La viralité, ses causes et la puissance d’attraction d’un fait divers

La semaine dernière mes stats ont littéralement explosées. J’ai battu un record de lectorat de tous les temps. Mon billet Un couple de Canadiennes sauvagement battu à Paris parce que l’une d’elles est trans est devenu viral et il a attiré plus de 40 000 visiteurs uniques en quelques jours. C’est environ 20 fois le trafic moyen d’un billet.

J’ai mis ce billet en ligne par amitié et solidarité avec les victimes de cet acte odieux parce que je les aime bien. JAMAIS je n’avais pu prévoir un tel engouement pour ce contenu. C’est bien là le « mystère » de la viralité. Il est évident que beaucoup de mes contenus sont spécialisés, qu’ils n’attirent pas monsieur et madame tout le monde et que l’important pour un blogue (comme je le dis toujours à mes clients) n’est pas de parler à la terre entière, mais de parler à ceux qui ont de l’intérêt pour votre sujet. Mais je leur dis aussi qu’il est primordial d’avoir une catégorie « parce que ça me tente », « hors sujet » ou autre, afin d’humaniser le blogueur et de démontrer qu’il n’est pas exclusivement focalisé sur une seule ligne éditoriale. Cela a en outre la possibilité d’ouvrir l’intérêt du blogue à d’autres types de clientèle qui pourront, par accident, s’intéresser aussi à la niche éditoriale que vous développez. Il est aussi excellent pour le référencement puisque la visibilité d’un blogue dans les résultats de recherche de Google est entre autres calculée par le trafic qu’il génère pour l’ensemble du site, même si un billet n’est pas strictement dans la niche éditoriale principale. Ainsi, parce que bien des gens sont venus voir ce billet, mes billets beaucoup plus intimistes et des requêtes beaucoup plus « payantes pour moi » sortiront mieux parce que des gens sont venu voir un autre contenu sans rapport.

Mais qu’est-ce qui fait qu’un contenu devient si viral?

Selon Problogger un contenu devient viral s’il est

• Hilarant
• Incroyable
• Très touchant
• Corrobore votre vision du monde
• Permets une profonde réflexion sur le monde
• N’est pas couvert par les médias traditionnels
• Fais sourire
• Dramatique
• Embarrassant
• Provocant

On peut certainement remarquer que le contenu de mon billet avait plusieurs des points énumérés ici. Mais on ne peut vraiment jamais prévoir qu’un contenu sera viral. La viralité c’est la cerise sur le sundae. C’est un peu comme un oscar. On ne peut certainement pas le prévoir et encore moins l’exiger. La seule chose qu’on puisse faire c’est l’espérer. Tout ça pour dire que l’un des aspects positifs de cette triste histoire d’agression relatée dans mon billet est qu’elle aura permis à des dizaines de milliers de gens de constater que la transphobie, l’homophobie et la xénophobie existent toujours et qu’il faut continuer de la dénoncer vivement afin qu’un jour, on puisse vivre en harmonie avec les différences des autres, quelles qu’elles soient.

On a toujours quelque chose à vendre, même si ce n’est qu’une idée

Hier soir j’étais conférencière pratiquement bénévole pour l’organisme de mon quartier, Parcs Vivants. Il pleuvait à boire debout, mais sous le belvédère du parc Claude-Melançon, quelques braves s’étaient aventurés à venir me poser quelques questions à propos des médias sociaux. Puis il y avait ce monsieur qui veut créer un mouvement contre la violence au hockey. Il rêve que son mouvement devienne international, que des bénévoles l’aide à faire lever son projet et cette idée qu’il a colligée dans quarante pages est (soi-disant) si révolutionnaire, que d’emblé, les gens vont y adhérer.

Je lui propose donc de faire un blogue et lui explique les tenants et aboutissants de comment vendre une idée (ou quoi que ce soit) en ligne. Mais il rétorque qu’il n’a rien à vendre, que son idée est si forte qu’elle se vendra toute seule et ce qu’il recherche sont des gens qui sont prêts à bénévolement faire lever son idée du siècle. S’il pait qui que ce soit, ce sera la preuve que son idée n’est pas bonne, que son concept n’est pas viral par lui-même.

Je lui présente que bien que moi-même je sois « pour » la violence au hockey, que pour que son idée lève, il se doit de la partager, de la « vendre » aux autres et que peut-être, s’il est réellement efficace et que c’est effectivement la trouvaille du siècle, qu’elle finira bien par attirer des gens. Je donne en exemple Equiterre qui est aussi sans but lucratif, qui a besoin de moyens pour faire avancer sa cause, qu’ils doivent faire des publications, des levés de fonds, des relations publiques, des événements. Que ses porte-parole sont payés, qu’ils ont besoin d’un secrétariat, bref qu’ils se doivent de vendre leurs idées, aussi nobles soient-elles, et que ça prend du fric pour ça.

Il me rétorque que ça fait 40 ans qu’il travaille là-dessus et qu’il n’est pas pressé et que le fric détruit tout et que « au grand jamais » il n’aura à vendre quoi que ce soit. Cet homme est un grand rêveur. Ça prends des rêveurs pour faire bouger la société, mais des fois, le plus beau rêve a tout de même besoin de moyen pour avancer et ces moyens sont du jus de cerveau, du fric et l’adhésion des citoyens. Et malheureusement pour les anticapitalistes, il faut la vendre les idées. D’ailleurs même les anticapitalistes se doivent de vendre leurs théories. Même les religions se doivent de vendre leurs croyances. Je suis peut-être bouchée, mais je ne connais aucune idée, je répète, aucune idée n’a été propagée sans qu’on ait besoin de la vendre. Même pas celle du Christ en personne. Ces meilleurs vendeurs étant les apôtres…

ACFAS: Panel Les médias sociaux et la perspective consommateur

En fin d’après-midi, je participerai à une table ronde du 80e Congrès de l’ACFAS (Association canadienne-française pour l’avancement des sciences ), Les médias sociaux et la perspective consommateur : un point de vue multidisciplinaire. On me demande de préparer une courte allocution devant couvrir les questions qui suivent, puis de participer aux discussions subséquentes avec la salle.

1. Les médias sociaux ont-ils vraiment généré de nouveaux modes de consommation ou ont-ils simplement modifié la manière de procéder de modes existants?
2. Quels sont les avantages de ces modes de consommation : 1) pour le consommateur? 2) pour l’entreprise? Comment chacun y trouve-t- il son compte?
3. Les consommateurs utilisent les médias sociaux parce qu’ils y ont trouvé entre autres une voix pour faire face aux entreprises : leurs manquements, leur mauvais service ou encore leurs exagérations. Maintenant, en réaction aux blogues tenus par des consommateurs ou encore, pour devancer leurs concurrents, les entreprises sont elles-mêmes présentes sur les médias sociaux et deviennent de plus en plus actives. Plusieurs d’entre elles effectuent de la veille et on remarque davantage leur présence. Les entreprises sont également soupçonnées d’infiltrer les groupes de discussions. Dans ce contexte, les consommateurs auront-ils encore bien longtemps le droit de parole ? Pourra-t-on encore longtemps croire que les « appréciations » des commentaires proviennent de véritables clients ? Comment distinguer le vrai du faux ?
4. Peut-on dire qu’il y a une distinction entre la réponse des consommateurs selon leur provenance, c.-à-d. Europe, Canada, États-Unis et Québec ? Plus précisément, les consommateurs québécois sont-ils aussi actifs sur ces réseaux que les autres? Ne sont-ils pas trop individualistes pour persévérer dans ce genre de consommation ?
5. La consommation groupée, la consommation collaborative, les entreprises sur Facebook : est-ce une mode qui va s’éteindre? Quelles sont les perspectives d’avenir de ces nouveaux modes de consommation?

Voici donc l’ébauche de mes réponses.

1- Ils ont modifié la méthode de consommer en ce sens que l’opinion d’autres consommateurs est un élément déterminant dans le processus de prise de décision. Par exemple avec l’aide d’outils tel que Tripadvisor ou Foursquare, ces opinions consommateurs sont maintenant mobiles. (vous pouvez lire TripAdvisor: le pouvoir du contenu généré par le public (Compte rendu de conférence, et Almost half – 48 percent – of consumers use their mobile devices to research or browse products and services, according to Oracle’s “Mobile Trends: Consumer Views of Mobile Shopping and Mobile Service Providers” report. puis ce tableau de Altimetergroup)

2-Les avantages pour le consommateur sont nombreux. Ils profitent d’informations difficilement disponibles sur les moteurs de recherches, bénéficient de l’expérience des usagers précédents, More consumers are finding positive benefits from their experiences with social media and taking away positive suggestions from their online activities. In fact, two in five Americans have received a good suggestion for something to try as a result of social media use, according to a recent Harris Interactive poll. Businesses and brands with social media presence can be among those who provide positive suggestions and experiences to consumers online. et exemple de l’achat de Charlotte Comment les médias sociaux m’ont aidée à trouver mon chien et sa bouffe, pour le reste de ses jours…

Les avantages pour les entreprises sont d’apprendre des consommateurs, d’encombrer les résultats de recherches de son propre brand, de réduire le coût marketing traditionnel, d’augmenter le trafic sur le site transactionnel, d’améliorer le service client, de réduire le « time to market » des inovations.

 

3- Les entreprises québécoises sont très en retard sur le commerce en ligne et sur le commerce social en particulier. La vente de produits et services en ligne ne s’est pas encore popularisée chez les PME, car à ce jour, une minorité seulement des PME canadiennes (17,9%) utilisent Internet pour vendre leurs produits et services . L’utilisation des applications du Web 2 .0 dans les stratégies de communication et de marketing n’est pas très populaire chez les PME canadiennes branchées, puisque seulement 15,2% d’entre elles en font un tel usage . Paradoxalement, Un adulte québécois sur 2 achète sur Internet. Le commerce électronique (PDF) CEFRIO
et les services bancaires en ligne (PDF) CEFRIO
4- Les consommateurs québécois sont très actifs sur les médias sociaux, mais la mobilité est quasi inexistante dans certains coins du Québec.
5- Je ne crois pas aux achats groupés, d’ailleurs Groupon est sur une pente descendante et souffre de nombreux copycat. Par contre la consommation collaborative est un phénomène à observer. À ce propos, une start-up québécoise Buyosphere est à surveiller. Le Facebook commerce est aussi sur une pente plus que glissante. (à lire: Gamestop to J.C. Penney Shut Facebook Stores, Nouveaux arguments sur pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires)

Ma conférence Comment saisir les possibilités offertes par les médias sociaux pour les courtiers d’assurance

C’est dans le cadre du Forum Solareh (Forum d’échange et de perfectionnement pour les conseillers en assurance et rentes collectives) le 16 mai 2012 à Mont-Tremblant que je serai conférencière avec l’allocution Comment saisir les possibilités offertes par les médias sociaux pour les courtiers d’assurance. Un merci tout spécial à au courtier d’assurance de dommage Dany Paquin (qui est aussi mon courtier d’assurance automobile), qui a été une grande source d’inspiration pour cette présentation et qui représente ce qu’on peut faire de « hot » en ligne, dans le domaine de l’assurance. Voici donc pour le bénéfice de tous, les diapos que j’y présenterai.

Merci à Desjardins Sécurité Financière de commanditer cette conférence


Questionnaire Médias Sociaux pour membres de la haute direction d’une organisation

Ce questionnaire devrait être administré de manière informelle et a pour but d’évaluer l’état général de la mise en place des médias sociaux, au moment actuel, d’une organisation. Il peut servir de référence pour des implantations et développements d’une pratique médias sociaux pour les clients internes ou externes. Plusieurs des questions ne trouveront pas de réponses. Cela est tout à fait normal. Ce questionnaire représente un certain « idéal à atteindre » en terme d’implantation des médias sociaux dans une structure organisationnelle et encore peu d’entreprises sont rendues à ce que nous pourrions appeler « un stade avancé » d’usage des médias sociaux. Les organisations qui  peuvent répondre à chacune de ces questions ne deviendront probablement pas mes clients. Pour les autres, c’est certainement une belle entrée en matière 🙂

  1. Quel devraient être le ou les objectifs d’affaires des médias sociaux de votre organisation pour l’interne?
  2. Quel devraient être le ou les objectifs d’affaires des médias sociaux de votre organisation pour l’externe?
  3. Quels sont vos propres objectifs ?
  4. Avez-vous un fichier qui identifie les comptes blogues, Forums, WIKIS, Twitter, Facebook, Google +, Flickr, LinkedIn, YouTube, Pinterest , Foursquare, ou autre que vous gérez pour l’interne ou pour l’externe ? Comment sont-ils évalués ?
  5. Puis-je voir un exemple type de rapport que votre service produit pour des clients interne?
  6. Avez-vous un mapping des permissions et des autorisations de publier des contenus sur les médias sociaux (interne ou externe)?
  7. Avez-vous une ou des politiques éditoriales ?
  8. Avez-vous un calendrier des contenus ?
  9. Vos employés savent-ils les limites de ce qu’ils peuvent ou ne peuvent dire sur les médias sociaux ? Ont-ils signé un protocole de navigation Web ?
  10. Qu’est-ce qui est actuellement monitoré pour les clients internes et externes sur les médias sociaux ?
  11. Quelle est l’initiative interne ou externe sur les médias sociaux dont vous êtes le Plus fier ? et pourquoi ?
  12. Quel est votre échec média sociaux le plus important ?
  13. Quels sont les plus importants concurrents que vous avez identifiés ? Qu’offrent-ils ?
  14. Quel type d’activité médias sociaux avez-vous développée, supervisée pour des clients internes et/ou externes ?
  15. Qui devrait faire le monitorage chez vous et pourquoi?
  16. Qui devrait faire la stratégie des clients internes chez vous et pourquoi?
  17. Qui devrait faire la stratégie des clients externes chez vous et pourquoi?
  18. Qui devrait faire les contenus médias sociaux interne chez vous et pourquoi?
  19. Qui devrait faire les contenus médias sociaux externe chez vous et pourquoi ?
  20. Qui devrait faire la gestion de communautés internes chez vous et pourquoi ?
  21. Qui devrait faire la gestion de communautés externes chez vous et pourquoi ?
  22. Qui devrait gérer les outils de mesures statistiques et de ROI Médias sociaux pour des clients internes et/ou externes ? ?
  23. Si nous devions mettre toutes les ressources affectées aux médias sociaux de votre organisation sous une seule vice-présidence, ce devrait être laquelle et pourquoi ?
  24. Croyez-vous que les médias sociaux devraient plutôt être gérés par tous les employés ?
  25. Quelles sont les mesures de rendements des médias sociaux qui sont déjà en place ?
  26. Quel est le plus gros enjeu de croissance d’une unité média sociaux de votre organisation?
  27. Comment jugez-vous du niveau de connaissance des médias sociaux des employés, des départements chez de votre organisation?

Lectures complémentaires suggérées

Jeremiah Owyang Partner, Industry Analyst: Social Media Management: An Industry Perspective (SlideShare)
Jeremiah Owyang Partner, Industry Analyst: A Strategy for Managing Social Media Proliferation (SlideShare)
Steven Jeffes: The Social Media Balanced Scorecard: Balanced External and Internal Social Media Metrics – Critical Components of a World-Class Social Media Program
Joakim Nilsson: How to best organize internally for social media

Réflexion sur 10 ans de consultation et conférences médias sociaux chez les PME et grandes entreprises québécoises

Cela fait maintenant 10 ans que je fais de la consultation stratégique internet et des conférences pour les entreprises, principalement au Québec, mais aussi à l’international. J’ai eu l’immense chance de travailler autant pour des multinationales que pour des PME et même des entreprises individuelles ou des individus. J’en ai vu de toutes les couleurs et oui, mes plus gros succès l’ont été avec des PME et des entreprises individuelles.

Les médias sociaux ont toujours fait parti de ma pratique, mais on en parle beaucoup plus depuis quelques années. D’ailleurs ça me fait toujours drôle de constater l’engouement soudain qu’ont les entreprises pour ça (et les nouveaux spécialistes médias sociaux qui apparaissent plus vite encore que la demande). Il y a dix ans on parlait de forums, de wiki, de blogues, de MySpace et ce n’est que depuis quelques années que tout d’un coup, les e-communautés (l’ancien nom des médias sociaux) sont devenus à la mode. Mais est-ce réellement une mode ? Non, je ne le crois pas. D’ailleurs, certains des concepts que je continue de valoriser aujourd’hui me viennent de l’excellent livre How digital is your business de Slywotsky, qui fut publié en 2000 et qui traite d’exemples de 93 à 98. J’eus la chance de m’initier à Slywotsky et à plusieurs autres lors de ma M.Sc. Commerce électronique.

J’ai toujours aidé les entreprises à avoir une saine présence en ligne, qu’elle soit commerciale, organisationnelle, personnelle ou gouvernementale. J’ai beaucoup travaillé sur le « commerce en ligne », mais dès le départ, il est apparu que le Web est d’abord et avant tout un médium textuel, que les médias sociaux sont d’excellents générateurs de contenus textuels et qu’ils étaient de facto, un ajout indispensable à une saine présence web. C’est pourquoi d’ailleurs j’ai toujours valorisé le blogue comme outil de création de contenus textuels et que je prétends encore que c’est le roi des médias sociaux et qu’il est le principal générateur de ROI.

Grande versus petite organisation

Je disais que mes plus grands succès étaient avec de petites organisations. Par exemple, j’ai abondamment parlé de Dessins Drummond, de Tourisme Mauricie ou d’un accordeur de piano. Leurs exemples sont éloquents de par leur réussite, mais aussi parce qu’ils me permettent justement d’en parler. Je n’ai par contre rien dit de ses vedettes, chroniqueurs ou éditorialistes de la presse qui me consultent sporadiquement. Ils tiennent à ce que ça ne se sache pas. Quant aux très grandes entreprises avec qui je travaille, elles sont aussi beaucoup plus frileuses à exposer leur succès web. Beaucoup de ces clients ne veulent même pas que je mentionne qu’on travaille ensemble de peur de réveiller la compétition, alors de documenter leurs succès est impensable. De plus, avec une petite et moyenne organisation si le président ou le DG décide d’aller dans une direction, l’organisation suit et les choses se font. Dans une très grande organisation on parle de processus, de reddition de comptes, de gestion du changement et strictement pour décider à quelle fonction de l’entreprise revient la tache de gérer les médias sociaux, c’est déjà une montagne à gravir. Alors avant que ces entreprises ne soient « agiles » sur ceux-ci, il y a un pas-de-géant à faire. Mais oui, il y a des succès, de l’innovation et de la réussite de grandes organisations sur les médias sociaux. Je félicitais d’ailleurs récemment IGA pour leur excellente présence en ligne et me désolait de ne pas être impliqué dans une telle aventure (ce qui me permet par contre d’en parler ouvertement, hehehe).

Là où le bât blesse

Au tournant de l’an 2000, tout le monde voulait un site web. Ils ne savaient pas pourquoi, mais il fallait être en ligne. Tout d’un coup, tout le monde et son petit neveu étaient aussi des experts du web. Un cours de programmation HTML au CÉGEP était suffisant pour justifier une expertise et le web devint rapidement peuplé de sites plus ou moins efficaces. Trois, quatre ans plus tard, les organisations commencèrent à se poser des questions. Ils réalisèrent le peu de ROI de leurs dépenses web et se dire soit « le web ça ne sert à rien, je le sais j’ai payé pour » ou encore « le web, je n’ai peut-être pas fait la bonne affaire ». C’est ce deuxième groupe qui devint mes clients. Ils étaient prêts à payer quelqu’un comme moi, à mon taux horaire, pour avoir les réponses et réenligner leurs stratégies.

En 2012, nous vivons le même phénomène, mais avec les médias sociaux. Tout d’un coup tout le monde veut des médias sociaux et une offre spontanée et de qualité très variable vient naturellement combler la demande. Ça prends 5 minutes ouvrir une page Facebook, deux minutes un compte Twitter et quelques heures un blogue pro (mais quelques minutes un blogue gratuit). Alors, pourquoi payer un spécialiste ? Des entreprises demandent même à l’adjointe administrative de twitter pour l’organisation. Dans le fond, répondre aux différents publics c’est déjà ce que fait la réceptionniste, non ?

Donc pour encore deux à trois ans bien des entreprises feront n’importe quoi et avec n’importe qui sur les médias sociaux. Après leurs premiers balbutiements sur les réseaux sociaux et après leur constat de l’investissement qu’ils auront fait, ils seront de nouveau mes clients ou les clients d’experts comme moi (parce qu’il y en a plusieurs) qui pourront justifier positivement les investissements, les stratégies et les retombées d’affaires de celles-ci.

Agences de RP vs Agences de pub et fonction marketing vs fonction RP

Un autre facteur majeur de changement qui s’opère dans la sphère des médias sociaux est la lutte qui s’engage entre les agences de pub et les agences de relations publiques. Au niveau mondial on remarque un déplacement des budgets et des responsabilités web, de la fonction marketing aux fonctions communications ou relations publiques. C’est que les gens de marketing ont l’habitude de « dire », tandis que les gens de comm ou de RP ont plus l’habitude « d’écouter » et d’intervenir auprès des différents publics de l’organisation. D’ailleurs si on observe attentivement ce qui se passe au Québec on remarque que ce sont principalement les agences de RP qui se sont associés (lire ici embaucher) aux « experts » québécois reconnus des médias sociaux, pas les agences de pub. À cet égard le Québec suit donc la tendance mondiale. Mon point de vue là-dessus est un peu différent (voire utopiste). Les médias sociaux sont au cœur de la communication avec les publics internes et externes de l’organisation. Ils ont la potentialité de générer des « outputs » d’affaires pour toutes les fonctions traditionnelles de l’organisation. Qu’on pense aux ventes, communications, relations publiques, marketing, ressources humaines, productions, design de produits, technologies de l’information et oui même aux finances ou à la logistique. Mais pour ce faire ils ont aussi besoin de l’input de chacune des ces fonctions. Or si les médias sociaux sont placés sous l’une des fonctions traditionnelles de l’entreprise, il y a de fortes chances pour que les autres fonctions de l’entreprise ne collaborent pas de manière entière et dédiée aux objectifs supérieurs de l’organisation. C’est pourquoi je valorise une fonction spécifique qui serait la fonction Web, avec sa vice-présidence, son budget et ses équipes propres. Ainsi les chances de succès et de retombés d’affaires pour toute l’organisation seraient grandement augmentées. Il est plus facile de faire avancer la discussion et les priorités qui sont inhérentes au Web si on est assis à la même table que les autres décideurs des fonctions de l’entreprise que sous une fonction qui en plus du Web, aura bien d’autres “priorités” à gérer.

Voilà, quelques pistes de réflexions qui me viennent ce matin et que je continuerai de vous parler dans les mois et les années à venir (comme je le fais de toute façon déjà depuis 10 ans)…

IGA Un innovateur en ligne qui me fait chier (Ils sont aussi sur Pinterest et Google+)

Je ne suis vraiment pas contente d’IGA. Ils sont si innovateurs en ligne et sur les médias sociaux que ça me fait royalement chier qu’ils ne soient pas mes clients. Je ne peux donc pas me vanter d’être impliquée dans leur processus décisionnel et d’avoir fait quoi que ce soit pour eux. Bon je me sens mieux maintenant que c’est dit. Je peux cependant noter et apprécier le talent et l’audace qu’ils mettent sur leur présence en ligne. C’est l’un des beaux cas québécois de réussite sur les médias sociaux.

Ça ne date pas d’hier d’ailleurs. Déjà à la fin du dernier millénaire (ça me fait tout drôle d’écrire ça hehehe) IGA innovait avec le premier commerce alimentaire québécois en ligne. À l’époque, le site avait coûté $300K et il avait été calculé qu’avant de vendre une seule boîte de conserve, il avait déjà rapporté pour $800k de retombés médiatiques positives.

Je vous parle de ça parce que la semaine dernière, je reçus un courriel pour m’informer de leur nouveau Wikibouffe (Infopresse de même que rezopointzero en parle). Ce wiki est d’ailleurs judicieusement positionné en sous-domaine de IGA.net, question d’aider au maximum le positionnement naturel dans les moteurs de recherche du domaine IGA.net. Il est vraiment très bien fait et plusieurs entreprises peuvent certainement s’inspirer de cette excellente idée, dans leur domaine respectif.

Leur compte Twitter est intéressant et on note qu’ils discutent avec les internautes et influenceurs . Leur page Facebook est aussi très animée. Mais c’est lorsque je les ai vu débarquer sur Pinterest, sans en avoir encore parlé et expérimenter intelligemment avec le nouvel outil média social (qui rejoint particulièrement les femmes et qui est très versé dans l’alimentaire) que j’ai compris qu’ils étaient réellement hot. C’est pour ça que je suis frustrée qu’ils ne soient pas mes clients = grrrrrr

Ha oui! ils sont aussi déjà sur Google +

MAJ

Ha oui, tout la journée j’ai eu dans la tête la toune « Ma vie c’est d’la marde » de la chanteuse Lisa Leblanc qui était hier à l’émission Tout le monde en parle. Merci madame Leblanc de redonner ses lettres de noblesse au mot “marde” et d’avoir indirectement inspiré les titres scatologiques de mes deux derniers billets. Quoique pour être franche, mon côté scato est là depuis bien longtemps. D’ailleurs, l’un de mes chefs d’œuvre que je récitais l’an dernier au Festival Voix d’Amérique lors de la soirée du Combat contre la langue de bois : Pour toi Serge, c’est avec fierté que je te chie un poème 🙂

BrandYourself intéressant, mais pas de miracles en vue

Je viens de terminer une visite et la mise à jour d’un profil BrandYourself. L’idée derrière ce site est de permettre à un individu qui ne connaît rien du référencement, de mettre en avant des sites parlant positivement de lui dans les résultats de Google, afin de faire reculer dans l’index, les résultats qui sont négatifs ou qui sont plutôt ceux de l’un de nos homonymes.

Le gros avantage de cet outil est de faire prendre conscience à l’usager de l’importance d’être présent sur plusieurs sites de médias sociaux, comme moyen de favoriser un meilleur positionnement de son nom dans les résultats de Google. BrandYourself.com permet aussi à l’usager de comprendre certaines des règles de base d’un bon référencement personnel.

Malheureusement, comme l’indique BrandYourself lui-même, il n’y a pas de garanties. La raison en est simple, il est impossible pour BrandYourself de garantir les résultats de Google (comme ne peut le garantir non plus un spécialiste du référencement) parce qu’il y a trop de facteurs à prendre en considération, dont la popularité et le nombre de gens qui ont le même non que vous, mais aussi parce qu’aucune technologie ne peut prétendre influer directement sur Google. D’ailleurs, si vous avez la malchance de vous nommer Michel Tremblay (par exemple, le nom du célèbre écrivain québécois qui est de surcroit le mix du prénom et du nom le plus commun au Québec), vous aurez besoin en plus de BrandYourself, d’un référencement positif qui prendra plusieurs années et hyperliens externes, avant de détrôner celui qui est reconnu sur la scène mondiale (et dans Google) comme étant LE Michel Tremblay (vous aurez d’ailleurs le même problème si vous vous appelez Michelle Blanc ou même Michel Leblanc 🙂 ).

En fait l’astuce de BrandYourself est de créer en sous-domaine (comme par exemple http://michelleblanc.brandyourself.com/)un site avec votre nom et prénom et à vous inciter à partager cette URL (contenant les hyperliens menant vers les résultats que vous souhaitez) sur les différentes plates-formes médias sociaux que vous avez déjà. C’est toujours bon d’avoir une page contenant VOS HYPERLIENS DE CHOIX, de plus à votre nom, mais comme je le dis quelquefois, ce n’est pas de la « rocket science » et ça ne fera certainement pas de miracles, à moins que vous ne soyez réellement nul en référencement et que vous ayez un nom et prénom que pratiquement personne d’autre que vous ne possédiez. Entre-temps, ma grosse compétition Google sera le vin mousseux cheap de Washington le Ste-Michelle Blanc de Blanc (notez qu’avec ce dernier hyperlien, je viens encore d’améliorer ma cause face à Google hehehe) …

Les médias traditionnels (presse écrite) Twitter, hyperliens et la perte de crédibilité

Ce matin j’ai partagé le statut suivant :

Toujours navrant de constater à quel point les médias trad. ne font que du “push” sur les médias sociaux

J’ai pris l’exemple des comptes Twitter des grands groupes de presse au Québec, mais j’aurai pu aussi bien prendre celui des médias électroniques, que ceux de plusieurs journalistes.

https://twitter.com/#!/Jdemontreal
https://twitter.com/#!/LeDevoir
https://twitter.com/#!/LP_LaPresse
https://twitter.com/#!/mtlgazette
https://twitter.com/#!/la_lesaffaires

On peut y remarquer que les statuts de ces divers médias ne traitent presque exclusiment d’eux-mêmes. Ces médias ne font pas de RT (si ce n’est que de l’info de l’un de leurs propres journalistes ou pour une caution à leur endroit d’un membre de la plèbe), ils ne dialoguent avec personne et n’ont, somme toute, aucune interaction avec l’auditoire. ALLÔ LA COMMUNICATION ???

Ils sont les meilleurs et ils le montrent ! Ça me fait aussi songer à un article vu sur Gigaom cette semaine Is linking just polite, or is it a core value of journalism? C’est le même genre de constat. Les journalistes ne citent pas leurs sources (par hyperlien sur le Web ou en mentionnant un autre média) lorsqu’ils « dévoilent » la nouvelle. Ils ont rêvé à ça durant la nuit et au réveil, ils savaient par exemple que Apple a acheté une nouvelle entreprise !

Late last week, TechCrunch writer MG Siegler broke the news that Apple was buying an app-discovery service called Chomp — although he didn’t say where that news came from, just that it was a reliable source. The Wall Street Journalreported the same news several hours later, confirmed by an Apple source, but didn’t link to Siegler, who then wrote aprofanity-laced tirade criticizing the WSJ for its failure to include a link to him in its story (we at GigaOM, meanwhile, wrote about why the acquisition made sense for Apple, and credited TechCrunch with breaking the story).

Je connais une couple de journalistes technos qui dans leur blogue ou leur papier, ne disent jamais « j’ai lu ça dans tel article, blogue, forum » et j’ajoute MA perspective. Non, ça ne ferait sans doute pas sérieux et la science infuse fait sans doute partie du fameux code déontologique des journalistes. Quoi qu’il en soit, en cette ère de changement, ceux qui apprendront le plus vite à communiquer dans les deux sens et à reconnaître le crédit de la nouvelle par hyperlien, à qui de droit, sont ceux qui risquent le plus de devenir eux-mêmes des sources crédibles…

I’ve argued before that I think this failure to link is a crucial mistake that mainstream media outlets make, and also an issue of trust: since the Journal must know that at least some people saw the Siegler post, why not link to it? The only possible reason — apart from simply forgetting to do so — is that the paper would rather try to pretend that it was the first to know this information (and it also apparently has a policy of not linking if a WSJ reporter can independently confirm the news).
Is that the right way to operate online? I would argue that it is not, especially in an environment where trust matters more than so-called “scoops.” I think that is the kind of world we are operating in now, since the half-life of the scoop is so short. But if scoops don’t matter, then why should it matter if the WSJ credits Siegler or not? I think that failure to link decreases the trust readers have, because it suggests (or tries to imply) that the outlet in question came by the information independently when they did not.

Costco : Devenir son propre média

Depuis un certain temps, nous (les spécialistes marketing internet) disons que les médias sociaux et les blogues en particulier permettent aux organisations (et aux individus) de devenir leur propre média. Pour ce faire, ils doivent développer une « storyline » (ou une grille éditoriale) et fournir des contenus qui ne sont pas qu’axés sur leur produit ou service, afin d’offrir une information à valeur ajoutée. Mais de toute évidence de devenir son propre média peut se faire de différentes manières. Dans mon billet Comment trouver sa politique éditoriale médias sociaux, je vous expliquais comment Lululemon avait admirablement bien réussi ce tour de force sur les médias sociaux. Le gros avantage des médias sociaux est qu’en plus d’entrer en communication directe avec la clientèle, vous pouvez aussi faire ce qu’on appelle du pull marketing (ou de l’acquisition de client sur le web).

Mais vous pouvez aussi sans doute faire la même chose avec des procédés plus traditionnels comme avec une newsletter (push marketing) en format papier ou virtuel. C’est ce que fait brillamment Costco avec son magazine ContactCostco. La plus récente édition parle de business, de culture, de sécurité en vélo, d’entretien ménager, de photographie, de technologie, d’épargne, de jardinage, d’écologie, de nutrition et de santé. Étonnant pour une entreprise de vente au détail ? Ce magazine parle aussi des produits qui sont en vente, mais est surtout très bien garni de publicités des différentes marques disponibles chez Costco avec une grille tarifaire à faire rougir plus d’une entreprise de presse. Costco semble définitivement être devenu son propre média.

Comme le mentionne la copine Karima-Catherine Goundiam dans son article Costco and social media: Where are they? Il ne semble en effet être nulle part? Par contre, malgré ce fait, Costco est l’entreprise la plus aimée par les consommateurs sur les médias sociaux (Social Media Users Love Costco but Hate Walmart). Un autre article souligne d’ailleurs que les médias sociaux ne sont pas la seule initiative permettant d’écouter le voix du consommateur en direct (Public Relations: Costco shows social media isn’t the only real time solution). Mais comme le mentionne dans une MAJ ((mise à jour) UPDATE: Social Media and Costco, Where are they?)), Costco fait donc du monitorage.

La morale de cette histoire est qu’avec ou sans les médias sociaux, la technologie permet maintenant aux organisations, quelle que soit leur taille, d’entrer en communication avec les consommateurs et que ce changement de paradigme (devenir soi-même un média) change et va changer bien des choses pour les organisations elles-mêmes, mais aussi pour ce qu’il est convenu d’appeler les « médias traditionnels ».