sense because humans are just not that interested in your damn ad.

(…)
And over the years, there’s some young marketers coming out that don’t have the experience to know that click-through rates on banner ads were supposed to be in the 0.1% range, and search ads in the 1% range. When you see 30% click-through rates, something’s wrong with that. So they don’t have that common sense that something is strange ’cause that’s been the norm that they’ve been seeing.

(…)at just doesn’t do anything to damage my assumption that agents, that media agencies are not incentivized to actually ferret out ad fraud.

(…)So think of the ad exchanges. They make more money when there’s more volume that passes through their exchange. So anything like ad fraud, if we discover that 50% of the volume is fraudulent, they would be making a lot less money. So some are simply looking the other way because they’ll say, “It’s not our job to look for that. It’s your job as a marketer. If you wanna waste the money, it’s your problem.”

(…) Literally, they are glued they might as well have a third arm holding the phone in front of their faces, 6 inches away from their face for 24 hours a day, including when they sleep. And that even that can’t account for all of the trillions upon trillions of ad impressions that were purportedly trading in digital marketing these days.

(…)And the one thing I think that a lot of people in the group that didn’t work in data and marketing, couldn’t understand, was how do the fraudsters actually get money out of it?
(…)
Think of a whole bunch of computers, compromised with malware, or laptops or now, smartphones. There’s 10 times more smartphones than there are computers. And furthermore, the smartphones are left on 24/7, as opposed to computers or laptops, which you turn off at night.
0:16:17 DF: So when you have all these smartphones that can be remotely controlled by a bot master, you can now have millions and millions of devices that do certain things. So you could say, go hit this one website with so much traffic that it can’t come up anymore or you can point that traffic firehose to a site that has ad tech on it. So when there’s ad tech on it, it will start showing ads every time you load the webpage. And so, that’s how the early bots started to make money, by generating ad fraud. All they had to do was cause the page to load and then all these ads would load. And think about sticking five ads on the page or 10 ads on the page. Or if you’re really unscrupulous, 1500 ads on the page. So on and so forth, right?

(…)
But kind of tying this back to the ad fraud, those sites have no traffic. So, they would just go out and buy all their traffic. And it’s a very simple arbitrage, right? If you buy your traffic for $1 and you sell your ads for $2, you’ve just made 100% profit. Pure profit. And there’s many, many variations. Sometimes you buy the traffic for a dollar, you can sell your ads for $10. Now you’ve made a 9 X markup. So some of my studies in that 2018, q2 ad fraud deck, you can see 25 X return. 42 X return. That’s not 42%, that’s 4200% return, for every dollar you spend in digital ad fraud. So why wouldn’t you spend the next dollar, to then make $42?

(…)Oh, yeah. Well, I’m in charge of $30 million of spending in digital.” So they will have to spend it all. If they don’t spend it all, they risk losing some of it, right? They won’t have as much to spend next year, so they will find every means to spend it and also find the means to make sure everything looks right. So they will buy those fraud detection reports that specifically say, “There’s no fraud, don’t worry about it.” Alright, so that provides them air cover, so that they can continue buying that. Even if some boy scout showed them the data that, “This is all fraudulent, you know that, right?” They’ll say, “Don’t tell anyone. We wanna keep buying.”

(…)
Ad front is not a tech problem, it’s an incentives problem, and that goes all the way up to the marketer themselves, the parties that are spending them, the dollars.

(…)
And there was a recent study I tweeted within the last week or so that there’s another larger study that showed, and this was interview, so I wouldn’t put too much weight on it, but marketers, like more than half of them, said digital marketing, especially programmatic display and all that kind of stuff, didn’t generate any noticeable business outcomes, and that was being kind. It was a complete waste of money, but they put it in the sense that it didn’t generate any noticeable business outcomes. Of course, you didn’t notice anything, because it didn’t do anything.

(…)
It’s a game of finding out which clients actually care to hear what we have to say.

J’ai toujours refusé de faire de la pub numérique pour mes clients. Depuis le temps, je sais qu’une portion très importante de leur argent servira à faire vivre un système plutôt que de générer de la conversion. Je préfère de loin la pérennité de peurs investissements via le marketing de contenu. C’est plus de job et moins de fric pour les agences, c’est donc moins sexy et pas mal moins payant pour moi. Mais le soir, lorsque je me couche, je dors beaucoup mieux…

Épilogue
La crise des médias n’est pas que le fruit d’une incompétence de certains éditeurs à s’adapter. Elle est aussi la résultante des décideurs marketing à investir dans des pubs internet qui ne vendent que du vent…

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Fraudes par clic, Yahoo condamné à son tour

Après Google qui a déjà choisi de régler les plaintes de fraudes par clic, c’est au tour de Yahoo de devoir rembourser ses annonceurs insatisfaits. Selon Channelregister, en plus de devoir payer 4.95 millions en frais d’avocats, Yahoo devra rembourser, sous forme de rabais, plusieurs milliers d’annonceurs victimes de fraudes par clic.

Lire la suite…

Google et Yahoo se font ramasser pour les fraudes par clic

MarketingVox, citant AdAge, rapporte que Google et Yahoo ont souffert la colère des participants au congrès Search Engine Strategies qui a lieu présentement à New York. Lire la suite…

La fraude publicitaire en ligne est le crime numérique le plus payant, aperçu de la cybercriminalité

Dans quelques mois, je donnerai une conférence à propos de la criminalité du web et des médias sociaux pour les secteurs financiers et des assurances. Vous serez sans doute surpris d’apprendre, comme je l’expliquais dans mon billet La pourriture marketing web Partie 2 (fraude par clic), que la fraude par clic est la plus lucrative des activités criminelles en ligne. En fait, selon Mashable, la fraude publicitaire serait la deuxième activité criminelle de la mafia la plus payante après la drogue. C’est tout dire.

C’est entre autres une des raisons pourquoi j’ai toujours préféré me concentrer sur le marketing de contenus, plutôt que sur la pub numérique. Une question de pérennité de l’investissement de mes clients et d’éthique personnelle.

L’ironie du sort est cette nouvelle de AdWeek qui présente que Procter and Gamble en coupant $200 millions de publicité numérique, a augmenté sa portée de 10% 🙂

Quoi qu’il en soit, voici le PowerPoint de ma présentation.


Revue de presse marketing/techno du 2 février au 12 février et mon entrevue à CHOI RadioX

Intelligence artificielle | De nouveaux outils pour aider les petites entreprises https://www.lapresse.ca/affaires/techno/2024-01-23/intelligence-artificielle/de-nouveaux-outils-pour-aider-les-petites-entreprises.php

FBI issues dramatic public warning: Chinese hackers are preparing to ‘wreak havoc’ on the US https://youtu.be/prsWw4q8XOM

Vision Pro | Le casque de réalité virtuelle d’Apple arrive dans les magasins américains https://www.lapresse.ca/affaires/techno/2024-02-01/vision-pro/le-casque-de-realite-virtuelle-d-apple-arrive-dans-les-magasins-americains.php

Les 20 ans de Facebook, d’une chambre de Harvard à l’ensemble de la planète https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2046275/20-ans-facebook-scandales-succes 

Est-ce que Facebook a du sang sur les mains?  https://www.journaldemontreal.com/2024/02/01/est-ce-que-facebook-a-du-sang-sur-les-mains

Sur LinkedIn on me rappelle cet article de 2010… Les incontournables du Montréal 2.0 https://www.lapresse.ca/arts/medias/201005/25/01-4283435-les-incontournables-du-montreal-20.php

> Michelle Blanc

Personnage controversé qui ne laisse personne indifférent (parallèlement à sa carrière 2.0, elle est devenue la poster girl du mouvement transgenre depuis qu’elle a raconté son changement de sexe à Tout le monde en parle), surnommée la «papesse» du web, Michelle Blanc est consultante en marketing interactif, spécialiste du commerce électronique, blogueuse, twitteuse et récipiendaire de nombreux prix. Son CV est interminable mais notons qu’elle a entre autres cofondé le Yulbiz, association de blogueurs d’affaires qui a des antennes un peu partout dans le monde.

Blogue: www.michelleblanc.com

Intelligence artificielle et sécurité nationale | « C’est urgent de légiférer », prévient Yoshua Bengio https://www.lapresse.ca/affaires/techno/2024-02-05/intelligence-artificielle-et-securite-nationale/c-est-urgent-de-legiferer-previent-yoshua-bengio.php

Facebook moins populaire auprès des jeunes, mais reste une force dominante https://www.lapresse.ca/affaires/techno/2024-02-03/facebook-moins-populaire-aupres-des-jeunes-mais-reste-une-force-dominante.php

Après les fax, les vieux adressographes perturbent les hôpitaux du Québec https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2046531/papier-carbone-adressographe-fax-sante-quebec 

Mon entrevue de ce matin: Il y a de plus en plus de jeunes filles qui transitionnent ET LE REGRETTENT. https://radiox.com/podcast/il-y-a-de-plus-en-plus-de-jeunes-filles-qui-transitionnent-et-le-regrettent/

FCC moves to criminalize most AI-generated robocalls https://www.nbcnews.com/tech/tech-news/fcc-moves-criminalize-ai-generated-robocalls-rcna136347 

Métro | L’IA pour prévenir les tentatives de suicide https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2024-02-06/metro/l-ia-pour-prevenir-les-tentatives-de-suicide.php 

Les circulaires en ligne des épiceries reçoivent un prix citron en accessibilité https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2047173/circulaire-epicerie-accessibilite-aveugle 

Un Québécois derrière le tout nouveau casque de réalité virtuelle Apple Vision Pro  https://www.journaldemontreal.com/2024/02/05/un-quebecois-derriere-le-tout-nouveau-casque-de-realite-virtuelle-apple-vision-pro 

Le projet de loi des libéraux est jugé trop vague par des géants du Web https://www.lapresse.ca/affaires/techno/2024-02-07/intelligence-artificielle/le-projet-de-loi-des-liberaux-est-juge-trop-vague-par-des-geants-du-web.php 

La « merdification » du web, avec Cory Doctorow https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2047650/merdification-enshittification-cory-doctorow-decrypteurs = Doctorow a parfaitement raison même s’il effleure à peine le problème de la fraude par clic qui est endémique #Analyweb

ViaRT@Petit_Albert_
Pour ceux qui l’auraient manqué, voici mon entretien avec
@MichelleBlanc
sur l’évolution du journalisme et des médias en général.

Guerre, propagande, médias sociaux, censure, covid, une belle conversation avec une femme qui a des opinions et qui n’a pas peur de les partager.
https://twitter.com/Petit_Albert_/status/1755421177999212665

Vraiment passionnant et à écouter: 6 tips on being a successful entrepreneur John Mullins | TEDxLondonBusinessSchool
https://www.ted.com/talks/john_mullins_6_tips_on_being_a_successful_entrepreneur

Ai Weiwei Says Western Censorship Is ‘More Concealed’ and Poses a Greater Threat https://www.artnews.com/art-news/news/ai-weiwei-says-western-censorship-more-concealed-poses-greater-threat-1234695441/ 

La réplique de Google à ChatGPT débarque au Canada https://www.lapresse.ca/affaires/techno/2024-02-08/la-replique-de-google-a-chatgpt-debarque-au-canada.php 

Les appels téléphoniques avec des voix générées par l’IA interdits https://www.lapresse.ca/affaires/techno/2024-02-08/etats-unis/les-appels-telephoniques-avec-des-voix-generees-par-l-ia-interdits.php 

Stéphan Bureau | « Faire taire les fâcheux est un jeu dangereux » https://www.lapresse.ca/arts/2024-02-10/stephan-bureau/faire-taire-les-facheux-est-un-jeu-dangereux.php 

Chirurgiens plasticiens et… influenceurs? https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2047496/chirurgiens-plasticiens-influenceurs

Le recours à l’IA en hausse dans la population canadienne https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2048276/ia-canada-sondage-hausse-utilisation 

De la ferme à l’usine, Internet donne un nouveau souffle aux communautés rurales https://ici.radio-canada.ca/info/long-format/2047913/internet-connectivite-ontario-investissement-reseau 

Maintenant plus de 20 ans en ligne avec vous

Mon site www.Michelleblanc.com a maintenant plus de 20 ans. Quelle épopée! Mon site a été mis en ligne en mars 2002 selon le « site report de Netcraft ». Selon la « Wayback Machine de Archives.org », la première capture de mon site remonte 2 février 2003. Mais selon les archives de mon blogue (qui était précédemment mon site web) le premier billet publié ici était en août 2005. Entre 2002 et 2005, je bloguais déjà sur le site de LesAffaires.com mais leurs archives ont complètement disparu.

Ça fait donc déjà plus de 20 ans que j’observe et que je discute de web, de stratégies numériques et de médias sociaux. Deux « best-sellers » ont été tirés des billets de ce blogue. Les médias sociaux 101 et Les médias sociaux 201. Le premier discute de pourquoi être sur les médias sociaux et le deuxième de comment faire. D’innombrables conférences ont aussi été tirées de mes contenus et les Powerpoint de mes présentations (qui ne sont pas des informations confidentielles de clients) sont pratiquement toutes sur mon compte Slideshare. En outre, l’intégralité de mes contenus peut être consultée grâce à la barre de recherche en haut à droite, à mes nombreuses catégories ou par dates dans les archives. Il s’agit donc d’un corpus de 2829 billets, de 60 billets de collaborateurs et de 15016 commentaires qui sont toujours en ligne. D’ailleurs, les commentaires étaient dans certains cas une mine inestimable d’informations très pertinentes.

J’ai déjà écrit que Twitter c’est pour les twitts et ce billet est toujours en ligne. Bien évidemment j’ai changé d’avis en cours de route et par respect pour mes archives et l’évolution de ma pensée, ce billet est toujours là. Il est évident que depuis quelques années, je suis moins assidue à mon blogue, ayant troqué ma revue de presse et mes trouvailles du blogue vers les médias sociaux. Mais avec l’avènement du retrait des médias de Facebook, je me suis remis à colliger ma revue de presse sur mon blogue. Il y a aussi moins d’analyse sur mon blogue puisqu’avec le temps, je n’avais plus le goût de me répéter et de redire ce que j’avais déjà dit à propos des médias sociaux et des usages. En 20 ans, des médias sociaux sont disparus et d’autres ont pris la place. Mais les usages ne diffèrent pas tant que ça finalement. Par contre, plusieurs phénomènes négatifs sont venus s’ajouter à ce que je croyais au départ être une sensationnelle innovation sociétale. La cybercriminalité est apparue, la fraude par clic s’est développée de manière alarmante, le positionnement naturel des entreprises a passablement fondu (afin d’obliger les entreprises à payer pour être vues) et on s’est rendu compte que les médias sociaux servaient aussi à la désinformation, la propagande, la manipulation électorale et même à fomenter des révolutions (printemps arabe, printemps érable et autres). Ces dernières années j’ai aussi été à même d’expérimenter pour un client international de gestion des risques du commerce de détail, des outils de monitorage des médias sociaux extrêmement puissants et qui pourraient effrayer les internautes s’ils savaient à quel point on peut les épier via ces technologies.

D’ailleurs, lors d’une récente conférence lors d’un colloque Criminalité urbaine et médias sociaux, j’expliquais un cas hypothétique d’une entreprise qui grâce aux technologies de monitorage, pourrait géolocaliser ses installations et capturer en temps réel, tous les statuts sociaux émanant de leurs usines et ainsi prendre le pouls des syndiqués par rapport à la position syndicale lors d’une grève. Une personne de la salle me posa la question « mais est-ce éthique de faire ça et je suis outrée »? Ma réponse a été « Ces informations sont publiques et les internautes syndiqués partagent librement ces contenus en ligne ». C’est donc tout à fait éthique. Par contre, il est vrai que la grande majorité de ces syndiqués et des gens en général, ne réalisent pas l’impact et les capacités de monitorages qui existent, lorsqu’ils partagent leurs états d’âme en ligne.

La nouvelle menace qui est récemment venue s’ajouter est celle de l’intelligence artificielle. Comme nous avons pu le vivre avec les médias sociaux, l’euphorie initiale de cette technologie viendra rapidement s’estomper avec la reconnaissance de tout le mal qui découlera de ces avancements. Qu’on songe au deepfakes, à la pédopornographie, à l’usurpation d’identité, à la propagande automatisée et à bien d’autres fléaux qui s’ajouteront encore.

Je continuerai donc d’observer et de commenter tout le positif qu’apportent ces technologies pour les organisations, mais en gardant un œil très lucide quant aux nombreux écueils sociaux que ces technologies font naître.

C-18 et les médias canadiens ou comment se tirer dans le pied

Bloquage des médias par Meta

C’est à la lecture d’un statut LinkedIn du pote Bernard Prince, que j’ai décidé de moi aussi mettre mon grain de sel dans les discussions autour de C-18 et du boycotte que fait déjà Meta (Facebook) et que fera probablement Google de ces mêmes médias. Mais avant de donner mon point de vue, je rappelle que pas plus tard qu’hier, les médias ont décidé de porter plainte au Bureau de la concurrence pour « abus de position dominante » par Facebook. Donc le nerf de la guerre pour les médias est l’accès à la publicité qui leur échappe depuis l’avènement massif des GAFAM.

Comme je l’écrivais en commentaire sous le statut de Bernard Prince :

Les hôteliers ont eu le même problème en l’an 2000 avec Hotels.com, Expedia et autres. Cependant eux se sont réveillés, pas les médias. Tu as tout à fait raison. Et le plus ironique, est que ces mêmes médias vomissent sur Twitter qui leur fait une pub gratis alors qu’ils valorisent à outrance Threads qui appartient à Meta et qu’une fois levée avec la super belle presse gratis de nos médias, feront comme ils ont fait avec Facebook et les banniras pratiquement de l’accueil des usagers…

Bernard a aussi ce commentaire :

Il y a effectivement un beau parallèle à faire! Un autre point à l’origine je pense, c’est la responsabilité de la plateforme face aux commentaires diffamatoires et les risques de poursuite. Au-delà de leur faire un pub gratis, les Meta, Twitter et autres ont aussi servi de sous-traitants pour la gestion des commentaires sur les nouvelles et chroniques.

Établir clairement le rôle et la limite de responsabilité d’un média VS la responsabilité personnelle de chaque internaute serait aussi une bonne façon pour les gouvernements d’aider ce secteur.

En résumé, tout comme la majorité des entreprises, lors de l’apparition de Facebook, tous disaient « Venez nous voir sur Facebook », plutôt que « Venez nous voir sur notre site web ». Cela a permis à Facebook de devenir gratuitement le Béhémoth qu’il est aujourd’hui. En outre, il est faux de dire que Facebook jouit des contenus médiatiques sur sa plate-forme. Il faudrait plutôt dire que Facebook permettait le partage des hyperliens médiatiques sur sa plate-forme, ce qui obligeait les usagers à cliquer et à aller sur les médias pour lire les contenus. Mais depuis ce matin, il ne m’est plus possible de partager ma revue de presse sur Facebook, qu’elle soit canadienne ou même internationale.

À propos de Google

Google a aussi menacé de retirer les hyperliens des médias canadiens de son engin. Mais au moment d’écrire ces lignes, il ne l’a pas encore fait.

Pourquoi Facebook et Google ont raison dans leurs positions?

L’ensemble des entreprises payent pour apparaître dans l’accueil des usagers de Google ou Facebook. Par contre, s’ils y mettent de l’effort, ils pourront apparaître dans les résultats naturels à l’aide des tactiques de référencement (ce qui n’est pas gratuit). En outre, les médias jouissent dans Google d’une visibilité accrue et gratuite dans la section actualité. Je rappelle aussi que ce sont les usagers de Facebook (et non pas Facebook) qui partagent les contenus des médias via des hyperliens. Ça donne donc du trafic au médias. Trafic qui ne leur coûte absolument rien. Il est donc tout à fait compréhensible que Google et Facebook refusent de payer pour du contenu qu’ils ne partagent pas eux-mêmes et qui de plus, permet une visibilité gratuite aux médias. À l’instar de tout autre type d’organisation qui se doit de payer pour une même visibilité. L’argument des médias est donc fallacieux.

Pourquoi les médias ont raison dans leurs positions?

Il est vrai que les médias souffrent énormément de la fuite des capitaux publicitaire de leurs plateformes, vers le numérique et en particulier vers Google et Facebook. Il est aussi vrai que le gouvernement se doit de faire quelque chose. Cependant, je ne crois pas que d’attaquer Facebook et Google soit la bonne solution. D’autant plus que l’offre publicitaire des médias est déficiente depuis de très nombreuses années et que comme le mentionne Bernard Prince, leur incapacité à s’adapter aux changements numériques est de leurs fautes, de leurs très grandes fautes. En outre, si jamais Google et Facebook devaient capituler, les médias ne récolteraient que des miettes. Quelques dizaines de millions au plus. Le réel problème de la fuite des capitaux publicitaire vers le numérique est la grande facilité à acheter de la pub et l’adage selon lequel « on peut réellement tout mesurer sur le web ». Cela était tout à fait vrai à mes débuts, il y a plus de 20 ans. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. La pub numérique est maintenant gangrenée de fraude à grande échelle. Plus de 50% des pubs numériques ont des vues et des clics frauduleux. Des milliards de dollars de publicité alimentent les réseaux de trafic d’armes, de pédopornographie, de pornographie, de terrorisme et autres problèmes mondiaux majeurs. Google et Facebook ne sont pas responsables de ça, mais ils n’ont aucun intérêt à se couper de 50% de leurs chiffres d’affaires. Car, plus de 50% de la pub numérique est frauduleuse. C’est le plus grand crime internet non criminalisé. Si les médias traitaient intelligemment de cette question et instruisaient les entreprises de cette réalité, les milliards ainsi détournées reviendraient dans leurs propres coffres. Pour cela, il suffirait que le gouvernement criminalise la fraude publicitaire, qu’il développe les outils et processus pour vérifier ces fraudes et qu’il poursuive les auteurs.

Vous croyez que j’exagère?

Il vous suffit de lire ma référence dans le domaine, le Dr. Augustine Fou de NYU. Depuis plus de 30 ans, il traque les pratiques douteuses des fraudeurs et de l’ANA (Association of national Advertisers), des soi-disant entreprises de détection de « bots » et des agences qui joueront les vierges offensées si la question leur est soulevée.

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La fraude publicitaire en ligne est le crime numérique le plus payant, aperçu de la cybercriminalité

Transformation numérique des organisations, statut quo et résistance aux changements dans l’automobile

Depuis quelques années, j’observe que certains secteurs industriels sont réfractaires à la numérisation de leurs activités. Souvent, ce n’est pas par mauvaise volonté. C’est par peur du changement, peur de la réaction du patron, peur de perdre des acquis ou par confiance démesurée envers des fournisseurs qui en profitent allègrement.

 

J’ai déjà traité dans mon billet Comment l’immobilier résidentiel et les concessionnaires automobiles se font bouffer par la transformation numérique, pourquoi ces secteurs sont en retard et qu’ils se font « manger la laine sur le dos parce que bien qu’ils soient en ligne, ils y sont d’une manière déficiente et étant dépendant des pressions externes qui sont exercées sur eux. »

 

Voici donc quelques exemples qui mettent en contexte ces problèmes, en particulier dans le secteur de l’automobile. Un gestionnaire intermédiaire qui a suivi mes formations est maintenant au fait des graves problèmes de la fraude publicitaire et de l’arnaque de la « programmatique » en publicité. (vous pouvez lire L’alternative à l’endémique fraude par clic, La pourriture marketing web Partie 2 (fraude par clic), La fraude publicitaire en ligne est le crime numérique le plus payant ou aperçu de la cybercriminalité ou La pourriture marketing web Partie 1)    Durant une rencontre à plusieurs gestionnaires avec une « très grosse agence de publicité » qui gère leur compte de plusieurs centaines de milliers de dollars, il ose poser la question :

 

« Il semble qu’il y a 20 ans, la fraude par clic était de 20% et qu’elle serait maintenant de 50%. Que faites-vous pour contrôler ce problème? »

 

La réponse de l’agence :

 

« Êtes-vous en train de remettre en question l’intégrité, la probité et le professionnalisme de notre agence? »

 

Il s’en suivit un silence et un froid à couper au couteau. Le supérieur hiérarchique du gestionnaire mis un terme à la question et invita l’agence à continuer de présenter comment ils envisageaient de dépenser les centaines de milliers de dollars de publicité en programmatique.

 

Un autre de mes clients travaille dans le secteur de l’automobile. C’est une personne qui est issue d’un autre secteur économique et qui a une compréhension fine et aiguisée du web, de la publicité numérique et de l’importance des données clients pour croitre le chiffre d’affaires et faire la 2e, 3e ou même la 4e vente. Il me dit être scandalisé par l’ineptie du manufacturier (il travaille pour une chaîne de concessionnaires) et les différentes arnaques dont il est témoin envers celui-ci, tant par les agences publicitaires que par les intermédiaires de marché. Mais le secteur automobile est extrêmement conservateur et souvent, les gestionnaires du manufacturier, de l’association des concessionnaires ou des concessionnaires eux-mêmes, n’ont aucune formation pratique ou une compréhension en web ou en publicité numérique. Ils sont donc dépendants de ce que peuvent leur dire les nombreuses agences avec qui ils travaillent. De surcroit, bien souvent, les décisions seront prises au niveau du manufacturier qui imposera celles-ci aux concessionnaires, qui devront suivre les directives au risque de se voir couper des nombreuses primes au rendement ou pire encore, de voir leurs inventaires amputés au profit d’un autre concessionnaire qui sera plus enclin à suivre aveuglément les directives du manufacturier. C’est donc une situation plutôt délicate et pour le concessionnaire et pour le gestionnaire marketing de celui-ci qui serait le moindrement conscient de l’importance de la transformation numérique auquel fait face l’industrie tout entière.

 

Ajoutons à ça que dans l’industrie automobile, c’est le concessionnaire qui a le contact avec le client. Le manufacturier n’a pratiquement aucune donnée sur sa clientèle directe. En outre, ce sont très souvent des intermédiaires (dont plusieurs ont été nommés dans mon précédent billet, comme, disons Autotrader) qui collecteront les données clients et les utiliseront comme levier marketing pour leurs propres places de marchés de ventes d’automobiles neuves et usagers. Donc pour y vendre des voitures neuves ou usagers, les concessionnaires (qui sont leurs clients) devront payer de nouveau ces intermédiaires, pour rejoindre leurs propres clients (le consommateur). En outre, certains manufacturiers dans « un esprit de conformité et d’uniformité» exigeront que les concessionnaires cèdent à une agence externe unique, le contrôle total de leur publicité, des statistiques de leurs présences web et pire encore, de leurs données clients. En plus de revendre aux manufacturiers l’analyse que l’agence intermédiaire fera de ces données, ils les utiliseront à leur profit pour compétitionner les concessionnaires sur leur propre place de marché. Vue de l’extérieur, ça saute aux yeux à quel point c’est ridicule.

 

Quelques opportunités manquées.

 

La durée de vie d’un client dans le contexte que je viens de vous expliquer est donc dont très courte. Pourtant, un consommateur moyen achètera probablement 7 voitures dans sa vie. En outre, il fera de nombreux entretiens et réparations et dans certains cas, il pourrait même être un adepte de la personnalisation de son véhicule, ce qui est particulièrement payant pour un concessionnaire. Aussi, le consommateur sera peut-être aussi le propriétaire d’une entreprise qui pourrait vouloir acheter de nombreux véhicules pour celle-ci (pour la livraison de pizza par exemple), ou sera peut-être un parent attentionné qui voudra un véhicule pour célébrer la réussite académique de son enfant.

 

Par ailleurs, certains manufacturiers ont une gamme de véhicules très étendus à des prix très variables. Malheureusement, plusieurs de ceux-ci ont des gestionnaires de marques dont la fonction première est de faire la gestion et la promotion de la marque. Pas de suivre l’évolution de la santé financière d’un client et de partager avec ses collègues, les données qui permettraient aux manufacturiers de vendre des voitures de plus en plus dispendieuses, d’une marque différente du même manufacturier, en fonction de l’évolution des besoins et des capacités financières du client.

 

Une vue unique du consommateur et l’intégration des différentes bases de données avec des tableaux de bord pour suivre la vie du client seraient fondamentales pour identifier les opportunités de ventes additionnelles. Une division marketing performante avec des spécialistes de publicité numérique, de marketing de contenus, de placement média et d’analyse de marché à l’interne du manufacturier avec transfert de connaissance vers les concessionnaires éviterais de se faire pomper des millions par les agences publicitaires et les agences web et leurs places de marchés automobiles qui concurrences directement les concessionnaires avec leurs propres données et leurs propres inventaires. Il y a 20 ans je trouvais scandaleux que les hôteliers se fassent laver par les Expedia et hotels.com de ce monde. 20 ans plus tard, les intermédiaires de l’automobile sont encore pires (ou plus astucieux) que ne l’étaient les sangsues du domaine hôtelier…

 

Entretemps les nouveaux joueurs comme TESLA communiquent directement avec le client et ne sont pas empêtrés dans les dédales structurels historiques des anciens joueurs de cette industrie…

 

Pour en savoir plus sur la fraude par clic, vous pouvez visiter le profil LinkedIn d’un spécialiste mondial de la question, le Dr. Augustine Fou, et lire les nombreux articles qu’il partage sur le sujet.

Vous pouvez aussi prendre connaissance des acétates de mon cours Qu’est-ce que le marketing de contenus et pourquoi la publicité coute cher et que le contenu est ROI


La différence entre la pratique, la théorie et l’improvisation en conseil stratégique Web

Ce matin je reçois le téléphone d’une ancienne cliente. Il y a un certain nombre d’années, son organisation a fait un pas de géant dans ses présences Web et médias sociaux. Ils avaient mis scrupuleusement en pratique mes recommandations. Mais avec le temps, la lassitude s’est installée et le roulement de personnel aidant, ils sont devenus moins constants dans leurs publications et la stratégie en a pris un coup.

Elle m’appelle donc pour une mise à jour de la stratégie incluant des objectifs de rendements et les outils nécessaires pour suivre l’évolution de la mise en place. Elle veut travailler avec moi parce qu’elle sait que les résultats seront là. Toujours est-il que durant la conversation, certains de ses partenaires suggèrent de plutôt travailler avec l’un de mes compétiteurs qui s’est improvisé experts dans le domaine. C’est un bon gars que je connais. Il vient du marketing traditionnel (de ce secteur particulier) et depuis quelques années, se présente comme « un expert » du marketing numérique et des médias sociaux. Comme plusieurs « experts » numériques, il n‘a jamais étudié dans ce domaine spécifique, mais c’est un peu le problème du Web. Comme tous peuvent se créer facilement une page Web, tout le monde « connaît ça » et il n’y a aucun ordre professionnel pour séparer la « bullshit » des réelles connaissances de la stratégie.

La réponse de mon ancienne cliente à ses interlocuteurs qui proposaient mon compétiteur fut :
-voyez-vous passer « monsieur X » sur les médias sociaux?
-Non
-Voyez-vous passer « Michelle Blanc »?
-Oui
-Fait-elle de la pub sur les médias sociaux?
-Non
-Pourtant vous la voyez passer?
-oui
-Alors elle doit bien faire quelque chose de drôlement efficace et qui fonctionne? Alors c’est pour ça que je veux qu’on travaille avec elle…

La réalité est que depuis près de 20 ans, après avoir ma ma Maîtrise scientifique en commerce électronique, en plus d’avoir la théorie des médias sociaux et d’expérimenter par moi-même ce qui fonctionne et fonctionne moins sur les médias sociaux et le web, j’ai écrit deux livres à propos des médias sociaux, participer à plusieurs autres livres (dont le dernier publié en France est Web 2.0, 15 ans déjà et après?), j’ai réussi par moi-même à monter une présence web et médias sociaux qui attire plus de 100 000 abonnés, en Français, sur un sujet rébarbatif (les technologies, le web et les médias sociaux) en travaillant seule et sans une armée d’employés qui mettent des contenus en ligne. En outre, je n‘ai jamais payé pour de la pub. Ce que je dis à mes clients est donc tiré d’une expertise appuyée par la pratique ET la théorie. « The proof is in the pudding » comme disent les anglos.

Mon compétiteur quant à lui, explique comment faire des Addwords et des “contenus sponsoriés” sur Facebook. Donc il valorise de payer jusqu’à la fin des temps pour être visible (le temps que le fric s’épuise) et une fois l’argent dépensé, vous faites partis du Web invisible (sans compter les problèmes de l’endémique fraude par clic). Moi je valorise le jus de bras et ce que l’on nomme le marketing de contenus. C’est beaucoup de travail, mais il y a une pérennité de l’investissement puisque lorsque vous cessez de faire des contenus, ceux que vous avez fait restent toujours en ligne. Cependant, vous vous devrez « idéalement » de continuer vos efforts puisque chaque jour que vous ne créez plus de contenus, vous reculerez dans les différents index. Et ce, sans avoir à payer (autre que les salaires de vos employés qui font le contenu) pour être visible.

En outre, il existe des effets pervers d’une présence « payante » sur Facebook par exemple. L’un de ces effets pervers est que plus vous paierez pour que vos contenus soient visibles, moins vos contenus non « sponsorisés » seront visibles. Facebook comprenant que vous êtes prêt à payer pour votre visibilité réduira proportionnellement la visibilité naturelle de vos contenus. C’est ce qui est expliqué par ce qu’on appelle les médias achetés, mérités et gagnés (paid media, earned media et own media). Moi j’ai toujours valorisé les médias mérités et gagnés. Je rappelle aussi que ce sont des médias qui demandent un effort à moyen et long termes pour des retombées à moyen et long termes aussi.

Tout ça pour dire que la conversation avec ma cliente est l’exemple parfait de la différence entre la pratique, la théorie et l’improvisation et que la base même du questionnement pour un entrepreneur devrait être « est-ce que mon consultant a mis lui-même en pratique ce qu’il recommande et quel sont les résultats qu’il a personnellement de la pratique qu’il valorise pour ses clients?