Les sites des partis et la peur d’avoir peur, voilà pourquoi les partis sont poches en ligne

Le copain Frederic Gonzalo fait un bon portrait de départ de la présence médias sociaux des différents partis politiques dans son billet Campagne électorale 2.0 au Québec? Oui et Non. Sans les chiffres à l’appui, dans mes billets Les prochaines élections provinciales seront-elles 2.0? et La prochaine élection provinciale sera-t-elle média sociaux ? j’avais déjà identifié que nos élections ne seraient probablement pas 2.0.

La peur d’avoir peur

Ironiquement, ce sont les nouveaux partis comme Québec Solidaire et la CAQ qui prennent le plus de risques sur les médias sociaux. Québec Solidaire est sur Twitter depuis la dernière élection et le chef de la CAQ, y est en lion depuis quelques semaines déjà. Les partis sont sur Facebook, mais j’ai de nombreuses fois écrit sur les écueils de Facebook dans un contexte organisationnel. Il reste évidemment YouTube, Flickr, les sites des partis et les blogues. Il y a aussi une panoplie d’autres outils qui pourraient être utilisés à bon escient, mais les partis ont de la difficulté à se servir convenablement des outils de base, alors de là à faire un Hangout sur Google + avec des citoyens ordinaires comme le fit récemment Obama ou encore de participer à des débats publics sur des univers 3D comme lors de l’avant-dernière présidentielle française, c’est certainement de la «rocket science» pour nos politiciens.

C’est qu’ils ont peur d’avoir peur et que nos partis ne sont en effet que des cultes aux chefs. Ces chefs sont entourés d’une garde rapprochée (vieille école), de consultants d’images, de gens de relations publiques traditionnels et finalement de conseillers en communications des différents partis. Avant qu’une bonne idée (comme d’être efficace en ligne et de valoriser la participation bidirectionnelle, voire la conversation) ne se rende au chef, plusieurs paliers décisionnels la mettront en boîte. Trop risqués, les autres partis ne prennent pas ce risque, et si on se faisait rabrouer, la campagne ne dure qu’un mois. C’est bien là la tristesse de la présence web des partis. Ils ne réalisent pas que ce qu’ils font en ligne est justement de ne tenter que de parler aux irréductibles ou aux opposants. Ils ne parlent absolument pas aux indécis. Ils croient que ce sera fait par les communications traditionnelles via les médias et lors du débat des chefs.

J’ai rencontré plusieurs intervenants de tous les partis. J’ai rencontré bien de ces gens qui croient au Web, le comprenne et qui sont éberlués que leur voix ne se rende pas aux chefs. D’ailleurs, l’effervescence (ou plutôt l’apparence d’effervescence) n’existe que depuis un mois. Cet hiver, l’an dernier, les partis ne se souciaient pas du Web. Trop dangereux. Les soupers spaghetti sont tellement plus propices à la conversation … du podium avec micro, éclairage et télésouffleur.

Au moment d’écrire ces lignes
Le site du parti Libéral nous dit qu’il sera bientôt en ligne
Le site du parti Québécois nous ressasse des communiqués de presse
Le site de la CAQ a un onglet blogue (qui au moment d’écrire ces lignes envoie à une page d’erreur)
Le site de Québec Solidaire ressasse des communiqués de presse
Le site d’Option Nationale a la particularité d’être sur Google+ et LinkedIn (c’est déjà ça, mais exerce un discours de sourd comme le font tous les partis).

CETTE ÉLECTION SERA 2.0

Malgré les partis et leurs conseillers, cette élection sera définitivement web 2.0. Ce sera l’élection des internautes, des usagers, du petit peuple. Ils se chamailleront allègrement sur les médias sociaux. Ils feront malheureusement peut-être encore cette hargne 2.0 dont parlait ce matin le chroniqueur Mario Roy de La presse.

La conséquence la plus tangible des excès commis autour du conflit étudiant aura été, en effet, d’instaurer un climat de haine et de mépris tel que le Québec n’en avait jamais connu, même au cours des campagnes référendaires. Lesquelles débattaient pourtant d’une question autrement importante! Souvenons-nous de ce triste printemps 2012. Grossièreté extrême, insultes personnelles, intolérance totale, appels à la violence, menaces de mort… bref, une sévère régression collective que des «logues» sauront peut-être expliquer un jour.

Je vous invite aussi à relire mes billets
Crise étudiante, la gauche est plus active et intolérante sur les médias sociaux

Le Lab VOXtv – Chronique : Barack Obama et sa gestion de la communication sur Internet

Facebook, la fin du concours de kekette gratuit

Dans mon billet Les partis politiques canadiens et les médias sociaux. Un concours de kékette, j’ironisais l’utilisation des médias sociaux et de Facebook que font nos partis politiques qui n’y étaient souvent que pour la « grosseur » du nombre d’adeptes de leurs pages respectives. Bien des entreprises ont aussi eu la « folie de la grosseur » avec leur présence Facebook. Il faut dire que jusqu’au premier avril, Facebook leur facilitait la chose. Il suffisait de faire un concours quelconque et de diriger le trafic vers une « landing page » spécifique à votre page Facebook. Pour participer au concours ou pour voir le contenu de la page il fallait cliquer « j’aime » et ce « j’aime » était par la suite partagé dans le fil d’accueil des activités de votre fan, pour l’appréciation collective de sa propre communauté.

Malheureusement pour le gratuit, c’est maintenant terminé. Ou plutôt c’est encore possible, mais pour ce faire vous devrez payer Facebook (en plus de l’employé ou du fournisseur externe qui vous montait le petit stratagème). C’est d’ailleurs très bien expliqué dans le billet Timeline pour les pages entreprises : les vraies causes et conséquences sur votre stratégie d’acquisition de fans.

Désormais sous le nouveau design des Pages Facebook appelé Timeline il n’est plus possible de définir l’onglet d’atterrissage par défaut des visiteurs ! Autrement dit toute cette stratégie d’acquisition est remise en cause en retirant aux community managers un puissant levier de transformation !

Pire, si le nouveau design intègre un grand visuel appelé cover ou couverture celle-ci ne peut intégrer aucun « call to action » c’est-à-dire aucune incitation à devenir fan ou à se rendre dans l’application contenant votre Fan Gate.

Certes il est possible de créer des visuels personnalisés pour les boutons/raccourcis d’applications mais vu leur taille (11*74 pixels) l’impact sera très limité (taux de clic sur le bouton faible)!

(…)Si vous ne pouvez plus définir l’onglet par défaut de vos visiteurs dans l’interface de gestion de votre page depuis l’arrivée de la Timeline, cette possibilité est toujours accessible lors de la création d’une campagne publicitaire Facebook !

(…)en fait j’ai déjà parlé du Edge Rank plus haut c’est Facebook qui décide ou non par cet algorithme s’il va ou non affiché votre contenu à vos fans !

En moyenne seul 16% de vos Fans voient les publications de vos pages relayées sur leur mur… Mais ne vous inquiétez pas Mark Zukerberg et son équipe ont pensé à tout vous pouvez désormais payer pour augmenter la visibilité de vos publications de pages auprès de vos Fans (ou non fans)…

De plus, la collecte de données est maintenant assujettie à une nouvelle politique de Facebook tel que le mentionne ITBusiness.ca:
Another section of the new Pages terms that bears mentioning regards data collection. Facebook states:

“If you collect content and information directly from users, you will make it clear that you (and not Facebook) are collecting it, and you will provide notice about and obtain user consent for your use of the content and information that you collect. Regardless of how you obtain content and information from users, you are responsible for securing all necessary permissions to reuse their content and information.

“You will not collect users’ content or information, or otherwise access Facebook, using automated means (such as harvesting bots, robots, spiders or scrapers) without our permission.

Any data you obtain from us must comply with Section II of our Facebook Platform Policies.

Ces nouvelles règles sont certes plus restrictives. Elles risquent d’ailleurs (encore une fois) de changer sans préavis. La récréation est terminée, mais malgré tout, il est important d’être sur Facebook. La question est désormais (quoiqu’elle l’a toujours été) quelle portion de notre budget devrions-nous continuer d’investir dans Facebook et quel sera la pérennité de cet investissement ? Pour y répondre, je vous suggère de consulter mes autres billets :

Facebook = vous n’êtes pas chez vous!

Pourquoi Facebook ne devrait pas être le fer de lance de votre stratégie Web

Pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires

Des précisions sur Pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires

Pourquoi Twitter est supérieur à Facebook dans une optique de marketing et relations publiques?

Pourquoi Facebook me fait tant réagir et que j’ai mentionné que c’était de la merde?

Nouveaux arguments sur pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires

Quels sont les impacts de Twitter et Facebook sur la télévision?

Quels sont les impacts de Twitter et Facebook sur la télévision? Au moment d’écrire ces lignes, la réponse n’est pas catégorique. D’excellents programmes de télévisions sont dans la mire des médias sociaux et amplement partagés par une horde d’admirateurs, ou de détracteurs, tandis que d’autres, sont ignorées.

Le lien télévision/médias sociaux a débuté en dehors même des principaux intéressés, les diffuseurs et les producteurs. Déjà, presque au tout début de twitter (en 2008 dans mon billet Un personnage de série télé interagit sur Twitter), l’émission Mad men, faisait réagir des admirateurs qui créaient des profils fictifs, du nom des personnages principaux. Ici au Québec, avant même que Guy A. Lepage ne soit sur Twitter, les aficionados de sa célèbre émission utilisaient déjà le hashtag #TLMEP. Évidemment, une fois que monsieur Lepage s’est mis au diapason, le phénomène ne fit que s’amplifier.

Comme le mentionne l’article Tweet Seekers: How Your Social Media Outbursts Influence TV Networks, les médias sociaux sont certainement un « focus group », mais ils sont aussi une preuve irréfutable (surtout du côté placement publicitaire) de « l’engagement » des admirateurs.

Bluefin sees Twitter and other social media as a kind of “focus group in the wild,” according to Tom Thai, the company’s vice president of marketing, and has been selling TV networks, advertising agencies, and advertisers access to data about what works and what doesn’t with viewers. Programming decisions become easier if you know not just how many people are watching, but why, and social media offers the ability to cast a wider net and gather more granular data than has ever been possible before.


“If you’re a TV network, you’d look at two things: Data to inform your programming decisions, [and] data to aid in your advertising sales by proving that beyond having a certain level of eyeballs, there is this additional social media engagement,” Roy says. “Agencies themselves use the data from the opposite angle: ‘Hey, a show might deliver me half a million eyeballs, but I want to know which shows deliver me engaged eyeballs.’”

D’ailleurs, on a déjà dit que Twitter était l’outil ultime pour prédire le succès d’un film Twitter: The Killer Box Office Predictor? Alors pourquoi en serait-il différent pour une série télévisée? Sans doute parce que ce n’est pas tous les styles de télévisions qui ont la cote de Twitter, Facebook et autre. En effet, selon l’article Social TV: Broadcast Networks in Trouble, les télé-réalités et les émissions des grandes chaînes américaines n’ont pas un effet escompté sur les médias sociaux.

(…) So, what do we have here? Couple of things to note – first, only two of the Top 10 are reality shows (The Bachelor and Survivor). Hmm, that would seem to be at odds with my intuitive conclusions as well as those ofAlan Wolk, who felt reality shows were a natural for Social TV. If, like me, you think Social TV is the future, what does this mean for Reality TV? Will Social TV be like the meteor that brought and end to the dinosaurs, or will Reality Shows adapt like the birds, mammals and fish that survived the Ice Age?

Second, and here’s where I’d really be sweating it if I was the program chief for ABC, NBC, CBS or Fox, only three shows (and the bottom three) from this list are major network shows.

Mon explication de ce constat américain (qui est probablement vrai aussi pour nous, sauf pour l’exception Un Souper Presque parfait, qui lui aussi scorait fort sur Twitter en Grande Bretagne d’oû le concept origine) est que Twitter n’est pas pour la masse (environ 5% des québécois sont sur Twitter). Twitter est pour les influenceurs, les recherchistes, les journalistes, les supers blogueurs et les « early adopters » et que bien qu’ils aient un impact MAJEUR sur la médiatisation (ou non) d’une série, d’un phénomène ou d’une nouvelle, ils ne sont sans doute pas représentatifs de l’ensemble des Québécois qui eux se retrouvent massivement sur Facebook. Mais si votre émission ne fait pas non plus de flammèches sur Facebook, alors là, il est possible que ce soit une perle que personne n’a encore découvert, ou tout simplement que ce soit une merde dont on se fout complètement…

P.-S. Ce sera justement le débat qui aura lieu jeudi de cette semaine, sur les ondes de VoxTV, lors de la nouvelle émission du copain Philippe Fehmiu, Open Télé.

Facebook vs Twitter

La semaine dernière je me suis amusé à détruire certains mythes entourant facebook et à affirmer que Twitter est supérieur, dans une optique de relation publique et de marketing, à Facebook. Cette dernière affirmation a beaucoup fait jaser (quoique la première a fait péter mes stats de fréquentation (et ironiquement, le trafic venait surtout de twitter)) et elle a entre autres piqué au vif  le pote Étienne Chabot qui explique bien son désaccord dans les commentaires à la suite du billet :

L’éternelle guéguerre Twitter/Facebook est littéralement un sujet inépuisable. Ce sont 2 outils complémentaires dans un coffre à outil marketing moderne, that’s it. Ce genre de généralisation ne rend pas service à ceux qui sont déjà tout mêlés là dedans.

J’aimerais voir des données, des stats qui démontrent que pour une entreprise les efforts mis dans Twitter seront plus payants que dans Facebook. J’ai l’impression que cette conclusion provient de ta pratique personnelle au sujet du produit “Michelle Blanc” et oui, peut-être que dans ton cas précis, Twitter est un meilleur investissement que Facebook mais tu es dans le B2B et ca s’adonne que tes cibles d’affaires sont justement ces super-influenceurs, early adopters, journalistes etc. Si on prend, un PME manufacturière, une petite entreprise de service, un Gym, une OSBL, une cause, etc ou n’importe quelle organisation qui doit faire du B2C, Facebook est un outil beaucoup plus naturel et convivial pour rejoindre notre cible.

Dans l’ordre de priorisation de l’utilisation des médias sociaux, si j’avais à généraliser, je recommanderais sans gêne de mettre son temps dans Facebook et lieu de Twitter.

Voici donc ma réponse, très cher Étienne.

Tout d’abord, tu as raison, idéalement pourquoi choisir l’une ou l’autre plate-forme? Idéalement, il faut être sur les deux (trois, quatre ou cinq puisqu’il y a une panoplie de médias sociaux qui peuvent répondre aux besoins d’un objectif d’affaires et d’une organisation). Mais si on doit maximiser ses efforts, il faut discriminer quelle plate-forme on priorise, la question de la différence des plates-formes se posera donc très rapidement.

Deuxio, tu as tout à fait raison, mes impressions viennent aussi de mon expérience personnelle. Ce que je dis à mes clients, je ne l’ai pas seulement lu dans un livre (ou écrit moi-même dans un livre, hehehe), mais je l’ai d’abord expérimenté et je suis un laboratoire vivant de médias sociaux. Cependant, quoi que tu ailles raison en disant que ma cible principale soit le B2B, je te rappelle que je suis maintenant aussi B2C puisque mon livre, Les médias sociaux 101, s’adresse à monsieur madame tout le monde et que mes conférences attirent une vaste gamme de gens. Ma pratique se transforme donc un peu. De plus, mes clients eux sont autant dans le B2B, que le B2C ou que le B2G, le G2C ou tout autre acronyme désignant l’organisation émettrice et ses interlocuteurs primaires.

Finalement, les fameuses données prouvant hors de tous doutes que Twitter est supérieur à Facebook ne sont pas disponibles pour un tas de raisons. L’une qui est très pratique pour mon argumentaire, mais qui est tout de même la réalité est que mes clients n’aiment pas réveiller leur compétition en fournissant des stats et études de cas qui prouvent à quel point « la croyance populaire » est à côté de la track. Par contre, je vais tout de même répondre à ton questionnement en poussant un peu plus ma démonstration.

Twitter and Facebook are both good at what they do. Twitter is like Times Square on New Year’s Eve – noisy and open to all. Facebook is more like a party invitation with an RSVP. Where would you rather go?

Forbes

Facebook :

500 millions d’usagers (mais un potentiel de 1.5 milliard sur le Web qui n’a pas accès à Facebook )

Twitter

106 millions d’usagers (mais un potentiel de 1.9 milliard sur le Web qui a accès à Twitter)

Via Twitip (traduction et adaptation libre)

Twitter les pour

-facile à naviguer et mettre à jour et hyperliens pour promouvoir n’importe quoi

-une portée au-delà du cercle restreint des amis ou des admirateurs

-Tout le monde peu suivre la discussion (sauf si profil barré ou si un utilisateur est barré)

-un outil de communication direct et une réponse instantanée

-Vous n’avez pas besoin d’être inscrit nulle part pour lire les infos Twitter qui peuvent même être liés à un lecteur RSS

-La plate-forme est très interactive et disponible via des API ouverts

-Énormément d’applications externes sont développées

-Des revenus potentiels de messages SMS venant de réseaux sans fil (même si Twitter dit ne pas encore recevoir de dividendes)

-des revenus publicitaires et ou par inscription possible

-Les couts d’opération de Twitter sont minimes comparativement à Facebook (ce qui lui donne un avantage de coût comparatif)

Twitter les contre

-Fonctionalités limitées, trouver des gens, envoyer de brefs messages, messagerie privée

-Limite de 140 caractères par message

-Une courbe d’apprentissage plus longue et ardue que Facebook

-Trop d’emphase est mis sur le nombre de Followers

-Une plus petite base d’usages que Facebook

-Un modèle d’affaires encore nébuleux

Facebook les pour

-Applications plugiciel, trouver des gens, faire des connexions, courriels, chat, partage de photos, vidéos, textes

-La plupart des gens comprennent rapidement la valeur de se mettre en relation avec ses amis, famille et certaines personnes se servent de Facebook plutôt que le courriel ou le chat traditionnel

-Différents niveaux de transparence possible de l’information partagée

-Plus d’emphase mis sur la qualité de la relation vs la quantité de relations

-Une base d’usagers énorme et encore en croissance

-Une plate-forme publicitaire particulièrement efficace

Facebook les contre

-Plus difficile à mettre à jour

-Demande un grand investissement de temps et d’argent avant d’atteindre des bénéfices durables

-Un modèle « opt in » qui demande aux usagers de d’abord se connecter

-moins de réponses immédiates à moins d’être branché continuellement

-La pluralité des plugiciels et d’applications lourdes peut limiter la portabilité et faire exploser la structure de coûts

J’ajouterai aussi que dans un contexte d’affaires, sur une page par exemple, on a aucune idée des statistiques réelles de Facebook. On parle par exemple du nombre d’impressions du message d’une page. Qu’est-ce que ça veut dire? Pas grand-chose en fait. Par exemple, est-ce le nombre de fois que le message d’une page est apparu sur la timeline d’un usager? Est-ce qu’il a lu votre message, a-t-il besoin de défiler sa page pour le voir? Nous n’en savons strictement rien. On ne parle pas ici de message vu, mais bien d’impressions. De plus, Facebook me rappelle un peu la folie des entreprises au tour de l’an 2000 avec le Web. Ça nous prend un site Web alors on dépense et on croit que par magie des retombés d’affaires arriveront. Alors on cré une page Facebook et on espère que parce qu’on y est, les retombés d’affaires viendront toute seule. De plus, comme je le mentionne, les conditions d’utilisation de Facebook  et les API qu’ils mettent à la disposition des développeurs externes changent constamment, ce qui met sérieusement en péril la pérennité des contenus qu’on y expose et des applications tierces qu’on y développe.

Pourquoi Twitter est supérieur à Facebook dans une optique de marketing et relations publiques?

Pourquoi Twitter est supérieur à Facebook dans une optique de marketing et relations publiques? Pour différentes raisons que j’ai déjà exprimées dans une myriade de billets que je vous remets en fin de mon argumentaire. Mais je vais plutôt ici vous faire un petit récapitulatif (partiel) de certaines différences que j’observe.

Facebook:
C’est pour la masse, mais cette masse n’a que peu de chance de voir vos contenus de page Facebook à moins qu’il ne soit vos amis (et seulement eux auront accès à vos contenus). Le processus permettant de faire croitre les « amis » est long et dispendieux. Vous pouvez décider de faire un concours pour attirer des amis, mais il faut débourser plusieurs milliers de dollars et les conditions sont contraignantes. La très grande majorité des contenus de Facebook sont hermétiques au reste du Web. Vos contenus peuvent disparaître n’importe quand. Il est difficile de fouiller dans vos archives et la pérennité de celle-ci est loin d’être certaine.
Twitter :
C’est pour les « early adopter », le 2e groupe le plus influent du Web après les médias traditionnels c’est-à-dire les recherchistes, les journalistes, les super blogueurs, les faiseurs de tendances. Dans un processus de marketing ou de relations publiques, il semble très pertinent d’entretenir un dialogue avec ceux qui peuvent réellement multiplier l’impact d’un contenu dans les médias trad., dans leurs blogues et sur les moteurs de recherches. Twitter est complètement ouvert au reste du Web. Il n’est pas nécessaire d’être « ami » avec quelqu’un pour voir son contenu. Les contenus mis en ligne sur Twitter apparaissent dans les moteurs de recherche dans la nouvelle fenêtre de ceux-ci pour les contenus du « web en temps réel ». Twitter a une myriade d’outils d’extraction de données et de contenus. Le trafic vers un site Web généré par twitter est supérieur à celui généré par Facebook. Les recherches par sujet sur Twitter sont de beaucoup supérieures que celle de Facebook. À ce propos, j’ai un nouveau client qui est guide de chasse à l’ours noir. Une requête « bear hunt » dans Twitter (ou l’un des très nombreux outils de recherches externes à twitter) fait apparaître rapidement des centaines de clients potentiels et d’interlocuteurs (et de détracteurs) vivement intéressés par le sujet. Faire la même chose dans Facebook est d’une lourdeur désarmante.
Pourquoi les gens retwittent-ils?
Ces organisations qui ne comprennent pas Twitter
Twitter, comment suivre des milliers d’usagers et les Twittersnobs
Les moteurs de recherche en temps réel
LeLab VOXtv, chronique Twitter explication et l’impact sur les médias
Twitter, le profil sociodémo, les bénéfices et le point de vue de son CEO
Questions réponses à propos de Twitter
7 raisons pour lesquelles les gestionnaires de produits se doivent d’être sur Twitter
Twitter pour les entreprises sans buts lucratifs
Pourquoi les entreprises se plantent sur les médias sociaux en général et Twitter en particulier

et le toujours pertinent
Les compagnies sur Twitter et Twitter comme outil de marketing et de relations publiques

Je vous invite aussi à lire ou relire mes billets Pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires et Des précision sur Pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires.

Conférence Comment ne pas faire de narcissisme communicationnel et être intéressant, plutôt qu’intéressé

Depuis quelques années déjà, je parle de la massive fraude publicitaire numérique qui détourne des milliards de dollars des budgets publicitaires des entreprises, pour enrichir les fraudeurs. Je rappelle que Procter & Gamble a coupe $200M de son budget de publicité numérique, sans que cela n’affecte ses ventes. Y a t-il un problème? Oui, il y a un méchant problème. Mais que peut faire une entreprise si elle n’investit plus dans Facebook et Google qui accaparent à eux seuls la grande majorité des budgets marketing? Elle peut faire du marketing de contenus.

Je rappelle aussi qu’un billet de blogue a une durée de vie de 2 ans alors qu’un statut Facebook a une durée de vie de 2 heures. Je pose aussi la question à savoir pourquoi 75 000 personnes vont faire un tour et payent pour visiter St-Élie-de-Caxton. C’est un village tout à fait ordinaire qui a trois particularités. Une traverse de lutin, un arbre à paparmane et le conteur Fred Pellerin qui a fait rêver les Québécois avec ses histoires toutes plus abracadabrantes les unes que les autres. Il les a fait rêver et les gens se bousculent pour aller ne rien voir et sont heureux de ce qu’ils y voient. Là est toute la magie du marketing de contenus.

Il est très possible de parler d’autres choses que strictement de son entreprise et de ses produits et services (narcissisme communicationnel) et de devenir intéressant plutôt que d’emmerder les internautes/consommateurs avec votre petit « moi » corporatif.

Comment des entreprises comme Lego, Costco, Chasseurs d’épices, Dime Mtl ou Tourisme Terre-Neuve ont-ils réussi cet exploit? Comment Dessins Drummond, Le Festival de Jazz ou Juste Pour Rire sont-ils devenus des sujets? Là est toute la question et en prime, pour certaines de ces entreprises, leur marketing est maintenant une source de revenus plutôt que de dépenses.

Comment ne pas faire de narcissisme communicationnel et être intéressant, plutôt qu’intéressé

La publicité numérique n’est plus ce qu’elle était et le ROI n’est plus au rendez-vous.
-Comment pouvez-vous rejoindre vos clients et les intéresser intelligemment?
-Quels sont les endroits à privilégier si vous voulez faire de la pub?
-Comment être intéressant, plutôt qu’intéressé dans vos communications numériques?
-Comment assurer la pérennité de vos investissements et de vos contenus sur le web et est-il possible que votre marketing devienne une source de revenus plutôt que de dépenses?

Voilà certaines des questions qui seront soulevées dans cette conférence. En outre, de nombreux exemples québécois et international de marketing de contenus efficaces et rentables seront présentés.

Céline Rousseau
Directrice marketing chez Tourisme Centre-du-Québec

Comme toujours, Michelle sait faire réfléchir son auditoire. Nous avons eu le bonheur de la recevoir comme conférencière alors qu’elle nous entretenait sur “Comment ne pas faire de narcissisme communicationnel et d’être intéressant, plutôt qu’intéressé” et tous sont unanimes : Wow! On en veut plus!!! Les questions fulminent, le cerveau est en ébullition, la réflexion est à son comble. Les participants sont motivés au maximum et nous demandent quand aurons-nous le privilège de la recevoir de nouveau.

Merci Michelle et à bientôt!

 

La pourriture marketing web Partie 1

Le marketing, la publicité, le web et les technos sont une jungle. Un farwest pratiquement non règlementé et pour lequel les entreprises ont très peu de repères crédibles. Le titre « experts » est un mot-valise ne voulant rien dire. Tout le monde a certainement le droit de gagner sa vie et c’est très bien. Tout le monde a aussi le droit de se faire fourrer solide et ça, c’est moins rigolo. Ça fait des années, 17 pour être exact, que je mets en garde les entrepreneurs à propos des « crosses » du marketing, de la publicité, du web et des technos. Mais ça a été et ça restera toujours très délicat. Ou l’on peut percevoir que je serais jalouse des succès des autres puisqu’il n’est jamais sage de critiquer les autres. Ou je m’expose à des poursuites, même si ce que je dis est documenté. Ou je fais fuir des clients qui se reconnaissent dans les erreurs que j’expose, puisqu’il est difficile d’admettre ses erreurs.

Pourquoi il est dangereux de dénoncer les pratiques douteuses, voire l’escroquerie marketing, publicitaire, web ou techno?

D’abord parce que je suis responsable de mes écrits et qu’une poursuite bâillon ou en diffamation est toujours possible et que n’étant pas journaliste, c’est de mes poches que sortira le fric pour me défendre. C’est aussi délicat parce qu’encore trop d’entrepreneurs croient en la magie. Ils veulent un maximum d’impact pour un minimum d’investissement et que trop souvent, ils plongent à l’appel des sirènes de la facilité. De leur faire réaliser leurs inepties en personne, à moins d’être payé pour ça, et encore, est très difficile à accepter et ça n’aide en rien le développement de mes affaires. Personne n’aime être mis en face de ses mauvaises décisions. Les présidents d’entreprises eux, sont plus ouverts, parce que l’argent sort de leurs poches. Mais les cadres intermédiaires qui ont pris les décisions ont beaucoup de difficulté à admettre leurs erreurs.

Être trompé par l’effet de mode

C’est aussi à cause des modes. Par exemple, l’intelligence artificielle est la mode alors sautons dans le train. Pourtant, récemment, on apprenait que 40% des startups Française en IA, n’avaient aucune IA dans leurs produits.

Lorsque Facebook est arrivé, des milliers de très grosses et de petites entreprises ont financé massivement des campagnes de pubs disant « venez nous voir sur notre page Facebook » plutôt que « venez nous voir sur notre site web ». Comme si par magie, une page Facebook était plus visible qu’un site web parce que « tout le monde est sur Facebook ». D’ailleurs une fois que Facebook est devenu le leader qu’il est maintenant grâce à toute cette pub gratuite des entreprises, Facebook se mit à restreindre la visibilité des pages de ces mêmes entreprises dans l’accueil des usagers, au point de faire parler du concept de Facebook zéro, pour illustrer l’invisibilité naturelle de ces pages. Pour contrer cette réalité, Facebook se mit à vendre des « promotions de statuts ». Cette initiative très payante pour Facebook équivaut à « payer pour être de moins en moins visible naturellement et ne l’être, que si vous sortez du gros fric… »

Je me souviens aussi de cette autre mode des applications. Il fallait maintenant avoir son application? Plusieurs entreprises ont investi des centaines, voire des millions de dollars, pour des applications n’attirant que quelques milliers d’usagers. Un exemple assez éloquent est celui d’une région touristique du Canada qui en trois ans a payé $800 000 en développement de son application et en marketing de celle-ci, pour n’attirer que 1000 usagers. Ça fait cher de l’usager, disons.

Tromper avec de bonnes intentions

Un autre des problèmes est que le fournisseur trompe le client avec de bonnes intentions. Il s’agit de quelqu’un qui s’est improvisé expert de XYZ, qui est convaincue que ce qu’il fait est valable et qui vend à un client qui a acheté sans savoir dans quoi il investissait. J’ai encore en mémoire ce client, un grossiste d’importance, qui m’engagea pour évaluer le système de gestion de contenu (CMS) transactionnel de $50 000 qu’il n’avait pas encore terminé de payer et qui voulait se rassurer quant à la justesse de son choix. Malheureusement ce CMS (content management system), contenait sur chacune de ses pages une ligne de code « Norobot » interdisant à Google de faire le tour de son site (pas très pratique pour un site transactionnel), que ses onglets étaient tous invisibles aux moteurs de recherches et que de surcroît, le CMS était propriétaire ce qui dans les faits, rendait ce qu’il croyait être l’achat d’une technologie, en un contrat de location sans propriété de ce qu’il avait et continuerait de payer. L’entrepreneur me dit alors, je vais refuser de payer la balance! Je lui répondis que malheureusement il avait signé un contrat pour acheter de la merde et que son fournisseur lui avait bien livré la merde qu’il avait achetée, mais que l’avantage d’être en affaires et de faire des conneries était que ces dépenses pourraient aller dans la colonne des pertes et qu’ils pourraient déduire de ces impôts ce mauvais choix. Puis il me demanda si on pouvait réparer tous les irritants de ce CMS. Je lui dis que je rencontrerais avec plaisir son fournisseur et que s’il le désirait bien, oui nous pourrions revoir l’ensemble les problèmes majeurs de cette techno. Par contre, même en corrigeant tous les défauts, le CMS demeurerait propriétaire. Alors je dis à l’entrepreneur «  aimes-tu mieux perdre $50 000 maintenant ou $300 000 dans trois ans étant donné qu’inévitablement, tu en auras « soupé » de cette technologie et que lorsque tu changeras pour une qui est réellement adaptée à tes besoins, tout ta structure d’URL changera? Tu pourras tout de même garder une portion de ton trafic, mais tu risques de perdre gros quant à tes investissements publicitaires dirigeants vers ce site qui sera refait de fond en comble ».

Je songe aussi à tous ces « gestionnaires de communauté » improvisés ou qui ont suivie une formation de Secondaire VI et qui du jour au lendemain, sont des experts médias sociaux. Puis ils font des tournées pour expliquer « comment ouvrir une page Facebook » financée par de respectables institutions financières et de chambres de commerce alors que d’ouvrir un profil GoogleMyBusiness est gratuit, qu’il apparaît dans les résultats de Google avant les pages jaunes et que personne n’en parle. D’ailleurs sur l’une de ces pages Facebook d’une communauté de gestionnaires de communautés, on se vantait et s’encourageait mutuellement à se convaincre que pour réussir dans le web, des études supérieures étaient inutiles. Vous comprendrez que je ne me suis pas mêlé de la discussion, disons…

La pourriture marketing web Partie 2 (fraude par clic)

Mon bilan médias sociaux et numérique 2015

Non je ne vous parlerai pas de #JesuisCharlie, de @Caitlyn_Jenner ou de ces autres hashtags ou comptes médias sociaux qui ont déjà fait ad nauseam la manchette. Je ne vous parlerai pas non plus des réseaux sociaux. Le réseau c’est l’ensemble d’un groupe, tandis que le média, c’est l’outil. Déjà trop de médias, journalistes ou « spécialistes médias sociaux » disent n’importe quoi et revisitent les lieux communs que même ma conjointe qui est pourtant une « ordinausore » connait déjà. Alors, allons-y.


Facebook

Après l’échec majeur de Facebook Commerce en 2012, Facebook tente une nouvelle fois de se réinventer en plate-forme commerciale avec son Buy Button. Étant donné que Facebook détient une part de lion dans le web mobile, il croit miser sur cet aspect pour faire finalement lever les ventes sur leur plate-forme. Pour le Québec, on s’entend que le web mobile est encore une utopie puisqu’à 50km des grands centres, l’internet ou les ondes cellulaires c’est de la merde. On remarque aussi que comme c’était le cas en 2012, si on va sur Facebook ce n’est pas nécessairement pour se faire imposer un pitch et les entreprises elle-même, surtout celles qui ont massivement investi dans Facebook et qui ont observé le déclin alarmant de la portée naturelle de leurs contenus (j’an ai parlé dans Facebook zero) n’ont sans doute par intérêt à se faire lessiver de nouveau. Par ailleurs, pour la première fois, on a observé un déclin substantiel du partage de contenu par les usagers eux-mêmes sur Facebook (ce qui a été démenti par les principaux intéressés). N’empêche que Facebook demeure le média social numéro un de la planète.

Par contre, il faut noter que les jeunes quittent Facebook en masse. Ce n’est plus cool d’être sur la même plate-forme que sa mère et sa grand-mère. Ils préfèrent aller sur Snapchat, la Canadienne Kik (qui concurrence sérieusement la Chinoise Wechat), Instagram (pour entre autres faire des selfies et voir les photos de Taylor Swift) et Twitter, pour avoir l’impression d’être branchés avec leurs « boyz band » favoris et partager des hashtags insignifiants de leurs idoles (la moitié des retweets les plus populaires de Twitter sont associés au groupe One Direction). D’ailleurs, les médias sociaux les plus populaires auprès des jeunes, dans l’ordre, sont : Snapchat, Kik, WeChat, Tumblr et Instagram.


L’année Émoticon

Le dictionnaire Oxford fait entrer l’émoticon « larmes de joie » (Face with tears of joy emoji en anglais) dans son célèbre répertoire de mots et d’expression. À noter que certains des autres mots qui étaient en compétition pour ce palmarès (qui nous donne une bonne idée des sujets chauds de l’année) sont :
Économie du partage (sharing economy)
Bloqueur de publicité (ad Blocker)
Et Web profond (dark web).


MCommerce

Le commerce mobile prend son envol partout, sauf au Québec. 8 usagers internet sur 10 ont un téléphone intelligent et on entend de plus en plus parler des termes webrooming et showrooming. Le premier étant le magasinage en ligne qui évolue par la suite à un achat en magasin, tandis que le second est le magasinage en magasin qui résulte en un achat en ligne. Pourquoi ces tendances ne sont pas encore très fortes au Québec? Pour les mêmes raisons citées plus haut. Nos services cellulaires, particulièrement en région, sont d’une « pochitude » A_BER_RAN_TE. On se souviendra aussi d’applications mobiles tels que Foursquare qui faisait un tabac dans les grandes villes américaines et européennes et qui n’a jamais levé au Québec.

Recrutement ISIS sur les médias sociaux

L’actualité nous a permis de constater que même ici, au Québec, nos jeunes se font recruter sur les médias sociaux pour aller combattre avec ISIS en Syrie. C’est un problème mondial et c’est cette année qu’on a pu mesurer l’ampleur de l’expertise d’ISIS en recrutement en ligne, bien qu’ils y soient déjà très actifs depuis quelques années. Les entreprises médias sociaux tels que Facebook ou Twitter, ont bien modifié leurs politiques aux usagers pour bannir les « menaces indirectes de violences » et Anonymous s’est engagé à troller ISIS dans tous les recoins du web, mais force est de constater que la tâche est énorme et que c’est toujours ISIS qui a le haut du pavé.

Le web au Québec et au Canada

En septembre 2014, Philippe Couillard lors de son propre Forum des idées, s’engageait à définir une stratégie numérique pour le Québec. Le Ministère de la Culture et des Communications du Québec a bien déposé sa stratégie culturelle numérique du Québec et le Ministère de l’Économie, Innovation et Exportation du Québec a mis sur pied un « groupe conseil » qui devra accompagner:

« le Ministère dans l’élaboration de la Feuille de route en économie numérique. Regroupant une dizaine de membres, le groupe conseil contribuera à établir un diagnostic de l’économie numérique au Québec, à déterminer les priorités d’action et à définir les grandes lignes de force où le Québec devrait investir afin de prendre une place enviable dans ce domaine.»

On s’entend qu’on est encore très loin d’une « stratégie numérique pour le Québec », qui idéalement serait transversale et toucherait tous les aspects de l’économie, tous les ministères et toutes les activités humaines, comme le numérique le fait déjà. À la place, on semble avoir une vision à la pièce, que pour quelques pans de l’économie.

Au fédéral, notre premier ministre a promis d’investir plusieurs milliards dans les infrastructures. Malheureusement, à ce que je sache, aucune discussion quant aux infrastructures numériques n’a encore été mentionnée.

En résumé, nous sommes donc et risquons d’être encore en retard pour un bout, sur les grands mouvements numériques de la planète…

MAJ

J’ai oublié de vous souligner que les médias journalistiques qui sont sur Facebook et qui comptent sur le média social pour se faire du trafic ont pris une méchante débarque cette année. Ainsi, selon Fortune

While some publishers saw an increase in traffic from Facebook—including Vice Media and Refinery29—the majority saw it fall. And to compound the problem, the more reliant a media outlet was on the social network, the more they saw their traffic from Facebook drop this year. The Huffington Post saw a decline of more than 60%, and BuzzFeed saw its Facebook referrals fall by more than 40%.

Le web-trash et la prostitution

Cette semaine je donnais une entrevue à Mike Tremblay à propos du far-web, web trash ou appelez ça comme vous voudrez. L’entrevue est en ligne sur son site. Il me demandait comment on pourrait faire cesser ça. Question difficile. Je suis en effet aux prises avec une colonie de calomnieux depuis des années. Ça fesse fort. Ça déstabilise. Ça affecte le couple. Ça coûte cher de psy, d’avocat et de temps de travail perdu et improductif. C’est une plaie.

Je suis toujours la victime de ces énergumènes et je connais personnellement plusieurs de leurs victimes. D’ailleurs, il y a quelques semaines, le père de l’une des victimes m’a téléphoné ne sachant que faire. Nous avons longuement discuté pour que je lui offre des pistes de solutions. Malheureusement, chaque piste de solution coûte un bras et une jambe, sans parler de l’impact émotif sur la victime, son entourage immédiat et élargie de même que sur le travail et la vie de tous les jours de chacun d’eux. Le premier réflexe de la victime est de développer de l’agressivité et de la diriger contre tout et n’importe quoi. Cette agressivité est le couvert qu’on met inconsciemment sur la tristesse qui est plus profonde et de laquelle on se protège. Après beaucoup de psychothérapie et de dialogue, on se rend compte de ça. Ça aide. Mais ça fait mal en tabarnak. J’ai eu de nombreux appels en pleurs de personnalités très connues qui sont victimes de ces attaques vicieuses et répétitives. Lorsque je leur demande s’ils sont capables d’en témoigner, elles disent que c’est trop douloureux et préfèrent penser leurs plaies en privé. On appelle ça la rançon de la gloire et elle est très chèrement payée.

Mais comment enrayer le web trash?

C’est alors que j’ai songé à la prostitution. Tout comme la méchanceté gratuite, la calomnie et l’injure, c’est vieux comme le monde. Et tout comme la prostitution, ça paye et ça fonctionne avec un système. Il y a le pimp, la pute et le client. Pour le web trash, des fois la pute aux contenus douteux est elle-même son pimp. D’autres fois comme récemment avec la plate-forme Trouble du Journal Voir, les putes à calomnie se trouvent un pimp. Il faut donc légaliser la calomnie, l’insulte, le mépris, ou légiférer et se dire collectivement que ça n’a pas de criss de bon sens. Mais vous me direz le droit civil gère déjà ça? Je vous répondrai que pour avoir passé par là, ça coûte la peau des fesses et que lorsque la pute a un pimp corporatif, c’est le pimp et/ou son assurance responsabilité qui ramasse le bill, tandis que la victime elle est laissée pour contre et doit payer plusieurs milliers, voire dizaines de milliers de dollars. Je vous dirai aussi que nous sommes tous égaux devant la loi, sauf en droit de la diffamation. La personne connue a moins de protection que le quidam. Elle est réputée avoir l’épiderme plus épaisse. Pour le doit criminel, hormis le fait que la police n’est vraiment pas formée et équipée pour traiter ce genre de dossier, la différence entre un contenu extrêmement outrancier et de mauvais goûts et du harcèlement criminel ou de la littérature haineuse, est empreint d’une très grande subjectivité. Ton dossier a besoin d’être vraiment béton et la victime, très forte de caractère, pour que peut-être la police daigne prendre le dossier. À moins que la prostituée à contenu trash ait fait l’erreur de menacer physiquement directement, les allusions ne seront pas prises en compte. Les « on se met toute la gang pour aller faire chier un tel sur son mur Facebook, sur Twitter ou sur son site » ne seront malheureusement pas pris en compte. Les incitations à fesser du fif, si elles sont enrobées d’un pseudohumour, même si des gais sont sauvagement battus par des clients de ces putes de merdes, le relation de cause à effet peut être difficilement démontrable.

En outre, de varger sur la personne connut, ça attire les foules de clients demeurés. Ils aiment ça qu’on fesse sur des idoles. Ils n’avaient qu’à rester des inconnus s’ils ne pouvaient prendre la pression, peut-on lire.

Les solutions potentielles restent donc de s’attaquer aux putes autoéditées, aux pimps, ou encore aux clients. De surcroit, il n’est pas non plus inutile de rappeler que des campagnes sociétales (comme pour la prostitution), peuvent certainement aider. Je souligne aussi que plusieurs efforts ont été et sont fait pour la cyberintimidation qui touche les jeunes (notamment par la fondation Jasmin Roy), mais pour le cyberharcèlement, qui lui touche les adultes, c’est le néant total.

C’est pourquoi je jongle avec l’idée de faire une fondation qui aurait justement pour but d’attaquer ce problème et de fournir des ressources aux très nombreuses victimes de cyberharcèlement, dont on ne parle pratiquement jamais…

Trolls, ça va maintenant être moins facile de se cacher derrière un écran

Depuis des années déjà je me fais invectiver à cause de ma différence. Ce sont des gens bien en vue qui incitent à la calomnie, à l’insulte et à la diffamation. On me dit « don’t feed the troll ». J’ai essayé. J’ai vraiment essayé. Et non, la méchanceté gratuite ne s’arrête pas si facilement. On me dit aussi être une moumoune de m’en faire avec si peu. Vraiment? Si peu? Et vous en savez quoi? Ma job entre autres est de faire du monitorage web. Je vois TOUT ce qui passe. Et si jamais je manquais quelque chose, bien des gens bien et mal intentionnés ne se gênent pas pour me faire suivre la marde qu’on trouve sur le web.

 

On me dit aussi que j’ai l’épiderme sensible. Si on est agressée, il faut inévitablement présenter l’autre joue? Je ne suis plus chrétienne depuis belle lurette et je me tiens debout devant les agresseurs. C’est pourquoi, j’ai commencé un nouveau Tumblr qui est encore caché et qui s’intitule LaRanconDeLaGloire. Vous y découvrirez toute la méchanceté gratuite dont je peux être victime. Il sera visible dès que légalement, je pourrais le rendre public. J’ai encore plusieurs affaires légales en suspend disons. Vous y découvrirez aussi les ramifications soi-disant « second degré de l’humour trash qui serait parait-il la nouvelle tendance de ce que l’on nomme injustement le far-web ». C’est vrai que ça fait « marketing » le far-web. Déjà mon pote et ancien associé Guillaume Brunet en parlait en 2006 dans un tout autre contexte, et plus récemment encore LesEchos décrivait le Far-web comme :

 

L’actualité de l’insécurité numérique est riche parce que le web, le Cloud ou le Big data sont des bébés dans l’échelle de l’évolution des pratiques documentaires. Ce nouveau “far web” est encore pour partie une zone de non-droit où sévissent des bandits attirés par les richesses contenues dans vos informations.

 

Mais il semble que maintenant, selon Joël Martel, (ancien du Voir) le far-web soit plutôt le lieu qui “représente l’univers d’un dépendant de l’ordinateur”. Mais bon, on ne s’enfargera pas dans les fleurs du tapis numérique. Le far-web pour certains, c’est le nouveau cool. C’est du moins ce qu’affirme Martel:

 

Mais bon, si l’on ne s’en tenait qu’à l’avis de plusieurs individus, faut croire que tout ce qui provient du web est sale. Jean-Paul Sartre aurait publié ses premiers écrits par l’intermédiaire d’un blogue et on l’aurait qualifié de troll. Les Beatles se seraient fait connaître via Bandcamp et on les traiterait de swagfag tandis que Madonna aurait certainement hérité du prestigieux titre de « pute à likes ».

Mais ce qui est le plus troublant dans cette perception négative et discriminatoire du web, c’est que ce point de vue est grandement entretenu par des gens qui travaillent dans le milieu des communications.

Quoi qu’il en soit, au moment d’écrire ces lignes, je reçois l’appel de la Sureté du Québec pour fixer un rendez-vous avec le procureur de la couronne pour mon 3e dossier de menaces de mort web en trois ans. Je commence aussi à être pas mal exaspéré de tous ces petits couillons fans de soi-disant “far-webistes”, qui sous le couvert du pseudonymat, me vomisse dessus allègrement. Je vais donc commencer à leur montrer la face (quitte à me faire poursuivre) jumellé à leur grand art humoristique 2e degrée (mettons). D’ailleurs ce qui m’inquiète vraiment, ce ne sont pas les trous de cul patentés du far-web, mais ce sont les centaines de milliers de fans qu’ils ont et la potentialité qu’un seul d’entre eux, pour se faire une pseudogloire d’être reconnu sur le web, me tire dans le dos un de ces jours…

 

Voici donc mes trois premiers mon premier sans-génies

 

 

Francis Robert Transphobe et raciste

 

 

 

 

 

MAJ

c’est de la cyber-vigilance far-web second degré expérimentale cool que faisait peut-être les punks à une autre époque #TLMEP

MAJ2

Les far-webistes se sont des putes à l’injure et leurs fans, des clients. Tout comme pour combattre la prostitution, il est bien de s’en prendre aux clients. De savoir que ta face de troll peut être associée à tes calomnies, ça risque d’en calmer une couple…

MAJ3

Ce matin (le 25 février 2015), j’apprends de la journaliste de Châteleine, Geneviève Pettersen, qu’elle est aussi victime de Francis Robert. Il lui dit:

 

 

 

Ça me rappelle que le 13 décembre dernier, ce même monsieur Robert plaidait dans ma messagerie Facebook pour le retrait de sa photo ici sur mon blogue. Voici donc l’édifiante conversation que j’ai eu avec ce personnage.

13 décembre 2014
Francis Robert
2014-12-13 15:02
Francis Robert
Ça vous tenterait pas d’enlever ma photo de votre site web ?
(Francis Robert, le troll, Far-Web, blablabla)
Aussi, je voudrais savoir si vous trouvez que je ferais une belle femme autant que je fais une bel homme.
Mes yeux magnifiques et mon nez parfait trouverait sûrement grâce à cette conversion, ne trouvez-vous pas ?
Je sais pas si vous vous tenez encore au Plan B sur l’avenue Mont-Royal, mais tous les gens qui venaient vous aborder pour démontrer leur ouverture et se donner bonne conscience aurait plutôt dû vous…… Vous quoi ?

Michelle Blanc
vous quoi?

Francis Robert
vous sommer de retirer ma photo de votre site web, d’autant plus que malgré l’aigreur de mon commentaire, je n’ai pas récidivé et c’était le première fois que je faisais ce genre commentaire à votre propos (peut-être la 2e), vous êtes pas le genre de cible que je privilégie. De plus, sachez que j’écoute parfois l’émission de radio de Félipe Fehmiu et que je trouve que c’est un bon animateur. Bref, croyez-vous que c’est facile de jouer les méchants de service ? Je le fais parce quelqu’un doit le faire, lol… Qu’est-ce que vous voulez que je fasse pour que retiriez ma photo de votre site, j’estime que troller est un droit démocratique et ça fait 13 ans que je me tiens sur le web (j’ai été formé sur les forums) et câlisse qu’on était bien entre hommes blancs avant 2005-06, l’année où la paix cybernétique s’en ai allé pour faire place

Michelle Blanc
Vous avez tellement raison. Considérez donc mon billet et votre photo comme l’exercice de mon droit démocratique de troll

Francis Robert
okay ouin,,, L’Article original contenait 2 autres photos qui ont été retirées je ne sais pas quand… Vous devriez me réserver le même traitement.

Michelle Blanc
Leurs comportement ont été différents du vôtre dans les jours qui ont suivis. Pas un an plus tard, avec des pointes d’ironies, sans excuses et avec des insultes renouvellées.
Life is a bitch and as it happen, you’re on of them…

Francis Robert
ouais je me souviens, j’aurais dû saver mon commentaire, stait particulièrement brutal. J’ai estimé que je ne méritais pas de me faire taguer comme ça, comme si j’étais un most wanted du Far West (votre logique). D’ailleurs, vous ne savez même pas qui je suis… En tout cas, j’étais à l’aise avec le fait que vous fassiez ma publicité, mais je vais bientôt mettre un terme à ma carrière de troll donc votre billet va forcer devenir caduc. Soyez à jour !

Michelle Blanc
Bonne chance à vous