Les données personnelles des Québécois sont-elles déjà scrutées par les Américains

Les données personnelles des Québécois sont-elles déjà scrutées par les Américains? Voilà une question que je posais directement à un ancien ministre il y a quelques années. Il demanda la réponse à son attaché politique qui ne l’avait pas et me rétorqua qu’il me reviendrait le plus rapidement possible avec LA réponse. Je n’ai jamais eu de ses nouvelles par la suite.

Le Patriot Act

Comme vous le savez sans doute, le Patriot Act, cette réponse sécuritaire et largement démesurée du gouvernement américain à l’affreuse attaque du 11 septembre 2001, permet aux services gouvernementaux américains de « pomper toutes les données » se trouvant sur un serveur, quel qu’il soit, en territoire américain. À cet effet, la très sérieuse revue informatique CIO dans l’article The Patriot Act and Your Data: Should You Ask Cloud Providers About Protection? révélait la hantise des Européens face à ce constat.

Worries have been steadily growing among European IT leaders that the USA Patriot Act would give the U.S. government unfettered access to their data if stored on the cloud servers of American providers—so much so that Obama administration officials this week held a press conference to quell international concern over the protection of data stored on U.S. soil.

Évidemment, l’article par la suite met ces inquiétudes légitimes en perspectives (et aide les fournisseurs américains à continuer de développer leur marché international). Néanmoins, la menace est bien réelle et la Electronic Frontier Foundation et the American Civil Liberties Union poursuivent le département de la justice américaine afin qu’il révèle l’étendue de la collecte de données.

Nos données personnelles sont-elles en sécurité?

Tout ça pour vous dire que l’un des fournisseurs préféré du gouvernement du Québec, CGI, héberge de nombreux centre de données de nos ministères, qu’ils ont en plus des centres de données au Québec, de nombreux centres de données en sol américain(PDF) (et ailleurs de par le monde et je souligne ici être fière de cette belle réussite québécoise) et qu’il semble que personne au gouvernement ne soit au courant exactement de l’endroit ou des endroits physiques spécifiques ou logent nos données (incluant la redondance des serveurs qui pourraient éventuellement se faire aussi en territoire américain).

Disons que ce pourrait certainement être l’un des mandats et des objectifs d’un Plan numérique pour le Québec, de se poser ce genre de question et surtout, d’y trouver des réponses…

iWeb hébergement, une belle réussite techno du Québec

Cette semaine j’étais invitée par un ancien client et ami Simon Rivard, qui est maintenant VP chez iWeb hébergement, à visiter les installations d’iWeb et à jaser d’informatique dans le nuage (cloud computing) et de centre de données. Je suis déjà cliente d’iWeb depuis plusieurs années et je réfère mes clients à leur service d’hébergement.

Lors de mon arrivée au siège social de la compagnie, j’ai eu le plaisir d’être reçue par l’un des cofondateurs, Éric Chouinard qui accompagnait Simon.

Aujourd’hui, iWeb se place parmi les plus importants hébergeurs au Canada. Les centres d’opération d’iWeb abritent un total de plus de 90 000 pieds carrés de centre de données dernière génération et d’espace de bureau à Montréal, ce qui permet à l’entreprise d’offrir une gamme de services variés, de première qualité. iWeb est reconnue pour la qualité de son service à la clientèle et ses prix très compétitifs. En janvier 2010, iWeb annonçait l’ouverture du nouveau centre de donnés de 31 000 pieds carrés pouvant accueillir près de 20 000 serveurs. Ce dernier est situé dans l’arrondissement LaSalle, dans l’ouest de l’île de Montréal amène la capacité d’iWeb à près de 35 000 serveurs.

Je fus de toute évidence très impressionnée de pouvoir visiter les installations du siège social et de l’un des centres de données (celui de LaSalle) de l’entreprise. Je trouvais d’ailleurs étrange que chaque serveur soir affublé d’une clé USB sur le panneau arrière. C’est là qu’on m’expliqua que cette clé contenait en fait l’une des grandes innovations d’iWeb et lui permettait de gérer automatiquement chacun des serveurs individuellement. Ils appellent cette technologie Smart Layer et très rapidement, les compétiteurs américains vont tenter de copier le procédé.

Nous vous présentons l’une de nos plus grandes réalisations à ce jour: Smart Layer. Cette technologie, qui redéfinit l’hébergement web, apporte la flexibilité du cloud computing à votre serveur dédié.

Imaginez un implant inséré au cœur de votre serveur, qui siège entre le matériel et les logiciels, et qui lui donne des pouvoirs spéciaux. Smart Layer vous donne le contrôle de notre architecture d’hébergement grâce à un tableau de bord convivial et facile à utiliser.

L’humilité de l’un des fondateurs

Mais ce qui m’a impressionné le plus de ma visite chez IWeb, ne fut pas leur installation haut de gamme ou l’ingéniosité de l’entreprise (système de refroidissement, redondance, ventilation ou génératrice électrique qui pourrait alimenter tout un quartier en électricité). Non ce qui m’a vraiment impressionnée fut l’humilité et le côté franchement sympathique de cet homme qui il y a à peine 10 ans, en débutant avec une mise de fonds de 5000 $, fit grandir son entreprise à prêt de $50M de vente. Éric est un gars on ne peut plus simple à l’allure sportive et débrouillarde. C’est le beau-frère avec qui on aime prendre un verre et refaire le monde (nous sommes d’ailleurs allés manger une excellente pizza dans l’un de ses restos de prédilection). Nous avons jasé d’un plan numérique pour le Québec, de l’absence de vision techno de nos gouvernements, de sécurité des données, du Patriot Act qui donne accès aux données canadiennes et Québécoise qui ont le malheur de se retrouver sur un serveur en territoire américain, de l’appétit sans borne de nos TELCO et d’une foule d’autres sujets tout aussi passionnant et lumineux pour une geek comme moi.

Tout ça pour vous dire que je suis fière qu’iWeb soit de chez nous, de son succès international, des emplois qui sont créés ici et de l’ingéniosité que cette PME met à bousculer ce marché exponentiel que sont les centres de données…

La gangrène des TI au gouvernement du Québec et son impact sur notre développement économique

Ce matin mon #jeudiconfession sur les médias sociaux était celui-ci

#JeudiConfession très hâte que l’UPAC et la commission Charbonneau se penchent sur les magouilles TI au Québec pour qu’on songe à un #PlanQc

En fait, les TI (pour technologies de l’information) coûtent si cher et sont si inefficaces dans certains cas au gouvernement du Québec, qu’ils gangrènent l’idée même d’un plan numérique pour le Québec. Les TI sont devenues une « patate chaude » autant pour les fonctionnaires, que pour les élus. Rien ne bouge et il semble que rien ne bougera non plus puisque seule la mention des mots « Technologie de l’information » donne des boutons et actionne un frein majeur. C’est que les TI sont une « dépense », une « spirale de coûts sans fin » et la meilleure façon de se brûler les ailes. Le statu quo est donc la norme et la meilleure manière de « ne pas se planter ».

Aussi, les technologies de l’information ne sont que des outils. Le numérique c’est beaucoup plus que ça. Le numérique c’est l’économie du XXIe siècle, ce sont des revenus, une augmentation de l’efficacité, une réduction des dépenses, une manière d’adapter notre économie et nos secteurs économiques aux bouleversements majeurs qui modifient pratiquement tous les aspects de la société. Mais ici, c’est une grosse patate chaude avec laquelle on est certainement mieux de se tenir loin.

La bonne nouvelle est que dans son bilan de fin d’année, le commissaire de l’Unité permanente anticorruption (l’UPAC), Robert Lafrenière a déclaré

« La corruption ne concerne pas que le milieu de la construction, et notre champ d’intervention est vaste. Nos enquêtes nous mènent vers des milieux tout aussi variés que l’informatique, le milieu de la santé, le Plan Nord et les infrastructures. » — Robert Lafrenière

Déjà de faire le ménage, aiderait grandement à assainir l’air vicié qui affecte tout ce secteur primordial pour notre économie. Dans mon billet Les scandales TI aux gouvernements du Québec et du Canada, tentative d’explication, je développais comment la sclérose affectait ce secteur :

Les fuck-up TI sont peut-être associés sans doute à du graissage de patte éhonté, mais aussi à une approche d’intégration qui rend les projets impossible à livrer et créent une spirale inflationniste ingérable.
(…)
En réponse à ces défis, les Web Services offrent les solutions suivantes :
• La simplicité : Les Web Services réduisent la complexité des branchements tout en rendant la tâche plus facile aux nouveaux participants. Cela se fait en ne créant la fonctionnalité qu’une seule fois plutôt qu’en obligeants tous les participants à reproduire la fonctionnalité à chacun des bouts (comme avec l’architecture client/serveur);
• Composante logicielle légèrement couplée : L’architecture modulaire des Web Services, combinée au faible couplage des interfaces associées, permet l’utilisation et la réutilisation de services qui peuvent facilement être recombinées à différents autres modules;
• Hétérogénéité : Les Web Services permettent d’ignorer l’hétérogénéité entre les différentes applications et modules. En effet, ils décrivent comment transmettre un message (standardisé) entre deux applications, sans imposant comment construire ce message;
• Ouverture : Les Web Services permettent de réduire les inquiétudes liées aux différents «lock-in» que les entreprises subissent des fournisseurs informatiques. Ils permettent aussi de tirer une valeur économique supplémentaire des infrastructures informatiques existantes et des plates formes ouvertes tel que l’Internet

Mais si j’étais un haut fonctionnaire et que par malheur je devais donner un contrat informatique, est-ce que je prendrais une chance avec une petite firme informatique utilisant le développement AGILE, les web services ou de code source ouvert ou j’irais plutôt avec l’une des firmes à trois lettres? Si le projet est un fiasco avec une petite firme, je perdrais peut-être ma job ou je serais rétrogradée, mais avec une firme d’importance à 3 lettres, « qui aurait pu prédire que le projet ne fonctionnerait pas? » Le choix devient donc évident. Qui plus est, si je suis un haut fonctionnaire qui octroie un projet de plusieurs dizaines, voire centaines de millions et que tout d’un coup je me retrouve par magie V-P chez l’une des firmes à qui le contrat a été octroyé, c’est ce que l’on nomme la mobilité corporative et c’est « business as usual ».

Le problème avec les TI c’est que c’est compliqué, que souvent les décisionnels n’ont pas les compétences pour comprendre ou faire des choix éclairés et que ceux qui conseillent, sont aussi ceux qui font. Le dernier rapport du vérificateur général du Québec était d’ailleurs assez troublant à cet effet. De même qu’un article de LaPresse de 2010 qui explique comment une firme, R3D, est passée d’un montant 2 million en contrats gouvernementaux en 2003-2005 à 84 millions en 2005-2010. C’est ce qu’on appelle de la croissance phénoménale. Et dire que ce n’est que la pointe de l’iceberg.

Entretemps, Bill Clinton qui n’est probablement pas l’ex-politicien le plus numérique de la planète, s’insurge de la lenteur de la largeur de bande de son pays comparativement à celle de la Corée.

Surrounded by next generation flexible displays and the next big tech toys at the 2013 International Consumer Electronics Show, former President Bill Clinton made this observation: South Korea is now number one in the world for computer download speeds, and the U.S. has fallen to number 15. “Our speeds are one-fourth of theirs, and we have fallen off the map,” Clinton said.

For the uninitiated, the former president is referring to the fact that there are few to no American communities that are hubs of the kind of world-leading bandwidth sufficient to drive next-generation innovation in our economy. He’s referring to the fact that, though international studies differ, the United States does not enjoy bandwidth that is nearly as fast as our peer countries. He’s referring to the fact that, for the first time since American ingenuity birthed the commercial Internet, we do not have a single national wireline provider with plans to deploy a better, faster and bigger network. For most Americans, five years from now, the best network available to them will be the same network they have today. As a result, the best networks — along with the innovations and economic power they enable — will live in other countries as well.

Patrick Pichette CFO de Google m’excite et me met en tabar___

J’arrive à l’instant de la journée Espage Google organisée par Google Québec. L’un des conférenciers-surprises était Patrick Pichette, CFO de Google. Faisant partie de l’équipe de direction de Google, il est sans aucun doute le Québécois le plus important du monde numérique mondial.

Patrick Pichette m’excite

Déjà la candeur, l’humilité, la fougue et la passion très palpable qu’il avait pour son employeur Google et qu’il démontrait lors de sa courte présentation, me soufflait. Les meilleures allocutions sont souvent celles qui ne semblent pas préparées et qui viennent du cœur. L’auditoire était plus que servi. Il nous parla de sa fonction qui n’est vraiment plus celle de CFO, mais les titres, on s’en fout un peu chez Google à ce qu’il paraît. Il nous présenta « la douce folie des grandeurs » qui anime le conseil de direction. Lorqu’une idée est présentée, la question est de savoir si ce produit ou service peut intéresser un milliard d’usagers. Si c’est le cas, c’est un feu vert, sinon un feu rouge. La folie des grandeurs est un leitmotiv qui pousse à l’innovation et à l’excellence. Il nous parla du nouveau bureau de Toronto dans lequel les tapis sont confectionnés de recyclage de filets de pêche et dont l’ensemble de la planification, de la construction et de la mise en place, suit une idéologie des plus écolo. Il nous parla aussi de cette ville qu’il est en train de planifier sur le campus Google dans laquelle les automobiles n’auront plus leur place. Pourquoi utiliser des machines de 2 tonnes pour déplacer 125 livres? C’est alors qu’il nous donna l’exemple du Parc Lafontaine et du stress qui tombe soudainement lorsqu’on y met les pieds, puisqu’aucune automobile ne vient y ajouter le stress du danger (parlez-moi de ça de quelqu’un qui parle spécifiquement de l’endroit dans lequel il se trouve). Il nous raconta le processus d’embauche de son chef ingénieur du projet Google Fiber et de comment l’attitude de dépassement (la saine folie des grandeurs) lui avait permis de décrocher le poste. Mais lorsqu’il commença à nous parler des idéaux qui font de Silicon Valley, Silicon Valley. C’est à ce moment que je commençais à me mettre en tabarn_ak.

Patrick Pichette me met en TABARN_K

Il nous explique que dans la Silicon Valley, tout le monde semble obsédé par la technologie. Que ce soit les travailleurs technologiques ou même les préposés au Starbuck du coin. Il y règne des conversations constantes à propos de l’innovation et de comment on pourrait se partir une business. Tous ses voisins, les gens qu’il rencontre et avec lesquels il interagit, ont un enfant, un conjoint ou une personne qui leur est proche qui est dans une start-up ou qui songe à en partir une. Il y existe un vent d’optimisme qui n’existe pas ailleurs. D’ailleurs, les capitaux risqueurs se battent pour attirer chez eux ceux qui ont de bonnes idées à développer. Ils savent que ça prendra 19 échecs qu’ils financeront pour un succès qui lui atteindra le milliard d’usagers qui leur fera faire fortune. Cet optimisme est réellement contagieux. Il y a à cet endroit une masse critique de tripeux d’innovation qui viennent des quatre coins du globe ce qui fait que la diversité, qu’elle soit raciale, linguistique, d’orientation ou autre, est célébrée plutôt que d’être stigmatisée. Je commençais à être verte de jalousie.
Puis il revient sur le nouveau joujou de Google, le projet Google Fiber qui est un réseau internet super rapide qui est pour l’instant disponible seulement à Kansas City. Pour seulement $70/mois, vous aurez une vitesse maximale de 1GBPS. Pour vous donner un comparatif, notre haute vitesse ici est de 1,5MBPS c’est-à-dire 666.66 fois moins rapide. Puis il nous parla brièvement du retard du Canada et nous donna son exemple personnel. Il veut acheter plusieurs couronnes de sapin de Noël pour offrir en cadeau à plusieurs de ses amis. Alors il décide de magasiner en ligne et lors de sa recherche en français et en anglais, aucune entreprise canadienne n’apparaît en ligne ni dans les résultats payants ou naturels de Google. L’entreprise qui arrive première et qui vendra des couronnes de sapins de Noël aux Canadiens, d’où viennent les sapins, est une entreprise … du Texas. Là j’étais vraiment en TABARNAK. Puis vint alors la période de questions.

Ma question

Monsieur Pichette, je travaille présentement avec certains sages numériques du Québec à tenter de pousser dans le cul de nos gouvernements pour qu’à l’instar de New York, de la France et des États-Unis, nous ayons nous aussi un Plan numérique pour le Québec et votre allocution m’excite par toutes les innovations dont vous nous parlez et me met en tabarnak par notre retard, dont celui que notre vitesse internet n’est encore que de 1,5MBPS, pour eux qui ont la chance de l’avoir. Vous diriez quoi au gouvernement pour qu’il se grouille le cul?

Sa réponse (que je reprends ici de mémoire)

C’est une très bonne question (notez ici que c’est généralement ce qu’on dit lorsqu’on n’a pas de réponses). À mon point de vue la priorité principale est l’éducation. Il faut insuffler à nos jeunes le goût des mathématiques, des sciences et de l’anglais. Nous avons un excellent système d’éducation et c’est un atout. Malheureusement nos jeunes ne sont pas assez friands de mathématiques et de sciences, qui sont à la base du monde numérique. De plus, la langue internationale est maintenant l’anglais. Il faudrait que chaque québécois soit bilingue, tout en continuant de valoriser notre héritage commun qui est le français et continuer d’être fier d’être francophone. Il faut aussi encourager et stimuler l’esprit entrepreneurial. C’est cet esprit entrepreneurial qui sera à la base de la croissance et il faut l’inculquer à nos jeunes. Malheureusement je ne crois pas que ce soit une question de mois ou d’années. Ça risque même d’être une question de génération.

Ma conclusion

Après avoir écouté monsieur Pichette, je suis encore plus convaincue de notre retard et de l’importance d’agir. Je suis cependant plus optimiste que lui et j’ai bien l’intention de faire tout en mon possible pour continuer à convaincre la population en général et les dirigeants politiques en particulier, par tout les moyens possibles (dont par le blogue que vous lisez présentement), que nous devons prendre le virage numérique pour notre société et nos enfants, au plus criss. Je n’ai malheureusement pas le loisir d’attendre quelques générations…

La débâcle d’Apple et la cause managériale ou technologique

Depuis quelques mois, Apple est vertement critiqué pour la médiocrité de son application cartographique qui fait désormais parti du IPhone 5, pour l’IPhone5 lui-même et pour sa nouvelle version logicielle IOS6. Comme le mentionne Michael Wolf de Forbes dans son article de ce matin Is Apple Really Doomed, or is Mobile Computing Just Maturing? Est-ce un problème managérial ou technologique?

After all, who didn’t suspect that once the torch was passed to anyone but Steve Jobs, any eventual misstep would be met with worries about the company’s descent into mediocrity?

But for all blame being assigned to Cook and others, I think the real issue for Apple has nothing to do with management and a lot more to do with the fact that the categories the company helped to create over the past decade are simply moving into their next stage of life.

Monsieur Wolf remarque avec justesse qu’Apple ne définit plus le marché et ne réinvente plus la roue « de la mobilité » comme il l’a brillamment fait cette dernière décennie. Ma propre lecture des événements est juste un peu différente. Je suis convaincue que la fermeture « propriétaire » du logiciel IOS est l’un des éléments cruciaux de la débandade d’Apple. Comme je suis vieille, je me souviens encore de l’histoire Beta vs VHS et je revois ici le même scénario Androïd vs IOS.

Dernièrement j’étais chez un très gros client et le VP TI et ses acolytes VP exécutif marketing et VP relations publiques étaient tout fier de me dire qu’ils avaient finalement laissé tomber leur BlackBerry pour des iPhones. Ça faisait déjà un certain temps que je leur expliquais que pour avoir une certaine vélocité sur les médias sociaux, ça prenait un téléphone intelligent encore plus performant que le BB. Mais je répondis au VP TI que son choix était excellent pour les deux prochaines années encore, mais que malheureusement, le nouveau standard mobile sera (et est déjà) l’Androïd et que le téléphone intelligent du moment était désormais le Samsung Galaxy 3.

Oui Béta était supérieur à VHS, oui les « early adopters » avaient tous un lecteur Beta, oui les pros de la vidéo tournaient en Betacam, mais la fermeture des standards de Sony a ouvert la porte toute grande aux autres manufacturiers qui n’étaient pas pour se laisser mourir et adoptèrent massivement le standard VHS qui devient LE standard vidéo de l’époque. Nous vivons présentement ce même scénario avec IOS vs Androïd et d’ici de deux à cinq ans, on risque de rire à gorge déployée de ceux qui s’accrochent encore à l’IOS…

Toujours chez Forbes, l’analyste Darcy Travlos, explique dans son billet Five Reasons Why Google Android versus Apple iOS Market Share Numbers Don’t Matter. Elle a tout à fait raison à court terme. C’est d’ailleurs un peu la réflexion que se faisaient les gens de Sony avec la Betacam. Même si les gens écoutent des vidéos en VHS, elles seront tournées en Betacam et c’est là que nous faisons de la grosse argent. Mais à long terme, je suis convaincue que l’ensemble des innovations et des avancées des compétiteurs déboulonneront cet avantage compétitif qui ne sera pas éternel…

Conférencière médias sociaux et forces de l’ordre

Dans quelques jours je serai conférencière médias sociaux et force de l’ordre, pour une organisation qui préfère rester discrète. Cette organisation m’autorise cependant à partager le fruit de ma réflexion que vous trouverez plus bas dans mon PowerPoint. Vous pouvez d’ores et déjà comprendre que la technologie et les médias sociaux peuvent être un outil (de plus) extrêmement performant en matière de travail policier.

La tristesse de devoir mettre les points sur les « i » à un entrepreneur

Cette semaine je rencontre un entrepreneur et son équipe de gestion pour discuter de leur présence Web. Juste à regarder son site, ça me donne des boutons (figure de style évidemment). Son entreprise est l’un des fleurons d’exportation de nos PME Québécoise et il est déjà dans plusieurs pays, son produit est innovant au point d’attirer plusieurs multinationales comme client et celles-ci, lui font une visibilité incroyable, en terme de backlink et de promo additionnelle. Le hic, son site est de la merde et cette merde lui a déjà coûté $200 000. Avec des technologies à code source ouvert il aurait 10 fois mieux pour $10 000. C’est d’une tristesse…

Son trafic ne vient en fait que des backlinks de plusieurs multinationales. Il ne génère AUCUN trafic naturel et pour ce qui est de la conversion des visiteurs, aussi bien ne pas en parler.

Je lui fais donc l’état de la situation et pour lui remonter le moral, je lui souligne que la beauté d’être en affaire est que nos conneries (lire ici son site de $200 000) sont déductibles d’impôt dans la colonne des pertes 🙂

J’aurai certainement l’occasion de vous reparler de cette entreprise puisque même Harvard Business School la harcèle pour en faire un business case. Une histoire à la fois heureuse et malheureuse à suivre…

MAJ
$200 000 pour un site informationnel mal foutu de 40 pages, sans transactionnel et/ou d’applications, de design et de base de données client ou CRM, c’est du vol, pur et simple…

Le responsive design ou le développement d’une application mobile?

Comme vous l’avez peut-être remarqué, mon site est maintenant disponible en plusieurs versions (merci aux gens de la Fabrique de blogues pour cette mise en ligne). Mais pour vous en apercevoir, vous aurez besoin de regarder mon site via votre navigateur ou vos outils mobiles. Vous observerez que l’idée du design d’origine est toujours là, mais que pour une version mobile par exemple, la présentation n’est plus tout à fait la même. Sur une version mobile, l’interface est grandement allégée afin de convenir à ce type d’interface. C’est ce que l’on nomme le Responsive Web Design (en fait un design qui s’adapte en fonction de l’interface de réception).

Selon Wikipédia

La notion de Responsive Web Design (conception de sites web adaptatifs selon l’OQLF1) regroupe différents principes et technologies, mais il indique globalement qu’un site est conçu pour s’adapter aux différentes tailles d’écran et aux différents terminaux permettant d’afficher le site (navigateur, tablette, mobile, télé connectée…). Ainsi, les mobinautes pourront avoir une expérience adaptée à leur terminal sans dégradation et sans devoir utiliser les fonctionnalité de zoom (ou un autre type de redimensionnement). Ils pourront consulter la même information, mais organisée différemment selon le type de terminal utilisé.
La notion de web responsive révolutionne la manière de concevoir les parcours internet puisqu’il ne s’agit plus ici de concevoir autant de parcours qu’il y a de famille de terminaux mais de concevoir une seule interface auto-adaptable. Ainsi, les sources d’information et les socles techniques ne sont pas dupliqués. Cela engendre des économies d’échelles dans la conception et la maintenance de sites internet. L’esprit du web responsive est de tourner toujours davantage vers à la fois une standardisation du web (normes W3C) et vers une industrialisation de ce marché qui progresse vers la maturité.

Une application mobile

Une application mobile est un logiciel applicatif développé pour être installé sur un appareil électronique mobile, tel qu’un assistant personnel, un téléphone portable , un « smartphone », ou un baladeur numérique.
Une telle application peut être installée sur l’appareil dès la conception de celui-ci ou bien, si l’appareil le permet, téléchargée par l’utilisateur par le biais d’une boutique en ligne, telle que Google Play ou l’App Store. Une partie des applications disponibles sont gratuites tandis que d’autres sont payantes.
Le nombre de téléchargements d’applications mobiles est actuellement en forte hausse. Cette tendance va de pair avec la vente des smartphones, elle aussi en forte augmentation : + 74 % en un an

Tim Berners-Lee critique sévèrement les applications mobiles et les sites web adaptés (LePoint)

Le monde des applis mobiles est en effet cloisonné, du fait des fabricants de matériel et des éditeurs de logiciels, qui mettent en avant les magasins d’applications (App Store d’Apple, Google Play, etc.), non compatibles entre eux. Une appli conçue pour iPhone ou iPad (Apple) ne peut être utilisée telle quelle sur Android (Google), Windows Phone (Microsoft) ou BlackBerry (RIM) et doit être réécrite sous une forme différente pour être compatible.
La solution proposée par le World Wide Web Consortium (W3C), présidé par Tim Berners-Lee, est un système d’applications web ouvertes (open web apps) utilisant le standard HTML5, utilisé aussi par les ordinateurs classiques et compatible avec les navigateurs de tous les smartphones. Longtemps limité, le langage HTML est désormais capable de prouesses multimédias.

(…)
“Si vous utilisez HTML5, vous n’avez pas besoin de réécrire une application pour chaque système”, a-t-il poursuivi, sans citer aucun des géants du Web qui lui mettent des bâtons dans les roues (Apple notamment). “Le Web, ce sont des standards, et chaque internaute doit pouvoir accéder au même contenu”, a ajouté Tim Berners-Lee, reconnaissant : “Cela implique beaucoup de travail.”

Les applications mobiles sont-elles téléchargées?

Le marché des applications mobiles est en pleine croissance. ABI Research prédisait d’ailleurs qu’en 2011 29 milliards de téléchargements d’applications mobiles seraient téléchargés, ce qui était une croissance de 20 milliards par rapport aux 9 milliards de téléchargements de 2010. Il faut cependant souligner que 26 % des applications qui sont téléchargées ne sont utilisés qu’une seule fois (chiffre de 2010).

La différence entre les applications mobiles et les sites web adaptés

Selon le site egstudio.biz

Responsive Web Design
Is simply the adjustment of the view layer to certain screen resolutions via HTML5 media-query. Meaning, making your website responsive and thus available for mobile devices is as simple as creating another CSS file.

The pros

Budget friendly.
Available through HTML5 web browsers.
Easier to produce, doesn’t require a different set of knowledge.

The cons

Hard to get the same behavior as a native mobile application.
Browsers on mobile devices are not as accessible as applications.
Some mobile platforms still come with old browsers that do not support higher functions.
Mobile Application
Is basically a software developed for a mobile device. Much like desktop applications, mobile applications have to be developed for a specific platform: IOS, Android etc. Mobile applications are not available through the World Wide Web but through dedicated application markets.

The pros

Native behavior.
More accessible.

The cons

High cost, need to develop a different software for each platform.
Not accessible through the World Wide Web.
Higher maintenance costs.

Conclusion

Dans le terme « application mobile » il y a le mot « application ». Si dans celle-ci il n’y a rien « d’applicatif », que ce n’est qu’une version allégée de votre site web ou que c’est par une vision « marketing » que vous songez à développez une application mobile, optez plutôt pour un site web adapté. Si par contre vous songez à une fonctionnalité « inédite », « à valeur ajoutée », qui de surcroît utilise judicieusement les notions de géolocalisation, ça vaut certainement la peine d’investiguer davantage la possibilité de développer et d’investir de grosses sommes d’argent pour une application mobile. Vous devrez d’ailleurs continuer d’investir dans votre application à chaque mise à jour des différents systèmes d’opérations mobiles.

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157 App Stats you should know about

IPV6 qu’est-ce que ça mange en hiver?

Aujourd’hui c’est une grande journée pour le Web. C’est aujourd’hui que débute le déploiement mondial du nouveau protocole internet IPV6. La particularité de IPV6 Est d’accroitre substantiellement le nombre d’adresse du protocole Internet disponible, soit l’augmentation de 232 (soit environ 4×109) à 2128 (soit environ 3,4×1038) du nombre d’adresses disponibles, soit 667 millions de milliards d’adresses IP disponibles par mm2 de la surface de la Terre”

Qu’est-ce que le IPV6?
Selon Commentcamarche.net

Les jours du protocole IP dans sa forme actuelle (IPv4) sont comptés. Le réseau Internet était utilisé largement par les universités, les industries de pointe, et le gouvernement dès le milieu des années 1990, mais Internet intéresse de plus en plus les entreprises et les sociétés commerciales – il sera utilisé par un grand nombre d’individus et de systèmes exprimant les uns et les autres des besoins différents. Par exemple : avec la convergence imminente de l’ordinateur, des réseaux, de l’audiovisuel et de l’industrie des loisirs, chaque poste de télévision deviendra avant longtemps un équipement d’accès à Internet permettant à des milliards d’individus de pratiquer, par exemple, la vidéo à la demande, le télé-achat ou le commerce électronique. Dans ces circonstances, le protocole IPv6 (appelé également IPng pour IP new generation) doit offrir plus de flexibilité et d’efficacité, résoudre toute une variété de problèmes nouveaux et ne devrait jamais être en rupture d’adresses.
Les objectifs principaux de ce nouveau protocole furent de :
• Supporter des milliards d’ordinateurs, en se libérant de l’inefficacité de l’espace des adresses IP actuelles,
• Réduire la taille des tables de routage,
• Simplifier le protocole, pour permettre aux routeurs de router les datagrammes plus rapidement,
• Fournir une meilleure sécurité (authentification et confidentialité) que l’actuel protocole IP,
• Accorder plus d’attention au type de service, et notamment aux services associés au trafic temps réel,
• Faciliter la diffusion multi-destinataire en permettant de spécifier l’envergure,
• Donner la possibilité à un ordinateur de se déplacer sans changer son adresse,
• Permettre au protocole une évolution future,
• Accorder à l’ancien et au nouveau protocole une coexistence pacifique.

Selon Wikipedia (pour ceux qui en veulent une description plus technique)

IPv6 (Internet Protocol version 6) est un protocole réseau sans connexion de la couche 3 du modèle OSI.
IPv6 est l’aboutissement des travaux menés au sein de l’IETF au cours des années 1990 pour succéder à IPv4 et ses spécifications ont été finalisées dans la RFC 2460 en décembre 1998.
Grâce à des adresses de 128 bits au lieu de 32 bits, IPv6 dispose d’un espace d’adressage bien plus important qu’IPv4. Cette quantité d’adresses considérable permet une plus grande flexibilité dans l’attribution des adresses et une meilleure agrégation des routes dans la table de routage d’Internet. La traduction d’adresse, qui a été rendue populaire par le manque d’adresses IPv4, n’est plus nécessaire.
IPv6 dispose également de mécanismes d’attribution automatique des adresses et facilite la renumérotation. La taille du sous-réseau, variable en IPv4, a été fixée à 64 bits en IPv6. Les mécanismes de sécurité comme IPsec font partie des spécifications de base du protocole. L’en-tête du paquet IPv6 a été simplifié et des types d’adresses locales facilitent l’interconnexion de réseaux privés.
Le déploiement d’IPv6 sur Internet est compliqué en raison de l’incompatibilité des adresses IPv4 et IPv6. Les traducteurs d’adresses automatiques se heurtent à des problèmes pratiques importants (RFC 49661). Pendant une phase de transition où coexistent IPv6 et IPv4, les hôtes disposent d’une double pile, c’est-à-dire qu’ils disposent à la fois d’adresses IPv6 et IPv4, et des tunnels permettent de traverser les groupes de routeurs qui ne prennent pas encore en charge IPv6.
En 2011, seules quelques sociétés ont entrepris de déployer la technologie IPv6 sur leur réseau interne, Google2 notamment.
En 2012, le déploiement d’IPv6 est encore limité, la proportion d’utilisateurs Internet en IPv6 étant estimée à 0,5 %3, et ce en dépit d’appels pressants à accélérer la migration adressés aux fournisseurs d’accès à Internet et aux fournisseurs de contenu de la part des registres Internet régionaux et de l’ICANN, l’épuisement des adresses IPv4 publiques disponibles étant imminent.

Sytern, application québécoise de partage de gros fichiers confidentiels

Sytern est une application web québécoise de transfert de gros fichiers qui existe depuis 2003. Le service compte 30 000 clients, principalement des imprimeurs, des agences de communication, des photographes et des architectes. Mais ce service peut être particulièrement utile aux firmes de comptables, d’avocats et de consultants qui doivent échanger avec leurs clients des dossiers volumineux hautement confidentiels, incluant un accusé de réception et la possibilité d’inclure une date d’expiration de la disponibilité du fichier. L’entreprise Sytern offre différents forfaits allant du gratuit au payant, en fonction des besoins spécifiques des clients.

Oui Google est sur le point d’offrir la Google Drive qui fera sensiblement le même travail. La grosse différence est que dans certains contextes (notamment ceux ayant des contraintes juridiques ou de grande confidentialité), il est capital que le contenu de vos partages soit tout à fait confidentiel.

Comme je le fais depuis maintenant 3 ans, au mois de décembre je me mets aux enchères et le gagnant a droit à deux heures de consultation, un billet promotionnel et à 2 twitts de ma part. Cette année c’est Sytern (un produit d’Acolyte) qui était l’heureux élu.