Infrastructures numériques au Québec, se dépêcher d’être en retard

Écouter nos politiciens parler d’infrastructures numériques ou de numérique au Québec, pour l’oreille le moindrement informée, est d’une tristesse à peine voilée. On peut se targuer d’avoir des soi-disant « villes intelligentes », de faire des symposium sur l’innovation et autres efforts de gargarisassions de mots à la mode, mais la réalité est que nous peinons à simplement suivre l’évolution des bouleversements numériques. On se dépêche d’être en retard.

Au tournant des années 2000, on se régalait avec des expressions comme « l’autoroute de l’information ». 17 ans plus tard, notre autoroute est un chemin de bois. De surcroit, il n’est même pas entretenu. Pour l’autoroute, on repassera.

Le CRTC reconnaît qu’une infrastructure à large bande bien développée est essentielle pour favoriser la participation des Canadiens à l’économie numérique. C’est pourquoi il a établi de nouvelles cibles pour les vitesses de connexion Internet. Le Conseil veut que tous les ménages et toutes les entreprises du Canada aient accès à une connexion Internet à large bande d’au moins 50 Mbits/s en téléchargement et d’au moins 10 Mbits/s en téléversement.
Bien qu’une majorité de Canadiens profitent de tels niveaux de services à l’heure actuelle, cet avantage fait défaut dans les secteurs ruraux et les régions éloignées. Dans le cadre de ses efforts déployés pour soutenir une telle infrastructure, le CRTC a établi un fonds destiné à s’assurer que des niveaux minimaux de services d’accès Internet à large bande soient offerts partout au Canada. Il prévoit qu’à la fin de 2021, 90 % des foyers et des entreprises du pays profiteront de vitesses de connexion d’au moins 50 Mbits/s en téléchargement et d’au moins 10 Mbits/s en téléversement.

https://crtc.gc.ca/fra/internet/performance.htm

Hier, notre ministre de l’économie et du numérique, Dominique Anglade, nous présentait La stratégie numérique du Québec. Dans son document, on présente des cibles que certains jugent adéquates. On peut y lire :

GRANDE CIBLE :
Que 100 % des citoyens aient accès à des services Internet haut débit et que plus de 90 % d’entre eux aient accès à des services Internet fixes très haut débit d’au moins 100 Mbps en téléchargement et 20 Mbps en téléversement d’ici cinq ans.

Puis, dans un autre encadré, on mentionne :

SITUATION DE DÉPART
• En 2016, 99 % des ménages québécois avaient accès à des forfaits offrant des débits de 5 Mpbs et plus 60.
• En 2016, 83 % des ménages canadiens avaient accès à des forfaits offrant des débits de téléchargement d’au moins 100 Mbps 61.
60. CRTC, Rapport de surveillance des communications 2017, 2017, 397 p. Pour plus d’information sur la cible, voir l’annexe 4.
61. Idem.

Or, dans le document du CRTC, on parle plutôt de 50MBPS

Comme les sections précédentes le mentionnent, dans la politique réglementaire de télécom 2016‑496, le Conseil a établi des critères pour mesurer la réalisation de l’objectif de service universel, lequel comprend la disponibilité d’un service d’accès Internet à large bande fixe ayant une vitesse de téléchargement d’au moins 50 Mbps et une vitesse de téléversement d’au moins 10 Mbps, ainsi que la disponibilité d’une option de transfert (consommation) mensuel illimité de données. Le 31 décembre 2016, un service satisfaisant à ces critères était accessible à 84 % des ménages canadiens. Toutefois, la disponibilité varie beaucoup entre les régions urbaines et rurales, 39 % des ménages ruraux ayant accès à ce type de service par rapport à 96 % des ménages urbains. Dans l’ensemble, 11 % des ménages canadiens sont abonnés à un service satisfaisant à ces critères. Il est important de noter que le Conseil avait pour objectif de rendre ces vitesses accessibles aux Canadiens, tandis que l’abonnement est à la discrétion des consommateurs.

Là où le bât blesse, est que ce minime 50 MBPS que le CRTC se targe d’être disponible à 84% de la population, est lui-même une création de l’esprit (ou de la bullshit marketé par les TELCOs). Tel que mentionné dans un document de la Fédération Canadienne des municipalités Broadband Access in Rural Canada: The role of connectivity in building vibrant communities :

Misleading data?
Impeding an assessment of the state of broadband in Canada is the lack of complete data. Anecdotally, we often hear messages regarding the poor state of Internet access in Canada, particularly in rural and remote areas, while simultaneously being told that network operators are pouring billions of dollars into network improvements. Detailed information is a closely guarded secret and, the information that is publicly available is often not completely representative of the situation.

Vitesse internet réelle et estimations des besoins futurs

Dans un rapport indépendant de la CIRA (Canadian Internet Registration Authority) CANADA’S INTERNET PERFORMANCE: NATIONAL, PROVINCIAL AND MUNICIPAL ANALYSIS APRIL 2016, on obtient un portrait plus sombre, mais également plus objectif de la réelle vitesse des services internet au Canada, que vous pouvez voir dans le tableau plus bas.

Vitesse internet réelle au Canada, par province

Ils ont d’ailleurs l’humilité de mentionner que ces observations peuvent même être sur-estimées.

It is important to note that in provinces and territories where a high concentration of tests originated in an urban center the data can over-estimate the experience of many in the entire region. This is of particular concern in the north. Yellowknife, where access is generally good, dominates the averages for the NWT + Nunavut combined. The experience of many in NWT and Nunavut will be well below the 15.4 Mbps reported here.

Par ailleurs, une étude de la très crédible Eindhoven university Technology Fast Forward » How the speed of the internet will develop between now and 2020, on peut prendre connaissance (dans le tableau ci-dessous) de la croissance des besoins en spécifiant les différences entre les besoins d’usagers moyens, de gros usagers, d’innovateurs, de retardataires et de tous les usagers.

Estimation des besoins de connectivité internet par type d'usagers pour 2020

Considérations importantes pour les besoins futurs de bande passante au Québec

J’applaudis les efforts et la volonté démontré par notre ministre Dominique Anglade et notre premier ministre Philippe couillard, de doter (enfin) nos régions de services internet potables. Ceperndant, comme vous pouvez le comprendre à la lecture de ce billet, j’ai de nombreuses inquiétudes.

  • Les cibles de vitesse internet que le Québec se donne semblent ambitieuses, mais si on fouille un peu, ces cibles (une fois qu’elles seront atteintes) seront en deçà des besoins identifiés par l’étude de la Eindhoven university Technology.
  • La mesure d’atteinte de ces cibles repose sur les données du CRTC qui elles-mêmes sont déjà la moitié de ce qui est dans l’encadré du document de la stratégie numérique du Québec et ces données, sont hautement critiqués par de nombreux observateurs dont la Fédération Canadienne des Municipalités cité ici.
  • Les vitesses disponibles dans une région peuvent être adéquate pour une personne, mais ne le seront de toute évidence pas pour une famille connectée et encore moins pour une entreprise avec des nombreux employés. Il faut comprendre que les vitesses internet, une fois branché à un routeur et divisé par le nombre d’usagers qui s’y branche, ne sont de toute évidence vraiment plus les mêmes.

C’est pourquoi, à termes (dans 5 ans), en supposant qu’on arrive réellement aux cibles du gouvernement du Québec et mesuré avec des indicateurs déficients, on risque fortement d’être toujours en retard sur les besoins réels des usagers et des entreprises. C’est pourquoi, je fais le triste constat qu’on risque fortement de se dépêcher pour être encore en retard. De surcroit, nous aurons des élections dans moins d’un an, il n’y a rien de garantie que le prochain gouvernement sjivra les recommandations traçé par le gouvernement précédent et que 5 ans à attendre que « peut-être » on ait enfin des vitesses internet qui ont moyennement de l’allure en région, c’est long en sacréfice…

À propos de la timide stratégie numérique du PLQ

Je titre à propos de la timide stratégie numérique du PLQ, mais en fait, nous n’en savons toujours strictement rien. Nous savons par contre, grâce au dernier budget du ministre Leitao que cette stratégie jouira d’un budget de 160 millions sur cinq ans. Cela me fit dire sur les médias sociaux avec une certaine ironie :

Observation: ‪#‎StratégieMaritime‬ 9 milliards, ‪#‎PlanNord‬ 51 milliards, Stratégie numérique 160 millions sur 5 ans. Vive la vision du futur…

De ce 160 millions sur 5 ans, on apprend qu’un 4.3M$ vient d’y être amputé pour créer 350 emplois chez le Groupe Pages Jaunes. L’ironie de cette nouvelle est que pas plus tard qu’en octobre dernier, Radio-Canada nous apprenait que ce même Groupe Pages Jaunes supprimait 300 emplois, principalement au Québec. Donc, si je suis « pas pire » en math, la balance de création possible d’emplois (je dis bien possible) risque d’être plutôt de 50 emplois. On parle donc de 86 000$ par employés. Ironiquement, juste le mois dernier, à propos de Groupe Pages Jaunes LaPresse Affaires titrait “Baisse des ventes et profits de Pages Jaunes”. Il faut croire que nos politiciens ne lisent pas les journaux et/ou qu’ils ont une mémoire courte. Il faut sans doute aussi s’inquiéter de ce que sera cette « stratégie numérique du PLQ » qui n’aura plus que 31.1M$ par année pour atteindre ses objectifs à être défini. Ce qui inquiète aussi est l’énoncé qu’en fait le gouvernement avec de si petits moyens. On peut lire sur la page du budget du Ministère des Finances :

Plus de 160 M$ pour une stratégie numérique d’avant‑garde :
Intégration des TI dans les PME
Appui aux grands projets visant la transformation numérique
Québec Branché : un soutien à l’accès numérique dans toutes les régions du Québec

Je suis enthousiaste et un peu naïve. J’ose espérer que ce budget famélique sera bonifié en tabarnak si on veut accomplir tout ce que le Ministère des Finances prétend. Seulement en infrastructures numériques, incluant la fibre optique à chaque résidence et un réseau cellulaire digne de ce nom, nous en avons pour une couple de milliards. Paradoxalement, c’est exactement ce que fait un pays qu’on dit « en voie de développement », le Kenya. Depuis une couple d’années, une transformation numérique majeure s’installe au Kenya.

The government has emerged as one of the biggest investors in the sector, with huge stakes in technology firms in companies such as Safaricom and Telkom Kenya. More recently, the state has pumped more than $110 million and Sh10 billion into an international fibre optic cable and is building one of the largest inland fibre network in East Africa.

Pour votre info, Sh10 billion se convertit en 98.4M$ US. Le Kenya, en plus d’être un leader en paiement mobile et une infrastructure cellulaire de 4G LTE sur la grandeur de son territoire, a aussi la vision de devenir la Silicon Valley de l’Afrique.

Le but étant de faire de la Silicon Savannah le pendant africain de la Silicon Valley, avec pour objectif de créer 20 000 emplois en cinq ans et dix fois plus à partir de 2030. Le développement de Konza City pourrait coûter entre 10 et 14,5 milliards de dollars, dont 5% financés par le Kenya. Le reste sera à la charge d’acteurs privés, qui loueront les terrains au gouvernement kenyan en contrepartie d’avantages fiscaux.
Google, IBM et Samsung sur la brèche
Et les candidats sont potentiellement nombreux: Microsoft, Google et Intel ont d’ores et déjà installé leurs sièges régionaux au Kenya. Si IBM a choisi Nairobi pour son premier centre de recherche africain l’an passé, il y a fort à parier que le développement de Konza City attire d’autres investisseurs… Samsung, Blackberry et Huawei sont ainsi évoqués comme de futurs acteurs de cet hub technologique.

Mais bon, « La question qui tue » et qu’on me pose constament : Pourquoi s’intéresser à un plan numérique? Sans doute comme le répond le patron de CISCO lors d’une entrevue à McKinsey, parce que si vous ne vous adaptez pas à la plus importante transition technologique jamais vue, vous n’existerez plus d’ici 10 à 15 ans.

“If you’re a leader in today’s world, whether you’re a government leader or a business leader, you have to focus on the fact that this is the biggest technology transition ever. This digital era will dwarf what’s occurred in the information era and the value of the Internet today. As leaders, if you don’t transform and use this technology differently—if you don’t reinvent yourself, change your organization structure; if you don’t talk about speed of innovation—you’re going to get disrupted. And it’ll be a brutal disruption, where the majority of companies will not exist in a meaningful way 10 to 15 years from now.”

Si vous êtes plus auditif que visuel, voici la vidéo de ce que disais à notre PM, Philippe Couillard et aux personnes qui étaient du Forum des idées de 2014.

Je vous invite aussi à lire ou relire mon billet Monsieur Couillard, expliquez-moi la logique du plan Nord

Aurons-nous un jour un plan numérique?

Aurons-nous un jour un plan numérique? C’est une question que plusieurs observateurs se posent depuis de très nombreuses années. D’ailleurs, en 2012, 12 de ces observateurs et moi-même avions publié un « rapport d’étonnement » qui devait sonner l’alarme. Mais à chaque fois qu’on s’approche de « la potentialité de possibilité que peut-être quelque chose bouge », je sens une fébrilité s’installer et malheureusement, je suis déçue. Au Québec et au Canada, nous avons eu de très nombreux « rapports » gouvernementaux. Le parti Libéral du Québec lui-même a commissionné l’ancien député et ministre Henri-François Gautrin pour en pondre deux (son dernier rapport de 2012). Malheureusement, chacun de ces rapports a été tabletté plus rapidement que Lucky Luke qui tirait pourtant plus vite que son ombre.

Pourquoi je vous parle de ça ce matin? Pour deux raisons (et peut-être trois). D’abord notre premier ministre Philippe Couillard, via un communiqué de presse (sic), pas via une méga-conférence de presse comme il l’avait fait pour le Plan nord, annonce enfin « la création d’un groupe conseil et le lancement des consultations sur l’économie numérique ». C’est déjà ça. Mais depuis tant d’années et depuis la promesse du premier ministre lui-même lors de son propre Forum des idées sur l’innovation et le numérique qu’il a tenue l’an dernier (et lors duquel je lui avais dit ma façon de penser). C’est encore peu. Le copain Mario Asselin l’a bien démontré dans sa chronique Oubliez la stratégie numérique. Quant à lui, le pote Sylvain Carle est juste un peu plus optimiste. Il en parle dans son billet : Du numérique au Québec, plan, programme ou principes?

La deuxième raison, qui vient du champ gauche et qui me donne juste un petit peu d’espoir, est l’élection récente de Justin Trudeau comme premier ministre du Canada. Il n’a pas parlé spécifiquement de numérique dans sa plate-forme électorale (à ce que je sache), mais il est lui-même très versé en médias sociaux et il est venue à mes oreilles qu’il aurait mandaté (avant l’élection) Mélanie Joly spécifiquement pour se pencher sur cette question. D’ailleurs, sur sa plate-forme électorale, il ne parle pas spécifiquement d’un « plan numérique » pour le Canada, mais il met en évidence l’ouverture des données du gouvernement de même que le concept de « parlement ouvert ». Que voulez-vous, je suis une rêveuse.

En complément à cette deuxième raison, Pierre-Karl Péladeau, Chef de l’opposition officielle du Québec, dans sa plate-forme électorale, avait spécifiquement développé une « stratégie numérique ». Il y propose entre autres un grand sommet du numérique, la création d’un Conseil national du numérique et d’un ministère de l’Économie numérique. À lire ça, là je m’extasie. Mais monsieur Péladeau sera encore dans l’opposition pour trois ans. C’est long trois ans.

La question n’est donc plus « aurons-nous un jour un plan numérique », mais plutôt qui, quand et quel élu nous dotera-t-il un jour d’un plan numérique (pour le Québec ou le Canada) digne de ce nom? Parce qu’à chaque jour qui passe, nous reculons dans ce changement que le premier ministre Couillard qualifiait lui-même de : véritable révolution du savoir, de la communication et de la technologie qui n’a pas d’équivalent dans l’histoire humaine. La venue de l’ère numérique a modifié en profondeur tous les aspects de notre existence.

Reste qu’entre-temps, il privilégie la stratégie sectorielle des petits pas. Faut croire que les mines ont encore beaucoup plus d’attraits pour lui 🙁

Je rappelle d’ailleurs que le numérique (qui est plus que strictement l’économie numérique ou que l’impact du numérique sur l’économie) génère plus de revenus que l’énergie, l’agriculture ou les mines qui ont toutes déjà des ministres et ministères tant au Québec, qu’au Canada.

Je rappelle aussi que comme je le mentionnais dans mon billet L’argumentaire économique du numérique :

La Banque mondiale quant à elle, rappelle qu’afin de déployer un gouvernement numérique, il est fortement conseillé de commencer par les infrastructures numériques. Governments should promote strategies that focus on ICT infrastructure development as a prerequisite to e-government ± an « I before E’’ strategy.

Or, il n’est aucunement question des infrastructures dans les discussions qui sont annoncés. De plus, comme le présente le réputé professeur et juriste Pierre Trudel dans l’article Le numérique métamorphose tout:

Les mutations induites par la numérisation concernent toutes les sphères de la société. Il faut certes saluer la volonté exprimée par le premier ministre de promouvoir le passage de la société québécoise vers l’économie numérique.
Mais alors que plusieurs gouvernements des États développés ont entrepris des réflexions approfondies sur les multiples enjeux associés au numérique, il est à se demander si l’initiative annoncée la semaine dernière est suffisante.
(…)

Il faudra sans doute beaucoup plus qu’un groupe d’experts – pour la plupart issus du seul milieu des affaires- pour proposer une vision transversale des mutations engendrées par le numérique et surtout des actions concrètes afin d’outiller l’ensemble des secteurs de la société québécoise à prendre sa place dans la société numérique qui est déjà à nos portes.

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Monsieur Couillard, expliquez-moi la logique du plan Nord

Cher monsieur Couillard. J’ai fait des cours d’économie, de politique et comme vous le savez, parce que l’automne dernier je vous ai gentiment secoué les oreilles (avec quelques mots d’églises) à propos du manque de vision numérique, j’ai aussi étudié en commerce électronique. Tout ça pour vous dire que dans cette période dite « d’austérité », j’entends qu’en grande pompe, vous relancez le Plan Nord? Expliquez-moi s’il vous plait? Parce que lorsque je regarde les chiffres, je ne comprends vraiment pas cette fixation à tirer notre argent par la fenêtre.

Bon tirer l’argent par la fenêtre est une figure de style. Je comprends que vous investissez dans notre avenir. Vous avez la vision de léguer « de grands travaux » et de « grandes retombées » pour les générations futures. C’est très louable et je vous félicite pour l’audace. Je comprends aussi que le Québec est très grand, que nous n’habitons qu’une infime partie de ce territoire et que nous aurions intérêt à « coloniser » le Nord. Cependant, je me trompe certainement, mais à ce qu’on en rapporte, votre plan ne parle pas de colonisation. Il parle plutôt d’exploitation des ressources naturelles du Grand Nord. Il parle de faire un Jean Charest de vous-même. Il ne parle pas d’avoir une vision originale de ce que sera le Québec, il parle de la suite, plus modeste, de la vision de votre prédécesseur.

Que disent les chiffres que je ne comprends pas?

Radio-Canada nous informe que :

Québec investira environ 2 milliards de dollars dans des projets d’infrastructure d’ici 2035. Hydro-Québec investira pour sa part quelque 19,5 milliards au cours de cette période. Le gouvernement espère ainsi convaincre le secteur privé d’investir environ 29,7 milliards, pour des investissements totaux d’un peu plus de 51 milliards de dollars.

Humm, c’est du bidou. Maintenant, si je regarde les chiffres de l’institut de la statistique du Québec(PDF), qui doivent sans doute être ceux que vous consultez aussi pour prendre vos décisions, on y apprend, dans sa plus récente mouture, que le secteur économique Extraction minière, exploitation
en carrière et extraction de pétrole et de gaz
, représente pour 2013 (en chiffre actualisé de 2007) des retombées de 3,5 milliards. Je comprends aussi qu’essentiellement, le plan nord servira à ce secteur économique. J’imagine aussi que si Hydro-Québec investit 20 milliards, c’est qu’ils s’attendent à avoir des retombées à tout le moins équivalente mais qui ne sont pas comptabilisées dans le fascicule des secteurs économiques du Québec (bon je ne m’obstinerai pas avec l’institut de la stat du Qc pour leur catégorisation). Mais j’apprends aussi, la journée avant votre annonce, que le flyé américain inventeur de la Tesla, Elon Musk, s’apprête à rendre public sa batterie pour maison qui permettra aux consommateurs de ne plus être dépendants des fournisseurs d’électricité et d’emmagasiner l’électricité nécessaire à leur maison via des panneaux solaires et cette batterie révolutionnaire. Incidemment, après un seul twitt de sa part, la valeur de ses actions a bondi de 1 milliard (je dis bien 1 milliard). Disons que pour un seul twitt, c’est du bidou. Mais bon, cet original est issu du monde des technologies de l’information, pas des mines. Ce n’est pas sérieux quoi. C’est de l’intangible. Les banques n’aiment pas ça. C’est d’ailleurs pourquoi (j’imagine) que vous venez de donner la batterie développer depuis des années par Hydro-Québec, aux Français? D’ailleurs, à terme, si les gens peuvent emmagasiner l’énergie dans ces super batteries à l’aide d’éoliennes personnelles ou de cellules photovoltaïques, est-ce toujours opportun de faire d’autres mégas barrages? D’ailleurs, est-ce que je me trompe ou ai-je lu que les minerais sont aussi à un bas historique?

Bon avec toutes ces questions, et si peu de réponses qui me semble logiques, vous comprenez sans doute mon manque de compréhension.

Le plan nerd

L’automne dernier, mon pote Sylvain Carle vous disait ce passage prophétique, que vous avez applaudie chaudement :

Pourquoi Twitter, sérieusement qui l’aurait cru, pourquoi cette compagnie vaut maintenant 32 Milliard?

Elle optimise au maximum toute les méthodes des hackers pour créer une immense valeur à partir de rien.

Ben pas de rien, à partir de cellules grises. C’est super renouvellable en plus comme matière.

C’est pour ça que je parle de “Plan Nerd” plutôt que de “Plan Nord”.

L’ère industrielle et des ressources naturelles, c’était le 20ème siècle. Ça ne va pas disparaitre.

Mais il s’ajoute toute une couche additionnelle de valeur, Michelle Blanc avait de bons chiffres hier.

On ne peut pas ne pas profiter de cette nouvelle richesse.

Je disais hier à la blague, l’économie ça ne m’inquète pas.

Je n’en reviens pas qu’on donne tant d’efforts pour réduite les dépenses par rapport à augmenter les revenus. L’un n’exclut pas l’autre, je le sais bien, mais me semble qu’on pourrait au moins mettre des efforts égaux.

La mine qui va nous sortir du trou (ok, mauvaise métaphore), la matière première de l’ère du savoir, de la société en réseau, elle n’est pas dans le sol, elle est dans la tête des Québécois.

Et pis là, on est tous en réseau. Il faut apprendre à travailler ensemble. À collaborer. Sinon, on va passer à côté.

Sinon on va manquer la bateau et devenir un pays du tiers monde numérique.
Je ne veux pas ça. Vous non plus. Pis le bateau, il a déjà commencé à quitter le quai.

15% du 21ième siècle est déjà passé.

Vous avez conclu ce fameu week-end, pour lequel j’étais bé-né-vo-le, par l’assurance que vous développeriez une stratégie numérique pour le Québec. Et là vous nous ressortez le plan nord des boules à mites? Je vous disais que les mines c’est 3,5 milliards du PiB du Québec. Industrie de l’information et industrie culturelle c’est 10,2 milliards. Services professionnels,scientifiques et techniques c’est 16 milliards. Les technologies de l’information touchent directement TOUS les secteurs d’activités économiques et TOUS les aspects de la société. Pourtant, pas encore de ministre, de ministère, de vision ou de stratégies. Le secteur des TIC est celui qui est le plus en croissance de TOUTES les activités économiques, quelles qu’elles soient. Pourtant, vous voulez investir 21 milliards, pour une activité économique qui en rapporte 3?

Je ne comprends pas. Je suis perdue. Éclairez-moi de votre sagesse parce qu’à la lecture des éléments que je viens de vous présenter, votre logique m’échappe…

Je vous rappellerai aussi que j’avais « sauté une coche » à propos de nos infrastructures numériques et cellulaires pitoyables. Je vous parlais de notre très haute vitesse qui tourne autour de 40 MBPS, mais qui est plutôt de 5MBPS dans les régions. Vous vous en souvenez? Je vous donnais l’exemple de Google Fiber ou de Chattanooga avec leur 1GBPS (c’est mille fois 1MBPS juste pour être certaine que vous suivez). J’étais « su’l cul ». Et là, COMCAST annonce qu’ils livreront désormais à leurs clients le 2GBPS!!!

Ça ne vous tenterait pas de nationaliser les infrastructures numériques et cellulaires et que ça devienne votre lège pour les futures générations? Ça ne vous tenterait pas de développer une vision du numérique pour tous les Québécois et de mettre une couple de milliards là-dedans? En supposant évidemment que vous fassiez en même temps le ménage dans les milliards qui sont déjà dépensés inutilement par le gouvernement avec les firmes de trois lettres qui sont suivies depuis des mois par les journalistes et l’UPAC avec l’élogieuse épithète de « bordel informatique »?

J’ose croire que mes réflexions porteront fruit et que prochainement, vous nous annoncerez votre vision numérique et que vous songerez à mettre à niveau nos infrastructures cellulaires et internet? L’économie du savoir, ça passe aussi sur des infrastructures 🙂

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Le discours numérique historique de Philippe Couillard et mon pétage de coche

En fin de semaine se tenait Le Forum des idées pour le Québec. Il s’agissait d’une rencontre organisée par les collaborateurs du premier ministre du Québec pour discuter d’innovation et de numérique. C’était un forum réunissant des élus français, des chercheurs, des investisseurs de risque, des chefs d’entreprises, des geeks, des citoyens ordinaires, des libéraux, la majorité des ministres et le premier ministre lui-même qui a passé deux jours à prendre des notes et à écouter scrupuleusement tout (je dis bien tout) les conférenciers et panellistes présents. Déjà, j’étais surprise et ravie d’observer notre premier ministre ouvrir la discussion aux gens qui ne pensent pas comme lui et qui sont même d’allégeance politique différente. C’est clair qu’il s’inscrit dans cette mouvance politique qui fait de ses ennemis politique des collaborateurs. Nous n’avons qu’à songer à Obama qui nomme Kerry comme secrétaire d’État ou à Coderre qui utilise à bon escient Bergeron.

Comme monsieur Couillard le dit lui-même, nous ne serons de toute évidence pas d’accord sur certaines opinions politiques, mais nous pouvons travailler ensemble sur une foule d’autres enjeux (je paraphrase ici).

Depuis des années, je milite personnellement pour qu’enfin, nous puissions établir une stratégie numérique pour un Québec. Ça a débuté par une collaboration (bénévole) avec l’ex-ministre Henri-François Gautrin en 2004 pour son Rapport Gautrin tabletté plus rapidement qu’il n’eut été rédigé. Puis, suite à un commentaire de Patricia Tessier sur mon blogue, qui déboucha sur une lettre ouverte au premier ministre du Québec en 2008. Cette lettre fut signée par de très nombreux membres de Yulbiz. À l’époque on nous accusa de nous chercher un emploi et JAMAIS nous ne recevrons de réponse du premier ministre. Puis, lors de l’élection générale de 2012, j’eus la chance d’interviewer personnellement chacun des chefs de parti à propos du numérique. Ils me regardèrent tous comme une extraterrestre qui leur parle d’une réalité pas assez importante pour qu’ils se commettent hors des lieux communs. Finalement, douze autres passionnés du web et moi-même signions un rapport d’étonnement en 2012. Durant toutes ces années, de nombreux autres acteurs et joueurs du numérique claironnèrent aussi l’urgence d’agir sur le numérique. Je ne compte plus le nombre de cris d’alarme qui sont restés lettre morte. Strictement dans mon blogue, j’ai bien une centaine de billets là-dessus.

Il y a à peu près deux mois, je reçus un courriel puis un téléphone du pote Jean-François Gauthier, PDG de l’institut de gouvernance numérique, me demandant de reprendre encore une fois mon bâton de pèlerin pour venir sonner les cloches numériques (bénévolement) à ce fameux Forum. Je me disais donc, bon un dernier coup de barre avant de jeter définitivement la serviette. Après tout, le PM devrait être là en personne. Puis je devais être panelliste et agir comme faire-valoir des conférenciers français. Mais nous étions les derniers de la journée à passer, il manquait de temps et nous ne pourrions pas faire de réel débat. On me donnerait quelques minutes pour faire un « statement ». Voici donc ce statement improvisé, devant le premier ministre du Québec. J’étais nerveuse (ce qui m’arrive rarement) et comme je le mentionne, je n’ai pas dormi de la nuit à songer à l’importance de cette prise de parole et de ces deux jours de réflexion pour l’avenir numérique du Québec. Vous excuserez donc la forme (ou vous l’apprécierez), mais vous aimerez sans doute le fond de mon propos et ma passion qui semble évidente. Je vous suggère d’utiliser vos écouteurs pour le visionnement puisque le son n’est pas extraordinaire.

Le discours historique de monsieur Philippe Couillard

Juste avant le discours de clôture de monsieur Philippe Couillard, le pote Sylvain Carle présentait son point de vue avec une acuité et un humour qui toucha le premier ministre. Il y reviendra plusieurs fois lors de son allocution. Sylvain parla entre autres de son fameux plan nerd avec une tournure de phrase extrêmement marketing. Il y dit en gros que c’est bien beau le plan nord, mais ça utilise des ressources naturelles non renouvelables qui prennent de la valeur avec le temps, tandis que le plan nerd lui utilise de la matière grise renouvelable 🙂

Finalement, après avoir porté avec de très nombreux autres passionnés du web (que je remercie très chaleureusement ici pour leur dévouement) l’idée d’un plan numérique pour le Québec, je suis plus qu’enthousiaste QU’ENFIN QUELQU’UN NOUS AI ÉCOUTER et qu’il fasse sienne l’idée d’une stratégie numérique globale pour le Québec. Je suis optimiste quant à l’avenir du dit plan et j’en serai sa plus vive critique, dans un esprit constructif. Je comprends le scepticisme de plusieurs, mais je crois que c’est le moment d’être positif et de vous aussi mettre l’épaule à la roue pour ce but commun. Il sera toujours temps de bitcher une fois que le plan sera connu.

Voici donc ce speech que je considère mémorable et qui est peut-être le moment marquant de notre prochaine révolution tranquille qui se voudra numérique…

À propos de la nationalisation des services numérique

La corrélation entre l’électricité et le numérique pour le développement économique du Québec de demain

Élection provinciale 2014, contrairement aux sondages, le web et les médias sociaux donnent le PQ gagnant

J’écoute les sondages depuis le début de cette campagne électorale et je suis estomaquée de remarquer à quel point ils diffèrent de ce que j’observe sur le web. Je suis probablement dans le champ (sauf qu’historiquement le Web semblait plus fiable que les sondages lors de la dernière élection fédérale) et j’ai déjà dévoilé que j’ai voté pour le PQ. Prenez donc mes observations pour ce qu’elles sont, des observations. De toute manière, d’ici quelques jours, nous saurons si c’est moi et mes outils de monitorage internet qui semblent prédire et dire n’importe quoi ou si plutôt, ce sont les sondés ou les sondeurs qui fabulent…

Anyway (comme on dit à Montréal), Google Trends qu’on a affublé maintes fois de l’épithète «catalogue des intentions» donne la requête « Pauline Marois » très en avance sur celle du nom des autres chefs (2e diapo), tandis que la requête des initiales des partis nous présente une chaude lutte entre le PQ et la CAQ, tandis que le PLQ et QS sont complètement hors champ (3e diapo).

Où ça devient intéressant est ce qui apparait dans l’outil eListen d’Engagementlabs (qui est toujours en bêta et avec lequel on peut donner une fiabilité de 80% pour l’analyse de sentiments). Cette analyse a été faite du 28 mars au 4 avril 2014.

Tout d’abord, sur les médias sociaux (4e diapo) avec les requêtes « Je vote », « Je voterai » et autres déclinaisons du verbe voter, on remarque que c’est le PQ qui a le haut du pavé. Puis, lors de l’analyse des sentiments sur les thèmes de campagne (5e diapo), on observe plus de discussions neutres que de positive ou négative, mais aussi plus de discussions négatives que positives. D’ailleurs les sujets discutés (6e diapo) font beaucoup plus de place à la Charte et aux partis qu’aux enjeux fondamentaux qui devraient normalement être discutés lors d’une campagne. On observe aussi que le PQ est beaucoup plus discuté que le PLQ, ce qui concorde aussi avec les observations qu’on peut faire dans GoogleTrends.

On observe aussi (7e diapo) que Twitter demeure le canal de choix des discussions politiques sur les médias sociaux.

Mais la grande révélation de cette écoute sur les médias sociaux avec eListen, est que si on isole strictement les discussions jugées négatives, avec une recherche pour le nom des candidats, c’est Philippe Couillard qui vient très loin devant (8e et 9e diapo) . Disons que ça n’augure vraiment pas très bien pour les Libéraux lors de l’élection de lundi, ou que les péquistes, sont extrêmement plus présents ou virulents sur le Web, que tout autre « vendu » à un parti. Ce dont je doute fortement puisque malgré le peu de moyens de Québec Solidaire, ses bénévoles et militants, sont extrêmement actif et depuis bien plus longtemps que les péquistes (quoiqu’ils haïssent aussi Couillard).

Quoi qu’il en soit, que vous regardiez ça dans le sens que vous voudrez, ça ne va vraiment pas du tout dans le sens de ce que nous disent les sondages. J’ai donc très hâte à lundi soir pour évaluer la pertinence ou non du web, comme outil potentiel d’évaluation des intentions de vote.

En conclusion, voici mon résumé de la campagne électorale 2014. 🙂

 

MAJ

Aux fins de la discussion et pour laisser une trace d’archives avant le dévoilement des résultats de lundi, si on fait une projection des gens qui ont exprimé ‘’Je vote X ‘’ …. ‘’ Je voterai X ‘’ (4e diapo) …

Tableau des intentions de votes exprimées sur Twitter

Tableau des intentions de votes exprimées sur Twitter

#QC2014 Le poids des partis et des mots-clés sur les médias sociaux, le PQ en avance

Dans mon billet Les partis politiques et les chefs de partis sur le Web durant la campagne provinciale 2014, j’observais une très nette avance du PQ dans les recherches de Google avec GoogleTrends. Je concluais :

Réflexion prédictive
Les sondages donnent présentement le PLQ gagnant, mais si l’histoire se répète, le Web donne plutôt le PQ gagnant (ne disions-nous pas que Google est le catalogue des intentions). C’est d’ailleurs ce qui s’était passé avec le NPD lors de récentes élections fédérales…

Question de vérifier si c’est aussi le cas sur les médias sociaux, j’ai utilisé l’outil (encore en bêta) eListen d’engagmentLabs pour mesurer le poids des partis et de certains mots-clés de cette campagne électorale 2014 entre le 19 et le 26 mars 2014. Plusieurs observations m’étonnent.

Tout d’abord il apparait évident dans les tableaux deux et trois de la présentation suivante, que le feu de l’action conversationnelle électorale des médias sociaux se passe principalement sur Twitter.

Par ailleurs, si l’histoire récente de monitorage des médias sociaux est un bon indicateur de la tendance du vote le jour de l’élection (comme ça a été le cas pour la dernière élection fédérale avec GoogleTrends), on peut déjà donner le PQ gagnant, contrairement à ce que nous dit les sondages.

Dans les tableaux quatre, cinq et six suivant vous remarquerez que le PQ est deux fois plus discuté que le PLQ sur les médias sociaux. Vous remarquerez aussi que le mot-clic le plus utilisé de cette campagne est PKP et Péladeau qui à eux seul, récoltent 22% de toutes les mentions. C’est dire à quel point sa participation à cette élection a fait jaser et à quel point les enjeux comme la santé ou l’éducation sont absents.

Ça me fait dire sur mes propres médias sociaux

#Jeudiconfession suis TELLEMENT triste de cette campagne électorale vide d’idée et pleine de bouette focussée strictement sur les chefs

Les partis politiques et les chefs de partis sur le Web durant la campagne provinciale 2014

Comme c’est mon habitude, j’aime bien vérifier les métriques des sites et de la présence des partis et de leur chef sur le Web et les médias sociaux, durant les campagnes électorales. Comme les outils changent fréquemment et question de ne pas « accessoirement » favoriser les stratèges web de ceux-ci (quoi que comme pour les lignes ouvertes on s’entend qu’il y a bien des bénévoles et des militants qui en font beaucoup, voire trop), je change de moyens d’analyses.

Voici donc pour débuter les tendances de recherches pour les 30 derniers jours sur Google pour le nom des partis. On remarque que le Parti Libéral du Québec et Coalition Avenir Québec n’y sont absolument pas. C’est sans doute que les internautes cherchent plutôt par les initiales du parti.

Avec les requêtes par initiales du parti, la CAQ apparait, de même que le Parti Libéral du Québec et on observe que pour le mardi 18 mars, c’est la CAQ qui a momentanément le haut du pavé. Dans ce graphique on observe aussi que QS et PLQ jouissent de recherches très minimes.

Finalement pour la recherche avec les noms des chefs, c’est Françoise David qui disparait complètement du tableau. Par contre on observe aussi que Philippe Couillard est juste un peu plus recherché que François Legault, mais qu’ils sont tous les deux près de la moitié de madame Marois.

 

Pour ce qui est des sites Web, j’ai tenté l’exercice d’analyse avec Alexa, mais ils ont si peu de trafic qu’aucune données n’est disponible. Cependant, avec OpenSiteExplorer de Moz nous apprend que le site avec le plus d’autorité est le PQ, suivi de Québec Solidaire. On a aussi une idée du trafic comparatif grâce à SEMRush qui nous indique que le PQ a plus de deux fois le trafic de ses concurrents.

Finalement, sur Twitter, c’est peut-être le PQ qui a la portée, mais c’est définitivement Québec Solidaire qui a l’engagement des internautes. Tous les tableaux de Engagmenetlabs sont plus bas et je vous invite à faire vos propres conclusions des différentes métriques qui vous sont présentées ici.

Réflexion prédictive

Les sondages donnent présentement le PLQ gagnant, mais si l’histoire se répète, le Web donne plutôt le PQ gagnant (ne disions-nous pas que Google est le catalogue des intentions). C’est d’ailleurs ce qui s’était passé avec le NPD lors de récentes élections fédérales…