Mon lavage de la semaine à l’émission Medium Large de Radio-Canada


(Crédit photo: Radio-Canada/Marie-Sandrine Auger)

J’étais touchée d’être l’invitée de Catherine Pérrin qui pilote l’émission Medium Large de la radio de Radio-Canada. Son segment « le lavage de la semaine » est toujours savoureux et il permet à des personnalités de se prononcer sur leurs perceptions très personnelles de l’actualité de la semaine. Lorsque cela m’est possible, j’écoute toujours cette chronique radiophonique avec grand intérêt.

J’y étais accompagnée de madame Raymonde Provencher, célèbre documentariste.

Vous pouvez écouter cet entretien sur le site de la radio de Radio-Canada

Voici d’ailleurs mes notes personnelles de l’actualité qui m’ont servie à faire cette chronique.

1 Qu’est-ce qui devrait passer dans le tordeur? (exaspération, ce qui vous met à boutte)
La couverture de l’affaire Pinault-Caron
http://blogues.journaldemontreal.com/sophiedurocher/societe/charte-mauvaise-foi-ostentatoire/
http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/patrick-lagace/201401/22/01-4731142-et-la-tablette-tomba-sur-la-tete-des-liberaux.php
http://youtu.be/TdUn5aC2uBE

La condescendance d’une certaine couverture médiatique envers la position pro-charte en général et les Pinault-Caron en particulier. Bien que je condamne la position xénophobe des Pinault-Caron, je trouve qu’on les a traités de petits peuples d’une manière éhontée. D’un côté on trouve que la population ne participe plus à la démocratie et de l’autre lorsqu’elle le fait, on lui tape dessus avec une grandiloquente suffisance qui m’exaspère.

2 Qui ou quoi est dans l’eau chaude?
Les conservateurs sont dans l’eau chaude avec le scandale du sénat, leur politique étrangère (Israël) et avec la loi C-279 qui dort au Sénat pour des motifs religieux… et à cause de la continuité d’une politique antigaie http://www.theglobeandmail.com/news/national/anti-gay-pastor-is-travelling-with-harpers-delegation-in-israel/article16428085/
http://www.straight.com/life/570086/cyberspace-expert-ron-deibert-raises-alarm-government-surveillance-canada

3 À qui devrait-on savonner la langue? (qui est allé trop loin, a dépassé les bornes, les limites)

Les bullys sur les médias sociaux
http://quebec.huffingtonpost.ca/michelle-blanc/web-dieu-diable_b_4570228.html

J’y parlerai du sociologue français Gérard Bronner qui présente son livre La démocratie des crédules.

4 Qu’est-ce qu’on a oublié de mettre dans la laveuse ? (ce dont on ne parle pas assez)

On ne parle pas assez d’un plan numérique pour le Québec.
https://www.michelleblanc.com/2013/09/23/un-reveil-brutal-pourquoi-devrions-nous-planifier-le-numerique/

5 Qui ou quoi aurait besoin d’assouplisseur ? (d’assouplissement, flexibilité, accommodement)?
Le barreau du Québec
http://www.lapresse.ca/debats/votre-opinion/201401/21/01-4731041-limmobilisme-du-barreau.php
entrevue de @Dutrizac avec l’ancienne bâtonnière du Barreau du Qc Me Julie Latour pro #Charte http://www.985fm.ca/webradio/#/dutrizac-393/benoit-dutrizac-970/2014-01-22-l-ancienne-batonniere-du-barreau-de-montreal-me-207780.mp3
http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et-faits-divers/201401/22/01-4731469-guy-bertrand-fustige-le-barreau-pour-sa-position-contre-la-charte.php

6 Avec qui voudriez-vous accrocher votre linge, partager votre corde à linge ? é(une idole, un modèle, un mentor…)

Avec Jacques Nantel de HEC Montréal avec qui je prépare une série de capsules web à propos des médias sociaux et du commerce de détail au Québec et une série de conférence pour cadres supérieurs à HEC Montréal

Projet

Cherche un éditeur américain pour publier la traduction des mes deux best-sellers Les médias sociaux 101 et 201 qui sont maintenant traduits et seront jumellés dans un seul livre dont le titre de travail est pour l’instant : Social media from the trenches

Michelle Blanc aux enchères, pour une 4e année

Pour une 4e année, je me mets aux enchères au profit de l’organisme venant en aide aux pauvres de votre choix.
Cette enchère inclut:

• Une période de deux heures avec moi au Laika Montréal. Je paye les Cosmo et vous pourrez en outre, faire de la consultation avec moi durant cette période. Mon tarif horaire (pour l’instant) est de $300 + tx. Donc pour deux heures de discussion avec un ou une couple de Cosmo et le sentiment d’avoir fait une bonne action, ça vaut sans doute une couple de piastres (surtout qu’en plus votre don de charité est déductible de vos impôts à 100 pour cent).
• Pour augmenter la valeur de l’enchère, je m’engage à faire un billet spécial sur le vainqueur, ainsi que 2 twitts. Il y a quelques années, un seul twitt commandité de ma part valait 500€ Euros (et à cette époque je n’avais que 5000 Followers, j’en ai maintenant 33 000) et un billet promo sur mon blogue qui se marchande à $1 500.
• J’offre aussi une copie dédicacé de Les médias sociaux 101 et 201, de ma bio Un genre à part, de même qu’un plat congelé de ma fameuse sauce Ragu Bolognese.
Mes détracteurs peuvent aussi miser sur les enchères et choisir de me faire fermer la gueule (incluant le Web) durant 2hrs. Est-ce que mes détracteurs sont des cheaps? La réponse deviendra évidente le 21 décembre prochain

Cette enchère se terminera le 21 décembre à midi et les « bids » se doivent d’être dans les commentaires de ce blogue. Ainsi, vous pourrez juger de l’évolution de la cagnotte. Une preuve du don devra aussi être fournie afin de récolter le lot lors de la rencontre. Je suggère aussi aux autres potes qui sont actifs sur le web, de faire eux aussi une enchère.
Le vainqueur de l’enchère de l’an dernier était Systern qui a versé $1 350 au club des petits déjeuners du Québec.

MAJ

En vue d’inciter mes détracteurs qui sont de toute évidence des radins (puisque ça fait déjà quatre ans que je suis aux enchères) parce qu’ils n’ont jamais osé miser sur mon enchère, je décuple mon offre. Ainsi, si un détracteur mise sur l’enchère, je resterai muette dans la vie hors web, comme sur le web, pour une période de 20 heures consécutives. Ils pourront prendre un verre à mes frais au Laika, durant deux heures, sans que j’y sois. Ils recevront pas la poste, à l’endroit de leur choix, mes livres et ma sauce Ragu, qu’ils pourront par la suite brûler à leur guise. Finalement, je m’engage aussi à leur faire un billet et deux twitts très favorables, m’efforçant même à leur trouver des qualités.

Mais il est plus facile de bitcher à distance ou de se cacher derrière un pseudonyme que de réellement mettre du fric du même côté que ses convictions. Ne serait-ce que pour aider les plus démunis…

Un genre à part, les premiers extraits

C’est avec plaisir que je vous partage les premiers extraits de ma biographie Un genre à part, admirablement écrite par Jacques Lanctôt.

Vous pouvez donc lire ici les premières pages et la dernière page de ce livre. Ça vous mettra déjà un peu dans l’ambiance de « Un genre à part », qui devrait être sur les étagères mercredi prochain. Vous comprendrez aussi sans doute ma fébrilité (mais je devrais plutôt dire ,notre fébrilité, puisque Bibitte Électrique est aussi très présente dans ce bouquin). Contrairement à mes précédents Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires, Les médias sociaux 101 ou Les médias sociaux 201, celui-ci est, disons… beaucoup plus personnel.

Michelle Blanc Un genre à part

MICHELLE BLANC
UN GENRE À PART
ÉDITIONS LIBRE EXPRESSION

Mot de l’éditrice

Lorsque j’ai demandé à Michelle Blanc de partager une partie de sa vie dans un livre, elle a accepté, pour faire un autre pas contre l’ostracisme. Il n’est pas facile d’ouvrir certains pans de son existence, encore moins lorsqu’on est un genre à part. Michelle Blanc est une femme qui doit se battre chaque jour contre les préjugés, plus intensivement qu’une autre femme. Pour elle, le défi est grand car elle doit accepter la femme qu’elle est et non ce que les autres voudraient qu’elle soit à travers ce qu’ils voient. Elle a son franc-parler, ses opinions tranchées, sa sensibilité féminine dans ce corps transformé.

Tout au long du projet d’écriture de ce livre biographique, processus infiniment délicat, j’ai été particulièrement émue par une personne : Bibitte Électrique, la conjointe de Michelle, qui était déjà dans sa vie alors que celle-ci s’appelait Michel. Encore aujourd’hui, et peut-être plus fort qu’au début, j’apprends personnellement de cette histoire d’amour, car il faut aimer vraiment pour demeurer ensemble, souffrir du regard des autres, faire avancer les perceptions et surtout vivre au quotidien tous les bouleversements personnels qu’une telle situation entraîne.

Ce livre ne vous dévoilera pas tout, mais tout au long de sa lecture vous sentirez la retenue qu’elles ont eue, car parfois la douleur est trop grande et la vie si fragile.

À Bibitte et à Michelle, je souhaite une vie paisible, si tant est que ce soit possible. Vous m’avez inspirée et aidée à apprécier la vie et certainement à réfléchir avant de juger… même dans ma tête.

Ce livre est rendu possible par l’ouverture d’esprit de Bibitte. Je crois essentiel de rapporter ici les sentiments qui l’ont animée dans le projet de livre de Michelle. De l’inquiétude à la colère, en passant par la tendresse et la résilience, Bibitte a collaboré aux entrevues, mais non sans heurts. Cette intrusion dans SA vie n’était pas son choix, c’était celui de Michelle. Avec le temps, elle a bien sûr accepté. C’est même elle qui a trouvé ce si judicieux titre.

Merci à Bibitte de nous livrer ses émotions brutes alors qu’elle se confiait à l’auteur Jacques Lanctôt pour la première fois en 2011.
Johanne Guay / Éditrice

 

Avec ce projet de livre, je me sens forcée de parler de notre relation, et cela me rend anxieuse. Je me dévoile devant une personne que je ne connais pas alors que ce n’était pas mon but. Ce livre, c’est beaucoup plus l’affaire de Michelle que la mienne, et je ne me sens pas concernée. C’est comme ouvrir une plaie qui n’est pas guérie. Le simple fait de parler de ma vie privée, de mes doutes, de mes interrogations me bouleverse. Bien sûr, Michelle restera toujours Michelle, comme je l’ai dit dans le documentaire De l’ombre à la lumière de la série Quand le corps n’y est pas, mais il y a des nuances. Il y a tout ce que je perds du Michel d’avant. Au début, je ne savais pas ce qui allait se passer. J’étais d’abord frappée par les changements sur son visage. Je le regardais et je cherchais ce qui me le rappelait et ce qui me ramenait à lui, à celui d’avant. J’ai voulu me raccrocher à ce que j’essayais de retrouver de mon Michel d’avant, ses yeux, ses mains, sa voix. Je vivais ça comme une perte graduelle, comme quelqu’un qui s’efface devant soi. C’était terriblement difficile. C’était comme une perte graduelle. Je ne savais même pas si MON Michel allait le demeurer au fur et à mesure de ses transformations. Ça m’a pris au moins six mois avant de pouvoir faire le changement de la conjugaison.

Le fait également que Michelle soit devenue une vedette a passablement changé ma vie. Auparavant, nous étions un couple anonyme, mais avec les apparitions de Michelle à la télé, ce n’était plus le cas. Je devais gérer les regards des gens qui nous regardaient dans la rue, surtout après son passage à Tout le monde en parle. Bien sûr, il y avait dans ces regards une bonne part d’admiration, mais d’autres nous voyaient comme des freaks.

Cette situation, à la longue, a commencé à faire partie de ma vie, j’ai commencé à m’y habituer graduellement. Puis là, avec ce projet de biographie, tout est remonté à la surface. Bien sûr, Michelle m’a expliqué qu’il y avait de nombreux avantages dans la publication d’une telle biographie. Elle n’aurait plus, entre autres, à répondre sans cesse aux questions des gens, elle n’aurait qu’à leur dire de lire sa biographie. Mais cet argument ne me convainc pas à 100 %.

Je ne sais vraiment pas ce que j’ai le goût de dévoiler de notre vie privée, tout cela est complètement nouveau. Avant d’accepter de collaborer à cette biographie, j’étais déjà en thérapie et je me suis déjà beaucoup confiée à d’autres personnes. Ce que je vis actuellement est assez difficile, c’est quelque chose de très personnel que je gardais pour moi, et là on me demande de m’ouvrir devant une personne, un biographe que je ne connais pas, de surcroît. Je ne sais pas si je suis prête à en parler si ouvertement, et je suis terriblement angoissée face à cette idée de devoir sortir de ma vie privée.
J’ai comme motivation le souhait profond que les gens comprennent, pour moins nous juger. Car parfois, bien que je sois assez forte et déterminée à être moi-même en couple avec Michelle dans les endroits publics, je souffre de ces regards qui, chemin faisant, m’habitent et contre lesquels je me défends tant bien que mal.
Bibitte Électrique

 

Remerciements
Merci à la providence d’avoir mis sur ma route Bibitte Électrique. Elle est tout pour moi. Merci à vous d’avoir lu cette histoire, à Jacques Lanctôt de l’avoir écrite avec tant d’humanité, à Johanne Guay d’avoir songé à ce livre et à plusieurs de mes amis d’y avoir participé. Merci aussi de comprendre ce chemin peu parcouru et de tendre la main à tous ceux qui l’entreprennent ou l’emprunteront aussi. Merci de comprendre que de la différence peut naître la contribution positive.

Merci aussi d’avoir la gentillesse, voire la compréhension, de désormais m’appeler madame…

In memoriam
Marie Vigneault-Leblanc
Bernard Bélanger
Fabiola Rojas
Merci d’avoir été là pour moi. Je vous aime.
Michelle Blanc

De la connerie estudiantine et de la réponse à la connerie

Depuis que je blogue, j’ai l’habitude qu’on me fasse dire bien des choses. Mais depuis quelques mois, depuis que j’ai ouvertement critiqué la Classe issue de l’ASSÉ qui est notoirement infiltrée par une gauche radicale (ce qui est documenté par des gens de l’ASSÉ eux-mêmes), depuis que par souci de transparence j’ai écrit entre autres : Je suis de centre droit, pour la hausse de frais de scolarité et pour la loi 78, malgré certaines clauses que je n’appuie vraiment pas. En préambule de mon billet Crise étudiante, la gauche est plus active et intolérante sur les médias sociaux, je ne serais plus moi-même! Je représenterais « une cause », mes analyses seraient maintenant biaisées et j’aurais perdu toute objectivité.

C’est l’essence de la leçon que me donne une très brave scribe du nom de “geniedecesiecle” dans son billet PETIT GUIDE DE SAVOIR-VIVRE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX, du non moins élogieux blogue terreurterreur. Notez ici qu’avoir voulu inventer ça, je me serais certainement fait tirer des roches par des gens qui se promènent sans doute avec des cailloux dans leur sac-à-dos pour garder la forme…

Dans cet élogieuse critique on peut lire :

Dans l’incipit de son article, Mme Blanc se sent l’obligation de nous révéler sa position idéologique, soit supposément de « centre-droit », ce qui est un euphémisme pour « droite modérée », lui-même un euphémisme pour « droite ». En se posant d’elle-même en faveur de la Loi 78, elle serait plutôt à considérer comme de droite autoritaire; par opposition, par exemple, à Éric Duhaime, clairement de droite libertaire, voire anarcho-capitaliste, raison pour laquelle il s’est positionné, lui, contre la Loi 78.

Puis ce passage savoureux tiré des conseils de la courageuse anonyme (je dis la mais ce pourrait bien être « le »).

N’oubliez pas que vous ne parlez pas seulement en votre nom, vous parlez au nom d’une cause, d’une idéologie que vous défendez au-delà de vous-mêmes. Quand vous parlez de vos idéaux politiques, vous représentez quelques chose qui dépasse votre je-me-moi ainsi que ceux et celles qui partagent vos allégeances;

Dans les commentaires du billet en question, Anne Archet, pseudonyme (aussi) bien connu de la blogosphère y va d’une réplique que je trouve tout à fait savoureuse :

Anne Archet dit :
12 juin 2012 à 10:39
«N’oubliez pas que vous ne parlez pas seulement en votre nom, vous parlez au nom d’une cause, idéologie que vous défendez au-delà de vous-mêmes.»
Ça, c’est la recette parfaite pour tomber dans la niaiserie et le bêlement. Stirner disait que se mettre au service d’une cause est la principale source de servilité; sur les réseaux sociaux, c’est aussi une des principales causes de connerie.
Ce n’est pas parce que j’appuie les étudiants que leur cause est devenue la mienne. Et surtout, ce n’est pas parce que je suis solidaire avec eux que j’adhère à une quelconque idéologie de mes deux fesses. Si ça se trouve, il y a des tas de trucs qui m’horripilent avec la crise actuelle, à commencer avec ce jeu de mot pénible de «printemps érable». Je me moque prodigieusement des arguments démocrates et bien pensants des carrés rouges et surtout de leur sociale démocratie à l’eau de rose. Je trouve que le gel des frais de scolarité ne mérite même pas d’être tyrappé trente secondes, je trouve oiseuse l’obsession d’être «écouté» et de «négocier» avec les salauds qui exercent le pouvoir et je trouve que les efforts mis en place sont démesurés par rapport à la finalité plus que modeste du mouvement (gratuité scolaire et alternance du parti au pouvoir).
Ce qui me plaît, c’est l’expression de la révolte, la confrontation avec le pouvoir et l’apprentissage à la dure des relations de domination dans une société de classe. Ce qui me plaît, c’est de voir tous ces gens qui, en tapant sur leurs casseroles, se permettent de ressentir pendant un court moment ce que pourrait la liberté, voire se permettent d’envisager pendant quelque secondes la possibilité de reprendre possession de leur vie.
Dans ces conditions, est-ce que je dois m’abstenir de participer au débat? Ou alors, dois-je reprendre la cassette de la FEUQ ou de l’ASSE, au nom de la «cause qui me dépasse»? Si la cause me dépasse, c’est qu’elle est devenue transcendante, un fantôme comme les autres (la Nation, la Liberté, la Justice, la Race, etc, ad nauseam) et donc une source de sacrifice et d’oppression. Fuck la cause. J’ai bâti la mienne sur rien.
Ma seule cause valable est ma propre cause et j’en suis la seule porte-parole attitrée. Voilà pourquoi j’abuse du «je»: pour que personne ne se sente contraint d’être de mon avis.

Anne Archet dit :
12 juin 2012 à 10:57
À mon tour de faire un mauvais jeu de mots.
La gauche: beaucoup de causes, très peu d’effets.

 

On me dit aussi que je devrais fermer ma gueule parce que c’est la gauche qui a mis les droits des gais, lesbiennes, bisexuels et transgenres sur la map et que ceux-ci pratiquèrent la désobéissance civile il y a quarante ans à Stonewall. On me dit aussi que je suis achetée par les Libéraux (que je pourfends pourtant allègrement ici depuis des années. Je critique d’ailleurs tout les partis politiques sans discrimination). On me dit aussi que … anyway vous comprenez le principe.

Je suis fière d’avoir déjà fait changer énormément de choses dans notre société par la force de mes convictions, de mes écrits et de mes prises de position publiques non violentes, non partisane et respectueuse de la propriété publique et de la démocratie. Je peux entre autres me vanter d’avoir été l’un des éléments clés de l’installation du 3G en Abitibi, du changement de vision du Ministère de la Santé afin qu’ils défraient le cout des opérations génitales de changement de sexe et des changements profonds de l’usage que font nos organisations des technologies Web. On dira aussi que je suis « la papesse autoproclamée du Web » alors que JAMAIS je n’ai revendiqué quoi que ce soit à ce titre. Par contre, je remercie encore Bruno Guglielminetti qui dans la préface de Les médias sociaux 101 disait :

Si aujourd’hui de plus en plus d’entreprises, et même de partis politiques, s’efforcent d’être plus ouvertes envers la communauté des internautes québécois, je suis persuadé que c’est en partie grâce à son travail d’intervention dans les médias et au sein des entreprises elles-mêmes. Pour cela, chapeau, Michelle Blanc!

En guise de conclusion, quelques citations, juste pour faire tilter l’un de mes plus grands admirateurs, qui lui préfère encore des proverbes Africains

“La pensée ne doit jamais se soumettre, ni à un dogme, ni à un parti, ni à une passion, ni à un intérêt, ni à une idée préconçue, ni à quoi que ce soit, si ce n’est aux faits eux-mêmes, parce que, pour elle, se soumettre, ce serait cesser d’être” Henri Poincare

“Darkness cannot drive out darkness; only light can do that. Hate cannot drive out hate; only love can do that.” Martin Luther King, Jr.

And there comes a time when one must take a position that is neither safe, nor politic, nor popular but one must take it because it is right.”
Martin Luther King, Jr., 1967

MAJ
Suis quand même surprise que la CLASSE n’ait pas présenté de candidats à la dernière partielle! La démocratie c’est ça aussi…

La culture et le choc des cultures numériques

Ce week-end je ferai pratiquement du bénévolat pour aider les artistes. Je donnerai une formation Web à plusieurs artistes de la galerie SAW à Ottawa. D’ailleurs, le site de cette excellente galerie (tout en Flash donc invisible aux moteurs de recherche) est symptomatique du choc des cultures des artistes non numériques avec ce qu’on pourrait appeler les artisans du web. Mais il y a pire. Les artistes souffrent beaucoup du Web. Pas juste parce que pour la très grande majorité ils ne le comprennent pas, mais parce que le Web, cette maudite invention, vient gruger chaque jour plus profondément dans leur poche, dans leur gagne-pain. Je les comprends. J’ai beaucoup d’amis artistes. Ce n’est pas facile pour eux en ce moment. Ce n’est pas facile non plus pour les journalistes. Ce ne sera pas facile bientôt pour les enseignants et pour plusieurs catégories de travailleurs. C’est que le web change la donne. Il la change lentement mais sûrement. Il change surtout les modes de rémunération et ce que nous appelons « platement » les modèles d’affaires.

Donc avant de continuer, je vais réécrire ici ce que j’ai déjà écrit dans mon billet : La difficulté des artistes avec le Web, en parlant d’un de mes potes qui est musicien reconnu internationalement.

(…)Quelques minutes plus tard, un autre pote qui lui est acteur vient me voir. Je lui raconte la mésaventure puis il me dit :

Tu sais Michelle, tu n’as pas été très à l’écoute. C’est très difficile pour les artistes présentement. Ils ne vendent presque plus de disque et contrairement à toi et tes conférences, faire des spectacles ce n’est pas payant. Ils ont une grosse équipe de tournée, des musiciens, des techniciens, de l’équipement, un manager, au bout du compte, ils ne touchent pratiquement rien. Je comprends qu’il ait pogné les nerfs. D’ailleurs, on a le même problème avec l’UDA qui n’arrive pas à se faire payer les pubs que les artistes font et qui passe sur le Web. Le web est en train de nous ruiner. La prochaine fois ferme ta gueule et écoute-le. Ne parle plus de Web.

Morale de l’histoire

Je compatis avec les artistes, je comprends que plusieurs n’usent pas du Web de la bonne manière et je suis consciente que ceux qui font le plus de frics avec les contenus en ligne, quels qu’ils soient, sont les fournisseurs de services internet qui ne paient aucune redevance à qui que ce soit et que c’est SCANDALEUX. Je comprends aussi que comme le mentionne Attali, les modèles d’affaires doivent changer et la culture qui a toujours été financé par le privée et le public, ne l’est pratiquement pas pour le web et les créateurs qui y déversent de nombreux contenus. Entre-temps, bien des gens sont pris dans l’étau du changement et n’arrivent plus à vivre de leur art et c’est d’une tristesse profonde.

J’aime les artistes et je suis prête à faire ma part pour les aider à capitaliser sur le Web plutôt qu’à le démoniser et à lutter avec acharnement contre les changements qui sont inévitables. Je suis donc prête à offrir mes services de consultante, à moitié prix, selon ma disponibilité aux regroupements d’artistes qui pourraient requérir mes services. Pour le reste, je ne peux malheureusement que compatir pour ceux qui malheureusement, sont pris dans le tordeur sans pitié du changement…

Pourquoi je vous parle de ça ? Sans doute parce qu’hier, ma Bibitte Électric chérie me dit : Michelle c’est toi qui avait dit à Luc De Larochellière cet été qu’il devait commencer à songer aux produits dérivés de son oeuvre pour faire plus d’argent ? Va lire sa déclaration dans l’article du Voir Manifeste pour la chanson de pointe.

(…)« Depuis l’avènement du gramophone, il a toujours été de plus en plus rentable d’être musicien jusqu’à aujourd’hui, où plutôt que de progresser, nos revenus régressent, lance Luc De Larochellière. Moi, quand un expert du Web me dit que de donner ma musique sur Internet va me faire vendre plus de t-shirts, j’ai juste envie de l’envoyer chier. Je ne suis pas un vendeur de t-shirts, mon travail est de composer des chansons, et cette musique a une valeur. »
(…)

J’étais en effet l’invitée de Penelope McQuade cet été, en même temps que Luc De Larochellière. Les recherchistes m’avaient demandé au préalable d’aller voir la présence de Luc De Larochellière en ligne. Elle était si moche que par respect pour monsieur De Larochellière, j’ai demandé au recherchiste de parler d’autre chose. C’est là qu’on me proposa de plutôt parler « de la musique en ligne ». J’ai en effet répété ce que je dis souvent : l’argent est maintenant dans les produits dérivés de l’œuvre plutôt que dans l’œuvre elle-même. L’argent est dans les spectacles, les ventes de CD sur place, les t-shirts, la musique pour la pub et regardez ce qu’est en train de faire Misteur Valaire pour vous inspirer (c’était donc une peu plus que strictement vendre des t-shirts). D’ailleurs encore la semaine passée, Guillaume Déziel, le brillant manager de Misteur Valaire récidivait pour son propre combat dans son article du HuffingtonPost L’aberration du droit d’auteur :

Culture, agriculture, droit d’auteur, brevet : même combat. Ce n’est pas ce qu’on invente qui a de la valeur; c’est ce qu’on en fait !

M’étant fait envoyer chier anonymement par monsieur De Larochelière (malgré que plusieurs centaines de milliers de personnes aient écouté l’émission où je suis supposé lui avoir dit de vendre des t-shirts) je reprends ici un commentaire du chroniqueur de Triplex, Laurent LaSalle, sur le mur Facebook de Marc Desjardins :

«Sur Internet, le contenu n’a plus aucune valeur. Pourtant, nos chansons et nos vidéoclips circulent en malade sur les réseaux sociaux.» En malade? Luc, un peu de sérieux…

Du système que ça prend pour faire rouler la machine

Comme vous le savez peut-être, je suis aussi auteure à succès. Mon Les médias sociaux 101 a en effet été best-seller durant 32 semaines au classement Gaspard/LeDevoir. Pourtant, je ne touche qu’environ $1.50 du livre vendu. Ce qui se résume à une intéressante avance puis plus rien. J’avais aussi le choix de m’autoéditer. Cependant, de s’autoéditer suppose que je ne serai qu’en numérique, pas en papier. Cela suppose que si je voulais être en papier, que j’avance moi-même les sommes nécessaires à l’impression, que je me monte un réseau de distribution, que je gère les stocks, que je monte moi-même ma campagne publicitaire, de relation publique, que j’engage un directeur littéraire, graphiste, réviseur et autre. Finalement, ça se résume à ce que je me monte une tout autre business parallèle. D’ailleurs, les éditeurs ont aussi des enjeux encore non résolus avec Apple (pour iTunes) et Amazon qui ne respectent pas les DRM et grugent un pourcentage indécent sur les éditeurs et les auteurs. De surcroit, mon livre ne se vend toujours pas en France, mais des discussions avancent (ironiquement) avec le marché chinois. Comme quoi mon livre qui est déjà en Français a plus de chance d’être traduit en chinois que d’être disponible en français en France. Mais c’est ça qui est ça et heureusement pour moi, je ne vis pas strictement de ma plume. On me dit aussi que ce qui se vend au Québec ce sont les bio et les livres de cuisine, mais que depuis 18 mois, étant donné la surabondance de livres de cuisine, les ventes de cette catégorie sont tombées de façon dramatique (heureusement pour moi ma bio va sortir l’automne prochain, peut-être avant que cette catégorie ne tombe aussi). Tout ça pour vous dire que les bio et les livres de cuisine ce n’est pas de la grande littérature. Ce n’est pas l’équivalent de ce que l’auteur  OLIVIER ROBILLARD LAVEAUX appelle « la chanson de pointe » dans son Manifeste pour la chanson de pointe, pour la littérature, disons. Mais c’est tout de même ça qui se vend. Tout comme la pop qui est peut-être une musique merdique, mais c’est elle qui se vend. On peut se draper dans le linceul « de l’artiste qui cré une œuvre originale et de pointe » et crever de faim, ou être extrêmement chanceux et trouver un mécène qui nous fait vivre, être déclaré génie par la population mondiale et faire bin du fric. La réalité est que ça risque rarement d’arriver et que pour tous les artistes, quelque soit leur art, le web est là pour foutre le bordel et révolutionner les manières de faire.

Je me rappelle aussi d’un pote de Québec qui durant des années a fait des sites Web pour l’industrie du cinéma québécois. Il a récolté de nombreux prix. Ces sites étaient tous en Flash et ne vivaient que quelques mois ou quelques années. Il les vendait pourtant plusieurs centaines de milliers de dollars. Il rit aujourd’hui de l’imbécillité du système qui finançait ses trucs à la con.

Le web dérange, il modifie, il retourne les gros joueurs, le corporatisme des éditeurs de musique, de livre, de tv, de cinéma, des regroupements d’artistes et de bien d’autres industries encore. Certains se font des concours pour se remettre des prix bidon pour leurs « œuvres web » et se rassurer que tout est toujours pareil. Ils font des sorties épisodiques contre ces méchants usagers (qui s’adonnent à être aussi des clients), mais rarement les entend-on réfléchir lucidement sur les modifications qu’eux même doivent entreprendre. Sans doute parce que ça ne fait pas encore assez mal…

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Huffington Post Quebec, la diversité, les blogueurs et l’argent

Ça me fait toujours rire d’un gros rire gras l’intérêt soudain de certains journalistes pour les blogueurs et le fait de les payer ou pas. Longtemps les blogueurs ont été vus comme des scribes de deuxième classe. Ce n’est pas sérieux un blogue. Ils n’ont pas la légitimité, la profondeur voire l’éthique (sic) d’un journaliste. Puis tout d’un coup, on s’inquiète que certains blogueurs acceptent de bloguer gratuitement pour un média ? Faudrait se faire une idée là. Ou bien les blogueurs sont de la merde et ils ne méritent pas un salaire ou bien ils sont pertinents et méritent rémunération.

C’est l’apparition hier du Huffington Post Québec, qui depuis des mois défraie la chronique chez les concurrents. D’un souffle la FPJQ clame l’importance et les bienfaits de la diversité médiatique et d’un autre souffle, certains de ces membres voient en Huffington « une concentration de la presse » qui pire encore, ne vient pas d’ici et viendrait « pomper gratuitement nos ressources culturelles » (re-sic). On s’indigne que Google, Facebook, AOL et autres ne produisent pas de contenus et fassent de l’argent avec le contenu des autres, mais on ne s’attaque jamais à ceux qui font réellement plein de fric avec le réseau sur lequel on navigue pour justement consulter ces contenus. Mais oui c’est vrai, ces réseaux de fournisseurs de bande passante appartiennent à Bell, Rogers, Vidéotron et. al. Et sont aussi propriétaire des médias dans lesquels les journalistes écrivent. Alors, démonisons le « gros américain sale » qui fait du fric avec notre « brain juice », mais ne disons mot de notre propre écosystème qui en profite et ne verse de redevance à personne.

Qui plus est, je le répète encore, l’argent n’est plus dans les contenus, mais dans les produits dérivés de ceux-ci. Plusieurs journalistes ont peur des blogueurs qui voudraient « prendre leur job » et il est vrai que certains blogueurs ont cette ambition. Mais plusieurs blogueurs, dont moi, ont plutôt compris que le salaire d’un journaliste, c’est de la petite bière à côté de l’argent qu’on peut faire en produit dérivé et utilisent les contenus comme produit d’appel pour justement faire cet argent ailleurs. D’autres encore ont une réelle passion pour leur sujet (dont je fais aussi partie) et créent des contenus ultras spécifiques, de niche, bien documenté et il est vrai que lorsqu’un journaliste est obligé de traiter les mêmes sujets, parce que son boss l’exige, qu’il ne connaît que peu ce sujet, que la comparaison du lecteur entre les deux traitements apparaît clairement au désavantage du scribe payé. Mais c’est ça qui est ça. Entretemps, je continue à croire à une coexistence pacifique entre blogueur et journaliste, à prétendre que les turbulences du métier médiatique me rappellent ironiquement celles qu’ont vécu l’industrie du voyage il y a dix ans avec l’arrivée des Tripadvisor, Expedia et autres et qu’il y aura toujours de la place justement pour le journalisme d’enquête, de proximité, pour l’agrégation intelligente des contenus et pour la valeur ajoutée que peuvent fournir certains journalistes et/ou blogueurs et qu’il y a une valeur certaine pour ces contenus et que les consommateurs sortiront du fric pour ça.

Je rappelle en conclusion que je fais de la consultation et que je suis très bien payé pour répéter ce qui est ici gratuitement, que mon livre Les médias sociaux 101 est un best-seller, que le 201 va très bien et que ces deux livres sont tirés de plusieurs billets gratuits de ce blogue et que pourtant ils se vendent très bien. Je rappellerai aussi que plusieurs spécialistes des médias sociaux font des conférences gratuites et que pourtant, mes conférences sont chèrement payées et que la plupart du temps, elles sont sold-out. Comme quoi des fois, le gratuit c’est payant…

Ha oui, cet après-midi j’irai faire d’autres chroniques pour l’émission LeLab de Canal VOX et vous savez quoi? Je suis très bien payé pour ça hehehe…

Je vous invite aussi à lire Bloguer par « à cause »… du pote Sylvain Carle

Mes entrevues sérieuses, philosophiques et rigolotes à LeWeb

C’est toujours un plaisir de visiter les cousins à Paris pour le Davos du Web, c’est-à-dire le congrès LeWeb de Géraldine et Loïc Le Meur. Comme je commence être un petit peu connue outre Atlantique, on me demande souvent de données des entrevues à divers médias et/ou blogues d’affaires. Ainsi, voici une sélection des infos pertinentes, des coups de gueule et des conneries que j’ai eu le plaisir de partager avec les potes français. (Oui je suis méchante quelquefois, mais c’est toujours fait avec amour.)

Mon entrevue avec Jeremiah Owyang et Fred Cavazza à propos des médias sociaux dans l’entreprise.

Mon entrevue sérieuse avec TV5 Monde à propos de ce que je fais à LeWeb

Mon entrevue mi-figue, mi-raisin avec le portail Locita (et mon coup de gueule « les éditeurs Français c’est des conards). À ce propos, vous pouvez télécharger gratuitement les deux premiers chapitres de Les médias sociaux 101(PDF) et le premier de Les médias sociaux 201(PDF).

Mon entrevue Coup de gueule pour France Télévision avec Jean-Michel Billaut, dans laquelle je me scandalise de sa situation SCANDALEUSE, qu’il explique remarquablement bien dans l’un des billets les plus touchants du Web Cela fait 2 ans que je n’ai pas pris de douche…

L’intro de France Télévision

JAZZ ON THE WEB : suivez Jazz! Jean-Michel Billaut, blogueur influent à mobilité réduite, fait son web 11 de chez lui grâce à Jazz, son avatar. Pour Jean-Michel Billaut, être présent sur le Web 11 via le robot Jazz, c’est l’occasion de rencontrer des blogueurs du monde entier. Parmi eux, la québecoise Michelle Blanc. Cette spécialiste du e-commerce et des stratégies numériques assume aussi sa transexualité. Elle a pris fait et cause voilà quelques mois pour Jean-Michel qui n’arrivait pas à toucher la subvention destinée à aménager son logement. Grâce au Web 11 et à Jazz , ils ont pu échanger quelques remarques, la convivialité québecoise a fait le reste…

Mon entrevue philosophique avec le blogueur William Réjault, pour lequel je réponds aux deux questions :
Quel est le meilleur conseil que l’on m’ait jamais donné ?
Lorsque ça ne va pas, quelle image ai-je en tête ?

Finalement, comme chaque année, je fais aussi la folle de service pour France télévision et je m’amuse à jouer les « speakrine Française ».

En terminant, vendredi je serai aussi en direct sur France5, via Skype (et via un clip qui a déjà été tourné à Paris) pour l’émission du copain Cyrille De Lasteyrie (mieux connu sous le pseudo de Vinvin) Le Grand Webze. Le sujet sera « Internet et la vie privée-vie intime ». Je ne sais malheureusement pas si cette émission sera disponible en format web ici ☹

Michelle Blanc aux enchères, pour une 3e année

Pour une 3e année, je me mets aux enchères au profit de l’un des organismes de la http://www.guignoleeduweb.org.
Cette enchère inclut:

  • Une période de deux heures avec moi au Laika Montréal. Je paye les Cosmo et vous pourrez en outre, faire de la consultation gratuite avec moi durant cette période. Mon tarif horaire (pour l’instant) est de $300 + tx. Donc pour deux heures de discussion avec un ou une couple de Cosmo et le sentiment d’avoir fait une bonne action, ça vaut sans doute une couple de piastres (surtout qu’en plus votre don de charité est déductible de vos impôts à 100 pour cent).
  • Pour augmenter le valeur de l’enchère, je m’engage à faire billet spécial sur le vainqueur, ainsi que 2 twitts. Au moment d’écrire ces lignes, un seul twitt commandité de ma part vaut 500€ Euros (et à cette époque je n’avais que 5000 Followers, j’en ai maintenant 25 000) et un billet promo vaut certainement aussi plusieurs dollars.
  • J’offre aussi une copie dédicacé de Les médias sociaux 101 et 201 de même qu’un plat congelé de ma fameuse sauce Ragu Bolognese.
  • Mes détracteurs peuvent aussi miser sur les enchères et choisir de me faire fermer la gueule (incluant le Web) durant 2hrs. Est-ce que mes détracteurs sont des cheaps? La réponse deviendra évidente le 23 décembre prochain

Cette enchère se terminera le 23 décembre à midi et les « bids » se doivent d’être dans les commentaires de ce blogue. Ainsi, vous pourrez juger de l’évolution de la cagnotte. Je suggère aussi aux autres potes qui ont déjà mis les bannières de http://www.guignoleeduweb.org/bannieres.html , de faire eux aussi une enchère ou d’inciter leurs copains à installer aussi une bannière sur leur propriété Web.
Le vainqueur de l’enchère de l’an dernier était le L’Internationale de Montgolfières de St-Jean-sur-Richelieu qui a versé $ 1250 à la Société St-Vincent-de-Paul.

Facebook vs Twitter

La semaine dernière je me suis amusé à détruire certains mythes entourant facebook et à affirmer que Twitter est supérieur, dans une optique de relation publique et de marketing, à Facebook. Cette dernière affirmation a beaucoup fait jaser (quoique la première a fait péter mes stats de fréquentation (et ironiquement, le trafic venait surtout de twitter)) et elle a entre autres piqué au vif  le pote Étienne Chabot qui explique bien son désaccord dans les commentaires à la suite du billet :

L’éternelle guéguerre Twitter/Facebook est littéralement un sujet inépuisable. Ce sont 2 outils complémentaires dans un coffre à outil marketing moderne, that’s it. Ce genre de généralisation ne rend pas service à ceux qui sont déjà tout mêlés là dedans.

J’aimerais voir des données, des stats qui démontrent que pour une entreprise les efforts mis dans Twitter seront plus payants que dans Facebook. J’ai l’impression que cette conclusion provient de ta pratique personnelle au sujet du produit “Michelle Blanc” et oui, peut-être que dans ton cas précis, Twitter est un meilleur investissement que Facebook mais tu es dans le B2B et ca s’adonne que tes cibles d’affaires sont justement ces super-influenceurs, early adopters, journalistes etc. Si on prend, un PME manufacturière, une petite entreprise de service, un Gym, une OSBL, une cause, etc ou n’importe quelle organisation qui doit faire du B2C, Facebook est un outil beaucoup plus naturel et convivial pour rejoindre notre cible.

Dans l’ordre de priorisation de l’utilisation des médias sociaux, si j’avais à généraliser, je recommanderais sans gêne de mettre son temps dans Facebook et lieu de Twitter.

Voici donc ma réponse, très cher Étienne.

Tout d’abord, tu as raison, idéalement pourquoi choisir l’une ou l’autre plate-forme? Idéalement, il faut être sur les deux (trois, quatre ou cinq puisqu’il y a une panoplie de médias sociaux qui peuvent répondre aux besoins d’un objectif d’affaires et d’une organisation). Mais si on doit maximiser ses efforts, il faut discriminer quelle plate-forme on priorise, la question de la différence des plates-formes se posera donc très rapidement.

Deuxio, tu as tout à fait raison, mes impressions viennent aussi de mon expérience personnelle. Ce que je dis à mes clients, je ne l’ai pas seulement lu dans un livre (ou écrit moi-même dans un livre, hehehe), mais je l’ai d’abord expérimenté et je suis un laboratoire vivant de médias sociaux. Cependant, quoi que tu ailles raison en disant que ma cible principale soit le B2B, je te rappelle que je suis maintenant aussi B2C puisque mon livre, Les médias sociaux 101, s’adresse à monsieur madame tout le monde et que mes conférences attirent une vaste gamme de gens. Ma pratique se transforme donc un peu. De plus, mes clients eux sont autant dans le B2B, que le B2C ou que le B2G, le G2C ou tout autre acronyme désignant l’organisation émettrice et ses interlocuteurs primaires.

Finalement, les fameuses données prouvant hors de tous doutes que Twitter est supérieur à Facebook ne sont pas disponibles pour un tas de raisons. L’une qui est très pratique pour mon argumentaire, mais qui est tout de même la réalité est que mes clients n’aiment pas réveiller leur compétition en fournissant des stats et études de cas qui prouvent à quel point « la croyance populaire » est à côté de la track. Par contre, je vais tout de même répondre à ton questionnement en poussant un peu plus ma démonstration.

Twitter and Facebook are both good at what they do. Twitter is like Times Square on New Year’s Eve – noisy and open to all. Facebook is more like a party invitation with an RSVP. Where would you rather go?

Forbes

Facebook :

500 millions d’usagers (mais un potentiel de 1.5 milliard sur le Web qui n’a pas accès à Facebook )

Twitter

106 millions d’usagers (mais un potentiel de 1.9 milliard sur le Web qui a accès à Twitter)

Via Twitip (traduction et adaptation libre)

Twitter les pour

-facile à naviguer et mettre à jour et hyperliens pour promouvoir n’importe quoi

-une portée au-delà du cercle restreint des amis ou des admirateurs

-Tout le monde peu suivre la discussion (sauf si profil barré ou si un utilisateur est barré)

-un outil de communication direct et une réponse instantanée

-Vous n’avez pas besoin d’être inscrit nulle part pour lire les infos Twitter qui peuvent même être liés à un lecteur RSS

-La plate-forme est très interactive et disponible via des API ouverts

-Énormément d’applications externes sont développées

-Des revenus potentiels de messages SMS venant de réseaux sans fil (même si Twitter dit ne pas encore recevoir de dividendes)

-des revenus publicitaires et ou par inscription possible

-Les couts d’opération de Twitter sont minimes comparativement à Facebook (ce qui lui donne un avantage de coût comparatif)

Twitter les contre

-Fonctionalités limitées, trouver des gens, envoyer de brefs messages, messagerie privée

-Limite de 140 caractères par message

-Une courbe d’apprentissage plus longue et ardue que Facebook

-Trop d’emphase est mis sur le nombre de Followers

-Une plus petite base d’usages que Facebook

-Un modèle d’affaires encore nébuleux

Facebook les pour

-Applications plugiciel, trouver des gens, faire des connexions, courriels, chat, partage de photos, vidéos, textes

-La plupart des gens comprennent rapidement la valeur de se mettre en relation avec ses amis, famille et certaines personnes se servent de Facebook plutôt que le courriel ou le chat traditionnel

-Différents niveaux de transparence possible de l’information partagée

-Plus d’emphase mis sur la qualité de la relation vs la quantité de relations

-Une base d’usagers énorme et encore en croissance

-Une plate-forme publicitaire particulièrement efficace

Facebook les contre

-Plus difficile à mettre à jour

-Demande un grand investissement de temps et d’argent avant d’atteindre des bénéfices durables

-Un modèle « opt in » qui demande aux usagers de d’abord se connecter

-moins de réponses immédiates à moins d’être branché continuellement

-La pluralité des plugiciels et d’applications lourdes peut limiter la portabilité et faire exploser la structure de coûts

J’ajouterai aussi que dans un contexte d’affaires, sur une page par exemple, on a aucune idée des statistiques réelles de Facebook. On parle par exemple du nombre d’impressions du message d’une page. Qu’est-ce que ça veut dire? Pas grand-chose en fait. Par exemple, est-ce le nombre de fois que le message d’une page est apparu sur la timeline d’un usager? Est-ce qu’il a lu votre message, a-t-il besoin de défiler sa page pour le voir? Nous n’en savons strictement rien. On ne parle pas ici de message vu, mais bien d’impressions. De plus, Facebook me rappelle un peu la folie des entreprises au tour de l’an 2000 avec le Web. Ça nous prend un site Web alors on dépense et on croit que par magie des retombés d’affaires arriveront. Alors on cré une page Facebook et on espère que parce qu’on y est, les retombés d’affaires viendront toute seule. De plus, comme je le mentionne, les conditions d’utilisation de Facebook  et les API qu’ils mettent à la disposition des développeurs externes changent constamment, ce qui met sérieusement en péril la pérennité des contenus qu’on y expose et des applications tierces qu’on y développe.

Expliquez-moi ce rien – réponse à monsieur Foglia

Ce matin, dans le Journal La Presse, le célèbre chroniqueur Pierre Foglia se pose une question « média social » dans sa chronique Expliquez-moi ce rien. Je crois être bien placée pour illuminer les lanternes de cet excellent chroniqueur que j’aime beaucoup, mais qui n’est malheureusement plus de son temps. Il questionne les médias sociaux, Facebook et Twitter en ces termes :

C’est ici, amis lecteurs, qu’il faut m’expliquer la nature de ce rien qui m’échappe totalement, de ce rien qui est 90% de ce qui s’écrit dans les médias sociaux.
Expliquez-moi pourquoi l’intime le plus plat, en cela qu’il est le moins intime qui soit, est en train de révolutionner les communications en 140 caractères? A-t-on à ce point besoin de ne rien se dire pour se reconnaître et s’apprécier?
(Nota bene: s’il devait s’en trouver un, un seul pour me rappeler que j’aime me proclamer le maître planétaire du rien, je le gifle.)

Comme je ne veux pas être giflée par monsieur Foglia, je ne dirai certainement pas qu’il est sans doute le plus grand blogueur à ne pas avoir de blogue et qu’il est effectivement le maître planétaire du rien … littéraire et passionnant. Je lui dirai plutôt que les médias sociaux sont souvent appelés des « médias conversationnels ». Que la conversation humaine (tel que le défini Wikipedia)

(…) est un échange d’informations entre au moins deux individus, portant généralement sur un sujet précis. La conversation est une forme courante de communication qui permet à des personnes de faire connaissance.

Selon le cours autodidactiques de français écrit, on dit aussi :

La conversation s’oppose aux autres formes d’interaction (entretien, débat, colloque, pourparlers, conciliabule, etc.) par son caractère familier, improvisé et gratuit: aucune de ses composantes n’est fixée à l’avance — nombre des participants (variable d’une conversation à l’autre et même au cours d’une même conversation, ce nombre devant toutefois rester relativement réduit), thèmes traités (également variables, et prêtant à la digression: une conversation se fait “à bâtons rompus”), durée de l’échange et des différentes répliques, alternance des tours de parole, — et elle n’a pas d’autre finalité que sa propre pratique, elle est coupée de tout but instrumental. Sa principale motivation est le plaisir.

Mais dans « média conversationnel » il y a aussi « média ». Wikipedia décrit le média comme étant :

(…) tout moyen de communication, naturel ou technique, qui permet la transmission d’un message. Couramment, on utilise désormais le terme de média pour décrire les médias de masse (de l’anglais « mass-media ») , soit un moyen de diffusion collectif, permettant de rapidement communiquer à un public vaste et hétérogène. Voici une liste non-exhaustive de média : Le langage, l’écriture, musique, la presse, la radio, la télévision ou encore Internet.

À la lecture de ces définitions et à la relecture du texte de monsieur Foglia, je me demande ce qu’il ne comprend pas? A-t-il de la difficulté avec la nature conversationnelle ou celle médiatique des médias sociaux? Trouve-t-il que la somme des riens (qu’il estime à 90% sans y avoir été lui-même comme il l’affirme) n’est d’aucune utilité et que les médias sociaux se devraient d’être utiles? Bref, son questionnement me semble flou, et plus être un épisode d’exaspération (comme l’on fait avant madame Petrowski avec 4 ans de retard sur Nuovo et Martin qui eux-mêmes étaient 2 ans en retard du reste de la planète) de celui qui tout en disant vouloir comprendre, s’évertue à démontrer l’inutilité de s’intéresser à ce qu’il dit vouloir comprendre.
J’ai maintes fois ici expliqué que les médias sociaux (on en a d’ailleurs tiré un livre Les médias sociaux 101, qui expliquerait certainement plus en profondeur la question à monsieur Foglia) et plus spécifiquement Facebook et Twitter, sont des médias conversationnels qui incluent du très pertinent et du très anodin. Que même dans l’anodin il y a des informations capitales pour qui sait les mettre en contexte et qu’il «n’est certes pas nécessaire d’être sur les médias sociaux ». Il n’est pas non plus nécessaire d’avoir le téléphone, la télé, la radio, le journal ou le livre. Ce sont tous des médias qui ont leurs atouts, mais on a bien vécu des milliers d’années sans le livre. Lorsqu’on critique les médias sociaux comme étant inutiles, c’est comme si on disait que le livre est inutile et qu’on s’efforce de trouver des exemples d’inutilités qui ont déjà été écris dans ceux-ci pour prouver notre point de vue. Ou pourrait aussi isoler « la télé-réalité » qu’on mettrait sur le même pied d’égalité qu’un Charlie Rose, puis se justifier en disant 90% de la télé est de la télé-réalité.
C’est ici, amis lecteurs, qu’il faut m’expliquer la nature de cette télé qui m’échappe totalement, de ce rien qui est 90% de ce qui est diffusé dans les médias électroniques.


J’informe aussi monsieur Foglia que je n’écoute JAMAIS d’émission sportive à la télévision. Je trouve ça personnellement complètement inutile, d’une perte de temps sans nom et je ne comprends pas que des gens soient grassement payés pour aller voir à notre place des événements sportifs et nous les expliquer et les décortiquer jusqu’à la fin des temps. Cependant, jamais, au grand jamais, je ne m’amuserais à croire que les gens que ça intéresse, qui y investissent du temps, qui en discutent, qui lisent sur le sujet et qui écrivent là-dessus nous font perdre collectivement du temps et des ressources et qu’il faut m’expliquer pourquoi ils sont fascinés par ce grand rien?
C’est sans doute une question de génération, de culture ou de peur du changement….

MAJ

Ce matin, dans sa chronique L’exercice physique, monsieur Foglia revient sur sa prise de position initiale concernant Twitter :

PAN! SUR LES DOIGTS – Un prof de philo à la retraite, Edgar P., m’a trouvé bien imbécile dans ma dernière chronique sur Twitter et Facebook et il n’a peut-être pas tort.

Citer les entrées de Coeur de pirate sur Twitter pour prouver la futilité de Twitter, me dit-il, est comme citer des extraits de la biographie de Justin Bieber pour ridiculiser la littérature.

Touché.

En fait, cela n’excuse rien, mais explique peut-être un peu ma lapidaire généralisation. Plus que les entrées de Coeur de pirate, j’ai écrit cette chronique sous le choc d’une entrée de Denis Coderre qui, une semaine avant Noël, faisait un appel à tous pour une suggestion de cadeau pour sa fille de 18 ans. Reconnaissez, professeur, que M. Coderre est un personnage type de Twitter, on le représente souvent comme le prototype de l’homme d’action plogué direct sur la modernité par Twitter et… et rien, sauf ceci peut-être: devant cette modernité-là, il ne me déplaît pas d’être un homme des cavernes.

Mais je vous donne raison sur l’essentiel. Cela prend plus qu’une petite chronique à la va-vite pour faire le tour d’un phénomène aussi complexe. Là, vous êtes content?

Alors oui je suis contente et ce matin je vais justement chez mon éditeur et c’est avec grand plaisir que je vais lui demander de vous envoyer une copie de Les médias sociaux 101, qui vous aidera certainement à comprendre ce phénomène, et vous permettre d’être un homme des cavernes, en toute connaissance de cause…