La naissance et le « soi-disant » scandale des Janette

(Crédit photo: Nathalie Mongeau)

Sont drôles parfois les journalistes à chercher de la merde où il n’y en a pas et à échafauder des théories du complot. Sont sexistes aussi des fois.

Tout ça pour répondre à ces attaques vicieuses envers madame Julie Snyder « qui aurait usé de son cash et de son mari pour faire du lobbying par en arrière pour favoriser le PQ ».

J’ai été personnellement invitée à me joindre aux Janette par l’instigatrice du mouvement, madame Marie-Anne Alepin via Facebook. Je lui ai fortement suggéré d’inviter la sexologue Jocelyne Robert, mais elle était déjà prise cette soirée-là. Ainsi, le groupe s’est formé autour de madame Alepin et chacune de ses invitées suggérait à leur tour d’autres femmes qui complèteraient bien le tableau. Julie Snyder étant sa grande amie, la marraine de l’un de ses enfants et, occasionnellement, une collaboratrice (madame Snyder avait aussi participé à l’évènement Le moulin à parole dont madame Alepin était aussi l’une des organisatrices) de même que l’une de ses nombreuses clientes. Madame Snyder, comme nous toutes, a aussi invité d’autres femmes, dont madame Janette Bertrand, Denise Robert et Édith Cochrane..

Madame Alepin voulait qu’on fasse la réunion dans le sous-sol d’une église près de chez elle et qu’on se fasse venir du St-Hubert BBQ. Ce qui aurait très bien fait l’affaire. Mais madame Snyder insista pour qu’on fasse plutôt ça au 357C et que personnellement elle ramasse la facture. Pour elle, s’était sa façon de contribuer. C’était d’ailleurs très drôle pour le personnel du 357C qui ont l’habitude des réunions d’hommes d’affaires. Le maître d’hôtel a avoué qu’il arrivait souvent qu’il reçoive des groupes d’hommes, mais que ce fût une première qu’ait lieu une rencontre strictement de femmes dans leur prestigieuse enceinte.

Lors de ce souper, que je n’oublierai jamais, les échanges étaient vifs, émotifs et très engagés. Il a été décidé d’un commun accord que madame Bertrand écrirait la lettre (elle s’est offerte puisqu’elle avait déjà envie d’en écrire une avant même la rencontre) qui rassemblerait ce qui était le point commun de nos échanges. Je suggérais que l’on se nomme « Les Janette » et cette idée rassembla l’adhésion générale immédiate, mais il mettait par le fait même, un poids énorme sur les épaules de madame Bertrand. Je m’excuse ici à madame Bertrand de lui avoir indirectement causé de très nombreux soucis avec ce choix d’épithète de notre groupe.

Pour la petite histoire, je mentionnais aussi lors de ce maintenant légendaire repas que mon impression était que « les femmes voilées » étaient malheureusement et non intentionnellement ciblées par ce débat, alors que toutes les religions, sauf très rares exceptions, sont contre les femmes. Point à la ligne.

J’ajouterais aussi que l’une des vingt Janette du début dû se retirer et rester dans l’ombre par crainte de représailles de sa communauté musulmane. Elle est fréquemment intimidée par des islamistes parce qu’elle refuse obstinément le voile, qu’elle est femme d’affaires et n’est pas un homme et qu’elle refuse que ses filles aussi soient voilées. C’est d’ailleurs LE motif principal de son immigration au Canada. Elle n’en pouvait plus de vivre la montée de l’islamisme et son rejet des femmes dans son pays d’origine. Ce n’est pas l’avenir qu’elle voulait pour ses filles. Elle dut donc être remplacée pour qu’on puisse garder le chiffre magique de vingt, et c’est madame Filliatreault qui vint la remplacer. Or, madame Filiatrault n’était pas de ce souper, mais était tout à fait d’accord avec la lettre de madame Bertrand.

Il est aussi bon de noter que n’ayant pas de budget et d’organisation pour nous chapeauter, nous n’avions pas de firmes de RP, de plan de comm et de moyens financiers pour appuyer notre démarche. Que de la bonne volonté, de la passion et un objectif commun prolaïcité et pro égalité homme/femme à faire valoir. Bien qu’il y ait eu des déclarations malheureuses et maladroites dont nous nous sommes excusées, notre message sur l’égalité homme femme a sublimé le débat et à fait prendre conscience à la population de l’importance de l’enjeu pour l’égalité des sexes.

Par la suite il fallait un site web, une page Facebook, un groupe et une organisation pour faire la marche. Nous avons toutes collectivement contribué en temps, en idée, en disponibilité médiatique, en expertise, en passion et oui en argent. Pratiquement toute la coordination médiatique a été faite par madame Alepin. La coordination et consultation web était de mon ressort. Madame Snyder étant aussi « qui elle est », entière passionnée et déterminée, a aussi contribué en support logistique. Certaines filles (dont Valérie Vennes, Isabelle Le Pain, Joëlle Morin et Stéphanie Blais) ont passé plus de 12 heures par jour sur le web en tant que modérateur sur la page Facebook, une autre s’occupait du contenu et lire tous les articles fait sur nous. Nous n’avons pas toutes l’aura d’une madame Bertrand, c’est pourquoi elle a contribué de sa propre image plus que chacune d’entre nous. Toutes n’ont pas non plus mon expertise stratégique web et marketing et c’est pourquoi, à ce chapitre, je peux humblement dire avoir contribué plus que toutes. Mais c’est là la dynamique d’un groupe. Chacun y va de son effort personnel pour le bien de l’ensemble. C’était un effort improvisé, pour le bien de notre société et offert gracieusement par des femmes, pour des femmes, avec ce que chacune pouvait mettre sur la table. Et ce n’est pas fini…

Alors lorsque je lis que c’est une initiative télécommandée par le PQ, que c’est pour faire plaisir à monsieur dont madame Snyder est la marionnette ou que c’est madame Snyder elle-même qui a monté tout le truc, je trouve ça très « capilotracté » (tiré par les cheveux), sexiste, tendancieux et dégueulasse. Ça devait être dit et c’est maintenant aussi écrit pour la postérité.

Merci à toutes les Janette d’avoir mis vos efforts et votre passion dans cette prise de position politique. Merci à Marie-Anne Alepin d’avoir été l’étincelle initiale et merci à tous ces gens qui s’impliquent positivement et avec conviction à faire avancer leurs idées, quelles qu’elles soient. Et aux autres qui n’y voient que machiavélisme, vos efforts seraient sans doute mieux investis à faire avancer positivement la société au lieu de chercher des bibittes là où il n’y en a pas…

P.S.:

J’avoue, qu’avant de l’avoir rencontrée, j’étais contaminée par ces perceptions négatives qu’on aime bien propager à propos de madame Snyder « la nounoune » de service. Lors de ce souper, elle m’a très favorablement impressionnée par sa verve, son audace et sa présence. Elle y dit entre autres une phrase que je n’oublierai jamais « Vous savez dans la vie on peut se battre pour avoir raison. Mais moi je me fous d’avoir raison. Ce que je veux, c’est avant tout de gagner. Une fois qu’on a gagné, on pourra toujours dire qu’on avait raison ».

MAJ

Ce billet est repris sur le HuffPost

Le blogue demeure l’outil média social le plus efficace, mais encore mal aimé des CMO

Dans mon billet Le paradoxe des blogues d’affaires chez les fortunes 500 je notais que :

Ironiquement, on y constate que le blogue est de moins en moins utilisé par les entreprises fortunes 500, mais que paradoxalement, c’est le deuxième outil le plus efficace de tous les médias sociaux.

Ce constat paradoxal est une fois de plus mis en évidence dans un nouveau papier d’eMarketer SEO, Social and Content Marketing in Top Demand, déniché chez Thoma Daneau sur LinkedIn. On y remarque que malgré que le blogue soit noté comme le plus efficace outil de marketing de contenu, SEO, de conversion et l’un des plus efficaces de branding et service clientèle, il n’est que le 6e outil le plus utilisé pour le marketing par médias sociaux. Vous avez les tableaux d’eMarketer correspondants plus bas.
Outils médias sociaux les plus utilisés dans le monde par les gestionnaire marketing pour le marketing par médias sociaux

Raisons pour lesquelles les gestionnaires marketing en ligne (dans le monde) utilisent certains canaux médias sociaux

Notez aussi qu’on y observe que l’outil numéro un utilisé pour le service clientèle est le « traditionnel Forum ». Celui qui sert le plus au branding est LinkedIn et celui des médias sociaux Facebook. Notez aussi que les gestionnaires croient que Facebook sera la première plate-forme média sociale du futur.

Looking ahead, 69.1% of respondents said they expected Facebook to become the dominant social media platform. Also of note: 85.9% said they anticipated site and author ownership of online marketing content would become critical in response to Google’s Panda update and the influence of Google+.

Je suis pour ma part convaincue que ces gestionnaires auront une grande douche froide d’ici trois ans quant à leur expectative de Facebook. Je crois fermement que Facebook est déjà sur son déclin et que ce déclin s’accélèrera notamment avec la croissance de Google + et de la mobilité pour laquelle Facebook n’a jamais été adapté. Mais je fais de la technofiction ici et si vous voulez d’autres arguments sur Pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte organisationnel relisez mes billets

Gérer les commentaires négatifs sur Facebook

Facebook = vous n’êtes pas chez vous!

Pourquoi Facebook ne devrait pas être le fer de lance de votre stratégie Web

Pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires

Des précisions sur Pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires

Pourquoi Twitter est supérieur à Facebook dans une optique de marketing et relations publiques?

Pourquoi Facebook me fait tant réagir et que j’ai mentionné que c’était de la merde?

Nouveaux arguments sur pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires

Les médias sociaux sont-ils responsables d’un climat de haine sociale?

Il y a une semaine Jean-Jacques Strelisky dans une chronique du Devoir Question d’images – Haïssons-nous les uns les autres! posait la question :

La troisième réflexion vise la société. Elle nous concerne tous collectivement et individuellement dans l’utilisation que nous faisons des médias sociaux – qui n’ont parfois de sociaux que leurs noms puisqu’ils contribuent grandement à générer de l’asociabilité et de la confrontation. Faudra-t-il demain les rebaptiser « médias asociaux » ? L’impact doxocratique de ces pratiques est évident tant cela conditionne inéluctablement les politiciens, les intellectuels et les journalistes à se concentrer davantage sur une réponse, voire une réplique, plutôt que sur une analyse méthodique et fondée. L’enjeu est désormais de réagir plutôt que d’agir.

Petit intermède ici pour dire que même si je ne serai pas toujours d’accord avec monsieur Strelisky, je l’aime bien. Il a même été mon voisin durant 4 ans. Le monde est petit dans le virtuel, tout comme hors du numérique. D’ailleurs trop de gens l’oublient. Nos voisins numériques sont possiblement aussi des voisins physiques…

Mais revenons à nos moutons. Il est tout à fait vrai que depuis 6 mois, les discours dans certains médias sociaux (je dis bien certains) ont outrageusement dégénéré. J’ai d’ailleurs associé dans ce blogue, cette dégénérescence à la crise étudiante (voire la révolte populaire) dans mon billet Crise étudiante, la gauche est plus active et intolérante sur les médias sociaux. J’y expliquais que lors de la dernière campagne fédérale, il avait été observé que la gauche canadienne était plus présente et efficace sur les médias sociaux (phénomène que j’observe moi-même depuis des années) et qu’une analyse de la réputée Pew Internet révélait que les gens qui se décrivent comme libéraux, sont plus opiniâtre que ceux qui se décrivent comme conservateurs :

New Pew research shows that the left is far more likely than the right – 75 percent more – to have unfriended someone for posting opposing political views. More telling, they also unfriended and even blocked people more if the person with opposing views argued with one of their friends and did so even if they were concerned the person with differing views might offend another friend.

Liberals in America regard themselves as part of the intellectual and technological elite and if social media usage is an indicator, they’re right; 23 percent more who identify as liberals use social media than who identify as conservative. The intolerant people are actually a small subset – only 18 percent of people have blocked or unfriended a previous friend at all – so that 75 percent has to be taken in context. The angry left is more likely than the angry right to react harshly to diversity of thought but outside that the poles have a lot in common. Very liberal and very conservative people were dramatically more likely than more moderate people to ‘like’ a post they agreed with, with liberals doing so slightly more, and they were more likely to post a positive comment. The only area where conservatives edged out liberals was in friending someone who posted something that corresponded to their world view. Conservatives are more likely to ‘friend’ someone new who is similar and less likely to unfriend people who disagree.

Finalement, si on transpose ces différentes données au Québec, on peut comprendre pourquoi, en partie, Twitter en particulier, Facebook et les autres médias sociaux sont maintenant devenus un champ de mines pour ceux « oseraient » exprimer une opinion divergente de la gauche casserole…

Mais dans sa chronique, monsieur Strelisky obseve que cette hargne est maintenant un problème de société et qu’elle est désormais présente d’abord à l’Assemblée nationale puis dans les articles journalistiques et les commentaires de leurs lecteurs. Je suis d’accord en grande partie avec lui et il y a un malaise certain. Cependant, comme il est sous-entendu dans la chronique et comme plusieurs journalistes me le demandent spécifiquement est-ce que les médias sociaux sont responsables de ce pourrissement du discours public? Mon avis est que non, je ne le crois pas.

Je suis assez vieille pour me souvenir

Je suis assez vieille pour me souvenir de nos deux crises référendaires et de la division sociale qui en résultait. Je me souviens qu’alors le débat était très viril, mais qu’il était respectueux. Je me souviens que les gens s’engueulaient sur des idées. Je me souviens qu’il y avait débat. Par contre, il est vrai qu’à cette époque, le phénomène de la parole citoyenne était encore très marginal. On oublie d’ailleurs que les médias sociaux sont aussi vieux. Qu’on les appelait e-communauté. Qu’ils ont été les premiers à expérimenter les conversations acides des trolls et à apprendre à ne pas les nourrir et à vivre avec cette plaie continuelle. Cependant, à cette époque, il existait des fonctionnalités pour éjecter ces trolls. On avait l’ancêtre des « gestionnaires de communautés » qu’étaient les modérateurs (de forums) les opérateurs (de canal IRC), les sysop (des BBS). Ils avaient le pouvoir de droit de vie ou de mort des trolls. On retrouve encore ces mécanismes d’autorégulations dans Facebook. Vous pouvez en effet mettre votre Facebook privé et n’y accepter que vos amis et modérer leurs commentaires s’ils dépassent les bornes que vous jugez acceptables. Mais vous n’avez pas ce genre de mécanisme sur Twitter. Sur Twitter vous ne pouvez que bloquer un usager qui vous fait chier, mais vous ne pouvez pas l’expulser de Twitter. Il continuera donc à verser son venin sans que vous y puissiez quoi que ce soit. De plus, la population en général n’est pas au fait des usages communautaires des médias sociaux, des trolls et plusieurs individus croient à tord, que caché derrière leur pseudonymat, ils sont intouchables et peuvent dirent n’importe quoi sans conséquence.

Les médias sociaux ne sont donc pas un bloc homogène, de par leurs compositions sociodémographiques et leurs fonctionnalités qui permettent ou non, aux trolls d’exister et de croître. Il n’y a pas de trolls (à ce que je sache) sur Pinterest (thank god).

Pour l’argument que la période des questions des députés de l’Assemblée nationale dégénère en cirque à cause des caméras qui y sont présentes, c’est très possible. Personnellement j’aimerais vraiment une période de suggestion, de solutions, d’initiatives qu’une période visant strictement qu’à démoniser l’autre pour marquer quelques points. Pour celui des journalistes qui comme monsieur Strelisky le note

que les images se publient sans jugement ni retenue, les mots violents, voire humiliants et offensants, se banalisent à la limite du supportable. Nous avons atteint des sommets !

Je ne peux qu’acquiescer dans une certaine mesure. J’ai moi-même eu maille à partir avec un chroniqueur devenu rédacteur en chef qui à ma connaissance, n’a jamais pondu une chronique positive, offert de solutions ou élevé le débat sur quoi que ce soit et a pourtant été promus, est régulièrement invité par d’autres médias et vomis allègrement sur tout ce qui bouge. Et il semble qu’on en redemande. Cependant qu’un journaliste ai des opinions politiques, qu’il ai un biais non avoué et l’exprime, ça ne me dérange pas vraiment. Ce qui me dérange est l’hypocrisie de la soi-disant “objectivité journalistique” et le pseudo-code de déontologie.

Oui nous devrons collectivement réapprendre le sain dialogue, oui nous devrons collectivement élever le débat. Oui nous devrons collectivement offrir des solutions et oui nous devrons collectivement être en désaccord sans tenter en vain de démoniser l’opposant. Je suis moi-même très acerbe dans certains de mes propos, mais je tente toujours de documenter mes désaccords. Lorsque je dis que quelque chose est de la merde, j’explique pourquoi et je donne des solutions de remplacement et il m’arrive d’insulter sur les médias sociaux, mais c’est toujours en réaction, jamais comme instigatrice.

Est que l’oeuf vient avant la poule ou la poule avant l’oeuf? Je ne sais pas, mais il est vrai que les oeufs sentent de plus en plus pourrie…

Les prochaines élections provinciales seront-elles 2.0?

Depuis une semaine, les journalistes sont fébriles à se demander si les prochaines élections provinciales seront finalement 2.0. (j’avais répondu à cette question dans mon billet La prochaine élection provinciale sera-t-elle média sociaux ? en avril de cette année). Certains journalistes parlent du scandale de l’achat des amis Facebook par Pauline Marois (article auquel j’ai participé), le blogueur Nicolas Roberge crie à la désinformation (il est sans doute en manque de visibilité)

Toutefois, la désinformation par les experts en médias sociaux et le ravage des spin doctors des partis adverses m’agacent profondément.

D’autres s’outragent des nombreux faux pas de François Legault sur Twitter (ici, ici) et de son candidat remercié à cause d’un twitt. Et un nouveau rédacteur en chef et polémiste notoire parle d’idéologie de la médiasocialisation (il en fume du meilleur que moi et je ne mets pas l’hyperlien à sa chronique parce que je ne lis pas cette merde et qu’un ami bien intentionné m’a fait suivre ce torchon).

Le moins qu’on puisse dire est que si la prochaine élection n’est pas 2.0, les médias sociaux lui serviront certainement de divertissement salé. Et dire que tout cela est arrivé lors de ma trop courte petite semaine de vacances de juillet. J’ose à peine imaginer mes deux semaines de vacances de la mi-août!

Pourquoi nos politiciens ne sont pas 2.0

À chaque élection on me demande de discuter de l’utilisation des outils Web par les différents partis et à chaque élection je me désole davantage. Je vois bien quelques politiciens qui comprennent certaines dimensions d’une présence web efficace, dont Bernard Drainville du Parti Québécois avec son compte Twitter ou quoi qu’en disent les outrés, François Legault avec son compte Twitter. Ces politiciens ont au moins compris qu’il ne suffit pas de pousser sa merde préemballée sur un outil web pour acquérir une efficacité. Il faut aussi oser être soi-même (avec ses forces et ses faiblesses comme le montre admirablement bien Legault), oser parler d’autres choses que de politique et surtout répondre aux usagers et engagé un dialogue. Même avec ceux qui nous cherchent toise.

Malheureusement, même si Twitter est un outil de relations publiques des plus efficace, il n’est qu’un outil parmi une pléiade possible et qu’une dimension à une stratégie Web diversifiée qui soit cohérente et soutenue dans le temps. Parlant de temps, ce qui me fait rire avec l’achat de pub pour la page Facebook de madame Marois (si tel est le cas, ce dont je doute) est qu’elle a attendu l’éminence d’une élection avant de se réveiller. Que faisait-elle de sa présence Web les quatre dernières années? Que faisaient-ils tous en ligne ces quatre dernières années? Rien! Niet! Nada!

Une communauté est quelque chose que l’on monte avant d’en avoir besoin. Si on la monte parce qu’on en a besoin, ça ne marche pas ou si peu. Sa sent l’électoralisme à plein nez. Aussi faut-il moduler son discours politique en fonction du feedback des internautes. Il faut qu’ils sentent qu’ils sont écoutés et qu’ils ont un impact (si minime soit-il) sur les enjeux qui sont discutés. Comme ça ils seront plus à même de retransmettre le message politique à leur tour. On est loin de là. À des stratosphères de là. Je le disais en pleine face à madame Marois (et à la classe politique tout entière) il y a 4 ans lors de l’émission Tout le monde en parle. Je lui ai répété lors d’une émission chez Christiane Charrette 2 ans plus tard. Ce n’est que durant mes vacances que son parti a décidé de s’acheter des admirateurs Facebook. C’est d’un pitoyable. Mais je la comprends. Un conseil gratuit est un conseil qui ne vaut rien.

L’entrevue et les conseils à madame Marois à partir de 10:33 minutes


Michelle Blanc passage à Tout le monde en parle par MichelleBlanc

Il est déjà trop tard pour que la prochaine élection soit 2.0 mais elle risque cependant de tourmenter bien des politiciens avec leurs gaffes Web, de divertir les usagers qui s’enverront paître par idéologie interposée et à faire chroniquer les chroniqueurs qui en fume du bon (et même ceux plus posés qui posent de bonnes questions). Notez que je ne parle pas ici du Parti Libéral parce qu’ils ne sont pratiquement pas sur les médias sociaux. Leur moment de gloire dans mon blogue viendra certainement dans les prochaines semaines. Je ne parle pas non plus de Québec Solidaire.

Vous pouvez écouter l’entrevue que je donnais ce matin sur les ondes de la radio de Radio-Canada en Abitibi à l’émission Des matins en or. (Durée 9:59 min.)

Vous aimerez sans doute ma catégorie Politique et internet et mes billets:

Signets pour une gentille candidate aux élections et pour un fonctionnaire de bonne volonté

Crise étudiante, la gauche est plus active et intolérante sur les médias sociaux

Le plan nord, le plan nerd et LeWeb

Bloc Québécois et moumounitude médias sociaux

ACFAS: Panel Les médias sociaux et la perspective consommateur

En fin d’après-midi, je participerai à une table ronde du 80e Congrès de l’ACFAS (Association canadienne-française pour l’avancement des sciences ), Les médias sociaux et la perspective consommateur : un point de vue multidisciplinaire. On me demande de préparer une courte allocution devant couvrir les questions qui suivent, puis de participer aux discussions subséquentes avec la salle.

1. Les médias sociaux ont-ils vraiment généré de nouveaux modes de consommation ou ont-ils simplement modifié la manière de procéder de modes existants?
2. Quels sont les avantages de ces modes de consommation : 1) pour le consommateur? 2) pour l’entreprise? Comment chacun y trouve-t- il son compte?
3. Les consommateurs utilisent les médias sociaux parce qu’ils y ont trouvé entre autres une voix pour faire face aux entreprises : leurs manquements, leur mauvais service ou encore leurs exagérations. Maintenant, en réaction aux blogues tenus par des consommateurs ou encore, pour devancer leurs concurrents, les entreprises sont elles-mêmes présentes sur les médias sociaux et deviennent de plus en plus actives. Plusieurs d’entre elles effectuent de la veille et on remarque davantage leur présence. Les entreprises sont également soupçonnées d’infiltrer les groupes de discussions. Dans ce contexte, les consommateurs auront-ils encore bien longtemps le droit de parole ? Pourra-t-on encore longtemps croire que les « appréciations » des commentaires proviennent de véritables clients ? Comment distinguer le vrai du faux ?
4. Peut-on dire qu’il y a une distinction entre la réponse des consommateurs selon leur provenance, c.-à-d. Europe, Canada, États-Unis et Québec ? Plus précisément, les consommateurs québécois sont-ils aussi actifs sur ces réseaux que les autres? Ne sont-ils pas trop individualistes pour persévérer dans ce genre de consommation ?
5. La consommation groupée, la consommation collaborative, les entreprises sur Facebook : est-ce une mode qui va s’éteindre? Quelles sont les perspectives d’avenir de ces nouveaux modes de consommation?

Voici donc l’ébauche de mes réponses.

1- Ils ont modifié la méthode de consommer en ce sens que l’opinion d’autres consommateurs est un élément déterminant dans le processus de prise de décision. Par exemple avec l’aide d’outils tel que Tripadvisor ou Foursquare, ces opinions consommateurs sont maintenant mobiles. (vous pouvez lire TripAdvisor: le pouvoir du contenu généré par le public (Compte rendu de conférence, et Almost half – 48 percent – of consumers use their mobile devices to research or browse products and services, according to Oracle’s “Mobile Trends: Consumer Views of Mobile Shopping and Mobile Service Providers” report. puis ce tableau de Altimetergroup)

2-Les avantages pour le consommateur sont nombreux. Ils profitent d’informations difficilement disponibles sur les moteurs de recherches, bénéficient de l’expérience des usagers précédents, More consumers are finding positive benefits from their experiences with social media and taking away positive suggestions from their online activities. In fact, two in five Americans have received a good suggestion for something to try as a result of social media use, according to a recent Harris Interactive poll. Businesses and brands with social media presence can be among those who provide positive suggestions and experiences to consumers online. et exemple de l’achat de Charlotte Comment les médias sociaux m’ont aidée à trouver mon chien et sa bouffe, pour le reste de ses jours…

Les avantages pour les entreprises sont d’apprendre des consommateurs, d’encombrer les résultats de recherches de son propre brand, de réduire le coût marketing traditionnel, d’augmenter le trafic sur le site transactionnel, d’améliorer le service client, de réduire le « time to market » des inovations.

 

3- Les entreprises québécoises sont très en retard sur le commerce en ligne et sur le commerce social en particulier. La vente de produits et services en ligne ne s’est pas encore popularisée chez les PME, car à ce jour, une minorité seulement des PME canadiennes (17,9%) utilisent Internet pour vendre leurs produits et services . L’utilisation des applications du Web 2 .0 dans les stratégies de communication et de marketing n’est pas très populaire chez les PME canadiennes branchées, puisque seulement 15,2% d’entre elles en font un tel usage . Paradoxalement, Un adulte québécois sur 2 achète sur Internet. Le commerce électronique (PDF) CEFRIO
et les services bancaires en ligne (PDF) CEFRIO
4- Les consommateurs québécois sont très actifs sur les médias sociaux, mais la mobilité est quasi inexistante dans certains coins du Québec.
5- Je ne crois pas aux achats groupés, d’ailleurs Groupon est sur une pente descendante et souffre de nombreux copycat. Par contre la consommation collaborative est un phénomène à observer. À ce propos, une start-up québécoise Buyosphere est à surveiller. Le Facebook commerce est aussi sur une pente plus que glissante. (à lire: Gamestop to J.C. Penney Shut Facebook Stores, Nouveaux arguments sur pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires)

La difficulté des artistes avec le Web

Ce midi j’ai frappé un mur. Un de mes bons copains est musicien à succès. Il a déjà eu des succès sur la scène internationale et continue sa carrière qui est sur une belle lancée. Il m’apostrophe avec ce commentaire
« Ton invitation LinkedIn je m’en criss, les réseaux sociaux c’est de la merde »
«  Bin ce n’est pas grave, tu es mon chum pareil. Je n’ai pas besoin de LinkedIn pour te parler de toute manière, c‘est une application à partir de LinkedIn qui a été envoyée à tous mes contacts GMail »

Puis il s’excuse, on parle de choses et d’autres et je lui dit
« bientôt je vais parler de musique en ligne lors d’une émission de télévision et j’ai bien hâte d’exposer ma position sur le fait que l’argent est maintenant dans les produits dérivés de la création intellectuelle plutôt que dans la création intellectuelle elle-même »

Puis il s’emporte,
« la musique gratuite sur internet ça me fait chier »

Oui, mais tu sais qu’au début du siècle dernier lors de l’arrivée de la radio les artistes ne voulaient pas y jouer de peur que…

Il me dit oui, oui, je connais ton histoire et de toute façon toi tu es la personnification du point de vue du blogueur et moi du musicien on ne peut pas se parler, je criss mon camp tu me les pompes trop. Je ne suis plus capable de t’entendre salut, il se lève et s’en va en tabarnak

Quelques minutes plus tard, un autre pote qui lui est acteur vient me voir. Je lui raconte la mésaventure puis il me dit :

Tu sais Michelle, tu n’as pas été très à l’écoute. C’est très difficile pour les artistes présentement. Ils ne vendent presque plus de disque et contrairement à toi et tes conférences, faire des spectacles ce n’est pas payant. Ils ont une grosse équipe de tournée, des musiciens, des techniciens, de l’équipement, un manager, au bout du compte, ils ne touchent pratiquement rien. Je comprends qu’il ait pogné les nerfs. D’ailleurs, on a le même problème avec l’UDA qui n’arrive pas à se faire payer les pubs que les artistes font et qui passe sur le Web. Le web est en train de nous ruiner. La prochaine fois ferme ta gueule et écoute-le. Ne parle plus de Web.

Morale de l’histoire

Je compatis avec les artistes, je comprends que plusieurs n’usent pas du Web de la bonne manière et je suis consciente que ceux qui font le plus de frics avec les contenus en ligne, quels qu’ils soient, sont les fournisseurs de services internet qui ne paient aucune redevance à qui que ce soit et que c’est SCANDALEUX. Je comprends aussi que comme le mentionne Attali, les modèles d’affaires doivent changer et la culture qui a toujours été financer par le privée et le public, ne l’est pratiquement pas pour le web et les créateurs qui y déversent de nombreux contenus. Entre-temps, bien des gens sont pris dans l’étau du changement et n’arrivent plus à vivre de leur art et c’est d’une tristesse profonde.

J’aime les artistes et je suis prête à faire ma part pour les aider à capitaliser sur le Web plutôt qu’à le démoniser et à lutter avec acharnement contre les changements qui sont inévitables. Je suis donc prête à offrir mes services de consultante, à moitié prix, selon ma disponibilité aux regroupements d’artistes qui pourraient requérir mes services. Pour le reste, je ne peux malheureusement que compatir pour ceux qui malheureusement, sont pris dans le tordeur sans pitié du changement…

Vous aimerez sans doute mes autres billets:

Attali et l’argumentation pour le téléchargement gratuit.
Certaines entreprises culturelles peuvent en montrer en matière de marketing 2.0
Le problème des artistes avec le Web
LeLab VOXtv, chronique Pourquoi les artistes sont « poches » en ligne
Permettre ou non l’utilisation de téléphones intelligents durant les spectacles?
Paywithatweet : une nouvelle forme de paiement viral et social
Robert Lepage et les médias sociaux
Le mauvais cheval de bataille de l’ADISQ
L’ADISQ poursuit sa campagne de perte de temps

MAJ

À lire ABSOLUMENT (Que Nicole Bouchard me suggère sur mon mur Facebook), pour un autre point de vue:
Chez Marianne: Jean-Louis Murat (1/2): «Les médias se comportent comme des proxénètes avec le monde du disque.»

Jean-Luc Mongrain et l’usurpation d’identité

La semaine dernière j’eus l’immense plaisir d’être invitée à l’émission phare de LCN, Mongrain, avec l’ineffable Jean-Luc-Mongrain. Je crois que c’est sans doute l’une de mes meilleures entrevues (disons que la chimie entre monsieur Mongrain et moi-même a plutôt bien passé). Nous y avons discuté de médias sociaux, d’usurpation d’identité et de la différence entre Facebook et Twitter.
Visionnez ou revisionnez cette entrevue

Pour en savoir plus sur l’usurpation d’identité, relisez mes billets :
Le Lab VOXtv – Chronique : Usurpation d’identité, Twittersnob, domaineurs et autres fléaux

De l’usurpation d’identité sur les médias sociaux

De l’usurpation d’identité sur les médias sociaux II

Pour comprendre les différences entre Facebook et Twitter, vous pouvez lire les billets de mes catégories Facebook et Twitter et le microblogging. Vous pouvez aussi relire les billets spécifiques suivant où je traite des différences entre les deux outils.

Facebook vs Twitter

Pourquoi Twitter est supérieur à Facebook dans une optique de marketing et relations publiques?

Pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires

Des précision sur Pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires

Vous êtes des voyeurs, des chercheurs de troubles et vous aimez la pagaille

Oui, oui, oui, vous mes lecteurs chéris et vous mes followers twitters et amis Facebook vous êtes de méchants voyeurs, chercheurs de troubles et aimez la pagaille. Ne vous en défendez pas. C’est humain et c’est ce qui fait tourner la presse depuis belle lurette. Vous vous souvenez peut-être de « la bonne nouvelle GM » (probablement pas)? C’était un clip d’infos présentés au Nouvelles du soir et qui était quelque chose de positif (avec la mention Bonne nouvelle GM). Curieusement ça ne marche plus et il n’y a plus de « bonne nouvelle whatever ». C’est à feu monsieur Péladeau qu’ont prête l’argument éditorial des trois « S », « sang » « sexe » et « sport » . Dans une optique de référencement, ce concept n’est probablement pas très efficace en termes de référencement. Mais en terme de clic à court terme, c’est vraiment passionnant d’observer le phénomène.

Il n’y a pas longtemps, j’ai mis en ligne mon billet La question du titre d’un billet de blogue (réflexion éditoriale), qui était une observation de pourquoi mon autre billet Pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires, avait suscité un taux de clics si impressionnant. Hier soir j’ai pu vérifier de nouveau ce constat avec un simple statu Twitter et Facebook.

Suis encore chez ces esti de tabarnak de @BobLeChef et @AlexisBrault ! LA PREUVE http://twitpic.com/42eskc

Suis encore chez ces esti de tabarnak de @BobLeChef et @Alexi... on Twitpic

Ce statut est la suite d’une discussion avec  Bob Le Chef et Alexis Brault (qui a aussi été mon client pour son webzine 33Mag). Nous disions que c’était d’une tristesse de remarquer que des contenus que nous trouvons vraiment géniaux, ne soient pas particulièrement cliqués, alors que des inepties que nous écrivons, se tapent des scores incroyables. Pour preuve, l’un de mes billets récent dont je suis particulièrement fière (et que généralement on me pait pour savoir alors que je le rends disponible ici gratuitement) est Comment trouver sa politique éditoriale médias sociaux. Ce billet est sans doute là pour la postérité et il sera très efficace en termes de référencement, mais à court terme, un taux de clics sommes toutes assez moyen. C’est de votre faute 🙂

Pour en revenir à mon twitt, si vous cliquez sur l’hyperlien et que vous voyez la photo, il est très évident que je suis loin d’être fâchée avec les copains. Ce serait même tout à fait le contraire (oui je suis (des fois) sarcastique). Après avoir mis cette photo en ligne, nous avons continué « le trash éditorial » avec un statut de @BobLeChef


La fois où @michelleblanc a peté sa coche pendant un tournage de l’Anarchie Culinaire http://bit.ly/fJawQZ #sorry

De la « rocket-science » ou pas, ce vidéo (que je vous mets plus bas dans ce billet) score particulièrement bien pour l’instant. À tel point que des gens croient que je suis réellement fâchée avec Bob et Alexis. Je suis donc une pas pire actrice finalement 🙂

MAJ
Même si j’observe un taux de clic à court terme intéressant avec des titres trash, ce qui me fait réellement plaisir est de scorer positivement dans Google avec des requêtes plus appropriées comme « article scientifique commerce electronique ». 🙂 J’ai de ces paradoxes (et objectifs d’affaires)

MAJ2 + behind the scene

Question de remettre définitivement les pendules à l’heure, voici l’intégrale de mon historique rencontre avec Bob le Chef et son compares de toujours, Alexis Brault.

Je vous invite aussi à regarder les photos du “behind the scene” prise par Daniel Mathieu. Vous pourrez certainement comprendre rapidement la complicité joviale que j’ai eue avec cette bande de passionnés.

La question du titre d’un billet de blogue (réflexion éditoriale)

Mon dernier billet est titré, Pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires.
Voici certains titres alternatifs que j’aurai pu utiliser.

Pourquoi il faut être prudent avec Facebook dans ses investissements marketing
Facebook est-il le nirvana des médias sociaux?
8 raisons pourquoi les dirigeants marketing doivent se méfier de Facebook
Facebook, facebook, facebook, que j’ai mal à mon investissement!
Stratégie judicieuse de gestion budgétaire marketing et Facebook

et ainsi de suite.

L’avant-dernier titre est très efficace en terme de référencement parce que le mot-clé Facebook est répété trois fois. Cependant, c’est un mot clé extrêmement compétitif et je n’ai pas la prétention de me battre pour celui-ci. Les autres titres sont aussi pertinents, mais celui que j’ai utilisé « punch l’imaginaire » pique la curiosité et incite (à court terme) un taux de clic assez fulgurant. De plus, il cadre très bien avec mon style rédactionnel et je sais que les gens vont aimer les images-chocs. Mon avant-dernier billet Les médias sociaux et les crises en Égypte et Tunisie, entrevue avec Gilles Parent, qui est pourtant extrêmement fourni d’hyperliens pertinents et d’informations inusitées, n’a pratiquement pas été visité et l’excellente entrevue qu’il contient, presque passé inaperçu. Mais son titre Les médias sociaux et les crises en Égypte et Tunisie, entrevue avec Gilles Parent, ne couvre pas l’entièreté des sujets traités, sonne « narcissique » et quoi qu’il soit très d’actualité, ne semble rien présenté de nouveau. Il est donc judicieux de prendre le temps de jauger le titre qu’on met à un billet et de se questionner sur les objectifs qu’on veut atteindre avec celui-ci.

Le Web est comme l’univers

J’utilise souvent l’allégorie de l’univers pour parler du Web. Je la donne en exemple à mes clients lorsqu’ils me rencontrent et je l’utilise lors de mes conférences. Je l’avais d’ailleurs utilisé lors de ma conférence pour les potes français à Lille. Hier, sans doute par synchronicité, Alex Lauzon twitte exactement la même image. Je vais donc la développer de nouveau ici. Tout comme l’univers, le Web est en constante expansion et comme celui-ci, les astres et les planètes sont en interrelations et gravitent les uns autour des autres. Pour être réellement efficace, votre présence Web (idéalement avec un blogue) est comme un soleil. Mais il a besoin de planètes qui gravitent autour. Ces planètes sont vos présences médias sociaux qui servent de faire-valoir à votre soleil. Ainsi, vous vous créez une page Flickr, Youtube (ou Dailymotion pour les potes français) Twitter, Facebook, Friendfeed, Slideshare et.al. Mais il y a aussi d’autres soleils dans l’univers. Ces autres soleils sont ce que nous appelons des sites d’autorité. Pour donner un exemple, si vous êtes un manufacturier de laptop, les sites d’autorité de votre domaine seront, par exemple, PCmag ou Protegez-vous qui feront des listes et analyses de laptop, qui influeront sur le processus décisionnel des clients. Ils visiteront d’abord ces sites avant de se faire une idée sur les laptops qu’ils magasineront par la suite. Vous vous devez donc d’être aussi présents sur ces soleils, afin d’être réellement efficaces en lignes. Les sites d’autorité varieront grandement d’une industrie ou d’un secteur à l’autre. Voilà donc mon image qui est inscrite ici, pour la postérité…

MAJ
Cette mise à jour m’est inspirée du commentaire de Louis Sabourin :

Sans vouloir trop cogiter là dessus, c’est un parallèle qui est fascinant. Il reste à définir ou à mettre en parallèle les trous noirs, les météorites et autres corps célestes!

Voici donc ma réflexion sur les autres corps célestes. Les trous noirs sont les sites en Flash et autres javascript, les météores sont les pourriels et les comètes sont les agrégateurs de contenu. Dieu (ou le diable) est pour l’instant Google mais peut-être sera-t-il détrôné prochainement par Facebook, comme je l’expliquais dans mon billet Facebook versus Google dans le contexte de l’achat de Friendfeed