Médisance et règlements de comptes sur les médias sociaux

De plus en plus, des organisations viennent me consulter pour savoir comment gérer la médisance sur les médias sociaux. C’est une zone grise difficile à gérer pour les entreprises de même que pour les individus. Pour nous aider dans cette tâche il y a bien entendu le tableau des processus de réponses de la US Air Force dont j’ai parlé dans le billet US Air Force, Vos enjeux de relations publiques 2.0 peuvent difficilement être pires que les leurs, il y a les différents outils de monitorage et d’évaluation de l’influence dont j’ai parlé maintes fois dans ce blogue, de même que les poursuites possibles si la médisance traversait la subjective ligne de la diffamation. Mais il y a aussi les répercussions de l’inaction ou de l’action à soupeser dans la balance.

Il y a quelques semaines, une organisation nationale me consultait afin de savoir comment elle devait réagir à un ancien fournisseur qui les accusait de tous les maux sur twitter et Facebook, parce que l’organisation n’avait pas renouvelé son contrat. Après une analyse minutieuse de la situation, je suggérais de rencontrer le fournisseur et de ne pas réagir sur les médias sociaux. C’est que des fois, s’il y a un problème de déceler sur ceux-ci, de réagir d’une manière ou d’une autre sur les médias sociaux, risque de faire aggraver le problème et de le signaler à une foule d’autres intervenants qui ne sont pas du tout au courant du problème. Pour votre info, je viens tout juste de discuter avec cette organisation. Ils ont rencontré le fournisseur, celui-ci a admis avoir dépassé les bornes et l’affaire est classée.
Observation :

  • Ce fournisseur en lavant son linge sale en public ne s’est certainement pas attiré de nouveaux clients. Des clients qui pouvaient trouver ses produits ou services intéressants seront désormais sur leur garde, de peur qu’une fois le mandat complété, il se mette à leur faire aussi un procès d’intention.
  • Tous les gens qui sont entrés dans la discussion sans avoir eu les deux côtés de la médaille ont aussi été identifiés par l’organisation comme étant de potentiels adversaires de relations publiques. Il sera très difficile pour eux dans le futur, d’avoir la confiance de cette organisation et faire affaire avec elle.
  • C’est toujours « cool » de médire sur le perron de l’église. C’est humain, ça défoule, on se sent fort et courageux. Mais sur le web, nos écrits restent et le dommage pourrait être des fois plus grand pour celui qui fait de la médisance que pour celui qui en est victime.
  • La ligne est mince parfois entre de la médisance et de la diffamation. Vous pourriez être victime de poursuites ou perdre votre emploi si vous dites n’importe quoi à propos d’une organisation ou d’une personne sur le Web. Le délai de prescription pour une poursuite légale en diffamation est beaucoup plus long que le délai de réaction (ou non) aux conneries que vous pourriez dire.
  • Je crois fermement à la loi du karma et lorsque tu fais du mal, ça te revient toujours et pas nécessairement de celui à qui tu a fait du tord.

Observation personnelle. Je suis moi-même une marque et c’est encore plus difficile à gérer étant donné que les émotions sont fortes et que lorsque je suis témoin de médisance envers ma marque, c’est de moi aussi qu’il s’agit. Avec la sortie de Les médias sociaux 101, j’ai été témoin de nombreux coups bas et à cause d’une promesse de ne pas réagir que j’ai faite au directeur communication de l’éditeur, je n’ai nullement réagi à ces nombreux coups bas dont j’ai été victime. Ça aura sans doute été l’une des grandes leçons d’humilité et de relations publiques que j’ai faites durant la dernière année…

Les médias sociaux 102, la suite, qu’aimeriez-vous y retrouver?

Je commence déjà à préparer la suite de Les médias sociaux 101 qui s’intitulera Les médias sociaux 102 (avec un sous-titre à définir). J’ai déjà une bonne idée de son contenu, mais je sollicite votre avis afin de connaître les thèmes, les types d’informations et les contenus spécifiques que vous aimeriez y retrouver? Je rappelle que comme pour la première version, ce livre s’adresse aux gens qui ne connaissent pas spécifiquement les médias sociaux, mais que le tome II ira plus en profondeur.
Merci de vos lanternes

Gourou, papesse ou reine des médias sociaux, inaccessibilité et narcissisme

On m’affuble des titres de papesse, de gourou ou de reine des médias sociaux très souvent. Ça me fait rire plus qu’autre chose et ça me flatte aussi. Il y a cependant un côté sombre à ça. Plusieurs personnes perçoivent qu’avec ces titres de noblesse, je suis certainement inaccessible et narcissique. C’est évident que je ne suis pas la moins dispendieuse des consultantes en stratégie Web et marketing internet ou conférencière au Québec. Mais je suis tout de même dans les prix du marché. J’avais d’ailleurs fait le saut l’automne dernier en jasant avec Don Tapscott, l’auteur de Wikinomics qui me révéla le cachet qu’il demandait pour faire une conférence en même temps que moi. Il était 7.5 fois plus dispendieux que moi pour une prestation d’une heure. Mais nous ne sommes pas dans le même marché et monsieur Tapscott est certainement dans une ligne dont je ne fais pas partie. Mais tout de même, on ne parle pas du double ici. Il y a donc cette perception dans le marché que je dois « coûter cher » parce que je serais une gourou. Il y a aussi cette perception que je sois maintenant inaccessible. Je me doutais de ça depuis un certain temps, mais j’en eus la confirmation cette semaine. C’est qu’une bonne copine me téléphone de la part d’une employée d’une multinationale, pour me prévenir qu’une copine qui y travaille aimerait m’envoyer un courriel pour travailler avec moi. J’étais sur le cul. Mais pourquoi n’ose t’elle pas me rejoindre directement elle-même? Mes coordonnées sont pourtant publiques? Je réponds moi-même à mon téléphone et j’ai toujours été accessible! C’est que maintenant je suis perçue comme une « star » et les « stars » ont souvent un entourage qui les tienne loin des gens. Je vous rassure tout de suite VOUS POUVEZ ME REJOINDRE PAR AFFAIRE PAR COURRIEL OU TÉLÉPHONE N’IMPORTE QUAND.


Puis il y a cette question de narcissisme. Dans Les médias sociaux 101, je parle de mon cas d’utilisation des médias sociaux comme divers exemples de ce qui peut arriver sur ceux-ci. Plutôt que d’inventer des cas d’espèce fictifs comme certains autres auteurs qui ont écrit sur le sujet l’ont fait, j’utilise un cas qui est notoirement publicisé, pour faire diverses démonstrations de l’utilité des médias sociaux et il s’avère que ce cas est moi-même. Je pourrais certainement prendre des cas d’espèce chez mes divers clients, mais il est toujours délicat en conseil stratégique d’illustrer les réussites de ses clients et d’éveiller leur compétition qui dorment toujours au gaz. D’ailleurs, ce n’est pas parce que j’utilise mon propre cas que c’est nécessairement une preuve de narcissisme. Le pote Martin Lessard qui me connaît bien et que me compare avantageusement à Nietzsche (merci Martin pour cette exagération flatteuse) l’a bien compris. Dans son billet critique Les médias sociaux 101, il dit :

(…) Les chapitres sont basés sur son blogue, notoirement autopromotionnel [« [J]e le répète, j’en fais ouvertement un organe d’auto-promotion» (p.105) (ce qui ne rime pas nécessairement avec le culte du moi) c’est donc de Michelle Blanc il est question dans ce livre avant toute chose.
(…)Pour en finir avec le malaise que peut générer le titre, question de l’évacuer et de se recentrer sur le vrai sujet, le titre, donc, est une boutade en forme clin d’oeil adressé aux médias, aux corporations, au marketeux et aux politiciens — et tout le livre en est l’exemple éclatant–: vous avez perdu le contrôle face à une foule que vous méprisiez et que vous devrez tôt ou tard être forcer d’écouter. Michelle Blanc se donne en exemple et montre de quelle façon le rapport de force peut s’inverser –ou du moins comment les forces peuvent enfin s’équilibrer.

Les beaufs comme maître du réseau est une image qui réveille la nuit les dirigeants d’entreprise. Et Michelle Blanc les incarne tous, provoquant respect et crainte à la fois.
Michelle Blanc ne tend jamais l’autre joue quand on la frappe et les exemples conservés dans le livre montrent bien que nous sommes plutôt du côté de la loi du Talion, oeil pour oeil, dent pour dent. Petits ou grands, effleurez sa joue, même par inadvertance, et vous vous s’exposer à un retour de droite immédiat. Les réseaux sociaux ont des dents, et Michelle est son pit-bull. Il n’y a que les vierges offensées pour être outrées: le milieu des affaires n’offre pas davantage de sensibleries.

Michelle démontre qu’elle peut mettre à ses genoux à peu près n’importe quelle compagnie québécoise par un simple titrage adéquat de ses billets. Si ce n’est pas l’illustration de la force des médias sociaux, je ne sais pas ce que c’est.

et dans ses commentaires :

Michèle Morgan, le «désir de puissance» (au sens nietzschéen) n’est pas un désir de pouvoir et je crois que Michelle a le coeur sur la main et qu’elle partage tout ce qu’elle a à partager pour aider les gens à mieux vivre leur vie.

Les médias sociaux ne changent pas le monde selon Gladwell! Pis après?

Malcolm Gladwell grand pourfendeur de mythes devant l’éternel a écrit un papier dans le New York Times qui a fait grand bruits, Small Change, Why the revolution will not be tweeted. Ma bouc émissaire favorite, Nathalie Petrowski en a fait ses choux gras dans sa chronique Le militantisme au temps de Facebook.

En d’autres mots, rien de plus facile que de voter sur le web, que d’y donner son opinion ou son appui, que de relayer des informations mais concrètement, politiquement, socialement et littéralement, ça ne change pas le monde. Ce qui n’enlève rien à l’utilité et à l’efficacité des réseaux sociaux quand il s’agit de se retrouver à 2000 dans la rue pour protester ou pour dîner en blanc. Mais de là à croire que les réseaux sociaux vont déclencher une réelle révolution politique, que ce sont eux qui ont fait élire Obama ou qu’un jour ces mêmes réseaux vont faire triompher la démocratie en Iran, il y a un pas que Gladwell refuse à raison de franchir. Pourquoi? Parce que les réseaux sociaux ne sont qu’un outil. Et que ça prend plus qu’un outil pour enrayer le racisme, la ségrégation ou le déficit démocratique.

Mais c’est qu’elle a enfin raison. Les médias sociaux ne sont qu’un outil. De dire qu’ils peuvent changer le monde est sans doute nettement exagéré. Par contre, Gladwell ne parle pas d’Obama et oui, c’est certainement Internet et les médias sociaux qui l’ont mis au pouvoir. Mais posons la question autrement. La télévision a t’elle changé le monde? La radio a t’elle créé des soulèvements populaires, le téléphone a t’il créé des révolutions. La réponse sera sans doute oui, mais la démonstration en sera plus compliquée. Grâce à la télévision, les esprits se sont ouverts sur une foule d’enjeux sociaux, politiques et culturels. De nombreuses études ont été rédigées sur la portée de celle-ci sur une foule d’aspects sociétaux. La radio était montrée comme principale responsable des soulèvements meurtriers du Rwanda et le téléphone permit à bien des révolutionnaires de planifier leurs attentats. Pourquoi les médias sociaux devraient-ils être plus efficaces que ces autres outils réunis? Sans doute parce que des enthousiastes ont exagéré grandement l’impact de twitter sur la crise iranienne, sur les événements au Darfour ou sur la crise de Moldavie. Les livres ont eu un impact considérable sur l’humanité. Les médias sociaux (incluant les blogues) sont le nouveau type de livre du XXI siècle (la preuve se blogue est désormais sous format livre). Laissons donc le temps aux médias sociaux de changer les choses et ne les investissons donc pas de pouvoirs « extraordinaires » trop rapidement. Mais reconnaissons tout de même qu’ils aient un potentiel et une efficacité de communication, de relations publiques, de partage de l’information et de mobilisation qui à terme, peuvent certainement être des outils efficaces qui additionnée à plusieurs autres outils et initiatives, peuvent changer les choses…

Lecture additionnelle suggérée
The Reaction and Response to Gladwell’s ‘Small Change’ chez Beyond Nines

Pourquoi l’industrie des médias sociaux a un problème de crédibilité

C’est via un twitt de Michel Plante (alias @hooz2no), que j’ai pris connaissance du billet 4 Reasons The Social Media Industry Has a Credibility Problem de brasstackthinking.com. Ces arguments sont :

We talk too much about the value of our time rather than putting it to good use.

We cannibalize our own.

We’re intolerant of missteps.

We talk about conversation, but we focus a great deal on the tools. And, on ourselves.

Si je résume et traduit librement la pensée de ce billet, je dirais que :

Nous sommes conscients de la valeur de nos connaissances et sommes parfois rude avec ceux qui nous tètent pour des conseils gratuits. Ouvrir un compte Twitter, une page Facebook ou un blogue ne prends que quelques minutes. Mais savoir comment les faire fonctionner positivement dans un contexte d’affaires est une autre histoire. Il pleut des soi-disant experts en médias sociaux et il arrive que les vrai experts soient intolérants envers ceux qui ne comprennent pas la valeur de notre expertise. Des fois il faut respirer par le nez (et je m’inclus là-dedans) et prendre le temps d’expliquer que notre expertise à une valeur et de la partager pour le plus grand bien de tous.

Nous cannibalisons nos propres porte-paroles. Nous sommes vraiment bons pour mettre des individus, des start-ups, des microcélébrités twitter sur un piédestal. Nous sommes aussi très vifs pour les déboulonner pour des peccadilles ridicules une fois qu’ils ont réussi. C’est dans la nature humaine d’être jaloux et de vouloir « être calife à la place du calife ». Mais lorsque nous nous faisons des guéguerres intestines au lieu de faire ensemble évoluer la pratique et les connaissances de la saine gestion des médias sociaux, nous envoyons le message à la communauté d’affaires que nous ne sommes pas sérieux et nous nuisons à l’ensemble de l’industrie. Efforçons-nous de reconnaître le bon travail qui est fait sur les médias sociaux, spécialement si ce n’est pas le nôtre.

Nous sommes intolérants envers les erreurs. Les médias sociaux sont un grand terrain d’expérimentation. Nous devrions observer les nouvelles initiatives et apprécier ceux qui osent et font des erreurs puisque nous pouvons apprendre de celles-ci. Nous devons être assez courageux pour admettre nos propres insuccès et célébrer le succès des autres.

Finalement, nous valorisons la conversation, mais focalisons trop sur les outils et sur nous-mêmes. Ce dernier point est particulièrement vrai pour moi. Surtout avec la sortie de livre Les médias sociaux 101, j’ai eu moins le temps de fouiller le passionnant domaine des médias sociaux et ai (par besoin de promotion du livre) sans doute trop parlé de mon livre. J’espère que c’est « un égarement » passager et que ma ligne éditoriale habituelle reviendra rapidement. Je prêche moi-même les vertus de la communication bidirectionnelle que je mets en pratique depuis bientôt 10 ans, mais je me dois de me le rappeler et de retourner à ce crédo le plus possible, même si ça devient de plus en plus difficile étant donné le flux incessant qui m’assaille étant donné le grand nombre de followers et étant donné les impératifs de la mise en marché de Les médias sociaux 101. Car après tout, si je veux qu’une grande marque mette en pratique ce crédo, je me dois de la faire moi-même (même si je n’ai pas les ressources qu’une grande marque peu avoir).

En conclusion, comme industrie naissante, j’ai et nous avons un mea culpa à faire quant à certaines de nos faiblesses. Cela étant dit, la tarte est grande pour tous. Nous ne pouvons individuellement servir l’ensemble des clients et si quelqu’un fait de la promotion positive pour les médias sociaux, nous en profiterons tous…

Twitter et médias sociaux dans un contexte politique

C’est en compagnie de Denis Coderre et de Bruno Guglielminetti que vendredi dernier, nous avons jasé d’utilisation politique des médias sociaux et de Twitter à l’émission Isabelle le matin d’Isabelle Maréchal au FM98.5. Cette entrevue est maintenant en ligne.

Les politiciens et Twitter: Denis Coderre, député de Bourassa; Michelle Blanc, auteure de Les médias sociaux 101, et Bruno Guglielminetti. Avec : Isabelle Maréchal Émission : Isabelle le matin | Mis en ligne le vendredi 17 septembre 2010 | Durée : 30:48

Pour plus d’informations sur le sujet, vous pouvez aussi visiter ou revisiter ma catégorie Politique et internet

Conférencière : Les médias sociaux, une perspective socio-démo-marketing

Hier soir j’étais à l’université de Sherbrooke (campus Longueuil) à titre de conférencière pour le cours de 2e cycle Communication et commerce électronique de Simon Rivard. Simon est en ancien client et un ami et je lui en dois une couple de faveurs étant donné sa grande gentillesse et plusieurs services qu’il m’a rendus. C’est donc avec grand plaisir et étonnement que j’ai rencontré son groupe d’élèves. Ils étaient d’une sagesse et d’une attention qui m’impressionne encore. C’est que j’ai encore en souvenir d’avoir été sur les bancs d’écoles lors de mon bac à l’Université Laval et d’avoir été très turbulente. Je me souviens aussi de mon passage à HEC Montréal/Université de Montréal lors de ma M.Sc. commerce électronique et de ce cours du jeudi soir qui avait lieu juste après le 5 à 7 assez bien arrosé. Les temps changent et contrairement à ce que peuvent dire bien des gens, les nouveaux étudiants sont sages, curieux, intéressés et participatifs. Voici donc la présentation PowerPoint que j’y ai faite…

De l’importance du pâté chinois dans une stratégie médias sociaux

Le pâté chinois c’est magique (pour les potes d’outre-Atlantique c’est la version québécoise du hachis parmentier). J’ai déjà parlé de l’importance de Savoir déconner et j’ai aussi expliqué, Mais que peut bien venir faire une recette dans un blogue marketing Internet?
Les gens s’identifient à ce qui est universel, ils aiment déconner de temps à autre et ils veulent donner leur opinion lorsqu’ils le peuvent. J’ai donc fait un petit test hier soir et ce matin sur mes profils Twitter et Facebook et inscrivant les statuts suivants:

Bibitte dit que c’est un sacrilège mis moi mon pâté chinois je le mange avec du ketchup et épicé à part ça et je l’assume pleinement. http://twitter.com/MichelleBlanc/status/10193716671
Pour se venger, Bibitte dit qu’elle va maintenant mettre du ketchup dans ma soupe boeuf et orge que j’ai fait hier soir = hehehe http://twitter.com/MichelleBlanc/status/10197701699
Nouvelle polémique: Le pâté chinois avec du maïs en crème ou en grain? http://twitter.com/MichelleBlanc/status/10224900841

La réponse a été surprenante. Quelques centaines de réactions dont celles de la très respectée journaliste Marie-France Bazzo après que j’eu répondu à un twitt d’une autre journaliste, Thérèse Parisien.

De madame Parisien

@MichelleBlanc Alors il faut absolument que tu mettes la main sur la recette de pâté chinois très épicé d’Ethnée De Vienne.!

Ma réponse

@thereseparisien elle avait d’ailleurs déjà essayé la recette Paté chinois tex-mex de @MFBazzo http://bit.ly/4ompZs  c’était très bien http://twitter.com/MichelleBlanc/status/10196433832

Quelques-unes des réponse de Madame Bazzo :

@MichelleBlanc Est super épicé-chiplote,etc-, sqash,patates douces+ normales,haricots rouges et viande.(Je peux pas croire ce que j’écris!)
http://twitter.com/MFBazzo/statuses/10199909320
@thereseparisien @michelleblanc @ElaineElle Éh les filles, je prépare entrevue avec mon idole Robert Lepage,et là, je perd tte crédibilité!
http://twitter.com/MFBazzo/statuses/10202325926

Morale de cette histoire?
Il est difficile pour des internautes non-spécialistes de commenter et d’interagir sur des twitt ou statuts Facebook qui sont spécifiquement dans ma niche professionnelle et très spécialisée. Ils peuvent cependant se sentir interpellés par un élément universel sur lequel n’importe qui a une opinion. Ces éléments universels qui sont publiés de temps à autre, humanisent votre brand et permettent une interaction. Le nombre d’interactions sur un élément sans rapport avec votre ligne éditoriale permettra à vos contenus spécifiques et à votre présence médias sociaux d’être encore plus fort et d’encore mieux sortir dans les engins de recherches. Tout comme le ketchup dans le pâté chinois, il ne faut pas en abuser, mais ça assaisonne positivement le tout…

En prime: La recette de pâté chinois tex-mex de Marie-France Bazzo et celle déniché par Thérèse Parisien et venant d’Ethnée De Vienne, se trouvant toutes les deux sur le site de madame DiStasio

Et vous, votre pâté chinois vous le prenez avec ou sans ketchup? Et il est fait de maïs en grain, en crème ou une mélange des deux?

Maintenant plus de 20 ans en ligne avec vous

Mon site www.Michelleblanc.com a maintenant plus de 20 ans. Quelle épopée! Mon site a été mis en ligne en mars 2002 selon le « site report de Netcraft ». Selon la « Wayback Machine de Archives.org », la première capture de mon site remonte 2 février 2003. Mais selon les archives de mon blogue (qui était précédemment mon site web) le premier billet publié ici était en août 2005. Entre 2002 et 2005, je bloguais déjà sur le site de LesAffaires.com mais leurs archives ont complètement disparu.

Ça fait donc déjà plus de 20 ans que j’observe et que je discute de web, de stratégies numériques et de médias sociaux. Deux « best-sellers » ont été tirés des billets de ce blogue. Les médias sociaux 101 et Les médias sociaux 201. Le premier discute de pourquoi être sur les médias sociaux et le deuxième de comment faire. D’innombrables conférences ont aussi été tirées de mes contenus et les Powerpoint de mes présentations (qui ne sont pas des informations confidentielles de clients) sont pratiquement toutes sur mon compte Slideshare. En outre, l’intégralité de mes contenus peut être consultée grâce à la barre de recherche en haut à droite, à mes nombreuses catégories ou par dates dans les archives. Il s’agit donc d’un corpus de 2829 billets, de 60 billets de collaborateurs et de 15016 commentaires qui sont toujours en ligne. D’ailleurs, les commentaires étaient dans certains cas une mine inestimable d’informations très pertinentes.

J’ai déjà écrit que Twitter c’est pour les twitts et ce billet est toujours en ligne. Bien évidemment j’ai changé d’avis en cours de route et par respect pour mes archives et l’évolution de ma pensée, ce billet est toujours là. Il est évident que depuis quelques années, je suis moins assidue à mon blogue, ayant troqué ma revue de presse et mes trouvailles du blogue vers les médias sociaux. Mais avec l’avènement du retrait des médias de Facebook, je me suis remis à colliger ma revue de presse sur mon blogue. Il y a aussi moins d’analyse sur mon blogue puisqu’avec le temps, je n’avais plus le goût de me répéter et de redire ce que j’avais déjà dit à propos des médias sociaux et des usages. En 20 ans, des médias sociaux sont disparus et d’autres ont pris la place. Mais les usages ne diffèrent pas tant que ça finalement. Par contre, plusieurs phénomènes négatifs sont venus s’ajouter à ce que je croyais au départ être une sensationnelle innovation sociétale. La cybercriminalité est apparue, la fraude par clic s’est développée de manière alarmante, le positionnement naturel des entreprises a passablement fondu (afin d’obliger les entreprises à payer pour être vues) et on s’est rendu compte que les médias sociaux servaient aussi à la désinformation, la propagande, la manipulation électorale et même à fomenter des révolutions (printemps arabe, printemps érable et autres). Ces dernières années j’ai aussi été à même d’expérimenter pour un client international de gestion des risques du commerce de détail, des outils de monitorage des médias sociaux extrêmement puissants et qui pourraient effrayer les internautes s’ils savaient à quel point on peut les épier via ces technologies.

D’ailleurs, lors d’une récente conférence lors d’un colloque Criminalité urbaine et médias sociaux, j’expliquais un cas hypothétique d’une entreprise qui grâce aux technologies de monitorage, pourrait géolocaliser ses installations et capturer en temps réel, tous les statuts sociaux émanant de leurs usines et ainsi prendre le pouls des syndiqués par rapport à la position syndicale lors d’une grève. Une personne de la salle me posa la question « mais est-ce éthique de faire ça et je suis outrée »? Ma réponse a été « Ces informations sont publiques et les internautes syndiqués partagent librement ces contenus en ligne ». C’est donc tout à fait éthique. Par contre, il est vrai que la grande majorité de ces syndiqués et des gens en général, ne réalisent pas l’impact et les capacités de monitorages qui existent, lorsqu’ils partagent leurs états d’âme en ligne.

La nouvelle menace qui est récemment venue s’ajouter est celle de l’intelligence artificielle. Comme nous avons pu le vivre avec les médias sociaux, l’euphorie initiale de cette technologie viendra rapidement s’estomper avec la reconnaissance de tout le mal qui découlera de ces avancements. Qu’on songe au deepfakes, à la pédopornographie, à l’usurpation d’identité, à la propagande automatisée et à bien d’autres fléaux qui s’ajouteront encore.

Je continuerai donc d’observer et de commenter tout le positif qu’apportent ces technologies pour les organisations, mais en gardant un œil très lucide quant aux nombreux écueils sociaux que ces technologies font naître.

Qu’est-ce qu’un influenceur et qu’est-ce qu’il était?

Il y a deux semaines, j’étais conférencière lors d’un colloque virtuel sur la philanthropie. Le conférencier qui me précédait, Christian Bourque de Léger marketing (je le remercie d’ailleurs de bien vouloir partager son PowerPoint qui est en fin de billet), présentait la conférence Porte-parole ou influenceur? Étant VP recherche chez Léger, son PowerPoint regorgeait de données très pertinentes de ce phénomène encore peu connu des entreprises et souvent inutilisé. D’ailleurs, il y dit même que pour une campagne publicitaire que léger faisait pour l’un de ses services, il en coûta 10 fois moins cher de travailler avec un influenceur, qu’avec la publicité numérique qu’ils avaient aussi utilisée, pour un « call to action » et une conversion énormément plus efficace. Il y expliquait que les baby-boomers étant vieillissants, la philanthropie devait maintenant se tourner vers les millénariaux afin de poursuivre leurs croissances. Sur ce point, il a tout à fait raison. Par contre, trop de décideurs et de « spécialistes en influence » ne semblent intéressés que par ce segment particulier d’influenceurs, des millénariaux Instagram, TikTok et autre.

Question de faire contrepoids à cette vision tronquée de ce qu’est un influenceur, je rappellerai que les boomers, les gen X et les Y existent toujours. Je rappellerai qu’ils ont aussi un impressionnant pouvoir d’achat et d’influence et qu’ils ne sont pas sur Instagram et TikTok, ou si peu. Ils sont bien certainement sur Facebook, mais ils sont aussi sur LinkedIn, Twitter, Youtube, les blogues et une foule d’autres médias sociaux. Ils sont aussi moins « Je, Me, Moi », « selfies » et victimes de ce narcissisme d’image continuel.

Lors de mes débuts il y a 20 ans, les blogueurs étaient les influenceurs de choix. D’ailleurs ça avait fait un scandale lors de la première campagne d’Obama que les blogueurs soient invités au même titre que les journalistes. Ce qui avait aussi fait des vagues était que le buffet de leur tente était aussi garni que celui des journalistes, mais que puisqu’ils étaient moins nombreux, tous avaient trouvé à manger et à boire. Au Québec, on avait même fait des classements de blogues par catégories et par audience. Puis ce fut le tour de Facebook, Twitter et YouTube de charmer les publicitaires.

Qu’est-ce qu’un influenceur?

Un influenceur est une personne qui grâce à sa présence en ligne, est capable d’inciter les internautes à faire un achat, à considérer ou connaître une marque, à visiter un lieu, à appuyer une idée, à voter pour un parti ou à lancer une tendance. Ils ont donc un « pouvoir d’influence » qui peut inciter à l’action. Il y a plusieurs types d’influenceurs. Je disais d’ailleurs dans mon livre « les médias sociaux 101 »

Si vous voulez acheter une voiture, est-ce l’avis du publicitaire, du manufacturier, du journaliste automobile, du « vendeur de char » ou de votre beau-frère qui aura le plus d’impact sur votre décision d’achat? Ce sera probablement celui de votre beau-frère. Or, les médias sociaux représentent un réseau mondial de beaux-frères.

Les influenceurs sont donc des gens du web qui ont un large auditoire, des célébrités, des gens qui partagent des contenus dans une niche spécialisée, des clients satisfaits et plus récemment, on a même inventé les concepts de micro et nano-influenceur qui sont de petits et très petits influenceurs, mais qui ont des taux d’engagement souvent plus élevés que celui des célébrités. Le monde des influenceurs est donc une jungle dans laquelle vous devrez évoluer afin d’évaluer qui sont ceux qui pourront avoir un impact sur vos publics cibles, avec quelle portée et à quel coût.

Pourtant, à la base, un nano-influenceur est souvent un client satisfait qui partage sur ses présences sociales, sa satisfaction. C’est aussi un touriste qui est fier de montrer les photos de son dernier périple ou un passionné de politique qui à renfort de nombreux contenus, étale au bénéfice de tous, ses choix et opinions politiques. Ce sont donc souvent de petits créateurs de contenus qui le font gratuitement, parce qu’ils ont un intérêt ou une validation personnelle à vous faire de la publicité. Malheureusement, ces contenus positifs ne sont pas démultipliés par les organisations tout simplement parce qu’elles ne font pas de monitorage systématique et qu’elles ne savent même pas qu’on parle positivement d’eux.

Mais vous pouvez aussi payer l’un de ces nombreux influenceurs pour qu’il parle positivement de vous. Encore une fois, le monitorage « pro-actif » des mots-clés associés à votre organisation sera déjà une source d’information pertinente pour vous éclairer. Mais le monitorage de votre sujet le sera d’autant plus. C’est ainsi que pour un client de l’industrie touristique par exemple, j’avais identifié plusieurs influenceurs touristiques européens (principalement des blogueurs ) qui avaient été payés pour parler d’un produit touristique québécois. Il y a cependant toujours un risque communicationnel. Les blogueurs et autres influenceurs ne sont pas des journalistes. Ils créent d’abord par passion. Vous ne pourrez dont pas leur dicter une ligne éditoriale.



Quelques billets d’intérêts

En 2006
Représentation symbolique des nouveaux influenceurs

Les nouveaux influenceurs et mise au point

en 2007
Les libéraux veulent noyauter les blogues

Les influenceurs de la bloguosphère québécoise

À propos de la putasserie des blogueurs

L’échelle de participation des médias sociaux

en 2009
Le business case du placement de produit sur un blogue

Le classement de mes 25 célébrités Web du Québec

Les plus importants influenceurs médias sociaux du Canada

À propos des classements et des listes

en 2020
Le « social selling » attractif, c’est de la socialisation numérique et c’est d’être humain